APPRENDRE A PHILOSOPHER AVEC JACQUES RICOT
APPRENDRE A PHILOSOPHER AVEC JACQUES RICOT
Ref.: FA5235

34 EXERCICES PHILOSOPHIQUES

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Label : Frémeaux & Associés

Total duration of the pack : 2 hours 11 minutes

Nbre. CD : 2

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Presentation

34 EXERCICES PHILOSOPHIQUES



This 2 CD set delivers philosophical chronicles by Jacques Ricot – famed philosopher and professor in France. 34 philosophical exercises, in brief chronicles (3 to 4 minutes each), remember to the listener the very basis of the philosophical first background on the fundamental themes: the Subject, the Culture, Reason and Reality, Morality and Politics. In French.



Tracklist
  • Piste
    Title
    Main artist
    Autor
    Duration
    Registered in
  • 1
    Je pense donc que je suis, est-ce une certitude ?
    Ricot Jacques
    00:03:35
    2008
  • 2
    Faut-il s'étonner pour philosopher ?
    Ricot Jacques
    00:02:58
    2008
  • 3
    L'homme, chose ou conscience ?
    Ricot Jacques
    00:03:33
    2008
  • 4
    Qu'est-ce que l'amitié ?
    Ricot Jacques
    00:03:45
    2008
  • 5
    Dévisager autrui ?
    Ricot Jacques
    00:03:40
    2008
  • 6
    L'étranger est-il autre que moi?
    Ricot Jacques
    00:03:23
    2008
  • 7
    L'inconscient, est-il l'hypothèse légitime?
    Ricot Jacques
    00:03:36
    2008
  • 8
    L'inconscient est-il somatique ?
    Ricot Jacques
    00:03:35
    2008
  • 9
    Qu'est ce que le temps ?
    Ricot Jacques
    00:03:11
    2008
  • 10
    Le présent est-il réductible à l'instant ?
    Ricot Jacques
    00:03:22
    2008
  • 11
    Le passé est-il notre prison ?
    Ricot Jacques
    00:03:22
    2008
  • 12
    Comment distinguer l'homme et l'animal ?
    Ricot Jacques
    00:03:40
    2008
  • 13
    Peut-on parler de rien ?
    Ricot Jacques
    00:03:24
    2008
  • 14
    L'art nous detourne-t-il du réel ?
    Ricot Jacques
    00:03:26
    2008
  • 15
    L'art nous detourne-t-il du réel ?
    Ricot Jacques
    00:03:34
    2008
  • 16
    La science et la technique maîtrisent-elles la nature ?
    Ricot Jacques
    00:03:30
    2008
  • 17
    La science et la technique maîtrisent-elles la nature ?
    Ricot Jacques
    00:03:27
    2008
  • 18
    Qu'est-ce qu'une religion ?
    Ricot Jacques
    00:03:26
    2008
  • 19
    Tolérance et foi religieuse sont-elles compatibles ?
    Ricot Jacques
    00:03:10
    2008
  • Piste
    Title
    Main artist
    Autor
    Duration
    Registered in
  • 1
    La raison est-elle égale en chacun ?
    Ricot Jacques
    00:03:25
    2008
  • 2
    La science abolit-elle la superstition ?
    Ricot Jacques
    00:03:27
    2008
  • 3
    Faut-il avoir peur de l'imagination ?
    Ricot Jacques
    00:03:37
    2008
  • 4
    Faut-il douter de tout ?
    Ricot Jacques
    00:03:04
    2008
  • 5
    Comment accéder au savoir ?
    Ricot Jacques
    00:03:19
    2008
  • 6
    Comment accéder au savoir ?
    Ricot Jacques
    00:03:16
    2008
  • 7
    L'homme, objet de science ?
    Ricot Jacques
    00:03:47
    2008
  • 8
    Le rationnel se confond-il avec le raisonnable ?
    Ricot Jacques
    00:03:41
    2008
  • 9
    La morale ou l'éthique ?
    Ricot Jacques
    00:03:26
    2008
  • 10
    Epicure était-il un debauché ?
    Ricot Jacques
    00:03:45
    2008
  • 11
    Peut-on promettre des sentiments ?
    Ricot Jacques
    00:03:20
    2008
  • 12
    S'aimer soi-même est-ce être égoiste ?
    Ricot Jacques
    00:03:30
    2008
  • 13
    S'aimer soi-même est-ce être égoiste ?
    Ricot Jacques
    00:03:18
    2008
  • 14
    La fidélité est-elle une vertu ?
    Ricot Jacques
    00:03:27
    2008
  • 15
    La sincérité peut-elle être dangereuse ?
    Ricot Jacques
    00:03:26
    2008
  • 16
    Imbécile et heureux, ou lucide et malheureux ?
    Ricot Jacques
    00:03:32
    2008
  • 17
    Violence ou non violence ?
    Ricot Jacques
    00:03:44
    2008
  • 18
    Faut-il se méfier du pouvoir ?
    Ricot Jacques
    00:03:24
    2008
  • 19
    La liberté s'oppose-t-elle à l'égalité ?
    Ricot Jacques
    00:03:17
    2008
Booklet

Apprendre à philosopher avec Jacques Ricot

Apprendre à philosopher avec Jacques Ricot 
34 exercices philosophiques 
«Je pense donc je suis», est-ce une certitude ? Qu’est-ce que l’amitié ? L’étranger est-il autre que moi ? Qu’est-ce que le temps ?  Comment distinguer l’homme de l’animal ?  L’art nous détourne-t-il du réel ? Qu’est-ce qu’une religion ?  Faut-il se méfier du pouvoir ? La liberté s’oppose-t-elle à l’égalité ?… 

Présentation / Bio & bibliographie  de Jacques Ricot 
­­­I. Présentation
À une question philosophique, fournir les éléments de sa solution en trois minutes et demie ! L’exercice pour le philosophe habitué à des séquences autrement plus longues, n’est pas sans péril. Mais parce que je crois aux vertus de la parole concise, j’ai accepté de relever le défi en m’adressant au grand public. Les chroniques philosophiques, présentées ici en deux CDs, ont été regroupées en suivant la division du programme de philosophie des classes de terminale parce qu’il est apparu qu’elles pouvaient offrir aussi aux lycéens qui débutent une possibilité très simple et efficace de se familiariser avec le mode de questionnement propre à la philosophie. Toutes les séquences se présentent donc sous forme de questions auxquelles j’apporte de façon scrupuleusement claire et dense, des éclairages de nature philosophique.  Défi supplémentaire dans la recher­che de la concision, je propose dans le livret d’accompagnement, de brèves notices écrites qui résument chacune des chroniques pour en fournir la charpente. Elles sont toujours suivies d’une référence à un court extrait de texte ayant servi de point de départ à la séquence, puis à des chapitres ou des livres choisis pour leurs vertus péda­gogiques. En effet, ces chroniques auront atteint leur but si elles donnent l’envie d’aller vers les textes sans la pratique desquels l’exercice philosophique sombrerait dans la superficialité. 
