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58 POEMES SUR LA NATURE, LA VIE, L'AMOUR
ELSA ZYLBERSTEIN, ISABELLE CARRE, RACHIDA BRAKNI
Ref.: FA849
Artistic Direction : ALAIN FREMEAUX
Label : Frémeaux & Associés
Total duration of the pack : 1 hours 7 minutes
Nbre. CD : 1
58 POEMES SUR LA NATURE, LA VIE, L'AMOUR
This CD features a selection of poems for children. 58 poems have been chosen, among 5 centuries of French poetry. Artistic initiation to the deepness of Nature, Life and Love, read by beautiful actresses Isabelle Carre and Rachida Brakni, these readings are recommended for children from the age of 6. In french Claude Colombini-Frémeaux
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PisteTitleMain artistAutorDurationRegistered in
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1N'OBLIGEZ PAS LE POEMEIsabelle CarréEdmond Rostand00:00:462004
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2LA LUNEElsa ZylbersteinVictor Hugo00:01:562004
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3JEANNE ENDORMIEElsa ZylbersteinVictor Hugo00:02:262004
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4L'OREILLER D'UN ENFANTIsabelle CarréMarceline Desbordes-Valmore00:00:482004
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5LA MATIN DES ETRENNESRachida BrakniArthur Rimbaud00:01:082004
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6CHANSON POUR FAIRE DANSER EN ROND LES PETITS ENFANTSIsabelle CarréVictor Hugo00:01:342004
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7CHANSON DE GRAND-PEREIsabelle CarréVictor Hugo00:00:532004
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8LA CHANSON DU PETIT HYPERTROPHIQUERachida BrakniJules Laforgue00:01:282004
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9CHANSON DE LA CÔTEIsabelle CarréCharles Cros00:01:032004
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10QUE SONT MES AMIS DEVENUSElsa ZylbersteinRutebeuf00:00:422004
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11RONDE FLAMANDEElsa ZylbersteinCharles Cros00:02:042004
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12TE DIRE QUE JE T'AIMEIsabelle CarréPaul -Jean Toulet00:00:332004
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13CHANSON DE FORTUNIOIsabelle CarréAlfred de Musset00:00:462004
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14GREENElsa ZylbersteinPaul Verlaine00:01:072004
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15MARIEElsa ZylbersteinGuillaume Apolinaire00:00:572004
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16J'AI LE COEUR SI PLEIN DE JOIEIsabelle CarréBernard de Ventadour00:00:362004
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17IL PLEURE DANS MON COEURIsabelle CarréPaul Verlaine00:00:512004
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18GASPARD HAUSER CHANTEElsa ZylbersteinPaul Verlaine00:01:122004
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19LES APRES-MIDI D'AUTOMNEElsa ZylbersteinJules Laforgue00:01:342004
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20D'UNE PRISONElsa ZylbersteinPaul Verlaine00:01:082004
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21SPECTACLE RASSURANTIsabelle CarréVictor Hugo00:01:322004
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22BEL AUBEPIN VERDISSANTIsabelle CarréPierre de Ronsard00:01:092004
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23D'UN VANNEUR DE BLE AUX VENTSElsa ZylbersteinJoachim du Bellay00:01:032004
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24LE CORIsabelle CarréAlfred de Vigny00:00:532004
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25SOLEIL COUCHANTIsabelle CarréJosé-Maria des Hérédia00:01:112004
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26L'HEURE DU BERGERElsa ZylbersteinPaul Verlaine00:01:102004
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27TAS DE PIERRESElsa ZylbersteinVictor Hugo00:01:052004
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28BALLADE À LA LUNEElsa ZylbersteinAlfred de Musset00:01:342004
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29PREMIER SOURIRE DE PRINTEMPSRachida BrakniThéophile Gautier00:01:352004
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30DEJEUNER DE SOLEILIsabelle CarréEdmond Rostand00:00:512004
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31IL A PLURachida BrakniCharles Guérin00:00:472004
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32JOURS D'ETEElsa ZylbersteinMarceline Desbordes-Valmore00:01:242004
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33AUTOMNEIsabelle CarréAlbert Samain00:01:132004
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34MATIN D'OCTOBREIsabelle CarréFrançois Coppée00:00:452004
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35LE VENTRachida BrakniEmile Verhaeren00:01:062004
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36LE BRISE FAIT LE BRUIT D'UN GEANTIsabelle CarréVictor Hugo00:00:312004
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37LE TEMPS A LAISSE SON MANTEAUIsabelle CarréCharles d'Orléans00:00:412004
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38UN SONGEElsa ZylbersteinSully Prudhomme00:01:202004
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39LES FENÊTRESElsa ZylbersteinCharles Baudelaire00:02:042004
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40APPARITIONIsabelle CarréStéphane Mallarmé00:00:422004
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41MA BOHÊMEElsa ZylbersteinArthur Rimbaud00:01:242004
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42EPITAPHE D'UN PARESSEUXElsa ZylbersteinJean de La Fontaine00:00:292004
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43VARIATION SUR LE MOT FALOT, FALOTEIsabelle CarréJules Laforgue00:00:592004
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44UN PAUVRE HONTEUXElsa ZylbersteinXavier Forneret00:02:102004
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45LE PARESSEUXElsa ZylbersteinMarc-Antoine Girard de Saint-Amant00:01:302004
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46AU ROI POUR AVOIR ETE DEROBERachida BrakniClément Marot00:01:392004
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47BALLADE DES PROVERBESElsa ZylbersteinFrançois Villon00:00:542004
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48COMPLAINTE DES TISSEUSES DE SOIEElsa ZylbersteinCrétien de Troyes00:01:212004
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49LA GRIECHE D'HIVERElsa ZylbersteinRutebeuf00:01:102004
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50CHANSONIsabelle CarréVictor Hugo00:00:592004
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51LES EFFARESIsabelle CarréArthur Rimbaud00:01:322004
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52AH LAISSEZ-VOUS FLECHIR UN INSTANTIsabelle CarréPaul-Jean Toulet00:00:422004
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53LA VIGNE ET LA MAISONRachida BrakniAlphonse de Lamartine00:02:152004
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54LA JEUNE CAPTIVEIsabelle CarréAndré Chénier00:01:162004
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55CE N'EST PAS DRÔLE DE MOURIRRachida BrakniPaul-Jean Toulet00:00:352004
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56MES POEMES SOYEZ DES FLEUVESRachida BrakniVictor Hugo00:00:392004
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57LE TESTAMENTIsabelle CarréFrançois Villon00:00:312004
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58L'ART POETIQUEElsa ZylbersteinNicolas Boileau00:01:042004
anthologie POÉtiquE
anthologie POÉtiquE POUR les ENFANTS
Direction Alain Frémeaux
58 poèmes sur la nature, la vie, l’amour lus par
Rachida Brakni - Isabelle Carré - Elsa Zylberstein
Apollinaire, Baudelaire, Boileau, Chénier, Chrétien de Troyes, Coppée, Cros, Desbordes-Valmore, Du Bellay, Forneret, Gautier, Guérin, Hérédia, Hugo, La Fontaine, Laforgue, Lamartine, Mallarmé, Marot, Musset, Orléans, Rimbaud, RONSARD, Rostand, Rutebeuf, Saint-Amant, Samain, Sully Prudhomme, Toulet, Ventadour, Verhaeren, Verlaine, Vigny, villon
Rachida BRAKNI
Née en février 1977, Rachida Brakni entreprend des études de théâtre au sortir du lycée - où un professeur lui avait fait découvrir ce monde passionnant. A 21 ans, elle entre au Conservatoire National Supérieur d’Art Dramatique. Elle y suit les classes de Jacques Lassale et de Catherine Hiegel. Quelque trois ans plus tard, en juin 2001, elle devient pensionnaire de la Comédie française. Parallèlement, Rachida fait ses débuts au cinéma en tournant dans le film Couleur café d’Henri Duparc. Après avoir joué pour André Téchiné, elle atteint la consécration pour son rôle dans Chaos de Coline Serreau, qui lui vaut le César du meilleur espoir féminin en 2002. Son activité redouble en 2004 : outre la Comédie française, on la trouve au générique de nombreux films, aux côtés de Claude Rich et de François Cluzet notamment.
