CHARLES TRENET
CHARLES TRENET
Ref.: FA5013

LE FOU CHANTANT

CHARLES TRENET

Ref.: FA5013

Artistic Direction : DANIEL NEVERS

Label : Frémeaux & Associés

Total duration of the pack : 1 hours 50 minutes

Nbre. CD : 2

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Presentation

LE FOU CHANTANT



(2-CD set) After the arrival of Charles Trénet, the French song was never to be the same again. Charles hid his worries behind a mask of carefree youth and enjoyed jingling words and swinging rhymes. In 1938, his identity as the “singing fool” became permanent... Includes a 32 page booklet with both French and English notes.



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Tracklist
  • Piste
    Title
    Main artist
    Autor
    Duration
    Registered in
  • 1
    JE CHANTE
    CHARLES TRENET
    CHARLES TRENET
    00:02:57
    1937
  • 2
    FLEUR BLEUE
    CHARLES TRENET
    CHARLES TRENET
    00:02:35
    1937
  • 3
    EN QUITTANT UNE VILLE (J ENTENDS)
    CHARLES TRENET
    CHARLES TRENET
    00:02:32
    1938
  • 4
    J AI TA MAIN
    CHARLES TRENET
    CHARLES TRENET
    00:02:32
    1938
  • 5
    Y A D LA JOIE
    CHARLES TRENET
    CHARLES TRENET
    00:02:30
    1938
  • 6
    PIGEON VOLE
    CHARLES TRENET
    CHARLES TRENET
    00:03:16
    1938
  • 7
    LE GRAND CAFE
    CHARLES TRENET
    CHARLES TRENET
    00:02:22
    1938
  • 8
    MISS EMILY
    CHARLES TRENET
    CHARLES TRENET
    00:02:26
    1938
  • 9
    VOUS OUBLIEZ VOTRE CHEVAL
    CHARLES TRENET
    00:02:57
    1938
  • 10
    J AI CONNU DE VOUS
    CHARLES TRENET
    CHARLES TRENET
    00:02:46
    1938
  • 11
    VOUS ETES JOLIE
    CHARLES TRENET
    CHARLES TRENET
    00:02:15
    1938
  • 12
    IL PLEUT DANS MA CHAMBRE
    CHARLES TRENET
    CHARLES TRENET
    00:02:35
    1938
  • 13
    BOUM
    CHARLES TRENET
    CHARLES TRENET
    00:02:31
    1938
  • 14
    LA ROUTE ENCHANTEE
    CHARLES TRENET
    CHARLES TRENET
    00:02:06
    1938
  • 15
    AH DIS AH DIS AH DIS AH BONJOUR
    CHARLES TRENET
    CHARLES TRENET
    00:02:22
    1938
  • 16
    LA VIE QUI VA
    CHARLES TRENET
    CHARLES TRENET
    00:02:28
    1938
  • 17
    QUAND J ETAIS P TIT
    CHARLES TRENET
    CHARLES TRENET
    00:03:04
    1939
  • 18
    LES ENFANTS S ENNUIENT LE DIMANCHE
    CHARLES TRENET
    CHARLES TRENET
    00:02:25
    1939
  • 19
    ANNIE ANNA
    CHARLES TRENET
    CHARLES TRENET
    00:02:40
    1939
  • 20
    LES OISEAUX DE PARIS
    CHARLES TRENET
    CHARLES TRENET
    00:03:05
    1939
  • Piste
    Title
    Main artist
    Autor
    Duration
    Registered in
  • 1
    MENILMONTANT
    CHARLES TRENET
    CHARLES TRENET
    00:03:16
    1939
  • 2
    LE SOLEIL ET LA LUNE
    CHARLES TRENET
    CHARLES TRENET
    00:02:21
    1939
  • 3
    MAM ZELLE CLIO
    CHARLES TRENET
    CHARLES TRENET
    00:02:40
    1939
  • 4
    VERLAINE (CHANSON D AUTOMNE)
    CHARLES TRENET
    PAUL VERLAINE
    00:03:22
    2001
  • 5
    TERRE
    CHARLES TRENET
    CHARLES TRENET
    00:02:33
    1941
  • 6
    PAPA PIQUE (ET MAMAN COUD)
    CHARLES TRENET
    CHARLES TRENET
    00:03:18
    1941
  • 7
    BONSOIR JOLIE MADAME
    CHARLES TRENET
    CHARLES TRENET
    00:03:22
    1941
  • 8
    LA ROMANCE DE PARIS
    CHARLES TRENET
    CHARLES TRENET
    00:02:48
    1941
  • 9
    UN RIEN ME FAIT CHANTER
    CHARLES TRENET
    CHARLES TRENET
    00:02:12
    1941
  • 10
    SWING TROUBADOUR
    CHARLES TRENET
    CHARLES TRENET
    00:03:19
    1941
  • 11
    DEVANT LA MER
    CHARLES TRENET
    CHARLES TRENET
    00:02:48
    1942
  • 12
    QUE RESTE T IL DE NOS AMOURS
    CHARLES TRENET
    CHARLES TRENET
    00:03:10
    1943
  • 13
    L HERITAGE INFERNAL
    CHARLES TRENET
    LEO CHAULIAC
    00:02:08
    1943
  • 14
    QUAND UN FACTEUR S ENVOLE
    CHARLES TRENET
    CHARLES TRENET
    00:02:23
    1943
  • 15
    DEBIT DE L EAU DEBIT DE LAIT
    CHARLES TRENET
    CHARLES TRENET
    00:02:25
    1943
  • 16
    LA MER
    CHARLES TRENET
    CHARLES TRENET
    00:03:18
    1946
  • 17
    RETOUR A PARIS (REVOIR PARIS)
    CHARLES TRENET
    CHARLES TRENET
    00:02:58
    1947
  • 18
    DOUCE FRANCE
    CHARLES TRENET
    CHARLES TRENET
    00:03:09
    1947
  • 19
    VOYAGE AU CANADA
    CHARLES TRENET
    CHARLES TRENET
    00:02:56
    1950
  • 20
    MES JEUNES ANNEES
    CHARLES TRENET
    CHARLES TRENET
    00:03:12
    1950
Booklet

