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DANSES DU MONDE - EUROPE ET AMERIQUE DU NORD, VOL. 3
Ref.: FA5323
Artistic Direction : Noël Hervé & Alain Tomas
Label : Frémeaux & Associés
Total duration of the pack : 53 minutes
Nbre. CD : 1
DANSES DU MONDE - EUROPE ET AMERIQUE DU NORD, VOL. 3
A changing American youth expresses its conquest of freedom by dancing with vehemence to Rock ‘n Roll.
This CD belongs to the “Dance Master Classics” anthology, a collection of 20 discs compiled by specialists in each of dancing’s domains. Gathered here in almost exhaustive fashion for the very first time, this a panorama of the best titles in dancehistory, grouped by aesthetic form, follow one special guiding principle: to magnify the relationship between dancers and music.
Noël Hervé & Patrick Frémeaux
DANSES DU MONDE - EUROPE ET AMERIQUE DU NORD, VOL....
DANSES DU MONDE - EUROPE ET AMERIQUE DU NORD, VOL....
DANSES DU MONDE - EUROPE ET AMERIQUE DU NORD, VOL....
CHARLESTON, BLACK BOTTOM, SWING, LINDY HOP, BOOGIE,...
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PisteTitleMain artistAutorDurationRegistered in
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1Tutti Frutti00:02:231955
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2Rock Aroud the Clock00:02:111954
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3Maybellene00:02:191955
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4Jailhouse Rock00:02:341954
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5Shake Rattle and Roll00:02:581954
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6I'm Walking00:02:131957
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7Lawdy Miss Clawdy00:02:301953
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8Great Balls of Fire00:01:511957
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9Be Bop a Lula00:02:341956
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10Blue Suede Shoes00:02:151956
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11Peggy Sue00:02:291957
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12Bony Moronie00:03:041957
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13Honky Tonk00:01:561958
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14Summertime Blues00:03:101956
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15Caldonia00:02:231956
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16I'm Just a Gigolo / Ain't Nobody00:04:421956
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17What'd Say00:05:041959
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18Yakety Yak00:01:511959
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19Reet Petite00:02:431957
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20Little Bitty Pretty One00:02:221957
Danses ROCK AND ROLL
Anthologie des Musiques de Danse du Monde
The Dance Master Classics
ROCK AND ROLL 1953-1959
En mars 1955, les jeunes spectateurs du film “The Blackboard Jungle” (Graines de violence) réalisé par Richard Brooks découvrent Rock Around The Clock interprété par Bill Haley et les Comets. C’est une révélation ! Les ventes du disque qui peinaient dans les Charts s’envolent. Médiatisé à la radio par des disc-jockeys enthousiastes comme Alan Freed, le cinéma et la télévision, le rock’n’roll devient un phénomène planétaire.
Le contexte/Etats des lieux
Ce succès foudroyant s’explique. Sur fonds de guerre de Corée, l’Amérique conservatrice connaît une période de prospérité sans précédent. C’est l’ère de la télévision, des juke-boxes et des belles Ford. Se sentant à l’étroit dans ce carcan puritain, la jeunesse d’après-guerre est avide de liberté. Ses idoles sont Marlon Brando, le chef de bande de “The Wild One” (L’équipée sauvage, 1953) et James Dean, le héros ténébreux de “Rebel Without A Cause” (La Fureur de vivre, 1955). Si les inégalités entre les communautés noire et blanche vont en s’estompant, même si beaucoup reste encore à faire, il n’en est pas de même dans le monde de la musique. Les teenagers blancs doivent se contenter de la musique de leurs parents qui laisse la part belle aux orchestres de variété à la Ray Anthony, aux formations vocales du genre The Four Freshmen et aux crooners emmenés par Frank Sinatra et Nat “King” Cole. Même si les choses évoluent doucement, ils ne connaissent du rhythm and blues*, destiné presque exclusivement à la population noire, que les covers édulcorés produits par Pat Boone. L’audience de la musique Country reste cantonnée au public spécialisé. Disposant d’un pouvoir d’achat non négligeable, ces jeunes désirent ardemment une musique qui réponde à leurs aspirations en appelant à la danse. Ils la trouveront avec le rock’n’roll.