Isabelle CARRÉ
Née en mai 1971, Isabelle Carré a d’abord pour ambition de devenir danseuse. Mais très vite, elle s’oriente vers le métier d’actrice. Coline Serreau est la première à lui donner l’occasion de braver la caméra, dans Romuald et Juliette, aux côtés de Daniel Auteuil. Son rôle d’étudiante dans Beau fixe, de Christian Vincent en 1992 lui vaut les honneurs d’une nomination aux Césars comme Meilleur espoir féminin. Isabelle tient à assurer un équilibre entre théâtre et cinéma. On peut la voir dans de grands films costumés (Le Hussard sur le toît, Beaumarchais l’insolent) ainsi que sur les planches, où elle reçoit à deux reprises les honneurs du Molière de la meilleure actrice (pour Mademoiselle Else et, tout récemment, L’hiver sous la table). De plus en plus courtisée par le cinéma, sa réputation atteint son apogée en 2003 où elle reçoit le César de la meilleure actrice pour Se souvenir des belles choses (Zabou Breitman). Après une nouvelle nomination pour son rôle dans Les Sentiments (Noémie Lvovsky), elle apparaît à l’affiche fin 2004 aux côtés de Jacques Gamblin, dans le nouveau film de Bertrand Tavernier : Holy Lola.
Elsa ZYLBERSTEIN
Née en octobre 1969 à Paris, Elsa Zylberstein est la fille d’un physicien de renom. Avec une formation de danseuse classique et un bac littéraire, elle intègre le cours Florent, où elle suit la classe libre alors dirigée par Francis Huster. A sa sortie, Elsa se lance à la conquête du monde cinématographique en 1988. Trois ans plus tard, son rôle de Cathy dans le Van Gogh de Maurice Pialat lui vaut une première nomination aux Césars comme meilleur espoir féminin. Elle multiplie alors les tournages et se fait connaître du grand public dans un film de Martine Dugowson, au côté de Romane Bohringer : Mina Tannenbaum. Elsa se plaît à participer à des films très éclectiques, de Farinelli (Gérard Corbiau) à Tenue correcte exigée (Philippe Lioret) en passant par Jefferson à Paris (James Ivory) et Un samedi sur la terre (Diane Bertrand). Dès 1998 sa notoriété croît encore dans la comédie qui l’associe à Antoine de Caunes : L’homme est une femme comme les autres de Jean-Jacques Zilbermann. On la découvre ensuite dans des films plus costumés où son élégance naturelle trouve à s’exprimer : Lautrec, de Roger Planchon, Le Temps retrouvé, puis Combat d’amour en songe de Raoul Ruiz. En 2004, elle tient l’affiche de six films, dont Qui perd gagne (Laurent Bénégui) avec Thierry Lhermite et Demain on déménage (Chantal Akerman) avec Jean-Pierre Marielle et Sylvie Testud.
Petit voyage accompagné dans la poésie (Par Alain Frémeaux)
Qu’est-ce que la poésie ?
Le Petit Robert nous enseigne que la poésie est l’art du langage visant à exprimer ou à suggérer par le rythme (surtout le vers), l’harmonie et l’image. La poésie exprime des idées, des sentiments. Elle suggère, elle parle donc à notre imagination, à notre cœur et nous en dit plus que ce que les mots expriment.
Sélection des poèmes
J’ai essayé de choisir des textes de qualité dont l’écriture soit suffisamment proche de notre langue actuelle. C’est la raison pour laquelle les textes du Moyen Age sont peu nombreux. Par ailleurs, ton âge m’a guidé dans le choix des poèmes ainsi, bien sûr, que l’harmonie des vers, la pureté musicale, la beauté des images, la qualité du rythme et parfois le sens de l’humour.
Présentation de l’anthologie :
Les poèmes ont été classés par thème : la famille, les chansons, de l’amitié à l’amour, le bonheur, peine et nostalgie, la nature, les fables et contes, l’aventure, l’humour, la misère, de la vie à la mort, enfin de sages leçons. Pour chaque texte, le livret t’offrira le sens du poème, un petit lexique explicatif quand il y a lieu et enfin une courte biographie de l’auteur. Le petit lexique ne donne pas nécessairement la définition que tu peux trouver dans le dictionnaire mais le sens qu’il faut attribuer au mot et à la phrase dans le contexte du poème. Repère, en fin de livret, l’index chronologique des auteurs avec pour chacun d’eux les plages concernées.
Un conseil avant l’écoute :
Lis le “sens du poème” et le “petit lexique” avant l’écoute de chaque texte. Pour cela, utilise la fonction “pause” de ton lecteur CD. Si cette façon de procéder te paraît un peu scolaire et pas assez ludique (pas assez proche du jeu, du plaisir), alors, fais comme il te plaît ! Ecoute la totalité du CD et consulte le livret à la demande… Le but de ce CD, c’est avant tout de t’offrir le plaisir de découvrir huit siècles de poésie de langue française et non pas de t’ennuyer !
Petit glossaire poétique général (ou lexique)
Formes poétiques :
Alexandrin : vers à 12 syllabes (du XVIe au XIXe siècle)
Ballade : poème lyrique moyenâgeux chanté ou récité (Ballades de Villon)
Elégie : poème lyrique au ton triste et tendre
Epître : lettre en vers sur des sujets variés (Epîtres de Marot)
Fabliau : conte populaire en vers
Hymne : poème à la gloire des héros, des dieux, d’une personne, d’une chose (hymne à la nature, à l’amour…)
Ode : poème autrefois destiné à être chanté. Poème lyrique souvent constitué de strophes semblables entre elles. (Odes de Ronsard, Hugo…)
Rondeau : poème à forme fixe du moyen Age
Satire : écrit critique
Sonnet : poème de 14 vers composé de 2 quatrains (4 vers) et de 2 tercets (3 vers)
Vers libre : vers progressivement dégagés de toute règle (longueurs et rimes) au fur et à mesure que l’on passe de la poésie classique à la poésie moderne
Autres vocables (mots) fréquemment utilisés :
Art poétique : règles ou préceptes concernant l’écriture
Bouffonnerie : pitrerie
Burlesque : comique extravagant (extraordinaire et déraisonnable)
Humanisme : doctrine ayant pour objet l’épanouissement de l’homme
Lyrisme : exaltation des sentiments personnels (excitation affective)
Mystique : illuminé
Polémique : controverse (critique) publique
Ecoles ou mouvements poétiques :
Les Rhétoriqueurs : Au début du XVIe siècle, le souci de la forme prédomine. Les Rhétoriqueurs s’amusent à multiplier les jeux sur les rimes, à écrire des poèmes à lecture multiple, à composer des rébus (devinettes). C’est l’époque de la première renaissance, marquée par la découverte de l’Italie et du platonisme (conception idéaliste de la beauté et de l’amour du philosophe Platon).
La Pléiade : Avec François Ier, protecteur des arts, on assiste à l’efflorescence du lyrisme : c’est la Pléiade. Superbe hymne à la vie où sont traités les thèmes de l’amour, la mort et la nature. La poésie rejette la technique rhétoricienne, puise ses sources dans l’Antiquité et se fait le reflet des émotions et des sentiments de la vie. L’expression est simple tout en restant musicale, le style se fait plus pur. On passe ainsi à la langue stabilisée, proche de la nôtre, des Du Bellay et Ronsard.