CHARLES TRENET LE FOU CHANTANT FA 5013

CHARLES TRENET
LE FOU CHANTANT
1937 - 1950


Je me souviens de cette arrivée du train en gare de Perpignan (Pyrénées-Orientales) le matin du 1er juillet 1960. Je me souviens d’avoir trouvé la veille, à Paris, une copie de la version française du film Le Capitaine Craddock dans le format 9,5 m/m.Je me souviens de n’avoir pu la visionner qu’à la rentrée et d’avoir été obsédé pendant tout le mois de vacances.Je me souviens d’avoir été déçu en regardant le film.Je me souviens d’avoir récupéré en même temps près de la gare de l’Est deux bouquins : L’Homme invisible de Wells et Le Costume des Dimanches de Pierre Very.Je me souviens d’être sorti quelques jours plus tôt sans gloire ni prix aucun de la classe de quatrième 4 du Collège Colbert (Paris Xe).Je me souviens d’avoir volé à je ne sais plus qui, pour réparer cette injustice, Les Manifestes du Surréalisme auxquels je n’ai pas compris un traître mot.Je me souviens d’avoir entendu des années plus tard Luis Bunuel dont j’avais déjà vu quelques films admettre qu’il n’avait pas toujours bien compris ce qu’André Breton disait dans ses écrits.Je me souviens (à propos de Bunuel) de Salvador Dali qui n’avait pas encore décrêté que la gare de Perpignan était le centre du monde.Je me souviens de mon petit frisson dans l’échine en posant pour la première fois le pied dans le futur centre du monde, parce que Charles Trénet y avait posé le sien longtemps avant pour faire le trajet inverse en quittant sa ville.
Je me souviens du jazz qui seul alors, déjà, comptait pour moi.Je me souviens de l’opéra que je trouvais hautement ridicule et de la chanson qui ne m’enchantait pas.Je me souviens d’avoir fait une exception pour la chanson-jeux-de-mots (la chansion idiote si l’on préfère), Brassens et Trenet.Je me souviens d’Aragon et Castille par Bobby Lapointe, sur mon petit transistor, dans cette maison de Canet-Plage louée pour le mois à un mareyeur ancien de la Guerre d’Espagne.Je me souviens de ma déception quand on m’a dit que le vieux piano de la plage n’était plus à sa place.Je me souviens des huttes de pêcheurs qu’on surnommait “les Gaulois”, tout à côté des dernières maisons en dur.Je me souviens du mareyeur ancien de la Guerre d’Espagne qui disait que ces huttes étaient bien plus fraîches et confortables que les maisons en dur.Je me souviens de l’épicière du coin dont le chignon était pareil, qui avait l’air un peu folle et m’a glissé un matin en confidence : “L’épicière de Charles, eh ben c’est moi”.Je me souviens de son accent catalan chantant comme celui de la vieille.Je me souviens d’avoir arrêté ce mois-là d’acheter le Journal de Tintin.Je me souviens d’être allé de temps en temps le soir devant la mer en compagnie d’une jeune fille que je n’ai jamais revue.Je me souviens de Charles Trénet qui dit souvent “je me souviens de” dans ses chansons.
A présent que la Parque a tranché le fil de ses jours comme elle sait si bien le faire depuis qu’il y a des fils à trancher, vouloir présenter Charles Trénet, ou même simplement parler de celui par qui l’Age d’Or de la chanson française arriva, paraît relever de la plus parfaite indé­cence. Toutes ces encres de toutes les couleurs qui ont tout dit sur lui et même bien davantage (ce je ne sais quel n’importe quoi inclus comme un service à ne pas rendre) ont déjà beaucoup trop coulé pour être honnêtes. Et encore; tout cela était au fond bien innocent, en comparaison de ce raz-de-marée, habile mélange d’ignorance mondialisée et de bêtise crasse fière de l’être, qui depuis le funeste matin du 19 février 2001 se complaît à ravager les âmes les mieux trempées. Comme s’il ne suffisait pas, déjà, de savoir que désormais on se réveillerait chaque matin (ou chaque soir, si l’on préfère dormir le jour) dans un monde aussi privé de Trénet qu’un petit pensionnaire triste et malicieux peut l’être de dessert...Chargé d’accompagner une quarantaine de chefs-d’œuvre incontestables de la période comprise entre 1937 et 1950 (la plus luxuriante, à notre goût), ce petit texte des plus conformistes se contentera modestement d’indiquer un certain nombre de dates et d’événements “incontournables”, comme on dit, et quelques orientations capitales qui ne manquèrent point, on s’en doute, d’influer sur le cours des choses...Quarante chefs-d’œuvre alignés là comme autant de voleurs superbes à la solde de la rime riche et de l’allitération folle. Certes, nous dira-t-on, c’est bien, mais des chefs-d’œuvre trénettistes, y en a à la pelle, plus encore même que les feuilles mortes ramassées au rateau par les balayeurs du ciel et les facteurs de l’air.
Non seulement il y en a d’après 1950, tel L’Ame des Poètes, mais on en déniche également des tas remontant à la période prise en compte. C’est qu’en ce temps-là, l’inspiration du jeune fou était si généreuse, son esprit si nouveau, son amour du swing si contagieux, sa jeu­nesse si emballante, que rien de ce qu’il faisait ne pouvait laisser indifférent. Comme les torrents de ses chères Pyrénées, il était impétueux, indomptable, intarissable. Sans doute, bien sûr... Et c’est pourquoi le choix que nous avons dû faire s’est révélé particulièrement difficile, voire cruel. Ainsi, l’on ne trouvera point ici les tout premiers enregistrements de Trenet, ceux des jeunes années, quand de 1933 à 1936 il faisait équipe avec un autre facétieux gamin tout neuf, Johnny Hess, dans un numéro de duettistes connu sous le nom de “Charles et Johnny”. Donc, pas de balade Sur le Yang-Tsé-Kiang, pas de projets ensoleillés pour Quand les beaux Jours seront là, ni d’exploration Sous le Lit de Lily, pas de Vieille Marquise, de Diable au Village, de Petit Pensionnaire ou de Petit Béguin pour le Dimanche... On ne trouvera pas non plus des choses à peine plus récentes, comme La Polka du Roi (dédiée à Max Jacob), Biguine à Bango, La Vieille, Tout me sourit aux accents gershwiniens, Jardins du Mois de mai, Pic, pic, pic, Près de Toi mon Amour, La Cigale et la Fourmi (avec Django Reinhardt), Papa peint dans les Bois, C’est bon, Le Soleil a des Rayons de Pluie, ou encore les moutures en langue shakespearienne de Boum! et J’ai ta Main. A plus forte raison, pas question de rechercher ici ces airs que Charles confia parfois à d’autres interprètes (Fréhel, Jean Sablon, Ray Ventura, Jean-Fred-Mêlé, Maurice Chevalier, Léo Marjane, Lucienne Boyer, Renée Lamy, Tino Rossi, Roland Gerbeau...), qu’il n’enregistra pas toujours lui-même ou dont il donna des versions souvent fort différentes et quelquefois tardives...Que l’on se rassure cependant : tout cela existe bel et bien et a déjà été réédité dans les cinq premiers volumes (albums doubles) de l’intégrale actuellement en cours de réalisation chez Frémeaux et Associés. Ces recueils portent les numéros allant de FA 081 à FA 085. On peut les acquérir séparément ou bien ensemble, réunis dans un joli coffret référencé FA 080...
CHRONOLOGIE
- 1913. 18 mai (dimanche) : Naissance à Narbonne (Aude) de Louis, Charles, Augustin, Claude Trenet, second fil de Lucien Trénet, notaire à Saint-Chinian, et de son épouse Marie-Louise, née Caussat, fille d’un fabricant de futailles reconverti en marchand de tonneaux destinés à l’armée.
