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MAGIC STRINGS 1935
DJANGO REINHARDT
Ref.: FA304
Label : Frémeaux & Associés
Total duration of the pack : 1 hours 52 minutes
Nbre. CD : 2
- - * * * * JAZZMAN
- - DIAPASON HISTORIQUE
- - INDISPENSABLE JAZZ HOT
- - RECOMMANDÉ PAR ÉTUDES TSIGANES
MAGIC STRINGS 1935
(2-CD set) “For us, musicians, Django appeared as a rare pearl, the exceptional phoenix, coming from the depth of time, in all his purity, here in the twentieth century.” André EKYAN. Includes a 40 page booklet with both French and English notes.
POUR QUE MA VIE DEMEURE - 1953 & COMPLEMENTS...
PRESENTATION STOMP 1928 - 1934
GIPSY WITH A SONG 1947
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PisteTitleMain artistAutorDurationRegistered in
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1Points rosesDjango Reinhardt, Nina Rette et son trio HotWAL BERG00:02:511935
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2Un instant d'infiniDjango Reinhardt, Nina Rette et son trio HotWAL BERG00:03:301935
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3Mon cœur reste près de toiDjango Reinhardt, Nina Rette et son trio HotSTERN E00:03:111935
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4St. Louis bluesDjango Reinhardt, Stéphane Grappelli et le quintette du H.C.FHANDY W C00:03:301935
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5Limehouse bluesDjango Reinhardt, Stéphane Grappelli et le quintette du H.C.FBRAHAM P00:03:111935
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6I got rhythmDjango Reinhardt, Stéphane Grappelli et le quintette du H.C.FGERSHWIN GEORGE00:02:571935
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7Pourquoi, pourquoi ?..Django Reinhardt, André Pasdoc et l'orch. VolaEMER MICHEL00:02:571935
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8Vivre pour toiDjango Reinhardt, André Pasdoc et l'orch. VolaBIXIO C A00:03:171935
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9MiragesDjango Reinhardt, Yvonne Louis et l'orch. VolaSILVER A00:02:581935
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10Cette chanson est pour vousDjango Reinhardt et Jean SablonAHLERT F00:03:161935
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11Darling, je vous aime beaucoupDjango Reinhardt et Jean SablonSOSENKO A00:03:131935
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12I've found a nex babyDjango Reinhardt, Stéphane Grappelli et le quintette du H.C.FWILLIAMS SPENCER00:03:051935
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13It was so beautifulDjango Reinhardt, Stéphane Grappelli et le quintette du H.C.FBARRIS H00:02:521935
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14China boyDjango Reinhardt, Stéphane Grappelli et le quintette du H.C.FHUDSON WILL00:03:011935
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15MoonglowDjango Reinhardt, Stéphane Grappelli et le quintette du H.C.FELLINGTON DUKE00:03:031935
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16It don't mean a thingDjango Reinhardt, Stéphane Grappelli et le quintette du H.C.FHINES EARL00:03:051935
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17RosettaDjango Reinhardt et Garnet ClarkCARMICHAEL H00:02:411935
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18StardustDjango Reinhardt et Garnet ClarkPOE00:02:331935
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19The object of my affectionDjango Reinhardt et Garnet ClarkALHERT F E00:02:481935
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PisteTitleMain artistAutorDurationRegistered in
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1Cette chanson est pour vousDjango Reinhardt et Jean SablonHESS JOHNNY00:03:061935
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2Rendez-vous sous la pluieDjango Reinhardt et Jean SablonTRANCHANT JEAN00:02:361935
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3L'amour en voyageDjango Reinhardt, Jean Tranchant et l'orch. Michel EmerTRANCHANT JEAN00:03:151936
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4Les baisers prisonniersDjango ReinhardtTRANCHANT JEAN00:02:501936
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5Mon bateau est si petitDjango ReinhardtTRANCHANT JEAN00:02:131936
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6Quand il est tardDjango ReinhardtTRANCHANT JEAN00:03:421936
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7Le piano m'caniqueDjango ReinhardtTRANCHANT JEAN00:02:421936
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8Ici l'on pêcheDjango ReinhardtSPENCER E00:03:231936
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9La jambe en boisDjango Reinhardt et Jean SablonPORTER COLE00:00:551936
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10Miss otis regretsDjango Reinhardt et Jean SablonALLEN FLETCHER00:04:541936
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11Blue drag n°2Django Reinhardt et Jean SablonCLARET G00:02:261936
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12Au grand largeDjango Reinhardt et Yvonne LouisVAN HOOREBEKE M00:03:121936
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13Cloud castlesDjango Reinhardt et l'orch. de Michel WarlopVAN HOOREBEKE M00:03:121936
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14Magic stringsDjango Reinhardt et l'orch. de Michel WarlopVAN HOOREBEKE M00:03:271936
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15Sweet serenadeDjango Reinhardt et l'orch. de Michel WarlopVAN HOOREBEKE M00:03:111936
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16Crazy stringsDjango Reinhardt et l'orch. de Michel WarlopVAN HOOREBEKE M00:03:241936
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17Novel petsDjango Reinhardt et l'orch. de Michel WarlopVAN HOOREBEKE M00:03:301936
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18Budding dancersDjango Reinhardt et l'orch. de Michel WarlopWINFREE00:02:401936
DJANGO REINHARDT Vol 4
INTÉGRALE DJANGO REINHARDT
“magic strings” 4
THE COMPLETE DJANGO REINHARDT (1935-1936)
DIRECTION DANIEL NEVERS