Le premier pas de danse avec Bill Haley
Devant cette situation, Bill Haley (1925-1981) réagit. Chanteur et guitariste expérimenté, il écume depuis une bonne dizaine d’années la scène country avec son groupe, les Saddlemen, sans vraiment percer. Musicien avisé, il comprend la nécessité de muscler son répertoire en s’inspirant du rhythm and blues*. En 1952, il enregistre Rocket “88”, une composition de Jackie Brenston. Il est encore trop tôt et les ventes ne suivent pas. La situation s’améliore quand Crazy Man, Crazy intègre en 1953 le Top 20. En 1955, Rock Around The Clock devient le titre favori des teenagers qui adhèrent avec enthousiasme à cette synthèse salvatrice de rhythm and blues et de country, même si rien de fondamentalement nouveau n’est apporté. Il en va de même du terme rock’n’roll utilisé depuis belle lurette dans le jazz et le blues et de la danse du même nom qui emprunte très largement aux figures du Lindy Hop. Plus généralement, l’expression désigne une culture authentique, une attitude et un état d’esprit en rupture avec la société bourgeoise. Mais avec son physique rondouillard de père tranquille, Bill Haley n’a pas le profil d’une idole des jeunes. Très vite, il va devoir céder la place de numéro un à Elvis Presley (1935-1977), bien plus charismatique. Issu d’un milieu modeste, Presley a vécu son enfance à Memphis, une ville où les cultures musicales se croisent. Le gospel, le blues et la musique country lui sont familiers. Surmontant sa timidité, il grave le 5 juillet 1954, dans les studios de Sun Records, That’s All Right du bluesman Arthur Big Boy Crudup. La pulsation de la contrebasse de Bill Black, la guitare acérée de Winfield Scotty Moore et l’énergie vocale de Presley charment le programmateur de radio Dewey Phillips qui matraque le titre sur les ondes. Suivent dans la même veine, Good Rockin’ Tonight (1954), Mistery Train et Milcow blues (1955). Sam Phillips, le patron de Sun Records, a “trouvé un Blanc qui chante comme un Noir”, et voit sa fortune faite. Avec son physique de beau gosse, ses pantalons en cuir moulants et ses déhanchements lascifs, Presley poursuit son ascension irrésistible. La compagnie RCA rachète son contrat en 1955. Les entrées dans les Charts se multiplient avec Heartbreak Hotel, Love Me Tender (1956) et Jailhouse Rock (1957). Ses concerts déchaînent l’enthousiasme. Sa réputation devient mondiale et le cinéma d’Hollywood lui ouvre ses portes. Il est désormais le King. Le reste fait partie de l’histoire. À peu près au même moment, Little Richard et Chuck Berry rentrent dans la danse. Little Richard (1932) est déjà connu quand le producteur Bumps Blackwell de chez Specialty, le convie à la Nouvelle-Orléans pour une séance d’enregistrement. Après quelques tentatives peu convaincantes, Little Richard se lance dans une interprétation déchaînée et complètement improvisée de Tutti Frutti.
Au bout d’un quart d’heure et de trois prises, un standard éternel du rock’n’roll voit le jour. Bousculant les barrières raciales et la pâle copie de Pat Boone, le titre effectue une entrée fracassante dans les Charts pop et rhythm and blues. Viendront ensuite Long Tall Sally (1956) et Lucille (1957) marqués par la même sauvagerie. Avec ses tenues flamboyantes, sa coiffure pompadour et son jeu de scène hystérique, Little Richard brûle tout sur son passage. Et puis, à la stupéfaction générale, le chanteur, au sommet de sa gloire, décide de se consacrer à Dieu. Engagé par Specialty pour le remplacer, Larry Williams (1935-1980) signe avec Bony Moronie (1957) un titre qui inspirera John Lennon, les Rolling Stones et les Animals. L’importance de Chuck Berry (1926) dans l’histoire du rock’n’roll tient à son talent de parolier et à la variété de ses influences : blues, country, musique des Caraïbes. À ceci, s’ajoutent un jeu de guitare étincelant et une présence scénique immortalisée par son célèbre duck-walk (pas de canard). Le meilleur de son œuvre a été enregistré pour Chess. On y trouve Maybellene (1955), un monument du rock’n’roll. Suivront Roll Over Beethoven (1956) et Johnny B. Goode (1958) qui deviendront les favoris des Rolling Stones et de Jimmy Hendrix. Compromise par des séjours en prison et des démêlés divers avec la justice, des concerts routiniers et un manque d’inspiration consternant, sa carrière déclinera dès les années 60.
