EARLY TZIGANE RECORDS
EARLY TZIGANE RECORDS
Ref.: FA5011

BUDAPEST - MONTE-CARLO - MADRID - BERLIN PARIS 1898 - 1922

Ref.: FA5011

Artistic Direction : Jean-Yves Patte

Label : Frémeaux & Associés

Total duration of the pack : 1 hours 44 minutes

Nbre. CD : 2

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Presentation

BUDAPEST - MONTE-CARLO - MADRID - BERLIN PARIS 1898 - 1922



(2-CD set) Tziganes! The Tzigane violin, so tempting, so seductive - could this be the devil’s instrument? Thirty-six titles have returned from the Belle Epoque with its giddy evenings and from the most chic, fashionable and enchanting restaurants so we may appreciate the magic which perturbed princesses and made Jean Cocteau dream... Includes a 32 page booklet with both French and English notes.



Tracklist
  • Piste
    Title
    Main artist
    Autor
    Duration
    Registered in
  • 1
    M AMOUR
    BERTRAND
    FRAGSON
    00:02:42
    1908
  • 2
    AMOUR TZIGANE
    ORCH RIGO
    FRANZ LEHAR
    00:03:32
    1912
  • 3
    TANGO BRESILIEN
    BERTRAND
    00:02:41
    1908
  • 4
    BILL SIMONS
    BERTRAND
    00:03:02
    1908
  • 5
    MAXIM MARCHE
    BERTRAND
    00:02:54
    1908
  • 6
    LES FIANCAILLES
    ORCH BOLDI
    00:02:44
    1899
  • 7
    L AMOUR ET LA VIE A VIENNE
    ORCH BOLDI
    00:02:53
    1899
  • 8
    LA GAVOTTE STEPHANIE
    ALFONS CZIBULKA
    00:02:12
    1898
  • 9
    VALSE BEAUFFY
    BUNNY BERKES
    00:02:44
    1910
  • 10
    AMOUREUSE
    BUNNY BERKES
    RODOLPHE BERGER
    00:02:50
    1912
  • 11
    COPELIA
    BUNNY BERKES
    LEO DELIBES
    00:02:24
    1912
  • 12
    SOUVENIR DE TRIANON
    BUNNY BERKES
    00:03:00
    1912
  • 13
    FASCINATION
    BUNNY BERKES
    MARCHETTI
    00:03:34
    1912
  • 14
    LE COMTE DE LUXEMBOURG
    LENSEN/ORCHESTRE DU VOLNEY
    FRANZ LEHAR
    00:03:58
    1911
  • 15
    LETTRE A MANON
    GILLET
    00:03:00
    1905
  • 16
    LA BOHEME
    LENSEN/ORCHESTRE DU PAVILLON R
    PUCCINI
    00:02:55
    1910
  • 17
    LES CONTES D HOFFMAN
    LENSEN/ORCHESTRE DU PAVILLON R
    JACQUES OFFENBACH
    00:02:51
    1910
  • 18
    DOUCE ATTIRANCE
    ORCH DE MONTE CARLO
    JACQUEMONT FEREVANA
    00:02:35
    1919
  • Piste
    Title
    Main artist
    Autor
    Duration
    Registered in
  • 1
    SALOME
    TANZ ORCHESTER METROPOL
    ROBERT STOLZ
    00:02:36
    1920
  • 2
    TOUT CONTRE TOI
    ORCH DE MONTE CARLO
    JACQUEMONT FEREVANA
    00:03:14
    1919
  • 3
    LES MAINS DE FEMMES
    BERTRAND
    D BERNIAUX
    00:02:24
    1908
  • 4
    SEDUCTION
    L ORCHESTRE TZIGANE
    NOCETTI
    00:03:11
    1913
  • 5
    NOCHE DE AMOR
    SPANISH GYPSY ORCHESTRA
    J PRATS
    00:02:57
    1912
  • 6
    MIRAME
    BERTRAND
    00:02:53
    1908
  • 7
    COSI PIANGE PIERROT
    ORCH ARMANDO DI PIRAMO
    BIXIO
    00:02:38
    1922
  • 8
    TANGO DELLA MALAVITA
    ORCH ARMANDO DI PIRAMO
    MARF
    00:01:33
    1920
  • 9
    A BUNCH OF ROSES
    ORCH JEAN LOMBARD
    VOL DE NUIT CHAPI
    00:02:30
    1908
  • 10
    EL RELICARIO
    ORCH TZIGANE ALCALA
    JOSE PADILLA
    00:02:45
    1919
  • 11
    CAROLI
    ORCH TZIGANE ALCALA
    EL CHINO
    00:02:55
    1919
  • 12
    DON JUAN
    L ORCHESTRE TZIGANE
    PONZIO
    00:03:39
    1913
  • 13
    EL NENE
    L ORCHESTRE TZIGANE
    ANGEL VILLOLDO
    00:03:17
    1913
  • 14
    MAGIC TANGO
    L ORCHESTRE TZIGANE
    ANDRE
    00:03:54
    1913
  • 15
    THE TEDDY BEAR S PICNIC
    ORCH JEAN LOMBARD
    J W BRATTON
    00:02:22
    1908
  • 16
    SERENADE
    JANOS NEMETH
    BRAGA
    00:03:37
    1912
  • 17
    DER ZEPHIR
    RAPHAEL KUBELIK
    JENO HUBAY
    00:02:58
    1905
  • 18
    VERGISS MEIN NICHT
    BOHEME ORCHESTER
    00:02:52
    1920
Booklet

