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COEDITION MUSEE DU QUAI BRANLY - JACQUES CHIRAC
Ref.: FA714
Artistic Direction : PIERRE HUGHET - EDITION : PATRICK FREMEAUX
Label : Frémeaux & Associés
Total duration of the pack : 56 minutes
Nbre. CD : 1
COEDITION MUSEE DU QUAI BRANLY - JACQUES CHIRAC
For an intimate understanding of a Kota reliquary or a great Fang mask you have to feel the fresh damp of the forest, the dull sounds in the vastness beneath the foliage, the lacy filigree of every different bird species combined with the symphony of animal groups in concert… in turn obeying the commands of variations in temperature, rain and wind. They represent a natural ode to the legitimate syncretism of nature and culture, because we are indeed in Nature. Pierre Huguet’s 1990 fi eld recordings in the heart of the virgin forest constitute a sensorial experience for all those who wish to listen to the Congolese tree canopy of the sculptors of indigenous art. The forest of Man. Patrick Frémeaux 2017
RITUAL MUSIC FROM THE FIRST BLACK REPUBLIC...
ANTHOLOGIE EXPOSITION MUSEE DU QUAI BRANLY DU 4...
PATRICK FRÉMEAUX AU MUSÉE D’ART MODERNE DE TROYES...
TEXTE INTÉGRAL LU PAR JEAN-PIERRE LORIT
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PisteTitleMain artistAutorDurationRegistered in
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1Les Forêts natales 1Forêts équatorialesSons de la nature00:04:261990
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2Les Forêts natales 2Forêts équatorialesSons de la nature00:04:491990
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3Les Forêts natales 3Forêts équatorialesSons de la nature00:03:251990
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4Les Forêts natales 4Forêts équatorialesSons de la nature00:04:551990
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5Les Forêts natales 5Forêts équatorialesSons de la nature00:03:331990
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6Les Forêts natales 6Forêts équatorialesSons de la nature00:03:591990
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7Les Forêts natales 7Forêts équatorialesSons de la nature00:05:231990
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8Les Forêts natales 8Forêts équatorialesSons de la nature00:04:071990
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9Les Forêts natales 9Forêts équatorialesSons de la nature00:04:421990
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10Les Forêts natales 10Forêts équatorialesSons de la nature00:05:501990
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11Les Forêts natales 11Forêts équatorialesSons de la nature00:06:021990
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12Les Forêts natales 12Forêts équatorialesSons de la nature00:04:571990
Forets natales FA714
Ambiances naturelles
d’Afrique équatoriale atlantique
Enregistrement / Réalisation : Pierre Huguet
Pour comprendre intimement un reliquaire Kota ou un grand masque Fang, il faudrait sentir la moiteur fraîche de la forêt, les bruits sourds de l’étendue sous les feuillages, les dentelles aiguës de toutes les espèces d’oiseaux et la symphonie concertante des sociétés animales, elles-mêmes commandées par les variations de température, la pluie et le vent. Une ode naturelle à un syncrétisme légitime entre nature et culture, car nous sommes la nature. L’enregistrement de 1990 de Pierre Huguet dans la forêt primaire constitue une expérience sensorielle pour tous ceux qui voudront écouter la canopée congolaise des sculpteurs d’art coutumier ; la forêt des hommes. Patrick Frémeaux 2017
For an intimate understanding of a Kota reliquary or a great Fang mask you have to feel the fresh damp of the forest, the dull sounds in the vastness beneath the foliage, the lacy filigree of every different bird species combined with the symphony of animal groups in concert… in turn obeying the commands of variations in temperature, rain and wind. They represent a natural ode to the legitimate syncretism of nature and culture, because we are indeed in Nature. Pierre Huguet’s 1990 field recordings in the heart of the virgin forest constitute a sensorial experience for all those who wish to listen to the Congolese tree canopy of the sculptors of indigenous art. The forest of Man.
Patrick Frémeaux 2017
Paysages sonores des écosystèmes menacés du monde, chants des oiseaux,
voix de la faune sauvage, et musiques traditionnelles.
Natural sound sceneries of endangered ecosystems in the world, wilderness atmospheres, bird songs, voices of the wildlife.
