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1940 -1945
Ref.: FA5045
Artistic Direction : PIERRE GUERIN
Label : Frémeaux & Associés
Total duration of the pack : 2 hours 58 minutes
Nbre. CD : 3
- - PRIX DE LA PAROLE ENREGISTRÉE DE L’ACADÉMIE CHARLES CROS
1940 -1945
This 3-CD set is dedicated to the story of the Interior Resistance – the Resistance movement in occupied and defeated France. These three hours of testimonies (in French) edited under the direction of Pierre Guérin are completed with a 60-paged booklet written by Claude Dumont. This is a true moment of oral history, authentic work made by a tracker of sounds and words, assisting communication between generations - Magazine L'enseignant.
INTERPRETE PAR ARIANE ASCARIDE & FRANCOIS CLUZET
PARCOURS DE FRANCAIS LIBRES
TEMOIGNAGES ET ARCHIVES HISTORIQUES
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PisteTitleMain artistAutorDurationRegistered in
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1ENTRER EN RESISTANCEANISE POSTEL VINAYANISE POSTEL VINAY00:07:591990
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2AIDER LES ANGLAISANISE POSTEL VINAYANISE POSTEL VINAY00:05:571990
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3EN PRISONANISE POSTEL VINAYANISE POSTEL VINAY00:05:131990
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4SPECIALISTE DES FAUX PAPIERS ARRETE TORTURERAPHAEL ESRAILRAPHAEL ESRAIL00:09:481999
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5A LYON AGENT DE LIAISON FACE A BARBIELAZARE PYTKOWITZLAZARE PYTKOWITZ00:11:251991
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6A PARIS ARRETE PAR LA MILICELAZARE PYTKOWITZLAZARE PYTKOWITZ00:05:501991
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7L EVASION LA LIBERATIONLAZARE PYTKOWITZLAZARE PYTKOWITZ00:09:141991
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PisteTitleMain artistAutorDurationRegistered in
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1DU PACIFISME A LA RESISTANCEROGER DENJEANROGER DENJEAN00:09:331990
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2L ENGAGEMENT DANS UN RESEAUROGER DENJEANROGER DENJEAN00:06:261990
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3LES COMBATS DE LA LIBERATIONROGER DENJEANROGER DENJEAN00:09:591990
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4SOLDAT DE L ARMEE AMERICAINE PATCHROGER DENJEANROGER DENJEAN00:07:211990
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5JEUNE BOURGEOIS CATHOLIQUE DANS LA RESISTANCEPHILIPPE BAUCHARDPHILIPPE BAUCHARD00:11:341991
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6LA LIBERATION DE PARISPHILIPPE BAUCHARDPHILIPPE BAUCHARD00:06:551991
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7LES HORREURS DE LA GUERREROGER FERRETIROGER FERRETI00:05:541983
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PisteTitleMain artistAutorDurationRegistered in
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1POUR DEFENDRE LE DRAPEAU FRANCAISJOSEPH LA PICIRELLAJOSEPH LA PICIRELLA00:05:591999
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2TROIS MILLE HOMMES SUR LE VERCORSJOSEPH LA PICIRELLAJOSEPH LA PICIRELLA00:05:511999
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3DE L ATTAQUE ALLEMANDE A LA LIBERATION DE ROMANSJOSEPH LA PICIRELLAJOSEPH LA PICIRELLA00:06:361999
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4DES PETITS RESEAUX AUX COMMANDOS DE SABOTAGEHUBERT DANESINIHUBERT DANESINI00:07:192000
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5ORGANISATION ET OPERATIONS D UNE ARMEE SECRETEHUBERT DANESINIHUBERT DANESINI00:09:292000
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6LES FFI ET LA LIBERATION DE LA CHAMPAGNE SUDHUBERT DANESINIHUBERT DANESINI00:08:252000
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7LA M O IHENRI KRISCHERHENRI KRISCHER00:04:051988
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8UNE LUTTE IMPLACABLEHENRI KRISCHERHENRI KRISCHER00:09:261988
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9LA LIBERATION DE VILLEURBANNEHENRI KRISCHERHENRI KRISCHER00:08:231988
FA5045 Résistance
RÉSISTANCE INTÉRIEURE
1940-1945
PARCOURS DE RÉSISTANTS
Documents sonores recueillis par “Paroles Images et Sons” sous la direction de Pierre Guérin
La seconde guerre mondiale constitue la fracture métaphysique dans l’histoire de l’occident. La résistance est à la sublimation de l’individu ou au collectif d’individus ce que la shoah est à l’horreur humaine ou au crime contre l’humanité.
La résistance deviendra la valeur salvatrice et sacralisée des familles et du pays, au détriment parfois de la recherche scientifique de la vérité.
Depuis les années 50, des enseignants ont recueilli des témoignages en s’adressant aussi bien à des anonymes qu’à des acteurs incontournables.
Ces témoignages, morceaux d’histoires vécues constituent une mémoire orale dont le caractère humain lui confère un statut de document historique vivant.
Les auteurs et l’éditeur de cette publication n’ignorent pas qu’un témoignage ne peut être transformé en objet d’histoire qu’à la condition de le croiser avec d’autres informations et de le passer au crible de la critique.
Ces 3 heures de témoignages, montés sous la direction de Pierre Guérin accompagnés d’un livret de 56 pages rédigé par Claude Dumond et préfacé par Jean Mattéoli, (Président de la Fondation de la Résistance), constituent le premier ouvrage de témoignages sonores, sur la résistance intérieure mis à la disposition du public.
Patrick Frémeaux, l’éditeur.
“Si l’écho de leur voix faiblit, nous périrons”
Paul ELUARD
Préface de M. Jean MATTÉOLI
Juin 1940. J’avais vingt ans lorsque j’ai assisté à l’effondrement de notre Nation. Je ne pus supporter l’iniquité de l’occupation où les valeurs fondatrices de notre civilisation étaient systématiquement bafouées.
Pour nous, les résistants, cette situation était intolérable, et nous ne pouvions croire que cet état de fait était définitif.
Isolés au départ, toutes les humiliations répétées dont nous étions victimes ou témoins, nous décidèrent rapidement à agir de façon spontanée et instinctive.
Sans moyen, sans expérience, mais avec la force de notre conviction, nous avons décidé de relever le glaive brisé de notre armée.
Peu à peu, ce refus initial d’une poignée a trouvé un écho au sein de la population.
Les initiatives sporadiques qui parsemèrent le territoire se fédérèrent peu à peu, des contacts avec nos camarades qui avaient rejoint les Forces Françaises Libres nous rendirent plus forts.
Puis vient l’unification de ce vaste mouvement grâce à Jean Moulin, délégué du général de Gaulle, qui nous permit de forger l’instrument, qui participa à la Victoire aux côtés de nos alliés.
Bien sûr, les méandres de l’action clandestine étaient parsemés de difficultés et de dangers : arrestation, interrogatoire, emprisonnement, puis la déportation, ou le peloton d’exécution.
C’est cette épopée fondatrice de notre histoire nationale, accomplie par une cohorte de volontaires, qui, à l’appel du général de Gaulle, avait accepté tous ces risques au nom de l’intérêt général, que vous invite à découvrir ce premier album “La Résistance intérieure : témoignages et itinéraires de résistants”.
Cette succession de récits restera, en vérité, un très beau trait d’union entre notre génération, et les générations présentes et à venir qui retrouveront grâce à la force des témoignages les motivations qui nous ont conduits à refuser l’inacceptable, et à agir. Ainsi, pourront-ils être les dépositaires d’une partie de cette mémoire, et des valeurs qu’elle incarne.
Président de la Fondation de la Résistance
Présentation
Depuis les années cinquante, des enseignants, mais aussi des enfants et des adolescents «chasseurs de sons», ont recueilli des témoignages sur des sujets les plus divers en s’adressant aussi bien aux membres de leurs familles, à des voisins, qu’à des acteurs prestigieux de notre Histoire.
Une communication véritable s’est établie entre les générations, les jeunes n’ont pas reculé devant les questions «naïves» et personnelles, n’ont pas hésité à demander des précisions sur les points restés obscurs. Nombre de témoins ne pouvant résister à la curiosité de leurs interlocuteurs, se sont laissés entraîner, et ont souvent dévoilé des parts de vérité qui seraient restées tues face à un adulte. A l’émotion, se sont ajoutées quelques réalités inédites, indicibles jusque là.
Morceaux d’Histoire vécue, les séquences présentées ici ont été sélectionnées pour le regard particulier que les témoins portent sur des événements par ailleurs longuement décrits dans les livres traitant de la Seconde Guerre mondiale : jeune fille «entrée en résistance» dès 1940 et très tôt arrêtée, jeune étudiant israélite spécialiste de faux papiers tombé dans une souricière, enfant évadé du Vél d’hiv devenu agent de liaison et fait Compagnon de la libération à 16 ans,... tous, choisirent de lutter contre l’occupant, avec tous les risques que cela pouvait comporter. Certains poursuivirent le combat jusqu’à la victoire, d’autres, arrêtés, connurent emprisonnement, tortures et déportations. Tous, ont beaucoup souffert, et vu nombre de camarades tomber à leurs côtés.