Jacques Ricot
II. Biographie
Jacques Ricot, agrégé de philosophie, possède une solide expérience de la radio. Il a enseigné la philosophie dans les classes terminales et préparatoires et mène une activité de conférencier et de formateur auprès d’auditoires variés : grand public et secteur médical et social. Il est actuellement chargé de cours de bioéthique au département de philosophie de l’Université de Nantes et l’un des animateurs des Rencontres de Sophie à Nantes.
III. Bibliographie
Leçon sur «La perception du changement» de Henri Bergson, PUF, 1998.
Leçon sur savoir et ignorer, PUF, 1999.
Peut-on tout pardonner ?, Pleins Feux, réimpression 2008.
Leçon sur l’«Éthique à Nicomaque». Livres sur l’amitié, PUF, 2001.
Leçon sur la paix, PUF, 2002.
Philosophie et fin de vie, ENSP, 2003.
Dignité et euthanasie, Pleins Feux, 2003.
Étude sur l’humain et l’inhumain, Pleins Feux, réimpression 2004.
«Le bonheur est-il le but de l’existence ?» dans Le Bonheur, quel intérêt ?,  M-Editer 2008.
Dans les Abécédaires publiés par M-Editer : «Confiance» dans Croire ? (2006),  «Autorité» dans Penser la crise (2007),  «Interdit» dans Vices et vertus (2008)
Fiche auteur disponible sur le site de M-Editer.

Les chroniques philosophiques ont été produites par la station de radio  Fidélité à Nantes. 
CD 1
Premiere partie : le sujet
Piste 1 :  «Je pense donc je suis», est-ce une certitude ?
Existe-t-il un point de départ certain pour philosopher ? Pour le savoir chacun peut se livrer à l’expérience de pensée proposée par Descartes : il s’agit de jouer à être sceptique, à douter de tout, de son existence et en particulier de celle de son corps, de brouiller la frontière entre l’état de rêve et celui de veille, et même de douter que l’on existe. Mais voici que notre petit jeu nous conduit à une conclusion évidente : le fait de douter, et même celui de douter que l’on doute, c’est encore une pensée, je suis donc certain d’être une chose pensante au moment même où je crois tout mettre en doute de façon exacerbée. «Je suis, moi j’existe» proclame Descartes à la fin de l’expérience de pensée. Et c’est le point de départ de sa philosophie.
Thème (T) : Le sujet
Auteur de référence (A.r.) : Descartes
Repères philosophiques (R.p.) : Origine/Fondement
Texte de référence (T.r.) : D. Moreau, «Je pense donc je suis», Pleins Feux, 2004.
Bibliographie (B) : Descartes, «Discours de la méthode» de Descartes, présenté par Denis Moreau, Le Livre de poche, 2000. Descartes, Méditations métaphysiques, II.  
Piste 2 :  Faut-il s’étonner afin de philosopher ?
S’étonner, ce n’est pas être ébloui par l’extraordinaire, c’est plus activement et plus simplement être frappé par les choses les plus ordinaires que l’on accepte de regarder d’un œil nouveau. L’étonnement est la mise en mouvement de la pensée qui ne se laisse pas foudroyer et para­lyser par ce qui l’étonne (comme le fait le tonnerre, d’où vient le mot étonnement), au point d’attribuer à des forces magiques ou féeriques la cause des phénomènes étranges. S’étonner, c’est apercevoir une difficulté et chercher à la résoudre. Ainsi procèdent, d’un même mouvement, l’esprit scientifique et l’esprit philosophique. L’étonnement, c’est l’émerveillement qui ouvre à la curiosité.
T. : Le désir
A. r. : Aristote
R.p. : Origine/Fondement
T. r. : Aristote, Métaphysique, Vrin, 1991, livre A 982 b.
B. : J. P. Vernant, «Les origines de la philosophie» dans Mythe et pensée chez les Grecs, La Découverte, 1988.  
Piste 3 : L’homme, chose ou conscience ?
C’est à Sartre que l’on doit une exploration philosophique et non simplement psychologique de la mauvaise foi. Pour faire entrer dans la subtilité de l’analyse des mécanismes de la conscience qui se dissimule à elle-même sa liberté et son angoisse, Sartre choisit de déployer sa pensée à partir d’exemples dont le plus célèbre est celui du garçon de café. Celui-ci, s’il oublie qu’il «joue» à être un garçon de café, finit par croire qu’il «est» un garçon de café. C’est-à-dire qu’il se laisse pétrifier dans une essence. Ainsi devient-il une «chose» et non plus une «conscience» cherchant à fuir le vertige de sa liberté.
T. : La conscience
A. r. : Sartre
R.p. : Essentiel/Accidentel
T. r. : J. P. Sartre, L’Être et le néant, Première partie, chap. II, II., 1943.
B. : M. Wetzel, Sartre, la mauvaise foi, Hatier, 1985. M. Magnant, Vivre en vérité ? Essai sur l’idée d’authenticité, Pleins Feux, 2002.  
Piste 4 : Qu’est-ce que l’amitié ?
Une amitié intéressée est-elle une amitié ? Aimer quel­qu’un en fonction de l’agrément que l’on en retire est-ce encore une amitié ? Nous aurions tendance à répondre non, mais Aristote moins sévère et plus subtil que nous, considère que l’amitié utile et l’amitié d’agrément, certes imparfaites, sont néanmoins des amitiés réelles puisqu’elles permettent une véri­table relation. Néanmoins, seule l’amitié dite vertueuse, celle qui aime l’autre pour ce qu’il est, peut prétendre à la perfection.
T. : Autrui
A. r. : Aristote
R.p. : Identité/Égalité/Différence
T. r. : Aristote, Éthique à Nicomaque, livres VIII et IX.
B. : J. Ricot, Leçon sur l’Éthique à Nicomaque d’Aristote. Livres sur l’amitié, Puf, 2001. P. Ricœur, Soi-même comme un autre, Seuil, 1990, septième étude, deuxième partie.  
Piste 5 : Dévisager autrui ?
Si l’on réduit le visage d’autrui à sa visibilité, à ses traits caractéristiques, ne risque-t-on pas d’oublier son essentielle altérité, sa vulnéra­bilité ? Sauf à nier l’irréductibilité de la personne, autrui ne se laisse point dévisager. Un visage est toujours au-delà du visible. Levinas, l’a dit en des expressions fulgurantes comme celle-ci : «L’épiphanie du visage est visitation». Autrement dit, le visage est la manifestation, la révélation de quelqu’un qui opère une visée, non comme on «vise» une cible, mais comme on «visite» un autre homme.
T. : Autrui
A. r. : Levinas
R.p. : Expliquer/Comprendre.
T. r. : E. Levinas, Humanisme de l’autre homme, Le Livre de poche, 1990, I, VII.
B. : A. Finkielkraut, La sagesse de l’amour, Folio-essais, Gallimard, 1988, chap. II. C. Chalier, Levinas. L’utopie de l’humain, Albin Michel, 1997, Chap. IV.  
Piste 6 : L’étranger est-il autre que moi ?