Le romantisme : Au début du XIXe siècle éclate le romantisme annoncé par l’écriture frémissante de J.J. Rousseau. C’est une débauche (profusion, avalanche) de poésie lyrique, c’est une libération, c’est l’exaltation des sentiments personnels. C’est la sensibilité exacerbée, le goût des larmes avec Mme Desbordes-Valmore, Lamartine, Vigny, Musset, Hugo, au moins pour ses Odes, qui ont donné des pages magnifiques à la littérature française.
Le Parnasse : Après le sentiment, la raison! Aux romantiques ont succédé les Parnassiens (Hugo, Baudelaire, Gautier, Leconte de Lisle, Prudhomme, Hérédia, et dans une certaine mesure Coppée) qui se sont élevés contre l’étalage impudique du sentiment personnel et contre une forme d’éloquence souvent pompeuse et parfois proche de la facilité. Ils ne renient pas pour autant la sensibilité au cœur même de la poésie romantique mais s’attachent à exprimer des idées, à soustraire l’art à un abus d’émotions personnelles au profit d’une certaine forme d’impassibilité, à rechercher l’ordre, la clarté, la perfection dans l’expression. C’est le culte de l’art pour l’art.
Le Symbolisme : Après l’exaltation déclamatoire du moi romantique et le culte parnassien de la raison aux émotions contenues, aux vers ciselés dont le prestige s’est exercé jusqu’en 1880, la poésie s’est renouvelée et a donné naissance au Symbolisme. L’ambition a été de supprimer la logique, l’analyse du langage poétique et de refondre celui-ci dans un lyrisme pur affranchi de tout sentiment personnel, de lui faire suggérer des sensations par la musicalité des vers et la multiplication des symboles. Trois poètes principaux ont rejeté la froide leçon de l’art pour l’art et dominé cette école : Verlaine, Rimbaud et Mallarmé. Verlaine avec sa musicalité, ses pensées toutes en nuances, ses frissonnements de l’âme, Rimbaud avec ses visions, ses hallucinations, sa sensualité, ses révoltes de génie précoce, enfin Mallarmé avec la mystérieuse et difficile beauté de sa langue. Une des conquêtes du Symbolisme a été le vers libre utilisé par Paul Fort et ses disciples.
Présentation des poèmes et des auteurs
1 - N’obligez pas le poème (Edmond Rostand) (1868-1918)
Sens du poème : La fleur dans laquelle on a soufflé pour ouvrir ses pétales compare ce procédé brutal à celui, doux et lent, du rosier qui laissera ses fleurs s’ouvrir d’elles-mêmes. Cela signifie qu’on ne peut pas forcer impunément la nature ou l’esprit à aller plus vite que ce qui est possible. Il y a un âge pour comprendre. Si tu ne saisis pas tout le sens des poèmes de cette anthologie à la première écoute, ce n’est pas grave. Ecoute les plusieurs fois… Pour certains d’entre eux, ce sera plus facile l’année prochaine ou la suivante…
Petit lexique :
A devancer le moment : A le faire au bon moment
Bouquetières : marchandes de fleurs
Biographie de l’auteur : Edmond Rostand est avant tout un auteur de pièces de
théâtre. Tu connais peut-être la fameuse tirade des nez de Cyrano de Bergerac ? Cependant, il a aussi fait des clins d’œil fort talentueux à la poésie en écrivant de petits textes plein de grâce et de fraîcheur.
2 - La lune (Victor Hugo) (1802-1885)
Sens du poème : Victor Hugo est un merveilleux grand-père toujours à l’écoute, toujours admiratif de sa petite Jeanne. A défaut d’une grosse bête, elle voudrait bien décrocher… la lune !
Petit lexique :
Rauque : rude, aux sons brouillés
Le prodige : de la magie
Biographie de l’auteur : Qui ne connaît Victor Hugo, poète, romancier, auteur dramatique ? Dès l’âge de quatorze ans, il écrit sur son cahier de classe : “Je veux être Chateaubriand ou rien !” Malgré des malheurs (sa fille Léopoldine se noie à dix-neuf ans avec son mari à Villequier), sa vie est triomphale : 83 ans d’existence, toutes les réussites dans le métier d’écrivain, tous les honneurs littéraires (succès, Académie) et politiques (député, sénateur, pair de France), et bien des amours ! Enfin, un deuil national, une marche au pas de l’Arc de Triomphe au Panthéon ! Poète romantique puis parnassien, il est le maître incontesté de l’invention verbale, de l’émotion et de l’évocation ! Citons quelques unes de ses œuvres poétiques : Feuilles d’Automne, Les Voix Intérieures, La Légende des siècles sans parler de son théâtre : Hernani, Ruy Blas et de ses romans : Notre Dame de Paris et Les Misérables !
3 - Jeanne endormie (Victor Hugo) (1802-1885)
Sens du poème : Victor Hugo regarde la petite Jeanne endormie. Il s’extasie devant tant de beauté et d’innocence. Il adore les enfants et alors qu’il dresse de Jeanne un tableau angélique (digne d’un ange), il fait dire à sa mère : “Te voilà réveillée, horreur !” C’est évidemment une plaisanterie. La mère espérait seulement que sa fille fasse une sieste un peu plus longue…
Petit lexique
Falbala : ornement de robe ou de rideau
Alcôve : partie de chambre
A sa chimère : au rêve de sa vie
Biographie de l’auteur (voir 2)
4 - L’oreiller d’un enfant (Marceline Desbordes-Valmore) (1786-1859)
Sens du poème : Ce poème très émouvant traite du petit oreiller de l’enfance avec beaucoup de tendresse. On sent ce qu’il représente pour l’auteur. Dans la deuxième strophe, Marceline songe aux enfants abandonnés avec une sincère compassion.
Biographie de l’auteur : Marceline Desbordes-Valmore a eu une existence tragique : débuts dans la vie difficiles, difficultés matérielles, amour déçu et la perte de ses quatre enfants. Poète romantique, elle a écrit “comme l’oiseau chante” selon le mot de Sainte-Beuve, un autre poète. Elle est proche de nous par ses émotions et ses sentiments de mère brisée dans sa tendresse, de femme blessée dans son amour.
5 - Le matin des étrennes (Arthur Rimbaud) (1854-1891)
Sens du poème : Poème d’attente, d’espérance, donc de bonheur. Arthur Rimbaud nous fait partager l’enchantement d’un matin d’étrennes, ou matin de Noël.
Petit lexique :
Etrennes : cadeau du Jour de l’An
Affriandée : alléchée, attirée, tentée
Biographie de l’auteur : Arthur Rimbaud est un révolté génial. A dix-sept ans, il éblouit Verlaine par ses vers. Poète symboliste, il irrite les Parnassiens en critiquant leurs vieilleries poétiques. Mystique, voyant, il décrit un monde imaginaire. A vingt et un ans, il cesse d’écrire et désavoue (renie) son œuvre. “Je est un autre”. Il mène alors une vie d’aventurier et meurt à seulement trente sept ans.
6 - Chanson pour faire danser en rond les petits enfants (Victor Hugo) (1802-1885)
Sens du poème : Chanson toute gaie, construite sur deux rimes seulement, à l’intention des petits…
Petit lexique :
Lutrin : pupitre sur lequel on pose les livres de chant à l’église
Burin : outil servant à graver
Le magister endoctrine : le maître d’école enseigne
Clarine : clochette attachée au cou du cheval
Voiturin : conducteur de la voiture
Biographie de l’auteur (voir 2)
7 - Chanson de grand-père (Victor Hugo) (1802-1885)
Sens du poème : Autre chanson toute gaie de Victor Hugo faite pour accompagner la danse. Une pointe d’humour dans la 3e strophe : “Les bouquins dans les écoles bougonneront !” et dans la dernière : “Les messieurs diront aux dames / ce qu’ils voudront…”
Biographie de l’auteur (voir 2)
8 - La chanson du petit hypertrophique (Jules Laforgue) (1860-1887)
Sens du poème : Poignant et tendre poème d’un enfant hypertrophique (à la sensibilité excessive, anormale) qui voudrait aller dormir à côté de sa mère morte d’une maladie de cœur. Dans la dernière strophe, l’appel se fait plus bouleversant : le “C’est maman qui m’appelle” est remplacé par “Dis, Maman, tu m’appelles ?”
