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ANTHOLOGIE DE LA CHANSON EXOTIQUE
Ref.: FA5079
Artistic Direction : ERIC REMY
Label : Frémeaux & Associés
Total duration of the pack : 1 hours 58 minutes
Nbre. CD : 2
ANTHOLOGIE DE LA CHANSON EXOTIQUE
“A tantalizing cocktail of rhythm and jocularity.”
BIGUINE - VALSE - MAZURKA CREOLES / 1929-1940
BIGUINE - VALSE - MAZURKA CREOLES 1930-1943
CARIBBEAN JAZZ PIONEERS IN PARIS 1929 - 1946
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PisteTitleMain artistAutorDurationRegistered in
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1POUR METTRE UN PEU D ENTRAINHENRI GARATJEAN BOYER00:02:541932
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2BEGUIN BIGUINERAY VENTURAJAMBLAN00:03:061932
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3LA RUMBA AU CHATEAULYNE CLEVERSLEO LELIEVRE00:02:481933
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4ALI BABALYNE CLEVERSERNESTO LECUONA00:02:451933
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5NANA LA MARCHANDE D ANANASLYNE CLEVERSPHILIPPE GERALD00:02:431934
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6UN VRAI CUBAINLYNE CLEVERSH R ORDNER00:02:531936
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7BIGUINE A BANGOLYNE CLEVERSCHARLES TRENET00:02:211937
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8PEPITOLYNE CLEVERSROBERT VALAIRE00:03:001938
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9JE TE VEUXFERNANDELJEAN MANSE00:02:521937
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10LA MACAQUITAANDREXJEAN MANSE00:02:571938
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11OH LA LA QUELLE RUMBABETTY SPELLMARCEL CHARMELL00:02:541941
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12SERENADE INUTILEIRENE DE TREBERTCAMILLE FRANCOIS00:03:151944
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13CA S FAIT PASJACQUES HELIANJACQUES LARUE00:02:451946
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14TICO TICOLYNE CLEVERSJACQUES LARUE00:02:421946
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15SAMBA SAMBAJACQUES HELIANPIERRE DUDAN00:03:001946
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16SAMBA SAMBAJACQUES HELIANPIERRE DUDAN00:03:131946
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17ECOUTEZ LA SAMBAJACQUES HELIANJACQUES LARUE00:02:341948
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18LA SAMBA BRESILIENNEJACQUES HELIANR VINCY00:02:381946
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19MON GENTIL PETIT PEDROJACQUES HELIANLOUIS POTERAT00:02:321948
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20AU CHILIJACQUES HELIANL GASTE00:02:261948
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21COCO DE COPACABANAJACQUES HELIANJ GUIGO00:03:001949
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PisteTitleMain artistAutorDurationRegistered in
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1MARIA DE BAHIARAY VENTURAANDRE HORNEZ00:03:071947
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2LA SAMBA DE LA BASRAY VENTURAANDRE HORNEZ00:02:521948
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3A LA MI AOUTRAY VENTURAANDRE HORNEZ00:02:391949
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4CHIQUITA MADAMERAY VENTURAPAUL MISRAKI00:03:171949
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5LES BAOBABSRAY VENTURAANDRE HORNEZ00:02:471949
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6TICO TICOORCH CAMILLE SAUVAGEJACQUES LARUE00:02:481946
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7LOIN DES SAMBASORCH MARIUS COSTELOUIS POTERAT00:02:451947
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8C ETAIT UNE BRESILIENNEORCH CAMILLE SAUVAGER LUCCHESI00:02:091947
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9LA RUMBA DU PINCEAUORCH MARIUS COSTEBOURVIL00:03:081947
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10ELLE FAIT CI ELLE FAIT CAORCH JEAN FAUSTINGASTE00:02:141947
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11LA SAMBA MONDAINEMARIE DUBASROBERT VALAIRE00:03:541948
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12ANANASORCH JEAN FAUSTINANDRE HORNEZ00:02:331948
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13GRAIN DE CAFEROSE MANIAHENRI LECA00:02:311948
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14JOSEPH EST AU BRESILFRED ADISONMARC FONTENOY00:03:021948
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15IL JOUAIT DES MARACASFERNANDELJEAN MANSE00:02:231949
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16LA CANE DU CANADAFAYOLMAURICE VANDAIR00:02:481949
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17CAVAQUINOMANIAJACQUES PLANTE00:02:251949
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18QUE SI QUE NOHENRI SALVADORE MARNAY00:02:481950
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19QUINQUINAMANIAANDRE HORNEZ00:02:491950
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20PEDRO GOMEZFAYOLR LUCCHESI00:02:401950
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21LAISSEZ VOUS FAIRESUZY DELAIRANDRE HORNEZ00:03:131951
Amour bananes et ananas - FA5079
AMOUR,BANANES
ET ANANAS
1932-1950
Voici un disque qui devrait être remboursé par la Sécurité Sociale. Son titre ressemble d’ailleurs à une ordonnance ou une recette de cocktail. Il tendrait à accréditer une rumeur qui circule depuis des décennies et qui affirme que les français riaient dix-neuf minutes par jour en 1939 et ne rient plus que cinq aux dernières estimations. Question : à quelle torture soumit-on les zygomatiques de nos aïeux pour ce sondage ? Et en quels lieux ? A Riom ou à Facture ? A Vatan ou à Goudou ?1 Personnellement, j’inclinerais à penser qu’on rit plus à Goudou qu’à Vatan et moins à Facture qu’à Riom quoiqu’une chanson de l’époque, En parlant un peu de Paris (… qui rit ?) déplore que “l’on ne rit pas beaucoup à Riom”. Cette histoire de rires mesurés n’est-elle pas ce que les sociologues appellent des “mythes urbains” (pourquoi urbains ?) comme les mygales dans les yuccas, les crocodiles dans les égouts, etc. On imagine d’ailleurs très bien une samba de chez Ventura égrenant ces sottises : “Y a des mygales dans les yuccas / Y a des crocos dans les égouts / Et en 39 on fait les fous…”
Bref, la bonne humeur n’a pas de prix, même si elle nous mène à la guerre que nous aurons de toutes façons (j’écris ces lignes en février 2003) ! Ne risquons pas d’avoir celle-ci sans au moins avoir eu celle-là !
Et comme toute histoire est encore plus belle avec le temps, reportons-nous 70 ans en arrière lorsque, entre deux guerres et une crise mondiales plus le yoyo, le nazisme et la tuberculose, nos aïeux ne faisaient rien qu’à manger des bananes en écoutant des rumbas… En ce temps-là, donc, les blacks étaient des “Nègres”, les grandes villes des Etats-Unis d’Amérique étaient déjà des jungles de béton et des cauchemars climatisés (au ventilateur), un général Tapioca ou un général Alcazar administraient férocement leurs républiques bananières2, le tourisme était rare et les secrétaires privées cédaient à leur patron pour un week-end à Cuba, en yacht ou en aéroplane, Miami n’étant qu’à quelques encablures de La Havane.