Si l’on interroge les grands textes fondateurs de la culture occidentale, les textes grecs et bibliques, l’on découvre que l’étranger source de crainte est aussi sacré. En grec, xénos, signifie aussi bien l’étranger que l’hôte. La leçon est profonde : l’étranger est celui qui doit être accueilli. Il est autre que moi mais aussi un autre moi. En latin, hostis, c’est l’hôte, celui que l’on accueille, mais c’est aussi l’hostile, celui que l’on redoute comme un ennemi. Raison de plus pour transformer le réflexe d’hos­tilité en geste d’hos­pitalité.
T. : Autrui
A. r. : Levinas
R.p. : Identité/Égalité/Différence
T. r. : Th. De Koninck, La nouvelle ignorance et le problème de la culture, 1999, Puf, p. 153-155.
B. : J. Kristeva, Étrangers à nous-mêmes, Gallimard, 1991. J. Ricot, Étude sur l’humain et l’inhumain, Pleins Feux, 2004, p. 61-99.  
Piste 7 : L’inconscient est-il une hypothèse légitime ?
Pourquoi l’homme résiste-t-il à cette hypothèse ? Parce qu’il s’agit d’une blessure narcissique, venant après celles infligées par l’abandon du géocentrisme ptoléméen et la découverte de l’évolutionnisme darwinien. «Le moi n’est pas maître dans sa propre maison» proclame Freud. L’inconscient, selon lui, n’est pas une chose directement démontrable, c’est une hypothèse qui donne de la cohérence et du sens à ce qui, apparemment, en est dé­pourvu. Nos actes manqués, nos lapsus, nos rêves reçoivent, avec l’hypothèse de l’inconscient, une clarification rationnelle.
T. : La conscience
A. r. : Freud
R.p. : Médiat/Immédiat
T. r. : S. Freud, Métapsychologie, Gallimard, 1986, p. 66-67.
B. : J. M. Frey, «Le moi n’est pas maître dans sa propre maison». Freud, Pleins Feux, 2004. M. Haar, Introduction à la psychanalyse. Analyse critique, Hatier, 1993.   
Piste 8 : L’inconscient est-il so­matique ?
Sommes-nous dé­terminés par des mécanismes corp­orels ? Peut-on parler d’une autonomie du psychisme ? Ces questions ont reçu avec Freud une réponse : l’inconscient n’est pas chose physique, mécanisme naturel, mouvement corporel, produisant des suites de paroles ou de comportements. Par exemple, la fatigue corporelle peut être l’occasion d’un lapsus, elle ne saurait être la cause du message indirect qui s’exprime à travers lui. Allons plus loin : nous sommes habités par un inconscient qui fonctionne comme un texte dont il va falloir retrouver les passages manquants et c’est pourquoi l’inconscient est comme un langage.
T. : La conscience
A. r. : Freud
R.p. : Cause/Fin
T. r. : Alain, Éléments de philosophie, Gallimard, 1941, p. 155-156.
B. : S. Freud, Cinq leçons sur la psychanalyse, Payot, 1999, Troisième leçon, p. 31-45. J. Lacan, «Fonction et champ de la parole et du langage en psychanalyse» dans Écrits, Seuil, 1966, p. 237-322. Texte difficile.  
Piste 9 : Qu’est-ce que le temps ?
«Qu’est-ce donc que le temps ? Quand personne ne me le demande, je le sais ; dès qu’il s’agit de l’expliquer, je ne le sais plus» gémit Saint Augustin. Mais celui-ci poursuit sa méditation pour percer l’énigme du temps et observe que les trois modalités du temps, passé, avenir et présent ne se laissent pas saisir aisément. Ainsi le passé est, par définition, disparu et, pareillement, l’avenir n’est pas encore, si bien qu’il sont dans le non-être. Et le présent ? Lui possède une consistance. Le présent est, il n’y a que du présent. Mieux, par le présent, nous pouvons comprendre les trois modalités du temps : le présent du passé, c’est la mémoire, le présent du futur, c’est l’attente, le présent du présent, c’est la vison directe.
T. : L’existence et le temps
A. r. : Augustin
R.p. : Expliquer/Comprendre
T. r. : Saint Augustin, Confessions, Livre XI, chap. 14.
B. : J. Ricot, Leçon sur «La perception du changement» de Henri Bergson, Puf, 1998. N. Grimaldi, Ontologie du temps. L’attente et la rupture, Puf, 1993. Livre difficile.  
Piste 10 : Le présent est-il réductible à l’instant ?
Le présent a pour caractéristique de s’enfuir : à peine ai-je commencé à l’expérimenter qu’il est enseveli dans le passé. Je peux essayer, par un effort de pensée de me concentrer sur l’instant actuel, mais si petit soit-il je cherche toujours à le diviser pour être bien sûr qu’il s’agit du  présent. Néanmoins, je me heurte à une impasse : l’instant est toujours divisible à l’infini. On peut résoudre l’énigme du présent en ne se résignant pas à le confondre avec un instant par essence insaisissable, mais en l’expérimentant comme une continuité qui dure et que ma mémoire peut aussi embrasser. 
T. : L’existence et le temps
A. r. : Bergson
R.p. : Intuitif/Discursif
T. r. : H. Bergson, «La perception  du changement» dans La Pensée  et le mouvant, p. 168-170.
B. : J. Ricot, Leçon sur «La perception du changement» de Henri Bergson, Puf, 1998. Aristote, Physique, IV, V, VI.  
Piste 11 : Le passé est-il notre prison ?
Entre le malheur d’une victime et celui du responsable du malheur de cette victime, il existe un lien. Non que la victime et le bourreau soient assimilables, bien évidemment ! Mais tous deux peuvent se laisser emprisonner dans la prison du passé. La victime peut être l’esclave de  sa rancune, le bourreau de son remords. Le fardeau du passé obstrue l’horizon du futur dans les deux cas. Il existe pourtant un moyen, mais pas toujours humainement possible, de sortir de cet enfermement : l’offensé peut convertir sa rancune en pardon et l’offenseur peut transformer son remords en repentir. Ainsi on peut quitter la prison du passé et s’ouvrir à la nouveauté d’un avenir.
T. : L’existence et le temps
A.r. : Arendt
R.p. : Rationnel/Raisonnable
T. r. : J. Ricot, Peut-on tout pardonner ?, ch. 5, Pleins Feux, 2008.
B. : V. Jankélévitch, L’Imprescrip­tible, Seuil, 1986. H.. Arendt, La Condition de l’homme moderne, Presses Pocket, p. 301-310.  
Deuxième partie - la culture
Piste 12 : Comment distinguer l’homme et l’animal ?
On pourrait invoquer l’intelligence, le langage, la capacité à fabriquer des outils complexes, des machines, la possibilité de création artistique, l’entrée dans le monde de la religion. Mais, explique Rousseau, «il y a une autre qualité très spécifique et sur laquelle il ne peut y avoir de contestation, c’est la faculté de se perfectionner». Rousseau invente un mot pour désigner cette aptitude spécifiquement humaine, la perfectibilité. L’homme, durant sa vie individuelle et aussi génération après génération, dispose d’une capacité de progrès indéfini, il ne reste pas prisonnier d’une nature originaire comme l’animal. Mais cette plasticité a aussi son revers : l’homme peut retomber plus bas que la bête.
T. : La culture
A. r. : Rousseau
R.p. : Genre/Espèce/Individu
T. r. : J.J. Rousseau, Discours sur l’origine et les fondements de l’inégalité parmi les hommes, Garnier-Flammarion, p. 171-172.