Parmi les «mémoires», les «souvenirs», les interviews de journalistes, les matériaux des spécialistes de l’histoire orale, on peut accorder sans réserve à ces témoignages un réel statut de documents historiques. Mais, les auteurs de cette publication ne l’ignorent pas, l’histoire ne s’écrit pas en ne se fiant qu’aux témoins. Pour être transformés en objets d’histoire, les souvenirs sont bien sûr à croiser avec d’autres informations, issues d’autres documents, et passées au crible de la critique.
La Résistance en France
Rapide état des recherches
L’historiographie de la Résistance
Au lendemain de la Libération, les partis de la Résistance sont unis dans la reconstruction, et imposent l’idée d’une France majoritairement résistante, d’un pays qui a activement soutenu la Résistance intérieure et extérieure. Les collaborateurs et partisans du régime de Vichy sont systématiquement confondus. L’épuration est sensée les avoir éliminés.
La démission du Général de Gaulle et surtout les débuts de la «guerre froide» en 1947 entraînent une rupture complète entre :
- Gaullistes, qui accusent la IVème République de brader l’indépendance et la grandeur de la Patrie,
- Communistes, qui soutiennent inconditionnellement Moscou dans son conflit planétaire avec les Etats-Unis,
- Démocrates chrétiens, partisans de l’Alliance Atlantique qui acceptent l’hégémonie américaine dans tous les domaines pour se protéger du communisme.
Dès 1948, profitant de ces divisions et de la propagande anticommuniste, la droite vichyssoise commence à dénoncer les «crimes» de la Résistance, en particulier l’épuration, annonçant 100 000 victimes (10 fois plus qu’en réalité).
La question de l’amnistie des collaborateurs votée en 1951 et 1953, oppose à nouveau les Résistants de Droite et de Gauche. L’image de la Résistance s’en trouve brouillée dans l’opinion publique. Par exemple, les programmes scolaires l’ignorent complètement.
L’avènement de la Vème République et les présidences du général de Gaulle permettent de retrouver un consensus. Critiqué par une partie des Français pour sa politique, celui-ci n’est pas contesté dans son rôle de sauveur de la France en 1940 ; d’autant plus qu’il reconnaît le sacrifice de tous les partenaires de la Résistance y compris les communistes.
L’idée d’un peuple français majoritairement résistant contribue alors à légitimer le rôle de premier plan que la diplomatie gaulliste prétend jouer dans le monde.
Dans les années soixante-dix, deux événements, un livre de Robert Paxton La France de Vichy, et un film le Chagrin et la pitié remettent en cause la bonne conscience dans laquelle l’opinion s’est installée. L’historien anglais prouve, documents à l’appui, que l’attitude des Français à l’égard de Vichy, de la collaboration et de la Résistance, a évolué au cours de la guerre. Les témoignages recueillis dans le film, montrent que beaucoup de Français, pendant l’Occupation, ont eu pour préoccupation principale les difficultés d’approvisionnement, que beaucoup se sont tenus sciemment à l’écart des actions de la Résistance, qu’ils les redoutaient souvent plus qu’ils ne les admiraient.
En 1981, François Mitterrand se réclame encore d’un esprit de la Résistance à des fins politiques, mais, déjà, l’heure des historiens a sonné. Jusqu’alors peu nombreuses, les recherches rigoureuses, à caractère scientifique, se multiplient. Une génération d’historiens dégagée des mythes gaulliste et communiste, comme de la tendance à marginaliser les résistants dans une France coupable de collaboration ou d’attentisme, établit des faits jusque là contestés, et remet en cause quelques idées longtemps admises.
Pourtant, les polémiques ne cessent pas ; dans les années 90, les calomniateurs de la Résistance prennent le relais des négationnistes. Les uns ont essayé d’innocenter les nazis, les autres tentent maintenant de discréditer ceux qui ont lutté contre eux. Il s’agit de brouiller l’esprit des générations qui n’ont pas vécu la période, pour renvoyer dos à dos les criminels et ceux qui les ont combattus. Toutes les tendances politiques de la Résistance, des gaullistes aux communistes, sont visées tour à tour.
On a vu ainsi Jean Moulin accusé d’être un agent de l’étranger (à la solde de Staline, on reprend les arguments de Vichy et des nazis qui dénonçaient tous les résistants comme des agents du communisme international) ou les époux Aubrac mis en cause par un faux testament de Barbie.
Bien vite, les nombreux travaux publiés par la communauté des historiens montrent l’inanité des accusations portées contre la Résistance et les Résistants. La Résistance reste l’honneur de la France, l’honneur de l’homme. Tous les Français ne furent pas résistants, loin de là, les Résistants n’en apparaissent que plus courageux, plus admirables.
De nouveaux moyens, de nouvelles approches
Les sources
Contrairement a ce que pourrait laisser croire le caractère clandestin de la Résistance, les historiens disposent de nombreuses sources écrites directes : archives des mouvements de Résistance, journaux clandestins, lettres, mais aussi de sources indirectes : documents administratifs, judiciaires, policiers. L’accès aux documents officiels soumis pendant cinquante ans à des dérogations de l’autorité qui les détenait, est maintenant libre.
Les mémoires et témoignages continuent d’affluer, qu’il faut toujours recouper soigneusement. Ils constituent un gigantesque fonds dont l’exploitation peut encore beaucoup apporter.
Des recherches systématiques
Longtemps méfiante à l’égard des sujets trop sensibles, l’histoire universitaire ne s’est libérée de ses réticences que dans les années 80. Depuis, une partie du temps perdu a été rattrapé. Tous les grands mouvements de Résistance, les journaux, les principaux réseaux ont fait l’objet de thèses ou d’articles exhaustifs.
Mis en relation, ils permettent de nouvelles approches, de nouvelles interrogations, de nouvelles réponses à des questions posées depuis 1945.
Une relecture des événements
Qu’est-ce que résister ?
« Selon une première approche restrictive, la résistance recouvre la notion «d’action organisée», tant dans ses structures que dans ses formes de luttes. Est résistant tout ce qui a été institutionnellement édifié dans cette perspective : réseaux de renseignements militaires, mouvements, groupes armés, structures politiques et administratives d’un Etat clandestin. Est résistant tout acte engendré par de telles organisations, actions de propagande, grèves, manifestations, sabotages, attentats etc. Cette approche classique de la Résistance n’est pas entièrement satisfaisante. Comme on vient de le suggérer plus haut, la multiplication d’actes individuels d’opposition peut être l’expression d’une résistance manifeste de la société occupée. Quand, à travers un pays, des milliers de personnes acceptent, sans s’être donné le mot, de cacher des aviateurs rescapés, des résistants pourchassés, des Juifs recherchés, des réfractaires en cavale, n’est-ce pas une démonstration concrète de résistance spontanée, l’indicateur objectif d’une société civile en état de résistance ? Ceux qui ont ainsi donné asile ne sont pas connus comme des héros de la Résistance et n’ont pas nécessairement été affiliés à l’un de ces mouvements. Pourtant, ils font partie d’une résistance du quotidien, d’une résistance sans héroïsme, saluée par d’anciens acteurs, comme Lucie Aubrac ou Charles d’Aragon. Cette seconde approche de la résistance englobe la première. Fondée sur la notion de “réactivité sociale”, elle prend en compte plus largement la manière dont une société réagit contre une occupation.
Le fait est aujourd’hui bien admis : le résistant «institutionnel», pourrait-on dire, eut besoin de toutes sortes de complicités pour agir et survivre.»
Jacques Semelin «Qu’est-ce que résister?» Esprit Janvier 1994 p. 50-53
Les motivations des Résistants
Les premiers à «entrer en Résistance» ont réagi à une situation inacceptable, insupportable (voir le témoignage d’Anise Postel-Vinay), isolés ils doivent trouver des gens qui pensent comme eux, constituer des groupes et imaginer eux-mêmes les formes de lutte qui pourraient être les plus efficaces. On parle de résistance intentionnelle.
Pour les Résistants de la deuxième génération, pour ceux qui ont été «contactés» par des mouvements ou réseaux qui ont besoin d’effectifs et de compétences, il s’agirait d’une Résistance fonctionnelle.
En fait, les raisons qui conditionnent l’engagement apparaissent complexes, évoluent dans le temps et sont différentes suivant le milieu géographique et social dans lequel gravitent les individus.
A quels milieux appartenaient les Résistants ?
L’étude très précise des mouvements de résistance permet de s’interroger sur le rôle et la place de groupes sociaux longtemps négligés et noyés dans la masse, ou au contraire choyés et survalorisés pour des raisons politiques ou idéologiques.
Ainsi l’histoire des femmes et celle des étrangers dans la Résistance, ont révélé que leur nombre et leur importance avaient été longtemps sous-estimés. Quant à savoir s’il y a prédisposition à la résistance par le métier exercé, le terrain est seulement en voie de défrichement.
L’importance d’une chronologie fine
Phénomène dont la compréhension progresse, mais dont la complexité se renforce, la résistance a évolué en fonction d’un contexte fluctuant. L’idée simple qui lie ses progrès aux revers de l’armée allemande et aux exigences toujours plus grandes de l’occupant ne suffit plus à rendre compte d’une multitude de faits établis par la recherche actuelle. De nouvelles chronologies, plus fines, doivent être constituées pour tous les nouveaux champs de recherches, avant de pouvoir tenter d’établir de nouveaux modèles plus satisfaisants.
«Certains voudraient que la France ait été résistante ou collaboratrice, innocente ou coupable, et ces affirmations tranchées sont l’ultime recours de la polémique. Cette instrumentalisation de l’histoire permet de soutenir l’éloge ou le blâme, mais elle interdit de comprendre ou d’expliquer. La véritable histoire est plus épaisse et plus complexe, plus subtile.»