C'est dans la seconde moitié d'août 1935 que les deux solistes du Quintette du Hot Club de France, Stéphane le violoniste et Django le guitariste, flanqués de leur bassiste habituel Louis Vola et du trompettiste afro-américain Arthur Briggs, firent leurs premiers pas dans les studios parisiens, sis 72-74 boulevard de la Gare (XIIIème arrondissement) de la très germanique maison Polydor. En vérité, Briggs connaissait déjà l'endroit qui, deux plus tôt, y était venu enregistrer quelques belles faces en petit comité (duo trompette-piano), ainsi que plusieurs autres au sein du big band qu'il co-dirigeait alors avec son compatriote, le pianiste Freddy Johnson. Les trois autres en revanche n'avaient guère eu jusqu'alors l'occasion de mettre les pieds en ces lieux, qui devaient au moins autant ressembler à un hangar que le studio Ultraphone de l'avenue du Maîne où ils avaient fait leurs débuts dans les ultimes jours de l'année précédente (voir volumes 2 et 3). C'est l'époque où, précisément, Grappelli et Reinhardt jouaient régulièrement au Stage B, à Montparnasse, en compagnie de Briggs, d'Alix Combelle et du batteur Georges Marion… Depuis, leurs disques, bien que produits par une firme relativement modeste, se sont honnêtement vendus (toutes proportions gardées). A tel point qu'ils ont attiré sur eux l'attention de la nouvelle (fondée en 1929) mais déjà fort puissante firme britannique Decca, laquelle, d'ailleurs, a distribué en Angleterre quelques unes des gravures Ultraphone du Quintette. Apparemment, les ventes durent être satisfaisantes puisque dès le printemps, des travaux d'approche furent entrepris à l'endroit des deux musiciens, probablement via la firme que Decca mandatait alors pour réaliser ses enregistrements sur le continent, à savoir Polydor… Il se trouve que, justement, la dite maison avait dans l'idée de faire de nouveau enregistrer Arthur Briggs. Avant même les faces françaises de 1933, celui-ci avait en effet, lors d'un long séjour berlinois en 1927, déjà gravé de nombreuses cires pour la marque, à la tête de son Savoy Syncops' Orchestra et avec un véritable statut de vedette… Cette même année 27, la Deutsche Grammophon Aktien Gesellschaft décida de s'installer en France pour y vendre ses disques enregistrés outre-Rhin. Comme cette ex-filiale allemande de la Compagnie internationale du Gramophone, séparée de la maison mère par la guerre, ne pouvait utiliser le nom Gram(m)ophon(e) et la fameuse image du petit chien qui écoute la voix de son maître qu'en Allemagne et en Autriche, c'est sans référence à Nipper et sous le nom de Polydor (créé en 1924 pour conquérir les marchés étrangers) qu'elle s'implanta dans l'hexagone et dans bien d'autres recoins de la planête… Ce n'est que deux ans plus tard, à partir de 1929, que la branche française se lancera dans l'enregistrement, après avoir fait l’acquisition des locaux d'une ancienne manufacture de papier, sis rue Jenner et boulevard de la Gare. Comme il se doit, ainsi que pratiquaient alors toutes les firmes phonographiques internationales, la maison-mère dépêcha sur place ses enregistreurs. Ceux de Polydor vinrent de Berlin et de Hanovre (où la firme possédait l'une des plus anciennes usines de fabrication de disques au monde). Le premier (qui signait ses cires des lettres BKP en suffixe) s'appelait König et resta cinq ans, de début 1929 à fin 33. Deux autres lui succédèrent (dont celui qui avait enregistré Briggs à Berlin en 1927) jusqu'à l'arrivée, à la mi-août 35, de Rudolf Rudy Hamburger, qui demeura jusqu'à la guerre et signa quant à lui ses gravures HPP (H pour l'initiale de son nom, les deux P correspondant à Polydor et Paris). En débarquant, il ne connaissait évidemment aucune des vedettes françaises de la firme et, le 22 août, ce furent Arthur, Django, Stéphane et Louis qui essuyèrent les plâtres…
Charles Delaunay fut le premier à mentionner cette séance de quatre titres à laquelle il assista et dont rien ne nous est parvenu. Il est vrai qu'il la date plutôt de septembre et la fait se dérouler chez Ultraphone, confusion parfaitement normale au fond. C'est cependant bien chez Polydor que les choses se passèrent. Pas très bien sans aucun doute, puisque Tiger Rag, Sweet Georgia Brown, Who et There'll Be Some Changes Made (matricés de 1950 à 1953 HPP) furent impitoyablement refusés à l'édition. Comme il semble assez peu probable que ces quatre musiciens hors du commun, habitués à interpréter ensemble ces morceaux depuis belle lurette, aient pu les louper tous d'un seul coup, force est de supposer que le technicien nouveau venu et probablement mal à l'aise avec ce genre de musique, fut le véritable responsable du ratage. Celui- ci, pourtant, avait déjà pu tester le quartette quelques jours plus tôt (sans doute le 19 ou le 20 août), puisqu'il existe au moins une épreuve simple-face, portant l'indication E 135 (E, probablement pour essai) et cette fois non destinée à la commercialisation, donnant à entendre ce petit comité. De toute évidence, une face réalisée pour placer adéquatement les musiciens (ce qui explique que l'on ait essayé Grappelli aussi bien au piano qu'au violon) et pour établir la balance. Le résultat paraissait pourtant satisfaisant… On s'est longuement interrogé pour savoir quel thème avait été choisi - en tout cas, aucun des quatre sélectionnés lors de la séance officielle. Finalement, Alain Antonietto parvint enfin à identifier Bright Eyes, air déjà ancien d'Otto Motzan, que Paul Whiteman (entre autres) avait enregistré début 1921 et que Briggs devait sans doute interpréter lui aussi à la même époque en Europe… Ces Yeux brillants, dont Robert Goffin attribuait (à tort, semble-t-il) une autre version enregistrée aux Jazz Kings du batteur afro-américain Louis A.Mitchell, appartiennent aujourd'hui à l'un des plus célèbres collectionneurs français qui souhaite plutôt l'éditer prochaînement dans une nouvelle série distribuée par le producteur de la séance à l'époque, à savoir… Polydor!..De même, également détenteur des deux versions refusées de Chinatown, My Chinatown (2010 HPP, du 30 septembre 35, et 2037 HPP, du 13 octobre), il les inclura dans la même compilation. Souhaitons que celle-ci voie rapidement le jour. Donc, les choses ne se passèrent pas si bien que cela avec la nouvelle marque, puisque, outre la séance initiale, il y eut ce Chinatown par deux fois refusé. Il est vrai que là, l'ingénieur du son pouvait difficilement être tenu pour responsable : emportés par leur fougue, Django et Stéphane (surtout le second) avaient tendance à quelque peu s'emmêler sur la fin de l'interprètation ! Il est fort probable que ce sont eux qui, après audition des tests, empêchèrent ces gravures d'être publiées. En désespoir de cause, faute d'un Chinatown décent, l'on finit, lors de la séance du 21 octobre, par se rabattre sur un China Boy, histoire, probablement, de rester dans la couleur locale. Cette face fut finalement couplée avec la toute première de la nouvelle série Decca / Polydor, St. Louis Blues. Ce St. Louis Blues, composition fameuse de William Christopher Handy, l'un des thèmes les plus fréquemment enregistrés par tous les jazzmen de toutes les époques, est un pur chef-d'oeuvre. L'introduction faussement hésitante de Django, son long solo sur le rythme de la habanera, l'intervention d'une maîtrise parfaite de Grappelli, contribuent à en faire l'une des plus belles versions, à égalité avec celle, dix plus tôt, de Bessie Smith qu'accompagnait Louis Armstrong (voir le recueil de la collection The Quintessence consacré à Satchmo par Frémeaux & Associés - FA 201). Ces faces de l'automne 35 furent rapidement éditées par Decca en Angleterre et en Australie, tandis que la France et l'Allemagne les sortirent sous l'étiquette Branswick (dont la Deutsche Grammophon possédait la licence pour l'Europe depuis le milieu des années 20).