B. : J. Ricot, Étude sur l’humain et l’inhumain, Pleins Feux, 2004.  
Piste 13 : Peut-on parler de rien ?
Il faut prendre la question à la lettre : on peut parler de choses insignifiantes, on peut parler et ne pas enrichir une discussion, mais dans ces cas, on ne parle pas, littéralement, de rien. Rien ? C’est un mot dont le contenu est insaisissable puisque, précisément, il est sans contenu ! Peut-on parler de quelque chose qui n’existe pas ? Les humoristes, mais aussi les philosophes se sont emparés de cette difficulté. Peut-être qu’on peut la résoudre de la façon suivante : le rien n’est jamais un pur non-être, inaccessible aux prises du langage, c’est un être qui n’est pas là, qui peut-être a été là ou sera là. Le rien serait alors l’absence d’une présence et non ce néant intégral non représentable.
T. : Le langage
A. r. : Augustin
R.p. : Absolu/Relatif
T. r. : Saint Augustin, Le Maître, II, 3, Klincksieck, 2002, p. 33-36.
B : R. Devos, «Parler pour ne rien dire» dans Sens dessus dessous, Le Livre de poche, 1990, p. 73-75. H. Bergson, «L’existence et le néant» dans L’Évolution créatrice, p. 275-298.  
Pistes 14 et 15 : L’art nous dé­tour­ne-t-il du réel ?
L’artiste ne se pose pas la même question que celle formulée par Platon recherchant le monde solide des idées et se méfiant des artistes peintres, pâles imitateurs d’un monde évanescent d’apparences et professionnels de la tromperie. Le peintre n’est pas celui qui imite le réel ni non plus celui qui nous en détourne, il est celui qui nous invite à voir, par le détour de l’art, ce que nous ne savons pas voir dans le réel. Bergson a bien résumé le but de l’art : «À quoi vise l’art, sinon à montrer, dans la nature et dans l’esprit, hors de nous et en nous, des choses qui ne frappaient pas explicitement nos sens et notre conscience ?». L’art dévoile le monde, il le révèle à lui-même. Il faut entendre le mot «révéler» au sens du révélateur photographique, (au temps où le numérique n’existait pas !) voire même au sens religieux d’une révélation. Un artiste est celui qui révèle un paysage ou un portrait à lui-même. C’est ainsi que Proust explique comment Swann a transfiguré le regard qu’il portait sur Odette de Crécy après l’avoir comparée à la figure de Zéphora de Boticelli.
T. : L’art, la perception
A. r. : Bergson
R.p. : Médiat/Immédiat
T. r. : J. Ricot, Leçon sur «La per­ception du changement» de Henri Bergson, Puf, 1998, p. 63-39.
B. : M. Ribon, L’Art et la nature, Hatier, 1988. M. Proust, Un amour de Swann, Le Livre de poche, 1960, p. 52-55.  
Pistes 16 et 17 : La science et  la technique maîtrisent-elles la nature ?
Le tsunami qui a frappé cruellement l’Indonésie en 2004 a ouvert à nouveau une question : l’homme a-t-il sa part de responsabilité lors de la survenue de catastrophes naturelles ? Car les savants et les techniciens ont les moyens d’anticiper ce type de phénomène et donc on peut protéger les populations contre les désordres de la nature qui ne peut être assimilée à un simple abri hospitalier. Et le développement scientifico-technique peut aussi bien détruire la nature que nous protéger des ravages de celle-ci. Mais si la nature est en notre pouvoir, cela signifie-t-il que nous soyons responsables des ravages naturels qui, dès lors, ne seraient plus naturels ? Le débat n’est pas récent. À l’occasion du tremblement de terre de Lisbonne en 1755, Voltaire s’était répandu en sarcasmes sur l’idée d’une nature bonne en elle-même. Rousseau lui avait répliqué que l’homme n’est pas responsable du tremblement de terre, mais c’est lui qui choisit de construire des villes en des lieux particulièrement vulnérables. Aujourd’hui nous donnons plutôt raison à Rousseau : il n’y aurait plus de catastrophes naturelles mais, plus exactement, des risques constitués par la rencontre d’un aléa naturel et d’une vulnérabilité. Autrement dit, l’aléa naturel ne deviendra une catastrophe naturelle qu’en vertu du contexte social et économique.
T. : Le travail et la technique
A.r. : Rousseau
R.p. : Médiat/Immédiat
T. r. : Rousseau, Lettre à Voltaire du 18 août 1756.
B. : J.P. Dupuy, Petite métaphysique des tsunamis, Seuil, 2005. H. Jonas, Le Principe Responsabilité. Une éthique pour la civilisation technologique, Flammarion, 1998. H. Kempf, «Il n’y a pas de catastrophes naturelles» Le Monde, 21 mars 1999.  
Piste 18 : Qu’est-ce qu’une religion ?
Réfléchir sur les étymologies de «religion» oblige à poser un problème sur l’essence même du religieux. Selon une tradition, surtout en vigueur dans le christianisme, le latin religio dérive du verbe relegare, relier. Se manifeste alors la dimension communautaire : la religion est ce qui relie les croyants entre eux et ce qui les relie à Dieu. Mais l’autre étymologie fait dériver religio de relegere, recueillir. Être religieux, c’est prendre soin du culte des divinités, c’est aussi recueillir une tradition, s’inscrire dans un système de croyances et de rites. Les deux étymologies peuvent s’associer pour dire qu’une religion s’exprime dans une tradition recueillie et dans une communauté pour signifier une relation à quelque chose ou à quelqu’un qui dépasse l’homme.
T. : La religion
A. r. : Durkheim
R.p. : Transcendant/Immanent
T. r. : A. Lalande, Vocabulaire technique et critique de la philosophie, Puf, Article Religion.
B. : Michaël Fœssel, La Religion, Flammarion, 2000. Durkheim, Les Formes élémentaires de la vie religieuse, Puf , I, 1.  
Piste 19 : Tolérance et foi religieuse sont-elles compatibles ?
Longtemps les sociétés furent cimentées par le puissant lien social que représentaient les religions.  En vertu du pacte politico-religieux, l’intolérance était la garantie de la cohésion sociale et politique ! L’idée de tolérance mûrit en France au XVIème siècle quand on prend conscience que le pluralisme religieux n’interdit pas la cohésion de la société. Cela produit des effets sur la capacité des religions à reconnaître le droit à l’existence des autres croyances. Il y a plus. Les religions, sans sombrer dans le relativisme qui les ferait se dissoudre dans des convictions fragiles, peuvent reconnaître les ferments de vérité à l’œuvre chez ceux qui ne partagent pas la même foi.
T. : La religion
A. r. : Locke
R.p. : Absolu/Relatif
T. r. : Paul Ricœur, « État actuel de la réflexion sur l’intolérance » dans L’Intolérance (Académie universelle des cultures), Grasset, 1998, p. 20-24.
B. : J. Locke, Lettre sur la tolérance, Flammarion, 1992. Académie universelle des cultures, « Les religions face à l’intolérance » dans L’Intolérance Grasset, 1998, p. 51-81.    