EARLY TZIGANE RECORDS fa5011

EARLY TZIGANE RECORDS
BUDAPEST - MONTE-CARLO - MADRID - BERLIN - MILAN - PARIS
1898-1922
Czigany Zenekara !
Early Tzigane Records

Budapest, Monte-Carlo, Madrid, Berlin, Milan... Paris !
1898 - 1922

«Cela fait penser aux tziganes en voyage qui peignent leurs beaux cheveux dans une grange et qui se désaltèrent aux ruisseaux»    
 Alphonse Daudet

Les Tziganes viennent de loin dans les habitudes des salons. Déjà à la fin du XVIe s et au commencement du XVIIe les plus célèbres des mélodies «gypsies» quittent les paysages de la Bohème et des vieilles Cours d’Europe et de Russie pour conquérir l’Europe savante sous les doigts des plus fameux musiciens. L’Angleterre, dernière touchée par ce flux montant, est peut-être paradoxalement celle qui – hors de la Hongrie – s’en souvient le mieux. A cette époque Peter Philips retranscrit pour le clavecin les plus beaux airs entendus lors des fêtes de Mai. Désormais la fascination pour la manière tzigane attire, envoûte et charme. Au XVIIIe s., la France, pays de la raison, si elle admire la virtuosité des interprètes ne semble pas réserver à cette musique, trop libre dans ses formes, une place dans ses sources d’inspiration, sauf pour quelques «entrées» de caractère – souvent comiques ou burlesques – lors des ballets de cour (entrées dansées que le public se plaît à désigner sous le nom «d’entrées égyptiennes» sous l’influence des mots «gitan» et «gypsie»!). Il faut attendre la venue du romantisme pour que les musiques tziganes – autour de 1840 – puissent avoir une porte d’entrée plus ouverte. Si l’on ne doit citer qu’un nom, celui de Liszt vient le plus naturellement…
The integration of Tzigane traditions in our culture date from way back.  In the latter part of the XVIth century and in the early part of the XVIIth century, the most famous gypsy melodies migrated from Bohemia and the old courts of Europe and Russia venturing towards ‘worldly’ Europe.  Strangely enough, although England was the last country to be affected by this movement, it remains the land, apart from Hungary, which remembers it most.  At the time, Peter Philips made transcriptions of the prettiest tunes heard during the May festivities for the harpsichord.   Henceforth, fascination for Tzigane ways began luring, bewitching and charming.During the XVIIIth century, while the French admired the virtuosity of the artists they found the music too informal and preferred reserving it for burlesque stage entrances in court ballets.  It was only with the arrival of romanticism, around 1840 that Tzigane sounds truly managed to penetrate.  To quote but one composer who assisted in its progression, Liszt naturally springs to mind.
Faite de flux et de reflux, la fascination tzigane renaît sous le Second Empire. Peut-être parce que la cour de Napoléon III est bigarrée, peut-être parce que les ouvertures que ce monarque recherche dans la vieille Europe, vers l’Autriche-Hongrie et vers la Russie, le conduisent à nouer des contacts plus fort au travers de toutes les manifestations politiques et artistiques… Peut-être aussi, et plus sûrement, parce qu’au travers des Expositions Universelles, la France offre une vitrine à tous les pays d’Europe... Et sans doute parce que l’âme