C'est bien, en revanche, sous l'étiquette Polydor que furent publiées les gravures de la chanteuse Nitta (pour reprendre l'orthographe indiquée sur les dites étiquettes) Rette par lesquelles s'ouvre le présent recueil. L'insuccès de la séance avec Briggs incite probablement la firme à essayer les deux solistes dans d'autres combinaisons. Celle consistant à faire accompagner des vocalistes fut retenue. Malheureusement, cette gentille demoiselle, dont on voulait faire une (petite) vedette, n'était ni Germaine Sablon, ni Billie Holiday (que Django venait de découvrir, via ses premiers enregistrements avec Teddy Wilson, et qu'il rêvait d'accompagner), ni Mireille à qui elle cherchait pourtant à faire penser… Les textes des chansons étaient bien loin de valoir ceux concoctés par Jean Nohain sur les musiques si fraîches de sa complice. L'extrême rareté de ces deux disques Polydor de Nitta/Nina dit assez que le public ne s'y trompa guère. Il n'eut d'ailleurs pas tout à fait raison, car l'accompagnement justifiait amplement leur achat… Et puis, surtout, il y eut de nouveau Rudy Hamburger, cet enregistreur teuton têtu, qui affirmait, ainsi que le racontait Charles Delaunay présent à la séance, que ces gens étaient décidément impossibles à enregistrer ! L'audition de quelques disques Ultraphone, apportés tout exprès pour le persuader du contraire, ne le convainquit pas. De fait, l'épreuve dut être passablement laborieuse : on ne grava pas moins de quatre prises (pratique alors fort peu courante chez Polydor) de Points roses (troisième prise acceptée) et d'Un Instant d'Infini (quatrième prise retenue). Seul Mon Coeur reste près de toi ne fit l'objet qu'une d'une seule et unique tentative (peut-être parce qu'il ne restait plus guère de temps !). Quant au tout premier titre de la séance, Darling, Je Vous aime beaucoup (1967 HPP), gravé non en trio mais en quintette si l'on en croit la feuille datée du 2 septembre, il fut envoyé rejoindre au
abotage les cires du 22 août… Sans doute décida-t-on à ce moment-là de réduire le quintette à un trio, histoire de limiter les dégâts. Tout à la fin, pour donner un couplage acceptable au Polydor 524111, Miss Rette dut refaire une autre version de Darling, Je Vous aime beaucoup (1971 HPP) avec le pianiste pour seul accompagnateur. Sans doute était-ce plus sage… Pour les autres disques de la dame, fin 35 et début 36, on se garda d'ailleurs bien de faire appel à la bande au Hot Club de France ! Pourtant, à la fin de la deuxième séance du Quintette commandée par Londres, qui donna naissance, le 13 octobre, à Limchouse Blues et I Got Rhythm, on retenta le coup avec André Pasdoc et Yvonne Louis, en remplaçant la guitare de Baro Ferret par le violon de Michel Warlop et en invitant Vola à se servir de son accordéon. Django étant très nettement audible dans Vivre pour Toi, la deuxième chanson interprétée par le langoureux Pasdoc, sous-Tino Rossi qui eut son petit succès en ce temps-là, on pouvait raisonnablement supposer qu'il jouait aussi dans la première, ce tango intitulé Pourquoi, pourquoi ?, édité sur une galette si rare qu'il n'avait pas été, jusqu'ici, possible de vérifier. Voilà qui est réglé, grâce à Dany Lallemand : apparemment, aucun guitariste ne se fait entendre dans cette gravure. Django était-il irrité du nouveau ratage du Quintette sur Chinatown, My Chinatown, enregistré quelques minutes plus tôt ? Avait-il besoin de se calmer ? Avait-il quelque chose contre le tango (ou contre Pasdoc)… Pourquoi, pourquoi ? est ici réédité pour la première fois ; on pourra donc enfin juger sur pièces…
Présent sur Vivre pour Toi, Django l'est également dans le titre suivant, Mirages, chanté cette fois par la très éphémère et très oubliée Yvonne Louis. En vérité, cette chanson-là, adaptation française de Chasing Shadows déjà enregistré par le Quintette début septembre, convenait nettement mieux au traitement jazz qui lui fut appliqué. Par contre, Django s'envola de nouveau, définitivement cette fois, lors de l'enregistrement par Yvonne de La Banlieue d'Amour (2041 HPP), puis d'Un Violon dans la Nuit (2012 HPP) par Pasdoc. Sur les étiquettes, l'accompagnement fut simplement crédité à l'orchestre Vola sans plus de précision. Il se trouve que quatre jours plus tard, le 17 octobre, Pasdoc et Yvonne Louis, de retour dans les mêmes studios, furent de nouveau accompagnés par cet orchestre Vola. On pouvait donc là encore légitimement se demander si un certain guitariste manouche et fou était de la partie. C'est du reste ce que fit Delaunay dans sa première discographie de Django, s'interrogeant sur la présence présumée du musicien dans les faces suivantes qu'il n'avait pu écouter : (par Pasdoc) Vogue Mon Coeur (2060 HPP) et Des Peines d'Amour (2063 HPP) couplés sur Polydor 512471, J'ai laissé mon Coeur (2061 HPP) et Ici l'On pêche (2064 HPP) sur Polydor 512470, Qui t'as vu naître ? (2062 HPP) sur Polydor 512469 ; (par Yvonne Louis) Nitchevo (2065 HPP) sur Polydor 512472 et Au grand Large (2066 HPP) demeuré inédit. En fait d' orchestre Vola, dans tous les titres qu'il nous a été donné d'écouter, on ne décèle en tout et pour tout qu'un malheureux pianiste (Emil Stern ?) que flanque parfois un violoniste (Grappelli à coup sûr). Pas le moindre bassiste ou accordéoniste – donc le nom de Vola n'a rien à faire sur ces étiquettes – et, est-il besoin de le dire, pas l'ombre d'un guitariste, même au plus profond de l'ultime sillon, là où d'ordinaire Django s'amuse à faire ding, histoire de montrer que bien qu'on lui eût recommandé la discrêtion, il n'en était pas moins bel et bien là… Ces petites notes égrenées en douce ça et là et le paraphe à la sauvette de la fin en forme de baiser volé, on les retrouve sans mal dans la version d'Au grand Large refaite par Yvonne Louis le 12 mars 1936, seule face qu'elle grava ce jour-là, en fin de séance. On peut évidemment se demander si Django et les autres ne vinrent que pour ce seul accompagnement, où bien si, un peu plus tôt ce jour, ils participèrent aussi à l'enregistrement de cinq titres quelque peu bizarres, dont le Voulez-Vous danser, Madame de Jean Tranchant, (de 2349 à 2353 HPP), par l'orchestre du mystérieux André Tildy… Qui donc pourrait se trouver en possession de ces Polydor 512612, 512618 et 512619 ? Ne serait que pour nous dire que nos musiciens n'y jouent point…
Aucun doute en revanche sur leur présence le 17 avril suivant dans les six morceaux aux titres curieux confiés à la cire Polydor par une moyenne formation sous l'autorité de Michel Warlop. En tout cas, Django, son frère Joseph et Vola sont bien dans le coup, aux côtés d'Alix Combelle, du saxophoniste / flûtiste Maurice Cizeron et du bon trompettiste Alex Renard, déjà vétéran du jazz français qui, pourtant, à ce moment-là n'a pas encore enregistré une seule face sous son nom… Ce n'est évidemment pas le cas de Michel Warlop lequel, depuis la fin de 1933, a pu graver quelques intéressants disques de danse, dont ceux en grande formation reproduits dans les volumes 1 et 2 (Frémeaux FA 301 et 302). L'aventure du grand orchestre, trop volumineux, trop difficile à faire vivre, s'est achevée l'année précédente, à peu près en même temps que celle du Jazz Patrick de Guy Paquinet. Se retrouvant en comités plus restreints, Warlop peut davantage donner libre cours à son inspiration lyrique et tourmentée de violoniste fou toujours prêt à se briser. Loin du sage et mesuré Stéphane, musicien à la rigueur proverbiale, capable comme pas un de rappeler Django à la raison, ce dernier paraît n'avoir jamais été plus libre qu'en la compagnie de Michel Warlop. Un Warlop foudroyé, par trop oublié, qui donne enfin ici, pour la première fois en disque peut-être, la pleine mesure de sa puissance écorchée. Le duo Reinhardt - Warlop était sans doute trop superbe, trop tendu, pour être de ceux qui durent… Il semble impossible dans ces conditions que sur les six morceaux, ils ne soient pas, l'un, l'autre ou les deux ensemble, les auteurs d'au moins la moitié d'entre eux. Pourtant, toutes les étiquettes présentent invariablement la signature de Marceau van Hoorebeke, qui fut longtemps le directeur musical du Jazz Pathé-Natan puis du Jazz Polydor, formations dans lesquelles jouèrent régulièrement ou occasionnellement Alex Renard et Warlop. Au mieux avec les dirigeants de la firme, c'est lui qui dut décrocher l'affaire pour le violoniste et, en contrepartie, fut autorisé à signer les thèmes. Les droits qu'il toucha ne durent pas être très élevés, car ces disques-là ne se