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LA FOLLE COMPLAINTE
CHARLES TRENET
Ref.: FA088
Artistic Direction : DANIEL NEVERS
Label : Frémeaux & Associés
Total duration of the pack : 2 hours 25 minutes
Nbre. CD : 2
- - SÉLECTION TÉLÉRAMA
- - RECOMMANDÉ PAR LE MONDE
LA FOLLE COMPLAINTE
«A master-piece still lives on a century later. People often tell me than several of my songs will still be going in a hundred years time. I hope so but can hardly believe it. And among my songs which will supposedly live on, La Mer is always referred to. I think if I had to choose one, it would be L’Ame des Poètes! »
LE LOUP, LA BICHE ET LE CHEVALIER (Une chanson...
1953 - 1954 - UNE ETOILE A L'ETOILE
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PisteTitleMain artistAutorDurationRegistered in
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1L'âme des PoètesYvette Giraud00:03:001951
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2La marche des jeunesCharles Trénet00:02:371951
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3Dans les pharmaciesCharles Trénet00:02:271951
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4Votre visageCharles Trénet00:03:011951
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5Une noixCharles Trénet00:02:461951
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6La folle complainteCharles Trénet00:03:021951
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7L'Oiseau de paradisCharles Trénet00:03:131951
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8Miss EmilyCharles Trénet00:02:171951
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9Bouquet de joieCharles Trénet00:18:221951
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10Boum, mes jeunes annéesCharles Trénet00:01:521952
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11Ohé! ParisCharles Trénet00:02:201952
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12L'Ame des pèotesCharles Trénet00:04:481952
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13La Cité de CarcassonneCharles Trénet00:04:481952
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14Mon vieux CinéCharles Trénet00:05:501952
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15Le Roi DagobertCharles Trénet00:03:261952
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16Histoire d'un MonsieurCharles Trénet00:04:211952
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17La VieilleCharles Trénet00:02:451952
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18Dans les rues de QuébecCharles Trénet00:04:161952
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PisteTitleMain artistAutorDurationRegistered in
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1Retour à ParisCharles Trénet00:03:171952
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2Le serpent pythonCharles Trénet00:05:061952
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3Papa pique, et Maman coudCharles Trénet00:04:211952
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4N'y pensez pas tropCharles Trénet00:02:261952
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5Le Chêne et le roseauCharles TrénetJean de La Fontaine00:04:381952
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6Y'a d'la joieCharles Trénet00:02:041952
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7France-DimancheCharles Trénet00:02:161952
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8Une noixCharles Trénet00:02:361952
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9De la Fenêtre d'en hautCharles Trénet00:02:491952
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10Que reste-t'il de nos amoursCharles Trénet00:04:111952
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11Vous oubliez votre chevalCharles Trénet00:03:041952
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12La folle complainteCharles Trénet00:04:101952
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13Dans les pharmaciesCharles Trénet00:03:361952
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14Mamzelle ClioCharles Trénet00:03:321952
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15La Légende de Sainte-CatherineCharles Trénet00:05:391952
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16La MerCharles Trénet00:03:371952
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17L'Heritage infernalCharles Trénet00:02:451952
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18Les BoeufsCharles Trénet00:06:111952
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19Au revoir mes amisCharles Trénet00:01:151952
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20Dimanche prochainEliane Embrun00:02:591951
INTÉGRALE CHARLES TRÉNET 8
INTÉGRALE CHARLES TRÉNET 8
“La folle complainte”
THE COMPLETE CHARLES TRÉNET (1951-1952)
DIRECTION DANIEL NEVERS
Pauvre Charles Trenet ! Enfin, « pauvre »… Simple manière de dire, évidemment… Parce qu’on en connaît plus d’un, y compris parmi les pas trop fauchés, qui eussent volontiers échangé leur compte en banque contre les droits d’auteur de La Mer et de Que reste-t-il de nos Amours ?, sans oublier ceux de Je Chante et de Y a d’la Joie !... Non, ce « pauvre », c’est plutôt du côté moral qu’il faut l’entendre, au sens de la frustration. De l’amertume ressentie quand on s’aperçoit tout triste, vers le milieu du vingtième siècle, à quel point ce cinéma qu’on a tant adoré, adulé depuis ses plus jeunes années, vous a si mal et si peu rendu son amour en retour. Pauvre Charles Trénet, qui avait rêvé de devenir une star plus fameuse que Gary Cooper et Chaplin réunis. Ou alors LE metteur en scène. Le seul capable de faire pâlir d’envie Griffith, Eisenstein, Chaplin (encore lui), Lang, Renoir, Ford, Vidor et Welles, pris ensemble ou séparément ! Et pourtant, cela n’avait pas si mal démarré, l’idylle cinoche… D’abord, à défaut des plus beaux des grands films de mystère « à épisodes », les Protéa, Fantômas, Judex, Tih Minh et autres sublimes Vampires, non vus en leur temps (1913-1918) pour cause de trop grande jeunesse, le petit Charles put tout de même admirer ceux de la deuxième vague, genre La Main qui étreint et surtout Belphégor, le premier naturellement, le vrai, celui d’Henri Desfontaines en 1926, pour la Compagnie des Ciné-Romans, avec René Navarre (ex-titulaire du rôle de Fantômas). Il y fait allusion dans Mon vieux Ciné, chanson tendre tout empreinte de la nostalgie et des parfums fanés de charmantes petites salles de quartier ou de cinéma en plein air, comme on en trouvait parfois l’été dans le Sud… Et puis, bien sûr, Charlot aussi, mentionné dans la même aria, l’homme du rire et des larmes si subtilement mêlées, qui bouleversa la vie de tant de générations… Des années plus tard, les deux Charles finiront par se croiser. La suite fut plus prometteuse encore, qui vit Charles, teenager aux bonnes joues, débarquer chez sa mama, à la fin des roaring ‘twenties, dans un milieu particulièrement accueillant aux amoureux du silent movie en ses last sparkling nights. Faut dire que ça se passait à Berlin, alors capitale incontestée du cinéma européen. Et dire aussi que Benno Vigny, le second époux de la génitrice du futur auteur de La Folle Complainte, était justement fort bien vu en ce temps-là des pourvoyeurs de salles obscures, concevant des scénarios, des adaptations de petites histoires qu’on livrait très vite et sans problèmes à la gourmande pellicule… Benno recevait aussi en son home le gotha du cinéma tant berlinois qu’international : Claudia Victrix, Jean Angelo, Gabriel Signoret, Albert Lambert et même Yvan Mosjoukine, grandes vedettes de l’heure que la barrière des langues n’impressionnait guère – et pour cause – et qui tournaient un peu partout en Europe… Parmi les invités débarquait aussi régulièrement un drôle de moustachu transfuge d’Hollywood, petit bonhomme ironique et inspiré qui savait au moins trente-six langues (chinois compris) et avait déjà fait grosse impression avec ses Nuits de Chicago (Underworld), ses Damnés de l’Océan (Docks of New York) et son Crépuscule de Gloire (The Last Command). Vedette de ce dernier film, le très fabuleux Emil Jannings, grandiose cabot du cinéma germanique revenu de son aventure américaine, avait particulièrement apprécié le metteur en scène et l’avait persuadé de venir réaliser à Neubabelsberg, pour la UFA, son premier « parlant » tiré d’un roman d’Heinrich Mann. L’autre, auteur de déjà deux talkies californiens, avait accepté et fait choix, pour le rôle de la vénéneuse héroïne, d’une jeune actrice qui n’en était pas à son coup d’essai. Ensemble ils se retrouvaient souvent chez les Vigny. Lui s’appelait Josef (von) Sternberg et elle tentait de se faire connaître sous le nom de Marlene Dietrich. Le jeune Charles s’en sentit tout émoustillé et son beau-père itou, à la grande ire d’une Madame Mère quelque peu jalouse. Quant à Maria-Magdalena von Losch – Marlene pour l’état civil –, Trenet affirme dans l’ouvrage que lui a consacré Jacques Pessis (L’Âme d’un Poète – Plon, 1993) qu’il ne lui était pas indifférent, pour dire le moins… Plus tard, lorsqu’il se produira en cabaret à New York, elle viendra souvent le voir et se préoccupera de… ses lacets de chaussures !...
L’Amérique justement, plutôt la Côte Ouest d’ailleurs, Marlene ne tardera pas à y rejoindre Sternberg pour tourner sous sa direction six autres films entre 1930 et 1935. Après le succès international du premier, Der Blaue Engel (L’Ange bleu), dans lequel elle piqua littéralement la vedette à Jannings, le réalisateur fasciné ne voulut plus entendre parler d’autres actrices, quel que fût leur talent. Le premier des films américains de Marlene, Morocco (Cœurs brûlés), mélo sur fond de guerre du Riff dans lequel elle chante en français Lorsque tout est fini et en remontre à un beau légionnaire au physique de Gary Cooper, eut comme scénariste… Benno Vigny. Les relations mondaines, ça sert parfois. Ce film-là aussi marcha on ne peut mieux un peu partout et le beau-père, très en cour ça et là, se permit de recommander son beau-fils à la Société Pathé-Natan en qualité d’assistant décorateur et accessoirement d’accessoiriste. Ainsi donc, Charles participa-t-il en 1930-31, à Francœur et à Joinville, au tournage de quelques sonores monuments de la firme, dont Le Rêve (d’après Zola), où il boutonna consciencieusement chaque matin la soutane à rallonge de l’évêque, joué par Le Bargy, indéracinable pilier de la Comédie française. Il bossa aussi sur Le Roi des Resquilleurs et Le Roi du Cirage, énormes succès populaires du très parigot « Bouboule » (Georges Milton), et croisa sur cette bricole intitulée Echec et Mat le débutant Jean-Pierre Aumont, lequel n’a pas oublié le p’tit gars marrant dans ses souvenirs (Le Soleil et les Ombres - Robert Laffont, 1976) : « il y avait dans l’équipe technique un jeune accessoiriste hilare et rubicond qui ne nous apportait jamais les objets dont nous avions besoin. Il avait mieux à faire : c’était Charles Trenet »… Le Charles Trénet de service fit encore, fin 30, le premier film des deux Jean – Gabin et Sablon –, Chacun sa Chance, comédie musicale pas trop légère importée d’outre Rhin et réalisée dans les studios parisiens par un futur glorificateur du troisième Reich. Le Sablon Jean s’y trouva si moche qu’il jura de ne plus jamais céder au chant du cinématographe. Il tint parole, mais se rattrapa sur le music-hall, le disque, la TSF et, plus tard, la télé. Le Gabin Jean, venu lui aussi du music-hall (voir album Frémeaux & C° FA 029), y trouva le terreau favorable au développement de la prodigieuse carrière que l’on sait… Comme il se doit, le nom de Trenet Charles ne figure jamais au générique de ces films. La crise et tout le reste firent qu’on finit par le virer, mais Vigny veillait. Le succès de Morocco permit à celui-ci de travailler régulièrement au cours des années 1930 comme scénariste, dialoguiste, adaptateur de plusieurs films français ou internationaux. En 32, il eut même la chance d’en réaliser un personnellement. Pour