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REVOLUTION DES OEILLETS 25 AVRIL 1974
Ref.: FA5126
Artistic Direction : ARMANDO MARTINS STRAUSS
Label : Frémeaux & Associés
Total duration of the pack : 1 hours 28 minutes
Nbre. CD : 2
REVOLUTION DES OEILLETS 25 AVRIL 1974
25 April 1974: The Portuguese revolution was held in a festive atmosphere. While the dictatorship regime was muzzling all means of information, the revolutionary message was passed on through song, waking the people and preparing them for the peaceful action which was to lead Portugal to democracy. More than a simple deposition concerning this major event in contemporary Portuguese history, the songs selected here were a means of action and communion. They made History as we can witness here.
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PisteTitleMain artistAutorDurationRegistered in
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1CANCAO DA CIDADE NOVAFANHAISFERNANDO MELRO00:03:131998
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2CANCAO DE MADRUGARLOUREIROARY DOS SANTOS00:04:471998
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3PEDRA FILOSOFALMANUEL FREIREANTONIO GEDEAO00:04:541998
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4CANTO DO CEIFEIROFANHAISEDUARDO V DA FONSECA00:02:501998
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5QUEM NOS VIU E QUEM NOS VEJOSE JORGE LETRIAJOSE JORGE LETRIA00:03:381998
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6CANCAO PARA A UNIDADEPEDRO BARROSOPEDRO BARROSO00:04:241998
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7FALA DO VELHO DO RESTELO AO ASTRONAUTAMANUEL FREIREJOSE SARAMAGO00:02:531998
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8GRANDE GRANDE ERA A CIDADEJOSE JORGE LETRIAJOSE JORGE LETRIA00:04:091998
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9MASCARADAAFONSO DIASAFONSO DIAS00:03:091998
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10QUEM CANTA SEUS MALES ESPANTAPEDRO BARROSOPEDRO BARROSO00:06:211998
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11MARIA CANCAOJOSE JORGE LETRIAJOSE JORGE LETRIA00:04:541998
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12A VALSA DA BURGUESIAJOSE BARATA MOURAJOSE BARATA MOURA00:03:121998
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13PORTUGAL RESSUSCITADOINCLAVEARY DOS SANTOS00:03:421998
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PisteTitleMain artistAutorDurationRegistered in
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1A VOZ DO MEU POVOTONICHAARY DOS SANTOS00:04:191998
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2COM VOLTA NA PONTAAFONSO DIASJOSE FANHA00:03:141998
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3CANCAO COMBATEINCLAVEARY DOS SANTOS00:02:111998
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4DAQUI O POVO NAO ARRANCA PEMONIZPEDRO OSORIO00:03:421998
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5VENCEREMOSSAMUELALFREDO SOUSA00:02:121998
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6SO O POVO UNIDOJOSE BARATA MOURAJOSE BARATA MOURA00:02:371998
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7COMPANHEIRO VASCOMONIZA VIEIRA DE SOUSA00:03:121998
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8OS SENHORES DA GUERRAGRUPO OUTUBROPEDRO OSORIO00:02:351998
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9A MINHA TERRASAMUELSAMUEL00:02:351998
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10OBRIGADO SOLDADINHOTONICHAARY DOS SANTOS00:03:001998
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11A VOSSA VONTADE SERA FEITAGRUPO OUTUBROA VIEIRA DE SOUSA00:03:351998
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12CRAVO VERMELHO AO PEITOJOSE BARATA MOURAJOSE BARATA MOURA00:03:061998
PORTUGAL REVOLUTION
PORTUGAL REVOLUTION
25 ABRIL
25 CANÇÕES
Ante, Após Revolução
RÉVOLUTION DES ŒILLETS - 25 AVRIL 1974
Francisco FANHAIS • Manuel FREIRE • José Jorge LETRIA • Pedro BARROSO • INCLAVE • TONICHA • Fernando TORDO • Carlos Alberto MONÍZ • Maria do AMPARO • SAMUEL • José-Barata MOURA
AVRIL AU SON DE L’ŒILLET
José Jorge Letria
La révolution du 25 avril a aussi été préparée et faite avec des chansons. Les chansons ont donné, pendant des années, une voix aux inquiétudes et aux rêves d’un peuple fatigué du silence, de la répression, de la guerre et de l’émigration. Les chansons ne manquèrent jamais d’être l’expression de cette révolte et de ce désir de changement. Et ce, essentiellement, à partir du début des années 60, avec l’œuvre musicale et poétique de José Afonso, matrice et référence obligatoire d’un mouvement qui, jusqu’au 25 avril, n’avait pas cessé d’amplifier son influence et de renforcer son implantation auprès des plus larges couches de la population. Les chansons ont aidé à préparer et à consolider la révolution d’Avril. D’une manière telle que la matinée où le changement a commencé, plusieurs milliers des personnes se sont aperçus de la nature progressiste du soulèvement militaire quand la radio a retransmis les voix de José Afonso, Manuel Freire et d’Adriano Correia de Oliveira ou la guitare de Carlos Paredes, parmi tant d’autres. Les chansons mêmes bâillonnées par la censure, faisaient déjà la synthèse de ce qui allait figurer dans le programme du MFA, bien que cela fût dit avec la liberté poétique qui ne peut pas être niée aux créateurs. Plus : ce furent deux chansons qui laissèrent aux militaires en rébellion l’indication qu’ils pourraient réaliser le plan des opérations établi. La première fut dans la nuit du 24 à 22 heures 55 “E Depois do Adeus” (Et après l’adieu), chanté par Paulo de Carvalho, et peu après quelques minutes après les coups de minuit du 24 Avril, “Grândola,Vila Morena”, de José Afonso, qui se transforma, à juste titre, en hymne du 25 Avril victorieux. Le 25 Avril reste, ainsi, dans l’histoire, lié pour toujours aux chansons qui ont réussi à résumer les états d’esprit qui lui ont donné naissance, en même temps qu’elles mobilisaient les consciences et les volontés tout au long de la concrétisation du changement. Il n’est pas possible de faire l’histoire de ces jours de bonheur et d’espérance sans recourir à des dizaines de chansons créées au milieu des années 60, et après le 25 avril, par des compositeurs et des auteurs qui, sortis des luttes estudiantines, et amenés dans certains cas, à vivre la dure expérience de l’exil, ont réussi à dire, de manière simple, sensible, mobilisatrice et toujours créative, l’essentiel de ce qui était dans le cœur et dans l’esprit de millions de Portugais.
Les chansons incluses dans cet album, sélectionnées par l’éditeur Strauss, constituent un vif témoignage de cette époque qui a laissé des marques profondes et indélébiles dans notre vécu de peuple et dans notre imaginaire collectif. Chacune de ces chansons ne conte pas seulement une histoire, mais résume beaucoup d’autres chansons qui restent à dévoiler. Ce sont des moments vécus avec souffrance auparavant, pendant et après le 25 Avril, dans le contexte d’un processus de transformation politique, économique, social et culturel, processus qui a ouvert les portes à la modernité et à ses défis. Jean Cocteau avait raison lorsqu’il disait que “la révolution a toujours l’air de la poésie, parce que la poésie est révolution”. La Révolution d’Avril, pacifique, généreuse et transformatrice, a aussi été un acte poétique auquel ne manque pas le sentiment romantique qui moule toujours les grands changements historiques. Une partie de l’utopie qui a soutenu la Révolution d’Avril reste à réaliser. L’autre part s’accomplit parfaitement, en particulier lorsqu’il s’agit de liberté, de démocratie ou de développement. Vingt-cinq ans après Avril, il reste encore beaucoup d’Avril à faire, principalement lorsqu’on pense aux niveaux de citoyenneté et de conscience civique qu’il nous faut atteindre. Réécouter ces chansons, c’est aussi une manière de se souvenir et de se dire que la liberté et la démocratie ne sont jamais des processus stables et définitivement atteints. Il est nécessaire de les réévaluer et de les fortifier chaque jour. Ces vingt-cinq chansons sélectionnées par l’éditeur Strauss pour le 25e anniversaire du 25 Avril doivent aussi être un témoignage qui doit passer entre les mains et les oreilles des générations nées après le retour de la démocratie au Portugal. C’est seulement de cette manière qu’elles pourront comprendre que ce qu’on a vécu, il y a 25 ans, n’a pas été une chose éphémère perdue dans les dates du calendrier, au contraire, mais bien plutôt un pacte avec la liberté et le futur. C’est pour elles que le 25 Avril a eu lieu, pour qu’elles ne souffrent pas les mêmes choses que d’autres avaient eu à subir avant elles. Et finalement, tout peut être dit en chantant, ce qui est sans aucun doute, une des meilleures formes pour toucher le cœur de ceux qui continueront à réaliser Avril dans le nouveau siècle qui commence. Et si les œillets ont aidé à définir la couleur d’Avril, un quart de siècle plus tard, est venu le temps de se remémorer Avril au son de l’œillet. De l’œillet qui a enjolivé l’inoubliable aube du changement.
Cascais, Janvier 1999
Adaptation du texte portugais de José Jorge Letria par Philippe LESAGE et Teca CALAZANS
© 2005 Groupe Frémeaux Colombini SAS
THE CARNATION REVOLUTION - BEFORE AND AFTER
The revolution of 25 April was also prepared and comprised of songs. For years, songs voiced the worries and dreams of people weary of silence, repression, war and emigration. Songs were forever the expression of this revolt and the longing for reform. And it mainly began in the early sixties along with the music and poetry of José Afonso, chiefly identified with a movement which, until 25 April, had continually increased his influence and reinforced his station among the largest social strata. The songs helped in the preparation and consolidation of the April revolution. And to such an extent that on the morning when the change began, several thousands of people became aware of the progressive nature of the military coup when the radio broadcast, among many others, the voices of José Afonso, Manuel Freire and Adriano Correia de Oliveira and the guitar of Carlos Paredes. Even the songs muzzled by censorship resumed what was to be featured in the programme of the Armed Forces Movement (MFA), albeit with poetic license. Moreover, two of these songs revealed to the rebellious military that they could proceed with the operations as planned. The first was in the night of 24 April at 10.55 p.m. “E Depois do Adeus” sung by Paulo de Carvalho, and a few minutes after midnight struck on 24 April, was “Grândola, vila Morena” by José Afonso, which quite rightly became the anthem of the victorious 25 April. This day was thus to remain associated with the songs which successfully resumed the feelings of the people and brought about the triumph. It is impossible to relate these days of happiness and hope without evoking dozens of songs written in the mid-sixties, and after 25 April, by songwriters who, following the struggles of their student years with some having suffered the hardship of exile, managed to recount the emotions of millions of Portuguese with simplicity, sensitivity and creativity. The songs included in this album, chosen by the publisher Strauss, all form a vivid recollection of this period which permanently marked the history of a nation and our joint imagination. Each song not only tells a tale, but also resumes many other songs still to be unveiled. They speak of times of suffering before, during and after 25 April when political, economical, social and cultural issues were being transformed, a process which opened doors to modernity and the challenges it entailed. Jean Cocteau was quite right when he affirmed that “revolution has always seemed poetic as poetry is a revolution”. The April revolution was pacific, generous and transforming, but was also a poetic achievement surrounded by the romanticism which always moulds major changes in history. One part of the utopia which upheld the revolution is yet to come. The other part has been perfectly attained, in particular that concerning liberty, democracy and development. Many years have passed since April, but there still remains much April to be done, principally regarding the degrees of citizenship and civil conscience to be reached. Through hearing these songs once again, we are reminded that freedom and democracy must never be taken for granted and they must be reconsidered and strengthened each and every day. These twenty-five songs chosen by the publisher Strauss to commemorate the revolt of 25 April is also intended for the generations born after the return of democracy in Portugal. They can thus comprehend that what took place in 1974 was not a trivial matter but indeed formed a pact between freedom and the future. This date was for them, preventing them from the suffering endured by others before them. And after all, everything can be said in song, and it is undoubtedly one of the finest ways to reach the heart of those who are continuing to contribute to April in the dawning of this new century. April, which was symbolised by red carnations can now be commemorated through song.