- 1915. Janvier : Le père appelé sous les drapeaux, le reste de la famille s’installe dans la maison des grands-parents maternels, à deux pas de la gare. Charles sera bercé par le roulement lanscinant des trains pendant toute sa petite en­fance. Ses chansons en garderont quelque chose. Son frère Antoine de trois ans son aîné et lui-même fréquentent l’école maternelle du lieu, puis l’école Beauséjour. Ils passent les vacances d’été au bord de la mer, à la plage toute proche de La Nouvelle.
- 1920. Divorce des parents Trenet, séparation qui plonge le petit Charles dans le désaroi et la mélancolie. Les enfants deviennent pendant deux ans pensionnaires du triste collège de la Trinité, à Béziers.
- 1922. Etabli à Perpignan, le père reprend ses enfants et les inscrit au collège Saint-Louis, nettement mois rébarbatif. Charles écrit déjà et pratique le piano en autodidacte. L’été, il va à la mer à Canet Plage et se promène aussi dans les Pyrénées si proches.
- 1923-1925. Charles lit Jules Verne et Max Jacob. Il se met à la peinture à laquelle il restera fidèle toute sa vie.
- 1926. Rencontre décisive avec Albert Bausil, “Prince des Poètes catalans” et directeur du Coq catalan, hebdomadaire littéraire, satirique et sportif. Celui-ci lui fait lire les nouveaux auteurs, publie ses premiers textes, écrit en collaboration avec lui des choses farfelues, lui fait rencontrer le peintre Fons Godail, sorte de “Renoir catalan”.
- 1927. Charles Trénet expose ses premières toiles.
- 1928. Renvoyé du collège, Charles rejoint à Berlin sa mère, remariée avec Benno Vigny, scénariste alors très demandé dans les milieux du cinéma international (il signera en 1931 Morocco, réalisé à Hollywood par Josef von Sternberg, avec Marlène Dietrich et Gary Cooper). Tout en suivant les cours de dessin à l’école des Arts décoratifs de la capitale allemande, l’adolescent découvre le cinéma, caresse l’espoir de devenir scénariste et metteur en scène et s’entiche de la nouvelle musique américaine : les “songs” de Gershwin et le jazz.
- 1930. Retour à Perpignan et rédaction d’un premier livre, Dodo Manières (qui ne sera édité que dix ans plus tard), dans lequel il rend hommage à des jazzmen encore fort peu connus en Europe : Louis Armstrong et Duke Ellington. En septembre, il “monte” à Paris pour s’ins­crire aux Arts déco et devenir décorateur de cinéma aux studios Pathé de Joinville. Il est accessoiriste et parfois assistant sur plusieurs films (dont le tout premier de Jean Gabin). La nuit, Charles court les boîtes de Montparnasse (notamment “La Coupole”), où il croise Picasso, Léger, Derain, Soutine, Henry Miller...
- 1932. Rencontre de Dali, Max Jacob, Antonin Artaud. Benno Vigny réalise le film Bariole et commande à son beau-fils quelques couplets mis en musique par Jeanne Bos. Rencontre, dans la seconde moitié de l’année, de Roland Hess (dit “Johnny”). De nationalité suisse, né en 1915, le jeune homme pratique alors certains après-midi le “piano bar” à la “College Inn” de la rue Vavin, dans le quartier de Montparnasse. Lui aussi aime le jazz et les compositeurs de Broadway, Gershwin en tête. Depuis quelques années déjà, la mode est aux duettistes chantants, renforcée encore par le récent succès de Pills et Tabet dans Couchés dans le Foin (voir l’album consacré aux chansons de Mireille - Frémeaux FA 043). Les jeunes gens décident de travailler à leur tour en tandem : Charles et Johnny sont nés.
- 1933. Après un an de mise au point, de répétitions, de constitution d’un réper­toire, débuts du duo au “Palace”, puis au “Fiacre”. Premier disque, chez Pathé, en novembre : Sur le Yang-Tsé-Kiang (paroles d’Albert Bausil) et Quand les beaux Jours seront là.
- 1934-1936. Sans rencontrer le grand succès public, le duo se fait connaître d’un certain nombre d’amateurs et, surtout, des professionnels du disque et de la radio. Dix-sept nouveaux disques sont enregistrés pour Pathé et un dernier chez Gramophone (Tout est au Duc, La Situation de Tartempion). Quelques autre titres (Charles est presque toujours le parolier, parfois aussi le compositeur; Johnny est assez souvent le compo­siteur): L’Ecole buisonnière, J’Vous aime pas, Quand on est Cheval de Fiacre, Le Duel, Dans Paris y a une Dame, Adieu Paris, Le petit Noël, Les jolies Demoiselles, L’Hôtel borgne, Maman ne vends pas la Maison, Dans le Lit d’Aline, Le Fils de la Femme-Poisson, Les petits Punis... Certains de ces airs sont repris par d’autres interprètes, notamment Sur le Yang-Tsé-Kiang par Ray Ventura et Rendez-vous sous la Pluie par Jean Sablon. Celui-ci fait également un “tube” de Vous qui passez sans me voir, que Charles et Johnny n’enregistrent pas eux-mêmes... Ils n’en sont pas moins en 1935 les vedettes et Maîtres de cérémonies des émissions intitulées Le Quart d’Heure des Enfants terribles, offertes par les filatures de La Redoute à Roubaix et diffusées par plusieurs stations (dont le Poste Parisien). Ils se livrent également aux joies de la publicité radiophonique naissante.
- 1936-1937. Déclaré bon pour le service, Charles Trenet part remplir ses obligations militaires dans le sud. Lors de moments de détente, il peut chanter au Grand Hôtel de Marseille, où on le présente pour la première fois comme “le Fou chantant”. Il compose aussi plusieurs de ses futurs “tubes”, comme Je chante ou Y a d’la Joie! Raoul Breton, déjà éditeur de Mireille et Jean Nohain, parvient non sans mal à faire accepter cette dernière chanson à Maurice Chevalier, qui l’enregistre et la crée dans une revue du Casino de Paris. C’est un succès.
- 1938. Année de la consécration. Redevenu civil, Charles ne peut remonter le duo avec Johnny Hess et entame une carrière en solitaire. Enregistré fin 1937, son premier disque sous son nom, couplant Je Chante et Fleur bleue, sort en début d’année. La mode du “swing” bat son plein; Trénet en fait une institution et, pour ses disques suivants (Y a d’la Joie!, Pigeon vole, En quittant une Ville...), ainsi que pour une grande tournée d’été, s’entoure de musiciens de jazz français. Le 25 mars, engagé à l’A.B.C. pour chanter trois chansons en première partie du spectacle dont Lys Gauty est la vedette, il est sans cesse rappelé et doit en interpréter neuf. Un triomphe... Du jour au lendemain, il devient une des coqueluches de la capitale et la critique, Max Jacob, Jean Cocteau, Mistinguett chantent ses louanges. Coup sur coup, il tourne deux films : La Route enchantée (chansons : Il pleut dans ma Chambre, Vous êtes jolie, Boum!, La Route enchantée) et Je chante (chansons : La Vie qui va, Quand J’étais p’tit, Ah! Dis, Ah! Dis, Ah! Bonjour, Les Oiseaux de Paris), dont il a aussi en grande partie écrit les scénarios. Bien avant que l’expression soit inventée, il devient une “idole des jeunes” et contribue à atténuer l’inquiétude de l’époque. Il se brouille avec Maurice Chevalier qui re­fuse d’interpréter Ménilmontant dont il était le commanditaire. C’est Charles, le Narbonnais, qui créera finalement cette chanson.