Les pionniers
Tout ceci n‘aurait pas été possible sans Louis Jordan, Big Joe Turner, Bill Doggett et Fats Domino. Saxophoniste, vocaliste et animateur de talent, Louis Jordan (1908-1975) a appris le métier avec Louis Armstrong, Clarence Williams et Chick Webb. En 1938, il signe chez Decca et monte une petite formation, le Tympany Five. C’est le début de la gloire : Caldonia (1945) et Choo-Choo Ch’Boogie (1946) culminent aux sommets des Charts. Devenues des références du rock’n’roll, ces pièces ont popularisé la musique noire auprès du public blanc. Comme beaucoup de musiciens noirs de sa génération, il sera victime de la vogue du rock’n’roll qu’il avait très largement contribué à créer. Une destinée injuste comme le montre cette reprise de Caldonia revitalisée par les arrangements de Quincy Jones. Archétype du blues shouter, Big Joe Turner (1911-1985) est devenu célèbre sur la scène de Carnegie Hall, lors du fameux concert “From Spiritual To Swing” (1938). Sa faculté d’adaptation et le flair d’Ahmet Ertegun d’Atlantic lui permettent de s’appuyer sur la vague du rock’n’roll pour relancer sa carrière. Ses plus grands succès, Chains Of Love (1951) repris par Pat Boone, Honey Hush (1952) récupéré par Jerry Lee Lewis et Shake Rattle And Roll (1954) dont Bill Haley donnera une version sans grande saveur, comptent parmi les classiques intemporels du genre. Bill Doggett (1916-1996) mérite sa place dans le panthéon du rock’n’roll pour avoir popularisé l’orgue Hammond. Membre de l’orchestre de Lucky Millinder, Bill Doggett est un pianiste et un arrangeur accomplis quand il découvre l’instrument en 1947 chez Louis Jordan. En 1952, il monte un combo spécialisé dans le rhythm and blues. Bien lui en prend car Honky Tonk grimpe à la deuxième place des Charts Pop et devient le favori des danseurs. Une performance rare pour un morceau instrumental. Pianiste, chanteur et compositeur, Fats Domino (1928) n’a pas attendu l’année 1954 pour commencer sa carrière.
Repéré par le chef d’orchestre Dave Bartholomew, il enregistre The Fat Man (1949) qui assoit sa popularité. Proposant une synthèse des courants musicaux de la Cité du Croissant : la tradition cajun, la musique des Caraïbes et le blues, Fats Domino réalise pour ce premier essai un coup de maître. Son jeu de piano inspiré du boogie woogie, le charme d’un chant décontracté aux intonations créoles et les arrangements de Dave Bartholomew sont à la base de la percée dans les Hit-parades noirs de Rockin’ Chair (1951), Goin’ Home (1952) et You Done Me Wrong (1954). L’année 1955 marque un tournant avec Ain’t That A Shame qui conquiert le public blanc en grimpant à la dixième place des Pop Charts. Cette performance est confortée par le succès de I’m Walkin’ (1957). Sa bonhomie sympathique et une vie privée paisible en font un exemple rassurant pour les parents inquiets de voir leur progéniture céder aux attitudes provocantes d’un Elvis Presley. Dans les années soixante, sa production ne sera plus en symbiose avec les goûts du jeune public sensible au déferlement des Beatles. Ce qui ne l’empêchera pas d’apparaître sur les plus grandes scènes devant des fans encore nostalgiques de sa grande époque. Il a participé à l’enregistrement de Lawdy Miss Clawdy (1952) du chanteur Lloyd Price (1933), un autre représentant du rhythm and blues de la Nouvelle-Orléans. Les suiveurs d’Elvis Jerry Lee Lewis, Eddie Cochran, Gene Vincent et Carl Perkins sont apparus dans le sillage d’Elvis Presley. Comme leur idole, ils sont issus d’un milieu modeste et sont des fans de country et de blues. Enfant terrible du rock’n’roll, Jerry Lee Lewis (1935) a toujours été tiraillé entre l’amour de Dieu hérité de son éducation rigoriste et un penchant pour la musique du diable, c’est à dire le rock’n’roll. Influencé par le boogie woogie, les vocalistes de country et le gospel qu’il pratique le dimanche, il apprend à jouer du piano et se produit dans les clubs de la Louisiane. Engagé par Sun Records en 1956, il accompagne des artistes du label, participe avec Elvis Presley, Johnny Cash et Carl Perkins à la séance du Million Dollars Quartet, et enregistre quelques titres dont Whole Lotta Shakin’ et Great Balls Of Fire (1957). Sa manière explosive de jouer du piano et de chanter et son jeu de scène exhibitionniste, lui valent une popularité qui l’impose comme un rival d’Elvis Presley. Mais les côtés fantasques et torturés de sa personnalité le rattrapent. Partant en tournée en Angleterre, il juge utile d’emmener sa cousine et troisième épouse âgée de treize ans. La presse britannique n’apprécie pas et le fait savoir. Il lui faudra une dizaine d’années pour se remettre. C’est le cinéma qui a lancé Eddie Cochran (1938-1963). Son apparition dans le film “The Girl Can’t Help It” (1956) lui vaut d’être engagé par Liberty Records en 1957.