L’histoire commence après le “Ils vécurent heureux et eurent beaucoup d’enfants.” Pour une fois nous raconterons les jeux desdits gamins, leurs jouets, leurs copains : percussions et gaudriole, tapioca et mironton, jeux oulipiens3 et vers de militons, le petit nègre et le gaulois, les filles de îles et Offenbach4. Il va sans dire que, authentiques ou frelatées, alanguies ou nerveuses, un peu drôles ou beaucoup de préférence, seules les rumbas, congas ou sambas d’humour peuvent entrer dans le club ; les pas rigolotes, les sérieuses et les sobres, les Marinella et les Maria-la-o5 qui n’ont pas bu un petit coup de rhum en trop et ont tendance à forcer sur le sucre de canne peuvent aller se rebronzer.
Tout a commencé avec une poignée de cacahuètes
Un beau jour du printemps 1930, l’orchestre cubain de Don Azpiazu, débarque à New York pour se produire dans une revue dont l’exotisme devait réchauffer l’ambiance à quelques mois du jeudi noir… Et en effet, à la vue de ces instrumentistes basanés et percutants dans un décor qu’on imagine facilement pittoresque (palmiers en pots, perroquets dans les branches et petites coquines bronzées en robes à volants), les New-Yorkais ont du se sentir des fourmis dans les jambes et des idées païennes. Quand Antonio Machin, déguisé en marchand de cacahuètes leur lança El Manisero qui traînait depuis déjà deux ans dans les rues de La Havane6, alors on sut qu’après le krach, le cinéma parlant et les robes des femmes qui rallongeaient, les années trente étaient commencées… L’orchestre fut immédiatement invité à graver ce titre, le 13 mai7. Bien qu’on en ait frileusement retardé la parution, il fut dit-on le premier 78 tours de l’histoire du disque à tirer presque aussitôt à plus d’un million d’exemplaires et le fait est qu’il ne quitta jamais les catalogues de Victor et His Master’s Voice et on le trouve encore facilement dans les piles des brocanteurs, preuve de sa très abondante diffusion. Louis Armstong et Duke Ellington l’adoptèrent aussitôt prouvant l’intérêt des jazzmen pour tout ce qui pouvait enrichir leur idiome. Azpiazu, qui avait déjà eu l’occasion d’apprécier le talent de divers musiciens de jazz lors de leurs séjours sur son île leur rendit la politesse en enregistrant quelques fox-trots. L’idylle se nouait donc timidement entre les deux musiques.
Chez nous, Mistinguett s’en empare à son tour non sans l’orner de quelques plumes, aigrettes et paroles gauloises (La Rumba d’amour). Il n’empêche : son enregistrement avec les très authentiques musiciens du Rico’s Créole Band est irrésistible et il faut avoir entendu la Miss appâter le chaland en offrant ses “Pineu-
eu-tes ! ! !” de sa voix la plus traînante et la plus faubourienne!... De son côté, Maurice Chevalier, alors américain, fit un sort à Mama Inez, autre triomphe d’Azpiazu et Machin. Aquellos ojos verdes (Green Eyes) et Siboney devinrent à leur tour des standards du typique comme on disait alors. Et en 1931, trois ans après le Peanuts Vendor, aux cacahuètes en or, l’orchestre Azpiazu accouche d’une Marianna (The Peanuts Vendor Daughter)…
Après des vacances de printemps à La Havane, George Gershwin créait une Cuban Overture pour orchestre symphonique dans les moiteurs d’août 1932.
Un an plus tard, la Rhumba Carioca du film Flying Down to Rio, scellait la rencontre de Fred Astaire et Ginger Rogers : un quart d’heure durant, le numéro de Fred et Ginger entourés de dizaines de danseurs de toutes couleurs, éclipsa le couple vedette (Dolores Del Rio / Gene Raymond), fit gagner autant d’argent à la RKO que King Kong, leur valut un contrat de sept ans et huit films et fut l’événement de la Noël 1933.
Du coup, Paramount voulut lancer son couple de danseurs : George Raft et Carole Lombard. On leur fit tourner Rhumba et Bolero que personne n’a plus revu depuis 1935… Qui nous les rendra ?
Dès 1931, dans le “gay Berlin”, la rumba est la dernière turpitude en vogue avant le national-socialisme et des compositeurs d’opérettes viennoises comme Franz Lehar ou Robert Stolz ajoutent une rasade de rhum cubain au crèmes et liqueurs austro-hongoises.
N’ayant pas sous la main les actes du 16e Congrès du Parti communiste soviétique de juin 1930 nous ne pouvons rapporter quel décret fut adopté à l’endroit de la rumba ou de sa possible intégration au premier plan quinquennal (1928-1933).
En revanche, nous pouvons avancer que, non contents, de se livrer aux trémoussements Cubains, les Français, riches de leur bel Empire colonial et invités de mai à novembre 1931 à en contempler les splendeurs dans une Exposition vincennoise, cédèrent, entre autres joyeusetés, aux attraits de la biguine, cette petite cousine de la havanaise, venue des Petites Antilles françaises.
Paris est alors une des capitales de l’archipel : Alejo Carpenter et Aimé Césaire vivent à Paris ainsi qu’une importante communauté d’expatriés ; le Bal nègre de la rue Blomet est le rendez-vous des intellectuels de gauche en mal d’encanaillement8; nombreux sont, entre Paris, Biarritz, Monte-Carlo et autres lieux de villégiature chics, les orchestres en tournée ou en séjour quasi permanent... Et si l’opérette, le cinéma et la chansonnette, véhicules populaires et rarement avant-gardistes, récupèrent une mode, alors on peut être sûr qu’elle est rentable. On ne sait qui, de Jean Sablon, encore inconnu ou de l’orchestre typique de Don Barretto fit le plus pour le succès de Béguin-biguine9 ; le titre consacra l’engouement pour les danceries d’outre-mer et déclencha même des contorsions surprenantes : C’est la biguine lancé dans le film Il est charmant fut diffusée avec allegresse sur disque et pellicule par Henri Garat, Dranem, Adrien Lamy, dont la négritude avait été jusque lors soigneusement dissimulée10… Georges Milton, archétype du Français moyen s’il en fut, enregistre Quand je danse la biguine entre le tournage de la Bande à Bouboule et Bouboule Ier, roi des nègres…
Et la frénésie continue deux ou trois ans plus tard avec la conga, encore plus délurée et déhanchée que la rumba (quatre temps en trois pas et un coup de rein…) et dont ils se peut que nous autres français ayons eu la primeur. En effet, Lyne Clevers –une des reines de notre anthologie- fit un malheur avec la conga dans Toi c’est moi, opérette du Cubain Moises Simons, l’auteur du Marchand de cacahuètes et parrain du Rico’s Creole Band. Savamment attisée par les Rico’s, Lecuona Cuban Boys et autres big bands typiques en résidence sur nos rivages, la fièvre de la conga semble avoir atteint des sommets par chez nous dès 1934, avant même de toucher les rives d’outre-atlantique malgré Xavier Cugat11, l’oreille toujours orienté vers le dernier prototype de tirelire en forme de congas, bongos et autres timbales. Alors commença la ronde infernale des canards de Tex Avery qui, rappelez-vous, dans Lucky Ducky (1948) mènent leur cruelle sarabande autour des deux ours débiles venant leur donner la chasse…
Voici donc pour les figurants et le décor. Que commence la revue.