Antoine Prost, La Résistance une histoire sociale. Editions de l’Atelier p. 8.
CHRONOLOGIE
1940
MAI
10 - Attaque allemande à l’Ouest.
13 - L’armée allemande enfonce le front français dans les Ardennes.
JUIN
5 - Charles de Gaulle nommé sous-secrétaire d’Etat à la Guerre.
14 - Les Allemands entrent dans Paris.
16 - Démission du Président du Conseil Paul Reynaud, il est remplacé par Pétain.
17 - Pétain demande un armistice.
- Tentative de suicide de Jean Moulin à Chartres.
- A Brive, Edmond Michelet publie des tracts dénonçant la demande d’armistice.
18 - Appel du Général de Gaulle.
- A Rethondes, signature de la convention d’armistice par Keitel et le général Huntziger.
- Vieljeux, maire de La Rochelle, refuse d’amener le drapeau français.
- Ralliement à la France libre des hommes de l’ile de Sein.
- Reconnaissance des FFL par Churchill.
JUILLET
- Premiers tracts de Jean Texcier en zone Nord : «Conseils à l’occupé».
2 - Installation du gouvernement à Vichy.
3 - Attaque anglaise contre la flotte française à Mers el-Kébir.
4 - Rupture des relations diplomatiques franco-britanniques.
10 - Vote des pleins pouvoirs constituants à Pétain.
30 - «Francisation» de l’administration.
- Création des «Chantiers de jeunesse».
AOÛT
- Organisation des premiers réseaux de renseignements de la France Libre.
2 - Condamnation à mort par contumace du Général de Gaulle.
8 - Début de la bataille d’Angleterre.
26-28 - Ralliement à la France Libre du Cameroun et de l’AEF (Afrique Equatoriale Française).
SEPTEMBRE
23 - Echec des Gaullistes et des Anglais devant Dakar.
- Premières cartes de pain et de viande.
OCTOBRE
3 - Premier statut des Juifs édicté par Vichy.
13 - Rafles anti-communistes.
24 - Poignée de main Pétain-Hitler à Montoire.
27 - Création à Brazzaville par de Gaulle du Conseil de Défense de l’Empire.
30 - Pétain annonce la collaboration d’Etat.
NOVEMBRE
- Premier numéro de «Libération-Nord».
- Création du mouvement «Liberté» par des démocrates chrétiens.
- Premier numéro à Lyon de «France-Liberté».
11 - Manifestation sur la tombe du soldat inconnu à Paris d’étudiants et de lycéens, arrestations.
DÉCEMBRE
- Premier bulletin du réseau du Musée de l’Homme : «Résistance».
- Débuts à Paris de « l’OCM » (Organisation Civile et Militaire) et de «Ceux de la Libération».
1941
JANVIER
- Frenay passe dans la clandestinité pour diriger le «Mouvement de libération nationale».
FÉVRIER
- Arrestation de membres du réseau du Musée de l’Homme.
10 - Offensive de Leclerc contre les oasis de Koufra.
MARS
2 - Serment de Koufra.
- Création de la «Confrérie Notre-Dame» par Gilbert Renault (Rémy).
- Création du premier Comité d’action socialiste à Nîmes.
AVRIL
- Premiers numéros de « La voix du Nord ».
MAI
14 - Arrestation de Juifs étrangers à Paris.
15 - Création d’un «Front national de lutte pour l’indépendance de la France» par le PCF.
26 - Grève des mineurs du Nord et du Pas-de-Calais.
JUIN
2 - Second statut des Juifs.
8 - Les FFL et les Anglais prennent le contrôle de la Syrie.
22 - Opération Barbarossa : offensive allemande contre L’URSS.
JUILLET
- Premier numéro de « Libération-Sud ».
14 - Débuts de «Défense de la France».
26 - Assassinat de Max Dormoy à Montélimar.
AOÛT
14 - Création des cours spéciales de justice.
21 - Pierre Georges (colonel Fabien) abat l’aspirant allemand Moser au métro Barbès-Rochechouart.
22 - Ordonnance sur les otages.
29 - Exécution de d’Estienne d’Orves, Barlier et Doornik.
SEPTEMBRE
16 - Exécution de 10 otages à Paris.
24 - Constitution du «Comité national français» à Londres.
OCTOBRE
22 - Exécution de 98 otages dont 27 à Châteaubriant.
27 - Catroux proclame l’indépendance du Liban.
NOVEMBRE
- Création du mouvement «Combat».
- Premiers numéros de Combat, des Cahiers du Témoignage chrétien, de Franc-Tireur.
DÉCEMBRE
5 - Exécution de Gabriel Péri.
12 - Arrestation à Paris de 750 personnalités juives de nationalité française.
1942
JANVIER
2 - Parachutage de Jean Moulin dans les Alpilles.
17 - Création à Londres du «Bureau Central de Renseignement et d’Action Militaire».
FÉVRIER
- Leclerc prend le contrôle du Fezzan en Tripolitaine italienne.
- « Le silence de la mer » de Vercors aux Editions de Minuit.
- Création de « Ceux de la Résistance ».
MARS
- Mendès-France rejoint de Gaulle à Londres.
- Création des FTP (Francs Tireurs Partisans).
- Christian Pineau mandaté par la Résistance intérieure auprès de la France Libre à Londres.
AVRIL
- Installation de la Gestapo en zone occupée.
- Pierre Brossolette gagne Londres.
- Publication clandestine du poème de Paul Eluard «J’écris ton nom».
16 - Manifestation de lycéens à Paris à l’appel d’élèves du lycée Buffon.
MAI
- Sortie en zone Sud du premier numéro du «Populaire».
1er - Manifestations patriotiques dans des villes de la zone sud.
26 - Début de la résistance de Bir-Hakeim en Tripolitaine où sont retranchées les FFL.
JUIN
- Premier «Cahier de l’Organisation Civile et Militaire».
11 - Mission accomplie : évacuation de Bir-Hakeim.
JUILLET
14 - Manifestations patriotiques en particulier à Marseille.
- La France libre prend le nom de France combattante.
16-17 - Opération «Vent printanier» = Rafle du Vél’d’hiv par la police française.
23 - Rencontre De Gaulle-Eisenhower à Londres.
AOÛT
15 - Arrestation de 5000 Juifs étrangers dans la zone non occupée.
- Lettres de Mgr Saliège et de Mgr Théas contre les persécutions des Juifs.
21 - Echec de la tentative de débarquement allié à Dieppe.
SEPTEMBRE
- Mise en place du NAP (Noyautage des administrations publiques).
20 - Premier numéro des «Lettres françaises».
28 - Reconnaissance de la France combattante par l’URSS.
OCTOBRE
- Premier numéro de «Résistance».
- Discussions France Libre, Résistance intérieure à Londres entre De Gaulle, Passy, Frenay et Emmanuel d’Astier de la Vigerie.
22 - Conférence secrète entre le haut commandement américain et le général Giraud.
NOVEMBRE
- Installation des premiers maquis en zone Sud.
8-11 - Débarquement anglo-américain en Afrique du Nord.
- Occupation de la «zone libre».
11 - Sabordage de la flotte à Toulon.
27 - Comité de coordination de la Résistance en zone Sud.
DÉCEMBRE
24 - Assassinat de Darlan à Alger.
29 - Les aviateurs du groupe «Normandie» des FFL sont engagé aux côtés des Soviétiques.
1943
JANVIER
- Premiers maquis en zone Nord.
- Création des MUR (Mouvements Unis de Résistance en zone Sud).
13 - Jonction en Libye de la Division Leclerc et de la VIIIe Armée britannique.
26 - Grenier vient à Londres représenter le PCF et les FTP.
FÉVRIER
16 - Loi mobilisant les classes 1940-1941-1942 pour le STO.
21 - Jean Moulin chargé de présider le Conseil National de la Résistance qui comprend des représentants des partis politiques.
MARS
- Accord entre les organisations de Résistance de la zone Nord.
- «La rose et le réséda» poème de Louis Aragon.
15 - Lettre de soutien de Blum à De Gaulle au nom de la SFIO.
21 - Déclaration du cardinal Liénart : «Le STO n’est pas un devoir».
AVRIL
- Dissolution des Chantiers de Jeunesse.
- Blum, Daladier, Raynaud, Mandel, Gamelin livrés aux Allemands.
MAI
- Premier numéro du «Courrier français du Témoignage chrétien».
27 - Première réunion du CNR.
JUIN
3 - Création à Alger du CFLN (Comité Français de Libération Nationale) co-présidé sous la pression des anglo-américains, par De Gaulle et Giraud.
21 - Arrestation de Jean Moulin à Caluire.
JUILLET
8 - Mort de Jean Moulin.
SEPTEMBRE
- Georges Bidault, président du CNR (Conseil National de la Résistance).
- Publication du Chant des Partisans de Joseph Kessel et Maurice Druon dans les Cahiers de la Libération.
3 - Annonce de poursuites contre les ministres et hauts Fonctionnaires de Vichy.
9 - Mobilisation de la Résistance corse.
OCTOBRE
5 - Libération complète de la Corse.
NOVEMBRE
9 - Giraud écarté de la co-présidence du CFLN.
11 - Défilé des maquis à Oyonnax et manifestations dans d’autres villes de la zone Sud.