- 1939. Grand prix du disque pour Boum!. Autres succès de l’heure : Le Soleil et la Lune et l’adorable Mam’zelle Clio. A la mobilisation, Trenet se re­trouve à la base aérienne de Salon-de-Provence. Il y rédige des articles et de nouveaux airs puis, affecté à Paris, fonde le “Théâtre des Ailes” avec d’autres vedettes mobi­lisées.
- 1940-1944. Réfugié dans le sud après l’offensive allemande du printemps 40, Charles Trénet démobilisé regagne Paris à la fin de l’année et décide de reprendre son métier. Au début de l’Occupation, il fait l’objet de virulentes attaques dans la presse collaborationniste, qui le dénonce comme juif (son patronyme, “Trenet”, ne serait que l’anagrame de “Netter”)... Il doit ainsi faire la preuve de son “aryenneté”. Durant ces années sombres, il passe en vedette dans de nombreux music-halls à Paris, en province, en Belgique (1942). Il participe même brièvement à une revue des Folies-Bergère. Il tourne plusieurs films : Romance de Paris (1941 - chansons : Tout ça c’est pour Nous, Un Rien me fait chanter, La Romance de Paris), Frédérica (1942 - chansons : Frédérica, C’est bon, Le Bonheur ne passe qu’une Fois, Marie-Toi), Adieu Léonard (1943 - chansons : Quand un Facteur s’envole, Je n’y suis pour personne, Chanson du Vitrier) et paraît dans un sketch de La Cavalcade des Heures (1943 - chansons : Débit de l’Eau, Débit de Lait, Que reste-t-il de nos Amours). Il met en musique Verlaine (Chanson d’Automne) et La Fontaine (La Cigale et la Fourmi). Une telle “mise en valeur du patrimoine culturel français” ainsi que certaines chansons nouvelles (Un Rien me fait chanter, Terre, C’est bon, La Marche des Jeunes...) au texte quelque peu ambigu, laisse supposer que l’auteur/compositeur/interprète est alors gagné par l’idéologie de la “Révolution nationale” chère aux pétainistes. Fort heureusement, Trenet sait toujours trouver la pirouette salutaire, ironique, qui renverse les fausses valeurs. Il n’en est pas moins obligé de participer, au début de 1944, à une tournée en Allemagne et aura de légers ennuis à la Libération. C’est également au cours de cette période qu’il met la main à quelques arias appelées à connaître après la guerre une notoriété certaine : Douce France, La Mer, La folle Complainte... Il grave un peu plus d’une trentaine de faces sous l’Occupation, tant en France qu’en Belgique (1942) et écrit avec Sacha Guitry une opérette qui ne verra jamais le jour.
- 1945-1950. Dès la Libération, Charles Trénet entreprend enfin un voyage aux Amériques, initialement prévu en 1939. Il se produit ainsi sur les scènes de Broadway et de Hollywood, chante au Brésil et en Argentine et s’entiche du Canada, qui lui inspire Dans les Rues de Québec, Dans les Pharmacies, Voyage au Canada. Repassant régulièrement par la France, il y enregistre de nouveaux airs: Douce France, France dimanche, Le Retour des Saisons, Retour à Paris (Revoir Paris), Une Noix, On danse à Paris, Autour du Monde et surtout La Mer (19 mars 1946). Accueillie au départ avec une certaine indifférence par le public français, cette chanson, aujourd’hui la plus universellement célèbre de son auteur, remporte un grand succès aux U.S.A. où nombre de vedettes l’enregistrent en version anglaise. Auréolée du prestige que seule sait conférer aux choses la caution américaine, La Mer connaît enfin le triomphe dans son pays d’origine. Depuis, l’aria en question a été enregistrée un nombre incalculable de fois par un nombre incalculable d’interprètes dans un nombre incalculable de pays et de langues. Elle servira même, des années durant, d’indicatif à la fort sérieuse radio nationale japonaise... A cette époque, le style de Trenet est en pleine mutation. Le côté franchement débridé, farfelu, souvent mis en valeur par les débordements du “swing” tend à s’atténuer au profit de l’expression poétique et de la recherche mélodique. La nouveauté absolue des débuts ne jouant plus, le “Fou chantant” aspire désormais à une sorte de classicisme où fantaisie, humour et nostalgie conservent toutes leurs prérogatives.
- 1951-1960. Alternance entre les tournées en province et à l’étranger et la scène parisienne (Théâtre de l’Etoile, Olympia...). Nombreuses chansons à succès : Mes jeunes Années, La Cité de Carcassonne, Le Serpent python, En avril à Paris, Quand un Bateau blanc, Coin de Rue, Où sont-ils donc?, A la Porte du Garage, Moi, J’aime le Music-Hall, Le Jardin extraordinaire, Route nationale 7, La Java du Diable, Le Piano de la Plage, L’Ame des poètes, La jolie Sardane, Lorelei, J’ai mordu dans le Fruit, Source bleue, L’Ane et le Gendarme (que la maréchaussée n’apprécie que modérément), Rien qu’une Chanson, Les Relations mondaines, Sacré Farceur, Qu’est devenue la Madelon?... Participation (dans son propre rôle) à trois films de 1957 (Bouquet de Joie, C’est arrivé à trente-six Chandelles et Printemps à Paris) ainsi qu’à un nombre croissant d’émissions de télévision (dont, justement, celles proposées par Jean Nohain sous le titre Trente-six Chandelles).
- 1961-1970. Malgré d’autres chansons intéressantes (Les Voix du Ciel, Kangourou, Rachel dans ta Maison, La Famille musicienne, L’Epicière, Landru, La Tarentelle à Caruso, Il y avait des Arbres...), la décennie “yé-yé” marque un net recul dans la carrière de Trénet, comme dans celles d’ailleurs de tout ceux estimant que dans la chanson, le texte revêt une certaine importance. Charles se produit surtout alors à l’étranger, ne faisant que de rares apparitions dans son pays (notamment au Théâtre de l’Etoile ou à Bobino). Il en profite pour réenregistrer certains de ses plus incontestables succès (mais pas La Mer, qu’il ne reprendra pour le disque qu’en 1975) en stéréo dans de nouvelles orches­trations ne valant pas toujours les anciennes. A côté des nouveautés, il enregistre également quelques-unes de ses œuvres d’avant-guerre (Vous qui passez sans me voir, La Java des Scaphandriers, La Valse à tout le Monde, Amour, Amour, Sérénade por­tugaise) longtemps oubliées. Enfin, après trente-cinq années passées dans la même maison de disques (Pathé-Marconi), il se décide à en changer.
- Depuis 1971. Son récital à l’Olympia de mai 1971 assure à Trenet un fort regain de popularité. Quelques nouveaux airs bien venus (Fidèle, La Chance aux Chansons, Ne cherchez pas dans les Pianos, Joue-Moi de l’Electrophone...) le remettent en selle et La Mer est cou­ronnée lors d’un referendum “la plus belle chanson du monde des cinquante dernières années”. Toutefois, après un nouveau passage à l’Olympia en 1975, le chanteur annonce que la grande tournée devant lui faire parcourir le monde sera le point final de sa carrière scénique. Il caresse un temps le projet de faire son entrée à l’Académie Française, mais les caciques du lieu ne l’entendent point de cette oreille. Il lui arrive encore parfois d’enregistrer des disques ou de paraître à la télévision mais, d’une manière générale, il demeure éloigné des spectacles. En 1983 néanmoins, il finit par accepter la proposition de participer à Montréal au festival Juste pour rire, créé par le jeune producteur québecois Gilbert Rozon. Le succès auprès d’un public tout neuf est si enthousiasmant que Trénet décide de récidiver. Plus question désormais de retraite. On le voit partout, en France et à l’étranger, face à la Tour Eiffel, au Printemps de Bourges, au Théâtre des Champs-Elysées (où, en 1987, il célèbre son Jubilé), au Palais des Congrès, au Châtelet, à l’Opéra Bastille... Plusieurs disques de compositions récentes sont commercialisées, le dernier datant de 1999.