Gloire, honneur et plumes au chef, à celui qui ouvre en fanfare notre anthologie, qui créa les opérettes Il est charmant et Un Soir de réveillon, qui fut l’idole des femmes pendant quelques fugitives années, dont on embrassait les pneus de voiture, dont on vendait soit disant mille disques par jour12, j’ai nommé Henri Garat et dont il faut bien dire qu’on ne s’explique plus trop l’empire sinon peut-être par un culot certain dont Pour mettre un peu d’entrain porte haut les couleurs avec une polissonnerie déclarée et une franche bonne humeur. “Très français !” comme on pouvait le dire alors, avec un clin d’oeil complice, appuyant bien sur tous les sous-entendus avantageux que nous délivrait cet implicite certificat de bonne conduite libidino-nationale. Cette gauloiserie qu’on peut aussi appeler de la franchouillardise a perdu beaucoup de son prestige d’ailleurs à peu près en même temps que les gommeux à la Henri Garat. Faut-il s’en plaindre ?
Cette paillardise n’est souvent supportable ici que parce que, justement, elle est soutenue par des rythmes et des couleurs qui font pardonner bien des égarements qu’on ne qualifiait pas encore de racistes ou de sexistes. Car autour du totem “nègre” se déchaînent tabous et clichés et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’ils valent leur pesant de cacahuètes ! Rythme dans le sang, flemme ingénue, instincts animaux et aptitudes amoureuses illimitées : grâce aux joyeux “négros”, l’inconscient petit-bourgeois se débride, le fantasme est à tous les coins de forêt vierge. Une des idoles de ces folles années ne dut-elle pas une part de sa gloire au douteux privilège - réservé à ses seules congénères - d’offrir au public sa nudité en plat de résistance avec quelques bananes en guise d’accompagnement ? Qui parle de cannibales ?
“En voulez-vous de la canne / La canne à sucre c’est fou / C’est meilleur que la banane / ça se suce par le p’tit bout / Mesdames, tenez mon offrande / Vous trouverez ça si grisant / Qu’à vos maris, p’tites gourmandes / Vous direz : Redonne-moi-z’en ! (…) Mesdames, je vous recommande / De profiter d’l’occasion / Et de vous montrer gourmandes / Pour la repopulation...” chantait la même effrontée négrillonne en pleine Expo coloniale. Qui a dit que Gainsbourg avait inventé la perversion avec ses Sucettes à l’anis ?
Quelques années plus tard, Refrain sauvage, lancinante mélopée interprétée par Lucienne Delyle évoquait l’abandon “là-bas sur un lointain rivage” d’un indigène par une “étrangère à la peau blanche, au teint de fleurs.” Qui a dit que notre époque avait inventé le tourisme sexuel ?
Mais si les messieurs blancs ont quartier libre pour leurs divagations érotico-tropicales, les dames blanches ne sont pas les dernières : écoutez Lyne Clevers (Un Vrai Cubain) ou Betty Spell (Oh la ! la ! la ! quelle rumba !) évoquer leurs amants basanés (d’un jour).
Seules, peut-être des femmes fantaisistes déclarées, pouvaient se permettre ce répertoire, risqué certes, mais désamorcé par l’alibi comique et le préjugé racial et dévalorisant qui intervenait aussitôt : “Tout ça c’est des histoires de bamboulas, tout juste bonnes pour quelques excentriques… Tout ça, c’est pas sérieux !”
Elles se taillent d’ailleurs la part du lion, les demoiselles folles de leurs mots, folles de leur corps et donc forcément un peu ridicules, les Marie Dubas, Lyne Clevers, Ginette Garcin, Lily Fayol et autres Rose Mania. Les garçons, pour bêtifier, eux, ont besoin du groupe et on ne s’étonnera pas de retrouver les Collégiens de Ventura, les potaches de Jacques Hélian et quelques apparitions en solo d’un Fernandel, d’un Bourvil ou d’un Salvador qui, eux, n’ont jamais eu peur de rien (jouer les puceaux pour Fernandel par exemple dans Je te veux, ou pour Bourvil, les idiots du village).
Si on ne pleurera pas longtemps sur la gloire bien pâlie de Garat, ses clins d’œil loustics et sa gouaille d’adolescent très fier d’avoir jeté sa gourme, on regrettera en revanche que Lyne Clevers soit si méconnue. Elle disait à qui voulait l’entendre, qu’elle avait été la première chanteuse française de “rythmes” ; on connaît, en général, la validité de pareilles proclamations mais il se trouve qu’en l’occurrence, l’histoire ne lui donne pas tort puisque dès 1933 elle peut enregistrer avec le même abattage – le mot semble avoir été inventé pour elle- Merci (Thanks), fox-trot d’un film US de Bing Crosby, Couchés dans le foin, thème de ralliement de la jeune chanson française et cet Ali Baba qui crée incontestablement le concept inouï et peu orthodoxe de “rumba musulmane”13 ; on perçoit nettement l’ambiance dans le studio : Lyne scattait14 pour de bon et brûlait les planches. Elle enregistra elle aussi, bien sûr, Beguin-biguine et Elle s’appelle Youba (When Yubba Plays the Rhumba on His Tuba Down in Cuba) qui de New York à Berlin fit un malheur dans le sillage du Marchand de cacahuètes ; hélas, l’orchestre est si peu dans le coup et les paroles si peu compréhensibles que nous avons renoncé à leur réédition. On a de quoi se consoler par ailleurs : des ananas, un Pépito, un château, quelques fredaines et un petit Trénet à l’arôme “Y’a bon Banania” (Biguine à Bango) – eh oui ! le grand Charles avait aussi, en ces temps-là, le goût un peu “os dans le nez” avant d’être gauche caviar... L’Occupation mit pratiquement fin à la carrière de notre pétulante brunette aux yeux clairs non sans qu’elle ne revienne faire quelques petits pas devant les micros après la Libération : les sambas furent une des gaietés de ce temps et Lyne y met une joie communicative et s’emmêle même un peu les pinceaux dans Tico Tico (faute de grammaire : “il a de l’or à ne pas savoir qu’en faire”. Lyne, deux négations valent une affirmation !) et Samba Samba (reprise ratée vers la fin : mais il y a de quoi !). Ce qui rend tout ça encore plus vivant, s’il en était besoin.