vendirent guère… Inédits mis à part, ils comptent parmi les plus rares des grands Django. Cette mévente en fut-elle cause ou bien ne faut-il y voir aucun lien de cause à effet ? Toujours est-il qu'après cette séance d'avril 36, Django devra attendre plus de deux ans avant de retourner dans les studios de la maison Polydor… Il est vrai qu'entretemps, EMI et Pathé-Marconi ne le laissèrent pas chômer ! Il ne faut d'ailleurs pas imaginer que durant cette parenthèse Polydor - Decca, Django cessa d'enregistrer pour les autres firmes. Ainsi, le 18 octobre 35, accompagné par Grappelli, Joseph, Vola et le pianiste Alec Siniavine, il retrouva une fois encore l'ami Jean Sablon du côté de chez Columbia. Trois arias au menu : Cette Chanson est pour Vous, Darling, Je Vous aime beaucoup, charmante bluette américano-française d'Anna Sosenko qui connut un succès certain (écouter la version Patrick dans le volume 2), et Dernière Chanson (CL 5489-1), dont Sablon n'a pu retrouver le test mais qui, à en croire la feuille de séance, n'était accompagnée que par le seul pianiste… En fait, bien que l'accompagnement soit ici irréprochable, Sablon, légèrement enrhumé semble-t-il, ne fut pas très satisfait de lui et préféra refaire ces gravures à une date ultérieure. Par chance, il conserva longtemps les épreuves d'usine… La nouvelle séance se déroula le 7 décembre avec, cette fois, Grappelli au piano. Si l'on refit bien Cette Chanson est pour Vous, en revanche on oublia, ce qui est dommage, Darling, Je Vous aime beaucoup, remplacé par Rendez-vous sous la Pluie, dû à la verve d'un dynamique duo vocal qui ne marchait pas si mal et qui, à défaut encore d'un nom, se faisait déjà deux prénoms : Charles et Johnny. Charles, c'était Trénet, et Johnny, c'était Hess (à redécouvrir d'urgence dans le volume 1 de l' intégrale Trénet, chez Frémeaux et Associés : FA 081)…
Cette séance sera la dernière de Sablon à laquelle participera Django. Non qu'ils se fâchèrent ensuite, mais le suave crooner, le French troubadour comme on commençait à l'appeler sur l'autre rive de l'Atlantique, fut de plus en plus souvent solicité aux Amériques (du nord et du sud) et il voyagea sans cesse. Avant le grand départ qui lui permit d'acquérir là-bas une notoriété certaine grâce à sa participation régulière à l'une des émissions de variétés les plus prisées du réseau NBC, Sablon prit encore le temps d'inviter chez lui, boulevard Malesherbes, une ribambelle de copains et de copines du métier, dont la plus célèbre fut sans doute Mistinguett avec qui il avait travaillé dans les années 20. Un autre soir, le 29 février – ce qui situe immédiatement l'année ! – il y eut monsieur et madame Reinhardt en goguette et pleins de saine gaîté. Mais Django, qui l'eut cru, est timide : une timidité qui confinait parfois au complexe d'infériorité, et le faisait apparaître sous un jour bon enfant, qui cachait une nature réservée, affirme Charles Delaunay. Aussi, il ne nous dira pas un mot, à part quelques
on… non…. Naguine n'est guère plus locace, mais elle a un joli rire et elle fredonne à bouche fermée. C'est qu'il est moderne, lui, Jean Sablon ! Il s'est acheté un enregistreur de la marque Soubitez et s'amuse à ensillonner les amis de passage. En fait, bien sûr, il s'agit aussi d'un instrument de travail, l'ancêtre du magnétophone ou du DAT… Comme Django et Naguine, contrairement à Miss qui en fait des tonnes, ne veulent pas parler, ils joueront et chanteront. Django commence dans un répertoire assez inhabituel : La Jambe en Bois (c'est le vrai titre), chanson à succès d'Emile Spencer (qui en écrivit bien d'autres), qu'enregistra notamment Dranem chez Pathé avant la guerre (la première), qui servit un temps d'indicatif publicitaire à un marchand de meubles installé dans le dix-huitième arrondissement à l'enseigne du Bonhomme Ambois, et qu'un certain Igor Stravinsky transforma en l'un des principaux thèmes de son Pétrouchka (1911), parce que pour l'avoir entendue à l'orgue de barbarie, il croyait que c'était un vieil air du folklore français !… Miss Otis Regrets et les deux versions de Blue Drag, également gravés sur acétates Pyral par les soins de Sablon lui-même, ressortissent évidemment d'un répertoire plus moderne et davantage orienté vers le jazz. Le second Blue Drag, avec son sillon terminal fermé répétant inlassablement la même note, ne laisse de faire songer à une espèce d'adieu émouvant… Jean s'en va, mais un autre Jean est prêt à prendre la relève. Celui-là se nomme Tranchant et, contrairement à Sablon qui n'est que l'interprète des chansons des autres, il écrit les paroles et les musiques de choses pas toujours aussi tendres que Ici L'On pêche. C'est même comme cela, en qualité d'auteur-compositeur, qu'il a fait ses débuts dans la chanson au début des années 30, Jean Tranchant. Né à Paris en 1904, il fut d'abord affichiste de music-hall, peintre, décorateur, antiquaire, romancier, modéliste, concepteur de beaux objets commandés par des gens aussi célèbres que Charles Chaplin ou Joséphine Baker…
A force d'évoluer dans ce milieu, Tranchant en vint tout naturellement à offrir à certains de ses commanditaires autre chose que des objets. Ce furent d'abord les femmes – Joséphine bien sûr, mais aussi Lucienne Boyer, Germaine Lix, puis Marianne Oswald et Marlène Dietrich – qui s'intéressèrent à ses premières chansons. Des textes le plus souvent âpres, sarcastiques, d'une belle noirceur sans espoir, avec des connotations sociales précises dans la lignée de Brecht ; une écriture étonnamment moderne dont on peut se faire une idée en écoutant La Ballade du Cordonnier par Lys Gauty (réédité dans Chansons pour les Enfants - Frémeaux FA 045), quelques unes des plus féroces créations de Marianne Oswald (Le grand Etang, Complainte de Késoubah, Sans Repentir, Appel, réédités sur EPM 982272), ou encore en se reportant au volume 3 de l'intégrale Django (Frémeaux FA 303), où Nane Cholet interprète plusieurs textes de son mari, dont les très sombres Si J'avais été et Ainsi soit-il… Quand il se décida à faire lui-même du cabaret et de la scène, d'abord dans un numéro de duettistes (Bill et Jim) puis en solitaire, Tranchant, sans doute à cause d'un physique et d'une voix trop on genre, ne put reprendre ces chansons rosses et entreprit d'en écrire des roses, dont le prototype fut évidemment Ici l'On pêche, son plus immortel succès. Succès immédiat que tout le monde reprit dans la foulée et qui incita le nouveau venu à aller plus loin, en passant du disque et de la radio aux planches. Pour sa grande première publique, il ne fit pas moins que louer la salle Pleyel et s'y livra à une sorte de One man show avant la lettre, accompagné par le Quintette du Hot Club de France. Car, comme il se doit, tout comme Sablon, Jean Tranchant s'était très vite entiché de jazz et s'était rendu compte que, parmi les musiciens présents en France (donc facilement accessibles), Django Reinhardt dépassait tous les autres de plusieurs têtes ! Il ne manqua point, lui aussi, de s'assurer ses services. Et puis, tant qu'à faire, il fit en sorte que Nane Cholet, son épouse, fût accompagnée pour ses séances de 1935 chez Ultraphone par les membres du Quintette. Pour ses propres enregistrements chez Pathé en 1934-35, Tranchant avait déjà bénéficié du concours du Jazz du Poste Parisien (avec Alex Renard et Michel Warlop), des Collégiens de Ray Ventura et d'une bonne petite formation dominée par les violons de Grappelli et de Warlop. Le 16 juin 35, à Pleyel, il eut, on l'a dit, le Quintette au complet. Il semble, si l'on se réfère au témoignage de Louis Vola, que, sans être totalement loupée, l'expérience ne fut pas vraiment une réussite. Ce qui n'empêcha pas Tranchant de récupérer Django et Stéphane pour sa séance du 14 janvier 36. En fait, le guitariste, sans doute arrivé en retard suivant une tradition désormais solidement établie, ne participa qu'à l'enregistrement du tout dernier morceau, le très nostalgique Amour en Voyage. Au début du mois suivant, guitariste et violoniste furent encore invités à participer à une émission radiophonique du Micro de la Redoute, offerte par les filatures de Roubaix et diffusée sur les antennes du Poste Parisien. A peine rentrés de Barcelone où ils avaient triomphé en compagnie de Benny Carter mais n'avaient pas été payés (l'organisateur ayant disparu avec la recette ! ), Django et Stéphane ne furent pas en retard cette fois-là. Et c'est une chance, car ces versions d'Ici l'On pêche et des Baisers prisonniers sont probablement meilleures que celles réalisées pour le disque. Quant au trois autres chansons, Mon Bateau est si petit (où Grappelli et Django n'interviennent que dans la coda), Quand il est tard et Le Piano mécanique, Tranchant ne les enregistra jamais commercialement. Quand il est tard n'eut peut-être d'ailleurs pas été accepté par la maison, soucieuse de conserver à l'une de ses vedettes son image de chanteur léger, fleur bleue et quelque peu écolo…