Les droits de cet enregistrement sont protégés par la loi.
Pour toute exploitation d’illustration sonore, l’autorisation et un devis gratuit
peuvent être obtenus auprès de Frémeaux & Associés.
« Une diversité biologique qui n’est égalée dans aucun autre milieu terrestre »
par L’Ornithologue
Cet enregistrement a été entièrement enregistré en stéréo et en numérique dans la forêt équatoriale de la République du Congo. Les forêts équatoriales d’Amérique de Sud (Amazonie), d’Asie et d’Afrique ont en commun de n’avoir pas subi de bouleversements climatiques depuis plus de 100 000 ans. Cela a permis le développement d’une diversité biologique qui n’est égalée dans aucun autre milieu terrestre.
La forêt équatoriale, en République du Congo en janvier, jouit d’une température de 25 degrés la nuit et de 27 degrés le jour. Les arbres ont condensé l’humidité de la nuit et la restituent sous la forme de grosses gouttes qui tombent de feuille en feuille. Dans cette forêt, on peut entendre le Coucou Africain ; Chimpanzé ; le Pigeon gris écailleux ; le
Francolin de Latham ; le Coucou criard à poitrine rousse ; le Perroquet gris du Gabon mais encore le Loriot à tête noire. Quoique les biotopes soient différents du CD précédent, le dépaysement est tout aussi garanti. Du remarquable travail technique dans des conditions d’enregistrement parfois pénibles en raison de la chaleur humide de cette forêt, ce qui ne confère que plus de mérite encore à l’auteur !
L’ORNITHOLOGUE
« La forêt des hommes donnée à entendre »
Ambiances naturelles d’Afrique équatoriale atlantique
par Patrick Frémeaux
En 2017 le musée du quai Branly - Jacques Chirac recevait Eduardo Kohn, auteur de « Comment pensent les forêts » invitant à étendre le « nous » pour inclure tous les vivants non humains. Eviter la facilité de l’anthro-pomorphisme, pour expliquer la manière dont l’ensemble des espèces de la flore et de la faune cohabitent en interaction.
C’est cette question de la relation entre Nature et Culture, forêt et homme, que pose le musée du quai Branly - Jacques Chirac en réunis-sant des esthétiques ayant toutes la genèse commune de la forêt. Celles des « peuples nus » décrits par Max-Pol Fouchet, poète et auteur du premier grand film du service public sur l’art africain dans les années 1960, qui fait le lien entre la nature grouillante et l’homme qui tente de s’en détacher tout en lui appartenant. Max-Pol Fouchet qui comme le rappelle sa biographe Adeline Baldacchino, a été le mentor de Jacques Kerchache, lui-même initiateur du projet muséal de Jacques Chirac sur le dialogue des cultures.
Pour les penseurs actuels, il s’agit d’un défi que de définir la délicate relation de l’homme à son environnement, comme l’expose le « Retour au Contrat naturel » de Michel Serres, qui pose la question de notre rapport à la nature en terme de droit. Michel Onfray, dans ses ouvrages « Cosmos », propose une sanctification de la nature, expression d’une fidélité à nous-même pour notre propre survie.
C’est dans ce cadre, faussement animiste, mais réellement in situ, que le musée du quai Branly - Jacques Chirac met en rapport l’environnement avec une création civilisationnelle.
Car l’art né de la forêt n’est pas le même que celui de la brousse, différent des inuits du cercle polaire. Si le topos fait le logos, il fait aussi toute la culture artistique, en pénètre les rites, en façonne les croyances. Il s’agit ici des statues et des masques de la canopée.