Cet état d’esprit fut toujours celui des Collégiens de Ray Ventura et ce sont d’ailleurs eux les joyeux drilles qui font les quarante voleurs dans le sémillant Ali Baba enlevé par la Lyne. La différence entre eux et tant d’autres orchestres de studio un tantinet fonctionnarisés, c’est leur jeunesse, et pas seulement celle de l’âge, un âge qui était d’ailleurs celui du jazz et de la rumba, justement. Jeunes certes, ils l’étaient mais aussi amateurs au sens étymologique du terme (“qui aiment”). Si leur mise en place n’est pas toujours celle de tant d’orchestres habitués depuis des lustres à mouliner des valses ou même des tangos, ils étaient animés par un esprit et un entrain qui fit de leur bande un spectacle en soi et ainsi, quittant le coin du salon où ils étaient coincés entre leurs pupitres et les plantes vertes ou sautant de la fosse d’orchestre sur les planches, créèrent-ils vers 1930, le “jazz de scène”, récréatif en diable. Si, à quelques Mammy Bong près, ils ne se frottèrent pas trop aux Antillais avant la guerre, ils eurent en revanche des accointances plus qu’étroites avec les Brésiliens qu’ils eurent tout loisir d’apprécier in situ à partir de décembre 1941, le Brésil leur étant une très favorable terre d’accueil pendant toute la durée des hostilités (avec l’Argentine, soyons juste).
Car, par un beau mois de juin - lorsqu’il importe de manger rapidement les bananes, non qu’il y ait des os dedans15 mais parce qu’elles noircissent vite - nos peu latins voisins fridolins nous occupent, histoire de nous priver de la dernière coqueluche qui secoue le continent américain du cercle polaire à la Terre de feu : la samba.
A New York, le rideau venait de retomber sur les 274 représentations d’une revue dans laquelle Carmen Miranda avait été - talons compensés, plumage perroquet et chapeaux tuttifrutti - la plus volcanique des ambassadrice du Brésil. Ce n’était décidément pas de chance pour la France : dans ce spectacle intitulé Street of Paris la Carmen, en quelques minutes de South American Way, vola la vedette à notre concitoyen Jean Sablon, lequel prit sa revanche sur la trépidante “Brazilian Bombshell” par des années de popularité au Brésil et sur l’ensemble du continent sud-américain où ses pas croisèrent ceux des Collégiens en exil. Le tempérament de Jeannot, chanteur de charme, ne l’entraîne guère vers la trépidance d’une Lyne Clevers (encore qu’il ait créé Béguin-biguine et fait beaucoup pour la chanson swing), ce qui nous vaut, par exemple une version tiède et peu pétillante de Rhum, rhum, rhum et Coca Cola (écartée donc, hélas, car c’est la seule en français). Il eût sans doute été plus à l’aise, à quelques années de là, dans l’atmosphère délicieusement émolliente de la bossa-nova.
En revanche, les toujours sémillants Collégiens devenus pourtant quadra ou quinquagénaires nous offrent un bouquets de titres tout à fait drôlatiques et bien frappés qui les inscrivent au premier rang de la classe. Il suffira de rappeler que Salvador sévissait là-dedans et de renvoyer le cinéphile à la séquence anthologique d’un gentil nanar (Nous irons à Paris) où, pour un programme de radio pirate patronné par “la gaine Lotus qui écrase le plexus”, dans une grange, à la mi-août, Françoise Arnoul, Salvador, Henri Genès, les Peter Sisters et tous les Collégiens acoquinent le bop à la samba16. Cette récré fut l’une des dernières des Collégiens et du professeur Ventura (on se demande quand avaient lieu les cours… En plus, il y a Martine Carol !), après quoi tout ce petit monde s’éparpilla au soleil des années 50.17
C’était le temps de l’orchestre de Jacques Hélian, ex-Collégien18 saxophoniste dont l’orchestre se constitua en octobre 38 parce que Ventura, déjà lié par contrat d’exclusivité au sponsor Lustucru (!) ne pouvait honorer aussi la Société Occulta (!!) c’est à dire les gaines Scandales (! ! ! - à ne pas confondre avec les gaines Lotus). Hélian s’affirme ici, dans l’euphorie sud-américaine, très digne héritier de son ancien patron parce qu’il faut bien dire que notre sourire se fige très vite quand Jacques et ses potaches quittent les terres tropicales pour regagner la France profonde. Que s’est il passé entre Ventura et Hélian dans l’esprit des “jazz de scène” ? Qu’est-ce qui fait que nous sourions aisément à tant de facéties faciles des Collégiens d’avant guerre (et jusqu’à “aller pendre notre linge sur la ligne Siegfried”19 ! pourtant…) et comment se fait-il que nous sommes hérissés par l’incommensurable bêtise des scies hélianesques (échantillons : Le Porte-bonheur (un petit cochon avec un cœur) , Faut-il marier Camille ?, La Dactylo ou La Bouteille). Et pourtant, que d’atouts : professionnalisme, virtuosité des solistes et même génie (Ernie Royal et Kenny Clarke furent des rangs, oui !), mise en place redoutable de précision sans parler de la qualité de la prise de son et des pressages Columbia, à faire pâlir les faces venturesques gravées à la même époque dans le même esprit chez Polydor. En valeur absolue donc, un orchestre de variété munificent, “ninivite”, “babylonien” (comme aurait dit Berlioz, allons-y carrément !) tout simplement superbe, bref, tout ça au service de certain arrangement (pour dzim-boum-boum et chœur de vierges même pas folles) de la Danse du sabre de Katchaturian qui réussit à gagner des millions et à donner au très très discutable concept de mauvais goût sa véritable assiette ! C’est pourquoi nous n’hésiterons pas à affirmer qu’avec les sambas d’après-guerre et quelques trop rares faces de jazz presque pur, nous tenons ici les meilleurs titres d’Hélian et ses garnements. Est-il vulgarité permise ou possible, au fond, avec la “musique nègre” ? Si Samba samba ne vous arrache pas de votre fauteuil, de votre console ou de votre serpillière, c’est qu’alors nous ne pouvons rien pour vous !
Cette Samba samba française fit fureur, autant que les titres authentiquement brésiliens ici présents (Tico Tico, Cavaquino). Pierre Dudan, auteur des paroles, en enregistra une des nombreuses versions mais c’est son complice, le compositeur Eddie Warner qui rafla le Grand Prix du Disque pour l’année 1947 (catégorie orchestres de variétés) avec son ensemble de “musique tropicale”. Ce pianiste qui, à ses débuts, avait vécu pour et par le jazz20, se lança en grand dans les plantations exotiques et la récolte fut d’un bon rapport : Grain de café, Ananas, Tapioca, Quinquina, Coco coconut, Fiesta del tabacco…, bref le rayon entier des denrées qui nous inspirèrent grandement pour le titre de ce disque. Nous lui devions bien un hommage et celui-ci est d’autant moins forcé que, ses performances de chef d’orchestre mises à part, il signe Coco de Copacabana qui, surtout par les paroles d’un certain Jean Guigo, soyons juste, n’est rien moins qu’un petit chef d’œuvre précurseur.