Tranchant et ses complices se retrouveront un peu plus tard en 1936, pour graver deux choses des plus ironiques… Enfin, il convient de dire quelques mots d'une séance assez étonnante qu'organisa la Compagnie française du Gramophone le 23 (et non le 25) novembre 1935. Séance qui passa sans doute relativement inaperçue à l'époque (à en juger par les ventes des plus modestes), mais qui, pour Django, fut probablement une séance-clef. Jusque là, en effet, il lui était déjà arrivé de jouer en studio en la compagnie d'un jazzman américain (notamment Coleman Hawkins, l'un des plus importants du moment), mais jamais il ne s'était encore retrouvé seul Français blanc au milieu d'une formation exclusivement constituée de Noirs américains. N'exagérons rien toutefois : ils ne sont encore que quatre, ces Américains, puisque l'orchestre est un quintette. June Cole, le bassiste, ancien des McKinney's Cotton Pickers et de Fletcher Henderson, travaillait alors dans le meilleur grand orchestre noir en Europe à l'époque, les Entertainers de Willie Lewis. George Johnson, très subtil clarinettiste méconnu, et Bill Coleman, trompettiste souple et chaleureux, venaient d'être importés deux mois plus tôt de New York par un Freddy Taylor désireux de renouveler son stock de musiciens de la Villa d'Este. Bill, familier depuis 1929 des studios new yorkais où il enregistra avec Luis Russell, Cecil Scott, Don Redman, Teddy Hill et surtout Fats Waller, n'est pas ici, lors de sa première séance française, au mieux de sa forme, sauf sans doute dans Rosetta. Fort heureusement, il se rattrapera très vite, en particulier dès janvier 36, quand il fera ses premiers disques sous son nom. Il aura aussi bien d'autres occasions de jouer aux côtés de Django… Ici, l'on notera qu'il est également le vocaliste sur The Object Of My Affection. Quant à Garnet Clark le pianiste, vingt et un ans environ au moment de la séance (la seule sous son nom), admirateur d'Earl Hines et d'Art Tatum, il aurait pu devenir l'un des plus importants précurseurs du piano moderne, ainsi qu'en témoigne son I Got Rhythm (OLA 733-1), le quatrième morceau de ce jour, un solo, dont Hugues Panassié écrivit (Jazz Hot n° 8) qu'il était joué d'une manière absurde… Dans les trois faces en orchestre ici reproduites, sa conception de l'accompagnement est remarquablement moderne, davantage que celle d'un Teddy Wilson (le comble du modernisme en ce temps-là), en cela qu'elle se refuse à privilégier la toute puissance de la main gauche. En ces jours où les grands modèles de swing pianistique avaient noms Fats Waller ou Earl Hines, on lui reprocha ce que l'on considérait comme une faiblesse. Musicien modeste et intelligent Garnet Clark, sur Star Dust, Rosetta et The Object Of My Affection, se garde bien de dominer la section rythmique et, avant Basie, permet à celle-ci d'acquérir une nouvelle dimension dans le fonctionnement de l'orchestre et la création du swing. Ben Kragting qui s'est longuement penché sur la vie brêve de ce grand pianiste oublié a pu écrire que ce qui fondait sa modernité n'était pas tant ce qu'il faisait que ce que, volontairement, il ne faisait pas (alors que, bien entendu, sa technique le lui aurait aisément permis). Après avoir travaillé chez Willie Lewis, accompagné Adelaïde Hall dans une tournée en Suisse, participé à des concerts du Hot Club en compagnie du Quintette et joué dans différentes boîtes parisiennes, Garnet Clark dont la santé mentale laissait de plus en plus à désirer fut admis à l'hôpital Sainte-Anne en 1937. L'abus de boissons fortes et de choses encore plus violentes (sans parler de coups sur le crâne, assénés par la police lors d'une bagarre à Cannes) eurent raison de lui et précipitèrent un processus de régression du corps et de l'esprit, admirablement décrit par Gogol dans le Journal d'un Fou et décrit sous le nom de schizophrénie. Les docteurs Ferdière et Daumaison, aliénistes connus pour avoir publié des recueils de lettres dûs à des malades mentaux et pour s'être occupés d'artistes atteints de troubles graves (Camille Claudel et, peu après, Antonin Artaud), permirent à Garnet de jouer du piano autant qu'il le voulait. Il existe un acétate, enregistré fin 1937, donnant à entendre le musicien retourné mentalement au début de l'adolescence (le stade autistique). Habituellement, la régression se poursuit jusqu'au retour à la naissance, laquelle coïncide avec la mort du malade, le plus souvent dans la position du foetus. Garnet Clark mourut un an plus tard, dans la position foetale… Il n'avait que vingt-quatre ans mais n'avait plus d'âge. Django et les autres perdirent un partenaire de choix. Le jazz perdit, sans le savoir, l'un de ses Grands…
Daniel NEVERS
© FRÉMEAUX & ASSOCIÉS SA 1996
REMERCIEMENTS : Il va sans dire (et mieux encore en le disant) que ce quatrième volume n’existerait sans doute pas sans le concours indispensable de Alain ANTONIETTO, Jean-Christophe AVERTY, Olivier BRARD, Henri CHENUT, Dominique CRAVIC, Christian DANGLETERRE, Ivan DÉPUTIER, Iwan FRESART, Freddy HAEDERLI, Marcelle HERVÉ, Dany LALLEMAND, Jean-Claude LAVAL, Gérard ROIG, Jean-Jacques STAUB, et des regrettés Charles DELAUNAY, Gérard GAZÈRES, Didier ROUSSIN, Jean SABLON.
english notes
In August 1935 the Hot Club’s soloists, Stéphane the violinist and Django the guitarist, along with Louis Vola on the string bass and Arthur Briggs on the trumpet, first entered the Polydor studios in the 13th district of Paris. In fact, Briggs had already made several recordings at the same address a couple of years previously unlike the others who made their debut in the rather basic Ultraphone studios near Montparnasse in late 1934 (see volumes 2 and 3). Grappelli and Reinhardt often performed during this period at “Stage B” which was in the same vicinity, with Briggs, Alix Combelle and the drummer Georges Marion. Despite the modest size of these studios,the sale of their records was impressive enough to attract the relatively new and dynamic British firm Decca Ultraphone (founded in 1929), who had distributed some of the Quintet’s records before directly contacting the musicians via Polydor who represented them on the continent. As a matter of fact, Polydor already intended to record Arthur Briggs again, as he had already made some successful recordings for the company in 1927 during a long stay in Berlin when he conducted the “Savoy Syncops’ Orchestra” and was considered as a true star. Polydor was of German origin (created in 1924 by the Deutsche Grammophon Aktien Gesellschatt, which itself was an old subsidiary of the Companie Internationale du Gramophone), and the French branch employed certain staff from head-office,as did many of the international phonographical companies. Thus, those responsible for the recording were from Berlin and Hanover and consequently knew nothing of French musicians until Arthur, Django, Stéphane and Louis came along. The first imported recording technician was called König who stayed from 1929 to 1933 (the initials “BKP” appear on his labels), and two others followed him, including Rudolf “Rudy” Hamburger who arrived in August 1935 and used the signature “HPP” (The “H” corresponding to his name, and the “P”’s stood for “Polydor” and “Paris”). Charles Delaunay was the first to make reference to their session which he witnessed in the Polydor studios on the 22 August, and where four tracks were recorded (Tiger Rag, Sweet Georgia Brown, Who and There’ll Be Some Changes Made). All four tracks (1950 - 1952 HPP) were surprisingly rejected, probably due to the technician’s inexperience rather than the musicians’ inadequate interpretation. The quartet had no doubt been tested several days previously, however, as a one-sided test pressing with the reference “E135” has been found where they played Bright Eyes by Otto Motzan, as was eventually identified by Alain Antonietto. The original now belongs to a famous French collector who also owns the two rejected versions of Chinatown, My Chinatown (2010 HPP and 2037 HPP). All three numbers will hopefully be issued shortly in a new Polydor series!