S’il n’est pas toujours aisé d’établir une relation directe entre le contexte géographique et la forme d’un objet coutumier (il n’existe pas, par exemple, une tendance plus poussée à l’abstraction en savane, ou plus de naturalisme en forêt tropicale), car certains faits contredisent cette classification, il n’en reste pas moins que le type de faune et flore reste déterminant. La qualité plastique des essences de bois a son importance pour déterminer la taille et la forme des objets. La richesse des sols et de la flore en pigments naturels démultiplie l’usage des couleurs. Quant au zoomorphisme des objets, il s’inspire de la morpho-logie des animaux, selon la région. Mais le biotope peut également avoir son importance dans le cadre de pratiques socio-politiques. Pour exemple, Gwénaëlle Dubreuil (ex-conservatrice du Musée national du Gabon à Libreville), relatait pendant sa conférence à la Galerie Frémeaux sur l’esthétique, comment l’initié d’une chefferie s’était, à l’insu de sa communauté, enfoncé dans la forêt pour s’y vêtir d’un masque conservé dans un enclos sacré. Quelques temps plus tard, il émergea brusquement des vertes frondaisons, nouvellement investi d’une fonction de « police », chapitrant les uns après les autres les membres effrayés de sa communauté. L’efficacité de la pratique décrite ici vaut autant par l’usage du masque que, si l’on peut dire, par la soudaine « sortie du bois » de son porteur. Autrement dit, c’est la relation entre la communauté des hommes et un lieu sacré, la forêt, qui légitime une pratique sociale. Par ailleurs, pour percevoir intimement la valeur d’une œuvre d’art traditionnel africain, il est nécessaire de saisir sa qualité d’objet animé. Il ne faut pas oublier qu’il a été sculpté dans la chair d’un arbre qui, lui-même, participe d’un macrocosme dont il est fondamental de percevoir concrètement les manifestations.
En effet pour comprendre totalement un reliquaire Kota ou un grand masque Fang, il faudrait sentir la moiteur fraîche de la forêt, les bruits sourds de l’espace sous les feuillages, les dentelles aiguës de toutes les espèces d’oiseaux, et la symphonie écrite interactivement par l’ensemble des espèces animales elles même conduites par les différences de température, par la pluie et par le vent. Une ode naturelle à un syncrétisme légitime entre nature et culture, car nous sommes la nature.
La signature sonore de chaque milieu naturel est gravée dans la mémoire collective partagée entre les espèces animales et les hommes. Frémeaux & Associés édite et soutient l’ensemble des bio acousticiens depuis 25 ans qui ont travaillé dans la suite du précurseur Jean-Claude Roché et qui constituent par le caractère scientifique de leurs approches acoustiques et ornithologiques des milieux, une véritable école française des audio naturalistes. Explorateurs toujours, acousticiens très souvent, ornithologues dans la majorité des cas, ils ont fait les bandes sonores des biotopes et les guides d’espèces. Pierre Huguet, Bernard Fort, Jean-Luc Hérelle, Francis Wargnier, Pierre Palengat, François Charron, Catherine Bouchain, Jean-Pierre Gauthier, Sylvie Riflet, Louis Geslin, Olivier Gilg, Brigitte Sabard, et toute la pratique amateur née autour d’eux, ont constitué un élément matériel essentiel à l’histoire des biotopes du monde entier. Ce disque est aussi un témoignage qui leur est adressé. En effet les enregistrements de J.C. Roché ont servi à des étudiants du monde entier, aux ornithologues, aux scientifiques de l’environnement, ceux de Bernard Fort font l’objet de concerts et de sonorisations des musées de Sciences Naturelles, les enregistrements de primates en Centre Afrique de Jean-Pierre Gautier1 ont permis d’approcher la notion de proto langues par les travaux de Jean-Marie Hombert et Isabelle Barbet, de nombreux films animaliers ou environnementaux utilisent ces enregistrements en complément de leurs sons insuffisants en qualité… Les besoins sont nombreux et s’inscrivent dans une démarche écologique de réconciliation intellectuelle et acceptée entre l’homme et son environnement.
Patrick Frémeaux 2017
1. Miopithecus talapoin, Cercopithecus nictitans, C. cephus, C. pogonias, C.neglectus, Lophocebus albigena
LES FORÊTS NATALES
Arts d’Afrique équatoriale atlantique
Exposition du 03/10/2017 au 21/01/2018
au musée du quai Branly - Jacques Chirac
L’Afrique équatoriale atlantique a donné aux arts africains quelques-uns de ses plus exceptionnels chefs-d’œuvre. De la puissance plastique des Fang à l’élégance naturaliste des Punu, panorama des principaux styles artistiques de cette vaste région.