English adaptation by Laure WRIGHT
The Songs of 25 April
When today I hear the songs I sang (me and the others), what do I feel? That they were magnificent songs? No, not all! That it was a big Revolution? There were moments! That the songwriters held force to create a true movement of meaningful songs? Not really!!! That this Revolution brought about working conditions and dignity for those who sang the most? Most certainly not! What remains is the warmth of these resolute convictions and above all, the joy of being twenty! But when one thinks hard, during the revolution everyone gave the impression of being twenty, even the older folk sitting on the benches in Lisbon’s parks.
© 2005 Groupe Frémeaux Colombini SAS
ABRIL AO SOM DE CRAVO
José Jorge Letria
Também com canções se preparou e se fez o 25 de Abri As canções deram, durante anos, voz às inquietações e aos sonhos de um povo cansado de silêncio, de repressão, de guerra e de emigração. As canções nunca deixaram de ser a expressão da sua revolta e do seu desejo de mudança. Isso aconteceu, sobretudo, a partir do início dos anos 60 com a obra musical e poética de José Afonso, matriz e referência obrigatória de um movimento que, até ao 25 de Abril, não cessou de dilatar a sua influência e de reforçar a sua implantação junto de amplos sectores da populaçao. As canções ajudaram, pois, a preparar e a consolidar Abril. De tal modo que, na madrugada em que a mudança começou, centenas de milhares de pessoas só perceberam a natureza progressista do levantamento militar quando ouviram, na rádio, as vozes de José Afonso, Manuel Freire e Adriano Correia de Oliveira ou a guitarra de Carlos Paredes, entre outros. O tipo de música já não lhes deixava dúvidas quanto à natureza da mudança em curso. As próprias canções, mesmo amordaçadas pela Censura, eram já a síntese do que de essencial viria a figurar no programa do MFA, embora dito com a liberdade poética que não pode ser negada aos criadores. Mais: foram duas canções que deram aos militares sublevados a indicação de que poderiam cumprir o plano de operações estabelecido. Primeiro foi, às 22 e 55, de dia 24, “E Depois do Adeus”, na voz de Paulo de Carvalho, e, quando passavam poucos minutos da meia-noite do dia 24 de Abril, “Grândola, Vila Morena”, de José Afonso, que viria, muito justamente, a transformar-se num hino do 25 de Abril vitorioso O 25 de Abril fica, assim, na História, ligado para sempre às canções que conseguiram resumir os estados de espírito que lhe deram origem, ao mesmo tempo que mobilizavam consciências e vontades no sentido de que a mudança se concretizasse. Não é possível fazer a história desses dias de júbilo e de esperança sem se recorrer a dezenas de canções criadas entre meados dos anos 60 e o pós 25 de Abril por compositores e autores que, saídos dos combates estudantis na universidade e levados, em alguns casos, a viver a dura experiência do exílio, conseguiram dizer de forma simples, sensível, mobilizadora e sempre criativa muito do que ia no coração e no espírito de milhões de portugueses.
As canções incluídas neste CD, que a Strauss me pediu para apresentar e a quem cabe a responsabilidade da selecção, constituem um testemunho vivo dessa época que deixou marcas profundas e inapagáveis na nossa vivência enquanto povo e no nosso imaginário colectivo, Cada uma destas canções não só conta uma história como resume muitas outras que terão ficado por contar. São instantes vividos e sofridos antes, durante e depois do 25 de Abril, no quadro de um processo de transformação política, económica, social e cultural que abriu as portas à modernidade e aos seus desafios. Tinha razão Jean Cocteau quando disse que “a revolução tem sempre o ar de poesia, porque a poesia é revolução”. A Revolução de Abril, pacifica, abrangente e transformadora, foi também um acto poético a que não faltou o sentimento romântico que molda sempre as grandes mudanças históricas Uma parte da utopia que sustentou Abril terá ficado por cumprir Outra parte cumpriu-se plenamente, em particular a que diz respeito à liberdade, à democracia e aio desenvolvimento, Vinte e cinco anos depois de Abril, está ainda muito Abril por cumprir, sobretudo quando se pensa nos níveis de cidadania e de consciência civica que ainda é preciso atingir Voltar a ouvir estas canções é também uma forma de lembrar e de dizer que a liberdade e a democracia não são nunca processos estáveis e definitivamente encerrados. É necessário reavaliá-los e fortalecê-los em cada dia que passa. Estas vinte e cinco canções seleccionadas pela Strauss para o 25°. Aniversário do 25 de Abril deverão ser também um testemunho passado para as mãos e para os ouvidos das gerações que nasceram depois do regresso de Portugal a democracia. Só desse modo elas poderão perceber que aquilo que se viveu há 25 anos não é uma efeméride perdida no dédalo de datas do calendário anual e sim um pacto com a liberdade e com o futuro. No fundo, foi por elas e para elas que se fez o 25 de Abril, para que não tivessem que sofrer o que muitos tiveram que sofrer antes, E tudo isso, afinal, pode muito bem ser dito a cantar, que é, bem vistas as coisas, uma das melhores formas de se chegar ao coração de quem quer continuar a cumprir Abril no novo século que vai começar. E se os cravos ajudaram a definir a cor de Abril, um quarto século depois é tempo de recordar Abril ao som de cravo. Do cravo que enfeitou a inesquecível madrugada da mudança.
Cascais, Janeiro de 1999
© 2005 Groupe Frémeaux Colombini SAS
Avril 1974, témoignage de Michel Colombini
Portugal
Le vent de l’histoire souffle sur Lisbonne, le 25 avril 1974. Commence alors ce qu’on appellera la Révolution des Œillets et qui, en quelques heures, fit se réveiller un Portugal assoupi dans les torpeurs d’une longue dictature. Ce sont les capitaines de l’armée qui se bat dans les colonies africaines qui seront à l’origine d’un mouvement qui réussira à faire tomber comme un château de cartes la présidence de Marcelo Caetano, successeur de Salazar (qui s’exilera au Brésil), les institutions et surtout la sinistre PIDE (police politique). Les premières folles journées de rébellion ne firent aucune victime, ce qui prouve bien que le ver était dans le fruit et que le pays était mûr pour vivre autre chose. Comme il est impossible de digérer un long endormissement sans soubresauts, la situation politique connaîtra plusieurs années d’instabilité, mais il est possible d’écrire aujourd’hui que le Portugal est bien revenu s’inscrire dans l’histoire européenne.
Repères historiques
Pour comprendre les évènements d’avril 1974, il faut se rappeler qu’ils mettaient fin à une dictature de quarante années et à un empire colonial qui avait commencé à se fissurer dès le début des années soixante avec les guérillas en Angola, en Guinée-Bissau et au Mozambique. Revenons rapidement sur l’histoire du Portugal, pays qu’on imagine méditerranéen mais qui n’a pas en fait de littoral sur la mer Méditerranée comme l’Italie ou l’Espagne mais est, par contre, grand ouvert sur l’Océan Atlantique. Si la culture portugaise reste marquée par la présence romaine, les invasions barbares et la longue présence des berbères et des Arabes, ce qui caractérise réellement l’histoire moderne du Portugal, ce sont les grands voyages de Vasco de Gama, Magellan et autres navigateurs du XVe Siècle qui, au fil des ans, ont permis l’éclosion d’un empire colonial qui s’étendra de Macao au Brésil en passant par Goa, Timor, l’Angola et le Mozambique. Le problème colonial deviendra central, comme pour les autres empires coloniaux, au début du XXe siècle.
La chape de plomb Salazariste
Le Portugal du début du XXe siècle connaît une instabilité politique chronique avant la mise en quarantaine Salazariste. Monarchie depuis le moyen Age, le Portugal devint république en 1910. Après diverses rebellions de tous bords au cours de la décade qui suivit, le général Gomes da Costa, héros de la Première Guerre mondiale, après sa marche sur Lisbonne en 1925, mit fin à la Première République. Si pendant deux ans, la dictature militaire ne fut pas d’obédience fasciste, c’est avec l’accession aux affaires du professeur d’économie Antonio de Oliveira Salazar que se précipita l’installation d’un “Etat fort” qui imposera, en mai 1932, l’abolition des partis et des syndicats, la censure et la réorganisation de l’armée et de la police. Commençait alors la dictature qui perdurera jusqu’à la Révolution des Œillets. 40 ans de répression, de déportation, de tortures, avec la toute puissance d’une police secrète, la sinistre PIDE (Policia Internacional e de Defesa do Estado). Police internationale, cela voulait dire l’élimination des opposants même en territoire étranger. L’Estado Novo, le “Nouvel Etat”, se dota très vite de structures copiées sur les autres Etats fascistes. Ainsi, la Légion Portugaise participera à la croisade anti-bolchevique et défendra l’état corporatif et le patrimoine spirituel de la nation ; une autre organisation, la Mocidade Portuguesa, la Jeunesse Portugaise, est le rassemblement obligatoire de la jeunesse scolaire entre onze et quatorze ans. Les deux organisations optèrent pour les chemises vertes et le salut bras tendu. Des camps de concentration furent ouverts, principalement celui de Tarrafal, dans l’Ile de Santiago, au Cap-Vert. Le ministère de la justice avait le pouvoir de maintenir indéfiniment en prison sur proposition de la police toute personne considérée comme dangereuse pour la société. Participaient également à la répression la Garde Nationale Républicaine, la police de sécurité publique, la garde fiscale. Bien que Salazar et son régime autoritaire aient pu tenir jusqu’en 1968, date de sa mort, et que son régime ait survécu jusqu’en avril 1974 avec son successeur Marcelo Caetano, de nombreuses révoltes n’ont pas manqué de jalonner l’immédiate après guerre. La répression s’abattait alors aussi bien sur des militaires comme le général Delgado (homme de droite, assassiné lorsqu’il cherchait à passer la frontière espagnole) ou l’évêque de Porto que sur les militants des organisations du centre et de gauche (Mario Soares fut déporté à São Tomé) ou sur les étudiants et les professeurs d’université. En 1959, pour éviter toutes contestations, l’élection du président de la république fut rendue indirecte.