ce très oublié Bariole (avec Janine Crispin, Germaine Roger et Robert Burnier) que l’on a longtemps cru perdu, il fit engager Charles non seulement en qualité d’assistant, mais aussi comme parolier, car il y avait là plusieurs chansons à écrire, comme c’était si souvent le cas au début du parlant. Jane Bos signa la musique, mais Charles laissait entendre qu’il lui avait filé un petit coup de main. Quelques uns de ces airs ont fait l’objet d’enregistrements sur disques (rares !) ; peut-être en inclurons-nous, sous forme de compléments, dans un prochain volume. L’expérience fut en tout cas profitable, puisque Trénet, délaissé par le cinéma, se piqua au jeu et se mit sérieusement à la chanson dès qu’il eut croisé dans les bars de Montparnasse ce jeune talent fou de swing nommé Johnny Hess. Mais de tout ceci, il a bien entendu été largement question dans les premiers volumes de la série… Quand au septième art, il va de soi qu’à peine acquise la célébrité au music-hall, à la radio et dans les studios du phonographe (c’est-à-dire en 1938), il ne pouvait décemment manquer de repointer le bout du museau et de faire des avances à celui qui donnait à la chanson française un si furieux coup de jeune. De cela aussi on a parlé dans les précédents recueils où se trouvent d’ailleurs inclus les extraits musicaux des bandes-son des pellicules citées. Malheureusement, force est de se rendre à l’évidence : comme cela arriva si souvent en France avec les vedettes du music-hall et de la chanson, le cinéma ne parvint guère à capter leur originalité et ne leur confia que des rôles indignes de leur talent. Quelques uns (Bourvil, Montand, Aznavour…) réussirent certes à s’offrir tout de même une jolie carrière cinématographique, mais ce fut en changeant de casquette et en incarnant des personnages dramatiques, éloignés de leurs premières amours… Des rôles lourds que le Fou chantant, toujours primesautier en diable, ne pouvait ni ne désirait se charger. Bref, on ne revoit aujourd’hui La Route enchantée ou Je chante (tous deux de 1938) que parce que Charles Trenet y interprète le délirant répertoire poético-loufoque de ses débuts. Aux jours de l’Occupation, Romance de Paris et Frédérica (1941-42), réalisés par le vieux routier Jean Boyer, sont sans doute mieux venus, surtout le second. Et puis il y a quand même Adieu ! Léonard, des frères Prévert, qui sauve presque la mise, bien qu’il n’ait guère marché en son temps (1943), bien que les rapports entre la vedette et son réalisateur aient été des plus tendus et que le second – aussi sadique que son aîné – ne fasse entrer en scène la première que vers le milieu du film !...
Après la guerre, enfin en Amérique (du Nord), celui qui restait l’admirateur inconditionnel de Louis Lumière (inconnu là-bas, où l’on sait que c’est Edison l’inventeur des images qui bougent), pensait naïvement qu’Hollywood allait se l’arracher. Certes, il y fréquenta bien quelques fameuses stars, devint leur copain et fit sauter sur ses genoux la petite Liza Minelli, mais pour ce qui est du cinoche… Pourtant, il tourna (presque) un film avec Laurel et Hardy en leur période triste – bleue, si l’on veut. Il signa aussi un de ces contrats de dupe dont les majors ont le secret de polichinelle, qui se solda par une avalanche de procès et, comme il se doit, pas le moindre film… Il parla de « grande désillusion », se vengea gentiment avec le pauv’ Serpent Python (quand « parfois trop d’ciné-parleur/peut vous donner mal au cœur »), et fit une croix sur l’écran noir de ses nuits blanches… Finies les belles toiles – sauf celles qu’il continuait à peindre régulièrement. Peut-être eût-il en effet été préférable d’en rester là. Car il y eut quand même un « après », signé Maurice Cam et intitulé Bouquet de Joie, que l’on pourra « apprécier » ici même, sur le CD 1, sandwiché entre quelques faces en studio et le récital fameux de début 52 à « L’Étoile ». Par comparaison, La Route enchantée fait figure de chef-d’œuvre ! A tout le moins, ce coup-ci Charles Trénet y tient le rôle de Charles Trenet, rentrant de tournée et s’apprêtant à repartir, après quelques jours de repos et un mini récital sur la Côte… Il s’agit en fait d’une sorte de film à sketches, dans lequel le chanteur n’intervient qu’au début et à la fin, ce qui ne l’empêche nullement de draguer au passage Madame Tilda Thamar, petite vedette du moment à accent et à mâchoire résolument carnassière (comme Elvire P. dans Frédérica !). Il y chante, outre l’air donnant son titre au film, le joli Votre Visage, le swinguant La Cité de Carcassonne (ville toute chargée d’histoire dans laquelle pourtant, à notre connaissance, ne se tint jamais le moindre festival de jazz – confusion possible avec Montauban ?), L’Âme des Poètes dont on a déjà fort parlé, Les Bœufs revus et corrigés et Au revoir mes Amis. Toujours ça qu’Hollywood n’aura pas. Bien fait ! Charles n’apparaît heureusement pas dans une laborieuse, une poussiéreuse séquence champêtre meublée par le débutant Jean Lefèvre. Il n’est pas davantage des réjouissances savamment distillées avec une poissonnière vulgarité dans le cadre du « Hollywood Follies » de Juan-les-Pins par ce groupe, répertorié depuis le début des années 1930 sous le nom de Tomas et ses Merry Boys, qui fleureta jadis avec le jazz-band en engageant parfois Arthur Briggs lors de ses séjours niçois. Cette fois, tout est d’une laideur parfaite. Et l’on frémit en s’apercevant que le récital final a lieu dans la même boîte et que la susmentionnée formation accompagne Trenet. Ce qui, en réalité, n’est nullement le cas : ce sont bien en effet les boys soi-disant merry du père Tomas qui s’agitent à l’image, mais comme ici tout le monde joue en play back, l’accompagnement est dispensé par d’autres musiciens dirigés par Albert Lasry et enregistrés au préalable à Paris en même temps que le chanteur… Film piège en plus ! La première eut lieu le 22 février 1952. Il y en aura encore un, cinq ans après – un poil moins malhonnête, faut dire.