CD 2
Troisième partie - la raison et le réel
Pistes 1 : La raison est-elle égale en chacun ?
«Le bon sens est la chose du monde la mieux partagée» affirme Descartes qui assimile le bon sens et la raison. La raison est donc une caractéristique humaine (qui donc nous distingue des animaux) équitablement répartie, naturellement égale en tout homme. Cela n’empêche pas des variations importantes, d’un individu à l’autre, dans la rapidité de la pensée, la netteté de l’imagination ou l’amplitude de la mémoire. Et cela ne signifie pas que chacun fasse le même usage de sa raison car cette capacité à bien penser, pourvu qu’on suive un chemin méthodique, n’est pas toujours utilisée à bon escient.
T. : La raison et le réel 
A. r. : Descartes
R.p. : Essentiel/Accidentel
T. r. : Descartes, Discours de la méthode, I, premier paragraphe.
B. : Descartes, «Discours de la mé­thode» de Descartes, présenté par Denis Moreau, Le Livre de poche, 2000. D. Folscheid et J.J. Wunenburger, Méthodologie philosophique, Puf, 1992, p. 61-77.  
Piste 2 : La science abolit-elle la superstition ?
L’imagination délirante du superstitieux se substitue à la compré­hension scientifique de l’homme rationnel. Si donc la superstition est un autre node l’ignorance, peut-on considérer qu’elle disparaît au fur et à mesure que la science progresse ? Non, et cela pour deux raisons. D’une part, il existe des «crédulités scientifiques» disait Anatole France. La science, en effet, est toujours approchée et ne prétend pas épuiser la réalité, elle se sait révisable et les demi-savants qui prétendent le contraire sont proprement des superstitieux ! Karl Jaspers affir­mait : «En un temps de superstition scientifique, on se sert de la science pour dissimuler l’inexplicable». D’autre part, le même individu peut vivre en même temps dans un monde scientifique très rationnel et dans l’univers si séduisant de l’astrologie ou des croyances naïves.
T. : Théorie et expérience
A.r. : Bachelard
R.p. : Expliquer/Comprendre
T. r. : A. France, La Vie littéraire, I, 122.
B. : G. Bachelard, Le Nouvel esprit scientifique, Puf, 1934. K. Jaspers, Situation spirituelle de notre époque, DDB, 1950.  
Piste 3 : Faut-il avoir peur de l’imagination ?
Selon Pascal, l’imagination est maîtresse d’erreur et de fausseté. Ennemie de la raison, elle présente une image déformée de la réalité et il lui arrive même d’être incapable de tenter de la représenter. Personne ne peut «imaginer» un chiliogone (polygone de mille côtés). Mais en réalité, l’imagination n’est pas seulement la faculté de reproduire des images, elle est capable d’action créatrice. Il ne faut donc pas confondre imaginaire et imagination. «Grâce à l’imaginaire, disait Bachelard, l’imagination est essentiellement ouverte et créatrice.»
T. : La vérité
A.r. : Bachelard
R.p. : Croire/Savoir
T. r. : B. Pascal, Pensées, Brunschvicg 82.
B. : G. Bachelard, L’Air et les songes. Essai sur l’imagination en mouvement, José Corti, 1943. Collectif, Abécédaire. Images. M-editer, 2009. J.J. Wunenburger, L’Imaginaire, Puf, Que sais-je ?, 2006.  
Piste 4 : Faut-il douter de tout ?
Le meilleur remède au fanatisme est assurément le doute et un savant authentique sait «douter de lui-même et de ses interprétations» disait Claude Bernard. Le doute est aussi le procédé dont se sont servis des philosophes comme Descartes et Kant pour éprouver la résistance de leurs certitudes. Mais il serait déraisonnable de promouvoir l’incertitude en philosophie ultime. Ce serait remplacer le dogmatisme de la certitude arrogante par le scepticisme de l’indécision paralysante. Si le doute était le dernier mot de la pensée, il se contredirait, car lorsque l’on prend le parti de douter résolument, il faut douter du doute lui-même. (cf. CD 1, 1).
T. : La vérité
A.r. : Malebranche
R.p. : Absolu/Relatif
T. r. : Malebranche, Recherche de la vérité, I, XX.
B. : C. Bernard, Introduction à la médecine expérimentale, I, II, § 6. Alain, «Les ânes rouges», Propos, 5 mai 1931.  
Pistes 5 et 6 : Comment accéder au savoir ?
Socrate avait coutume de dire qu’il ne savait qu’une chose, c’est qu’il ne savait rien. Qu’est-ce qu’un ignorant peut bien nous apprendre ? On se doute qu’il y a dans ce type de propos une part de provocation. Socrate est ironique, mais au sens grec : «eirôeumaï» signifie «je questionne». Socrate est donc l’inventeur de l’art d’interroger, c’est-à-dire de débusquer nos ignorances derrière nos certitudes apparentes. Croire que l’on sait, est un obstacle à la connaissance. Il faut commencer par savoir que l’on croit savoir. C’est l’expérience du serviteur de Ménon qui croyait que le double de la surface d’un carré s’obtenait en multipliant par deux la longueur de son côté. Bien interrogé, il découvre son erreur et se sait ignorant : le voici mûr pour entrer dans le savoir. La mère de Socrate était sage-femme, accoucheuse des corps. Son fils philosophe, prétendait accoucher les esprits, c’est-à-dire favoriser l’accès au savoir. Mais comment apprendre ? Le savoir est toujours un acte solitaire car il est appropriation personnelle. L’accoucheur des esprits ne se substitue pas à l’élève, pas plus que l’accoucheuse des corps n’apporte à la mère le bébé. L’accouchement, en grec, c’est la maïeutique. Ce mot a fini par désigner l’art d’interroger pour accéder positivement à un savoir à découvrir au fond de soi. Après la phase de déstabilisation de l’ironie socratique où l’on sait que l’on ne sait pas, vient la maïeutique où, par l’art du questionnement, l’on parvient à aider le sujet à découvrir le savoir enfoui au fond de lui-même. Ainsi, sous la conduite de Socrate, le serviteur de Ménon saura comprendre que pour doubler la surface d’un carré, il faudra construire une nouvelle figure dont le côté sera égal à la diagonale de la première.
T. : La démonstration
A. r. : Platon
R.p. : Persuader/Convaincre
T. r. : Platon, Ménon, 81 e- 85 b.
B. : J. Ricot, Leçon sur savoir et ignorer, Puf, 1999. M. Canto-Sperber (dir.), Les Paradoxes de la connaissance. Essais sur le Ménon de Platon. Odile Jacob, 1991.  
Piste 7 : L’homme, objet de science ?
Avec des disciplines comme la psychologie et la sociologie, l’homme est devenu un objet scientifique que l’on peut étudier au même titre que les phénomènes naturels, mais alors cela implique-t-il que l’être humain soit entièrement soumis à la loi d’un déterminisme entravant sa liberté ? Selon l’un des fondateurs de la sociologie, Durkheim, «les faits sociaux doivent être traités comme des choses», mais cela ne signifie pas que l’homme soit une chose ! L’étude scientifique de l’homme suppose qu’on lui applique des procédures et des méthodes voisines de celles des sciences de la nature, mais au prix d’un découpage de la réalité humaine n’impliquant nullement une conception philosophique de l’humain. Ajoutons enfin que le fait de prendre conscience des déterminismes sociaux est un puissant moyen de s’en affranchir.