Précurseur de qui ? Mais d’abord de Jean Constantin, hélas bien trop méconnu et qui signa un peu plus tard Shah shah persan, Ma Petite Rime, Les Pantoufles à Papa, Mets ta robe ananas, Baratucatin, lesquels, dans la veine latino-américaine, relèvent de l’afro-cubain ou du mambo, ce qui nous situe, du point de vue des dates, juste au-delà des frontières de notre anthologie. Constantin, par son verbe joueur, annonçait Boby Lapointe. Ensuite vint Gainsbourg et ses Mambo miam-miam, Cha cha cha du loup et autres Sois belle et tais-toi, qu’il est moins nécessaire de présenter et de défendre encore que ces titres de débutants ne soient pas forcément ses plus fréquentés.
Mais revenons à un climat moins sophistiqué et “intellectuel” avec les derniers 78 tours de notre bal désinhibé.
La palme de la samba de contrebande et des calembours de pacotille (Samba… sans bas) reviendra, Ananas en tête, à Lily Fayol à l’autorité incontestable mais qui pourrait vite lasser. C’est pourquoi nous avons entrecoupé la parole de cette “précurseuse” d’Annie Cordy21 (on a la précursion qu’on peut…) avec une Marie Dubas, mère de toutes les fantaisistes, qui remaquille une Rumba mondaine de 36 en Samba mondaine, histoire d’être dans le coup ; une Simone Alma au sang nettement plus froid (mais Loin des sambas, énorme succès US, exige ce flegme) ; un Fernandel polisson après avoir été niais dix ans plus tôt sur Je te veux ; un Bourvil surréaliste ; un Salvador ravi et impénitent et une Rose Mania échevelée. La Mania coiffe la Clevers et la Fayol au poteau du verbe en folie sur vrais motifs brésiliens, avec Cavaquino, autre grand prix du disque (décidément…) en 1948, pour un autre planteur en chef d’un “orchestre tropical” rival d’Eddie Warner : Henri Rossotti . Pour sa part, le mari de la Rose, Henri Leca, lui aussi chef d’un orchestre typique, remportera un prix du disque en l’année suivante avec un Sol Tropical. Les affaires sud-américaines furent toujours notoirement emmêlées…
Le mot de la fin appartient à Suzy Delair, reine des divettes de l’opérette d’après-guerre, impératrice des enquiquineuses et “des femmes comme on n’en fait plus” (hélas ?), qui les célèbre (Laissez-moi faire), tient à ladite réputation… et l’entretient. On en sourira, à défaut d’en rire vraiment tant il est vrai que, selon notre fameux sondage rigolométrique, on devait avoir déjà perdu quelques minutes d’hilarité en 1950. Que cela ne vous empêche pas de poursuivre le programme avec Jean Constantin, Gainsbourg ou qui vous voudrez d’ailleurs. Ce sera toujours cela de gagné sur la morosité et le déficit de la Sécu qui se creuse d’autant plus que nous rions moins. Moralité : dansez, mangez des bananes et buvez du rhum tout votre saoul puisque aussi bien “le rire est le meilleur désinfectant du foie” (Malcolm de Chazal, poète et non médecin comme on pourrait fort bien le croire. Mais les poètes ne sont-ils pas des médecins ?). Puisse ce programme vous accompagner joyeusement dans la cure…
Eric Rémy
Remerciements à Christophe Hénault, Daniel Nevers, Jack Primack, Gérard et Jocelyne Roig ainsi qu’André Bernard et Dany Lallemand pour le prêt de leurs photographies.
© FRÉMEAUX & ASSOCIÉS/GROUPE FRÉMEAUX COLOMBINI SA, 2003
Coco de Copacabana (paroles de jean Guigo)
Coco de Copacabana
Est le roi, ce coco là,
Le roi du Coca Cola…
Et ce bout d’chocolat,
On le voit toujours là,
Quand les cargos viennent à quai
Pour embarquer les noix d’coca.
Son papa, un vieux du congo,
Longtemps cueillit le coca
Puis, claqué, un jour claqua,
Et d’puis, c’est Coco
Qui conduit l’cola du Congo Company and Co…
A Copa on connaît Coco
C’est le coq des casinos :
Quand il fait : “Cocorico !”,
On arrête la conga,
On stoppe la samba
Car les coquettes aiment le cri du conquérant de Copa.
Ce qui amuse Coco beaucoup
C’est d’les saisir tout à coup
Et dans leur cou d’fair’ “Coucou” !
Si elles marquent le coup
Coco fait : “On s’revoit d’main chez moi, je te trouve à mon goût !”
Ce n’est pas un compliqué
Et quand il veut expliquer
Qu’il est gai, il fait : “Caé… caé”
Et, conquises, les cubaines crient : “Ok !”
Ce Coco ayant la cote,
Est la coqueluche des cocottes ;
Conquises, les poulettes caquettes :
“Mama, qu’il est beau ce Coco là !
1 Toutes ces localités existent, bien sûr.
2 Les temps ont bien changé, bien sûr...
3 Abrévation de Ouvroir de littérature potentielle. Groupe constitué en 1960 autour de Raymond Queneau et François Le Lionnais et auquel se sont agrégés depuis Georges Pérec, Jacques Roubaud, Italo Calvino, Harry Matthews… Ce mouvement occulte, né sous le signe du Collège de Pataphysique dont Boris Vian fut membre éminent, “ne doit pas être pris au sérieux” ; c’est dire s’il doit l’être puisqu’il proclame que la culture et la science, c’est aussi fait pour jouer. L’Oulipo s’amuse à aller très loin dans l’exploitation des potentialités du langage.
4 Le grand Jacques ne commit-il pas une Oyayaye ou la Reine des îles, sous-titrée “anthropophagerie musicale” (1855) et une Créole (1875) que Joséphine Baker tenta de ressusciter 60 ans plus tard ? On le voit, tous les éléments du mythe étaient déjà réunis…
5 Maria-la-o est le titre d’une rumba tirée d’une opérette éponyme du Cubain Ernesto Lecuona. Elle est devenue un standard du genre. Marinella, rumba française de Vincent Scotto a grandement contribué à la gloire de Tino Rossi, corse pas du tout cubain. Amusant : ces deux succès furent enregistrés à Paris en avril 1936 et parurent en plein Front Populaire.
6 Composé par Moises Simons et créé par Rita Montaner.
7 Il est curieusement couplé, sur son autre face à un bolero de salon du plus pur style “society”, Speakeasy joué par un orchestre très straight (Wayne King) ; bien que le titre évoque les débits de boissons clandestins du temps de la prohibition (speakeasies) on est plus proche d’un Ravel très très mineur – l’illustre Boléro avait deux ans – que d’une rumba même vaguement typique.)
