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FROM GEORGIA TO CHICAGO 1931 - 1937
BUMBLE BEE SLIM
Ref.: FA261
Artistic Direction : GERARD HERZHAFT
Label : Frémeaux & Associés
Total duration of the pack : 1 hours 47 minutes
Nbre. CD : 2
- - CHOC JAZZMAN
- -
FROM GEORGIA TO CHICAGO 1931 - 1937
(2-CD set) Bumble Bee Slim was one of the most popular bluesmen of the 30s. Composer of numerous blues standards, he left a large and important body of work, the best of which makes up this boxed set. Includes a 24 page booklet with both French and English notes.
THE BLUES 1932 - 1945
THE QUEEN OF THE BLUES 1929 - 1941
KING OF THE CHICAGO BLUES 1951-1961
Selected products
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PisteTitleMain artistAutorDurationRegistered in
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1NO WOMAN NO NICKELBUMBLE BEE SLIMAMOS EASTON00:03:291931
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2CHAIN GANG BOUNDBUMBLE BEE SLIMAMOS EASTON00:03:361931
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3GREAZY GREENSBUMBLE BEE SLIMBLIND BLAKE00:02:571932
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4B AND O BLUESBUMBLE BEE SLIMAMOS EASTON00:03:031932
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5DEAD AND GONE MOTHERBUMBLE BEE SLIMAMOS EASTON00:03:021934
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6POLICY DREAM BLUESBUMBLE BEE SLIMAMOS EASTON00:02:471935
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7IF THE BLUES WAS WHISKEYBUMBLE BEE SLIMAMOS EASTON00:02:511935
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8I M NEEDING SOMEONEBUMBLE BEE SLIMAMOS EASTON00:03:031935
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9SMOKY MOUNTAIN BLUESBUMBLE BEE SLIMAMOS EASTON00:03:121935
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10SAIL ON SAIL ON BLUESBUMBLE BEE SLIMAMOS EASTON00:03:031935
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11FATTENING FROGS FOR SNAKESBUMBLE BEE SLIMAMOS EASTON00:02:481935
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12MY OLD PAL BLUESBUMBLE BEE SLIMAMOS EASTON00:03:091935
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13SLOPPY DRUNK BLUESBUMBLE BEE SLIMLEROY CARR00:02:511998
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14WHEN SOMEBODY LOSES (THEN SOMEBODY WINS)BUMBLE BEE SLIMAMOS EASTON00:02:491936
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15THIS OLD LIFE I M LIVINGBUMBLE BEE SLIMAMOS EASTON00:02:471936
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16DUMB TRICKS BLUESBUMBLE BEE SLIMAMOS EASTON00:03:001936
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17YOU GOT TO LIVE AND LET LIVEBUMBLE BEE SLIMAMOS EASTON00:02:451936
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18I DONE CAUGHT MY DEATH OF COLDBUMBLE BEE SLIMAMOS EASTON00:03:091936
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PisteTitleMain artistAutorDurationRegistered in
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1NO MORE BISCUITS ROLLING HEREBUMBLE BEE SLIMAMOS EASTON00:02:421936
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2MEET ME IN THE BOTTOMBUMBLE BEE SLIMAMOS EASTON00:02:521936
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3WHEN THE MUSIC SOUNDS GOODBUMBLE BEE SLIMAMOS EASTON00:02:521936
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4NEW POLICY DREAM BLUESBUMBLE BEE SLIMAMOS EASTON00:03:001936
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5ANY TIME AT NIGHTBUMBLE BEE SLIMAMOS EASTON00:02:581936
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6I SE GONNA BREAK EM DOWNBUMBLE BEE SLIMAMOS EASTON00:03:221936
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7PLEASE BABYBUMBLE BEE SLIMAMOS EASTON00:02:551936
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8THE JIVE OF MINEBUMBLE BEE SLIMAMOS EASTON00:02:411936
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9SLAVE MAN LUESBUMBLE BEE SLIMPEETIE WHEATSTRAW00:03:151936
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10MY BIG MOMENTSBUMBLE BEE SLIMAMOS EASTON00:03:151936
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11MEET ME AT THE LANDINGBUMBLE BEE SLIMAMOS EASTON00:02:501936
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12ROUGH TREATMENTBUMBLE BEE SLIMAMOS EASTON00:02:421936
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13RISING RIVER BLUESBUMBLE BEE SLIMAMOS EASTON00:03:041937
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14SHE NEVERBUMBLE BEE SLIMAMOS EASTON00:02:531937
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1512 O CLOCK SOUTHERN TRAINBUMBLE BEE SLIMAMOS EASTON00:02:531937
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16YOU SURE LOOK GOOD TO MEBUMBLE BEE SLIMAMOS EASTON00:02:471937
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17WOMAN FOR EVERY MANBUMBLE BEE SLIMAMOS EASTON00:03:161937
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18GOING BACK TO FLORIDABUMBLE BEE SLIMAMOS EASTON00:03:111937
BUMBLE BEE SLIM
BUMBLE BEE SLIM THE BLUESFROM GEORGIA TO CHICAGO
1931 - 1937
Amos Easton dit Bumble Bee Slim a été un des bluesmen les plus populaires des années 30, enregistrant près de 200 titres entre 1931 et 1937. Il est le compositeur de nombreux standards du blues comme “Meet me in the bottom”, “Sail on” ou “B and O blues”. Ses manières vocales, urbaines et décontractées, parfois presque affectées, ont marqué ses contemporains et ses pairs. Peu à l’aise dans le rôle de bluesman qu’il vivait comme une limitation étroite de ses talents, Bumble Bee Slim représente bien les aspirations des Noirs des villes de son époque. Bien qu’ayant accompli l’essentiel de sa carrière à Chicago, Bumble Bee Slim préfigure souvent le blues jazzy et décontracté qui culminera en Californie après la guerre. Ce coffret propose certains des meilleurs moments de l’oeuvre d’un artiste d’importance trop souvent négligé.