inquiète d’un régime qui se sait parvenu, fragile, menacé, et qui danse sur sa propre inquiétude, trouve dans la musique tzigane le reflet de ses destinées. Un mélange de malaise et de ravissement, un enivrement à la fois provocateur et rassurant. Mais cette fois ce n’est plus sous une forme revue par la musique savante qu’elle revient, mais telle qu’en elle-même : musique festive. Entre 1852 et 1870, il n’y a que deux solutions pour faire tourner les têtes. Le Champagne et la Valse. Encore que dans cette dernière ivresse il y ait plusieurs cercles. Le premier, le plus sage, est celui des bals de la Cour, de Waldteufel, de Métra. Le deuxième est celui de la valse de Vienne qui conduit directement au troisième... Ce cercle est satanique, à en croire les vertueux, mais délicieux pour les autres. Il est peuplé de musiciens aux doigts magiques, aux moustaches sensibles, aux costumes chamarrés… et la musique y est renversante, déchirante, exagérée, boiteuse, mais boite si bas et avec tant de grâce que cette démarche passe pour une ondulation. Elle est encore ténébreuse, et si triste et si gaie qu’on ne sait plus s’il faut rire ou pleure : les plus fous parmi les plus sages adeptes de cette ivresse considèrent qu’il faut se laisser ensor­celer... simplement.
The fascination for Tziganes ebbed and flowed  to reappear in the Second Empire.  This may have been due to the diversification reigning in the court of Napoleon III, or maybe due to the monarch’s interest in old Europe, in Austria, Hungary and Russia, leading to increased contact with their political and artistic happenings.  Another important factor was that France portrayed all European countries through its Universal Exhibitions.  Then, of course, the regime felt fragile and could have identified itself with Tzigane music.  Yet this time, the music returned in its original form – as festive music.From 1852 to 1870 there were two ways to get giddy.  Champagne and waltzes.  And there were various types of waltz.  Firstly, there were the well-behaved court waltzes, secondly the Vienna waltz, which leads us to the third ...This was considered as evil by the virtuous, but was so appealing to others.  The music was astounding, harrowing, exaggerated, mysterious and so gay and so sad that one didn’t know whether to laugh or cry.
Mais loin de son berceau maternel, la musique tzigane reste souvent purement formelle. Sitôt un orchestre est-il entendu que le voilà reparti, et les imitateurs ne sont pas toujours à la hauteur des maîtres... C’est la Troisième République, issue de la défaite de 1870 et de la chute du Second Empire, qui attire le plus de ces musiciens, réputés itinérants, à se fixer un peu à Paris. Les cafés, les établissements chantants et dansants qui naissent presque spontanément [et paradoxalement au moment même où la médecine démontre que la génération spontanée n’est qu’une chimère!] accueillent les nouveaux venus. Nostalgiques de l’Empire, barons de la République, affairistes, demi-mondaines et mondaines, gandins, loufoques ou paumés de tous poils, lions, lionnes, fleurs des pois viennent s’étourdir au son des langueurs d’un violon bavard, d’un cymbalum aux harmonies instables, d’une cithare acide. Et la Belle Époque commence...