En l’an 2000, alors qu’il était assailli de projets, des ennuis de santé à ne pas prendre à la légère l’ont contraint à se mettre au vert. Il n’en fallut pas davantage pour que certaines publications pressées, stressées, toujours à l’affût du “scoop” morbide, s’engouffrent dans la brêche avec cette aisance si caractéristique relevant de la fosse, histoire de l’enterrer avant même que le corps soit froid... Déjà en 1940, Trenet avait été donné pour mort par les rares canards paraissant encore, abattu par l’ennemi aux commandes de son zinc... C’est dire s’il avait l’habitude! On dit qu’il avait conservé le torchon en question et aussi la réponse qu’il lui avait adressée... Nous, on le croyait si définitivement enraciné dans l’Etre, si à l’abri du Temps, qu’on s’imaginait, naïfs, qu’il voulait faire la nique à tous ces charognards, guettant en douce le vrai début du vingt et unième siècle et plus spécialement le printemps pour revenir faire son tour sur la scène de l’ABC avec son petit chapeau et ses airs de joyeuse mélancolie. Et puis non... On nous raconte parfois que le vingtième siècle n’a vraiment commencé que le 12 novembre 1918. Alors pour nous, c’est décidé : nous décrèterons qu’il ne s’est éteint, ce siècle noir, que le 18 février 2001. En même temps que le merveilleux fou volant dans sa drôle de machine à swing.
MORALITÉ
Jadis certains vieux professionnels au-dessus de tout soupçon se plaisaient à distinguer au cours du siècle écoulé (le vingtième, évidemment) au moins trois révolutions successives dans la chanson française. Sans hésiter, ils plaçaient Charles Trénet au sommet de la deu­xième, celle des gens qui, à partir de la fin des années 20, ont parfaitement saisi de l’intérieur et intégré l’influence du jazz, celle où viennent se jeter tous les balbutiements et les bouillonnements antérieurs, bref, celle où tout arrive et d’où tout repart, transfiguré, bouleversé, vers des horizons nouveaux. Et Charles Trenet, eh bien, c’est l’axe même de ce mouvement, celui grâce à qui ses successeurs reconnaissants ont pu être autre chose que des comptables, pour reprendre le joli mot de Jacques Brel à son endroit. Il y a du Trénet dans chaque grande figure de la “troisième révolution” : chez Brel, mais aussi chez Brassens, chez Ferré, chez Vian, chez Lafforgue, chez Bécaud, chez Bobby Lapointe, chez Higelin, chez Renaud et chez Aznavour... Etonnant, quand on sait à quel point ils sont différents et possèdent tous une totale maîtrise de leur originalité...Charles Trenet, c’est en somme comme la rencontre idéale du nécessaire et du miraculeux sur le théâtre d’une certaine cruauté déguisée en rêve. Le génie est au rendez-vous, mais il ne suffit pas : en­core faut-il qu’il tombe à pic, à l’instant précis où sa manifestation doit s’incarner sous peine de se volatiliser.C’est alors seulement que le temps est aboli. Et c’est justement ce qui s’est passé avec Trénet : enraciné dans l’Histoire - son histoire -, il a su, à sa manière, supprimer le temps en le remplaçant par celui de sa mesure. Plus tard, longtemps sans doute après que le poète a disparu - car on ne sait évidemment pas combien de temps le temps suspendit son vol! -, il s’est amusé à le reconstruire le temps, Trenet, mais toujours à sa manière, toujours en décalé... Il est de ces très rares qui ont pu (de temps en temps) gratouiller du bout du doigt l’Eternité comme on taquine une guitare ailée.
Au demeurant, ses thèmes de prédilection n’ont rien de très nouveau. Ils sont ceux que les poètes, les artistes, depuis qu’il y a des poètes et des artistes, c’est-à-dire de toute éternité, se sont ingéniés à réinventer à chaque respiration. Il y a chez eux ce mélange improbable, impossible, et pourtant réussi d’Héraclite et de Parménide. Eux seuls savent qu’ils ne se baignent jamais deux fois dans le même fleuve, parce qu’ils savent que c’est toujours le même fleuve. Seuls ils ont vu parfois ce que les philosophes ont cru voir et Trénet n’est pas une exception. Les mêmes hantises, les mêmes mots, mais dits autrement, sur des rythmes inouïs, juste quand il le fallait parce qu’il le fallait.Et alors, l’enfance enfuie pouvait renaître au cœur de chacun, les amours mortes n’en finissaient pas de sourire aux anges, les jours succédaient aux jours avec le même soleil toujours nouveau. On chantait, on se pendait, on devenait fantôme, on rechantait. Où était la différence? Ah si, tout de même: les mouches ne lui piquaient plus les fesses, au vagabond poète, on dansait à Paris, on ne dormait plus et la terre se devait d’être encore plus bleue que toutes les oranges de la création pour que rien ne soit plus jamais comme après... Et maintenant que l’après est arrivé, qu’est-ce qu’on va faire?  
Daniel NEVERS
Remerciements à Philippe Badoin, Henri Chenut, Yvonne Derudder, Pierre Lafargue, Dany Lallemand.
© FRÉMEAUX & ASSOCIÉS, GROUPE FRÉMEAUX COLOMBINI SA, 2001.
english notes
It would be totally out of place to introduce Charles Trénet, the man who inspired the Golden Age of French song.  Besides which, so much has already been written about him - even more than necessary and, of course, truth has often been interwoven with supposition.However, to accompany these forty bona fide master-pieces of the 1937 to 1950 period, this text merely intends to point to certain dates, major events and certain determinant factors which had a bearing on his career.This forty-piece selection may appear meagre, should one consider the abundance of his creations, both after 1950 as in the period covered here.  The young fool was bathing in inspiration, his way of thinking was so imaginative, his passion for swing was so contagious and his youthfulness so becoming, that everything he did drew attention.  Similar to the Pyrenean torrents that he cherished so much, he was impetuous, untamed and inexhaustible.  Making a choice for this compilation was thus a tough, even cruel task.  Consequently, we won’t find Trénet’s very first recordings, when from 1933 to 1936 he teamed up with another facetious juvenile, Johnny Hess, forming the duo known as ‘Charles and Johnny’.  So we are deprived of Sur le Yang-Tsé-Kiang, Quand les beaux Jours seront là, Sous le Lit de Lily, La Vieille Marquise, Le Diable au Village, Le Petit Pensionnaire and Un Petit Béguin pour le Dimanche. 
Other more recent titles have also been excluded, such as La Polka du Roi, Biguine à Bango, La Vieille, Tout me sourit, Jardins de Mois de mai, Pic, pic, pic, Près de Toi mon Amour, La Cigale et la Fourmi, Papa peint dans les Bois, C’est bon, Le Soleil a des Rayons de Pluie and the English versions of Boum ! and J’ai ta Main.  Of course, there is no point in searching for tunes which Charles lent to other artists (Fréhel, Jean Sablon, Ray Ventura, Jean-Fred Mêlé, Maurice Chevalier, Léo Marjane, Lucienne Boyer, Renée Lamy, Tino Rossi, Roland Gerbeau etc.) and which he did not always record himself, or else gave to­tally modified renditions, sometimes at a much later date.But no need to panic :  the above does exist and has been reissued in the first five volumes (double albums) of the ‘Complete’ series, produced by Frémeaux et Associés (Ref. FA 081 to FA085).  They can be purchased separately or together in a boxed set (Ref. FA 080).