Biographie de l’auteur : Les œuvres de Jules Laforgue sont marquées par le pessimisme. Les hommes sont cruels, les femmes sont impures dans sa vision idéaliste, Dieu lui-même est imparfait. Tout est sujet à nourrir son ironie grinçante. Poète symboliste, hanté par la libération de l’expression, Laforgue est à la recherche d’une nouvelle écriture. Il veut “botter le train au langage !” Il meurt à vingt-sept ans de la tuberculose.
9 - Chanson de la côte (Charles Cros) (1842-1888)
Sens du poème : Sur un mode humoristique, Charles Cros évoque le retour plein d’espérances, après un long voyage, d’un officier de marine et son amertume de constater que non seulement son épouse lui a été infidèle mais qu’en plus elle n’a pas entretenu ses biens.
Petit lexique :
Favoris : touffe de barbe portée de chaque côté du visage
Galon : signe de grade
Biographie de l’auteur : Charles Cros est un amuseur, un joyeux drille (homme jovial) et un surdoué ! Il est savant, inventeur, professeur de chimie, poète et ami des artistes de son temps. Sa poésie d’inspiration parnassienne dévoile sa sensibilité derrière un masque léger d’humour.
10 - Que sont mes amis devenus (Rutebeuf) (?-1280)
Sens du poème : La complainte Rutebeuf a traversé les siècles. Tu connais sûrement la jolie mélodie qui accompagne “Que sont mes amis devenus ?”. Le poète nous fait partager sa peine et sa désillusion devant l’infidélité humaine.
Petit lexique :
Assailli : attaqué, harcelé, tourmenté
En ma hosté : en ma maison
Les m’a ôtés : me les a pris
Biographie de l’auteur : Rutebeuf, pourtant clerc de formation (donc instruit) a choisi l’existence misérable des jongleurs. Grand ami du vin et du jeu, il s’est fait une joie d’amuser son public en récitant des fabliaux (contes populaires en vers). Il a composé des vies de saints, des complaintes funèbres. Bien qu’au service des Grands, il a su être proche des préoccupations du peuple. Lyrique et sincère, son oeuvre exprime avec sensibilité les espoirs, les peines et les problèmes de la vie quotidienne.
11 - Ronde flamande (Charles Cros) (1842-1888)
Sens du poème : Tu connais le proverbe : “Avec des si on mettrait Paris en bouteille !” Charles Cros rêve d’être un roi et de pouvoir offrir le monde à Marguerite mais n’ayant que son cœur à lui donner, il fait d’elle sa reine mais seulement la reine d’une chanson.
Petit lexique :
Nacre : substance irisée produite par des mollusques à l’intérieur de leurs coquilles
Mandoline : instrument de musique à cordes, voisin du luth
Ebène : bois noir
Biographie de l’auteur (voir 9)
12 - Te dire que je t’aime (Paul-Jean Toulet) (1867-1920)
Sens du poème : Ce petit extrait nous offre un moment d’émotion. Il aime… et tout le monde sait que c’est d’autant plus difficile à avouer que c’est vrai.
Biographie : Paul-Jean Toulet est un romancier et le poète exquis des “Contrerimes”. Sa poésie est légèrement précieuse (langage recherché), aérienne, pleine de grâce parfois moqueuse et d’émotion contenue.
13 - Chanson de Fortunio (Alfred de Musset) (1810-1857)
Sens du poème : Poème charmant où Alfred de Musset nous fait part de son amour pour “une blonde comme les blés” et de la souffrance qu’il endure à ne s’être jamais déclaré.
Biographie de l’auteur : “Les Nuits” sont le chef-d’œuvre romantique d’Alfred de Musset. Tu as peut-être entendu certains vers, même s’ils sont passés de mode : Les plus désespérés sont les chants les plus beaux… Rien ne nous rend si grand qu’une grande douleur ! Ou encore, ce vers toujours d’actualité : Qu’importe le flacon pourvu qu’on ait l’ivresse ! Musset a connu une passion célèbre avec George Sand, écrivain, auteur de La Mare au Diable. C’est des déchirements de cet amour que sont nées “Les Nuits”. Il a aussi écrit des pièces, de multiples chansons pleines de fraîcheur et de gaîté. Sa vie s’achève tristement.
14 - Green (Paul Verlaine) (1844-1896)
Sens du poème : Déclaration d’amour pleine de délicatesse.
Biographie de l’auteur : Paul Verlaine ou “Pauvre Lelian” selon l’anagramme de ses nom et prénom (c’est à dire la transposition des lettres) est un grand poète Symboliste.
Tu as sûrement déjà lu ou entendu ce poème : Les sanglots longs / Des violons / De l’automne / Blessent mon cœur / D’une langueur / Monotone.
Ses vers sont d’une rare fluidité en raison des rythmes choisis et d’une grande pureté musicale. Le poète marque une préférence pour la rime impaire (riment les 1er et 3e vers puis les 2e et 4e vers et ainsi de suite). Paul connaît une orageuse passion avec Arthur Rimbaud dont il subira l’influence littéraire. Il n’est reconnu que vers la fin de sa vie et meurt tristement en plein hiver, sous un concert de louanges.
15 - Marie (Guillaume Apollinaire) (1880-1918)
Sens du poème : On est encore amoureux ! Le romantisme a laissé des traces. Toutefois, “mon mal est délicieux” a remplacé : “J’en porte l’âme déchirée, jusqu’à mourir !” En comparant sa peine au fleuve, Apollinaire veut nous faire partager le tourment de l’attente, du temps qui passe et qui n’en finit pas (comme le cours d’un fleuve…) alors qu’il est éloigné de Marie.
Petit lexique :
Maclotte : danse wallonne (sud de la Belgique où Apollinaire a séjourné)
Biographie de l’auteur : Guillaume Apollinaire s’est toujours passionné pour la littérature et l’art. Il participe à la création du cubisme (1) et promeut l’art moderne. Il incarne l’esprit nouveau. Son œuvre témoigne de ses recherches esthétiques. Son écriture revêt toutes les formes, des vers réguliers aux vers libres. Certains poèmes sont d’inspiration romantique, d’autres plus proches de l’esprit symboliste. Ses textes les plus émouvants sont ceux de ses amours.
(1) Courant artistique né vers 1906-1907 qui a bouleversé la peinture et l’architecture
16 - J’ai le cœur si plein de joie (Bernard de Ventadour) (1125-fin XIIe)
Sens du poème : Poème de l’amour puisque lui seul a le pouvoir d’embellir, de magnifier le monde et de faire croire que le givre a la beauté de fleurs blanches.
Petit lexique :
Transmue Nature : change la nature
Prix : valeur, importance
Frimas : brouillard qui se glace en se déposant
Biographie de l’auteur : Ce troubadour du Moyen Age fréquente la cour d’Eléonore d’Aquitaine, épouse de Louis VII. Cette reine très cultivée était l’amie et la protectrice des poètes. Bernard de Ventadour, poète de l’amour, chante le bonheur d’aimer, les douceurs et tourments de la passion. La qualité mélodique de ses chansons a fait de lui le maître incontesté de ce genre.
17 - Il pleure dans mon cœur (Paul Verlaine) (1844-1896)
Sens du poème : Poème de la tristesse, de la mélancolie, de la peine. Paul Verlaine accentue ce sentiment par la musicalité et le rythme des vers.
Petit lexique :
Langueur : abattement moral
Biographie de l’auteur (voir 14)
18 - Gaspard Hauser chante (Paul Verlaine) (1844-1896)
Sens du poème : Pour ton information, Gaspard Hauser est un personnage énigmatique (au passé secret) mort en 1833. Orphelin, il serait le fils présumé et abandonné du grand-duc Charles de Bade. Poème de l’amertume, du dépit, du découragement. Gaspard a le sentiment qu’on ne le trouve ni malin, ni beau et que même la mort ne veut pas de lui.