8 Simone de Beauvoir l’évoque assez abondamment dans L’Invitée, son premier roman, paru en 1943.
9 Sablon lança aussi Ah ! la biguine dans l’opérette Dix-neuf ans la même année.
10 Rappelons à qui ne le saurait pas, que ces vedettes du music-hall bien français n’étaient pas noires du tout. Du moins à ce que nous croyons savoir…
11 Chef d’un grand orchestre qui, entre 1930 et les années 60 vulgarisa et commercialisa le rayon entier des musiques chaudes afro-cubano-tropico-latino-hispano-sud-américaines. Rumbas, guarachas, congas et boléros cubains, sambas brésiliennes, mambos et cha-cha-chas portoricains, merengues et calypsos sans oublier les bons vieux tangos argentins, paso-dobles et valses espagnoles, hymnes mexicains et bambas, il a tout joué !
12 Encore un chiffre invérifiable, encore que Jacques Canetti qui commença sa carrière de directeur artistique chez Polydor, confirme que les excellentes ventes des disques de Garat ont largement contribué à la prospérité de ce jeune label.
13 Rumba Musulmana est bel et bien un titre des Lecuona Cuban Boys ; les orchestres cubains bon teint ne dédaignèrent pas d’inscrire à leur répertoire des Indù, Shangaï et autres Sérénades orientales. Quant à Ali Baba, il fut pillé par tout le monde. Voilà du métissage où je ne m’y connais pas…
14 Chant improvisé par onomatopées et imaginé par les musiciens de jazz dans les années 20.
15 Vive les bananes parce qu’il n’y a pas d’os dedans avait été un gros succès - d’origine US - depuis 1936.
16 La tendance, alors, était plutôt d’acoquiner swing et rumba ou, mieux encore, bop et rumba ce qui donnait le cubop ou mambo.
17 Depuis 1940 les membres de l’orchestre de Ray Ventura ne s’appelaient plus “Collégiens”. Nous avons continué à les nommer ainsi pour la commodité et la beauté de la chose.
18 Comme Raymond Legrand qui, lui, fait trois tout petits tours très courts dans notre programme, pour une parodie, comme il se doit.
19 Nous irons pendre notre linge sur la Ligne Siegfried, grand succès des Collégiens, en 1939, d’ailleurs commis par les anglais - mais c’est encore plus drôle dans la langue des vaincus.
20 Comme tant et tant d’autres : Ventura et ses Collégiens et, pour rester avec les pianistes, Eddie Barclay ou… Louis De Funès !
21 En ce temps-là, la jeune Annie débutait en Belgique. “Les orchestres cubains belges… !” s’exclamait justement Jean Constantin dans un sketch de présentation de son récital à l’Olympia, en 1956 !
AMOUR,
BANANES
ET ANANAS
1932-1950
This album should be reimbursed by the national health system - even its title could be a medical prescription. If laughter is the best medicine, why do we laugh four times less now than in 1939 ? And how exactly were our ancestors’ zygomatic muscles put to test ? Back in the olden days, humour survived war, nazism and tuberculosis. Coloured people were niggers, the United States was already a concrete jungle and although tourism was rare, private secretaries sloped off to Cuba for the weekend with their bosses.
This tale begins in spring 1930 when Don Azpiazu’s Cuban orchestra arrived in New York to perform in an exotic revue intended to add some warmth to the general atmosphere, just a few months away from black Thursday. Surrounded by the picturesque decor, Antonio Machin, disguised as a peanut seller came out with El Manisero and the band was immediately invited to cut the title on 13 May. This disc was, as they say, the first 78 to sell over a million copies and the tune never left the catalogue of His Master’s Voice. Louis Armstrong and Duke Ellington added it to their respective repertoires straight away, proving that jazzmen were interested in enriching their language. Azpiazu had already had the opportunity of appreciating jazz artists when they sojourned on his island and, in turn, recorded some fox-trots.
Back in France, Mistinguett ventured towards the genre with La Rumba d’Amour, and her recording with the very authentic musicians of Rico’s Creole Band was irresistible. Maurice Chevalier attacked another Azpiazu and Machin hit, Mama Inez. Aquellos ojos verdes (Green Eyes) and Siboney also became standards. Then in 1931, three years after The Peanuts Vendor, the Azpiazu orchestra came out with Marianna (The Peanuts Vendor Daughter). After taking some spring vacation in Havana, George Gershwin composed a Cuban Rhapsody in August 1932. A year later, Rumba Carioca from the movie Flying Down To Rio, brought together Fred Astaire and Ginger Rogers, giving way to a seven-year contract and eight films.
Paris became the capital of the genre : Alejo Carpenter and Aimé Césaire lived in the French capital as did many expats. The Bal Nègre in rue Blomet was the meeting place for left-wing intellectuals and numerous bands toured Paris, Biarritz, Monte Carlo and other resorts in vogue. For sure, if operetta, cinema and popular chansonettes adopted a certain genre, it was profitable. Whether it was Jean Sablon or Don Barretto’s band which did the most to popularise Béguin-biguine, the title led to some surprising offspring : C’est la Biguine in the film Il est charmant was released on disc and Georges Milton, the archetypal average Frenchman, recorded Quand je danse la Biguine. Two or three years later, the frenzy continued with the even more brazen conga. Lyne Clevers, one of the heroines of this anthology, was highly successful in Toi c’est Moi, an operetta by Cuban-born Moises Simons, the author of Marchand de Cacahuètes. In France the conga fever reached its peak around 1934, even before it reached the American shores.
We can take our hat off to the man who opens this anthology, the creator of the operettas Il est charmant and Un Soir de Réveillon and the idol of many a woman, Henri Garat, who we may appreciate here in Pour mettre un peu d’Entrain. A few years later, Lucienne Delyle sang Refrain sauvage, telling of abandon, a white-skinned foreigner. Who can affirm that sexual tourism is a recent invention ? Other ladies such as Lyne Clevers (Un Vrai Cubain) and Betty Spell (Oh la !la !la ! Quelle rumba !) speak of their darkly-tanned lovers. These ladies, and others, dared to be bold, using humour as an alibi whereas the boys stuck together to play the fool, such as Ray Ventura’s Collégiens, and Jacques Hélian’s lads, although there were some solo appearances by Fernandel, Bourvil and Henri Salvador, who were afraid of nothing.
Garat’s hour of glory did not last long and was hardly missed, but it is regretful that Lyne Clevers was so unknown. She claimed that she had been the first French ‘rhythm’ singer, and as from 1933, she did indeed sing Merci (Thanks), a fox-trot from a Bing Crosby US movie, Too Much Harmony and Ali Baba, included here, a sort of ‘Muslim rumba’, finding Lyne’s scat singing. She also recorded Beguin-biguine and Elle s’appelle Youba (When Yubba Plays The Rhumba On His Tuba Down In Cuba). Unfortunately the band is not with it and the lyrics are incomprehensible, so they have been omitted in this album. However other titles make up for this non-inclusion, with pineapples, a certain Pepito, a chateau and even the great Charles Trénet touch in Biguine à Bango. Occupation more or less put an end to the career of our spirited brunette but she did venture towards the mikes a few times after Liberation, such as for Tico Tico and Samba Samba.