Chronology
- 1913. On 18 May Louis Charles Augustin, Claude Trénet was born in Narbonne (Aude), second son of Lucien Trénet, notary in Saint-Chinian and his wife Marie-Louise, née Caussat.
- 1915. January.  The father was called up and the rest of the family went to live with the maternal grandparents, a stone’s throw away from the station.  Charles was lulled by the chugging trains, a sound which was to influence his songs later on.  He at­tended the local nursery school before going to Beauséjour primary school.  The family spent their summer vacation on the nearby Mediterranean coast.
- 1920. The Trénet parents divorced, much to the dismay of young Charles.  For two years the children were borders in a grim secondary school in Béziers.
- 1922. The father settled in Perpignan, taking the children with him.  They went to the more acceptable Saint-Louis secondary school.  Charles had already began writing and taught himself the piano.  In summer, he went to the beach at Canet Plage and also explored the neighbouring Pyrenean Mountains.
- 1923-1925. Charles read works by Jules Verne and Max Jacob.  He also started painting, a hobby he was to pursue.
- 1926. A decisive encounter with Albert Bausil, ‘The Prince of Catalan Poets’ and director of the weekly review, the Coq catalan.  Thanks to him, he discovered new authors, published his first texts and met artist Fons Godail, considered as a kind of ‘Catalan Renoir’.
- 1927. Charles exhibited his first paintings.
- 1928. Expelled from school, he went back to his mother who had settled in Berlin, now re-married to Benno Vigny, a script writer much in demand in the international cinema scene (in 1931, he signed Morocco starring Marlène Dietrich and Gary Cooper).  Charles continued studying at art school while exploring the world of the big screens, hoping to find a career in this field.  At the same time, he became an adamant fan of the new American music :  Gershwin’s songs and jazz.
- 1930. He returned to Perpignan and wrote his first book, Dodo Manières (to be published ten years later), in which he pays tribute to Louis Armstrong and Duke Ellington, then little known in Europe.  In September he left for Paris to pursue his studies in decorative art and become cinema decorator for the Pathé studios in Joinville.  He was property-man and occasional assistant in several films (including Jean Gabin’s debut movie).  He spent his nights in Montparnasse haunts (‘La Coupole’ in particular), also frequented by Picasso, Léger, Derain, Soutine, Henry Miller, etc.
- 1932. Charles met Dali, Max Jacob and Antonin Artaud.  Benno Vigny directed the film Bariole, asking his stepson for a few verses for which Jeanne Bos wrote the music.  During the second semester, he encountered Roland Hess (‘Johnny’).  This young Swiss, born in 1915 spent some afternoons in the Montparnasse piano bar, the ‘College Inn’ and was also keen on Broadway composers, especially Gershwin.  For a few years, singing duos had been in vogue, backed up by Pills and Tabet’s recent hit, Couchés dans le Foin.  The teenagers decided to try their hand at a musical partnership - Charles and Johnny came into being.
- 1933. After a year of preparation, the duo debuted in the ‘Palace’, then went on to the ‘Fiacre’.  They cut their first record for Pathé in November, Sur le Yang-Tsé-Kiang (lyrics by Albert Bausil) and Quand les beaux Jours seront là.
- 1934-1936. The duo’s public success was not tremendous, but they had a certain following and became known to the professionals in the worlds of records and radio.  Seventeen new discs were recorded for Pathé and one for Gramophone (Tous est au Duc, La Situation de Tartempion).  There were some new songs (with Charles almost always writing the lyrics and sometimes the music but Johnny was often the composer) :  L’Ecole buissonière, J’Vous aime pas, Quand on est Cheval de Fiacre, Le Duel, Dans Paris y a une Dame, Adieu Paris, Le petit Noël, Les jolies Demoiselles, L’Hôtel borgne, Maman ne vends pas la Maison, Dans le Lit d’Aline, Le Fils de la Femme-Poisson and Les petits Punis.  Some of these tunes were borrowed by other interpreters, such as Sur le Yang-Tsé-Kiang by Ray Ventura and Rendez-Vous sous la Pluie by Jean Sablon.  The latter also had a hit with Vous qui passez sans me voir, which Charles and Johnny never recorded themselves.  Nevertheless, they were the stars and hosts of the programme, Le Quart d’Heure des Enfants terribles, broadcast over several radio stations.
- 1936-1937. Charles Trénet was declared ‘apt’ for military service and departed for the south of France.  During his free time, he sang in Marseilles’ Grand Hôtel, where he was presented for the first time as the ‘Singing Fool’.  He also composed several future hits, such as Je chante and Y a d’la Joie !.  Raoul Breton proposed the latter number to Maurice Chevalier who, in turn, recorded it and included it in a revue at the Casino de Paris.  It was a success.
- 1938. Returning to civilian life, Charles decided to go solo.  In late 1937, he had cut the first record in his name, and Je chante coupled with Fleur bleue was released in early 1938.  Swing was all the rage, so in the following records (Y a d’la Joie !, Pigeon vole, En quittant une Ville) and during his summer tour, he was accompanied by French jazz musicians.  On 25 March, when hired by the A.B.C. for a three-song act preceding a concert by Lys Gauty, Charles was called back for encores and finally interpreted nine titles.  Overnight, he became a darling of the capital and the critics, praised by the likes of Max Jacob, Jean Cocteau and Mistinguett.  Two films followed - La Route enchantée (with the songs Il pleut dans ma Chambre, Vous êtes jolie, Boum !, La Route enchantée) and Je chante (with songs La Vie qui va, Quand J’étais p’tit, Ah ! Dis, Ah ! Dis, Ah ! Bonjour, Les Oiseaux de Paris) where he also wrote a large part of the script.  He became the idol of the younger gene­ration and helped soothe the anxiety of the times.  He fell out with Maurice Chevalier who refused to interpret Ménilmontant, so finally Charles created this song.
- 1939. Boum ! won an award.  The other hits of the year were Le Soleil et la Lune and the adorable Mam’zelle Clio.  When called up, Trénet headed to the air base in Salon de Provence where he wrote articles and new tunes.  Then, posted in Paris, he founded the ‘Théâtre des Ailes’ with other mobilised celebrities.