Le 23 février 1942, Charles Trénet avait laissé à l’assez obscur Henri Jossy le soin de graver sa Marche des Jeunes, couplée sur le 78 tours Odéon 281516, avec le tristement célèbre Maréchal, nous voilà (voir volume 4 – FA 084). Tant que nous y sommes signalons que, contrairement aux affirmations de grands connaisseurs selon lesquels cet hymne du pétainisme triomphant aurait été enregistré par toute un flopée de vedettes dès 41, seuls Jossy et André Dassary en donnèrent des versions commercialisées. Au fond, les deux arias se complétaient plutôt bien, puisque la Marche de Charles fit un tabac dans les chantiers de jeunesse mis en place par le régime. De plus, ses « tubes » du moment comme Terre ou Un Rien me fait chanter donnant l’impression, sous leur vernis « swing », de payer leur tribut à la révolution nationale, l’auteur jugea sûrement inutile d’en rajouter et oublia de confier cette petite chose gnan-gnan et somme toute bien innocente à la gomme-laque (de plus en plus médiocre) des disques à l’enseigne de la Magic Note… Il attendit près de dix ans afin que s’estompent les passions de la Libération et, le 3 novembre 1951 à partir de quatorze heures trente, dans le studio nouvellement équipé de magnétophones de la rue Magellan (VIIIe arrondissement), accompagné par un ensemble de dix-huit musiciens (dont Benny Vasseur au trombone) placé sous la baguette de Jo Boyer et par les six choristes du chœur René Saint-Paul (uniquement sur ce premier titre), il attaqua enfin la Marche si controversée. Le scandale n’eut point lieu et l’objet du délit sortit paisiblement en janvier 52, couplé sur le 78 tours Columbia BF 418 avec Dans les Pharmacies, nouveau clin d’œil complice à l’endroit du cher Québec. C’est surtout pour ce titre-là, bien dans la ligne malicieuse du Trenet de cette époque, que le disque fut un succès et connut de jolies ventes. Quant aux jeunes de 1940-42, ils avaient pris un petit coup de vieux et finissaient par grogner qu’on les avait assez fait marcher comme ça ! Dans la foulée, Charles confia encore à la bande magnétique de la marque Genoton deux autres nouveautés, Votre Visage, recasé dans le film, et Une Noix, chanson poétique naïve pour les petits et les grands. Pour les mêmes, enfin il enregistra une dizaine de jours plus tard cette Folle Complainte éperdue et tendre, si inquiétante et morbide, mêlant, dans une sorte de tumulte intérieur, imaginaire et tableaux de la vie quotidienne aux souvenirs d’enfance et aux œillades de la mort. Cette intimiste Complainte-là, où la folie tient bien le rôle décisif, Trénet l’avait conçue aussi sous la sombre Occupation, comme La Marche des Jeunes. Mais dans un registre quelque peu différent : parfaite antithèse, en somme… Peut-être la chantait-il à l’occasion, quand l’atmosphère lui semblait propice à ce genre de confidence. Il finit par la déposer en 1945, mais patienta encore six ans avant que de la lancer véritablement et de l’inclure dans ses récitals. Il s’en trouve pour la préférer à La Mer, Que reste-t-il de nos Amours, ou Je chante et L’Âme des Poètes, estimant qu’elle livre mieux sans doute le jardin secret de leur auteur… Mais Trenet n’avait sûrement pas qu’un seul jardin secret !...La psychanatruc a encore tout plein de pain blanc sur la planche avant de repérer la bonne clef. L’Oiseau de Paradis, nouveauté sans grand avenir, peut bien demeurer en son nirvana, mais il serait injuste de passer sous silence la nouvelle version de Miss Emily, acidulée coquine petite Anglaise d’un an plus âgée que Mam’zelle Clio, tout aussi charmeuse, mais en plus diabolique. L’essai de 1938, avec piano seul, avait paru un peu léger (voir volume 2 – FA 082). Alors, presque treize ans après, et pour le coup un orchestre de dix éléments, surtout à cordes, cela ne se refuse pas… Miss Emily 38 contre Miss Emily 51 ? Enthousiasme juvénile chez la première ; métier, force tranquille, chez l’autre. Ayons le courage de ne pas choisir, puisque toutes deux, à égalité, donnent si fort l’envie de leur mordre le cou !