La révolution des œillets
Le 25 avril 1974, le soulèvement militaire fut une révolte contre les conditions des guerres coloniales qui s’enlisaient. Le MFA, le mouvement des forces armées, prit immédiatement des mesures pour supprimer tous les symboles du régime : destitution de toutes les autorités suprêmes, suppression de la police politique, des organisations comme la Légion Portugaise et les organisations de jeunesse, libération des prisonniers politiques, arrestation des dirigeants, abolition de la censure. Toutes les orientations prises devaient déboucher sur la paix avec les insurgés des colonies et améliorer les conditions économiques et sociales. Le MFA, en un premier temps, voulut imposer seul ses décisions, mais vite, le peuple, avec ses partis politiques et les associations nouvelles, voulut prendre une part active. Les partis de gauche, communiste avec son dirigeant Alvaro Cunhal, et socialiste, avec Mario Soares, les sociaux-démocrates, les démocrates libéraux, les monarchistes participèrent au premier gouvernement provisoire présidé par un démocrate modéré. Le général Spinola devint président de la république. Un tel amalgame ne pouvait durer. Après la démission du premier gouvernement provisoire, les militaires, sous l’impulsion du colonel Vasco Gonçalves, constituèrent des gouvernements successifs dont la moitié des portefeuilles était attribuée au MFA. En août 1975, le nombre de participants militaires augmenta encore et la tendance vers la gauche communiste fut plus accentuée. Cela amena, en mars 1975, une tentative de rébellion d’éléments de droite et du centre, soutenu par le général Spinola, qui fut exilé avec de nombreux militaires et civils. Une nouvelle organisation militaire élargie, le Conseil de la Révolution se constitua pour une période de six ans. Les élections eurent lieu le 25 avril 1975, un an après la révolution. 90% des électeurs inscrits votèrent et ils donnèrent la victoire aux partis non communistes. Réaction normale d’un pays de petits propriétaires. Pourtant, le général Vasco Gonçalves, qui avait été promu entre temps, composa avec le PCP un gouvernement de transition. Le commandant Otelo Saraiva de Carvalho qui avait été un des révolutionnaires du 25 avril et qui avait une forte influence au sein du MFA décida de se présenter à l’élection présidentielle du 27juin 1976 mais elle vit la victoire du général Ramalho Eanes, candidat des partis Socialiste, Populaire Démocrate et Centre Démocratique Sociale. C’en était terminé de la Révolution des Œillets, utopie de gauche et d’extrême gauche. Alors que l’armée de terre et l ‘aviation contestaient la politique menée par le MFA, le nouveau président de la république forma un gouvernement socialiste. Puis le jeu naturel de la politique fit que des alliances se nouèrent avec le Centre droit, puis vint la prééminence de gouvernements de droite. En 1985, après l’entrée du Portugal dans la Communauté Economique Européenne, le socialiste Mario Soares fut élu, après une élection très disputée, président de la république. Quel bilan tirer de l’instauration de la Deuxième République portugaise? À son actif : la restauration des libertés et des droits fondamentaux, le droit au divorce avec l’accord du Vatican, la décolonisation avec la cessation des guerres et le retour des soldats, la suppression des grands monopoles, la nationalisation d’entreprises, la réforme agraire, la prise de conscience politique des Portugais, le rétablissement des relations diplomatiques avec les autres Etats du monde. Le passif : une situation économique financière très grave, un grand nombre de prisonniers politiques de l’ancien régime, un chômage important, une inflation accélérée, la fuite des cadres techniques vers l’étranger, le non-règlement de la décolonisation de Timor et de l’Angola.
Quelques souvenirs personnels
Qu’on me permette de revenir sur quelques souvenirs personnels. Les évènements du Portugal avaient suscité dans l’opinion, en France en particulier, où existait une forte colonie d’émigrés portugais, beaucoup d’interrogations. Des années auparavant, j’avais assisté, le matin, de très bonne heure, à de nombreuses reprises, alors que j’allais travailler à l’aéroport d’Orly, à l’arrivée de travailleurs portugais, entassés et enfermés dans des camions. Ceci se passait à Champigny-sur-marne selon un scénario toujours identique. À l’époque, cette ville de banlieue avait de vastes terrains vagues où avaient poussé de grands bidonvilles essentiellement peuplés de portugais. Les camions étaient arrêtés à un carrefour par les forces de police, les émigrants conduits au commissariat, et là, des employeurs venaient leur proposer un contrat de travail, le plus souvent dans le bâtiment. La France manquait alors de bras pour des travaux durs sous-payés. Aussitôt, ces hommes quittaient le commissariat, bien évidemment reconnaissants, chaperonnés par le patron. La plupart venaient du nord de leur pays, une région pauvre et surpeuplée et qui avait une longue tradition d’immigration. Peu à peu, les bidonvilles se résorbèrent et les Portugais trouvèrent place dans les barres d’HLM qu’ils avaient contribué à construire…Certains commençaient également à rejoindre les syndicats français et c’est là que j’ai appris à mieux les connaître. La révolution des œillets, de ce fait, m’interpella et je suivis les évènements avec un grand intérêt... L’année suivante, je décidais d’aller effectuer un voyage au Portugal lors de mes vacances. En ce mois de juillet 1975, la situation politique restait encore indécise. J’ai franchi la frontière par le nord du pays, là où l’on m’avait dit que la population n’était pas très enthousiaste face au changement et il est vrai que les campagnes ne laissaient rien transparaître. En arrivant à Porto, l’effervescence était par contre notable, mais j’écourtais mon séjour dans cette ville, impatient de rejoindre la capitale en longeant la côte. Plus j’allais vers le sud, plus les murs fleurissaient d’affiches et de graffitis. Je décidais de faire escale dans un petit port pour y planter ma tente, et j’arrivais à Peniche. La bataille des murs battait son plein. Sur la place principale, une grande banderole indiquait Partido Communista Portugues. Je décidais une petite visite et je trouvais à l’intérieur du bâtiment des hommes qui parlaient français, étant rentrés d’exil lors des évènements. Très fier de voir un Français leur rendre visite, ils m’accueillirent avec enthousiasme, tentèrent de m’expliquer au mieux la situation politique, me donnèrent des tracts que, d’ailleurs, j’ai conservés. En voici quelques extraits : “il est nécessaire de barrer la route à la réaction, dans tout le pays, les réactionnaires de toute espèce continuent à préparer activement la marche sur Lisbonne… Prévue par la direction du Parti Socialiste… Que personne ne doute de la gravité de ce qui se prépare… C’est la révolution qu’ils veulent menacer… Insulter le MFA, c’est offenser le mouvement patriotique qui a libéré le pays du fascisme”. Ce tract m’a été donné le 17 juillet 1975. D’un autre tract remis le 20 juillet, je tire les extraits suivants : “évènements du 19 juillet… En étroite relation avec le MFA, le peuple portugais a barré le chemin à la marche sur Lisbonne… Salue chaleureusement les organisations et les militants, les jeunes et les femmes des autres organisations révolutionnaires, qui, en étroite coopération avec le MFA, se maintinrent fermement sur les barrages… Le PCP salue les officiers, les sergents des forces militaires ou militarisées… La direction du PCP présente ses sincères condoléances aux forces armées et à la famille du soldat tombé en défendant le centre de travail du PCP à Aveiro contre les attaques réactionnaires…”
De grands mouvements de fraternité se faisaient jour parmi la population, surtout parmi les ouvriers et les pêcheurs. Je me souviens d’un repas pris dans un restaurant : le garçon me présente la carte, je choisis presque au hasard, et mon voisin de table me propose aussitôt la moitié de son plat, du poulpe à la portugaise. Comme il m’interroge sur ma présence, je lui réponds moitié en espagnol, moitié en français, et là, tous les clients font cercle, m’offrant desserts et boissons puis discutant de longues heures avec moi. Arrivé à Lisbonne, au camping municipal de Monsanto, je laisse mes bagages et la voiture, et muni d’un appareil photo, je partis à pied le matin. Ma première impression fut de noter qu’il n’y avait pas un mur sans graffitis ou affiches, de la couleur partout. Nous étions en pleine nationalisation des banques et chaque agence était barrée de banderoles “banco do povo”, banque du peuple. Dans les petites rues du centre, à travers le rideau de fumée dégagé par les barbecues à sardines, devant chaque restaurant, on entendait la musique très forte de chansons comme “o povo unido jamàs sera vencido” et autres musiques plus ou moins martiales. On croisait beaucoup d’uniformes, mais les tenues étaient assez négligées bien que l’armement fut ostensiblement apparent; et les œillets fleurissaient encore en ce mois de juillet. J’ai visité la ville avec application, bien souvent en tramways et les gens étaient détendus. Quittant Lisbonne, j’abordais l’Alentejo, province où la tradition ouvrière était la plus forte et les marques de la Révolution les plus visibles. J’y avais des contacts très forts et très intéressants. Je décidais de finir mon voyage dans le Sud et campais à Lagos, près de l’extrême pointe, dans un coin magnifique avec des falaises de craie travaillées par l’érosion éolienne et océanique. Tous les matins, j’allais au port acheter du poisson et regarder les pêcheurs ramener les longues enfilades de jarres liées par un cordage qui servaient à prendre des poulpes. Ensuite, j’allais dans les petits cafés des pêcheurs boire du vin avec des amuse-gueules. C’est là, qu’un jour, je fis la connaissance d’un jeune lieutenant en garnison qui parlait couramment notre langue. D’un verre à l’autre, il m’expliqua qu’il devait monter une opération dans la montagne, afin de punir un grand propriétaire terrien qui avait fait battre à mort deux syndicalistes qui avaient voulu parler aux ouvriers agricoles. L’affaire était malaisée, le fazendeiro étant réputé et il ne fallait pas que son arrestation fut l’objet d’un bain de sang. Discutant de ce sujet les jours suivants, il me demanda si, par ruse, avec une voiture française, il ne pourrait pas parvenir au village de montagne sans attirer l’attention. Cette proposition ne pouvait que m’agréer et nous nous mîmes en route dans la R 16, un beau matin, avec deux soldats assis à l’arrière, cachant au mieux leurs uniformes et leurs armes. La route de terre battue fut longue, des ouvriers agricoles s’affairaient dans les champs, levant la tête avec curiosité devant ces touristes. Nous parvînmes au village devant la maison du propriétaire seul à cette heure. Antonio et les deux soldats eurent tôt fait de le menotter et de le faire monter dans la voiture. Mais la rumeur eut vite fait de mobiliser les villageois qui remontaient des champs. Nous n’en menions pas large, encerclés par la foule, mais l’officier avait prévu des renforts et une colonne de camions légers montait sur le chemin. Je pris le volant, essayant d’avancer, mais des paysans se couchèrent devant la voiture alors que le lieutenant les menaçait de son arme. Rien n’y faisait, alors saisissant son sifflet, il fit descendre les soldats des camions et la valse des crosses de fusils dégagea la route. Pour récompense, il nous fit déjeuner dans une petite auberge du bord de route, commandant des poulets aplatis à la portugaise bien aillés et poivrés, arrosés d’un vin chaleureux, pendant que notre prisonnier, les menottes attachées à un arbre, attendait la fin de notre repas. Deux ou trois jours plus tard, avec le sentiment du devoir accompli, la tête farcie de souvenirs, ayant promis à Antonio que nous nous reverrions, je repris le chemin de la France. Je ne l’ai jamais revu.