BRUNSWICK, GEORGIA
Amos Easton naît le 7 mai 1905 à Brunswick, une petite ville côtière de l’Etat de Georgie, située entre Savannah et Jacksonville. Port mais aussi centre de triage du chemin de fer, Brunswick est, dans la première partie du vingtième siècle, un important entrepôt de coton, de bois, de tabac, de térébenthine. Toutes ces activités attirent de nombreux travailleurs, notamment des Noirs qui se pressent dans les masures d’East Brunswick. C’est là qu’Amos Easton passe son enfance, l’un des six enfants d’un docker et d’une femme de ménage. Comme toujours à l’époque, le travail est dur et mal payé, essentiellement à la journée et dans des conditions de sécurité rudimentaires. Lorsque Amos a quatre ans, le papa Easton meurt d’un accident du travail. Incapable d’élever ses six enfants seule, sa veuve se remarie avec un homme alcoolique, jaloux, violent qui lui fait deux enfants supplémentaires et passe son temps à battre les rejetons du mariage précédent. Amos ne semble qu’avoir peu fréquenté la petite école pour Noirs d’East Brunswick. Dès l’âge de sept ans, il traîne le matin au point d’embauche des ouvriers, décharge des navires, travaille sur le matériel ferroviaire. Les pauses sont toujours animées par une multitude de conteurs, bonimenteurs, musiciens. Amos est particulièrement fasciné par un certain Root Toot, un chanteur et guitariste qui joue au slide sur une guitare en métal, une façon très répandue dans l’Etat de Georgie.
Quand il a neuf ans, Amos Easton a définitivement quitté sa famille. Il travaille dans une sécherie de cacahuètes, devient aussi garçon coiffeur et se fait un peu d’argent supplémentaire en chantant et dansant des claquettes pour les clients du salon! Cela lui permet de se faire embaucher par un medicine show, un de ces spectacles ambulants qui sillonnent le Sud des Etats Unis, présentant musique, chants et danses afin d’attirer les chalands et leur vendre l’élixir miracle confectionné par le propriétaire du show itinérant! C’est, semble-t-il, à ce moment qu’il apprend à lire, écrire et à jouer de la guitare. Amos passe les années suivantes à errer d’Etat en Etat, saute d’un train à l’autre, se fait arrêter pour vagabondage, passe de ville en ville. Après un certain temps où il vit à Cincinnati, Easton débarque à Indianapolis et est embauché par un gros cirque, celui des Ringling Brothers. L’Indianapolis des années 20 est une ville bourgeonnante avec une scène musicale noire riche. Le duo du pianiste Leroy Carr et du guitariste Scrapper Blackwell a les faveurs de la clientèle noire avec leur blues poignant et émotionnel mais aussi urbain et policé. Ce duo piano/guitare est en fait la toute première forme de blues urbain hors du contexte vaudeville des “classic blues singers” et elle influencera tous les autres blues orchestraux, autant le blues de Saint Louis que celui de Chicago.
A.K.A. BUMBLE BEE SLIM
Amos Easton tombe lui aussi sous le charme de Leroy Carr. Il semble qu’il ne chantait que peu de blues auparavant, quelques morceaux de Bessie Smith ou de Ma Rainey au milieu de pièces de music hall. Désormais, il interprète des blues de Leroy Carr ou de plus en plus de compositions personnelles mais à la façon de Leroy Carr, qui restera son modèle durant toute sa carrière. Easton abandonne le cirque et tente alors une carrière de musicien. Attiré par la présence de nombreux studios et de labels, il gagne Chicago en 1929 ou 1930. Il s’associe avec le guitariste Ted Bogan et le mandoliniste Howard Armstrong pour fonder les Three Sharks, un groupe qui joue dans les rues et les tavernes de la ville. Amos Easton devient assez rapidement une figure populaire du Chicago blues alors en gestation. Il devient l’ami de son compatriote de Georgie, Tampa Red et, selon Armstrong, est un temps l’amant de Memphis Minnie avec qui il enregistrera d’ailleurs (cf Memphis Minnie, FA 259). Ce serait à cause de cette liaison qu’il aurait pris le nom de Bumble Bee Slim, Minnie étant surtout alors connue pour sa chanson “Bumble Bee blues”! Quoi qu’il en soit, Amos Easton sera désormais Bumble Bee Slim!
Il enregistre pour le label Paramount en octobre 1931 six titres seul avec sa guitare métallique, dans un style qui rappelle fort celui du Tampa Red de l’époque. Ce sera la seule séance que produira Bumble Bee dans ce style d’inspiration malgré tout très rurale. C’est bien dommage car, comme on peut l’entendre ici avec “No woman no nickel” et “Chain gang bound”, Slim savait aussi être un excellent adepte du country blues et un remarquable slide guitariste. Mais Paramount est un label en proie à de grosses difficultés financières. A cause de la Dépression, les ventes de disques se sont effondrées et les petites compagnies vont disparaître les unes après les autres. On ne sait pas quel sort commercial ont eu les trois 78t Paramount de Bumble Bee Slim. Les ventes ont dû être faibles car le 78 t Paramount 13132 restera longtemps introuvable, un seul exemplaire étant aujourd’hui connu qui comprend d’ailleurs une version de “Honey bee blues”, une réponse au “Bumble Bee blues” de Memphis Minnie. Mais l’impact de Slim sur le public noir devait avoir été réel puisque au début de 1932, Amos Easton auditionne avec succès à la fois pour Lester Melrose et pour Mayo Williams, les deux principaux producteurs de Chicago blues de l’époque. Il enregistrera d’ailleurs pour tous les labels en vue sous différents noms, tous très transparents pour ses fans.
LEROY CARR’S BUDDY
Ce ne sont pas les qualités de chanteur-guitariste soliste de Bumble Bee Slim qui attirent Melrose et Williams. Mais plutôt sa capacité à imiter la façon de Leroy Carr dont les disques se vendent alors par milliers chez les Noirs. Lorsque Bumble Bee auditionne pour Mayo Williams au 666 Lake Shore Drive, ce dernier est particulièrement impressionné par les talents de compositeur. Il griffonne un admiratif “ce garçon est capable d’écrire une chanson bien construite en quelques minutes!” qui nous est parvenu. Selon Armstrong qui partageait alors sa chambre avec Slim, “Amos écrivait tous les soirs avant de s’endormir” en s’inspirant des scènes et des gens qu’il avait rencontrés dans la journée. “Il n’était pas rare” ajoute Howard Armstrong “qu’il écrive deux ou trois chansons dans la soirée. Amos avait vraiment un talent exceptionnel”. Lorsqu’il retourne en studio le 16 mars 1932, Bumble Bee se consacre cette fois au chant, une façon de dérouler les versets à la façon d’un Carr mais avec une absence de passion apparente, une description froide, presque clinique de situations parfois poignantes mais qui prennent ainsi une dimension ironique souvent mordante. Il est accompagné par un guitariste et un pianiste qui ont pour consigne de la part du producteur d’imiter au plus près le tandem Leroy Carr/Scrapper Blackwell. Il est d’ailleurs probable - comme l’ont souligné Michel et Pierre Chaigne - que ce soit Scrapper Blackwell lui-même qui tienne la guitare durant cette séance. En tous cas, la formule fait instantanément mouche et “B and O blues” est un succès énorme à Chicago, New York et Saint Louis. Slim racontera que Melrose lui avait demandé d’interpréter un blues sur un train, “à la façon de Jimmie Rodgers” (cf Jimmie Rodgers FA 254). En prenant un café dans le studio, Bumble Bee compose ce morceau à propos de la ligne Baltimore-Ohio et la séparation de deux amants dont l’un voit s’éloigner avec un serrement de coeur le train dans lequel l’autre se trouve. Une image que de nombreux bluesmen - dont Robert Johnson - reprendront telle quelle. “A Brunswick, j’avais vécu avec les trains. Les trains passaient sous ma fenêtre et me réveillaient plusieurs fois dans la nuit” ajoutera Amos Easton pour expliquer la justesse de sa plume sur ce blues.