Biographie de l’auteur (voir 14)
19 - Les après-midi d’automne (Jules Laforgue) (1860-1887)
Sens du poème : Poème d’automne émouvant où le poète fait part de sa tristesse, sa solitude et son angoisse existentielle (peur de la mort, peur de la vie). Il voudrait être un enfant et pleurer sur les genoux de sa mère, une mère qu’il a perdu trop jeune et dont la disparition l’a privé d’une tendresse qui lui était chère.
Petit lexique :
Tisonne : remue la braise dans la cheminée
Biographie de l’auteur (voir 8)
20 - D’une prison (Paul Verlaine) (1844-1896)
Sens du poème : Paul Verlaine a trop bu, se querelle avec Arthur Rimbaud et le blesse de deux coups de revolver. Condamné à deux ans de prison, il écrit ce poème musical, plein de fraîcheur, de nostalgie et de regret.
Biographie de l’auteur (voir 14)
21 - Spectacle rassurant (Victor Hugo) (1802-1885)
Sens du poème : La faune (animaux et insectes) et la flore (espèces végétales) à l’aube, à la campagne… Ecoute attentivement la dernière strophe, elle ouvre un monde imaginaire à ton cœur !
Petit lexique :
Diligent : appliqué
Opale : pierre opaque ou translucide
Biographie de l’auteur (voir 2)
22 - Bel aubépin verdissant (Pierre de Ronsard) (1524-1585)
Sens du poème : Eloge de l’arbuste et de la faune (animaux et insectes) au printemps. Le poète souhaite longue vie au petit arbre malgré les dangers qui le menacent.
Petit lexique :
Aubépin : arbuste
Lambruche : vigne sauvage
Drillants : actifs
Avettes : abeilles
Ramée : branches entrelacées
Cognée : hache servant à abattre les arbres
Biographie de l’auteur : Pierre de Ronsard, créateur de la Pléiade, est le poète du roi, le “prince de la lyre” comme l’a surnommé du Bellay, son ami. Poète lyrique, ce sont surtout ses sonnets des Amours qui ont fait sa célébrité mais aussi ses odes et ses hymnes. Son écriture est pleine d’harmonie, merveilleusement chantante. C’est la musique qui impose ses règles et ses rythmes.
23 - D’un vanneur de blé aux vents (Joachim du Bellay) (1522-1560)
Sens du poème : Chanson gracieuse, aérienne dans ses deux premières strophes (monde des oiseaux et parfums des fleurs), plus lourde dans son rythme dans la troisième strophe évoquant l’effort du vanneur.
Petit lexique :
Je vanne : je secoue les grains dans un van afin de les séparer de la paille
J’ahane : je travaille durement
Biographie de l’auteur : Du Bellay est l’autre lumière de la Pléiade. Il n’aura pas la chance de vivre aussi longtemps que son ami Pierre de Ronsard. Il compose des sonnets dédiés à Marguerite de France, grande protectrice des Arts. Lors d’un long séjour à Rome, il exprime dans une poésie nostalgique (mélancolique) la dureté de l’exil.
Plus mon Loire gaulois que le Tibre latin…
Son art est sûr ; sa langue claire, sobre, naturelle, force l’admiration.
24 - Le cor (Alfred de Vigny) (1797-1863)
Sens du poème : Ce poème d’Alfred de Vigny inspire de la mélancolie : la biche pleure, la cascade se plaint. Le silence des bois est troublé par le cor et les bruits divers des animaux et de la nature. On est en plein romantisme.
Petit lexique :
Cor : instrument de musique (cor de chasse)
Voix d’airain : chant cuivré du cor
Biographie de l’auteur : Poète romantique, pessimiste dans l’âme, Alfred de Vigny fait l’éloge des souffrances humaines. Il est issu d’une famille de militaires, ce qui explique son culte de l’honneur et son penchant pour le stoïcisme (courage face à la souffrance et à la mort). La Maison du Berger est son chef-d’œuvre.
25 - Soleil couchant (José-Maria de Hérédia) (1842-1905)
Sens du poème : Ce poème sur la nature inspiré par les côtes de Bretagne dégage une impression de calme et de sérénité : seuls l’angélus et quelques voix attardées troublent le silence. L’ombre monte. Le soleil se couche. Ecoute : la dernière image du poète est superbe !
Petit lexique :
Angélus : sonnerie de cloche annonçant une prière
Traînes : chemins creux
Pâtres : bergers
Biographie de l’auteur : Disciple du poète parnassien Leconte de Lisle, José-Maria de Hérédia est l’auteur des “Trophées”. Ses vers sont reconnaissables entre tous en raison de leur somptuosité (magnificence), de leur éclat, de leur couleur. Le style est clair, précis. Les sentiments sont retenus mais l’émotion te guette car au fil des vers, le poète te fait pénétrer dans l’intimité de ses impressions.
26 - L’heure du berger (Paul Verlaine) (1844-1896)
Sens du poème : Autre poème décrivant la nuit qui tombe cette fois-ci sur la campagne. Paul Verlaine détaille les effets du crépuscule sur la faune (animaux et insectes) et la flore (plantes et arbres). L’atmosphère est un peu lugubre (sombre). Tu imagines les cris des grenouilles, les spectres des peupliers, les lucioles et les rapaces qui traversent la nuit…
Petit lexique :
Corolle : ensemble des pétales
Spectres : fantômes, apparitions fantastiques
Lucioles : insectes lumineux
Chats-huants : rapaces nocturnes (chouette hulotte)
Zénith : ciel (dans le cas présent)
Biographie de l’auteur (voir 14)
27 - Tas de pierres (Victor Hugo) (1802-1885)
Sens du poème : Il fait nuit. Victor Hugo nous fait partager une intimité de silence, de calme et de repos apparents car dès que “tout bruit a cessé” notre âme entend tous les secrets de la nature, et peut-être les nôtres…
Biographie de l’auteur (voir 2)
28 - Ballade à la lune (Alfred de Musset) (1810-1857)
Sens du poème : Il fait encore nuit. Alfred de Musset multiplie les images autour de la lune : lune promenée au bout d’un fil comme un chien à la laisse, lune qui ressemble à une araignée sans patte, éborgnée car on ne voit d’elle qu’un croissant, qu’une corne…
Petit lexique :
Faucheux : araignée à longues pattes
Brune : tombée du jour
Biographie de l’auteur (voir 13)
29 - Premier sourire de printemps (Théophile Gautier) (1811-1872)
Sens du poème : Ce poème très connu de Théophile Gautier décrit comment le mois de mars prépare la nature à l’arrivée du printemps. Tu as remarqué bien sûr la beauté des images et à quel point les vers sont travaillés, ciselés pourrait-on dire.
Petit lexique :
Perruquier : artisan confectionnant les perruques
Houppe de cygne : assemblage de poils formant une touffe
Poudrer à frimas : couvrir d’une légère couche de poudre blanche (apparence de l’amandier en fleurs)
Perce-neige : plante à fleurs blanches
Grelots d’argent : image évoquant les clochettes blanches du muguet
Biographie de l’auteur : Romantique dans sa jeunesse, Théophile Gautier est devenu parnassien. L’émotion dans ses vers est retenue. Il recherche une pureté formelle exemplaire. Le poète exalte la beauté de la femme, peint les scènes de la vie et les paysages aimés. Son chef-d’œuvre est Emaux et Camées.
30 - Déjeuner de soleil (Edmond Rostand) (1868-1918)
Sens du poème : Petit poème sur la campagne couverte de rosée à l’aurore.
Petit lexique :
Vaporisée : transformée en vapeur
Goutte arc-en-cielisée : une goutte offrant les couleurs du prisme (du violet au rouge) de l’arc-en-ciel
Biographie de l’auteur (voir 1)
31 - Il a plu (Charles Guérin) (1873-1907)
Sens du poème : Averse un soir de juin sur la campagne.