Michel Colombini
© 2005 Groupe Frémeaux Colombini SAS
CD1
1 - 3:13 CANÇÃO DA CIDADE NOVA
Poema Fernando Melro
Música: Francisco Fernandes
Int. : Francísco Fanhais - 1970
ó navegante do mar do medo Ouve um instante o meu segredo, ó caminhante da noite fria Sente um instante minha alegria Ao longe longe já aparece Uma cidade que resplandece Ao longe longe o sol já vem Eu já alcanço jerusalém Virá o pobre do mundo inteiro Há pão que sobre e sem dinheiro Há pão e vinho em abundância E o seu caminho é sem distância Não tem distância esta cidade Senão o medo que nos invade Cantei comigo que o sol já vem Eu Já alcanço jerusalém Se o mundo cansa de tanta guerra Uma criança nasceu na terra Um dia novo ela nos traz Surgi depressa que não é cedo Cantai comigo irmãos do medo Cantai comigo que o sol já vem Eu já alcanço jerusalém Hoje um menino venceu a morte Nasceu Franzino mas é Deus forte Será chamado Emanuel E sustentado de leite e mel De longe chegam os povos Vindo à procura de tempos novos Cantai comigo que o sol já vem Eu já alcanço Jerusalém
1 CANÇÃO DA CIDADE NOVA
CHANSON DE LA VILLE NOUVELLE
Ô Navigateur de la mer de la peur Écoute un instant mon secret Ô passant de la nuit froide Sens un instant ma joie Au loin, loin, apparaît déjà Une ville qui resplendit Au loin, loin, le soleil se lève déjà Et moi, j’ai atteint Jérusalem Viendra le pauvre du monde entier Il y a du pain qui reste et sans bourse déliée Il y a du pain et du vin en abondance Et les atteindre est aisé Tout est proche dans cette ville Sinon la peur qui nous envahit Vous chanterez avec moi que le soleil se lève Et moi j’ai atteint Jérusalem Si le monde est fatigué de tant de guerres Un enfant est né dans la terre Et un jour nouveau il nous apporte Viens vite car il est tard déjà Vous chanterez avec moi frères de la peur Vous chanterez avec moi que le soleil se lève déjà Et moi j’ai atteint Jérusalem Aujourd’hui un garçon a vaincu la mort Il est né malingre mais solide comme Dieu Il sera appelé Emmanuel Et nourri de lait et de miel De loin arrivent les peuples Ils viennent à la recherche de temps nouveaux Vous chanterez avec moi que le soleil se lève Et moi j’atteins Jérusalem
2 - 4:47 CANÇÃO DE MADRUGAR
Poema J C Ary dos Santos
Música: Nuno Nazareth Fernandes
Int. : Hugo Maria de Loureiro - 1970
De linho te vesti de nardos te enfeitei amor que nunca vi mas sei. Sei dos teus olhos acesos na noite - sinais de bem despertar- sei dos teus braços abertos a todos que morrem devagar Sei meu amor inventado que um dia teu corpo pode acender uma fogueira de sol e de fúria que nos verá nascer Irei beber em ti o vinho que pisei o fel do que sofri e dei Dei do meu corpo um chicote de força rasei meus olhos com água dei do meu sangue uma espada de raiva e uma lança de mágoa Dei do meu sonho uma corda de insónias cravei meus braços com setas descobri rosas alarguei cidades e construi poetas Mas nunca te encontrei na estrada do que fiz amor que não logrei mas quis. Sei meu amor inventado que um dia teu corpo pode acender uma fogueira de sol e de fúria que nos verá nascer. Então: nem choros nem medos nem uivos nem gritos nem pedras nem facas nem fomes nem secas nem feras nem ferros nem farpas nem farsas nem forças nem cardos nem dardos nem guerras. nem choros nem medos nem uivos nem gritos nem pedras nem facas nem fomes nem secas nem feras nem ferros nem farpas nem farsas nem forças nem cardos nem dardos nem sal.
2 CANÇÃO DE MADRUGAR
CHANSON POUR L’AUBE
De lin, j’étais habillé De nards, j’étais embelli L’amour que je n’avais jamais vu Mais je sais Je sais tes yeux allumés dans la nuit Signe de ton réveil — Je sais tes bras ouverts à tous Qui meurent doucement Je sais mon amour d’illusion qu’un jour Ton corps peut allumer Un peu de soleil et de furie Qui nous verra naître J’irais boire en toi Le vin macéré Le fiel de tout ce que j’ai souffert Et donné J’ai fouetté mon corps avec un gros fouet Les yeux plein de larmes J’ai transformé mon sang en épée de rage Et une lance de chagrin J’ai fait de mon rêve un cordon d’insomnies J’ai transpercé mes bras de flèches J’ai découvert des roses, j’ai bâti des villes Et j’ai créé des poètes Mais je ne t’ai jamais rencontré Dans le chemin parcouru Amour que je n’ai pas Mais que je souhaitais Je sais mon amour d’illusion qu’un jour Ton corps peut s’enflammer Dans un feu de soleil et de furie Qui nous verra naître Alors : Ni pleurs, ni peurs, ni hurlements Ni cris, ni pierres, ni couteaux Ni faim, ni sécheresse, ni fauves Ni fers, ni banderilles ni farces Ni forces ni clous ni javelots Ni guerres Ni pleurs ni peurs ni hurlements Ni cris ni pierres ni couteaux Ni faim ni sécheresse ni fauves Ni fers ni banderille ni farces Ni forces, ni clous, javelots Ni sel.
3 - 4:54 PEDRA FILOSOFAL
Poema Antonio Gedeão
Música Manuel Freire
Int. : Manuel Freire - 1970
Eles não sabem que o sonho é uma constante da vida tão concreta e definida como outra coisa qualquer, Como esta pedra cinzenta em que me sento e descanso, como este ribeiro manso em serenos sobressaltos, como estes pinheiros altos que em verde e oiro se agitam, como estas aves que gritam em bebedeiras de azul. Eles não sabem que o sonho é vinho, é espuma, é fermento, bichinho alacre e sedento, de focinho pontiagudo, que fossa através de tudo num perpétuo movimento. Eles não sabem que o sonho é tela, é côr, é pincel, base fuste ou capitel, arco em ogiva, vitral, pináculo de catedral, contraponto, sinfonia, máscara gregra, magia, que é retorta de alquimista, mapa do mundo distante, rosa dos ventos, Infante, caravela quinhentista, que é Cabo da Boa Esperança, oiro, canela, marfim, florete de espadachim, bastidor, passo de dança, Colombina e Arlequim, passarola voadora, pára-raios, locomotiva, barco de proa festiva, alto forno, geradora, cisão do átomo, radar, ultra-som, televisão, desembarque em foguetão na superfície lunar. Eles não sabem, nem sonham, que o sonho comanda a vida. Que sempre que um homem sonha o mundo pula e avança como bola colorida entre as mãos de uma criança.