Désormais, Bumble Bee Slim est définitivement catalogué comme un bluesman à la Leroy Carr, en fait “le” rival de Leroy Carr. Slim lui-même s’en défend, ses talents sont bien plus versatiles, vont bien au-delà du blues comme on peut l’entendre sur le superbe et swinguant “I’m needing someone” mais son succès et la volonté de ses producteurs l’enferment dans ce rôle. “C’était toujours la même formule, piano, guitare et ma voix et des blues, des blues, des blues”. Lorsque Leroy Carr décède le 29 avril 1935, Bumble Bee Slim est même affublé du sobriquet “Leroy Carr’s buddy”, le “copain de Leroy Carr” et enregistre, en compagnie de Scrapper Blackwell, une série de titres de Carr ou bien des hommages comme “The Death of Leroy Carr” ou “My old pal (Dedicated to Leroy Carr)”. Mais là encore, quel que soit le poids que cette formule engendre pour Amos Easton, on ne peut qu’être admiratif du talent et de la personnalité avec lesquels Slim enfile les dépouilles du grand bluesman. Voix légèrement embrumée, manière de caresser l’auditeur, insinuant, presque susurrant, il y a nettement du crooner chez Bumble Bee Slim, et plus qu’une ébauche de la manière des futurs “sepia Sinatras” de la côte ouest des années d’après-guerre! On ne peut que souscrire au jugement de Michel et Pierre Chaigne : “ Bumble Bee Slim est un des meilleurs, sinon le plus remarquable des artistes de blues des années 30... C’était vraiment un “inventeur”!”
SUCCÈS SUR SUCCÈS
Bumble Bee Slim est dès lors constamment en studio et aligne les succès commerciaux comme “Sail on blues” que reprendra Muddy Waters, “Fattening frogs for snakes” qui fera partie du répertoire de Sonny Boy Williamson (Rice Miller) et “Meet me in the bottom” qui deviendra un “classique” du blues. Si ce succès le fige dans le duo piano/guitare, il sait s’entourer de certains des meilleurs musiciens de son temps. La pianiste Myrtle Jenkins, subtile et robuste, parfaitement en harmonie avec le chant de son leader, est le plus souvent en studio aux claviers. Mais on trouve aussi Jimmie Gordon (lui-même un prolifique chanteur dans une veine similaire à celle de Amos Easton), le puissant Black Bob, un des grands pianistes des 30’s, présent aussi souvent derrière Memphis Minnie et Big Bill Broonzy, Honey Hill, le grand Peetie Wheatstraw (qui influencera alors aussi le chant de Bumble Bee Slim) et même Albert Ammons, un des géants du boogie-woogie. Alors que selon tous les témoignages, Bumble Bee se produit sur scène avec sa guitare, il n’en joue que rarement en studio. Il apporte une touche très personnelle à chaque titre de ce coffret pour lesquels il joue de son instrument, notamment la séance du 4 novembre 1936. Mais, là aussi, les guitaristes qui l’accompagnent se comptent parmi les meilleurs de son époque: Big Bill Broonzy, Scrapper Blackwell, l’excellent guitariste hawaïen Casey Bill Weldon, Charlie Mc Coy, Willie B. James, Tampa Red, Little Bill Gaither (un autre émule de Leroy Carr) et Lonnie Johnson.
Malgré les consignes de ses producteurs, Bumble Bee tente de varier sa musique, enregistrant ici et là une ballade, un air qui flirte avec le music-hall, un ragtime. Il présente aussi des cuivres, la clarinette d’Arnett Nelson, le saxophone de Bill Owsley, la trompette de Punch Miller... Mais Lester Melrose et Mayo Williams veillent au grain : c’est Bumble Bee Slim, “Leroy Carr’s buddy” qui vend des disques, c’est selon cette formule qu’il est sous contrat.
VERS HOLLYWOOD
Bumble Bee Slim vit de plus en plus mal ce carcan. Il semble d’ailleurs ne plus supporter qu’on l’enferme dans un rôle de bluesman qui lui paraît ne refléter ni l’étendue de ses talents, ni ses goûts réels. Il se voit tout autant chanteur de variétés, chanteur de jazz que de blues. Il s’accroche de plus en plus souvent avec ses producteurs, tente en vain d’augmenter ses émoluments. Mais selon sa bonne habitude, Melrose garde l’essentiel des royalties pour lui-même. La popularité de Slim était aussi due à son apparence, “aimable, élégant, beau garçon” comme le dit Howard Armstrong. Cela lui permet de figurer dans plusieurs films à destination des Noirs. Sur un plateau, il rencontre l’agent de Mae West, la célèbre et pulpeuse vedette du cinéma d’alors. Celui-ci lui assure que Mae serait très intéressée par ses talents de compositeur. Un beau matin de juillet 1937, Amos Easton, toujours sous contrat avec Decca, quitte Chicago pour Hollywood. Il informe ses producteurs qu’il est prêt à enregistrer ce qu’il leur doit en Californie. Mais les espoirs que Bumble Bee Slim place dans le cinéma se révèlent vite chimériques. Il y a loin des courts métrages pour “colored people” dans lesquels il a figuré aux grands films de Mae West. Il glane quelques rôles utilitaires ici et là mais travaille essentiellement comme manoeuvre sur les plateaux. Il réussit à approcher Mae West durant le tournage de Klondike Annie. L’actrice fait prendre ses coordonnées mais ne le rappellera jamais. En Californie, les temps ne sont pas encore mûrs pour l’éclosion d’une scène musicale noire et, les années suivantes, Amos Easton va essentiellement travailler en dehors de la musique. Il semble être retourné sporadiquement à Chicago puisqu’il enregistre un titre avec le pianiste Little Brother Montgomery en 1943. Cependant, comme pour beaucoup de gloires du blues des années 30, la guerre semble marquer la fin de la carrière de Bumble Bee Slim.