But far from its native land, Tzigane music often remained staid.  As soon as an orchestra appeared, it disappeared once more and imitators were not always on a par with the masters.  Following Napoleon’s overthrow in 1870, the Third Republic saw increasing numbers of these reputedly itinerant musicians who began to settle in Paris.  These newcomers were welcomed in cafés and other venues which encouraged dancing and singing.  With nostalgia for the Empire, barons, money-seekers, society women, dandies, eccentrics and lost souls came to escape through the languishing notes of a violin, a cymbalom with its wavering harmony or a sharp-sounding zither.And the Belle Époque began ...

«... l’air d’un prince oriental, ou d’un dandy mi-satanique, mi-tzigane...»
Gabriel Boissy
Qu’en est-il au juste alors de la musique tzigane? Dans ce double C.D. à quelques exceptions près, elle n’est pas tzigane… Peu de compositeurs on laissé leur nom attaché à ces musiques de divertissement. A vrai dire ce sont des musiques «tziganisées»… «Amoureuse»... cette mélopée dont Cocteau assure qu’elle faisait tourner les têtes [C.D.1, n° 10] est de Rodolphe Berger, compositeur dont le nom ne reste guère attaché qu’à cet air. «Copélia» [C.D.1, n° 11] si renversante? Léo Delibes, compositeur de ballets gracieux, compositeur classique par excellence. Ni Puccini, ni Offenbach [C.D.1, n° 16 et n° 17] ne s’en offusquent d’ailleurs, surtout pas ce dernier, si parisien, si éclectique!... La magie tzigane tient au pouvoir de «re-visiter» les œuvres, y voir une âme que seul «les rois du violon» savent trouver. Sous leurs doigts renaissent des harmonies qui semblent toujours neuves et improvisées, des rythmes chancelants qui invitent à se lever, ou à divaguer. Le jazz, qui arrive tout juste sous les accents du cake-walk et du ragtime, n’échappe pas à cette règle.Mais, flux et reflux toujours… C’est aussi une certaine manière qui peut se transmettre à rebours. Ainsi le très célèbre violoniste virtuose polonais Jan Kubelik joue-t-il «à la tzigane» une composition de Jeno Hubay… lui-même sous forte influence. [C.D. 2, n° 17]. Pourtant rien de Tzigane chez ce prince du violon, considéré comme l’un des plus purs héritiers des meilleures écoles du XIXe s.
So what exactly is Tzigane music?  In this double album, almost all of the tracks are not truly Tzigane as few composers left their names associated with this musical genre used for entertainment purposes.  But the music could be tagged as ‘tziganised’.  Household names such as Rodophe Berger, Léo Delibes, Puccini and Offenbach are not usually linked with certain tunes included here and yet which bear their signature.Indeed, the Tzigane magic comes from its ability to overhaul works, finding a soul which only violin maestros can achieve.  Their fingers give birth to harmonies which always seem new and improvised and to rhythms which incite movement.The ebbing and flowing continued, coming up with a few surprises.  Such as the celebrated Polish Jan Kubelik who interpreted a composition by Jeno Hubay in a Tzigane manner.  Yet this violin wizard was considered as one of the purest examples of the XIXth century school of music.
«Ces princes du comme-il-ne-faut pas»  
Jean Cocteau
Des princes amoureux de l’instant qui, pour notre plus grand bonheur ont, malgré tout, gravé quelques enregistrements. Fragiles cylindres, disques acoustiques… Ces premiers témoignages sont là pour parler de la folle vie d’alors. On hésite entre valse et tango, cake-walk et opérette, on hésite entre rire et larmes parfois…
CD I
1 - M’Amour - valse lente - (Fragson)
Orchestre Tzigane du Restaurant du Rat Mort, sous la direction du Maestro BertrandGramophone 230504 / 5875 h - Paris, fin mars 1908
Lors de l’exposition universelle de 1889, le boulevard Montmartre a accueilli un certain «cabaret roumain», qui attirait une clientèle avide d’exotisme, d’inconnu. L’Exposition est passée, mais le succès de ces musique tziganes demeure. Peu à peu remontant vers la butte, les musiciens ont trouvé auprès des parisiens noctambules une nouvelle clientèle. Et le Restaurant du Rat Mort est devenu un de ces hauts lieux où le vrai et le faux se croisent si bien pour mieux se confondre... Là, comme ailleurs, les airs à la mode se joignent à des compositions ou des improvisations. Ainsi Fragson, chansonnier du Café Concert, chanteur idolâtré de l’Entente Cordiale connaît-il une gloire encore plus universelle, préfiguration d’un engouement européen![Voir encore C.D. 1 nos 1, 3 et 5 et C.D. 2 nos 3 et 6]