Joli, habile mélange d’ancien (très connu, moins connu, inconnu, oublié) et de nouveau… Charles Trénet préparerait-il sa rentrée après des années d’absence ? Il était grand temps : les tournées lointaines (les deux Amériques, l’Europe, le proche Orient), la participation ici et là à des émissions de radio et de télé, le tournage du film, l’enregistrement de disques, l’envie de souffler un peu, aussi, tout cela l’avait éloigné des scènes françaises pendant plus de trois ans. Et puis, outre son désir profond enfin satisfait de courir le monde, il éprouvait sans doute un sentiment d’inquiétude l’incitant à laisser reposer les choses avant que d’accomplir son véritable grand retour. La Libération, son euphorie, ses excès, avaient changé la donne et Trenet, comme la plupart des gens du spectacle, avait fait l’objet soupçons plus ou moins fondés. Un peu d’air frais donc, quelques petites promenades sur l’autre rive de l’Atlantique, ne pouvaient qu’être bénéfiques et stimuler l’invention. D’autant qu’un tel éloignement permettait aussi de prendre la mesure du changement dans le métier, d’étudier en toute sérénité les nouveaux venus, leurs forces, leurs faiblesses… Cependant, Charles fit quand même quelques apparitions publiques entre 1945 et 1951, notamment dans le cadre du sympathique « Théâtre de l’Étoile » de l’avenue de Wagram. Un théâtre qui laissera des traces fastes dans la chanson française et où Yves Montand se fera un plaisir de triompher tout au long des années 1950 (voir Intégrale Y. Montand, vol.3 – FA 5178)… Quant à l’auteur de Y a d’la Joie !, il l’y croisa en 45 et récidiva le 27 novembre 47, quand son récital en solitaire fut transmis en direct sur les antennes de la radio nationale – on le trouve reproduit dans son entièreté sur notre volume 7 (FA 087). Le 14 septembre 1951, Charles fit donc sa vraie rentrée. Seulement, au lieu d’une seule soirée exceptionnelle, ce furent cette fois deux mois complets de one-man show, avec pour unique accompagnement le piano d’Albert Lasry. Tour de force encore rare en France en ce temps-là, surtout sur une telle durée. Exploit d’autant plus remarquable que succès et salles combles invitèrent à jouer les prolongations en janvier et février 1952 – chose nullement prévue au départ… Et c’est justement au cours du premier mois de la nouvelle année que la radio nationale se manifesta de nouveau. On sait que, contrairement au récital 1947, ce concert 52 fut d’abord enregistré sur bande les 16, 23, 24 et 28 janvier, puis diffusé après montage dans son intégralité en léger différé et en deux parties en février. Dans la foulée, ainsi que cela s’était déjà produit pour les deux titres en public du 24 juin 51 (voir vol. 7, CD 2), les Industries Musicales & Electriques Pathé-Marconi pour lesquelles Charles Trénet continuait de faire ses disques en exclusivité, conclurent un accord aux termes duquel elles récupéraient les bandes et en éditaient de larges extraits sur deux disques « microsillons » 33 tours, inscrits au supplément de mars 52. Une innovation d’importance, en des jours où encore peu de gens étaient équipés pour lire ces nouvelles galettes en « résine de vinyle », alors que jusque là, la firme s’était prudemment contenté de rééditer quelques succès de l’ère du 78 tours (notamment des « surprises-parties »), tout en continuant à sortir les nouveautés sur les dits 78 tours. Ainsi, par exemple, les faces dont il a été question ci-dessus (Une Noix, Miss Emily, La Folle Complainte…), par lesquelles s’ouvre le présent recueil, furent-elles d’abord publiées sous cette forme avant d’être reprises en 45 et 33 tours… Tandis qu’avec le récital 52, point d’équivalents 78 tours : si on le voulait, on devait obligatoirement acheter les deux 33 tours – bon prétexte pour pousser le consommateur à faire l’acquisition d’un nouveau tourne-disques possédant cette vitesse ! Semblable entreprise n’eût pas été possible avec le concert de 1947, puisque cette année-là le disque « microsillon » n’en était encore qu’au stade expérimental… Les deux Columbia restèrent des années au catalogue.
L’ennui – car, comme il se doit, il y en a un – c’est que pour commercialiser tout cela, la maison fit choix de plaques de vingt-cinq centimètres de diamètre. Ce qui fait que, même en microsillon et en 33 tours, il fut impossible de livrer la totalité de ce récital si sagement bâti. D’où l’absence cruelle de près d’une dizaine de titres, non des moindres : La Cité de Carcassonne, Mon vieux Ciné, Revoir Paris, Papa pique, Que reste-t-il de nos Amours ?, La Mer… Si l’on avait opté pour deux trente centimètres, sans doute aurait-on pu caser l’intégralité. Dommage. Mais à l’époque, malgré l’existence de certains trente de jazz et de chansons, ce format était, depuis sa création en 1900, prioritairement réservé à la musique dite « classique », à l’opéra, au bel canto… Sans doute craignait-on alors que les amateurs de chansons ne fouillent pas les bacs dévolus à la « grande » musique et que les disquaires ne sachent pas où ranger ces importuns. Une erreur probablement, qui, l’année suivante, servit de leçon aux producteurs d’Yves Montand lorsqu’ils éditèrent son récital 53 de « l’Étoile » : on le grava intégralement sur deux trente centimètres (voir Intégrale, vol.3) et, vu la quantité qui s’en vendit au fil des ans, on peut être sûr que les amateurs surent très bien dans quels bacs ils pouvaient les trouver ! Entertainer dans l’âme, Trenet se raconte entre chaque chanson : vingt-sept en tout, ou plutôt vingt-six, si l’on range à part Le Chêne et le Roseau, exercice quelque peu laborieux consistant à mélanger les Fables de La Fontaine, qu’il semblait alors fort goûter et auquel il avait souvent recours (il fait à peu près le même coup dans le récital 47 et avait déjà donné La Cigale et la Fourmi en swing début 41), sans doute parce que cela provoquait une petite cassure bienvenue dans le déroulement du spectacle. En gros moitié-moitié entre anciens et récents, avec un avantage certain aux récents – chose assez normale. De ces titres, on