RETOURS EN STUDIO
Mais les idées musicales de Bumble Bee Slim vont soudain pouvoir quelque peu se concrétiser après la guerre. Lui dont l’oeuvre annonçait bien souvent le futur blues californien, cool et décontracté, va naturellement émarger à ce courant. Installé comme “inventeur” à Los Angeles (!), Bumble Bee aurait écrit des chansons pour des vedettes noires alors émergentes comme Percy Mayfield, Joe Liggins ou Mercy Dee Walton... Ce qui est en tout cas sûr, c’est qu’il signe en juin 1951 un contrat de cinq ans avec Art Rupe, le fondateur des disques Specialty, un des grands labels de blues, Rhythm & Blues et Rock’n’Roll californiens. L’événement est salué par le magazine professionnel Billboard qui annonce le “retour du célèbre bluesman Bumble Bee Slim”. Accompagné par l’orchestre de Maxwell Davis (trois saxophones, piano, guitare, basse et batterie), Bumble Bee enregistre quatre titres en août 1951 qui font bonne figure dans le blues californien de l’époque, notamment l’excellent “Strange angel”. Mais les ventes sont maigres et Rupe ne fera plus revenir Amos Easton en studio.
Le blues revival du début des années 60 va lui permettre une dernière fois de faire un disque, le microsillon “Bumble Bee’s back in town”. Il semble que le producteur Richard Bock voulait tout d’abord faire enregistrer Bumble Bee seul à la guitare acoustique, formule qui avait alors les faveurs du public blanc du blues revival. Mais sur l’insistance de Slim et semble-t-il avec l’appui du pianiste Les Mc Cann qui adorait ses vieux disques, Amos Easton va enfin être entouré de l’orchestre de ses rêves : outre Mc Cann, on trouve un aréopage de grands jazzmen, Groove Holmes, Curtis Amy, Ron Jefferson, Leroy Vinegar, Joe Pass... Le microsillon sort en 1962 sur le label Pacific Jazz et permet à Slim de donner sa seule vraie interview. Bumble Bee aurait sans doute pu refaire une carrière, notamment dans les festivals de jazz qui se multipliaient alors en Amérique et en Europe, mais il ressent les premières atteintes d’une leucémie qui l’emportera quelques années plus tard. Il demeure un des grands noms du blues d’avant-guerre et laisse une oeuvre de première importance, que ce coffret permet d’apprécier à sa juste valeur.
Gérard HERZHAFT
Auteur de “La Grande Encyclopédie du Blues” (Fayard)
© FRÉMEAUX & ASSOCIÉS SA, 1998
LES TITRES
No Woman No Nickel: Dans ses premiers disques, Bumble Bee Slim joue seul de la guitare - une Style O à corps métallique - au slide à la façon de son compatriote de Georgie, Tampa Red. A notre avis, il est loin d’être un guitariste négligeable.
Chain Gang Bound: Toujours seul à la guitare et au chant, Bumble Bee interprète ce “Chain gang bound” qui sera repris par plusieurs bluesmen de Georgie après la guerre. Mais peut-être Slim avait-il glané ce thème auprès des musiciens de Brunswick?
Greasy Greens: Changement complet d’atmosphère pour la deuxième séance d’enregistrement effectuée par Bumble Bee Slim. Il ne joue plus de guitare et est accompagné par Georgia Tom au piano et Scrapper Blackwell à la guitare pour ce “Greasy greens”, un ragtime qui provient des medicine shows, fréquemment interprété par les artistes de la côte Est (Blind Blake, Pink Anderson).
B and O blues: Désormais, les producteurs de Chicago vont surtout exploiter les immenses talents de compositeur de Bumble Bee Slim. Le chant, la manière, l’atmosphère cool et urbaine... tout est très travaillé chez Bumble Bee qui fait particulièrement mouche avec ce “B and O blues” - un blues ferroviaire à propos de la ligne Baltimore & Ohio, plein de mélancolie affectée - qui sera un de ses plus gros succès. “My baby’s gone and I can’t feel good no more/ She left me this morning and she caught this B & O/ When she was leaving, she wouldn’t even shake my hand/ I said that’s alright baby some day you will understand/ When your best gal quits you and you ain’t done nothing wrong/ You goin’ weep and worry and your life won’t last long/ I just rolled and tumbled when she caught that B & O/ She said “Daddy I’m leaving and I ain’t coming back no more”/ And I hung my head and I cried just like a child/ She said: “Daddy I didn’t do you no good, you just might well smile”. Ce blues aura un énorme impact sur les bluesmen de son époque, Robert Johnson inclus (“Love in vain”).
Dead And Gone Mother: Bien des compositions de Bumble Bee Slim développent une atmosphère de poisse si affectée qu’elle laisse percer un humour sous-jacent auquel les Noirs de l’époque étaient très sensibles. Les longues années de scène, medicine shows et cirques, sont certainement pour beaucoup dans cette manière de séduire l’auditoire. Dans ce “Dead and gone mother”, tout va mal pour Slim depuis la mort de sa “dear old mother”. Mais l’accumulation même de déboires finit par engendrer le comique. On appréciera particulièrement l’imbrication de trois guitares, dont celles de Carl Martin et de Bumble Bee.
Policy Dream Blues: Encore un excellent blues en “stop and go” à la façon d’un Big Bill Broonzy.
If The Blues Was Whiskey: “Si le blues était du whiskey, je resterais saoul tout le temps”... Bumble Bee a l’art de réutiliser les versets traditionnels et de les replacer dans un contexte personnel.
I’m Needing Someone: Le blues pèse particulièrement à Bumble Bee Slim qui n’a jamais voulu se définir comme un bluesman. Il n’a cessé d’essayer d’échapper à la formule piano/guitare qui avait fait son succès mais dans laquelle il avait l’impression d’étouffer. Ce “I’m needing someone” enregistré en compagnie de Black Bob, Big Bill Broonzy et Washboard Sam est une pièce stride-pop, entre jazz et music hall, swinguante et enlevée, une des meilleures réussites de Slim.