Petit lexique :
Jase : babille
Chair pâle des glycines : aspect de leurs fleurs (peuvent être mauves ou roses)
Biographie de l’auteur : Encore un poète au destin tragique ! Mort à 34 ans de la tuberculose. Tout d’abord influencé par le symbolisme, il revient au fil des années aux formes classiques où l’on sent le souffle du Parnasse. Sensible, mélancolique, son œuvre est douloureuse. Il fait, écrit-il “si triste dans mon cœur et si froid dans la chambre.” Il aime pourtant la nature et la vie qui n’a pas été tendre pour lui.
32 - Jours d’été (Marceline Desbordes-Valmore) (1786-1859)
Sens du poème : Jour de vacances d’été. Les six ans de Marceline découvrent la beauté de la nature et l’ivresse… de ne rien faire !
Biographie de l’auteur (voir 4)
33 - Automne (Albert Samain) (1858-1900)
Sens du poème : Poème mélancolique sur l’état de la nature à l’automne. Vent, désespoir des roses , grincement du pêne, grelottement de la tonnelle… Le jardin de l’été nous dit adieu. On se tient à l’intérieur derrière la vitre fermée…
Petit lexique :
S’afflige : se fait plus douloureux, s’accentue, se creuse
Pêne : pièce de la serrure (qui s’engage dans la gâche)
Tonnelle : abri jardin en bois ou fer forgé, éventuellement couvert de végétation grimpante
Enclume : bloc de fer sur lequel on forge les métaux
Biographie de l’auteur : Symboliste dans la lignée de Henri de Régnier, Jean Moréas et Jules Laforgue, Albert Samain ne vit que pour la poésie. Alors que le vers libre et l’hermétisme en poésie (caractère obscur) se répandent, il se limite aux formes traditionnelles. Ses vers tout en nuances, d’une sensibilité délicate et d’une grâce langoureuse ont une haute musicalité. Une touche de mélancolie flotte sur ses poèmes. Il “rêve de vers mourant comme des roses”.
34 - Matin d’octobre (François Coppée) (1842-1906)
Sens du poème : Lever de soleil un matin d’octobre sur un jardin boisé couvert de brume. Pas de tristesse dans le ton du poète, la lumière est si belle qu’“on croirait qu’il neige de l’or”.
Biographie de l’auteur : François Coppée a encensé les valeurs bourgeoises de son temps tout en ayant de la compassion pour le sort des humbles. Il a connu le succès et les honneurs. Sa poésie prend sa source au Parnasse mais évolue vers un réalisme lyrique de la vie populaire. Ses vers ne sont pas dénués de sensibilité et parfois d’émotion mais on voudrait sentir dans son œuvre des accents plus personnels.
35 - Le vent (Emile Verhaeren) (1855-1916)
Sens du poème : Fin d’automne ! Emile Verhaeren raconte le vent “cornant” novembre. Il souffle fort dans son plat pays : la Belgique. Atmosphère violente de tempête et de froid !
Petit lexique :
Cornant : faisant le bruit d’une corne
Soufflant d’ahant : soufflant avec peine
Biographie de l’auteur : Poète belge, Emile Verhaeren, proche des symbolistes fait entrer dans le lyrisme poétique un hymne à l’ère industrielle, aux usines, aux machines, aux métiers et aux foules ouvrières. Visionnaire humanitaire, il fait l’apologie (l’éloge) de la civilisation et sa marche en avant vers un avenir meilleur. Son vers est souvent libre, le style emphatique (déclamatoire, grandiloquent), la syntaxe (règles grammaticales) souvent méprisée, mais sa sincérité d’auteur, sa force d’expression donnent une puissance sensible à son œuvre.
36 - La bise fait le bruit d’un géant (Victor Hugo) (1802-1885)
Sens du poème : C’est l’hiver. Le vent souffle. Ecoute attentivement les verbes choisis par Victor Hugo et apprécie les images…
Petit lexique :
Glapir : crier d’une voix aigre
Atre : partie de la cheminée où l’on fait le feu
Biographie de l’auteur (voir 2)
37 - Le temps a laissé son manteau (Charles d’Orléans) (1394-1465)
Sens du poème : On termine ce paragraphe sur les saisons par un rondeau* sur le printemps. L’art de ce poème est d’une grâce un peu puérile (enfantine) mais charmante... Le renouveau faisait partie des thèmes souvent abordés au Moyen Age.
Petit lexique :
Qu’en son jargon : qui en son langage
De nouveau : de neuf
Biographie de l’auteur : Charles d’Orléans a chanté l’amour avec une fraîcheur parfois un peu mièvre (naïve). C’était souvent le cas au Moyen Age. Son père a été assassiné par Jean sans Peur en 1407. T’en souvenais-tu ? Charles d’Orléans est fait prisonnier à Azincourt en 1415 puis reste 25 ans en captivité en Angleterre. Il a le temps de se perfectionner en écriture… C’est surtout à la cour de Blois où il se retire dans la dernière partie de sa vie qu’il compose des rondeaux d’une grâce éternelle.
38 - Un songe (Sully Prudhomme) (1839-1907)
Sens du poème : Jolie leçon de modestie et de fraternité ! Nous avons tous besoin les uns des autres. Tous les métiers sont respectables et utiles à la société.
Petit lexique :
L’implacable : l’impitoyable (sans pitié) ou l’inéluctable (inévitable)
Anathème : malédiction (paroles par lesquelles on souhaite du mal à quelqu’un)
Biographie de l’auteur : Poète parnassien, philosophe au cœur tendre, à la santé fragile, Sully Prudhomme laisse une œuvre reflétant les drames intimes, les angoisses et les doutes d’une âme portée à la mélancolie. Son écriture est claire, ordonnée, remarquablement versifiée. Homme de lettre et de science (il a failli faire Polytechnique), il a recherché vainement au cours de sa vie des certitudes qui satisfassent “à la fois son cœur et sa raison”.
39 - Les fenêtres (Charles Baudelaire) (1821-1867)
Sens du poème : A partir du peu qu’il voit au travers des carreaux d’une fenêtre, Charles Baudelaire imagine l’histoire d’une vieille femme. Il se met ainsi à la place d’une autre personne, ce qui l’aide, dit-il, à se sentir vivant et à mieux se connaître.
Petit lexique :
Fécond : fertile, productif, riche d’enseignements dans le cas présent
Biographie de l’auteur : Immense poète parnassien, critique d’art, traducteur, Charles Baudelaire est l’auteur des “Fleurs du mal”. Il a substitué au romantisme (délire du cœur et goût de la souffrance) une poésie aux sentiments raisonnés, souvent trouble et ténébreuse bien éloignée du “vert paradis des amours enfantines”. Il est décédé d’une attaque sans avoir connu la gloire de son vivant.
40 - Apparition (Stéphane Mallarmé) (1842-1898)
Sens du poème : C’est la nuit. Stéphane Mallarmé rêvasse. Dans les bruissements nocturnes, il croit voir apparaître la fée de son enfance.
Petit lexique :
Séraphins : anges
Archet : baguette sur laquelle sont tendus des crins
Viole : instrument de musique à six cordes
Biographie de l’auteur : Stéphane Mallarmé surprend par sa poésie abstraite “intraduisible même en français” selon le mot de Jules Renard ! Il reçoit chez lui les poètes et artistes de son temps. Esthète, idéaliste, à la recherche d’une expression parfois proche de “l’absence de signification”, Mallarmé devient le maître à penser des jeunes symbolistes.
41 - Ma bohème (Arthur Rimbaud) (1854-1891)
Sens du poème : Texte plein de sensibilité et d’émotion où l’auteur raconte une fugue de jeunesse.