During the universal exhibition of 1889, a “Romanian Cabaret” in Boulevard Montmartre attracted spectators searching for atypical entertainment.  The success of Tzigane music persisted after the exhibition when Paris nightbirds could enjoy the genre in the Restaurant du Rat Mort.
2 - Amour Tzigane (F. Léhar)
Orchestre RigòLutétia F. 3294 - Paris, 1912 ou 13
Dans le vent d’une folie tzigane venue de Vienne et entretenue par les compositeurs les plus en vue [Lehar bien sûr mais aussi Strauss...] naît en 1911 cet «Amour Tzigane» propre à faire tourner les têtes, fussent-elles couronnées. L’Orchestre Rigò... Est-ce l’orchestre de ce fameux Jancsi Rigò qui en 1896 avait ravi au Gotha la séduisante princesse de Caravan Chimay? Amour tzigane qui a défrayé la chronique des grands scandales! [Cf. infra n° 5]Pour les oreilles attentives on entend un cymbalum*... Cet instrument sera plus tard remplacé par le piano dans la plupart des orchestres. [*Pour les autres enregistrements où cet instrument figure, il sera mentionné sauf s’il apparaît dans l’inti­tulé d’origine].
The Tzigane craze sweeping over from Vienna and encouraged by celebrated composers (Léhar naturally, and also Strauss) gave birth to this ‘Amour Tzigane’ in 1911.  Attentive listeners may perceive an accompanying cymbalom, an ins­trument which was to be later replaced by the piano in the majority of orchestras.
3 - Tango Brésilien
Orchestre Tzigane du Restaurant du Rat Mort, sous la direction du Maestro BertrandGramophone 230508 / 5877 h - Paris, fin mars 1908
Le sulfureux Tango, universellement condamné - ou presque - ne pouvait manquer de séduire non seulement les noctambules, mais aussi les tziganes. Cette musique tombe à pic pour relever d’anciennes légendes : afin de posséder une virtuosité inégalée les tziganes auraient passé un pacte avec le diable. Allez donc danser en toute impunité après cela!?[Cf. C.D. 2 nos 11 à 14]
The tango, disapproved by almost all, managed to seduce fly-by-nights and Tziganes.  This confirmed the ancient legend - in order to boast such virtuosity, Tziganes had made a pact with the devil.
4 - Bill Simons - Chanson américaine -
Orchestre Tzigane du Restaurant du Rat Mort, sous la direction du Maestro BertrandGramophone 230505 / 5878 h - Paris, fin mars 1908
Les chansons américaines arrivent. Mode ou phénomène intense? En ces années-là il est trop tôt pour répondre avec sûreté. Pourtant la séduction est grande, même auprès des musiciens les plus sérieux tels Debussy ou Ravel. Fragson - encore lui - impeccable derrière son piano se charge de diffuser des ragtimes étonnants. Bientôt, il est suivi par d’autre musiciens du Caf’ Conc’. Puis le Music-Hall emboîte le pas. Mode ou phénomène intense? A mesure que les années passent la question est de plus en plus floue, puis inutile!
France saw the arrival of American songs.  It was unsure whether this was simply a passing fad, but the music still charmed the most serious of creators such as Debussy and Ravel.  On the piano, Fragson came out with some astonishing ragtimes.
5 - Maxim - Marche
Orchestre Tzigane du Restaurant du Rat Mort, sous la direction du Maestro BertrandGramophone 230509 / 5879 h - Paris, fin mars 1908
L’allusion au Restaurant fameux de la Belle Époque est des plus transparente. C’est là que se produisait - au tournant du siècle - le célèbre orchestre tzigane Boldi, sous la direction du Maestro Boldi... C’est là murmure-t-on que le scandale survint. [cf. supra n°2]. Noble stupeur! Stupeur aussi chez Maxim’s, mais joie encore. Tout ce qui agite le monde doré des noctambules avides de sensations fait une publicité détonnante à ce haut lieu mondain.Cette marche festive est en fait un mélange d’airs empruntés aux opérettes en vogue. Peut-on en conclure que cette marche était susceptible de varier au gré des modes et des chansons dans le vent?
The title obviously refers to the Parisian restaurant, so glorious during the Bell Époque and where the famous Tzigane orchestra, Boldi, played at the turn of the century.  This festive march is in fact a mixture of tunes taken from fashionable operettas.
6 et 7 - Les Fiançailles  - Valse   
L’Amour et la Vie à Vienne - Valse