Smoky Mountain Blues: Encore un grand succès pour Bumble Bee, ce “Smoky mountain” le présente en compagnie de Jimmie Gordon et de Scrapper Blackwell lors d’une série de séances enregistrées juste après la mort de Leroy Carr. Pratiquement tous les morceaux sont interprétés à la manière de Carr - souvent des compositions mêmes du grand bluesman disparu - mais il y a bien plus de sophistication et de détachement naturel chez Bumble Bee Slim et finalement ces “copies” apparaissent comme des oeuvres très personnelles. “Smoky mountain is way out in the West/ I was standing thinkin’ who my baby loves the best”. Les hautes montagnes que l’on escalade et que l’on descend sont constamment et à mots couverts mises en parallèle avec l’anatomie des maîtresses de Bumble Bee. Irrésistible! De nombreux bluesmen interpréteront ce titre (J.B. Lenoir, Little Bill Gaither, Big Bill Broonzy, Lightnin’ Hopkins...)
Sail on, sail on blues: Toujours lors de la même séance-hommage à Leroy Carr, ce “Sail on” sera un nouveau grand succès commercial pour Bumble Bee et un titre qui sera repris et adapté de nombreuses fois, notamment par Muddy Waters et T-Bone Walker après la guerre. “You can mistreat me here baby, do anything that you want to do/ Someday you’ll want me mama, and I swear I won’t want you/ I tried to be nice mama and treat you like I should/ You got someone else mama and you don’t mean me no good/ Sail on, sail on little girl, sail on I say/ If the day’s coming you may sail around this way”
Fattening Frogs For Snakes: Ce titre encore une fois très roué deviendra une des pièces favorites de Sonny Boy Williamson (Rice Miller) après la guerre: “You got breakfast in the morning, the dinner on time/ I let you spend my dollar just like you spend my dime/ I’m gettin’ tired of fattening frogs for snakes/ All these years I just now see my mistake”
My Old Pal Blues (Dedicated To Leroy Carr): Même s’il l’admirait sincèrement, Bumble Bee n’avait certainement pas bien connu Leroy Carr et n’était de toute évidence pas un de ses intimes. C’est sur l’insistance de Lester Melrose et de Mayo Williams, ses producteurs, qu’il a enregistré de nombreuses chansons en hommage à Carr, mettant en scène une prétendue indéfectible amitié. Ce “My old pal blues” n’en est pas moins une très belle composition: “I woke up this morning, couldn’t hardly get out of my bed/ Well I got the news that Leroy Carr was dead/ I ran to the window and I pulled back the blinds/ I stood there wondering and I just couldn’t keep from crying/ The day of the funeral I hated to see his face/ cause I knew no one who ever could take his place/ And then off to the funeral and then to the burying ground/ My heart was breaking as they slowly moved him down/ He was singing and playing you won’t hear his voice no more/ He was a real good pal and I miss him everywhere I go”. Sloppy Drunk Blues: Il s’agit ici d’une composition sur tempo rapide de Leroy Carr magistralement interprétée par Slim en compagnie de Peetie Wheatstraw au piano et de l’excellent guitariste Willie B. James.
When Somebody Loses (Then Somebody Wins): Une autre tentative pour sortir du carcan du blues à la Leroy Carr, ce “When somebody loses” émarge largement au music hall jazzy de l’époque. On remarquera la brillante partie de piano de Myrtle Jenkins, autant dans l’introduction que dans le solo.
This Old Life I’m Living: En 1936, Bumble Bee a gravé une série de longues séances en compagnie du superbe steel-guitariste à la façon hawaïenne, Casey Bill Weldon qui apporte un plus évident. On notera le chant affecté au maximum de Slim qui s’impose pourtant toujours autant à l’auditeur, une manière qui sera largement utilisée par les crooners noirs californiens des années 40.
Dumb Tricks Blues: L’interaction du piano de Myrtle Jenkins et de la steel-guitare de Casey Bill confère une certaine majesté à la longue introduction parlée de Bumble Bee qui, ici, emprunte quelques maniérismes vocaux à son ami Peetie Wheatstraw.
You Got To Live And Let Live: Encore de très bons solos de piano et de steel-guitare pour une pièce entre ragtime jazz et music hall. La présence d’un washboard amène beaucoup de swing.
I Done Caught My Death Of Cold: Les compositions de Bumble Bee Slim sont de plus en plus ouvertement humoristiques comme ici où Bumble Bee se livre à un long solo de toux et de reniflage pendant une superbe partie de slide-guitare par Casey Bill Weldon. “Doctor, please give me something just to ease that awful pain / I done caught my death of cold and it’s plaguing all my brain”
No More Biscuits Rolling Here: La “rouleuse de biscuits” est bien évidemment la petite amie qui ne roule plus assez bien ses biscuits pour qu’on continue à la courtiser. Avec toujours un Casey Bill excellent et des commentaires sardoniques qui font songer à du Sonny Boy Williamson (Rice Miller). “I ain’t gonna have no more biscuits rolling here/ Woman you can fix your breakfast, roll your biscuits anywhere”
Meet Me In The Bottom: On retrouve Bumble Bee à la guitare pour une de ses compositions les plus célèbres qui sera reprise par Howlin’ Wolf, Roosevelt Sykes et Big Joe Williams! Un titre très swinguant sur l’urgence du départ: “Meet me in the bottom, bring my boots and shoes/ I got to leave this town, I ain’t nothing to lose”
When The Music Sounds Good: Slim a essayé à plusieurs reprises d’adapter le blues au jazz New Orleans, une formule développée par les artistes de Western Swing et les Harlem Hamfats avec succès.
New Policy Dream Blues: Suite du “Policy dream blues”, cette nouvelle critique de la politique est très inspirée de certaines compositions de Big Bill Broonzy.
Any Time At Night: Encore une pièce de facture très originale, ce “Any time at night” comprend un piano très sautillant joué par l’incontournable Myrtle Jenkins et sans doute la guitare de Lonnie Johnson.
I’se Gonna Break’em Down: Un autre morceau entre music-hall, jazz, ragtime et blues qui invite à la danse après une longue introduction où le piano, la guitare, la contrebasse et le washboard créent un swing irrésistible.
Please Baby: Bumble Bee est ici de retour à un blues profond, entre la manière de Leroy Carr et celle de Tampa Red. Le texte fait très convenu.
The Jive Of Mine: Une pièce dansante aux allusions érotiques à double sens: “Too tight...this jive of mine”.
Slave Man Blues: Bumble Bee innove largement sur cette adaptation lointaine d’un morceau de Peetie Wheatstraw. En compagnie d’un Big Bill Broonzy remarquable et du clarinettiste Arnett Nelson, l’atmosphère est encore une fois entre jazz New Orleans et blues.