DÉCEMBRE
- Engagement des forces françaises en Italie.
23 - Création des FFI (Forces Françaises de l’Intérieur).
1944
JANVIER
20 - Création de cours martiales de la milice contre les Résistants.
30 - A Brazzaville, discours du Général de Gaulle sur l’avenir des colonies.
FÉVRIER
- Occupation du plateau de Glières par les maquisards.
1er - Création du COMIDAC (Direction politique des FFI).
3 - Arrestation de Pierre Brossolette.
21 - Exécution de Manouchian et de 21 autres combattants de la MOI (Affiche rouge).
MARS
15 - Programme militaire, politique et social du CNR.
26 - Prise du plateau des Glières en Haute Savoie par les Allemands et la milice.
AVRIL
4 - Grenier et Billoux (communistes) deviennent ministres dans le CFLN.
13 - Embarquement de la 2e DB pour l’Angleterre.
JUIN
2 - Le CFLN devient le GPRF (Gouvernement Provisoire de la République Française).
6 - Débarquement de Normandie : opération Overlord.
9 - Pendaisons de Tulle.
10 - Massacre d’Oradour-sur-Glane.
14 - Discours du général de Gaulle à Bayeux.
16-20 - Combats du Mont Mouchet en Auvergne.
28 - Exécution de Philippe Henriot (Editorialiste de la collaboration à Radio Paris).
JUILLET
13-23 - Attaques allemandes contre le maquis du Vercors.
29-31 - Bataille d’Avranches (Normandie).
AOÛT
15 - Débarquement de Provence.
19-25 - Insurrection et libération de Paris.
26 - Descente des Champs Elysées par le général de Gaulle.
31 - Le GPRF s’installe à Paris.
SEPTEMBRE
3 - Libération de Lille et de Lyon.
9 - De Gaulle forme un gouvernement «d’unanimité nationale», incluant des représentants des partis politiques et des mouvements de résistance.
12 - Première jonction d’unités de la 1re DFL et da la 2e DB.
15 - Ordonnance créant des cours spéciales de justice pour légaliser l’épuration.
20 - Libération de Brest.
23 - Décret incorporant les FFI dans l’armée régulière.
OCTOBRE
28 - Dissolution des milices patriotiques, désarmement des mouvements de Résistance.
NOVEMBRE
20 - Libération de Mulhouse.
23 - Libération de Strasbourg par la 2e DB du général Leclerc.
1945
JANVIER
2 - Eisenhower ordonne l’évacuation de Strasbourg par le 2e DB. Le général de Gaulle refuse. Les forces allemandes sont repoussées.
27 - Libération du camp d’Auschwitz par les Soviétiques.
FÉVRIER
2 - La 1re DFL au sein de la 1re Armée française, commandée par le Général de Lattre, appuyée par un corps américain participe après de durs combats à la libération de Colmar.
MARS
9 - En Indochine, les Japonais massacrent ou internent les garnisons françaises.
15 - La 1re DFL relève sur le front des Alpes une brigade américaine.
AVRIL
20 - La 1re DFL conquiert le massif du Mercantour et pénètre en Italie.
22 - La 1re armée française prend Stuttgart.
MAI
4 Un régiment FFL du Tchad, à la tête de la 2e DB, hisse le drapeau français à Berchtesgaden.
7 - Capitulation allemande sans condition à Reims.
8 - Capitulation allemande à Berlin.
CD 1
Anise Postel-Vinay
Enregistrement du 28 avril 1990
Pierre Guérin, Katy Hazan avec la participation d’élèves du Lycée Marcel Pagnol d’Athis-Mons
Etudiante en Allemand, d’une famille profondément chrétienne, républicaine et patriote, Anise Postel-Vinay a 18 ans en 1940. Accablée, humiliée, indignée, puis révoltée par la «voix chevrotante et geignarde» du Maréchal Pétain qui déclare que la France renonce à se battre jusqu’au bout», elle tente vainement de passer en Angleterre.
Le 11 novembre 1940, elle participe à la manifestation sur la tombe du Soldat inconnu. Entrée en Résistance, elle se met au service d’un réseau qui fait du renseignement militaire pour les Anglais.
De retour d’une mission au Havre, elle est arrêtée sur dénonciation, le 15 août 1942, en même temps que tous les autres membres de son groupe. Emprisonnée à la Santé, elle est très impressionnée par le courage et la haute tenue morale de militants communistes qui attendent d’être fusillés.
Transférée à Fresnes le 13 octobre 1942, puis au fort de Romainville, classée «nuit et brouillard», elle est déportée en Allemagne le 21 octobre 1943.
(Pour la suite du témoignage de Mme Postel-Vinay voir le coffret «La Déportation» aux Editions Frémeaux
Complément
C’est seulement à son retour de Ravensbruck qu’Anise Postel-Vinay a appris que le petit groupe d’antinazis auquel elle avait appartenu était bel et bien un réseau de l’Intelligence Service appelé «S.M.H Gloria» (S.M.H. initiales inversées de His Majestys Service !)
Tous les hommes du réseau sont morts à Mathausen à l’exception du père d’Anise Postel-Vinay sauvé par ses talents de médecin. L’abbé Allesh, prêtre luxembourgeois, vicaire à la Varenne (78), avait vendu le groupe à la Gestapo pour assurer l’entretien de ses maîtresses. En 1949 il a été retrouvé, jugé, condamné à mort et exécuté.
«Auguste» dont les paroles graves et chaleureuses ont impressionné «Mme Postel Vinay à la Prison de la Santé était Raymond Losserand ancien des Brigades internationales et membre du parti communiste.
Voir l’article en allemand de Mme Postel Vinay dans le n°3 des Dachauer Hefte de Novembre
1987
Raphaël Esrail
Enregistrement du 26 mai 1999
Pierre et Madeleine Guérin, Claude Dumond avec la participation d’élèves du Lycée Marcel Pagnol d’Athis-Mons
Né le 10 mai 1925 en Turquie d’un père commerçant qui avait fréquenté les cours de l’Alliance française, Raphaël Esrail est arrivé en France avec sa famille en 1927.
Éclaireur israélite de France à Lyon, il contribue à aider les réfugiés, de plus en plus nombreux, que le gouvernement de Vichy pourchasse et interne. «Je grandissais, je voyais ce qui se passait, et c’est ainsi que par le scoutisme je suis entré dans la Résistance..»
Élève de l’Ecole Centrale de Lyon à 18 ans, Raphaël Esrail devient un habile spécialiste des faux papiers, travaillant pour plusieurs réseaux de résistance.
Il est arrêté et torturé sauvagement par la Gestapo, les services de Klaus Barbie.
Interné à la prison militaire de Montluc, il admire le courage de jeunes résistants à la veille de leur exécution par les Allemands.
Conduit à Drancy, conscient de l’extrême danger couru par la population du camp, il est terrifié par les illusions que peuvent se faire certaines familles juives sur le sort qui les attend en Pologne.
(Pour la suite du témoignage de M. Raphaël Esrail voir le coffret «La Déportation»)
Complément
Soldats de la Grande Guerre et Résistants
Les combattants de la Grande Guerre ont risqué leur vie, beaucoup l’ont perdue, pour défendre leur patrie mais avaient-ils le choix ? Les travaux des historiens contemporains ont montré que la guerre est apparue comme une fatalité à laquelle on ne pouvait se soustraire. Une propagande omniprésente avait préparé l’ensemble du corps social à la mobilisation, un système répressif efficace semblait vouer à l’échec toutes les formes d’opposition au conflit. Les soldats de la Grande guerre furent respectueux de l’autorité.
Après la défaite de 1940, l’ordre établi, de nature autoritaire, exigeait lui aussi la discipline et la soumission. La propagande du régime qui se prétendait légitime incitait à renoncer à se battre puis à collaborer avec l’Allemagne, les difficultés matérielles favorisaient le repli sur soi.
Les Résistants ont risqué leur vie, beaucoup l’ont perdue pour défendre leur patrie et leurs idées, ils ont choisi de le faire contre l’ordre établi et sa propagande. Ils ont accepté la marginalité dans une société idéologiquement désemparée mais dominée par un pouvoir qui les discréditait et les pourchassait systématiquement.
Si les historiens contemporains relativisent l’influence du patriotisme dans l’acceptation de la guerre de 1914-1918, il semble qu’il soit la valeur décisive dans l’engagement des Résistants, combiné ou non à l’antifascisme (les étrangers qui luttent pour la France se disent redevables à son égard de ce qu’elle a fait pour eux). Un idéal justifie les sacrifices que tous sont prêts à consentir.
Résistants de la «première génération» ( celle qui a établi les contacts avec Londres et imaginé les formes de lutte) et Résistants de la «seconde génération» (celle des hommes et des femmes qui furent «contactés» par les mouvements où les réseaux) eurent une démarche volontaire et courageuse. Le peloton d’exécution menaçait ceux qui acceptaient de combattre et non ceux qui refusaient!
S’il est vrai que par leur fonction certains furent plus sollicités que d’autres, tous les cheminots n’ont pas été résistants, tous les paysans n’ont pas ravitaillé les maquis, tous les militaires de carrière n’ont pas mis leurs compétences aux services de la lutte contre l’occupant. Parmi les requis du STO, beaucoup sont partis en Allemagne, d’autres se sont cachés, d’autres enfin, ce ne sont pas les plus nombreux, ont combattu.