3 PEDRA FILOSOFAL
PIERRE PHILOSOPHALE
Eux ne savent pas que le rêve Est une constante de vie Aussi concrète et définie Que n’importe quoi d’autre Comme cette pierre grise Dans laquelle je m’assois et me repose Comme ce ruisseau calme Avec une sérénité inquiète Comme ces hauts pins Qui verts et dorés se balancent Comme ces oiseaux qui crient Enivrés d’azur Eux ne savent pas que le rêve C’est du vin, de l’écume et du ferment C’est une bestiole gaie et assoiffée Des museaux effilés Qui sentent tout Dans un perpétuel mouvement Eux ne savent pas que le rêve Est toile, couleur, et pinceau, Base colonne ou chapiteau, Archée en ogive, vitrail, Pinacle de cathédrale, Contrepoint, symphonie, Masque grec, magie, Qui est cornue d’alchimiste, Mappemondes lointaines, Rose des vents, dauphine, Caravelles des Découvertes, Qui est le Cap de Bonne-Espérance, Or, cannelle, ivoire, Fleuret de spadassin, Coulisses, pas de danse, Colombine et Arlequin, Passereau volant, Paratonnerre, locomotive, Bateau de proue festive, Haut-fourneau, générateur, Scission d’atome, radar Ultra son, télévision, Arrivée en fusée Dans la superficie lunaire Eux ne savent pas, n’imaginent pas Que le rêve commande la vie Que chaque fois qu’un homme rêve Ce monde fait un saut et avance Comme un ballon coloré Dans les mains d’un enfant
4 - 2:50 CANTO DO CEIFEIRO
Poema Eduardo V da Fonseca
Música Francisco Fernandes
Int. : Francisco Fanhais - 1970
Canta ceifeiro canta Sob o sol de Agosto canta A terra é tão farta e tanta Que chega para a tua fome Que chega para a tua manta Canta ceifeiro canta A charneca e não soçobres Espanta o medo e o cansaço Aguenta mais um pedaço E canta ceifeiro canta O heroismo dos pobres Canta ceifeiro canta Em Serpa, Cuba ou Ermidas Já que os braços são pequenos Dêem-mo as vozes ao menos Que as vozes serão ouvidas Canta ceifeiro canta Canta sempre sem espanto Tudo quanto tanto anseias Que não vem longe o minuto Do teu suor ser enxuto E tu seres a própria paz Canta ceifeiro canta O Alentejo todo teu Canta a charneca em flor Canta o trigo com suor Canta a lonjura do céu Canta ceifeiro canta E dia de quanto és capaz Canta ceifeiro canta Canta com ânsia e bravura E quando o canto se levante Dê mais força à tua altura
4 CANTO DO CEIFEIRO
CHANT DU MOISSONNEUR
Chante moissonneur chante Sous le soleil d’août, chante La terre est tellement riche Qu’elle suffit pour ta faim Qu’elle suffit pour te chauffer Chante moissonneur chante La lande n’est pas submergée Écarte la peur et la fatigue Tiens encore un peu Et chante moissonneur chante L’héroïsme des pauvres Chante Moissonneur chante À Serpa, Cuba, ou Ermidas Déjà que les bras sont courts Donne-moi les voix au moins Car les voix vont être entendues Chante Moissonneur chante Chante toujours sans étonnement Tout ce dont tu as envie Viendra vite Ta sueur va être séchée Et tu seras en paix Chante Moissonneur chante L’Alentejo sera tout entier à toi Chante la lande en fleur Chante le labeur de la moisson Chante le firmament au loin Chante Moissonneur chante Tout ce que tu peux chanter dans la journée Chante Moissonneur chante Chante sans anxiété et bravoure Et quand le chant se lèvera Il te donnera plus de force
5 - 3:38 QUEM NOS VIU E QUEM NOS VÊ
Poema e Música: José Jorge Letria
Int. : José Jorge Letria - 1971
Quem nos viu e quem nos vê com laços de seda fina em leitos de noite inteira já ninguém nos imagina Remorsos quem os não tem sinais de medo e de amargura quem nos viu e quem nos vê bebendo os lucros da aventura Cidades de sangue livre com casas de carne viva cada um rouba o que pode e tem direito a comitiva Do silêncio e da fadiga já nem vestigio se pressente quem nos viu e quem nos vê a pedir calma a toda a gente A memória não tem preço custa mais que a incerteza quem nos viu e quem nos vê jogando o povo sobre a mesa Meu povo de espada à cinta de rastos a vida inteira quem te viu e quem te vê de malas feitas na fronteira Já ternos a roupa seca do suor que outros suaram quem nos viu e quem nos vê com canções para os que tombaram Nesta gasta interrompida cada um dá o que tem uns a morte, outros a vida, e há lugar para ti também O que fomos e fizemos não chega para ser cantado quem nos viu e quem nos vê com um cifrão de cada lado
5 QUEM NOS VIU E QUEM NOS VÊ
QUI NOUS A VU ET QUI NOUS VOIT MAINTENANT
Qui nous a vu et qui nous voit maintenant Avec des nœuds de fine soie Dans les lits de nuit entière Personne ne peut imaginer Qui n’a pas de remords Signaux de peur et d’amertume Qui nous a vu et qui nous voit maintenant Buvant le profit de l’aventure Ville de sang libre Avec des maisons pleine de chair vivante Chacun vole ce qu’il peut Et a droit à un cortège Du silence et de la fatigue Il ne reste rien Qui nous a vu et qui nous voit maintenant À demander du calme à tout le monde La mémoire n’a pas de prix Elle est plus chère que l’incertitude Qui nous a vu et qui nous voit maintenant Jouant le destin du peuple Mon peuple avec une épée à la ceinture A traîné la vie entière Qui nous a vu et qui nous voit maintenant Avec des valises pleines à la frontière Nous avons le linge sec De la sueur que d’autres ont suée Qui nous a vu qui nous voit maintenant Avec des chansons pour ce que sont tombés Dans cette gesticulation interrompue Chacun donne ce qu’il a Les uns la mort, d’autres la vie Et il y a de la place pour toi aussi Ce que nous fûmes et ce qui nous fîmes Ne peut être chanté Qui nous a vu et qui nous voit maintenant Avec les symboles du fric de chaque côté
6 - 4:24 CANÇÃO PARA A UNIDADE
Poema e Música: Pedro Barroso
Int. : Pedro Barroso - 1978
Há tanto tempo que eu a esperava Nas noites longas das discussões Clandestinas, prolongadas, eternos serões Ha tanto tempo que eu ansiava por ir cantar para a rua Garganta nua sem espada apontada Tanto tempo antevi a discutir e desejei Tanto sempro sofri por tudo o que não disse e não cantei Chamava-se ela Liberdade, Revolta, eu sei lá Talvez Justiça ou simplesmente Igualdade E era como uma gaivota solta da gaiola da cidade E hei-la que chegou esperada e alegre numa madrugada triunfal Durante uns tempos ‘inda se chamou Revolução, hum! E tinha a palavra aberta e a mão na mão, lembram-se? Tínha a palavra aberta e a mão na mão Depois teve nomes, baptismos e crismas Foi, foi a transição para... Foi, foi também como sabem... a via original Surgiram os ventos, surgiram os cismas Ventos de través, ventos de través na nau Portugal E que vejo eu ? E preciso voltar combater pela verdade E preciso voltar a perceber o que é a unidade Quando um povo se ergue pergunta como é ? alguém vai tremer, É preciso é unir esse povo E ousar lutar, ousar vencer E lembrarmo-nos de novo Que há tanta coisa por fazer Pela unidade popular é preciso é juntar esse povo, E ousar lutar, ousar vencer E lembrarmo-nos de novo Que ha tanta coisa por fazer
6 CANÇÃO PARA A UNIDADE
CHANSON POUR L’UNITÉ
Il y a longtemps que je l’attendais Dans les longues nuits de discussions Clandestines, prolongées, éternelles veillées Il y a longtemps que je désirais aller chanter dans la rue Gorge nue, sans épée pointée Tant de temps, j’ai envisagé de discuter et j’ai souhaité Tant de temps, j’ai souffert pour tout ce que je n’ai pas dit et que je n’aie pas chanté Son non était liberté, révolte, je ne sais pas Peut-être justice ou simplement égalité Et elle était comme une mouette libérée de la cage de la ville Et voilà qu’elle est arrivée, attendue et joyeuse Dans l’Aube triomphale Pendant quelque temps, on l’appelait Révolution, hum ! Et elle avait la parole libre et la main dans la main Elle avait la parole libre et la main dans la main Mais elle a reçu un nom de baptême et de confirmation Ce fut, ce fut la transition pour… Ce fut, ce fut aussi comme vous savez… La voie originale Surgirent les vents, surgirent les doutes Vents de travers, dans le Vaisseau Portugal Et que vois-je ? C’est nécessaire de retourner combattre pour la vérité Il est nécessaire de revenir à la perception de l’unité Quand un peuple se lève et demande ce que c’est Quelqu’un va trembler L’urgence, c’est d’unir ce peuple C’est oser lutter, oser vaincre Rappelons nous encore Qu’il y a encore tant de choses à réaliser Pour l’unité populaire, l’urgence est d’unir ce peuple C’est oser lutter, oser vaincre Rappelons nous encore Qu’il y a encore tant de chose à réaliser
7 - 2:53 FALA DO VELHO DO RESTELO AO ASTRONAUTA
Poema José Saramago
Música Manuel Freire
Int. : Manuel Freire - 1971
Aqui na terra, a fome continua, a miséria e o luto, e outra vez a fome. Acendemos os cigarros em fogos de napalme e dizemos amor sem saber o que seja. Mas fizemos de ti a prova da riqueza ou talvez da pobreza, e da fome outra vez, e pusemos em ti nem eu sei que desejo de mais alto que nós, e melhor o mais puro. No jornal soletramos, de olhos tensos, maravilhas de espaço e de vertigem: salgados oceanos que circundam ilhas mortas de sede, onde não chove. Mas o mundo, astronauta, é boa mesa (e as bombas de napalme são brinquedos), onde come, brincando, só a fome, só a forno, astronauta, só a fomo,
7 FALA DO VELHO DO RESTELO AO ASTRONAUTA
PAROLE DU VIEUX DO RESTELO À L’ASTRONAUTE
Ici sur la terre, la faim continue La misère et le deuil, et toujours la faim Nous allumons les cigarettes dans des feux de napalm Et nous parlons d’amour sans savoir ce qu’il est Mais nous fîmes de toi, la preuve de la richesse ou peut-être de la pauvreté Et toujours la faim Et nous mettions en toi je ne sais quel désir De plus haut que nous De meilleur et de plus pur Dans le journal, nous épelions, les yeux fixes Merveilles d’espace et de vertige Mers salées qui circonscrivent des îles mortes de soif Où il ne pleut pas Mais le monde, astronaute, est une bonne table (Et les bombes de napalm sont des jouets), Où mange en s’amusant seulement la faim, seulement la faim Astronaute, seulement la faim.