My Big Moments: On a l’impression que Bumble Bee croit de moins en moins à ce qu’il chante lorsqu’il s’exprime dans le blues. Il hésite entre la manière de Peetie Wheatstraw et celle de Tampa Red et son affectation, jointe à la clarinette un peu pesante de Arnett Nelson, font terriblement artificiels.
Meet Me At The Landing: Cette suite à “Meet me in the bottom” est très bien enlevée et plusieurs strophes annoncent certains blues d’après-guerre comme “Let me ride in your automobile”.
Rough Treatment: Lors de ses dernières séances d’avant-guerre, Bumble Bee préfigure souvent le futur Chicago blues. Ce blues avec une introduction de piano sur un tempo moyen de boogie-woogie sera repris avec succès par Moody Jones.
Rising River Blues: Pour ces séances de janvier 1937, Godrich et Dixon donnent Frank James au piano et Willie B. James à la guitare mais les spécialistes de Bumble Bee Slim, Michel et Pierre Chaigne identifient- sans doute avec raison - Albert Ammons et Lonnie Johnson. Quoi qu’il en soit, Bumble Bee Slim y sera particulièrement en forme, comme sur ce “Rising river blues” à propos des crues qui ravagent alors le Sud. La manière de chanter est très empreinte d’influences de Peetie Wheatstraw.
She Never: Dans cette pièce originale, Bumble Bee chante en falsetto, presque en yodel, à la façon de plusieurs chanteurs de country music, notamment la future manière d’un Hank Williams!
12 O’clock Southern Train: Bumble Bee Slim aurait été encouragé par Melrose à créer d’innombrables blues ferroviaires, d’abord en s’inspirant de Jimmie Rodgers mais surtout ensuite en se remémorant ses propres souvenirs d’enfance à Brunswick. La liste de ces blues du chemin de fer façon Bumble Bee est longue : “B & O blues” “M & O blues”, “B & O line blues”, “Big 80 blues”, “New B & O blues”, “New Big 80 blues”! Ce “12 o’clock southern train” est une de ses plus belles compositions. Après une introduction parlée avec des accents mourants (que reprendra presque telle quelle Junior Wells pour sa version de “Mystery train” sur Delmark!), Slim se lance dans un blues particulièrement poignant, encore souligné par l’admirable interaction piano/guitare de ses accompagnateurs.
You Sure Look Good To Me: Cette pièce rapide est empruntée au folklore sudiste. Elle ressurgira de nombreuses fois, notamment à l’époque du folk boom chez Eric Von Schmidt ou Bob Dylan.
Woman For Every Man: Encore une atmosphère très Chicago blues, notamment dans l’introduction instrumentale.
Going Back To Florida: Pour sa dernière séance avant de gagner Hollywood, Bumble Bee Slim est accompagné par un saxophoniste, la batterie de Fred Williams et l’habituel pianiste. Ce “Going back to Florida” - que reprendra Muddy Waters en compagnie de Johnny Winter - sonne un peu comme une profession de foi annonciatrice d’un prochain départ.
Gérard HERZHAFT
Auteur de “La Grande Encyclopédie du Blues” (Fayard)
© FRÉMEAUX & ASSOCIÉS, 1998.
SOURCES:
CHAIGNE (Michel & Pierre).- Bumble Bee Slim.- Soul Bag n°102
DEMETRE (Jacques) & CHAUVARD (Marcel).- Voyage au pays du blues.- CLARB, Paris, 1995
GOODRICH & DIXON.- Recording the Blues.- Studio Vista, London, 1971
ROWE (Mike).- Chicago breakdown.- Edison, London, 1973
ZOLTEN (Jerry).- The rough rugged road of Bumble Bee Slim.- Living Blues n°135
Divers numéros de Soul Bag, Blues Unlimited, Blues World
Textes de livrets par Pete Welding et Jerry Zolten
Toutes les transcriptions sont de Gérard Herzhaft.
english notes
Amos Easton, alias Bumble Bee Slim, one of the most popular bluesmen of the 30s, recorded some 200 sides between 1931 and 1937, his urban, laid-back vocals greatly influencing his contemporaries. The numerous blues standards he composed include Meet Me In The Bottom, Sail On and B And O Blues. Although most of his career was in Chicago, Bumble Bee Slim was clearly a precursor of post-war Californian blues. This boxed set offers some of the best moments of this great, and unduly neglected, artist.
BRUNSWICK, GEORGIA
Amos Easton was born on 7 May 1905 in Brunswick, Georgia. His father died when Amos was only four. He had little schooling and by the time he was seven was hanging round the docks, picking up any jobs going. It was here, during lunch-breaks, that he first heard local musicians, notably a certain slide guitarist and singer Root Toot. Amos finally left home at the age of nine, doing a variety of jobs, including working in a barber’s where he earned a few extra tips singing and tap-dancing for the customers! Then he took off with a “medicine show” and it was around this time that he learned to read, write and play guitar. After several years hoboing around he ended up in Indianapolis where he was hired by the Ringling Brothers circus. Of the many musicians living in Indianapolis in the 20s, Leroy Carr and Scrapper Blackwell were favourites with black audiences, the duo playing the very earliest form of urban blues that was to have a profound influence on all future orchestral blues.
ALIAS BUMBLE BEE SLIM
Amos Easton also fell under Leroy’s spell, the latter’s influence remaining with him throughout his life. Hitherto he had sung very few blues, other than a few Bessie Smith or Ma Rainey titles, but he now began to interpret some of Leroy’s blues and more and more of his own compositions, always in the Leroy style. Easton now left the circus to attempt a full-time career as a musician. He moved to Chicago in 1929/1930 where he teamed up with guitarist Ted Bogan and mandolinist Howard Armstrong as the Three Sharks, playing in the city streets and taverns. He soon became a popular figure on the nascent Chicago blues scene, a friend of Tampa Red and, according to Armstrong, one-time lover of Memphis Minnie with whom he recorded (cf. Memphis Minnie FA259) and from whose Bumble Bee Blues he got his nickname! In October 1931 he cut six sides for Paramount, just him and his steel guitar, in a style reminiscent of Tampa Red. It is a pity that this was the only session of its type for No Woman No Nickel and Chain Gang Bound reveal Slim as an excellent country bluesman and outstanding slide guitarist. However, this was the Depression and record sales were falling. The Paramount 78s probably did not sell very well as there is only one known copy of Paramount 13132 in existence today, with a version of Honey Bee Blues, Slim’s answer to Bumble Bee Blues. But Slim’s impact on the black public was such that, early in 1932, he auditioned for both Lester Melrose and Mayo Williams, the two main Chicago blues producers, going on to record for all the big labels – often under different names but immediately recognisable to his fans.