Pour survivre, le Résistant aurait du être comme un «poisson dans l’eau». Là encore jusqu’à la veille de la Libération, les comportements ont été divers. Il est certain que les revers de l’armée allemande ont contribué à assurer le concours d’un nombre grandissant de concitoyens. Il ne faut pourtant pas confondre les «Résistants du lendemain» avec la masse des hommes et des femmes qui ont pris de grands risques (et quelquefois les ont payés de leur vie), pour aider les Résistants sans jamais sortir de l’anonymat..
Entrer en Résistance fut un choix, évident pour certains, plus difficile pour les autres (il a même pu relever du hasard). On ne peut le confondre avec la mobilisation des années de la Grande Guerre à laquelle on ne pouvait échapper.
C. D.
Lazare Pytkowicz
Enregistrement du 3 décembre 1991
Pierre Guérin, Yvette Servin, Marie-Claire Roux, Claude Dumond avec la participation d’élèves du lycée Marcel Pagnol d’Athis-Mons
Persécutée en Pologne, menacée par les pogroms, la famille Pytkowicz est venue s’installer en France où Lazare naît le 29 février 1928.
Le 16 juillet 1942, des agents français de la circulation viennent arrêter parents et enfants.
Au Vél’ d’hiv où sont conduites toutes les victimes de la rafle, se retrouve une foule de gens de tous âges dont beaucoup de vieillards et enfants qu’on entasse dans des conditions très difficiles.
Pour pouvoir continuer à apporter des vivres à la prison où sont déjà détenus pour faits de résistance sa soeur Rosine et son frère Bernard, Lazare, 12 ans, décide de s’évader. Il y parvient en profitant d’une bousculade provoquée par des mères qui voulaient obtenir du lait pour leurs enfants.
Ni son père, ni sa mère, ni sa sœur Fanny ne sont revenus.
(Pour le début du témoignage de Lazare Pytkowicz voir le coffret «La Déportation»)
Les parents de son ami Jean Haut, chez lesquels il se réfugie, l’accueillent chaleureusement, puis l’envoient, sous la protection de Résistants, se mettre à l’abri à Lyon. Refusant de se laisser «mettre au vert», Lazare devient agent de liaison des MUR (Mouvements Unis de la Résistance).
Arrêté alors qu’il avait un contact avec la femme d’un gardien de prison, il échappe aux services de Klaus Barbie.
Éloigné de Lyon, il reprend ses activités à Paris. Pris par la milice, il est emprisonné à Paris, Lyon, Vichy avant d’être cédé à la Gestapo qui n’établit pas de relations avec sa première arrestation.
Le 14 juillet 1944, le convoi de prisonniers qui devait le conduire à Compiègne, et sans doute vers un camp de concentration, subit de nombreux retards et stoppe un moment à Paris, gare de Lyon. Lazare franchit le rideau de soldats allemands qui cernent le train et se noie dans la foule. Il rejoint la famille Haut.
Redevenu écolier, il est un jour appelé dans le bureau du directeur. Le général Joinville le fait Compagnon de la Libération. Il est le plus jeune d’entre eux.
Compléments
La traque de Klaus Barbie
A la fin de la guerre, Klaus Barbie, chef de la Gestapo de Lyon, prend la fuite, comme le font de nombreux nazis et plonge dans la clandestinité. Recherché par les autorités françaises, il bénéficie de la protection des services secrets américains qui l’aident à s’installer en Amérique du Sud.
Le tribunal militaire de Lyon le condamne à mort par contumace en 1952 et 1954.
Etabli à La Paz en Bolivie sous l’identité de Klaus Altmann, il se fait naturaliser et devient homme d’affaires, tout en jouant un rôle actif dans la police politique des dictatures militaires boliviennes.
En Juin 1971, le Parquet de Munich décide de classer l’affaire sous le prétexte qu’il est impossible de prouver que Barbie connaissait le sort de ceux qu’il faisait arrêter. Beate Klarsfeld, elle-même d’origine allemande, mobilise Juifs et Résistants contre ce déni de justice et retrouve les témoins décisifs qui permettent la réouverture de l’instruction. Alertée par un Allemand vivant à Lima, elle peut établir la véritable identité de Klaus Altmann, qui vient de s’établir au Pérou. Quand elle arrive à Lima, il s’enfuit à La Paz où elle fait campagne pour son extradition.
Serge Klarsfeld prend alors l’initiative d’une tentative d’enlèvement, avec Regis Debray et Gustavo Sanchez Salazar, ancien préfet bolivien en exil. L’opération échoue mais, neuf ans plus tard, les mêmes mènent à bien l’opération légale qui aboutit au retrait de la nationalité bolivienne à Barbie, puis à son expulsion vers les Antilles françaises où il est arrêté.
Source : www.izieu.alma.fr/francais/barbie.htm
Jeunes juifs étrangers dans la Résistance
Témoins et acteurs de cette période ont pu constater chez les jeunes Juifs une maturité très rapide, creusant un décalage entre leur âge biologique et leur âge intellectuel. Ils subissent, ces jeunes, ces «vieux enfants», au même titre que les adultes, la persécution nazie. Comment, dès lors, n’auraient-ils pas mûri et grandi plus vite que d’autres enfants, d’autres jeunes épargnés par cette épreuve singulière ?
À l’école communale, ces jeunes brillaient, en règle générale, parce qu’enfants d’immigrés.
De bons élèves, à qui on inculquait l’amour de la France, ses traditions républicaines et révolutionnaires.
Le processus de leur intégration était d’autant plus rapide, qu’ils se trouvaient favorisés par leur hâte fébrile, à en finir avec la condition d’immigrés. Ils sont devenus français soit à la naissance, soit par l’école avec l’éducation reçue. On admettra que ce travail acharné pour les études valait mieux qu’une demande d’accession à la nationalité française à l’âge de dix-huit ans comme certains le suggèrent à l’heure actuelle.
Bien que leur sort ne se distingue nullement de celui qui frappait toute la collectivité juive, les jeunes se regroupèrent pour se défendre, et résister au sein de structures spécifiquement jeunes.
C’était donc, avant-tout, parmi les jeunes des familles d’origine immigrée de la Capitale, que se sont recrutés les premiers résistants.»
Dossier d’aide documentaire pour le Concours National de la Résistance et de la Déportation 1997-1998
CD 2
ROGER DENJEAN
Enregistrement du 14 mars 1990
Pierre Guérin
Né en août 1912, profondément pacifiste, Roger Denjean a participé avant la guerre aux activités du groupe antifasciste de Gournay.
En 1940, après la défaite, il revient au village de Beauvoir en Lyons (Canton de Gournay-en-Bray en Seine maritime) où il est à la fois instituteur et secrétaire de mairie. Il tente de glaner des informations sur la réalité du régime de Vichy, doit ruser avec l’occupant qui fait appel à lui (en tant que secrétaire de Mairie) pour réquisitionner de la main-d’œuvre, voit les Allemands perquisitionner son domicile après une dénonciation.
En 1943, il passe d’actes de résistance isolés d’un petit groupe de copains antifascistes, à l’engagement dans un réseau. Récupération de matériel parachuté par les Anglais, transports d’armes pour les maquis, transmission de renseignements militaires, recrutement de nouveaux résistants, prise en charge de camarades qui avaient besoin de se cacher, il est sans cesse engagé dans des actions délicates, et réussit à échapper à la répression sans entrer dans la clandestinité, même pendant la période très agitée qui suit le débarquement du 6 juin 1944.
NB : Le Front National était une organisation de résistants à l’occupation allemande. Le nom et le signe ont été récupérés et détournés par un parti politique d’extrême droite.
Après la libération de la Normandie, officier spécialiste radio, il est mobilisé pour rejoindre des unités de la 2e DB qui doivent chasser les Allemands des «poches « de l’Atlantique. En fait, son groupe sera intégré dans la 1re armée américaine commandée par le général PATCH .
Il participe à des combats extrêmement meurtriers lors de l’attaque de la ligne Siegfried et du passage du Rhin. La poursuite des armées allemandes le conduit jusqu’à Nuremberg. Là son unité campe dans le célèbre stade où se tenaient les grandes fêtes nazies.
Fin avril 1945, les Français sont démobilisés. Partis à 72, ils ne sont plus que 32. Roger Denjean est «méconnaissable».
Complément
Les pacifistes dans la première moitié du XXe siècle
Comment éviter la guerre ? Comment la refuser ? Y a-t-il des alternatives non violentes face à ceux qui utilisent systématiquement la violence ?
Au début du XXe siècle, la Seconde Internationale socialiste refusait de laisser entraîner les prolétaires de tous les pays dans le piège d’affrontements qui détourneraient les ouvriers du seul combat légitime : la Révolution. De congrès en congrès ses membres avaient tenté d’imaginer une réponse (la grève générale) à la déferlante nationaliste qui ne manquerait pas d’accompagner une mobilisation.
Las, les pacifistes se sont en août 1914 ralliés à la guerre, et on ne peut croire que Jean Jaurès vivant aurait changé le cours de l’Histoire.
Les minorités pacifistes qui se sont péniblement reconstituées, à partir de 1916, n’ont pas pu diminuer d’un seul jour la durée du conflit.