What with the disastrous initial session and Chinatown refused twice over, their beginnings on the new label were somewhat doubtful. It would be unfair to blame the sound engineer for everything - Django and particularly Stéphane had a tendancy to get carried away, and the endings were ofter messy as a result. They finally gave up on Chinatown, but remained in an exotic spirit recording China Boy on the 21 October. This record was completed with St. Louis Blues which was the first to be brought out in the new Decca/Polydor series. Their version of the St. Louis Blues, originally composed by William Christopher Handy and which is one of the most frequently recorded pieces by all jazzmen, is a work of genius. Django’s introduction and long solo completed by Grappelli’s sheer skill, makes it comparable to Bessie Smith and Louis Armstrong’s version ten years beforehand (see “The Quintessence” collection on Satchmo by Frémeaux & Associés FA 210). Decca soon brought out this record in England and Australia, whereas they were under the Brunswick label in France and Germany. The recordings made by the singer Nitta (as was spelt on the labels) Rette who you can hear at the beginning of the present collection did, however, came out under Polydor. It was probably the disastrous session with Briggs that incited the company to try different combinations. Despite the good accompaniment, Nitta/Nina was no great star, unlike Django’s idol Billie Holiday, and the lyrics left much to be desired, which probably explains the rarity of her two Polydor records. According to Charles Delaunay, who was again present, the stubborn Rudy Hamburger, responsible for the recording, found the musicians impossible to work with. There certainly was a problem as Points Roses required four takes as did Un Instant d’Infini, which was exceedingly rare for Polydor. Only Mon Coeur Reste Près de Toi was accepted at once - they were maybe short of time! The first cut, Darling, Je Vous Aime Beaucoup (1967 HPP), which, according to the papers,was played by a quintet and not a trio, was sent off to the old scrap heap, to be consequently sung by Miss Rette accompanied by one piano which was accepted on this Polydor 524111. Thankfully, the Hot Club was called for when she made later recordings at the end of 1935 and early 1936. London requested that the Quintet came back for a second session on the 13 October, when they played Limehouse Blues and I Got Rhythm. The musicians were joined by André Pasdoc and Yvonne Louis, with Michel Warlop on the violin replacing “Baro” Ferret on the guitar and Vola on the accordion. Django is obviously present in Vivre pour Toi, sung by the small-time star, Pasdoc, but cannot be heard in the tango, Pourqoi, pourqoi? This fact has only recently been verified thanks to Dany Lallemand, as the record is of extreme rarity. Was Django annoyed by the Quintet’s further bad interpretation of Chinatown, My Chinatown recorded just before, or did he have something against tangos, or even against Pasdoc? You can hear Pourquoi, pourquoi? reissued for the first time in this collection so you can judge for yourself. Django is however present in Mirages, the French version of Chasing Shadows, sung by the fleeting and forgotten Yvonne Louis. However, Django disappeared yet again for Yvonne’s recording of Banlieue d’Amour (2041 HP) and Pasdoc’s Un Violon Dans la Nuit (2012 HPP). The label simply refers to The Vola orchestra as does that of a further recording on the 1st October, when Pasdoc and Yvonne were again present. This time, one really doubts whether our crazy gypsy friend was there. In his first discography on Django, Delaunay was also unsure of his presence in the tracks had had not heard, Vogue Mon Coeur (2060 HPP) and Des Peines d’Amour (2063 HPP) brought together on Polydor 512471. J’ai Laissé Mon Coeur (2061 HPP) and Ici l’On Pèche (2064 HPP) on Polydor 512470, Qui l’As Vu Naître? (2062 HPP) on Polydor 512469, Nitchevo (2065 HPP) on Polydor 512472 and Au Grand Large (2066 HPP) remain unissued. In all of these Vola Orchestra’s tracks a solitary pianist (possibly Emil Stern) can be detected, sometimes accompanied by a violinist, Grappelli no doubt. There is definitely no sound of a string bass or accordion, so Vola’s name is used in vain on the label. And it goes without saying that Django was nowhere in sight. His distinct style can be heard in Yvonne Louis’ version of Au Grand Large, recorded on the 12 March 1936. There is a possibility that he and his friends had also participated in the recording of five numbers with the mysterious André Tildy’s Orchestra earlier that same day (including Voulez-Vous Danser, Madame de Jean Tranchant, 2349 - 2353 HPP), but without checking Polydor records 512612, 512618 and 512619 we cannot be sure. If anyone could enlighten us on this point we would be grateful.
Django, his brother Joseph and Vola participated without a doubt in the session on the 17th April 1936 comprising six numbers and where they played alongside Alix Combelle, Maurice Cizeron and Alex Renard (who had never at that point recorded in his name) in Michel Warlop’s band. Warlop had previously made several interesting recordings, some of which are in Volumes 1 and 2 (Frémeaux FA301 and 302). His orchestra at that point was too large, whereas his true talent as a lyrical and tormented violinist flowed more freely with fewer numbers. He was far from the orderly Stéphane with his rigourously predictable temperament, and Django never seemed more at ease than in his company. Warlop himself came over for the first time in full glory. Their coalition was too powerful to last. It doesn’t seem possible that among the six cuts that one or the other, or both of them didn’t compose at least half of them, but all are signed Marceau van Hoorebeke, the musical director of “Jazz Pathé-Nathan” then “Jazz Polydor” that Alex Renard and Warlop had regularly played for. This claim to fame was probably in exchange for Warlop’s contract. The sale figures, however, were disappointing which may account for the extreme rarity of the records nowadays. Django disappeared from the Polydor studios for two years following this session - but nevertheless kept himself busy with EMJ and Pathé-Marconi. Even during his Polydor - Decca phase Django continued recording for other firms. It was in the Columbia studios on the 18th October 1935 that Django, Stéphane, Joseph, Vola and the pianist Alec Sintavinc met up with their friend, Jean Sablon. Sablon who had a slight head cold was not happy with the session which was composed of Cette Chanson Est Pour Vous, Anna Sosenko’s Darling, Je Vous Aime Beaucoup and Dernière Chanson (which, according to the papers was accompanied only by a piano), and demanded a replacement session at a later date. Luckily he kept the test pressing for quite a while. The new session took place on the 7th December, this time with Grappelli on the piano. They rerecorded Cette Chanson Est Pour Vous, but Darling, Je Vous Aime Beaucoup was replaced by Rendez-Vous Sous La Pluie due to the lively singing duo, Charles (Trenet) et Johnny (Hess) (see Volume 1 of “The Complete Trenet”, Frémeaux et Associés, FA 081). This was Django’s last session with Sablon. They remained on good terms but the “French troubadour”, as he was nicknamed, was very popular in North and South America and spent his time travelling. Before he left France for good to gain fame by his participation in variety programmes on the NBC network, he continued inviting his musical pals, including the renowned Mistinguett with whom he had played in the twenties, round to his place in Boulevard Malesherbe. On one particular evening, the 29th February as it happened, Mr and Mrs Reinhardt joined in the fun, but Django who often appeared shy and even seemed to lack confidence hardly spoke. His wife, Naguine was not talkative either but her laughter made up for it. To compensate their lack of dialogue, they played and sang on Sablon’s then modern recording instrument, “Soubitez”, a predecessor of the tape recorder.. Their rather unusual repertoire included Emile Spencer’s Jambe en Bois, which Dranem had previously recorded for Pathé before the First World War. The tune had been played on a barrel organ for publicity reasons outside a Parisian furniture shop called “Bonhomme Ambois”, and was then transformed by Igor Stravinsky in Pétrouchka (1911) thinking it was an old French folk song! Sablon also recorded Miss Otis Regrets and two versions of Blue Drag, which were more in the keeping of jazz. The last groove of the second version was closed leaving the final note to repeat endlessly like a farewell.