LEROY CARR’S BUDDY
Melrose and Williams were interested in Slim more for his ability to imitate the top-selling Leroy Carr than for his gifts as a guitar-vocalist, Williams being particularly impressed by his talents as a composer. Again according to Armstrong, it wasn’t unusual for Amos to write two or three songs in one night. Bumble Bee returned to the studios on 16 March 1932, this time as a vocalist. He sings in the detached manner of Carr but with a certain absence of feeling, a somewhat clinical description of often poignant situations, yet allowing the occasional biting irony to creep in. The guitarist and pianist who accompanied him on this date received orders from Melrose to imitate as closely as possible the Leroy Carr/Scrapper Blackwell tandem. Moreover specialists believe it more than likely that Scrapper Blackwell himself plays guitar on this session. In any case, the formula was an immediate success with B and O Blues becoming a huge hit in Chicago, New York and St. Louis. Slim came up with this piece about the farewell of two lovers on the Baltimore-Ohio railroad after Melrose asked him to write a “train” blues in the style of Jimmie Rodgers (cf. Jimmie Rodgers FA254).
From this point on Bumble Bee Slim was categorised as a bluesman à la Leroy Carr, even as his “rival”, but one only has to listen to the superbly swinging I’m Needing Someone to see that he was much more versatile, his talents going far beyond the role of bluesman to which his success and the determination of his producers tended to confine him. With Leroy’s death on 29 April 1935, Slim inherited the nickname of “Leroy Carr’s Buddy” and, alongside Scrapper Blackwell, recorded a number of Carr’s titles and several homages such as The Death Of Leroy Carr and My Old Pal Blues . Yet one cannot help but admire the way Bumble Bee Slim took up the Leroy Carr mantle, adapting it to fit his own style. His slightly smoky voice caresses the listener, at times almost a whisper, with more than a hint of the crooner in it. Michel and Pierre Chaigne aptly describe him as one of the best, if not the best of blues artists in the 30s – a true innovator.
HIT AFTER HIT
Bumble Bee Slim was now rarely out of the studios, almost everything he recorded becoming an overnight hit: e.g. Sail On Blues , later taken up by Muddy Waters, Fattening Frogs For Snakes that Sonny Boy Williamson (Rice Miller) made part of his repertory and Meet Me In The Bottom destined to become a blues standard. Although still restricted to a piano/guitar duo, he was accompanied by some of the best musicians of the time: pianist Myrtle Jenkins is most often at the keyboard on his studio recordings, but we also find Jimmie Gordon (a prolific singer himself in the same vein as Amos Easton), the powerful Black Bob, one of the great 30s pianists, and even boogie woogie giant Albert Ammons. While Bumble Bee apparently regularly accompanied himself on guitar on stage, he rarely played in the studios. He adds a special touch to the present titles on which he does play, notably on the 4 November 1936 session. But again he was usually accompanied by some of the best guitarists of the time: Big Bill Broonzy, Scrapper Blackwell, Hawaiian guitarist Casey Bill Weldon, Tampa Red etc. etc. In spite of the demands of his producers, Bumble Bee did attempt to vary his recordings, inserting a ballad here or a ragtime there and introducing the occasional brass: Arnett Nelson on clarinet, Bill Owsley on sax, Punch Miller on trumpet… But what Melrose and Williams really wanted was “Leroy Carr’s buddy”. That sold the records!
HOLLYWOOD
Bumble Bee Slim began to find this musical straitjacket more and more irksome, especially as it gave him no chance to express his other talents. He saw himself as much a variety and jazz singer as a bluesman. Arguments with his producers increased; he tried in vain to get more money out of them but, as was his wont, Melrose pocketed most of the royalties himself. Much of Slim’s popularity was also due to his good looks, leading to appearances in several films destined for coloured audiences. On one set he met Mae West’s agent who assured him that she would certainly be interested in his talents as a composer. So in July 1937 Amos Easton took off for Hollywood, still under contract to Decca but promising to record whatever he still owed them in California. But his hopes were soon dashed – the small roles he got were a long way from his dreams of stardom and he worked mostly as a scene-shifter. He did manage to approach the star during shooting of “Klondike Annie” but nothing came of the encounter. At the time California was in no way a musical centre and for several years Amos earned his living outside music. He seems to have made the odd trip back to Chicago since he recorded a side with pianist Little Brother Montgomery in 1943. But, as for so many blues greats of the 30s, the war appeared to mark the end of Bumble Bee Slim’s career.
BACK IN THE STUDIOS
However, the post-war years were to give him a second chance. Seen as an innovator of the emerging cool and laid-back Californian blues, he settled in Los Angeles where he is said to have written songs for up-and-coming black stars such as Percy Mayfield, Joe Liggins, Mercy Dee Walton… What is certain is that, in June 1951, he signed a five-year contract with Art Rupe, founder of the Speciality label. Billboard magazine headlined the event as “the return of the renowned bluesman Bumble Bee Slim”. Accompanied by the Maxwell Davis orchestra (three saxes, piano, guitar, bass and drums), Bumble Bee cut four sides in August 1951, including the excellent Strange Angel, but they did not sell well and Rupe never invited Amos back to the studio. The blues revival of the early 60s was to enable him to make one more record, the LP “Bumble Bee’s Back in town”. It appears that producer Richard Bock wanted to record Bumble Bee alone with his acoustic guitar, a form extremely popular with white audiences during the blues revival. But, on Slim’s insistence and that of pianist Les McCann, he was finally backed by the sort of band he had always dreamed of: in addition to McCann, we have such brilliant jazz men as Groove Holmes, Curtis Amy, Ron Jefferson, Leroy Vinegar, Joe Pass… The LP was issued in 1962 on the Pacific Jazz label, leading to the one and only interview Slim ever gave! Bumble Bee Slim’s career would no doubt have taken off again at this point, but he was already suffering from the leukaemia that was to kill him some years later. He remains one of the outstanding names in pre-war blues and leaves behind an important body of work, the true value of which is revealed by this boxed set.