While on the subject of spirit, Ray Ventura’s Collegians are the cheery forty thieves in the sprightly Ali Baba with Lyne. The difference between them and most other studio orchestras was their youth and enthusiasm. Their performances were veritable shows. They may not have dabbled greatly with the West Indies before the war, but all this changed as from December 1941 when they were warmly welcomed in Brazil (and Argentina) where they remained during the hostilities.
Indeed, one summer day, France’s non-Latin neighbours, the Jerries, decided to occupy their land, thus depriving the inhabitants of the latest craze which had swept over the American continent - the samba. In New York, the curtain had just fallen after 274 runs of a revue in which Carmen Miranda had been the most fiery Ambassadress of Brazil. In this show entitled Street of Paris, the ‘Brazilian Bombshell’ had stolen the limelight from France’s Jean Sablon, who took revenge by enjoying years of popularity in South America where he came across the exiled Collegians. The dear crooner, Jean, hardly boasted the same vibration as Lyne Clevers and came out with a not particularly fizzy Rhum, rhum, rhum et Coca cola. He was no doubt at greater ease a few years later, in the soothing ambience of the bossa-nova.
Meanwhile, the forever effervescent Collegians, now in their forties or fifties were still churning out a heap of wonderfully funny songs. Françoise Arnoul, Salvador, Henri Genès, the Peter Sisters and all the Collégiens were flirting with bop and samba. The fashion at that time was to associate swing and rumba or bop and rumba, giving birth to cubop and mambo.
Jacques Hélian, the ex-Collegian saxophonist who founded his orchestra in October 38 lacked Ventura’s gift when it came to hilarity. And yet the ensemble was certainly talented, with professionalism, prodigious soloists (including Ernie Royal and Kenny Clarke), perfect precision and quality sound takes for the Columbia pressings. Some Hélianic sides may make one squirm, but his post-war sambas and a few jazz titles can be considered as his best achievements, an excellent example being Samba samba. This title was a mighty hit, as well as the authentic Brazilian titles selected here (Tico Tico, Cavaquino). Pierre Dudan, the lyricist, cut one of the numerous versions but it was his accomplice, composer Eddie Warner who was awarded the Grand Prix du Disque in 1947 with his ‘tropical music’ ensemble. This pianist, who had debuted in jazz alone, set off towards the exotic plantations and the harvest was most rewarding : Grain de Café, Ananas, Tapioca, Quinquina, Coco Coconut, Fiesta del Tabacco. He merits respect as a band leader and for his Coco de Copacabana, a precursory master-piece. Precursory to who ? Firstly to Jean Constantin, who signed Shah shah persan, Ma Petite Rime, Les Pantoufles à Papa, Mets ta Robe ananas, Baratucatin, who was followed by Boby Lapointe and then Serge Gainsbourg and his Mambo miam-miam, Cha cha cha du Loup, Sois belle et tais-toi among other titles.
But let’s get back to less sophisticated and intellectual matters with the last 78’s of this selection. Lily Fayol, the forerunner of Annie Cordy came out with her Ananas, while Marie Dubas remodelled the 1936 Rumba mondaine into a more up-to-date Samba mondaine. On a more cold-blooded note, Simone Alma sang Loin des Sambas, a huge hit in the US and we can also appreciate a mischievous Fernandel (Je te veux), a surrealist Bourvil, an impenitent Salvador and a dishevelled Rose Mania in Cavaquino. This happy journey closes with Suzy Delair, the queen of post-war operettas with her Laissez-moi faire.
But this last number was in 1951, so according to the statistics, we were already laughing less than before. It’s now time for this gloom to end. Dance, eat bananas and drink rum to your heart’s content, as according to the poet Malcolm de Chazal, ‘laughter is the best disinfectant for the liver’.
English adaptation
by Laure Wright
from the french text
of Eric Rémy
© FRÉMEAUX & ASSOCIÉS/GROUPE FRÉMEAUX COLOMBINI SA, 2003
DISCOGRAPHIE / DISCOGRAPHY
CD 1
1. Pour mettre un peu d’entrain 2’54
(Rumba de l’opérette Un Soir de réveillon,
m. Raoul Moretti - p. Jean Boyer)
Henri Garat ; orchestre Raoul Moretti.
Polydor 522512 B 5902 1/2 BKP Déc. 1932
2. Béguin biguine 3’05
(m. Michel Emer - p. Jamblan)
Ray Ventura et son orchestre. Londres,
Decca F 40229 FGB 4329 2DJ 4 mai 1932
3. La Rumba au château 2’47
(du film Les Bleus de l’amour,
m. Victor Alix - p. Léo Lelièvre et J. Ardot)
Lyne Clevers ; orchestre André Valsien.
Odéon 166 607 KI 5792-1 Janvier 1933
4. Ali-Baba 2’44
(m. Ernesto Lecuona et Georges Tabet
p. Lecuona et Chamfleury)
Lyne Clevers ; orchestre du Casino de Paris
(Ray Ventura, dir. Paul Misraki).
Odéon 166 701 KI 6232-2 Octobre 1933
5. Nana la marchande d’ananas 2’43
(m. Paddy - p. Philippe Gerald)
Lyne Clevers ; orchestre Ralph Camyll.
Odéon 166 791 KI 6679-1 Mai 1934
06. Un Vrai Cubain 2’52
(m. Ray-Pinky Ordner - p. H.R. Ordner)
Lyne Clevers ; orchestre John Ellsworth (Jacques Météhen).
Columbia DF 2223 CL 5940-1 12 nov. 1936
07. Biguine à Bango 2’21
(m. & p. Charles Trénet)
Lyne Clevers ; même orchestre.
Columbia DF 2160 CL 6249-1 15 juin 1937
08. Pepito 3’00
(m. Pedro Guida - p. Robert Valaire & Jean Valmy)
Lyne Clevers ; orchestre Louis Wyns.
Columbia DF 2350 CL 6631-1 22 mars 1938
09. Je te veux 2’52
(rumba-conga de l’opérette
Le Rosier de Madame Husson,
m. Casimir Oberfeld - p. Jean Manse)
Fernandel et Germaine Duclos ;
orchestre Pierre Chagnon.
Columbia DF 2220 CL 6370-1 6 octobre 1937
10. La Macaquita 2’56
(Rumba du film Barnabé,
m. Roger Dumas- p. Jean Manse)
Andrex et orchestre Pierre Chagnon.
Gramophone K 8107 OLA 2464-1 15 avr. 1938
11. Oh ! la ! la ! quelle rumba ! 2’53
(m. Marcel Charmell
p. Charmell & Jean Bretière)
Betty Spell ; orchestre Jacques Métehen.