8 - 4:09 GRANDE, GRANDE ERA A CIDADE
Poema e Música José Jorge Letria
Int. : José Jorge Letria - 1971
Eis a terra prometida dão-te mulher e dormida promessas de casa maior dás o que tens de melhor dás o sangue e dás a vida tens a terra prometida será dela o teu suor Cerramos punhos e dentes nas veias desta cidade que nos diga quem souber onde mora a liberdade nem que seja para limpar o ar desta cidade o ar desta cidade Apodrecemos nas valetas ou nos bancos da avenida com a cidade pela frente e a memória interrompida morremos de morte incerta nos braços da madrugada já ninguém nos quer seguir durante a caminhada De certo modo viemos para ficar sem vestígios de regresso sem demoras no olhar temos quartos de aluguer comida, cama e mulher e temos, principalmente uma cidade para vencer aqui mesmo pela frente
8 GRANDE, GRANDE ERA A CIDADE
GRANDE,GRANDE ÉTAIT LA VILLE
Voilà la terre promise On te donne femme et un lit Promesse d’une maison plus grande Tu donnes ce que tu as de meilleur Tu donnes le sang et tu donnes la vie Tu as la terre promise Tu lui donnes aussi ta sueur Nous serrons les poings et les dents Dans les veines de cette ville S’il y a quelqu’un qui sait Qu’il vienne nous dire Où habite la liberté Même que ce soit pour nettoyer L’air de cette ville, L’air de cette ville Nous allons pourrir dans les ruelles Ou dans les bains d’une avenue Avec la ville devant soi Et la mémoire enfuie Nous allons mourir de mort incertaine Dans les bras de l’aube Personne ne veut nous suivre Pendant la marche De toute façon, nous arrivons Pour rester Sans désir de retour Sans hésitation dans le regard Nous avons des chambres à louer Nourriture, lit et femmes Et nous avons principalement Une ville à vaincre Ici même en face de nous
9 - 3:09 MASCARADA
Poema e música Afonso Dias
Int. : Afonso Dias - 1977
É preciso manter o stato-quo Há que defender a fé sem o império E ser pelintra de laço e paletó Para que a palhaçada tenha ar sério Estamos lisos, tesos, mas contentes Com muita tropa, muita Europa, muitos dentes P’ra arreganhar ao Carter, aos tratantes P’ra que tudo pareça como dantes Sem colónias, sem bananas, nem escravos Já não estamos sós mas mal acompanhados Temos a Europa e o Fundo “moneteiro” Que vai pôr os fundilhos no país inteiro. Temos a ajuda de amigos verdadeiros Um pouco prestáveis e muito interesseiros Que assinam acordos com os nossos primeiros Que vendem a Pátria por trinta dinheiros E a maralha dá ao coco, “Verga a moia” E a escumalha enche a mula e se consola Até que a malta que paga as facturas todas Dê o estoiro e esfole as vacas gordas
9 MASCARADA
MASCARADE
Il est nécessaire de maintenir le statut quo Il faut défendre la foi sans l’empire Et être le voyou en col blanc Pour que la clownerie ait l’air sérieuse Nous sommes sans argent, raides, mais contents Avec beaucoup de troupes, beaucoup d’Europe, beaucoup de dents Pour faire peur à Carter, aux fripons Pour que tout soit comme avant Sans colonies, sans bananes, ni esclaves Nous ne sommes pas seuls mais très mal accompagnés Nous avons l’Europe et le FMI Qui va baiser le pays entier Nous avons l’aide d’amis véritables Qui aident un peu et très intéressés Qui signent des accords avec nos ministres Qui vendent la patrie pour trois sous Et le peuple se casse la tête et travaille dur Et la canaille se remplit la panse et se console Jusqu’à ce que les gens qui paient les factures en aient ras le bol Et disent basta aux gros légumes
10 - 6:21 QUEM CANTA SEUS MALES ESPANTA
Poema e Música Pedro Barroso
Int. : Pedro Barroso - 1980
Quem canta no trabalho só canta para fazer da canção espantalho do cansaço do seu braço que desde manhã cedo bate o malho a compasso e zás e zás e zás e zás e zás quem canta e se levanta trás consigo o amanhecer de um tempo novo por viver quem canta seus males espanta é que eu não canto nem de encomenda nem por remendo que eu canto aos males que vou vivendo e quem canta assim seus males vai roendo cantemos ao novo dia em que o trabalho soará a pão e a paz cantemos a canção de esperança de quem não cansa e é capaz cantemos ao coro cansado mas que se levanta que quem canta assim seus males espanta cantemos ao novo dia de amanhecermos para a aurora final cantemos massa de fogo cantemos todos por igual que já um clamor enorme se levanta e quem canta assim seus males espanta anda um coro de mulheres casadas anda um rancho de mulheres cansadas anda um rancho no monte a trabalhar.
10 QUEM CANTA SEUS MALES ESPANTA
CELUI QUI CHANTE SES MALHEURS LES ÉCARTE
Qui chante au travail Chante seulement pour faire de la chanson un épouvantail De la fatigue de son bras Qui depuis le matin Bat le marteau en rythme Et toc, et toc, et toc, Qui chante et se lève Amène avec soi l’espoir D’un temps nouveau à vivre Qui chante écarte ses malheurs C’est que je ne chante ni par commande ni par remède Je chante seulement les malheurs de ma vie Et qui chante comme cela va déchirer ses malheurs Chantons le nouveau jour où le travail sera pain et paix Chantons la chanson de l’espoir De celui qui est infatigable et capable Chantons avec les voix fatiguées Mais qui se lèvent Qui chante comme cela écarte le malheur Chantons l’arrivée du nouveau jour Pour l’aurore finale Chantons tous uniformément Une clameur énorme se lève déjà Et qui chante comme cela écarte ses malheurs On entend un chant de voix de femmes fatiguées On voit un cortège de femmes fatiguées On voit un groupe dans la colline travaillant
11 - 4:54 MARIA-CANÇÃO
Poema e Música: José Jorge Letria
Int. : José Jorge Letria - 1971
Maria Serena Secreta Maria que molhas o rosto com a luz do dia Com a luz do pranto Vergada Maria levas da dor a maior fatia Parcela pequena do bolo da vida que deixa nos dedos uma raiva sentida Uma raiva discreta incondicional Maria Correcta de corpo leal Maria Ternura de pele magoada semeias frescura na madrugada Forte Maria Maria-Canção arma secreta da conformação Maria Presente Maria Vulgar somos teus filhos queremos cantar Maria Veloz de face ligeira estamos contigo em cada fronteira Maria Veloz de corpo ligeiro estamos contigo no dia primeiro No dia primeiro da conformação Maria Verdade Maria-Canção Maria Verdade Maria-Canção arma secreta da conformação
11 MARIA CANÇÃO
MARIA CHANSON
Marie Sereine Secrète Marie Dont le visage Est baigné par la lumière du jour Avec la lumière des pleurs Marie Courbée Tu apportes de la douleur La plus importante part Petite parcelle Du gâteau de la vie Qui salit les doigts D’une rage sentie Une rage discrète Inconditionnelle Marie Droite Au corps loyal Marie Tendresse À la peau blessée Tu sèmes fraîcheur Dans l’Aube Marie Forte Marie Chanson Arme secrète De la soumission Marie Présente Marie Vulgaire Nous sommes tes fils Nous voulons chanter Marie Rapide Au visage simple Nous sommes avec toi Dans chaque frontière Marie Rapide Du corps léger Nous sommes avec toi En ce premier jour En ce premier jour De la résignation Marie Vérité Marie Chanson Marie Vérité Marie Chanson Arme secrète De la soumission
12 - 3:12 A VALSA DA BURGUESIA
Poema e Música: José Barata-Moura
Int. : José Barata-Moura - 1976
É a valsa da burguesia Tocada bem a compasso Pela social-democracia Para nos travar o passo Umas vistas muito plurais Sobre a questão sindical Nós somos todos iguais Mas quem manda é o capital Um ar santinho e beato De vitima inocente É o bem triste retrato Dos que querem dar cabo da gente Socialismo, sim mas pouco Para não levantar suspeitas Barafustar como um louco E alinhar sempre com as direitas
12 A VALSA DA BURGUESIA
LA VALSE DE LA BOURGEOISIE
C’est la valse de la bourgeoisie Bien jouée en mesure Par la social - démocratie Pour nous barrer la route Des visions très plurielles sur la question syndicale Nous sommes tous égaux Mais qui commande Est le capital Un air de petit saint béat De victime innocente C’est le bien triste portrait De ceux qui veulent en finir avec nous Socialisme, oui mais pas beaucoup Pour ne pas soulever des soupçons Baratiner comme un fou Et s’aligner toujours avec la droite
13 - 3:42 PORTUGAL RESSUSCITADO
Poema: J.C. Ary dos Santos
Música Pedro Osório
Int. : InClave + Tonicha + Fernando Tordo - 1974
Depois da fome, da guerra Da prisão e da tortura Vi abrir-se a minha terra Como um cravo de ternura Vi nas ruas da cidade 0 coração do meu povo Gaivota da Liberdade Voando num Tejo novo Agora o povo unido Nunca mais será vencido Nunca mais será vencido Vi nas bocas, vi nos olhos Nos braços, nas mãos acesas Cravos vermelhos aos molhos Rosas livres portuguesas Vi as portas da prisão Abertas de par em par Vi passar a procissão Do meu país a cantar Nunca mais nos curvaremos Às armas da repressão Somos a força que temos A pulsar no coração Enquanto nos mantivermos Todos juntos lado a lado Somos a gloria de sermos Portugal ressuscitado
13 PORTUGAL RESSUCITADO
PORTUGAL RESSUSCITÉ
Après la faim, la guerre La prison, la torture J’ai vu s’ouvrir ma terre Comme un œillet de tendresse J’ai vu dans les rues de la ville Le cœur de mon peuple Colombe de liberté Volant sur un Tage nouveau Maintenant le peuple uni Jamais ne sera vaincu (bis) J’ai vu des les bouches, j’ai vu dans les yeux Dans les bras, dans les mains allumées œillets rouges en botte Roses libres portugaises J’ai vu les portes de la prison Grandes ouvertes J’ai vu passer le cortège De mon pays en train de chanter Plus jamais nous ne nous courberons Sous les armes de la répression Nous sommes la force Qui pulse dans notre cœur Tant que nous restons Tous ensemble côte à côte Nous sommes fier d’être Le Portugal ressuscité
CD2
1 - 4:19 A VOZ DO MEU POVO
Poema: J, C, Ary dos Santos
Música Fernando Tordo
Int. : Tonicha - 1974
É da torre mais alta do meu pranto Que eu canto este meu sangue Este meu povo Nessa torre maior em que apenas Sou grande Por me cantar de novo Cantar como quem despe A ganga da tristez E põe a nu a espada da saudade Chama que nasce e cresce E vive e morre acesa Em plena liberdade É da voz do meu povo urna criança Semi-nua nas docas de Lisboa Que eu ganho a minha voz Caldo verde sem esperança Laranja de humildade Amarga lança Até que a voz me doa É da voz do meu povo uma traineira Que já não pode mais andar à toa Que acendo a minha voz Na praça da Ribeira A praça da canção que tem Lisboa
1 LA VOIX DE MON PEUPLE
A VOZ DO MEU POVO
C’est de la plus haute tour de mes pleurs Que je chante mon sang Mon peuple Dans cette haute tour, je suis suffisamment grand Pour pouvoir chanter à nouveau Chanter comme celui qui ôte la gangue de la tristesse Et met à nu l’épée de la nostalgie Flamme qui naît et grandit Et vit et meurt sans s’éteindre En pleine liberté C’est la voix de mon peuple, un enfant C’est à moitié nu sur les quais de Lisbonne Que je retrouve ma voix Soupe sans espoir Orange d’humilité Amer javelot Jusqu’à ce que la voix me fasse mal C’est la voix de mon peuple un chalutier Qui ne peut plus fonctionner sans direction Que je retrouve ma voix Dans la place de Ribeira La place de la chanson de Lisbonne
2 - 3:14 COM VOLTA NA PONTA
Poema: José Fanha
Música: Afonso Dias
Int. : Afonso Dias - 1977