connait déjà les versions studio, plutôt différentes. Le spectateur de l’époque, lui, ne les avait peut-être pas encore nécessairement entendues. On remarquera que dans son choix de chansons anciennes, Charles a voulu maintenir un équilibre entre celles de l’avant-guerre (Y a d’la Joie !, La Vieille, Vous oubliez votre Cheval, Mam’zelle Clio) et celles connues comme des succès des années vert-de-gris (Papa pique, Que reste-t-il de nos Amours ?, L’Héritage infernal). Certes, La Mer et La Folle Complainte – la version concert comporte un couplet de plus que celle de studio : celui où, sous la table, le chat se fait tigre indomptable et joue avec le feu – furent elles aussi écrites sous l’Occupation. Mais elles ne devinrent réellement célèbres qu’au cours de la période suivante. Et encore : touchant la « célébrité » de La Complainte en question, son auteur émettait de sérieux doutes une quarantaine d’années plus tard. « Ce n’est pas là une chanson populaire », affirmait-il, « Le chef-d’œuvre, c’est ce qui reste cent ans après. On me dit souvent que plusieurs de mes chansons se chanteront encore dans un siècle. Je l’espère mais n’y crois guère. Et de mes chansons qui resteront soi-disant, c’est toujours à La Mer que l’on fait référence. Moi, je pense que ce pourrait être L’Âme des Poètes – s’il y en a une ! » (entretien avec Claude Chebel sur « France Inter », 1983 – cité dans Monsieur Trenet, de Richard Cannavo)… Auparavant, il avait déjà abordé le sujet, déclarant que « La Folle Complainte est une chanson dans laquelle beaucoup de gens ont découvert des tas de choses que je n’y ai pas mises moi-même. C’est une chanson un peu automatique : je ne suis pas responsable de La Folle Complainte » (op. cité). Bien entendu, Trénet était suffisamment subtil pour savoir que c’est précisément lorsque les gens se mettent à découvrir dans ce que vous avez conçu des choses que vous n’y avez pas mises consciemment, que le chef-d’œuvre est (peut-être) au rendez-vous !... … Et bien malin celui qui saurait nous dire comment diable les jours de repassage dans la maison qui dort, une bonne, même pas sage, peut bien arriver, avec une passoire à se « donner de la joie » !... Le mystère Trenet, toujours.
Daniel NEVERS
© FRÉMEAUX & ASSOCIÉS/GROUPE FRÉMEAUX COLOMBINI SAS, 2008
REMERCIEMENTS à ceux qui chanteront encore Trénet dans un siècle – et même deux : Bernard BASSIÉ, Philippe BAUDOIN, Olivier BRARD, Henri CHENUT, Alain DÉLOT, Yvonne DERUDDER, Iwan FRÉSART, Marcelle HERVé, Dany LALLEMAND, Jacques LUBIN, Jacques PESSIS, Gérard ROIG, Gérard ROUSSEL, Claude SÉRIS.
english notes
Poor Charles Trenet ! Morally floundering, Charles realized that his love for the silver screens was not reciprocated. He who had dreamt of being a bigger star than Gary Cooper and Chaplin combined. Or else a producer, turning the heads of Griffith, Eisenstein, Chaplin (again!), Lang, Renoir, Ford, Vidor and Welles. However he had not got off to a flying start. And yet his teenage years had proved promising. In the late twenties, during the last sparkling nights of the silent movie era, Charles was with his mother in Berlin, the capital of European cinema. Benno Vigny, Madame’s second husband was well considered in the movie scenes as a screen-writer. His home was open to the cream of the Berlin and international pictures, including the ironic and inspired Josef (von) Sternberg, already famed for his Underworld, Docks of New York and The Last Command. Much to Charles’ delight, Sternberg introduced the family to an up-and-coming actress, Maria-Magdalena von Losch aka Marlene Dietrich. Marlene soon joined Sternberg in the US for the shooting of six of his movies from 1930 to 1935. After the international success of the first, Der Blaue Engel (The Blue Angel), the spellbound director wanted no other actress. For the first of the American series, Morocco, whose writer was none other than Benno Vigny. This enabled him to recommend his stepson to the company Pathé-Natan as assistant decorator and property-man. Charles thus participated in the shooting in the firm’s doings from 1930-31 including Le Rêve, Le Roi des Resquilleurs, Le Roi du Cirage and Chacun sa Chance, the first film starring Jean Gabin and Jean Sablon. Thanks to Morocco’s success, Vigny continued working on movies and in 1932 managed to direct one himself – the now very dusty Bariole for which he hired Charles as an assistant and in addition, lyric-writer as the film, like many of the first talkies, was to feature several songs. Jane Bos signed the music, but Charles lent a helping hand. Some of these tunes were recorded on (rare) discs which may be included in one of the volumes to follow. The experience bore its fruit as Trenet, weary of the screens, began working seriously on his music, having met the very talented young Johnny Hess. But of course, this was covered in the first volumes of this series. Charles had recently proved his worth in the music halls, on the radio and in the studios and felt he just had to flirt with the seventh art once again. Again, his attempts have been included in previous albums and, as was often the case with the stars of the music hall and song, the cinema was unable to capture his originality and proffered belittling roles. His six films in the 1938-43 period had not added to his fame, Adieu! Leonard in 43 was a definite flop and his Los Angeles sojourn after the war had also been very disappointing. Some singers (Bourvil, Montand, Aznavour, etc.) did succeed in their movie career, but only by taking on dramatic roles, distancing them from their original passion. Our singing fool spurned such sober parts. Disillusioned perhaps, but Charles renewed his experience in Maurice Cam’s undeserving film, Bouquet de Joie. Charles Trenet actually held the role of Charles Trenet and only appeared in the beginning and at the end and sang, other than the theme tune, the pretty Votre Visage, the swinging La Cité de Carcassonne, L’Ame des Poètes, Les Boeufs and Au revoir mes Amis. Hollywood missed out!