- 1940-1944. Following the German offensive in spring ’40, Charles Trénet took refuge in the south to return to Paris after demobilisation at the end of the year, deciding to pursue his career.  In the early part of Occupation, he had been strongly attacked in the collaborating press, accusing him of being Jewish (his surname, ‘Trénet’ could have been an anagram of ‘Netter’).  He thus had to prove his Aryan descent.  During the war years, he starred in many music-halls in Paris, the French provinces, in Belgium (1942) and made a brief appearance in a revue at the Folies-Bergère.  He acted in several films :  Romance de Paris (1941, with the songs Tout ça c’est pour Nous, Un Rien me fait chanter, La Romance de Paris), Frédérica (1942 with the songs Frédérica, C’est bon, Le Bonheur ne passe qu’une Fois, Marie-Toi), Adieu Léonard (1943 with the songs, Quand un Facteur s’envole, Je n’y suis pour personne, Chanson du Vitrier) and also appeared in a sketch in La Cavalcade des Heures (1943 with the songs, Débit de l’Eau, Débit de Lait, Que reste-t-il de nos Amours).  He put Verlaine to music (Chanson d’Automne) and also La Fontaine (La Cigale et la Fourmi).  Such a promotion of the French cultural heritage plus certain new songs with slightly ambiguous lyrics (Un Rien me fait chanter, Terre, C’est bon, La Marche des Jeunes) seemed to signify that the author-cum-composer-cum-interpreter had been won over by the ‘National Revolution’ ideology, so close to the heart of those following Pétain.  Thankfully, Trénet could always reverse his opinions with irony.  Nevertheless, he was still obliged to partake in a German tour in 1944 and had a few problems after Liberation.  During this same period, he also gave birth to some melodies which were to have a certain renown after the war :  Douce France, La Mer and La folle Complainte.  He cut just over thirty sides during Occupation, in France and Belgium (1942) and wrote an operetta with Sacha Guitry which was never performed.
- 1945-1950. Immediately after Liberation, Charles Trénet set off for South and North America, a project initially planned for 1939.  He experienced the stages of Broadway and Hollywood, sang in Brazil and Argentina and had a particularly soft spot for Canada, the inspiring force behind Dans les Rues de Québec, Dans les Pharmacies and Voyage au Canada.  During his regular return trips to France, he recorded new titles :  Douce France, France dimanche, Le Retour des Saisons, Retour à Paris (Revoir Paris), Une Noix, On danse à Paris, Autour du Monde and topping the list was La Mer (19 March 1946).  Although the author is now universally known for this latter number, the French public’s first reaction was lukewarm, whereas it truly took off in the States where many stars recorded its English version.  Following its success overseas, La Mer finally triumphed in its homeland.  Since, the tune has become famous throughout the world, and was even used for many years as a leitmotiv on the serious national Japanese radio.  Meanwhile, Trénet’s style was changing ; his lavish and crazy side was giving way to a more poetic and melodic form of expression.  He was aspiring to a more classical career.
- 1951-1960. Charles alternated between provincial and foreign tours and Parisian stages (Théâtre de l’Etoile, Olympia etc.).  Numerous new songs were successful :  Mes jeunes Années, La Cité de Carcassonne, Le Serpent python, En avril à Paris, Quand un Bateau blanc, Coin de Rue, Où sont-ils donc ?, A la Porte du Garage, Moi, J’aime le Music-Hall, Le Jardin extraordinaire, Route nationale 7, La Java du Diable, Le Piano de la Plage, L’Ame des Poètes, La jolie Sardane, Lorelei, J’ai mordu dans le Fruit, Source bleue, L’Ane et le Gendarme, Rien qu’une Chanson, Les Relations mondaines, Sacré Farceur and Qu’est devenue la Madelon ?.  He participated (playing himself) in three films in 1957 (Bouquet de Joie, C’est arrivé à trente-six Chandelles and Printemps à Paris) and in an increasing number of television programmes (including Jean Nohain’s Trente-six Chandelles).
- 1961-1970. Despite other worthy songs (Les Voix du Ciel, Kangourou, Rachel dans ta Maison, La Famille musicienne, L’Epicière, Landru, La Tarentelle à Caruso, Il y avait des Arbres etc.) Trénet’s career began to decline in the sixties, a decade when pop pushed lyrical compositions into the background.  During this period, Charles mainly performed abroad.  He re-recorded some of his most acclaimed songs, this time in stereo and using different scoring.  He also recorded some of his pre-war works (Vous qui passez sans me voir, La java des Scaphandriers, La Valse à tout le Monde, Amour, Amour, Sérénade portugaise), which had sunk into oblivion.  Then, having spent thirty-five years with the same record company (Pathé-Marconi), he decided to change firms.
- Since 1971.  Trénet’s concert in Olympia in May 1971 brought him back in the limelight.  He came out with a few new songs (Fidèle, La Chance aux Chansons, Ne cherchez pas dans les Pianos, Joue-Moi de L’Electrophone etc.) and La Mer was voted as the ‘world’s most beautiful French song of the last fifty years’.  However, after another Olympia concert in 1975, the singer announced that the tour ahead of him would end his stage career.  He still occasionally recorded or appeared on television, but in general, he kept a distance from the stage.  Notwithstanding, he accepted to participate in Montréal’s Juste pour rire festival in 1983, and his success was such that Trénet went back on his word.  He forgot about retirement and has regu­larly appeared in a variety of venues, both in France and abroad.  Several discs of recent compositions were released, the last being in 1999.  In 2000, Charles was forced to slow down as his health was failing, which immediately incited the preparation of some premature and morbid articles, ready for the kiosks.  Then, just when we were beginning to believe that he was immortal, and that he was simply awaiting spring of the true twenty-first century to make a come-back, he decided to make his bow.  Some say that the twentieth century really commenced on 12 November 1918.  As for us, we believe it only came to a close on 18 February 2001 when the marvellous fool said farewell.
Epilogue
Certain professionals of the trade used to divide French song of the twentieth century into three chronological sections, with Charles Trénet heading the second one.  Indeed, he held the leading role in this period, which began in the late twenties and which comprised the challenging influence of jazz, a movement which revolutionised the whole concept of music.  In turn, Charles Trénet influenced the ‘third generation’ of artists, including Brel, Brassens, Ferré, Vian, Lafforgue, Bécaud, Aznavour, Lapointe and Higelin.  Yet each of these musicians remains quite unique and is totally in control of his originality.Charles Trénet always managed to reunite the essential and the miraculous.  His genius is apparent, but this was not sufficient as it could have arrived at the wrong time, when the world was not ready for him.  Yet Trénet, with his feet firmly set in History – his history – overcame this eventuality by abolishing time and replacing it with his personal tempo.  And now the poet has departed, his presence will remain as his works are eternal.
Adapted in English by Laure WRIGHT from the French text of Daniel NEVERS
© FRÉMEAUX & ASSOCIÉS, GROUPE FRÉMEAUX COLOMBINI SA, 2001.