L’opération réussit car Summertime Blues (1957) fait une belle carrière dans les Charts et devient un archétype du rock’n’roll. En 1957, Eddie Cochran rencontre Gene Vincent. Les deux hommes sympathisent et partent en tournée en Angleterre. Sur la route de Londres, le taxi qui les transporte rate un virage. Eddie Cochran ne survivra pas à ses blessures. Il avait vingt et un ans. Gene Vincent (1935-1971) ne s’en remettra jamais. Sa composition Be-Bop-A-Lula présentée lors de l’émission “Country Showtime” attire l’attention de l’animateur Sherrif Tex Davis qui devient son imprésario. Davis remanie le texte et le soumet à Capitol alors en quête d’un nouveau Presley. Le chant captivant et sensuel de Vincent, un tempo moyen swingant et le jeu de guitare de Cliff Gallup font de Be-Bop-A-Lula (1956) un énorme succès. Avec ses Blue Caps, Vincent se produit sur les plus grandes scènes. Son caractère dépressif rend les relations avec son entourage difficiles. Le reste n’est qu’une sombre dégringolade. Carl Perkins (1932 -1998) est un habitué de la scène country quand il enregistre avec ses deux frères Movie Mag et Gone Gone Gone. Puis c’est l’apothéose avec Blues Suede Shoes (1956). Malgré un accident qui le laissera immobilisé et le manque de soutien de Sun, il poursuivra une carrière honorable sans pouvoir jouer les tous premiers rôles. Il est resté très apprécié des amateurs pour la qualité de son jeu de guitare. Un autre destin tragique est celui de Buddy Holly (1936-1959) disparu dans un accident d’avion. Repéré en 1955 par la compagnie Decca alors qu’il assure la première partie des concerts d’Elvis Presley, il grave avec son groupe les Crickets, Peggy Sue (1958) représentatif de son style. La suite de sa production anticipe l’avènement des Beatles. Objet d’un véritable culte, il a influencé Paul McCartney et Elvis Costello.
Au delà du rock’n’roll
Sans être vraiment des rockers, d’autres artistes ont participé à la scène rock. L’histoire des Coasters commence à Los Angeles à la fin des années quarante. Carl Gardner et Bobby Nunn des Robins rencontrent Jerry Leiber et Mike Stoller, deux auteurs compositeurs new-yorkais, qui leur proposent de signer chez Atco, une filiale d’Atlantic. Bien leur en prend car Riot In The Cell Block N°9 (1954) remporte un succès immédiat vite matérialisé par l’entrée aux sommets des Charts R&B et Pop de Searchin’ (1957), Yakety Yak (1958) et Poison Ivy (1959). Leurs atouts : les compositions de Leiber et Stoller dont les textes rendent des histoires de ghettos accessibles aux teenagers blancs, l’utilisation d’harmonies sophistiquées, un jeu de scène spectaculaire et le talent vocal de Gardner. Les Coasters ont été intronisés dans le Rock’n’Roll Hall Of Fame en 1987. Ce n’est que justice. Jackie Wilson (1934-1984) remplace en 1953 Clyde McPhatter au sein des Dominoes. Quatre ans plus tard, il rejoint la compagnie Brunswick et place Reet Petite (1957), une composition de Berry Gordy Jr., futur patron de Tamla Motown, dans les R&B Charts de 1957. Ses qualités vocales hors normes héritées du gospel et dignes d’un chanteur d’opéra et sa présence scénique lui ont valu de s’adapter aux changements de mode et de placer une cinquantaine de titres dans le Top 100 U.S.. Le 29 septembre 1975, une attaque cardiaque survenue en plein spectacle, le laisse dans le coma. Il est considéré comme l’un des annonciateurs de la musique soul.