T. : L’interprétation
A.r. : Durkheim
R.p. : Expliquer/Comprendre
T. r. : É. Durkheim, Les Règles de la méthode sociologique, Puf.
B. : M. Merleau-Ponty, «Le Philosophe et la sociologie», dans Signes, Gallimard, 1987, p. 123-142.  
Piste 8 : Le rationnel se confond-il avec le raisonnable ?
L’homme est un être de raison. Rationnel, il est capable d’analyser le réel au moyen de l’investigation scientifique et technique. Raisonnable, il est en mesure de s’interroger sur les buts qu’il poursuit. Le rationnel relève de la connaissance et vise à l’efficacité, le raisonnable concerne les fins de l’action et concerne la quête du bonheur, de la liberté ou encore de la fraternité. Il renvoie aussi, plus généralement à ce qui est sensé.
T. : La vérité
A.r. : Kant
R.p. : Rationnel/Raisonnable
T. r. : Malebranche, Éclaircissements sur la Recherche de la Vérité, La Pléiade, p. 902-903
B. : E. Kant, Critique de la raison pure, Dialectique transcendantale, A. De la raison en général. E. Kant, Fondements de la métaphysique des mœurs. Ces deux textes sont difficiles. 
CD 2
Quatrième partie : morale et politique
Piste 9 : La morale ou l’éthique ?
La morale et l’éthique sont, étymologiquement et historiquement, rigoureusement synonymes, le premier mot étant la traduction latine du second qui est un terme grec, et qui aujourd’hui fait plus chic. Bien que des auteurs (par exemple, Paul Ricœur) proposent parfois des distinctions intéressantes, on conseille aux débutants en philosophie de ne pas construire une opposition tranchée entre ces deux termes qui pourrait laisser croire que l’éthique recommande doucement alors que la morale ne ferait que commander sévèrement ! À la rigueur, on peut utiliser le terme d’éthique quand on voudra insister sur le but de l’agir humain en recherche d’une vie bonne et celui de morale quand on voudra privilégier les normes (avec les notions d’obligation et de devoir) qu’il faut suivre pour atteindre cette vie bonne. Il s’agit, tout a plus, d’une différence d’accent, et non d’une différence de nature.
T. : La morale
A.r. : Aristote
R.p. : Croire/Savoir
T. r. : M. Canto-Sperber, L’inquiétude morale et la vie humaine, Puf, 2001, p. 24-28.
B. : P. Ricœur, «De la morale à l’éthique et aux éthiques» dans Le Juste 2, Seuil, 2001.  
Piste 10 : Épicure était-il un débauché ?
Le terme épicurien connaît dans la langue d’hier et d’aujourd’hui un destin curieux : il désigne, contradictoirement, le disciple d’une école assez austère de l’Antiquité et une personne qui ne pense qu’à jouir des plaisirs. Si l’on veut être fidèle à Épicure, qui était le contraire d’un débauché, c’est le premier sens qui doit être retenu. Certes, ce philosophe défend une morale hédoniste (en grec hédonè signifie plaisir) axée sur la recherche des plaisirs, mais ceux-ci doivent cultiver la sobriété et se limiter à ceux qui sont naturels et nécessaires comme le fait de manger, de boire, de se vêtir avec simplicité et frugalité. Pour jouir de la vie, explique Épicure, il faut savoir éviter le vide des désirs illimités.
T. : Le bonheur
A.r. : Épicure
R.p. : Rationnel/Raisonnable
T. r. : Épicure, Lettre à Ménécée.
B. : M. Conche, Épicure : lettres et maximes, Puf, 2002. J. Salem, Tel un dieu parmi les hommes. L’éthique d’Épicure, Vrin, 1989.  
Piste 11 : Peut-on promettre des sentiments ?
Spontanément, nous pensons que les sentiments ne se commandent pas, aussi est-il vain, par exemple, quand on est amoureux, de promettre à l’être aimé de l’aimer toujours. Tout se passe comme si nous n’avions aucun pouvoir sur nos sentiments. «On peut promettre des actions, mais non des sentiments, car ceux-ci sont involontaires» observait Nietzsche. Mais si l’on peut promettre les actions de l’amour, alors il convient d’en déduire qu’il y a peut-être plus d’amour dans les actions de l’amour que dans le sentiment de l’amour. Allons plus loin : il se pourrait  que les actions de l’amour fassent naître et entretiennent le sentiment de l’amour. Nietzsche lui-même l’admettait qui considérait que l’on pouvait éduquer le sentiment et non se laisser dominer par lui.
T. : Le devoir
A.r. : Nietzsche
R.p. : Médiat/Immédiat
T. r. : Nietzsche, Humain, trop humain, I, section II, § 58.
B. : Nietzsche, Gai savoir, § 334. 
Pistes 12 et 13 : S’aimer soi-même est-ce être égoïste ?
Si l’égoïsme est le moteur de toutes les actions humaines, alors l’altruisme n’en est qu’une variante déguisée. Ceux qui se dévouent à autrui seraient mus par le désir narcissique de se donner une bonne image. On pressent que cette thèse est excessive. Mais l’est-elle moins que celle qui consiste à dire qu’il existe un altruisme rigoureusement désintéressé ? En réalité il convient de refuser l’opposition frontale entre l’intérêt de l’égoïste et le désintéressement sacrificiel de l’altruiste.  L’altruisme n’exige pas le sacrifice de soi, parce qu’il conduit à l’épanouissement de soi. «L’altruisme authentique, c’est l’égoïsme de l’homme de bien» disait Léon Robin en commentant Aristote. Mais pourquoi utiliser ici «égoïsme», terme connoté péjorativement ? C’est parce que la langue française ne dispose pas de mot pour traduire le grec philautia, l’amitié de soi qui n’est pas repli mais ouverture à la meilleure part de soi qui est aussi ouverture à autrui. L’égoïsme de l’homme de bien, c’est donc l’amitié que l’homme se porte à lui-même en tant qu’il est homme de bien. Le soi-même que l’on aime est «ce qui en soi-même est le moins vulnérable au changement des humeurs et des désirs» comme le dit Paul Ricœur.
T. : Le bonheur
A.r. : Aristote
R.p. : Médiat/Immédiat
T. r. : J. Ricot, Leçon sur l’Éthique à Nicomaque d’Aristote, Puf, 2001.
B. : M. Terestchenko, Un si fragile vernis d’humanité. Banalité du bien et du mal, La Découverte, 2006. Paul Ricœur, Soi-même comme un autre, Seuil, 1990, p. 211-226.  
Piste 14 : La fidélité est-elle une vertu ?
La fidélité est une vertu bien malade. Elle serait même mortifère car elle nous emprisonnerait dans des promesses passées et interdirait le mouvement de la vie qui est par nature changeant. Mais pourquoi réduire la fidélité à une vertu intemporelle ? La fidélité n’est pas l’abandon paresseux à un choix effectué une fois pour toutes, elle est construction quotidienne ; loin d’être intemporelle, elle ne se vit que dans le temps qui est celui de la durée. Il n’y a de fidélité que créatrice.