CHARLES TRENET
“Le Fou chantant” 1937-1950

Tous titres enregistrés à Paris / All titles recorded in Paris
DISQUE / DISC 1
01. JE CHANTE (C. Trénet-P. Misraki-C. Trénet)       
Orch. dir. Wal Berg    Columbia test          CL 6463-1     23/11/1937
02. Fleur bleue (C. Trénet)      
Orch. dir. Wal Berg    Columbia DF-2270          CL 6488-1     14/12/1937
03. En quittant une ville (J’entends) (C. Trénet)  
C.T. et son Orchestre    Columbia DF-2313             CL 6514-1          18/01/1938
04. J’ai ta main (C. Trénet)        
C.T. et son Orchestre       Columbia DF-2317 CL 6515-1          18/01/1938
05. Y a d’la Joie! (C. Trénet)     
C.T. et son Orchestre       Columbia DF-2317 CL 6516-1          18/01/1938
06. Pigeon vole (C. Trénet-P. Misraki-C. Trénet)   
C.T. et son Orchestre         Columbia DF--2313  CL 6517-1          18/01/1938
07. Le Grand Café (C. Trénet)        
C.T. et son Orchestre          Columbia DF--2363  CL 6518-1          18/01/1938
08. Miss Emily (C. Trénet)           
Acc. au piano par Charles Lavannes     Columbia test    CL 6661-1          7/04/1938
09. Vous oubliez votre cheval (C. Trénet-Wal Berg-C. Trénet) 
Orch. dir. Wal Berg    Columbia DF-2428    CL 6764-1         2/07/1938
10. J’ai connu de Vous (C. Trénet)  
Orch. dir. Wal Berg    Columbia DF-2428    CL 6765-1         2/07/1938
11. Vous êtes jolie (C. Trénet)           (du film La Route Enchantée)
Orch. Dir. Wal Berg   Columbia DF-2471 CL 6799-1          30/09/1938
12. Il pleut dans ma chambre (C. Trénet)   (du film La Route Enchantée)
Orch. Dir. Wal Berg Columbia DF-2472    CL 6800-1          30/09/1938
13. Boum! (C. Trénet)       (du film La Route Enchantée)
Orch. Dir. Wal Berg          Columbia DF-2471    CL 6801-1       30/09/1938
14. La Route enchantée (C. Trénet)        (du film)
Orch. Dir. Wal Berg       Columbia DF-2472   CL 6802-1          30/09/1938
15. Ah! Dis, Ah! Dis, Ah! Dis, Ah! Bonjour (C. Trénet)      (du film Je chante)
Orch. Dir. Wal Berg   Columbia DF-2492    CL 6829-1          8/11/1938
16. La Vie qui va (C. Trénet)            (du film Je chante)
Orch. Dir. Wal Berg        Columbia DF-2492    CL 6830-2    8/11/1938
17. Quand j’étais p’tit (C. Trénet)      (du film Je chante)
Orch. Dir. Bernard Hilda        Columbia DF-2554   CL 6909-1          3/01/1939
18. Les enfants s’ennuient le dimanche (C. Trénet)          
Acc. par Charles Lavannes (clavecin)  Columbia DF-2554    CL 6913-1          4/01/1939
19. Annie, Anna (C. Trénet)           
Acc. par Charles Lavannes (piano)          Columbia DF-2572    CL 6914-1    4/01/1939
20. Les Oiseaux de Paris (C. Trénet)      (du film Je chante)
Orch. Dir. Wal Berg       Columbia DF-2614 CL 7029-1          7/04/1939
DISQUE / DISC 2
01. Ménilmontant (C. Trénet) 
Orch. dir. Wal Berg  Columbia DF-2600          CL 7023-1          6/04/1939
02. Le Soleil et la Lune (C. Trénet)           
Orch. dir. Wal Berg  Columbia DF-2667   CL 7144-1          27/10/1939
03. Mam’zelle Clio (C. Trénet)        
Orch. dir. Wal Berg  Columbia DF-2668   CL 7145-1          27/10/1939
04. Verlaine (Chanson d’Automne) (C. Trénet-P. Verlaine)    
Acc. par le “Jazz de Paris”          Columbia DF-2800    CL 7399-1          30/01/1941
05. Terre! (C. Trénet)     
Acc. par le “Jazz de Paris” (dir. Alix Combelle)   Columbia DF-2800    CL 7400-2         31/01/1941
06. Papa pique (et Maman coud) (C. Trénet)    
Orch. dir. Jacques Météhen  Columbia DF--2802            CL 7402-1          4/02/1941
07. Bonsoir, jolie Madame (C. Trénet)          
Orch. dir. Jacques Météhen           Columbia test   CL 7476-1          16/07/1941
08. La Romance de Paris (C. Trénet)      (du film Romance de Paris)
Orch. dir. Jacques Météhen       Columbia test    CL 7477-1          16/07/1941
09. Un rien me fait chanter (C. Trénet)         (du film Romance de Paris)
Orch. dir. Jacques Météhen  Columbia test           CL 7478-1          16/07/1941
10. Swing Troubadour (C. Trénet)    
Orch. dir. Jacques Météhen         Columbia test          CL 7479-1          16/07/1941
11. Devant la Mer (C. Trénet)   
Orch. dir. Léo Chauliac          Columbia DF-2901   CL 615-1  19/05/1942
12. Que reste-il de nos amours? (C. Trénet)
Orch. dir. Léo Chauliac          (du film Cavalcade des Heures)         Columbia BF-65         CL 7809-1         27/07/1943
13. L’héritage infernal (L. Chauliac-C. Trénet)         
Orch. dir. Léo Chauliac      Columbia BF-61          CL 7812-1          26/07/1943
14. Quand un facteur s’envole (C. Trénet)         (du film Adieu Léonard)
Orch. dir. Léo Chauliac   Columbia BF-62        CL 7813-1          26/07/1943
15. Débit de l’eau - débit de lait (C. Trénet)
Orch. Dir. Léo Chauliac     (du film Cavalcade des heures)          Columbia BF-61          CL 7814-1          26/07/1943
16. La mer (C. Trénet-A. Lasry-C. Trénet)
Orch. & chœurs dir. Albert Lasry   Columbia RF-103      CL 8101-1          19/03/1946
17. Retour à Paris (Revoir Paris) (C. Trénet)       
Orch. dir. Albert Lasry         Columbia BF-193      CL 8291-1          7/01/1947
18. Douce France (C. Trénet)         
Orch. dir. Albert Lasry       Columbia BF-195      CL 8296-1          7/01/1947
19. Voyage au Canada (C. Trénet)  
Orch. dir. Albert Lasry; chœurs René Saint-Paul Columbia BF-331      CL 8856-1         10/07/1950
20. Mes Jeunes années (C. Trénet)        
Orch. dir. Albert Lasry; chœurs René Saint-Paul          Columbia BF-318          CL 8858-1          10/07/1950

CD Charles Trenet Le Fou Chantant 1937-1950 © Frémeaux & Associés (frémeaux, frémaux, frémau, frémaud, frémault, frémo, frémont, fermeaux, fremeaux, fremaux, fremau, fremaud, fremault, fremo, fremont, CD audio, 78 tours, disques anciens, CD à acheter, écouter des vieux enregistrements, albums, rééditions, anthologies ou intégrales sont disponibles sous forme de CD et par téléchargement.)

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