Petit lexique :
Féal : compagnon fidèle
J’égrenais : je composais rime après rime, par analogie avec “égrener son chapelet” consistant à faire passer un grain entre ses doigts à chaque prière
A la Grande-Ourse : à la belle étoile
Frou-frou : bruit de tissu froissé
Lyre : instrument de musique à cordes pincées et symbole de la poésie
Biographie de l’auteur (voir 5)
42 - Epitaphe d’un paresseux (Jean de La Fontaine) (1621-1695)
Sens du poème : Une épitaphe est une inscription sur un tombeau. Cette épitaphe est pleine d’humour. La Fontaine voudrait bien passer pour un paresseux et un dormeur mais, crois-moi, son œuvre littéraire importante nécessitait, malgré tout son talent, beaucoup d’application et de travail.
Petit lexique :
Mangea le fonds avec le revenu : dépensa le capital et le revenu (ou les intérêts)
Bien le sut dispenser : sut en faire bon usage
Biographie de l’auteur : Jean de La Fontaine est un fabuliste (auteur de petits récits dont on tire une moralité, une leçon). Il avait, dit-on, une certaine forme de naïveté pour les choses de tous les jours ! Son indépendance d’esprit, et sa fidélité à Fouquet, le superintendant de Vaux-le-Vicomte, indisposaient quelque peu le roi. Il montre dans ses fables beaucoup de délicatesse, de goût de la perfection, de créativité poétique avec l’ambition d’amuser ses semblables, de remuer gentiment l’âme des enfants et de les amener à s’interroger sur les éternels défauts de l’humanité.
43 - Variation sur le mot “Falot, Falote” (Jules Laforgue) (1860-1887)
Sens du poème : Composition autour des mots “Falot, Falote” à la manière d’une variation musicale autour d’un thème. Le burlesque (comique) et l’étrange se mêlent au tragique…
Petit lexique :
Falot : torche, lanterne
Feux follets : petite flamme due à la combustion de gaz émanant de marais ou de sols en décomposition
Taïaut, taïaut : cri du veneur (maître des chiens) à la vue du gibier
Biographie de l’auteur (voir 8)
44 - Un pauvre honteux (Xavier Forneret) (1809-1884)
Sens du poème : Le poème dévoile son secret au dernier vers ! Il faut alors le réécouter pour mieux le savourer. Ne te laisse surtout pas impressionner par l’humour macabre (lugubre) du poète !
Petit lexique :
Frénétique effroi : violente frayeur
Biographie de l’auteur : Ignoré de son vivant, sauf dans sa Bourgogne natale, cet écrivain excentrique se ruina pour faire éditer ses œuvres. Les poètes surréalistes le mettront bien plus tard à l’honneur pour ses textes d’un humour noir.
45 - Le paresseux (Marc-Antoine Girard de Saint-Amant) (1594-1661)
Sens du poème : La drôlerie de ce poème devrait t’enchanter ! Ne crois surtout pas que les biens (la richesse notamment mais ce peut-être aussi le talent) te viendront en dormant. Saint-Amant hait le travail, peut-être… mais a composé ce sonnet qui a déjà traversé quatre siècles !
Petit lexique :
Où je suis fagoté : où je me sens lié, attaché, arrangé
Don Quichotte : allusion au roman espagnol de Cervantès (l’imagination débordante de Don Quichotte se heurte au bon sens de son écuyer Sancho Pança, tu connais, non ?)
Oisiveté : état d’inoccupation
Langueur : état de fatigue maladif
Biographie de l’auteur : Surnommé le “bon gros Saint-Amant”, ce poète était un grand ami de Théophile de Viau et comme lui, très doué, bon vivant, prisant (appréciant) la satire et la drôlerie. Il rejette les règles des Anciens. Sa liberté d’esprit, sa culture glanée dans ses voyages l’ouvrent à tous les styles : le burlesque (comique, bouffonnerie), la satire, le lyrisme. Il excelle dans l’art de jouer avec les mots. Une certaine finesse de sentiments se cache derrière son évidente drôlerie.
46 - Au roi “pour avoir été dérobé” (Clément Marot) (1496-1544)
Sens du poème : Dans cette épître (lettre en vers), Clément Marot adresse ses vœux au roi et en profite pour lui conter avec drôlerie l’histoire qui lui est arrivée et tenter, dans la suite du texte dont tu n’as que la première partie, d’obtenir un don ou un prêt…
Petit lexique :
Pipeur : trompeur
Hart : corde du gibet
Hillot : garçon
Départi : attribué
Apostume : enflure
Et me va prendre en tapinois icelle : et va me la dérober sournoisement (la bourse !)
Car oncques puis : car jamais depuis
Saie : vêtement de dessus à larges manches
Chausses : culotte ou guêtres
Pourpoint : sorte de justaucorps (partie supérieure du corps)
Cape : vêtement de dessus
Fors : sauf
Biographie de l’auteur : A plusieurs reprises ses épîtres pleines d’esprit et de feinte ingénuité (naïveté) ont écourté ses séjours en prison. Clément Marot a eu une vie bien agitée ! Disciple des Rhétoriqueurs, il a quelquefois sacrifié la poésie à la rime dans ses rondeaux et ses ballades. Poète de cour élégant, il était aussi un grand humaniste (philosophe dont la doctrine est axée sur l’épanouissement de l’homme).
47 - Ballade des proverbes (François Villon) (1431/32-1473 ?)
Sens du poème : Le texte est assez difficile comme l’était l’épître de Marot que tu viens d’écouter. Ne te décourage pas ! Ce sont deux textes moyenâgeux. Essaie de reconnaître quelques proverbes que tu as pu apprendre à l’école ou entendre dans ta famille et ce sera bien.
Petit lexique sur quelques proverbes (tu ne m’en voudras pas de te fournir un peu d’aide !)
Tant gratte chèvre que mal gît : plus tu te grattes et plus tu as envie de te gratter !
Tant va le pot à l’eau qu’il brise : “tant va la cruche à l’eau qu’à la fin elle se brise” (tout finit par s’user)
Tant vaut l’homme comme on le prise : on ne vaut que par l’estime qu’on nous porte
Tant s’éloigne-t-il qu’il n’en souvient : “loin des yeux loin du cœur” (ou loin de l’esprit !)
Tant raille-on que plus on n’en rit : plus on se moque et plus c’est drôle !
Tant dépend-on qu’on n’a chemise : Quand on est démuni, peut-on seulement acheter sa chemise ?
Tant vaut “Tiens !” que chose promise : “un tien vaut mieux que deux tu l’auras !”, “Il vaut mieux tenir que courir”.
Tant crie-l’on Noêl qu’il vient : “tout vient à point à qui sait attendre” (à force d’appeler les choses, elles finissent par arriver…) Les évènements, oui ; la chance, non, pas forcément !
Biographie de l’auteur : François Villon est le plus grand poète du XVe siècle. Bien qu’il soit licencié et maître de la Faculté des Arts, il mène une vie de bandit de grand chemin parsemée d’exils et d’incarcérations. Son existence errante, ses souvenirs de geôle, sa pauvreté et ses misères physiques ont inspiré sa poésie simple, pleine d’émotions, profondément humaine. Connais-tu la ballade des “Dames du temps jadis” d’une somptueuse musicalité, chantée par Georges Brassens ? “Je ris en pleurs” est sa devise. On peut penser qu’elle l’a aidé à vivre.
48 - Complainte des tisseuses de soie (Chrétien de Troyes) (1135-1183)
Sens du poème : On serait tenté de dire que pour les plus démunis d’entre nous, il n’y a rien de neuf sous le soleil. Cette complainte date de huit siècles et demi et nous donne un aperçu de la misère des tisseuses. Heureusement, le code du travail, les lois sociales, l’immense progrès du niveau de vie ont contribué à l’amélioration de la condition
ouvrière.
Biographie de l’auteur : On ne sait presque rien sur sa vie. Il avait reçu l’instruction des clercs et était au service des cours de Champagne et de Flandres. Il est essentiellement l’auteur de romans de la fin du XIIe siècle (Lancelot, Perceval).