27 novembre 1941
12. Sérénade inutile (rumba-fox) 3’14
(m. Raymond Legrand - p. Camille François) Raymond Legrand et son orchestre ; vocal : Irène de Trébert, Jean-Fred Mélé et ?.
Columbia test CL 7934-1 25 avril 1944
13. ça s’fait pas 2’44
(“No Can Do”, rumba,
m. Nat Simon - p. Jacques Larue)
Jacques Hélian et son orchestre ;
vocal : Francine Claudel et Zappy Max.
Columbia DF 3157 CL 8285-1 18 déc. 1946
14. Tico Tico 2’41
(m. Zequinha Abreu - p. Larue)
Lyne Clevers ; orchestre Eddie Warner.
Columbia 3080 CL 8192-1 28 juin 1946
15. Samba samba 3’00
(m. Eddie Warner - p. Pierre Dudan)
Mêmes références que 13.
CL 8193-1
16. Samba samba 3’13
(Idem)
Jacques Hélian et son orchestre ;
vocal : Francine Claudel.
Columbia BF 196 CL 8250-1 8 nov. 1946
17. Ecoutez la samba 2’34
(m. Rolf Marbot - p. Larue)
Idem ; vocal : Ginette Garcin et Jean Marco.
Columbia DF 3229 CL 8492-1 ER 12 janv. 1948
18. La Samba brésilienne 2’38
(m. Francis Lopez - p. Raymond Vincy)
Idem ; vocal :
Columbia BF 181 CL 8572-1
19. Mon gentil petit Pédro (samba) 2’32
(m. Henri Bourtayre - p. Louis Poterat)
Idem ; vocal : Ginette Garcin.
Columbia BF 158 CL 8613-1 9 nov. 1948
20. Au Chili (samba) 2’25
(m. & p. Louis Gasté)
Idem ; vocal : Jo Charrier et Ginette Garcin.
Columbia DF 3232 CL 8519-1 18 fév. 1948
21. Coco de Copacabana (samba) 3’01
(m. Warner- p. Jean Guigo)
Idem ; vocal : Ginette Garcin.
Columbia BF 267 CL 8695-1 13 juin 1949
DISCOGRAPHIE / DISCOGRAPHY
CD 2
1. Maria de Bahia 3’06
(Samba du film Mademoiselle s’amuse,
m. Paul Misraki - p. André Hornez)
Ray Ventura et son orchestre ;
vocal : Max Elloy et Henri Salvador.
Magic test 5054-1 Bruxelles, 24 mars 1947
2. La Samba de là-bas 2’51
(de l’opérette Le Chevalier Bayard,
m. Misraki - p. Hornez)
Idem ; vocal : Max Elloy et Henri Salvador.
Polydor 560 102 0352-3 ACP 25 juin 1948
3. A la mi-août 2’38
(Samba du film Nous irons à Paris,
m. Misraki - p. Hornez)
Idem ; vocal : Monique Darval,
Christian Duvaleix, Henri Genès,
Lucien Jeunesse, Paul Mattei.
Polydor 560 198 0737-3 ACP Juillet 1949
4. Chiquita Madame (de la Martinique) 3’16
(samba) (J. de Barro-Ribero-Misraki)
Idem ; vocal : Les Voix du rythme.
Polydor 560 198 0738-1 ACP Juillet 1949
5. Les Baobabs 2’46
(Samba de l’opérette Baratin,
m. Henri Betti - p. Hornez)
Idem ; vocal : Henri Betti.
Polydor 560 132 0457-3 ACP Vers janv. 1949
06. Tico Tico 2’47
(m. Abreu - p. Larue)
Lily Fayol ; orchestre Camille Sauvage.
Odéon 281 755 KI 9893-1 Début nov. 1946
07. Loin des sambas 2’44
(“South America, Take It Away”,
m. Harold Rome - pf. Poterat)
Simone Alma ; orch. Marius Coste.
Pathé 2424 CPT 6499-1 10 mai 1947
08. C’était une brésilienne (sans bas) 2’09
(m. & p. Roger Lucchesi)
Lily Fayol ; orchestre Camille Sauvage.
Odéon 281 832 KI 10048-1 Juin 1947
09. La Rumba du pinceau 3’07
(Rumba du film Par la fenêtre,
m. Etienne Lorin - p. Bourvil & Srervel) Bourvil ; orchestre Marius Coste.
Pathé PG 237 CPT 6592-1 15 octobre 1947
10. Elle fait ci, elle fait ça 2’13
(m. & p. Gasté)
Lily Fayol ; orchestre Jean Faustin.
Odéon 281 867 KI 10141-1 Début déc. 1947
11. La Samba mondaine 3’54
(m. Pedro Guida
p. Robert Valaire & Jean Valmy)
Marie Dubas à la radio. 27 juillet 1948.
12. Ananas 2’32
(m. Warner - p. Hornez)
Lily Fayol ; orchestre Jean Faustin.
Odéon 281 980. KI 10383-1 Sept. 1948
13. Grain de café 2’30
(H. Kubnick - Henri Leca)
Rose Mania ; ensemble typique Henri Leca.
Polydor 560 098 0358-2 ACP 29 oct. 1948
14. Joseph est au Brésil 3’02
(m. & p. Marc Fontenoy)
Fred Adison et son orchestre.
Decca SF 225 P 245A Novembre 1948
15. Il jouait des maracas (samba) 2’23
(m. Dumas - p. Manse)
Fernandel ; orchestre Raymond Legrand.
Decca SF 20522 P 433-1 Déc. 48 ou janv. 49
16. La Cane du Canada 2’47
(Borel - Clerc- Maurice Vandair)
Lily Fayol ; orchestre Edward Chekler.
Odéon 282 093 KI 10666-1 Juin 1949
17. Cavaquino 2’24
(m. F. Nazareth - p. Jacques Plante)
Rose Mania.
Polydor 560 141 0607-1 ACP Septembre 49
18. Que si, que no 2’47
(Philippe Gérard-Eddy Marnay-R. Vivès)
Henri Salvador ; idem.
Polydor 560156 0715 ACP Déc. 49 ou janv. 50
19. Quinquina 2’49
(m. Warner - p. Hornez)
Rose Mania.
Polydor 560 216 0806-1 ACP Mars 50
20. Pedro Gomez 2’39
(Hubert Giraud - Lucchesi)
Lily Fayol ; orchestre Steve Bernard.
Odéon 282 234 KI 10989-1 29 avril 1950
21. Laissez-vous faire 3’13
(Boléro du film Atoll K.,
m. Misraki - p. Hornez)
Suzy Delair; orchestre Paul Misraki.
La Voix de son maître SG 344 OLA 6107-21
10 octobre 1951
Un cocktail de percussions et de gaudrioles, de tapioca et de mirontons, de jeux de mots oulipiens et de vers de mirliton, de petit nègre et de gaulois, de filles des îles et d’Offenbach...
"A tantalizing cocktail of rhythm and jocularity."