La présence de Thurston Harris (1931-1990) dans cette compilation s’explique par la sixième place dans les U. S. Billboard Hot 100 de 1957 de Little Bitty Pretty One (1957), une composition de Bobby Day. Significatif d’une époque, ce titre apparaît dans la bande son de “Lipsticks On Your Collar”. Louis Prima (1911-1978) est un trompettiste remarquable, un vocaliste d’exception et un homme de spectacle avisé. Formé à l’école du jazz, ce natif de la Nouvelle-Orléans a dirigé le New Orleans Gang avant de mettre sur pied un big band. Sa composition Sing Sing Sing sera un des grands succès de l’époque swing. Formant un duo de choc avec la chanteuse Keely Smith, qui sera sa femme de 1953 à 1961, il met au point avec le saxophoniste Sam Butera une formule détonante qui alliant le jazz, le rhythm and blues et la variété aboutira au fameux Just A Gigolo (1956) qui est resté le favori des danseurs, toutes générations confondues. Il est impossible de classer Ray Charles (1930-2004) dans une catégorie précise. Sa production englobe tous les genres : blues, rhythm and blues, jazz, country. Il a introduit le gospel dans le dancing, débordé la mode du rock’n’roll, annoncé la musique soul et bousculé les barrières raciales. Son influence est énorme : Stevie Wonder, Georgie Fame, Joe Cocker, Van Morrisson et Eric Burdon ont puisé dans son répertoire. What’d I Say (1959), et Georgia On My Mind (1960) figurent au répertoire de toutes les surprises parties. Il est l’égal des plus grands. La belle aventure du rock’n’roll prendra fin en 1959. Chuck Berry est en prison, Little Richard à l’Eglise, Gene Vincent piétine. La carrière de Jerry Lee Lewis est plombée, celle de Bill Haley tourne au ralenti. Eddie Cochran et Buddy Holly ne sont plus et Elvis Presley évolue dans un autre monde. L’invasion Outre-Manche des Beatles débute. Mais ceci est une autre histoire.
Alain TOMAS
© Frémeaux & Associés
Illustration du livret : collection Alain Tomas.
Dessin de couverture : Bruno Blum
© Frémeaux & Associés.
Partition de couverture : collection Philippe Baudoin.
SOURCES :
Livres:
- Nick Cohn, Awopbopaloobop Alopbamboom, Éditions Allia, 1999.
- Sébastian Danchin, Encyclopédie du Rhythm & Blues et de la Soul, Éditions Fayard, Paris, 2002.
- Marion Doussot, Pop Rock Story, volume 1, Éditions Vents d’Ouest, 2004.
- Gérard Herzhaft et Jacques Brémond, Guide de la Country Music et du Folk, Éditions Fayard, Paris, 1999.
- Gérard Herzhaft, La Grande encyclopédie du blues, Éditions Fayard, Paris, 2002.
- Francis Hofstein, Le Rhythm & Blues, Éditions PUF, Paris, 1991.
- Nick Tosches, Unsung Heroes of Rock’n’Roll, Éditions Scribners, 1985.
Dictionnaires:
- Dictionnaire du Rock, dirigé par Michka Assayas, 2 vol., Éditions Robert Laffont, Paris, 2000.
- All Music Guide To Rock, dirigé par Vladimir Bogdanov, Chris Woodstra et Stephan Thomas Erlewine, Edions Backbeat Books, 2002.
- The Warner Guide To UK & US Hit Singles, compilé par Dave McAleer, Little, Brown & Company, 1994.
Magazines: Soul Bag, Juke Blues et Blues & Rhythm.
Notes de pochette et de livret de Maurice Bernard, Jean Buzelin, Gérard Herzhaft, Dave Penny, Ray Toping et Billy Vera.
* Utilisée depuis juin 1949 dans la revue Billboard pour remplacer l’expression Race Records, cette appellation ne correspond pas à un genre musical spécifique. On y trouve la production musicale destinée au public noir : le jazz des big bands et des petits ensembles jump popularisés par Louis Jordan, le blues et le boogie, le chant des blues shouters et les ballades sentimentales distillées par les groupes vocaux. Tout cela est bien documenté dans la série “Rock’n’Roll” vol. 1, 2, 3, 4, 5, 6 & 7 (Frémeaux & Associés FA 351, 352, 353, 354, 355, 356 & 357) et le recueil “Roots of Rhythm and Blues” (Frémeaux & Associés FA 050).
CD Musiques de danse du monde Rock N Roll © Frémeaux & Associés (frémeaux, frémaux, frémau, frémaud, frémault, frémo, frémont, fermeaux, fremeaux, fremaux, fremau, fremaud, fremault, fremo, fremont, CD audio, 78 tours, disques anciens, CD à acheter, écouter des vieux enregistrements, albums, rééditions, anthologies ou intégrales sont disponibles sous forme de CD et par téléchargement.)