Au cœur de l’Afrique équatoriale atlantique, l’aire culturelle embrassant la République gabonaise, la République de Guinée équatoriale, le sud de la République du Cameroun et l’ouest de la République du Congo, est une région de grande tradition sculpturale. Le génie plastique des artistes Fang, Kota, Tsogo ou Punu s’est notamment illustré dans une sculpture religieuse liée au culte des ancêtres et aux masques d’esprit. Des arts majeurs qui, dès leur découverte au début du 20e siècle par des artistes comme Picasso, Derain ou Braque, ont été déterminants dans la constitution du regard moderne en Occident.
À travers une sélection de 325 œuvres emblématiques – et souvent uniques – de collections publiques et privées majeures, l’exposition propose d’en étudier les principaux styles, à la manière d’une histoire de l’art « clas-sique », d’explorer les correspondances, mu--tations et particularités de la production artistique des nombreux groupes peuplant une vaste zone formée au gré des migrations : de révéler, en somme, la créativité et l’originalité exceptionnelle des arts de chacun des peuples de la forêt équatoriale atlantique.
L’histoire d’un enregistrement
par Pierre Huguet
En 1976 dans le cadre d’une expédition ornithologique en Amazonie péruvienne, j’ai été chargé d’attirer les oiseaux dans nos pièges. J’enregistrais leur chant et, en le rediffusant, je leur faisais croire qu’un concurrent s’installait dans leur territoire. Immanquablement, plein de courroux, ils plongeaient vers le haut-parleur qui était placé au pied des filets. Nous pouvions ainsi faire nos observations de détail avant de les relâcher.
C’est ainsi que j’ai découvert la richesse de concerts naturels interprétés par les oiseaux, les insectes, les mammifères et la magie de la prise de son. C’était une nouvelle technique qui permettait de faire découvrir un lieu par l’ouïe. L’approche pouvait être globale, à 360°, aussi précise et objective qu’une photo aérienne et en même temps laisser une place incroyable à l’émotion.
Une passion était née, elle mêlait la science et l’art, la précision et la suggestion.
Le mot Anthropocène n’existait pas encore quand je me suis dit qu’il fallait garder une mémoire de ces milieux vierges de toutes perturbations dues à l’homme moderne. Nagra à l’épaule je me suis mis à parcourir les forêts vierges tropicales humides se trouvant sur trois continents, l’Amérique, l’Afrique et l’Asie.
Cent mille ans de stabilité climatique y ont permis le développement d’une diversité biologique qui n’est égalée dans aucun autre milieu terrestre. Aujourd’hui, le foisonnement de la vie de ces forêts est loin d’être totalement décrypté, tous les ans les biologistes y découvrent des centaines de nouvelles espèces dans les règnes animal et végétal. Mais la déforestation continue, pire, on commence à constater que le dérèglement climatique commence à perturber ces boisements.
Dans ce CD, nous sommes en République du Congo en janvier 1990. En accompagnant des pygmées M’Benga dans une de leur itinérance, j’étais certain d’accéder à une partie primaire de la forêt. C’est le seul milieu où ces hommes peuvent survivre en restant fidèles à leur civilisation plusieurs fois millénaire. La température est constante toute l’année, 27° le jour, 25 la nuit. Durant la nuit, dans la canopée, l’humidité s’est condensée. Avec le vent léger qui effleure la canopée dès le lever du soleil, elle retombe en grosses gouttes rebondissant de feuille en feuille. La stridulation des cigales est constante mais pas monotone. Imperceptiblement elle change en fonction de la température de l’air. C’est au dixième de degré près que tel insecte se tait et que tel autre prend sa suite. La majorité des autres animaux suit aussi une chronologie, il y a ceux de l’aube, de la journée, du crépuscule puis de la nuit. Dans ce concert naturel on entend, entre autres, des Coucous africains, Chimpanzés, Pigeons gris écailleux, Francolins de Latham, Coucous criards à poitrine rousse, Perroquets gris de la République gabonaise, Loriots à tête noire…
Pierre Huguet
Berges de la Sangha, en République du Congo, 5 janvier 1990 de 5h30 à 18h30
© 2017 FREMEAUX & ASSOCIES