Another Jean stepped in however, this time Jean Tranchant, who, unlike Sablon, also wrote music and lyrics. Born in Paris in 1904 he did a variety of trades before being recognized as a song-writer. Talented in all forms of art, he received orders for his works from celebrities such as Charles Chaplin and Josephine Baker. His gifts extended to songs, firstly offered to women - Josephine of course, Lucienne Boyer, Germaine Lix, Marianne Oswald and Marlène Dietrich. His lyrics were often bitter and despairing, but were very modern for the time. When he finally went on the stage himself, he put the objectionable songs on one side, which were not in keeping with his physical appearance or pleasant voice, and concentrated on nicer ones, such as Ici l’On Pèche, no doubt his greatest success. His first stage performace was in the Salle Pleyel on the 16th June 1935 where he was accompanied by the Quintet of the Hot Club of France. Tranchant, like Sablon, was a keen jazz enthousiast and realized that Django’s quality was far superior to that of other musicians of that time. He also made sure that the Quintet accompanied his wife, Nane Cholet during her Ultraphone session in 1935. The Pleyel concert, according to Louis Vola, was not immensely successful, but did not stop Tranchant from requesting their collaboration for a session on the 14th January 1936. Django had an ingrained habit of arriving late, which is what happened no doubt on this particular day and why he can only be heard in the last number, the nostalgic Amour en Voyage. One month later, just after another triumph, this time in Barcelona with Benny Carter, they were invited to participate in a radio programme “Micro de la Redoute” on the Poste Parisien station. Fortunately they were not late for this date as the versions of Ici l’On Pèche and Baisers Prisonniers are probably better than those recorded previously. Three other songs were interpreted but Tranchant never commercialized them.
Tranchant and the gang got together again later in 1936 for another recording session, this time on a slightly more ironical note ... A quick word on an unusual session that the French Gramophone Company organized on the 23rd (and not the 25th) of November 1935, although it was not considered important at the time, judging by the sales. Django had already played with the American, Coleman Hawkins, but had never been the only white in a crowd consisting uniquely of coloured Americans. Well, the ‘crowd’ was in fact no larger than a quintet composed of June Cole (bass), George Johnson (clarinet), Bill Coleman (trumpet) and Garnet Clark (piano). Cole, who had previously belonged to McKinney’s Cotton Pickers and Fletcher Henderson, was then playing in Willie Lewis’ “Entertainers” which was Europe’s best black orchestra of that period. Coleman, with his warm and supple style, had been brought over from New York two months previously by Freddy Taylor. He had made recordings in the New York studios since 1929 with Luis Russel, Cecil Scott, Don Redman, Teddy Hill and above all Fats Waller, but was not at his best in his first French recording, apart from in Rosetta. Fortunately he made up for it after January 1936 when he started bringing out records in his own name. He had many other occasions to play with Django, and in this session he is also the vocalist in The Object of my Affection. Clark,who was roughly 21 years old at the time, was a fan of Earl Hines and Art Tatum and could have become an important fore-runner of modern piano music, as can be heard in I Got Rhythm (OLA 733-1). In the three cuts in this volume one can admire his remarkably modern accompaniment, even more contempory than that of Teddy Wilson in that he carefully balanced the use of both hands and the left one was not unduly predominant. In Star Dust, Rosetta and The Object of my Affection he manages to dominate the rhythm section thus producing a new dimension in the running of the orchestra and in the creation of swing. Ben Kragting, who examined in depth the life of this forgotten pianist wrote that his modernity came not from what he did but from what he didn’t do. He worked with Willie Lewis, accompanied Adelaïde Hall in a Swiss tour, participated in concerts given by the Quintet of the Hot Club and played in various Parisian night-clubs before being sent to hospital in 1937 with mental disorders. Alcohol abuse amongst other things (not to mention police blungeons during a fight in Cannes) led him to be schizophrenic, but was able to continue playing with the help of the doctors Ferdière and Daumaison who specialized in helping artists with serious disorders of this nature (notably Camille Claudel and Antonin Artaud). In a recording made at the end of 1937 Clark can be heard playing like a youth in early adolescence (the autistic stage). This regression usually continues until the moment of birth, which coincides with the patient’s death which is usually in the foetal position. Garnet Clark died a year later, in the foetal position. He was only twenty-four. Django and the others lost a first-class partner, and jazz lost, unknowingly, one of the big names...
Laure WRIGHT
© Frémeaux & Associés SA 1996
INTEGRALE DJANGO REINHARDT / THE COMPLETE DJANGO REINHARDT VOLUME 4 (1935-1936) “MAGIC STRINGS”
DISCOGRAPHIE / DISCOGRAPHY
Tous titres enregistrés à PARIS / All titles recorded in PARIS
DISQUE / DISC 1
1 POINTS ROSES (Wal Berg-J.Jac-B.Rolland) (Polydor 524108) 1968 3/4 HPP 2’48
2 UN INSTANT D’INFINI (Wal Berg-J.Jac-B.Rolland) (Polydor 524108) 1969 4/4 HPP 3’27
3 MON COEUR RESTE PRÈS DE TOI (E.Stern-M.Elloy-Clargeac-Lemarchand) (Polydor 524111) 1970 HPP 3’08
4 ST . LOUIS BLUES (W . C . Handy) (Decca F. 58 N24) 2009 HPP 3’27
5 LIMEHOUSE BLUES (P.Braham-Furber) (Decca F. 5780) 2035 HPP 3’08
6 I GOT RHYTHM (G.Gershwin) (Decca F. 5780) 2036 1/2 HPP 2’54
7 POURQUOI, POURQUOI ?.. (Emer-Jac) (Polydor 512469) 2038 HPP 2’54
8 VIVRE POUR TOI (Bixio-Davson) (Polydor 512467) 2039 HPP 3’14
9 MIRAGES (CHASING SHADOWS) (A.Silver-L.Palex-L.Hennevé) (Polydor 512468) 2040 HPP 2’55
10 CETTE CHANSON EST POUR VOUS (Ahlert-Young-Vantard-Konyn) (Columbia test) CL 5487-1 3’14
11 DARLING, JE VOUS AIME BEAUCOUP (A.Sosenko) (Columbia test) CL 5488-1 3’10
12 I’ VE FOUND A NEW BABY (S.Williams-J.Palmer) (Decca F. 5943) 2079 HPP 3’02
13 IT WAS SO BEAUTIFUL (H.Barris-A.Freed) (Decca F. 5943) 2080 1/2 HPP 2’49
14 CHINA BOY (Winfree-Boutelje) (Decca F. 5824) 2081 HPP 2’59
15 MOONGLOW (W.Hudson-E.DeLange-I.Mills) (Decca F. 5831) 2082 HPP 2’59
16 IT DON’T MEAN A THING (D.Ellington) (Decca F. 5831) 2083 HPP 3’01
17 ROSETTA (E.Hines-H.Woods) (Gramophone K-7618) OLA 730-1 2’38
18 STARDUST (H.Carmichael-M.Parish) (Gramophone K-7645) OLA 731-1 2’30
19 THE OBJECT OF MY AFFECTION (Poe-Grier-Tomlin) (Gramophone K-7618) OLA 732-1 2’44
Formations & dates d’enregistrement / Personnel & recording dates
1 à/to 3 NITTA RETTE et son trio “Hot” Nitta (ou / or Nina) RETTE (voc), acc. par / by Stéphane GRAPPELLI (vln) ; Emil STERN (p) ; Django REINHARDT (g) . 2 ou / or 6/09/1935 (Studio Polydor - 72-74, boulevard de la Gare, XIIIème arr. - Enregistreur/recorder : Rudolf “Rudy” HAMBURGER).
4 QUINTETTE DU HOT CLUB DE FRANCE, avec DJANGO REINHARDT et STÉPHANE GRAPPELLY Stéphane GRAPPELLI (vln) ; Django REINHARDT (g solo) ; Joseph REINHARDT, Pierre “Baro” FERRET (g) ; Louis VOLA (b) . 30/09/1935 (Studio Polydor - Enr. /Rec. : Rudy HAMBURGER).