L’étendue du massacre, son horreur, ont déclenché après l’armistice une immense vague pacifiste. «Plus jamais cela», «guerre à la guerre» se sont écriés les anciens combattants et leurs enfants. Une haine farouche de la guerre s’installa dans toutes les couches de la société, à gauche comme à droite les hommes politiques durent composer avec elle. Mais, il faut rappeler que les Français, vainqueurs (mais à quel prix), souhaitaient tirer profit de la victoire et ne concevaient guère que pour sauvegarder la paix, il aurait fallu offrir aux Allemands une paix équitable.
Dans les années trente, les pacifistes furent confrontés à des épreuves de vérité de plus en plus redoutables. Que décider face aux coups de force d’Hitler ? Devait-on laisser l’Allemagne se donner les moyens de provoquer une nouvelle guerre ? Puis devait-on défendre la paix quitte à laisser Hitler étendre son système nazi à tout l’est de l’Europe ?
Au temps des accords de Munich, les pacifistes pouvaient encore se contenter de motions de Congrès, d’articles de journaux, de déclarations péremptoires. Avec la défaite et l’occupation, les spéculations intellectuelles ne furent plus de mises. Impossible de concevoir une réponse non violente à la violence nazie, l’heure était aux actes.
Une fraction non négligeable des pacifistes, se rallia au régime de Vichy (certains furent même entraînés dans la voie de la collaboration), d’autres entrèrent en Résistance et s’illustrèrent dans la lutte armée contre l’occupant, enfin beaucoup de tenants du «pacifisme intégral», au nom de leur idéal, observèrent une neutralité pour le moins ambiguë.
Sur le sujet voir «La mêlée des pacifistes «de Jean-Pierre Biondi - Edition Maisoneuve et Larose 2000
Philippe Bauchard
Enregistrement du 7 avril 1991
Pierre Guérin, Claude Dumond avec la participation d’élèves du Lycée Marcel Pagnol d’Athis-Mons
D’une famille bourgeoise de Touraine, élève de Jésuites qui invitaient à douter de Pétain, Philippe Bauchard entre dans le mouvement Défense de la France en 1943 à 17 ans. Les groupes avec lesquels il travaille, fabriquent des faux papiers et diffusent des journaux clandestins, en particulier les «Cahiers du Témoignage chrétien».
Intellectuel, il se sent plus utile dans ces tâches que les armes à la main mais les menaces d’arrestation l’oblige à rejoindre un maquis. Au moment du débarquement, il participe au harcèlement des troupes allemandes qui se dirigent vers la Normandie.
Replié sur la banlieue quand la situation devient trop dangereuse, il prend part au déclenchement de l’insurrection parisienne et se fait capturer par l’ennemi. Pendant la courte trêve négociée entre Von Choltiz et Chaban Delmas il est échangé contre des auxiliaires de l’armée allemande prisonnières des FFI. Il reprend aussitôt le combat et vit les inoubliables scènes de liesse populaire qui marquent la libération de Paris.
Compléments
FRANCE PRENDS GARDE DE PERDRE TON ÂME
“ Un peuple entier est en train de perdre son âme ”, c’est ainsi qu’un prélat allemand caractérisait la situation de son pays au moment où la marée nazie commençait de le submerger.
Il y a un an, la France était à son tour submergée et elle perdait la liberté. Non seulement la liberté politique, à laquelle elle devait renoncer en raison de sa défaite. Mais aussi sa liberté spirituelle quelle entendait cependant sauvegarder par un armistice conclu dans l’honneur. C’était mal connaître son adversaire, qui n’est plus l’Allemagne impériale de 1914, mais l’Allemagne hitlérienne. A celle-ci, il ne suffit plus d’asservir le corps des nations, il lui faut également domestiquer leur âme, leur faire renier leurs raisons de vivre pour être plus assurée de leur soumission. Depuis un an, à côté du travail politique, toute une action souterraine proprement spirituelle s’est déployée, qui tend à nous faire renoncer à ces valeurs chrétiennes, patrimoine commun, par-delà toutes les divisions de surface, de nos différentes familles spirituelles. De cette action, le but dernier est l’asservissement de l’âme même de la France.
Ces pages entendent se borner strictement à cet aspect spirituel de la situation présente, mais elles voudraient ouvrir les yeux de tous les Français soucieux encore des valeurs humaines et chrétiennes :
I. - Sur le caractère foncièrement anti-chrétien de la mystique qui inspire le nazisme.
II. - Sur les procédés sournois de pénétration et de persécution employés par l’esprit hitlérien.
III. - Sur leur application en France et les résultats déjà obtenus...
Témoignage Chrétien : Cahier n°1 novembre 1941 p.1
Roger Ferreti
Enregistrement du 7 mars 1983
Daniel Carré avec la participation des élèves de l’école de Mézilles (89)
Dès juin 1940, Roger Ferreti cache des armes et des munitions abandonnées par des soldats de l’armée française en déroute, en se disant que «cela pourra servir». A partir de 1943, maquisard, il participe à des coups de main contre l’ennemi. Il rappelle à ses jeunes interlocuteurs que la Résistance, ce sont aussi, et surtout, les horreurs de la guerre : la nécessité de tuer, la peur, la mort de camarades torturés et atrocement mutilés par l’ennemi, la vengeance.
Complément
Roger Ferretti est entré dans la Résistance par l’intermédiaire de Lucien Gaubert, un habitant de Mézilles (petit village de la Puisaye, à 35 km d’Auxerre, dans l’Yonne) avec qui en 1940, il avait récupéré et caché du matériel (side-car et mousquetons MAS 36) abandonné par l’armée française.
Convoqué pour le STO en 43, il s’est caché, allant de ferme en ferme, jusqu’au jour où Lucien Gaubert a repris contact avec lui. Avec quatre compagnons, il a assuré alors le ravitaillement d’un groupe de résistants installé dans les bois de Villiers-Saint-Benoît.
Début 44, il a rejoint ce groupe affilié au mouvement «Libération Nord». Positionné à l’Etang neuf, près de Joigny, ils sont alors 250 répartis en groupes de 50. Sa fonction : le ravitaillement.
En août 1944, il a participé à la libération de la ville de Joigny et en novembre est entré dans le premier régiment des volontaires de l’Yonne qui fut rattaché à la Première Armée française.
Roger Ferretti fut démobilisé en novembre 1945.
CD 3
Joseph La Picirella
Enregistrement du 25 juin 1999
Lucien Buisson, Pierre et Madeleine Guérin
Né le 19 mai 1924 à Oullins (Rhône), Joseph La Picirella avait 16 ans et une solide formation primaire et sportive, lorsque se produisit la catastrophe de 1940. Après avoir milité dans les rangs des Compagnons de France, il s’engage à 18 ans dans l’armée d’armistice au 405e régiment d’artillerie. Il n’y reste que six semaines, l’occupation de la zone libre par la Wehrmacht le chasse du fort de St-Genis Laval et le renvoie dans ses foyers. Un mois plus tard, son frère cadet, 17 ans, est arrêté par les Allemands, interné à Montluc, puis transféré en Allemagne. Mais Joseph La Picirella a conservé le contact avec son chef, le Capitaine Fould, officier patriote. Malgré les reproches de sa mère, en janvier 1944, il rejoint le Capitaine Geyer, récemment promu chef militaire du Vercors, qui s’efforce de reconstituer le 11e Régiment de Cuirassiers.
Joseph La Picirella découvre la vie du maquis: tours de garde, corvées de ravitaillement ou de cuisine, instruction, classe à pied, maniement d’armes, exercices en campagne, manœuvres de guérilla, récupération de parachutages, et aussi les alertes, fausses ou vraies, et les coups de main. Il prend part au siège d’un cantonnement de gardes mobiles, à une tentative de faire déserter des Russes enrôlés dans la Wehrmacht, à l’incroyable expédition du Capitaine Georges Jouneau sur Lyon pour enlever 53 tirailleurs africains prisonniers à la Doua, à l’embuscade du 10 juillet au col de Lus-la-Croix Haute où il est légèrement blessé, à la contre-attaque sur Vassieux les 22-23 juillet.
Après le décrochage, c’est le regroupement en forêt de Lente, les patrouilles meurtrières, et enfin la prise de Romans, le 22 août où il se distingue à l’attaque d’un blindé.
Après la Libération, engagé volontaire pour la durée de la guerre, il combat dans les Vosges et en Alsace avec la 1re Division Française Libre.
Joseph La Picirella a publié plusieurs ouvrages dont : «Le martyre de Vassieux en Vercors» et «Témoignages sur le Vercors». Il est le fondateur du «Musée de la Résistance du Vercors»
Complément
En février 1989, Joseph La Picirella s’est rendu en Allemagne afin d’échanger des informations avec des soldats qui ont participé à l’attaque aéroportée contre Vassieux.
Une rencontre courtoise a eu lieu dans une auberge d’Offenburg, «pleine à craquer», en présence d’interprètes, d’un médecin et de la télévision… mais au dernier moment des anciens combattants allemands ont refusé l’enregistrement des divers témoignages.
Hommage rendu par le général Koenig, ancien chef des F.F.I. aux combattants du Vercors : «Il est évident que tout acte de Résistance aura été utile et louable en soi. Mais je ne peux oublier que, en juin 1944, c’est-à-dire deux mois après mon arrivée à Londres, les exploits des combattants du Vercors furent d’une telle qualité qu’ils donnèrent aux Chefs Alliés confiance non plus seulement dans l’existence d’une Résistance Française mais encore dans la valeur militaire et dans les possibilités d’exploitation militaire des troupes de cette Résistance.