Adapted by Joyce Waterhouse from the French text of Gérard HERZAFT
© FREMEAUX & ASSOCIES S.A. 1998
DISCOGRAPHIE
CD I
01. NO WOMAN NO NICKEL L-1120-3 (3’27)
02. CHAIN GANG BOUND L-1122-2 (3’34)
03. GREASY GREENS 11502 (Blind Blake) (2’54)
04. B AND O BLUES 11504 (3’01)
05. DEAD AND GONE MOTHER 80402 (3’00)
06. POLICY DREAM BLUES C-951 (2’45)
07. IF THE BLUES WAS WHISKEY C-952 (2’49)
08. I’M NEEDING SOMEONE C-1032 (3’01)
09. SMOKY MOUNTAIN BLUES 90084 (3’09)
10. SAIL ON SAIL ON BLUES 90091 (3’01)
11. FATTENING FROGS FOR SNAKES C-1069 (2’46)
12. MY OLD PAL BLUES (Dedicated to Leroy Carr) 90189 (3’07)
13. SLOPPY DRUNK BLUES 90196 (Leroy Carr) (2’49)
14. WHEN SOMEBODY LOSES (Then somebody wins) C-1223 (2’45)
15. THIS OLD LIFE I’M LIVING C-1225 (2’44)
16. DUMB TRICKS BLUES C-1226 (2’58)
17. YOU GOT TO LIVE AND LET LIVE C-1228 (2’42)
18. I DONE CAUGHT MY DEATH OF COLD C-1231 (3’08)
All titles by Amos Easton (Bumble Bee Slim) except where noted.
(1)(2) Bumble Bee Slim, vcl/g. Grafton, Wi. octobre 1931.
(3)(4)Bumble Bee Slim, vcl; Georgia Tom, pno/vcl; Scrapper Blackwell, g.
New York City, 16 mars 1932.
(5) Bumble Bee Slim, vcl/g; poss. Carl Martin, g; Ted Bogan, g. Chicago,
23 mars 1934.
(6)(7) Bumble Bee Slim, vcl; Jimmie Gordon, pno; Charlie Mc Coy, g. Chicago,
4 avril 1935.
(8) Bumble Bee Slim, vcl; Black Bob, pno; Big Bill Broonzy, g; Washboard Sam, wbd/vcl. Chicago, 26 juin 1935.
(9)(10) Bumble Bee Slim, vcl; Jimmie Gordon, pno; Scrapper Blackwell, g.Chicago, 7 et 8 juillet 1935.
(11) Bumble Bee Slim, vcl; Jimmie Gordon, pno; Charlie Mc Coy, g. Chicago,
11 juillet 1935.
(12) Bumble Bee Slim, vcl; Peetie Wheatstraw, g; Willie B. James, g; Jimmie Gordon, pno. Chicago, 18 juillet 1935.
(13) Bumble Bee Slim, vcl; Willie B. James, g; Peetie Wheatstraw, pno. Chicago, 22 juillet 1935.
(14)(15)(16) Bumble Bee Slim, vcl; Myrtle Jenkins, pno; Casey Bill Weldon,
st-g. Chicago, 5 février 1936.
(17)(18) Bumble Bee Slim, vcl; Casey Bill Weldon, st-g; Black Bob, pno; prob. Bill Settles, bs. Chicago, 6 février 1936.
CD II
01. NO MORE BISCUITS ROLLING HERE C-1232 (2’40)
02. MEET ME IN THE BOTTOM 90613 (2’49)
03. WHEN THE MUSIC SOUNDS GOOD C-1293 (Easton-Nelson) (2’49)
04. NEW POLICY DREAM BLUES C-1342 (2’57)
05. ANY TIME AT NIGHT C-1345 (2’55)
06. I’SE GONNA BREAK’EM DOWN 61230 (3’19)
07. PLEASE BABY 61240 (2’52)
08. THE JIVE OF MINE 61243 (2’37)
09. SLAVE MAN BLUES C-1648 (Peetie Wheatstraw) (3’14)
10. MY BIG MOMENTS C-1654 (3’13)
11. MEET ME AT THE LANDING C-1656 (2’47)
12. ROUGH TREATMENT C-1664 (2’40)
13. RISING RIVER BLUES C-1779 (3’02)
14. SHE NEVER C-1781 (2’51)
15. 12 O’CLOCK SOUTHERN TRAIN C-1783 (2’50)
16. YOU SURE LOOK GOOD TO ME C-1785 (2’44)
17. WOMAN FOR EVERY MAN C-1786 (3’13)
18. GOING BACK TO FLORIDA C-1946 (3’09)
All titles by Amos Easton (Bumble Bee Slim) except where noted.
(1) Bumble Bee Slim, vcl; Casey Bill Weldon, st-g; Black Bob, pno; prob. Bill Settles, bs. Chicago, 6 février 1936.
(2) Bumble Bee Slim, vcl/g; Peetie Wheatstraw, pno. Chicago, 7 février 1936.
(3) Bumble Bee Slim, vcl; Tampa Red, g; Myrtle Jenkins, pno; Arnett Nelson, clt/vcl; Roy palmer, tb. Chicago, 11 mars 1936.
(4)(5) Bumble Bee Slim, vcl/g; Myrtle Jenkins, pno; poss. Lonnie Johnson, g. Chicago, 2 avril 1936.
(6) Bumble Bee Slim, vcl. Honey Hill, pno; Little Bill Gaither, g; wbd & percussions. New York City, 21 août 1936.
(7)(8) Bumble Bee Slim, vcl; Honey Hill, pno; Little Bill Gaither, g. New York City, 23 août 1936.
(9)(10)(11) Bumble Bee Slim, vcl/g; Big Bill Broonzy, g; Black Bob, pno; poss. Arnett Nelson, clt. Chicago, 4 novembre 1936.
(12) Bumble Bee Slim, vcl; Myrtle Jenkins, pno; bs. Chicago, 12 novembre 1936.
(13)(14)(15)(16)(17) Bumble Bee Slim, vcl/g; prob. Albert Ammons, pno; prob. Lonnie Johnson, g. Chicago, 27 janvier 1937.
(18) Bumble Bee Slim, vcl; Aletha Dickerson, pno; Bill Owsley, clt/t-sax; Fred Williams, dms. Chicago, 22 juin 1937.
CD Bumble Bee Slim © Frémeaux & Associés (frémeaux, frémaux, frémau, frémaud, frémault, frémo, frémont, fermeaux, fremeaux, fremaux, fremau, fremaud, fremault, fremo, fremont, CD audio, 78 tours, disques anciens, CD à acheter, écouter des vieux enregistrements, albums, rééditions, anthologies ou intégrales sont disponibles sous forme de CD et par téléchargement.)