5 & 6 STÉPHANE GRAPPELLY and his HOT FOUR (QUINTETTE DU HOT CLUB DE FRANCE) Formation comme pour 4 / Personnel as for 4. 13/10/1935 (Studio Polydor - Enr. /Rec. : Rudy HAMBURGER).
7 & 8 ANDRÉ PASDOC, accompagné par l’orchestre VOLA André PASDOC (voc), acc. par / by Stéphane GRAPPELLI, Michel WARLOP (vln) Django & Joseph REINHARDT (g) ; Louis VOLA (acc sur / on 7, b sur / on 8). Django ne joue probablement pas dans 7 / Django is probably not present on 7. 13/10/1935 (Studio Polydor - Enr. /Rec. : Rudy HAMBURGER).
9 YVONNE LOUIS, accompagnée par l’orchestre VOLA Yvonne LOUIS (voc), acc. par la même formation que pour 8 / acc. by the same personnel as for 8. 13/10/1935 (Studio Polydor - Enr. /Rec. : Rudy HAMBURGER).
10 & 11 JEAN SABLON : Jean SABLON (voc), acc. par / by Stéphane GRAPPELLI (vln) ; Alec SINIAVINE (p sur / on 11) ; Django REINHARDT (g solo) ; Joseph REINHARDT (g) ; Louis VOLA (b). 18/10/1935 (Studio Albert - 61, rue Albert, XIII ème arr. - Enr. /Rec. : Georges CAILLY).
12 à/to 16 STÉPHANE GRAPPELLY and his HOT FOUR / QUINTETTE DU HOT CLUB DE FRANCE Stéphane GRAPPELLI (vln) ; Django REINHARDT (g solo) ; Joseph REINHARDT, Pierre “Baro” FERRET (g) ; Antonio “Tony” ROVIRA (b). 21/10/1935 (Studio Polydor - Enr. /Rec. : Rudy HAMBURGER).
17 à/to 20 GARNET CLARK and his HOT CLUB’S FOUR Bill COLEMAN (tp, vo) ; George JOHNSON (as, cl) ; Garnet CLARK (p) ; Django REINHARDT (g) ; June COLE (b). 23/11/1935 (Studio Albert - Enr. /Rec. : Georges CAILLY).
DISQUE / DISC 2
1 CETTE CHANSON EST POUR VOUS (Alhert - Young-Vantard-Konyn) (Columbia DF-1847) CL 5487-3 3’04
2 RENDEZ-VOUS SOUS LA PLUIE (J.Hess-C.Trénet) (Columbia DF-1847) CL 5518-1 2’34
3 L’AMOUR EN VOYAGE (J.Tranchant) (Pathé PA-805) CPT 2428-1 3’13
4 LES BAISERS PRISONNIERS (J.Tranchant) (Micro Redoute) 2117 2’49
5 MON BATEAU EST SI PETIT (J.Tranchant) (Micro Redoute) 2118 2’11
6 QUAND IL EST TARD (J.Tranchant) (Micro Redoute) 2119 3’40
7 LE PIANO MÉCANIQUE (J.Tranchant) (Micro Redoute) 2120 2’41
8 ICI L’ON PÊCHE (J.Tranchant) (Micro Redoute) 2121 3’21
9 LA JAMBE EN BOIS (E.Spencer) (Acetate) Unnumbered 0’57
10 MISS OTIS REGRETS (C.Porter-L.Palex-L.Hennevé) / BLUE DRAG N°1 (F.Allen) (Acetate) Unnumbered 4’51
11 BLUE DRAG N°2 (F.Allen) (Acetate) Unnumbered 2’24
12 AU GRAND LARGE (Claret-Nac-François) (Polydor 512648) 2354 HPP 3’11
13 CLOUD CASTLES (M.van Hoorebeke) (Polydor 512736) 2422 HPP 3’10
14 MAGIC STRINGS (M.van Hoorebeke) (Polydor 512736) 2423 HPP 3’25
15 SWEET SERENADE (M.van Hoorebeke) (Polydor 512737) 2424 HPP 3’10
16 CRAZY STRINGS (M.van Hoorebeke) (Polyd +or 512737) 2425 HPP 3’22
17 NOVEL PETS (M.van Hoorebeke) (Polydor 512738) 2426 HPP 3’27
18 BUDDING DANCERS (M.van Hoorebeke) (Polydor 512738) 2427 1/2 HPP 2’38
Formations & dates d’enregistrement / Personnel & recording dates
1 & 2 JEAN SABLON, avec accompagnement d’orchestre Jean SABLON (voc), acc. par / by Stéphane GRAPPELLI (p) ; Django REINHARDT (g solo) ; Joseph REINHARDT (g) ; Louis VOLA (b). 7/12/1935 (Studio Albert - Enregistreur /Recorder : Georges CAILLY).
3 JEAN TRANCHANT, accompagné par Michel EMER et son orchestre Jean TRANCHANT (voc), acc. par /by Alex RENARD, ? Pierre ALLIER (tp) ; Maurice CIZERON, André EKYAN, Charles LISÉE, André LAMORY (cl & saxes) ; Stéphane GRAPPELLI, Michel WARLOP (vln) ; Michel EMER (p, dir) ; Django REINHARDT (g) ; Louis VOLA : (b) ; Non identifié/Unidentified (perc). 14/01/1936 (Studio Pathé - 79, avenue de la Grande Armée, XVII ème arr. - Enr. /Rec. : Eugène RAVENET).
4 à/to 8 PROGRAMME RADIOPHONIQUE DU “MICRO DE LA REDOUTE” Jean TRANCHANT (voc & piano), acc. par / by Stéphane GRAPPELLI (vln) & Django REINHARDT (g) ; Francie LENNE (présentation).Ca. février/February 1936.
9 à/to 11 JEAN SABLON ET SES AMIS (JEAN SABLON & HIS FRIENDS) Jean SABLON (voc, p, commentaires/speech) ; Django REINHARDT (g, rires, paroles éparsses/laughters, speech) ; Naguine REINHARDT (rires, paroles éparsses, chant à bouche fermée/laughters, speech, humming). 29/02/1936 (Domicile de Jean Sablon/Jean Sablon ‘s home, 168, boulevard Malesherbe, XVII ème arr. - Enregistrements d’amateur, effectués par J.S. lui-même sur appareil “Soubitez” / Amateur recordings made on a “Soubitez” machine by J.S. himself).
12 YVONNE LOUIS avec accompagnement d’orchestre Yvonne LOUIS (voc), acc. par / by Non identifié/Unidentified (cl) Stéphane GRAPPELLI, ? Sylvio SCHMIDT (vln) ; Michel EMER (p) ; Louis VOLA (acc) ; Django REINHARDT (g) ; Non Id./Unident. (perc). 12/03/1936 (Studio Polydor - Enr. /Rec. : Rudy HAMBURGER).
13 à/to 18 MICHEL WARLOP & son orchestre Alex RENARD (tp) ; Maurice CIZERON (as, fl, cl) ; Alix COMBELLE (ts) ; Michel WARLOP (vln, 1dr) ; Emil STERN (p) ; Django REINHARDT (g solo) ; Joseph REINHARDT (g) ; Louis VOLA (b). 17/04/1936 (Studio Polydor - Enr. /Rec. : Rudy HAMBURGER).
CD INTÉGRALE DJANGO REINHARDT “magic strings” 4 THE COMPLETE DJANGO REINHARDT (1935-1936) © Frémeaux & Associés (frémeaux, frémaux, frémau, frémaud, frémault, frémo, frémont, fermeaux, fremeaux, fremaux, fremau, fremaud, fremault, fremo, fremont, CD audio, 78 tours, disques anciens, CD à acheter, écouter des vieux enregistrements, albums, rééditions, anthologies ou intégrales sont disponibles sous forme de CD et par téléchargement.)