Les combats du Vercors en dehors de toute autre considération sur la valeur et l’héroïsme des combattants FFI qui y prirent part, constituent donc, - à mon avis, - un tournant décisif dans l’histoire de la Résistance. N’oublions pas qu’à l’époque, c’est-à-dire à la veille des offensives qui, par la Bretagne et la Normandie, allaient porter les Armées alliées, d’une poussée irrésistible, sur le Rhin de Hollande et sur nos Vosges, bien des chefs alliés hésitaient encore quant à l’importance du crédit qu’il fallait accorder aux F.F.I..
Les événements se précipitèrent par la suite. Les leçons des combats du Vercors n’eurent donc pas le temps matériel de porter leurs fruits, en particulier en ce qui concerne l’armement des F.F.I. Ceci n’enlève aucune valeur à mon argumentation, et vous permettra peut-être de mesurer encore mieux les services que, sur un plan plus vaste et plus élevé, vous avez rendu à la France en vous battant comme vous l’avez fait les 13, 14 et 24 juin 1944 .
Cité dans «Témoignages sur le Vercors» de Joseph La Picirella 1995 p.462.
Hubert DANESINI
Enregistrement du 21 juin 2000
Madeleine et Pierre Guérin, Céline Huot, Lucien Lagny .
Né le 7 Mai 1916, Hubert Danésini est de cette génération de jeunes Français qui, en 1937, ont été convoqués pour deux ans de service militaire et qui ont passé jusqu’à 8 ans de leur vie hors de leur famille.
Le 10 Mai 1940, il est envoyé en Belgique pour secourir l’armée Belge. Battant en retraite, encerclé à Dunkerque, son groupe réussit à s’embarquer sur un destroyer anglais. Après un bref séjour en Angleterre, il est débarqué à Brest et dans une unité reconstituée en hâte, expédié en Touraine où il est fait prisonnier le 28 juin 1940.
Grâce à un ami pharmacien qui, dans un colis, avait glissé des «médicaments capables de le rendre réellement malade», Hubert Danésini réussit en novembre 1942 à obtenir sa libération et retrouve sa famille à Troyes.
Commence alors une vie de Résistant.
Entré dans la police, il joue double jeu, donne des informations à la Résistance et effectue des sabotages mais il lui faut bientôt passer dans la clandestinité. Déjà spécialiste du renseignement, il entre dans l’Etat major du commandant Alagiraude (Montcalm), dont la mission est d’abord de constituer «l’Armée secrète» de l’Aube puis de coordonner l’action, dans le cadre des FFI (Forces Françaises de l’Intérieur), les différentes organisations résistantes, dispersées dans le département.
Hubert Danésini, «responsable combattant « comme il se nomme ( en fait, Capitaine ) est un témoin privilégié de la vie et des combats du maquis :
- choix des sites de vie, d’action et de replis,
- problèmes de ravitaillement des hommes (jusqu’à 1087 résistants à nourrir et à équiper au maquis Mussy-Grancey de l’Aube, site de regroupement « Armée Secrète»)
- actions de harcèlement des troupes d’occupation et de la Gestapo.
- sabotages divers, quasi-journaliers après le débarquement du 6 juin en Normandie
- attaque du maquis, début août, par plus de 3000 soldats Allemands solidement armés. (L’exploitation des erreurs de tactique des ennemis permet de sauver hommes et matériel qui, 15 jours plus tard, aideront les blindés de Patton à libérer totalement Troyes.)
- crimes de guerre allemands tel le massacre de Buchères près Troyes (68 victimes)
Le 12 septembre en Champagne sud se produit la rencontre quasi fortuite entre des chars de la 2ème DB, débarqués en Normandie, et des blindés de la Première Armée française, débarqués en Provence.
Pour Hubert Danésini, la lutte n’est pas terminée. Avec sa compagnie du II/131° R.I. il participe à la Libération des poches de l’Atlantique encore occupées en 1945: (La Rochelle, Royan, Oléron).
Complément
Questions de vocabulaire
- une section est une unité d’une trentaine de combattants
- une compagnie se compose en général de 4 sections soit de 120 à 140 combattants
- un bataillon se compose en général de 4 compagnies plus une compagnie «engins et services»«soit de 600 à 720 combattants.
- les actions d’une «section franche» ou d’une «compagnie franche» ne sont pas limitées à un secteur précis et peuvent être très diverses. Elles sont placées sous l’autorité directe de l’Etat-major.
Parcours de tirailleurs algériens
Des dizaines de prisonniers de guerre des troupes coloniales de l’armée française travaillaient dans le camp de Mailly, vaste espace situé au nord du département de l’Aube. Plus de 4000 soldats allemands et un matériel militaire considérable y étaient regroupés.
Dans la nuit du 3 au 4 mai 1944 l’aviation anglaise mena, pendant une heure, un bombardement colossal du camp. Environ un millier d’Allemands périrent mais aussi 29 habitants des villages voisins et 41 Algériens ; une cinquantaine de bombardiers anglais furent abattus.
La Résistance du secteur aida la dizaine de survivants algériens à s’enfuir et à rejoindre le maquis Mussy-Grancey, qui accueillit aussi une quinzaine de prisonniers Russes.
Crimes de guerre
Les fusillés de Creney :
22 août 1944. Les alliés avancent vers l’est.
La Gestapo de Troyes décide d’assassiner les prisonniers politiques incarcérés dans la prison Hennequin.
Un premier convoi est expédié vers les carrières de Creney, près de Troyes. Les 49 hommes sont fusillés.
Le second convoi ne partira pas. Les habitants du quartier de la prison simulent un incendie, font ouvrir les portes et les détenus restants peuvent s’échapper.
Le massacre de Buchères
24 aout 1944, une unité FFI occupe le village de Buchères, près de Troyes, depuis la veille au soir. Elle a reçu l’ordre de couper la route nationale 71 aux armées allemandes voulant se diriger vers le Sud-Est.
Vers 9 h du matin, elle décime les soldats d’un camion et d’un side-car. Des renforts de SS arrivent et c’est une violente bataille de plus d’une heure avec les FFI qui sont dans l’obligation de se replier.
Vers 11 heures, plus de 300 SS avancent et, au fur et à mesure de leur progression massacrent les habitants du village et brûlent les maisons.
Madame Mauraux racontera plus tard : « Avec mon mari, nous étions dissimulés dans un massif de haricots à rames. C’est de là que nous avons tout vu et surtout entendu. C’était affreux. Les Allemands marchaient autour de nous, mitraillette au poing. Ils ne cessaient de hurler, ils écumaient, on aurait des hommes drogués... Et ces pauvres gens qui hurlaient !.»
Vers 12 h 30, l’intervention d’un ancien officier de l’armée française auprès du commandant allemand mit fin au massacre, et sauva sans doute la vie des habitants encore réfugiés dans des tranchées ou dans leur maison.
68 personnes avaient été tuées: 5 personnes de plus de 70 ans, 18 hommes, 35 femmes, 10 enfants de moins de 10 ans dont des bébés de 18 mois, 11 mois et 6 mois... On frémit devant l’assassinat dans les bras de sa mère du petit Jacky Foissier, âgé de 20 mois avant que passent à leur tour sa soeur Ginette, 11 ans, et sa mère agée de 35 ans... 16 personnes ont été blessées.
Extrait du livre de André BEURY
« De la Résistance à la Libération ».
(L’Est-Eclair 4e trimestre 1984)
Les victimes des combats pour la Libération dans l’Aube
Maquis Mussy-Crancey
121 tués dont 51 lors de l’attaque du maquis le 2 juillet 1944
Département de l’Aube
499 déportés dont 292 pour faits de Résistance
250 maquisards morts au combat
80 fusillés par les Allemands
230 civils tués.
Un événement historique :
Le 12 septembre 1944, à Nod-sur-Seine : Jonction de la 2e DB, débarquée en Normandie et de la 1re Armée française, débarquée en Provence.
« Le 8 septembre nous quittons un Paris libéré et le 10 nous sommes à Cunfin, un village aubois. Après l’exubérance parisienne, nous apprécions le calme et la douceur d’une France villageoise libérée.. Le 12 nous rejoignons Châtillon-sur-Seine qui vient d’être libéré et vers 15 h 30 ma radio grésille. Je décroche le micro et un message suit aussitôt:
- Disposition de combat : Rencontre avec ennemi possible, poussez reconnaissance au-delà de Chatillon-sur-Seine , vers Chamesson route de Dijon ..
Route de Dijon ? mais .. nous avons entendu l’autre radio, celle des pékins du pays, annoncer que la Première Armée Française avait libéré la capitale de la Bourgogne..
Une incroyable possibilité jaillit en moi et s’installe dans mon esprit - La division LECLERC rencontre l’armée De LATTRE... un magnifique symbole..
Je lance l’idée à mes gars sur les Ondes, situe le défi, mène le jeu, introduit la compétition. Qui fera la jonction, là.. à notre portée?
Les équipages s’excitent, ils se lancent à un train fou sur la route Châtillon-Saint-Marc. Gorillon suit le char de tête... trop lent ! Bru qui connaît l’enjeu, me jette un clin d’oeil. Coup de tête à gauche... compris ; j’approuve d’un sourire. Il double, se rabat, bouffe du kilomètre. Le chef de char distancé n’est pas content, il roule des yeux furibonds, il accélère... en vain. Gorillon prend du champ. Un réflexe de prudence me fait tempérer un peu mon impétueux conducteur. Je le fais ralentir dans les virages et observer la ligne droite, avant de remettre les gaz.