Anda o bicho a cantar de alto Mas na volta do correio Vamos dar a volta ao bicho Vamos cortar-lhe o paleio Às ruas voltou a paz Aos quartéis a disciplina E aos poisos habituais Voltam aves de rapina Já se sentam a teu lado Bombistas, bufos, chacais Libertados sem castigo Por ordem dos tribunais Os vampiros já não vêm Noite escura encapotados Vêm de dia com sol Estão nos postais ilustrados Voltam estátuas de poeira A cantar velhas cantatas Trazendo nas algibeiras Chicotes, cifrões, gravatas Voltam vozes de comando Com um cheirinho a antigamente Todos os Sonhos e esperanças Regressam ao nosso remetente Volta a conversa fiada Passarinhos na gaiola E pedagogicamente A matraca nas escolas Esta cantiga não fica Neste faz de faz-de-conta Que uma cantiga não morre Tem sempre volta na ponta
2 COM VOLTA NA PONTA
RETOUR AU POINT DE DÉPART
La bête chante d’en haut Mais par retour du courrier On va renvoyer la bête On va lui couper le sifflet La paix est de retour dans les rues La discipline dans les casernes Et à leur place réservée Reviennent les rapaces S’assoient déjà à tes côtés Poseurs de bombes, bouffons, chacal Libérés sans châtiment Par ordre de tribunaux Les vampires ne viennent plus Dans la nuit noire encapuchonnée Ils arrivent dès le lever du soleil Ils sont partout Reviennent statues de poussière Pour chanter de vieilles rengaines Apportant dans les gibecières Fouets, fric, cravate Reviennent les voix du pouvoir Avec une petite odeur de déjà vu Tous les rêves et les espérances Retournent à l’envoyeur Revient la parole creuse Les oiseaux en cage Et pédagogiquement La claque dans les écoles Cette chansonnette ne reste pas Dans cette manière, de faux-semblant Parce qu’une chansonnette ne meurt pas Elle revient toujours au point de départ
3 - 2:11 CANÇÃO COMBATE
Poema: J.C. Ary dos Santos
Música Fernando Tordo
Int. : InClave + Tonicha + Fernando Tordo - 1974
Este meu povo, este meu canto Este meu grito que a cantar levanto Já se despiu de toda a roupa velha Vem para a rua de roupa vermelha Este meu povo merece tanto Que até o riso se transforma em pranto A Pide agora já não nos persegue E já cá canta o Manuel Alegre Todos os mortos serão chamados a estarem vivos e depois de oprimidos vingados Este meu sangue, este meu povo Sai para a rua com um riso novo Riem-se as pedras e riem-se as casas Riem-se os pombos que levantam asas Ri-se o operário e o camponês Que se porfia e chorou tanta vez Agora o riso é um cravo aberto Posto no peito de um país liberto. Ficamos os vivos E depois de oprimidos Vingados
3 CANÇÃO COMBATE
CHANSON COMBATTANTE
Ce peuple, ce chant, Ce cri qui a chanté le réveil Il s’est déjà défait de tous les vieux habits Il descend dans la rue vêtu de rouge Ce peuple mérite tant Que même le rire se transforme en pleurs La police politique ne nous persécute plus Et déjà chante ici Manuel Alegre Tous les morts seront appelés À revivre Et après avoir été opprimés À être vengés Ce sang, ce peuple Sort dans la rue avec un sourire nouveau Les pierres sourient, les maisons sourient Sourient les pigeons qui volent Sourient l’ouvrier et le paysan Qui s’est disputé et a pleuré tant de fois Maintenant le sourire est un œillet ouvert Mis sur la poitrine d’un pays libéré Nous sommes vivants Et après avoir été opprimés Nous sommes vengés
4 - 3:42 DAQUI O POVO NÃO ARRANCA PÉ
Poema: Pedro Osório
Música Manuel N. Fonseca
Int. : Carlos Alberto Moniz + Maria do Amparo - 1975
Os fascistas neste arranco, levantam as mãos aos ceús agora só têm um banco, só têm o banco dos reús Queremos um país novo, assim é que é Olá! Olé! daqui o povo não arranca pé Olá! Olé! daqui o povo não arranca pé Sem a banca do seu lado, a reacção perde o lugar é como um toiro capado, sem força p’ra marrar Portugal pequenininho é pobrezinho, pois seja isto bem repartidinho, dá para todos e sobeja Quem está senhor da razão, da nossa luta diária diz não há falta de pão, diz sim à reforma agrária
4 DAQUI O POVO NÃO ARRANCA PÉ
LE PEUPLE NE SORT PAS D’ICI
Les fascistes face à cet élan Lèvent les mains au ciel Maintenant il y a seulement un banc Le banc des accusés Nous voulons un pays nouveau, c’est comme ça Le peuple ne sort pas d’ici (bis) Sans avoir la banque de son côté La réaction perd sa place C’est comme un taureau castré Sans force pour lutter Portugal si petit Et si pauvre, mais voila Tout bien réparti Donne pour tous et il en reste encore Celui qui est maître de la raison De notre lutte quotidienne Dit qu’il ne manque pas de pain Dit oui à la réforme agraire
5 - 2:12 VENCEREMOS
Poema : Alfredo V Sousa Pedra Osório
Música Sérgio Ortega
Int. : Samuel - 1975
Levantemos bem alto a bandeira Da batalha que vamos de travar Camarada soldado marinheiro Vamos todos lutar-tralbalhar Com a força do povo fardado Com a força da nossa razão Com a força do nosso trabalho Lutaremos p’la revolução Venceremos, venceremos Com as armas que temos na mão Venceremos, venceremos A batalha da terra e do pão Passo a passo se faz a vitória Que nos traz o poder popular Todos juntos faremos a história Portugal já começa a cantar Camponês, operário, mineiro Nossa Pátria vamos construir Trabalhar p’ra ganhar a batalha Produzir, produzir, produzir
5 VENCEREMOS
NOUS VAINCRONS
Levons bien haut le drapeau De la bataille que nous allons mener Camarade soldat marin Nous allons tous lutter travailler Avec la force du peuple en uniforme Avec la force de notre raison Avec la force de notre travail Nous lutterons pour la révolution Nous vaincrons, nous vaincrons Avec les armes que nous avons en main Nous gagnerons, nous gagnerons La lutte de la terre et du pain Pas à pas, se construit la victoire Qui nous apporte le pouvoir populaire Tous ensemble, nous ferons l’histoire Le Portugal chante déjà Paysan, ouvrier, mineur Nous allons construire notre patrie Travailler pour gagner la bataille Produire, produire, produire
6 - 2:37 Só O POVO UNIDO
Poema e Música: José Barata-Moura
Int. : José Barata-Moura - 1975
Só o povo unido no campo, na cidade pode dar sentido à nossa liberdade Não são os senhores das terras por lavrar nem são os doutores das causas por julgar Não são legionários desejosos de voltar nem intermediários que não param de roubar Não são aventureiros que só falam p’ra enganar nem outros empreiteiros da desgraça popular Não são os lacaios fáceis de comprar uma pipa, três paios e ai estão eles a bufar Não são os traidores da confiança popular nem os sabotadores do que custou a trabalhar Não são os bombistas e quem lhes está a pagar nem são os fascistas que querem regressar
6 SÓ O POVO UNIDO
SEULEMENT LE PEUPLE UNI
Seulement le peuple uni Dans les champs, dans la ville Peut donner sens À notre liberté Ce ne sera pas les seigneurs Des terres à labourer Ni les docteurs Des causes à juger Ce ne sera pas les légionnaires Avides de retour Ni les intermédiaires Qui n’arrêtent pas de voler Ce ne sera pas les aventuriers Qui parlent seulement pour tromper Ni d’autres entrepreneurs De la disgrâce populaire Ce ne sera pas les laquais Faciles à corrompre Il manque peu de chose Pour qu’ils s’énervent Ce ne sera pas les traîtres De la confiance populaire Ni les saboteurs De ce qui fut dur à travailler Ce ne sera pas les terroristes Ni ceux qui les achètent Ni les fascistes Qui veulent revenir
7 - 3:12 COMPANHEIRO VASCO
Poema: Alfredo Vieira de Sousa
Música A.Vieira Sousa / Carlos A. Moniz / Pedro Osorio
Int. : Carlos Alberto Moniz + Maria do Amparo - 1975
Força, força, companheiro Vasco Nós seremos a muralha d’aço Há quem queira fazer marcha atrás Há quem queira meter o travão Mas o povo acelera e faz O caminho da revolução Há quem queira mandar p’rós quarteis Os soldados, nosso povo armado Mas a casa dos amigos certos É na rua o do nosso lado Há quem queira deixar esta terra Ao alcance dos monopolistas Mas o povo não desarma e diz Não queremos os capitalistas Há quem queira deixar como está 0 poder dos latifundiários Mas o povo não alinha mais Co’a preguiça dos senhores agrários
7 COMPANHEIRO VASCO
COMPAGNON VASCO
Courage, courage, compagnon Vasco Nous serons la muraille d’acier Il y a ceux qui veulent faire marche arrière Il a ceux qui veulent freiner Mais le peuple accélère et fait Le chemin de la révolution Il y a ceux qui veulent renvoyer dans les casernes Le soldat, notre peuple armé Mais la maison des amis fidèles C’est la rue et de notre côté Il y a ceux qui veulent laisser cette terre À la portée des monopoles Mais le peuple ne désarme pas et dit Nous ne voulons pas de capitalistes Il y a ceux qui veulent laisser Le pouvoir des propriétaires terriens en l’état Mais le peuple ne s’aligne plus Sur la paresse des seigneurs agricoles
8 - 2:35 OS SENHORES DA GUERRA
Poema e Música Pedro Osório
Int. : Grupo Outubro - 1976
Os senhores da guerra São os reis da competência Matam dez mil homens Sem problemas de consciência Se não fosse a economia De mercado concorrente Decerto os senhores da guerra Não matavam tanta gente A guerra é um bom negócio Que não se pode perder As armas só dão lucro Se houver a quem as vender todos nós tarde ou cedo Temos de morrer Os senhores da guerra Fazem contas cuidadosas Deixam dois por cedo Para obras caridosas Calcula-se o rendimento Em função do investido 0 lucro é de 3000 dólares Por cada corpo abatido Biafra ou Palestina Bangla Desh ou Polinésia 0 Chile ou a Argentina A Coreia ou a Indonésia Fornecem carne p’ra canhão Em primeira mão Os senhores da guerra São pessoas respeitáveis Vão passar férias Em montanhas saudáveis Mergulham as carnes tenras Em piscinas de água quente Enquanto os seus mercenários Matam muita muita gente E cada nova guerra Que conseguem fabricar Será mais um mercado P’ra morrer e p’ ra pagar Até que o dia chegará Em que a bomba rebentará Nas suas mãos E a guerra terminará
8 SENHORES DA GUERRA
LES SEIGNEURS DE LA GUERRE
Les seigneurs de la guerre Sont les rois de la compétence Eux tuent dix mille hommes Sans problème de conscience Si ce n’était pas l’économie Du marché de la concurrence Peut-être les seigneurs de la guerre Ne tueraient-ils pas tant de monde La guerre est une bonne affaire Qu’on ne peut laisser tomber Les armes ne donnent que du profit Si on trouve à qui les vendre Et nous tous, tôt ou tard, Nous devrons mourir Les seigneurs de la guerre Font leurs comptes soigneusement Ils laissent deux pour cent Pour les œuvres caritatives On calcule le rendement En fonction de l’investissement Le profit est de trois mille dollars Pour chaque corps abattu Biafra ou Palestine Bengla Desh ou Polynésie Chili ou Argentine Corée ou Indonésie Fournissent des chair à canons De premier choix Les seigneurs de la guerre Sont des personnes respectables Ils vont passer leurs vacances Dans des montagnes à l’air pur Ils plongent leurs corps soignés Dans des piscines chauffées Et pendant que leurs mercenaires Tuent beaucoup beaucoup de monde Et à chaque nouvelle guerre Qu’ils arrivent à fabriquer Il y aura encore un marché Pour mourir et pour payer Jusqu’à ce qu’un jour arrive Où la bombe explosera dans ses mains Et que la guerre se terminera.