T. : La morale
A.r. : Marcel
R.p. : Obligation/Contrainte
T. r. : G. Marcel, Être et avoir, Aubier, 1935, p. 55-80.
B. : V. Jankélévitch, Traité des vertus, Bordas, 1949, ch. VII, V. A. Comte-Sponville, Petit Traité des grandes vertus, ch. 2, Puf, 1995.  
Piste 15 : La sincérité peut-elle être dangereuse ?
La sincérité est une vertu bien considérée, même si elle n’est pas toujours très bien honorée. Sa bonne réputation ne vient pas seulement de ce qu’elle est un hymne à la franchise et à la droiture, mais de l’air du temps qui prône la transparence et raffole des sentiments exposés dans leur nudité. Mais où est la limite entre la sincérité et l’exhibition sans retenue de soi ? N’y a-t-il pas un risque de cruauté à se faire le contemporain de son présent sans souci de la constance ? France Quéré avait prévenu les amants qu’une certaine forme de sincérité soumise à l’instant et refusant la fidélité de la durée, se retournait en mysti­fication : «Un sentiment qui ne veut pas continuer ce qu’il a commencé avoue son mensonge. Vous dites : j’aime, mais pas j’aimerai. Dès maintenant le ver et dans le fruit, vous n’aimez pas».
T. : La morale
A.r. : Jankélévitch
R.p. : Obligation/Contrainte
T. r. : F. Quéré, La Famille, Seuil, 1990, p. 179-184.
B. : V. Jankélévitch, Traité des vertus, Bordas, 1949, ch. VIII. Y. Belaval, Le souci de sincérité, Gallimard, 1967.  
Piste 16 : Imbécile et heureux ou lucide et malheureux ?
Qu’est-ce que la philosophie doit rechercher prioritairement, le bonheur ou la vérité ? Le bonheur au risque de l’aveuglement ou la lucidité au risque du malheur ? Si l’on trouve son bonheur dans l’illusion et dans l’erreur il est sans importance d’être considéré comme imbécile heureux. Un texte de la sagesse biblique, L’Ecclésiaste, affirme que «plus on a de science, plus on a de tourments». Mais sans doute convient-il d’examiner la question autrement : l’imbécile heureux, en s’amputant de la partie raisonnable et rationnelle de son être, ne connaît pas un bonheur pleinement humain. Et sans doute faudra-t-il alors renoncer au bonheur illusoirement sans limites promis seulement à ceux qui oublient leur essence d’homme.
T. : Le bonheur
A.r. : Kant
R.p. : Rationnel/Raisonnable
T. r. : Kant, Fondements de la métaphysique des mœurs, IIe section.
B. : J. Ricot et al., Le bonheur, quel intérêt ?, M-editer, 2008.  
Piste 17 : Violence ou non violence ?
Le réalisme politique semble commander d’obéir au vieil adage : «Si tu veux la paix, prépare la guerre». Pourtant la non-violence peut se révéler une arme redoutable et efficace pour instaurer une paix juste, comme l’ont montré Gandhi en libérant l’Inde et Martin Luther King en obtenant l’égalité entre blancs et noirs aux États-Unis. «Le vrai courage et la vraie virilité ne sont pas de donner la mort, mais de la risquer.» écrit Jean-Marie Muller. Il y a une puissance affirmative de la non-violence, à l’opposé de la tentation de la résignation et de la lâcheté. Le non-violent est un combattant. 
T. : La justice et le droit
A.r. : Levinas
R.p. : Légal/Légitime
T. r. : J. Ricot, Leçon sur la paix, Puf, 2002, p. 110-121.
B. : J. M. Muller, Stratégie de l’action non-violente, Fayard, 1972. Gandhi, Ma non-violence, Stock, 1973. E. Levinas, Totalité et infini, Livre de poche, 1990, p. 341-342. 
Piste 18 : Faut-il se méfier du pouvoir ?
«Le pouvoir corrompt, le pouvoir absolu corrompt absolument». Cette affirmation bien connue de Lord Acton est sans nul doute excessive dans sa première partie. Tout pouvoir n’est pas corrupteur ou corrompu et c’est l’erreur d’Alain de l’avoir réduit au pouvoir militaire. Le pouvoir est d’abord celui de l’homme «capable», c’est-à-dire non voué à la paralysie parce que doté de la «possibilité» d’agir (en latin, le verbe posse signifie pouvoir). Le pouvoir politique, par exemple, peut être exercé en vue du bien commun, même s’il est toujours guetté par la dérive de la tyrannie.
T. : État
A.r. : Aristote
R.p. : Obligation/Contrainte
T. r. : Louis Lavelle, Traité des valeurs, Puf, 1951, I, 53.
B. : Alain, Mars ou la guerre jugée, dans Les Passions de la Sagesse, Gallimard, «La Pléiade», 1986 ; Suite à Mars. Échec de la force, Gallimard, 1962.  
Piste 19 : La liberté s’oppose-t-elle à l’égalité ?
La liberté et l’égalité sont deux principes juridiques, ce qui signifie que la liberté passe par la protection des lois et que l’égalité suppose non seulement que la loi soit la même pour tous (sans quoi la loi serait une notion contradictoire) mais que l’on tende à une répartition équitable des biens. Mais trop de liberté peut nuire à l’égalité, trop d’égalité peut entraver la liberté. Il faut donc un troisième terme pour faire tenir ensemble ces deux sœurs ennemies et c’est la fraternité.
T. : La justice et le droit, liberté
A.r. : Bergson
R.p. : Identité/Égalité/Différence
T. r. : H. Bergson, Les Deux Sources de la morale et de la religion, Puf, p. 304.
B. : J. Rawls, La Théorie de la justice comme équité : une théorie politique et non pas métaphysique, Seuil, 1987.  
© 2008-2009 M-EDITER / FRÉMEAUX & ASSOCIÉS 
Index des thèmes et des auteurs
CD  1 - Première partie : Le sujet
Plage / Titre / Notions / Auteur / Repères phil. ?
1 «Je pense donc je suis»,  est-ce une certitude ? / Sujet / Descartes / Origine,Fondement ?
2 Le passé est-il notre prison ? / L’existence et le temps / Arendt / Rationnel, Raisonnable ?
3 L’homme, chose ou conscience ? / Conscience / Sartre / Essentiel,Accidentel ?
4 Dévisager autrui ? / Autrui / Levinas / Expliquer, Comprendre ?
5 Qu’est-ce que l’amitié ? / Autrui / Aristote / Identité, Égalité, Différence ?
6 Faut-il s’étonner afin de philosopher ? / Désir / Aristote / Origine, Fondement ?
7 L’étranger est-il autre que  moi ? / Autrui / Levinas / Identité, Égalité, Différence ?
8 L’inconscient, une hypothèse légitime ? / Conscience / Freud / Médiat, Immédiat ?
9 L’inconscient est-il somatique ? / Conscience / Freud / Cause, Fin
10 Qu’est-ce que le temps ? / L’existence et le temps / Augustin / Expliquer, Comprendre
11 Le présent est-il réductible à l’instant ? / L’existence et le temps / Bergson / Intuitif, Discursif 
CD  1 - Deuxième partie : La culture
Plage / Titre / Notions / Auteur / Repères phil. ?