On 23 February 1942, the rather obscure singer Henri Jossy had cut La Marche des Jeunes (signed by Trenet) coupled on the Odéon 78 (281516) with the sadly famous Maréchal, nous voilà (see volume 4 – FA 084), an ode to the then triumphant Marshal Pétain, his ‘révolution nationale’ and youth camps. Charles forgot to put the controversial Marche to disc at the time and waited almost ten years, after the excitement of Liberation, before actually doing so. On 3 November 1951, accompanied by an ensemble of eighteen musicians (including Benny Vasseur on trombone) and led by Jo Boyer and six choir singers from the René Saint-Paul choir (for the first title only), he finally attacked La Marche. The disc was released in January 52, coupled with Dans les Pharmacies on Columbia BF 418. The latter tune, paying homage to Charles’ dearly loved Quebec, mainly contributed to the record’s marketing success. During the same session, Charles recorded two new numbers, Votre Visage and the naïve and poetic Une Noix. Ten days later he cut the disturbing and morbid La Folle Complainte, an intimist creation from the dark years of Occupation. He had deposited it for copyright in 1945 but waited six years before truly including it in his concerts. To this day many fans still consider this title to be his best song. L’Oiseau de Paradis was another novelty, but showed no particular promise whereas his new version of Miss Emily was totally charming. His 1938 attempt with a simple piano backing had lacked depth (see volume 2 – FA 082) but this time around was quite another matter. A pleasant mixture of old (well-known, less-known, unknown and forgotten) and new. Was Charles Trenet making a comeback? It was about time. After his tours (North and South America, Europe, the Middle East), radio and TV appearances, the shooting of the film, recording of discs and the need for a change of scenery had kept him far from the French stages for over three years. And following the euphoria of Liberation, Trenet truly needed a breather and he, like many in showbiz, had been pointed at suspiciously. A break on the other side of the Atlantic had cleared his head and encouraged invention and had also enabled him to sum up the newcomers to the trade with their strong and weak points. However, Charles did make a few public appearances between 1945 and 1951, namely in one of the Parisian temples of French song, the ‘Théâtre de l’Etoile’ in Avenue de Wagram. Indeed Yves Montand was to triumph during the fifties (see the Complete Y. Montand Volume 3 – FA 5178). The writer of Y a d’la Joie! had already come across Montand in 45 and returned on 2 November 1947 when his solo performance was broadcast live on the national radio – the entire concert in featured in our Volume 7 (FA 087). On 14 September 1951, Charles made his veritable comeback, but this time his one-man show was not a simple one-off affair, but a series lasting two whole months, the sole accompanist being pianist Albert Lasry. Such an achievement was rare in France in those days, especially over such a long stretch. And its success led to prolongations in January and February 1952 which were totally unanticipated. Still during the first month of the year the national radio showed up once again. Contrary to the 1947 recital, the 1952 concert was first recorded on tape on 16, 23, 24 and 28 January to be broadcast in two parts in February. Consequently, Pathé-Marconi for whom Charles Trenet was under exclusive contract came to an agreement whereby they recuperated the tapes and transferred large extracts onto two microgroove LPs, an important innovation in these days gone by when few were yet equipped to listen to these new vinyls which were slowly replacing the 78s. For instance, the aforementioned titles (Une Noix, Miss Emily, La Folle Complainte, etc.) opening this set were first issued on the 78 model before being released as 33s or 45s. The 52 concert, however, incited all to invest in new record players. These two Columbia references remained in their catalogue for years.
Naturally, there was a hitch. In order to market the tunes, the label opted for 10 inch diameter discs which could not contain the entire recital. Thus, some ten titles were cruelly omitted: La Cité de Carcassonne, Mon vieux Ciné, Revoir Paris, Papa pique, Que reste-t-il de nos Amours?, La Mer … . Had they only decided upon two 12 inch LPs, they could have included all these tasty morsels. Shame! And a lesson no doubt for Yves Montand’s producers the following year when they concocted his 1953 recital at the ‘Etoile’ – the entire show was put on two 30 cm discs (see the Complete series, Volume 3). As an inborn entertainer, Trenet commented between each of his twenty seven songs – or twenty six if we put aside Le Chêne et le Roseau (The Oak and the Reed), a rather laborious exercise around a mixture of La Fontaine’s fables. The titles were more or less equally divided between old and new. We already know the studio versions which are somewhat different. But maybe the spectator of the day had not heard these other renditions. Among his older songs, Charles aimed for a balance between pre-war tunes (Y a d’la Joie!, La Vieille, Vous oubliez votre Cheval, Mam’zelle Clio) and wartime hits (Papa pique, Que reste-t-il de nos Amours?, L’Héritage infernal). Admittedly, La Mer and La Folle Complainte (with an extra verse in the concert) were also written during Occupation, but they became truly famous after the hostilities. And as regards the ‘fame’ of La Folle Complainte, its signer claimed, some forty years later, that it was not a popular song as ‘a master-piece still lives on a century later’. He personally believed the gem in question could be L’Ame des Poètes, but who knows?
English adaptation by Laure WRIGHT from the French text of Daniel NEVERS
© FRÉMEAUX & ASSOCIÉS/GROUPE FRÉMEAUX COLOMBINI SAS, 2008
INTÉGRALE CHARLES TRENET / THE COMPLETE CHARLES TRENET Volume 8 (1951-1952) “LA FOLLE COMPLAINTE”
DISCOGRAPHIE / DISCOGRAPHY
DISQUE / DISC 1
YVETTE GIRAUD - Orch. Dir. Albert LASRY
Paris, 8/02/1951 (Studio Albert, 63-65, rue Albert – XIIIe arr. – Enregistreur/Recordist : Eugène RAVENET).