Justement, à deux cents mètres, voilà du nouveau. Venant vers nous, deux cyclistes, un homme et une femme...
- «Stop: Pied-à terre!».
Le couple est ahuri. La jeep n’a rien d’Allemand… Alors, des Américains qui parlent français ? Stupéfaction, explosion de joie. Le premier char rejoint dans un tintamarre de chenilles et de moteur. Son nom, «Lunéville» se détache en lettres blanches sur son flanc... Ce sont bien des chars français.
Mais pourquoi arrivent-ils du nord, alors qu’ici tout le monde les attend venant du sud... de Dijon? J’explique à Gaston Merle et à sa femme Louise qui nous sommes et ce que nous avons fait. Ils retrouvent leur souffle et me renseignent à leur tour :
- « Nous tenons le bureau de tabac de Nod-sur-Seine et nous allons à Châtillon pour renouveler notre stock... rencontrer des chars français... c’est pas croyable!»
- « En tout cas», dit Louise Merle «Nod est à 4 kilomètres, pas un seul Allemand là-bas »
- « Merci du tuyau, nous filons sur Nod... à bientôt »...
Gorillon plus que jamais en tête arrive dans le village. A la sortie […] surgit une colonne de scout-cars. Un capitaine vient vers moi :
- « Guérard, 1er régiment de Fusiliers marins, 1re Division Française Libre
- Gaudet, 12e régiment de cuirassiers, 2e D.B.»
Extraits du carnet de route du capitaine Gaudet de la 2e DB, publiés dans «Les cahiers du Châtillonais», n° 118, (communiqué par Michel Diey)
Henri Krischer
Enregistrement du 3 mai 1988
André Baur et les élèves du collège de Thionville
Né en 1920 dans une famille juive polonaise venue s’installer à Nancy alors qu’il avait deux ans, Henri Krischer gagne Lyon pour échapper aux rafles en 1942. Membre du parti communiste il rejoint les FTP. M.O.I. et participe à une multitude d’actions contre l’armée allemande, les industries au service de l’occupant, les moyens de transport utilisés à des fins militaires. La très grande rigueur des consignes imposées par ses chefs le maintient dans un isolement quasi-total pendant toute la période.
En 1944, il devient un des principaux chefs de l’insurrection de Villeurbanne.
50 ans plus tard, très fier de son engagement pour le pays qui l’a adopté, pour la patrie de l’égalité et de la liberté, il se remémore l’amertume ressentie devant l’attitude de certains compatriotes pendant l’occupation et fait part de sa déception devant le contraste entre les immenses qualités humaines de ses camarades communistes et un parti qui a trahi leurs idéaux.
Complément
La M.O.I. était une structure d’accueil syndicaliste créée entre les deux guerres par la Confédération Générale du Travail - C.G.T. - pour encadrer les travailleurs étrangers en France, regroupés par unités linguistiques.
Interdite à l’automne 1939 après le pacte germano-soviétique, elle se reconstitua clandestinement dès l’été 1940, sous la direction de Louis GROJNOWSKI, Jacques KAMINSKI et Arthur LONDON.
En 1941, ses militants furent aux premiers rangs de la mobilisation communiste pour la lutte armée contre l’occupant : la M.O.I. rassemblait en effet des militants très déterminés, Français et étrangers de diverses nationalités, essentiellement des anciens des Brigades Internationales de la Guerre d’Espagne et des combattants juifs animés d’une farouche volonté de vengeance contre les nazis et leur antisémitisme exterminateur.
Ses groupes les plus dynamiques, constitués par des anciens combattants d’Espagne, formèrent l’“Organisation Spéciale de la M.O.I.” - O.S.M.O.I. -, dirigée par l’Espagnol Conrado MIRET-MUST et le Roumain Jacques KAMINSKI. En février 1942, l’O.S.M.O.I. fut dissoute et fusionna avec les F.T.P. sous la direction du bessarabien HOLBAN. Les F.T.P.-M.O.I. comptaient alors quatre détachements principaux : le premier groupait des Roumains, le second des Polonais en majorité juifs, le troisième des Italiens, le quatrième, dirigé par le Hongrois Joseph BOCZOV, était spécialisé dans les déraillements.
La M.O.I. constitua un grand nombre d’unités F.T.P. dont certaines, mixtes, comprenaient des militants français (c’était le cas des détachements polonais et italiens dans le Nord) tandis que d’autres, formées uniquement par des groupes de langues étaient dites “séparées” ; certaines formations étaient même autonomes comme les groupes du “Travail Allemand” - T.A. - et les guérilleros espagnols qui quittèrent la M.0.I en mai 1944.
Dirigée à partir du début 1944 par le Yougoslave Ljubomir ILLICH, la M.O.I. participa aux activités d’un grand nombre de maquis F.T.P. dans le Nord, en Lorraine, dans les Alpes, le Massif Central, la Dordogne, la région toulousaine etc. Mais sa principale spécialité était la guérilla urbaine, qu’elle mena avec la plus grande vigueur, terrorisant allemands et collaborateurs dans les grandes villes :
- À Paris, pour le seul premier semestre de 1943, la M.O.I. sous la direction de Missak MANOUCHIAN, se rendit célèbre par 92 sabotages et attentats : c’en était trop pour les nazis et la police de Vichy, qui se livrèrent à une traque sans merci, et finirent par exterminer temporairement les F.T.P. dans la capitale.
- À Lyon, sous la direction du juif allemand Norbert KUGLER, les F.T.P. - M.O.I. formèrent le bataillon “Carmagnole-Liberté” qui multiplia les actions offensives dans l’agglomération lyonnaise et les principales villes du Sud-Est.
- À Marseille, le groupe “Marat” se signala à la fois par sa participation aux activités militaires des maquis de Provence, et par un grand nombre d’attentats en ville contre des troupes ennemies et policières, des collaborateurs et des entreprises travaillant pour les Allemands, des installations ferroviaires et de communication, etc.
- À Toulouse la “35e brigade Marcel LANGER” (du nom de son chef, ancien des Brigades Internationales, condamné à mort par Vichy et guillotiné le 23 juillet 1943 à Toulouse) opéra surtout en ville mais également dans les départements environnants. Elle rassemblait des Espagnols, des Français, des Italiens, des Allemands anti-nazis, des Polonais et des Hongrois. Elle multiplia les attentats contre les militaires allemands et les collaborateurs (dont l’avocat général LESPINASSE qui avait requis la peine de mort contre Marcel LANGER), les attaques à la bombe et les sabotages de toutes sortes. En avril 1944, la police de Vichy réussit, après une longue enquête, un coup de filet qui entraîna la déportation de trente membres de la Brigade. Les éléments rescapés participèrent à la libération de Toulouse (où tomba son dernier commandant Zeef GOTTESMANN) ainsi qu’à de nombreux combats libérateurs dans le Sud-Ouest.
La M.O.I. a été, d’une part, à travers sa coopération organique avec les F.T.P., l’une des grandes composantes de la Résistance armée, et, d’autre part, un puissant élément fédérateur d’hommes et de femmes de nationalités diverses animés d’un double patriotisme qui leur fit accepter de participer à la Résistance française, dans le but de combattre le nazisme qu’ils détestaient de toutes leurs forces.
(Fondation de la Résistance Dossier pour le Concours national de la Résistance et de la Déportation 1997-1998).
Livret écrit par Claude Dumond.
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CD 1
Anise Postel Vinay, étudiante à Paris
1. Entrer en Résistance 7’59
2. Aider les Anglais 5’58
3. En prison 5’10
Raphaël Esrail, étudiant à l’école centrale de Lyon
4. Spécialiste des faux-papiers, arrêté, torturé 9’44
Lazare Pytkowitz, enfant échappé du Véld’Hiv
5. à Lyon agent de liaison, face à Barbie 11’25
6. à Paris, arrêté par la milice 5’50
7. L’évasion , la Libération 9’14
CD 2
Roger Denjean, instituteur en Pays de Bray
1. Du pacifisme à la Résistance 9’33
2. L’engagement dans un réseau 6’26
3. Les combats de la Libération 9’56
4. Soldat de l’armée américaine Patch 7’17
Philippe Bauchard, étudiant tourangeau
5. Jeune bourgeois catholique dans la Résistance 11’34
6. La libération de Paris 6’56
Roger FERRETI, mécanicien à Mézilles dans l’Yonne
7. Les horreurs de la guerre 5’54
CD 3
JOSEPH LA PICIRELLA, maquis du Vercors
1. Pour défendre le drapeau français 6’00
2. Trois mille hommes sur le Vercors 5’51
3. De l’attaque allemande à la libération de Romans 6’30
HUBERT DANESINI , maquis de Mussy-Grancey (Aube)
4. Des petits réseaux aux commandos de sabotage 7’20
5. Organisation et opérations d’une «Armée secrète» 9’29
6. Les FFI et la libération de la Champagne-sud 8’19
HENRI KRISCHER, MOI Lyon-Carmagnole
7. La M.O.I. 4’05
8. Une lutte implacable 9’27
9. La libération de Villeurbanne 8’23
Ecouter Résistance intérieure 1940-1945, Parcours de résistants (livre audio) © Frémeaux & Associés 2002.