12 Comment distinguer l’homme de l’animal ? / Culture / Rousseau / Genre, Espèce, Individu
13 Peut-on parler de rien ? / Langage / Augustin / Absolu, Relatif
14 et 15 L’art nous détourne-t-il du réel ? / Art, la perception / Bergson / Médiat, Immédiat
16 et 17 Les sciences et la technique  maîtrisent-elles la nature ? / Travail et la technique / Rousseau / Médiat, Immédiat
18 Qu’est-ce qu’une religion ? Religion Durkheim Transcendant/Immanent
19 Tolérance et foi religieuse  sont-elles compatibles ? / Religion / Locke / Absolu, Relatif 
CD  2 - Troisième partie : La raison et le réel
Plage / Titre / Notions / Auteur / Repères phil. ??
1 La raison est-elle égale en chacun ? / Raison et le réel / Descartes / Essentiel, Accidentel ?
2 La science abolit-elle la superstition ? / Théorie et expérience / Bachelard / Expliquer, Comprendre ?
3 Faut-il avoir de l’imagination ? / Vérité / Bachelard / Croire, Savoir ?
4 Faut-il douter de tout ? / Vérité / Malebranche / Absolu, Relatif ?
5 et 6 Comment accéder au savoir ? / Démonstration / Platon / Persuader, Convaincre ?
7 L’homme, objet de science ? / Interprétation / Durkheim / Expliquer, Comprendre ?
8 Le rationnel se confond-il  avec le raisonnnable ? / Vérité / Kant / Rationnel, Raisonnable 
CD  2 - Quatrième partie : Morale et politique
Plage / Titre / Notions / Auteur / Repères phil. ??
9 La morale ou l’éthique ? / Morale / Aristote / Croire, Savoir
10 Épicure était-il un débauché ? / Bonheur / Épicure / Rationnel, Raisonnable
11 Peut-on promettre des sentiments ? / Devoir / Nietzsche / Médiat, Immédiat
12 et 13 S’aimer soi-même est-ce être égoïste ? / Bonheur / Aristote / Médiat, Immédiat
14 La fidélité est-elle une vertu ? / Morale / Marcel / Obligation, Contrainte
15 La sincérité peut-elle être dangereuse ? / Morale / Jankélévitch / Obligation, Contrainte
16 Imbécile heureux ou lucide malheureux ? / Bonheur / Kant / Rationnel, Raisonnable
17 Violence ou non-violence ? / Justice et le droit / Levinas / Légal, Légitime
18 Faut-il se méfier du pouvoir ? / État / Aristote / Obligation, Contrainte
19 La liberté s’oppose -t-elle à l’égalité ? / Justice et le droit,  la liberté / Bergson / En fait, En droit 
Discographie
CD1  - Le sujet
Piste 1 : « Je pense donc je suis », est-ce une certitude ?  3’35
Piste 2 : Faut-il s’étonner pour philosopher ? 2’58
Piste 3 : L’homme, chose ou conscience ? 3’33
Piste 4 : Qu’est-ce que l’amitié ? 3’45
Piste 5 : Dévisager autrui ? 3’40
Piste 6 : L’étranger est-il autre que moi ? 3’23
Piste 7 : L’inconscient est-il une hypothèse légitime ? 3’36
Piste 8 : L’inconscient est-il somatique ? 3’35
Piste 9 : Qu’est-ce que le temps ? 3’11
Piste 10 : Le présent est-il réductible à l’instant ? 3’22
Piste 11 : Le passé est-il notre prison ? 3’22 
La culture
Piste 12 : Comment distinguer l’homme et l’animal ? 3’40
Piste 13 : Peut-on parler de rien ? 3’24
Pistes 14 et 15 : L’art nous détourne-t-il du réel ? 3’26 et 3’34
Pistes 16 et 17 : La science et la technique  maîtrisent-elles la nature ?  3’30 et 3’27
Piste 18 : Qu’est-ce qu’une religion ? 3’26
Piste 19 : Tolérance et foi religieuse sont-elles compatibles ? 3’10  
CD2 - La raison et le réel
Piste 1 : La raison est-elle égale en chacun ? 3’25
Piste 2 : La science abolit-elle la superstition ? 3’27
Piste 3 : Faut-il avoir peur de l’imagination ? 3’37
Piste 4 : Faut-il douter de tout ? 3’04
Pistes 5 et 6 : Comment accéder au savoir ? 3’19 et 3’16
Piste 7 : L’homme, objet de science ? 3’47
Piste 8 : Le rationnel se confond-il avec le raisonnable ? 3’41 
Morale et politique
Piste 9 : La morale ou l’éthique ? 3’26
Piste 10 : Épicure était-il un débauché ? 3’45
Piste 11 : Peut-on promettre des sentiments ? 3’20
Pistes 12 et 13 : S’aimer soi-même est-ce être égoïste ? 3’30 et 3’18
Piste 14 : La fidélité est-elle une vertu ? 3’27
Piste 15 : La sincérité peut-elle être dangereuse ? 3’26
Piste 16 : Imbécile et heureux ou lucide et malheureux ? 3’32
Piste 17 : Violence ou non violence ? 3’44
Piste 18 : Faut-il se méfier du pouvoir ? 3’24
Piste 19 : La liberté s’oppose-t-elle à l'égalité ? 3’17
Ecouter Apprendre à philosopher avec Jacques Ricot (livre audio) © Frémeaux & Associés/ Frémeaux & Associés est l'éditeur mondial de référence du patrimoine sonore musical, parlé, et biologique. Récompensés par plus de 800 distinctions dont le trés prestigieux Grand Prix in honorem de l'Académie Charles Cros, les catalogues de Frémeaux & Associés ont pour objet de conserver et de mettre à la disposition du public une base muséographique universelle des enregistrements provenant de l'histoire phonographique et radiophonique. Ce fonds qui se refuse à tout déréférencement constitue notre mémoire collective. Le texte lu, l'archive ou le document sonore radiophonique, le disque littéraire ou livre audio, l'histoire racontée, le discours de l'homme politique ou le cours du philosophe, la lecture d'un texte par un comédien (livres audio) sont des disques parlés appartenant au concept de la librairie sonore. (frémeaux, frémaux, frémau, frémaud, frémault, frémo, frémont, fermeaux, fremeaux, fremaux, fremau, fremaud, fremault, fremo, fremont, CD audio, 78 tours, disques anciens, CD à acheter, écouter des vieux enregistrements, cours sur CD, entretiens à écouter, discours d'hommes politiques, livres audio, textes lus, disques parlés, théâtre sonore, création radiophonique, lectures historiques, audilivre, audiobook, audio book, livre parlant, livre-parlant, livre parlé, livre sonore, livre lu, livre-à-écouter, audio livre, audio-livre, lecture à voix haute, entretiens à haute voix, parole enregistrée, etc...). Les livres audio sont disponibles sous forme de CD chez les libraires  et les disquaires, ainsi qu’en VPC. Enfin certains enregistrements de diction peuvent être écoutés par téléchargement auprès de sites de téléchargement légal.

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