49 - La grièche d’hiver (Rutebeuf) (?-1280)
Sens du poème : Poème sur la misère, le manque d’argent et la souffrance causée par le froid et le vent. Et pourtant, Rutebeuf n’a “ni venin ni fiel”, c’est tout à son honneur. Les mots sont simples, le texte est émouvant.
Petit lexique :
Fiel : amertume
Biographie de l’auteur (voir 10)
50 - Chanson (Victor Hugo) (1802-1885)
Sens du poème : Chanson bien lugubre ! Qui défendra et nourrira les oiselets, qui protègera les agneaux du loup qui rôde, qui va prendre soin du nourrisson dans son berceau ? Ne te lamente pas, ce n’est qu’une chanson, une chanson triste…
Petit lexique :
Fraude : acte de malhonnêteté
Panneaux : allusion au filet qu’on tendait à la chasse pour prendre le gibier
Biographie de l’auteur (voir 2)
51 - Les effarés (Arthur Rimbaud) (1854-1891)
Sens du poème : C’est l’hiver. Il neige. Cinq petits regardent par un soupirail (ouverture au bas d’un bâtiment permettant d’éclairer les caves ou sous-sols) le boulanger faire son pain. Un poème sur la misère. Ecoute-le attentivement, il est poignant, il serre le cœur.
Petit lexique :
Médianoche : repas pris après minuit
Haillons : lambeaux d’étoffe
Treillage : grille fermant le soupirail
Biographie de l’auteur (voir 5)
52 - Ah ! Laissez-vous fléchir un instant (Paul-Jean Toulet) (1867-1920)
Sens du poème : C’est un appel à la fraternité. Avec des mots très simples, Paul-Jean Toulet nous incite à acheter une rose à la petite fille dont c’est le gagne-pain. Très joli poème et si triste aussi…
Biographie de l’auteur (voir 12)
53 - La vigne et la maison (Alphonse de Lamartine) (1790-1869)
Sens du poème : Très beau texte sur la vie et la mort, construit autour d’une maison et de sa vigne. Les enfants grandissent puis partent un jour fonder de nouvelles familles ; les parents restent seuls face à la solitude puis finissent par mourir et la porte de la maison se ferme à jamais et “l’ortie envahit les cours”.
Petit lexique :
Pampres : rameaux de vignes
Doigts pieux : doigts en position de recueillement
Biographie de l’auteur : Sensible, tendre, romantique, Alphonse de Lamartine devient célèbre avec les Méditations Poétiques où il chante son amour pour Elvire. Il fait aussi une carrière politique qui finit par le ruiner. Son style est limpide, musical. Sa pensée est noble et sincère. Il a composé un hymne magnifique et sensible à la nature et à l’amour.
54 - La jeune captive (André Chénier) (1762-1794)
Sens du poème : Incarcéré, André Chénier attend d’être guillotiné par la Terreur. Une jeune compagne de captivité lui inspire cette élégie (poème au ton triste et tendre) qui est au fond un appel à l’espoir et à la vie. Les images sont belles qui évoquent une vie “à peine commencée”.
Petit lexique :
Pampre : rameau de vigne, le raisin dans le cas présent
Biographie de l’auteur : Le plus grand poète du XVIIIe siècle est mort à l’âge de trente deux ans. Son œuvre ne sera publiée que vingt cinq ans après sa mort. Il s’est inspiré des maîtres de l’Antiquité. Son style est clair, ordonné ; son expression est sincère ; ses vers sont d’une beauté formelle et d’une haute musicalité.
55 - Ce n’est pas drôle de mourir (Paul-Jean Toulet) (1867-1920)
Sens du poème : Ce court poème évoque le regret qu’on peut éprouver des choses de la vie quand vient l’instant de la quitter et la transformation en fumée (ou cendres) de ce qui a un jour été vivant.
Biographie de l’auteur (voir 12)
56 - Mes poèmes ! Soyez des fleuves ! (Victor Hugo) (1802-1885)
Sens du poème : Victor Hugo exhorte (supplie) ses poèmes à devenir des fleuves, autrement dits à être forts pour apporter une note de joie (le chant des oiseaux) et d’espoir (l’hymne des anges) aux gens dans le malheur.
Petit lexique :
Fanges : boues
Biographie de l’auteur (voir 2)
57 - Le testament (François Villon) (1431/32-1473 ?)
Sens du poème : Leçon de morale toujours utile ! François Villon regrette de n’avoir pas mieux étudié à l’école et d’être tombé peu à peu dans la délinquance…
Petit lexique :
Et à bonnes mœurs dédié : et si j’avais eu une bonne conduite
A peu que le cœur ne me fend : pour un peu, cela me fendrait le cœur
Biographie de l’auteur (voir 47)
58 - L’Art poétique (Nicolas Boileau) (1636-1711)
Sens du poème : Le morceau choisi est un extrait de l’Art poétique. Pouvait-on se passer dans cette anthologie des vers fameux que les professeurs de français rabâchent depuis trois siècles ? Ecoute attentivement et suis bien les conseils d’un maître !
Biographie de l’auteur : Nicolas Boileau prétendait avoir deux talents : “L’un de bien jouer aux quilles, l’autre de bien faire des vers”. L’ironie, la moquerie sont les traits forts de son art de polémiste (critique) acharné à attaquer les puissants. Compositeur de satires, d’épîtres et d’un Art poétique, il sait dire admirablement les choses mais il lui manque l’envolée poétique.
Sélection et présentation par Alain Frémeaux
(Directeur des collections Poésie chez la Librairie sonore – Frémeaux & Associés)
© 2006 Groupe Frémeaux Colombini SAS
Ecouter Anthologie Poétique pour les enfants sous la direction Alain Frémeaux - 58 poèmes sur la nature, la vie, l’amour lus par Rachida Brakni, Isabelle Carré et Elsa Zylberstein. (livre audio) © Frémeaux & Associés. Frémeaux & Associés est l'éditeur mondial de référence du patrimoine sonore musical, parlé, et biologique. Récompensés par plus de 800 distinctions dont le trés prestigieux "Grand Prix in honorem de l'Académie Charles Cros", les catalogues de Frémeaux & Associés ont pour objet de conserver et de mettre à la disposition du public une base muséographique universelle des enregistrements provenant de l'histoire phonographique et radiophonique. Ce fonds qui se refuse à tout déréférencement constitue notre mémoire collective. Le texte lu, l'archive ou le document sonore radiophonique, le disque littéraire ou livre audio, l'histoire racontée, le discours de l'homme politique ou le cours du philosophe, la lecture d'un texte par un comédien (livres audio) sont des disques parlés appartenant au concept de la librairie sonore. (frémeaux, frémaux, frémau, frémaud, frémault, frémo, frémont, fermeaux, fremeaux, fremaux, fremau, fremaud, fremault, fremo, fremont, CD audio, 78 tours, disques anciens, CD à acheter, écouter des vieux enregistrements, cours sur CD, entretiens à écouter, discours d'hommes politiques, livres audio, textes lus, disques parlés, théâtre sonore, création radiophonique, lectures historiques, audilivre, audiobook, audio book, livre parlant, livre-parlant, livre parlé, livre sonore, livre lu, livre-à-écouter, audio livre, audio-livre, lecture à voix haute, entretiens à haute voix, etc...). Les livres audio sont disponibles sous forme de CD chez les libraires, dans les fnac et virgin, en VPC chez La librairie sonore, Audio-archives, Livraphone, Lire en tout sens, Livre qui Parle, Mots et Merveilles, Alapage, Amazon, fnac.com, chapitre.com etc.....Enfin certains enregistrements de diction peuvent être écouté par téléchargement auprès d'Audible (Audio direct - France loisirs) et d'iTunes (iStore d'Apple) et musicaux sur Fnacmusic.com., Virginméga et iTunes.