01. L’ÂME DES POÈTES (C. Trénet)
(Voix de son Maître SG 293/mx.0LA5992-21) 2’54
CHARLES TRENET - Orch. Dir. Jo BOYER (2, 3, 4, 5, 7, 8) & Albert LASRY (6). Choeurs René SAINT-PAUL (2 & 7) Paris, 2/11/951 (2 à/to 5) & 12/11/1951 (6 à/to 8) (Studio Pelouze, 5, rue Pelouze - VIIIe arr. - Enr./Rec. : E. RAVENET & Charles BRULIN).
02. LA MARCHE DES JEUNES (C. Trénet)
(Columbia BF 418/mx. CL 9059-21) 2’32
03. DANS LES PHARMACIES (C. Trénet) (Columbia BF 418/mx. CL 9060-21) 2’21
04. VOTRE VISAGE (L.Unia-C. Trénet) (Columbia BF 428/mx. CL 9061-21) 2’56
05. UNE NOIX (C. Trénet) (Columbia BF 458/mx. CL 9062-21) 2’41
06. LA FOLLE COMPLAINTE (C. Trénet) (Columbia BF 437/mx. CL 9066-21) 2’56
07. L’OISEAU DE PARADIS (C. Trénet) (Columbia BF 437/mx. CL 9067-21) 3’09
08. MISS EMILY (C. Trénet) (Columbia BF 428/mx. CL 9068-21) 2’13 01.
CHARLES TRENET - Direction d’orchestre & arrangements Albert LASRY. Paris, sept./Oct. 1951.
09. Bande originale du film / Original film soundtrack : BOUQUET DE JOIE
a) Générique (C. Trenet) 1’50
b) Votre Visage (C. Trenet-L. Unia) 1’45
c) L’Âme des Poètes (C.Trenet) 1’02
d) La Cité de Carcassonne (C.Trenet) 3’48
e) Les Bœufs (G. Rossini-P. Dupont - arr. C. Trenet) 4’30
f) Bouquet de Joie (C. Trenet) 2’40
g) Votre Visage (C. Trenet-L. Unia) 1’23
h) Au revoir, mes Amis (C. Trenet) 1’47
Charles Trénet, accompagné au piano par Albert LASRY / RECITAL AU THÉÂTRE DE L’ÉTOILE - Première partie. / ONE-MAN SHOW AT THE THÉÂTRE DE L’ÉTOILE (33, avenue de Wagram, XVIIe arr.). Paris, 16, 23, 24, 28/01/1952. Transmis en différé par la / Broadcast by Radio Diffusion Française.
10. BOUM ! MES JEUNES ANNÉES (C. Trénet) - Lasry piano solo 1’50
11. OHÉ ! PARIS (C. Trénet) 2’35
12. L’ÂME DES POÈTES (C. Trénet) 4’48
13. LA CITÉ DE CARCASSONNE (C. Trénet) 4’47
14. MON VIEUX CINÉ (C. Trénet) 5’50
15. LE ROI DAGOBERT (C. Trénet) 3’25
16. HISTOIRE D’UN MONSIEUR (C. Trénet) 4’20
17. LA VIEILLE (C. Trénet) 2’45
18. DANS LES RUES DE QUÉBEC (C. Trénet) 4’15
Entracte / Intermission
DISQUE / DISC 2
CHARLES TRENET,
accompagné au piano par Albert LASRY / RÉCITAL AU THÉÂTRE DE L’ÉTOILE - Deuxième partie. / ONE-MAN SHOW AT THE THÉÂTRE DE L’ÉTOILE - Part two. Lieu & dates comme pour la première partie / Location & dates as for part one (CD 1).
01. RETOUR À PARIS (REVOIR PARIS) (C. Trénet) 3’17
02. LE SERPENT PYHTON (C. Trénet) 5’05
03. PAPA PIQUE (ET MAMAN COUD) (C. Trénet) 4’20
04. N’Y PENSEZ PAS TROP (C. Trénet) 2’25
05. LE CHÊNE ET LE ROSEAU (La Fontaine – trucmuche : C. Trenet) 4’40
06. Y A D’LA JOIE ! (C. Trénet) 2’00
07. FRANCE DIMANCHE (C. Trénet) 2’15
08. UNE NOIX (C. Trénet) 2’35
09. DE LA FENÊTRE D’EN HAUT (C. Trénet) 2’50
10. QUE RESTE-T-IL DE NOS AMOURS ? (C. Trénet) 4’10
11. VOUS OUBLIEZ VOTRE CHEVAL (C. Trénet) 3’05
12. LA FOLLE COMPLAINTE (C. Trénet) 4’10
13. DANS LES PHARMACIES (C. Trénet) 3’35
14. MAM’ZELLE CLIO (C. Trénet) 3’30
15. LA LÉGENDE DE SAINTE CATHERINE (Trad. - adapt. C. Trenet) 5’35
16. LA MER (C. Trénet-A.Lasry) 3’35
17. L’HÉRITAGE INFERNAL (C. Trénet) 2’45
18. LES BŒUFS (G. Rossini-P. Dupont-C. Trenet) 6’15
19. AU REVOIR, MES AMIS (C. Trénet) 1’13
ÉLIANE EMBRUN - Orchestre Dir. Jacques METEHEN Paris, 27/03/1951 (Studio Albert – Enr./Rec. : E. RAVENET ?)
20. DIMANCHE PROCHAIN (C. Trénet) (Voix de son Maître SG 297/mx. 0LA 6003-21)) 3’00
CD INTÉGRALE CHARLES TRÉNET 8 © Frémeaux & Associés (frémeaux, frémaux, frémau, frémaud, frémault, frémo, frémont, fermeaux, fremeaux, fremaux, fremau, fremaud, fremault, fremo, fremont, CD audio, 78 tours, disques anciens, CD à acheter, écouter des vieux enregistrements, albums, rééditions, anthologies ou intégrales sont disponibles sous forme de CD et par téléchargement.)