9 - 2:35 A MINHA TERRA
Poema e Música Samuel
Int. : Samuel - 1975
Na minha terra há duas portas à chegada Uma p’ro povo, outra p’ r o gado Vamos à terra e somos lá bem recebidos Eu cantador e tu soldado Na minha terra há uma imensa propriedade Qu’ inda pertence a um milionário A terra é fraca e não trabalha - diz o povo Fora com o latifundiário Na minha terra há cem pequenos camponeses A terra é pouca mas amiga Queremos máquinas e ter vida de gente Fazemos urna cooperativa Na minha terra há uma ceifeira e um carpinteiro Têm por costume andar unidos Mãos enlaçados e ferramentas cruzadas São meus irmãos e meus amigos
9 A MINHA TERRA
MON PAYS
Dans mon pays, il y a deux portes d’entrée Une pour le peuple, l’autre pour le bétail Nous allons à la terre et nous sommes là très bien reçu Moi chanteur et toi soldat Dans mon pays, il y a une immense propriété Qui appartient encore à un milliardaire La terre n’est pas féconde parce qu’elle n’est pas travaillée Le peuple dit : à bas les grands propriétaires terriens Dans mon pays, il y a cent petits paysans Qui ont peu de terres mais qui la travaillent bien Nous voulons des machines et avoir une vie décente Nous allons mettre sur pied une coopérative Dans mon pays, il y a une moissonneuse et un charpentier Ils ont pour habitude d’être ensemble Mains enlacées et outils croisés Ils sont mes frères et mes amis
10 - 3:00 OBRIGADO SOLDADINHO
Poema: J. C Ary dos Santos
Música Popular/ Arr Pedro Osório
Int. : Tonicha - 1974
Obrigada Soldadinho Marinheiro português Ficou aberto o caminho E não há duas sem três Já virou o malmequer No quartel de Santarém Não há homem nem mulher Que não virasse também Soldadinho marinheiro Quem me dera ser a tua mãe Marinheiro soldadinho Muito perto está quem te quer bem Vira a tristeza alegria O ódio vira ternura Viramos o dia-a-dia Com o fim da ditadura O vira dos malmequeres Está dentro de todos nós Homens, crianças, mulheres Todos erguemos a voz Soldadinho marinheiro Quem me dera ser a tua mãe Marinheiro soldadinho Muito perto está quem te! quer bem Nas voltas do nosso vira Vira virou a tristeza Nunca mais ninguém nos tira dos caminhos da certeza O povo canta primeiro E não há duas sem três Obrigada marinheiro Soldadinho português
10 OBRIGADO SOLDADINHO
MERCI PETIT SOLDAT
Merci, petit soldat Marin portugais Le chemin est ouvert Il n’y a pas deux sans trois C’est devenu le jeu du je t’aime, je ne t’aime pas Dans la caserne de Santarem Il n’y a pas d’homme sans femme Qui n’y succombe Petit soldat marin Je voudrais être ta mère Marin petit soldat À côté de toi se tient celui qui te veut du bien La tristesse devient joie La haine devient tendresse Nous transformons le jour à jour Avec la fin de la dictature La transformation du je t’aime, je ne t’aime pas Est en nous tous Hommes, enfants, femmes Tous élevons la voix Petit soldat marin Je voudrais être ta mère Marin petit soldat À côté de toi se tient celui qui te veut du bien Dans la courbe de notre transformation On a changé la tristesse Plus jamais on ne nous l’enlèvera Des chemins de la certitude Le peuple chante d’abord Il n’y a pas deux sans trois Merci marin Petit soldat portugais
11 - 3:35 A VOSSA VONTADE SERÁ FEITA
Poema: Alfredo Vieira de Sousa
Música Alfredo V de Sousa - Pedro Osorio
Int. : Grupo Outubro - 1976
Eu vou tentar, prometo, que destes versos Não saia uma canção malcomportada Eu vou tentar não falar do que acontece Eu vou tentar falar sem dizer nada Não vou, por isso, falar da exploração Nem sequer do amor à Liberdade Da luta pela Terra e pelo Pão E do apego à Paz da humanidade Vou tentar não falar do que acontece Vou tentar falar sem dizer nada Vocês preferem que eu vos fale De grilos a cantar e gambuzinos A vossa vontade será feita Eu calarei a fome dos meninos Vocês preferem que eu vos cante Sem vos lembrar os tiros e as facas A vossa vontade será feita Eu calarei o frio das barracas Vou tentar não falar do que acontece Vou tentar falar sem dizer nada Vocês preferem que eu vos fale Com sorriso a iluminar-me as trombas A vossa vontade será feita Eu calarei o estilhaçar das bombas Vocês vão gostar que eu não cante a luta de nós todos todo o ano A vossa vontade será feita Não falarei do povo alentejano Vou tentar não falar do que acontece Vou tentar falar sem dizer nada Não falarei do luxo e da miséria Não falarei do vicio e da canseira Não falarei das damas, das mulheres De tudo o que se passa à nossa beira Não falarei do Amor nem da Verdade Nem do suor deixado no trigal Eu não ofenderei Vossas Excelências Nem a civilização ocidental
11 À VOSSA VONTADE SERA FEITA
VOTRE VOLONTÉ SERA FAITE
Je vais essayer, je promets Que de ce vers Ne sortira pas une chanson mal élevée Je vais essayer de ne pas parler de ce qui arrive Je vais essayer de parler sans rien dire Je ne veux pas pour cela parler d’exploitation Ni même de l’amour de la liberté De la lutte pour la terre et pour le pain De l’attachement à la paix de l’humanité Je vais essayer de ne pas parler de ce qui arrive Je vais essayer de parler sans rien dire Vous préférez que je vous parle Du chant des grillons Votre volonté sera faite Je vais taire la faim des enfants Vous préférez que je vous chante Sans vous rappeler Le tir et les couteaux Votre volonté sera faite Je vais oublier le froid des baraques Je vais oublier de ne pas parler de ce qui arrive Je vais essayer de parler sans rien dire Vous préférez que je vous parle Avec le sourire qui illumine mon visage Votre volonté sera faite Je vais oublier le dégât des bombes Refrain Je ne parlerai pas du luxe et de la misère Je ne parlerai pas du vice et de la fatigue Je ne parlerai pas des dames, des femmes De tout ce qui se passe autour de nous Je ne parlerai pas de l’amour ni de la vérité Ni de la sueur laissée dans les champs de blé Je n’offenserai pas vos excellences Ni la civilisation occidentale
12 - 3:06 CRAVO VERMELHO AO PEITO
Poema e Música José Barata-Moura
Int. : José Barata-Moura - 1975
Cravo vermelho ao peito a muitos fica bem sobretudo faz jeito a certos filhos da mãe Não importa quem eles eram não importa quem eles são nem todo o mal que fizeram mas sempre “a bem da nação” E chegado o dia novo chegada a bendita hora vestiram uma pele de povo ficou-lhes o rabo de fora E aquele! administrador promovido a democrata sempre exaltou o suor... arrecadando ele a prata Também vai o fura-greves lacaio dos senhores de então pois pode bem ser que às vezes se arrange um novo patrão E os cultores da sapiência intelectuais de alto nível tranquilizando a consciência o mais à esquerda passível
12 CRAVO VERMELHO AO PEITO
OEILLET ROUGE À LA BOUTONNIÈRE
Un œillet rouge à la boutonnière C’est très beau Cela fait surtout l’affaire De certains salauds Peu importe ce qu’ils étaient Peu importe ce qu’ils sont Ni tout le mal qu’ils firent Mais toujours “pour le bien de la nation” Est arrivé le nouveau jour Est arrivé l’heure bénie Ils se sont déguisés en peuple Mais la queue est restée dehors Et cet administrateur Promu démocrate Qui a toujours exalté la sueur… En prenant pour lui l’argent Ainsi va le briseur de grève Laquais des seigneurs d’antan Pourtant il se peut que parfois On trouve un nouveau patron Et les gens cultivés Intellectuels de haut niveau Tranquillisant la conscience Le plus à gauche possible Traductions françaises : Philippe LESAGE et Teca CALAZANS © 2005 Groupe Frémeaux Colombini SAS
Ecouter PORTUGAL REVOLUTION 25 ABRIL 25 CANÇÕES (livre audio) © Frémeaux & Associés / Frémeaux & Associés est l'éditeur mondial de référence du patrimoine sonore musical, parlé, et biologique. Récompensés par plus de 800 distinctions dont le trés prestigieux "Grand Prix in honorem de l'Académie Charles Cros", les catalogues de Frémeaux & Associés ont pour objet de conserver et de mettre à la disposition du public une base muséographique universelle des enregistrements provenant de l'histoire phonographique et radiophonique. Ce fonds qui se refuse à tout déréférencement constitue notre mémoire collective. Le texte lu, l'archive ou le document sonore radiophonique, le disque littéraire ou livre audio, l'histoire racontée, le discours de l'homme politique ou le cours du philosophe, la lecture d'un texte par un comédien (livres audio) sont des disques parlés appartenant au concept de la librairie sonore. (frémeaux, frémaux, frémau, frémaud, frémault, frémo, frémont, fermeaux, fremeaux, fremaux, fremau, fremaud, fremault, fremo, fremont, CD audio, 78 tours, disques anciens, CD à acheter, écouter des vieux enregistrements, cours sur CD, entretiens à écouter, discours d'hommes politiques, livres audio, textes lus, disques parlés, théâtre sonore, création radiophonique, lectures historiques, audilivre, audiobook, audio book, livre parlant, livre-parlant, livre parlé, livre sonore, livre lu, livre-à-écouter, audio livre, audio-livre, lecture à voix haute, entretiens à haute voix, parole enregistrée, etc...). Les livres audio sont disponibles sous forme de CD chez les libraires et les disquaires, ainsi qu’en VPC. Enfin certains enregistrements de diction peuvent être écoutés par téléchargement auprès de sites de téléchargement légal.