Orchestre Boldi (?)Cylindres Bettini «Concert»  - Paris, 1899
Dans les pages publicitaires parues au commencement du XXe s., G. Bettini, précurseur de la haute fidélité, fait un publicité assez appuyée pour l’Orchestre Tzigane d’un Grand Restaurant de Paris… Sachant que la réputation de Bettini était fondée sur la qualité non seulement intrinsèque de ses enregistrements, mais surtout sur celle des artistes enregistrés - ce qui lui permettait de vendre ses cylindres à des tarifs presque prohibitifs - il n’y a pas trop à chercher. L’Orchestre Tzigane le plus célèbre du Paris d’alors est celui de Boldi. Et le Grand Restaurant ne serait-il pas ce fameux Maxim’s ouvert depuis peu mais qui reçoit tous les artistes en vogue aussi bien que ceux de passage à Paris?…    
In the early XXth century, the hi-fi forerunner, G. Bettini launched a marketing campaign to promote the ‘Orchestre Tzigane’ of a great Parisian restaurant.  Indeed, Bettini was reputed for his quality recordings and for the quality of his chosen artists.  This Tzigane orchestra was that of Boldi and the ‘great restaurant’ could have been the celebrated “Maxim’s” which was attracting the artistic circles.
8 - Gavotte Stéphanie (Alfons Czibulka)
Solo de cithare (anonyme)Cylindre Pathé 8671 - Paris, 1898
Avec un fort accent, le joueur de cithare, sans doute d’origine austro-hongroise, an­nonce qu’il va interpréter la «gavotte Stéphanie»… C’est presque un des morceaux majeurs du répertoire que chaque maison de phonographe se devait d’avoir à son catalogue et si possible par les meilleurs interprètes. Alfons Czibulka - qui serait né le 14 mai 1842 à Szepès-Vàrallya, sans qu’il ait jamais été possible d’en savoir vraiment plus, lui même s’en moquant éperdument - a rapidement été remarqué pour ses dons musicaux et envoyé à Budapest, puis Vienne. Dès l’âge de 15 ans il donnait des concert de piano, puis interrompit tout pendant un an afin d’entreprendre la tournée de différentes villes d’Autriche, Hongrie, et revint à Vienne (vers 1884) où il prit la direction musicale du 35e Régiment d’Infanterie. Cette position lui permet de se lancer dans la composition d’opérettes, genre fort en vogue. Mais se sont surtout ses musiques de danse - composées lors de ses déplacements - qui lui valurent ses plus grands succès... qui durent encore.
This Gavotte Stéphanie was then an indispensable feature of all music catalogues.  It was written by Alfons Czibulka, apparently born on 14 May 1842 in Szepès-Varallya, whose talent was rapidly spotted and was subsequently sent to Budapest followed by Vienna.  A concert pianist from the age of fifteen, he went on to composing operettas, but he is chiefly remembered for his dance music.
9 à 13
Valse Beauffy (9)

Orchestre Tzigane de Budapest, sous la direction de Berkes Béla Pathé Saphir 3009422 / 46164 (?) G.R - Budapest, 1910

Amoureuse (Rodolphe Berger) (10)

Orchestre Tzigane de Budapest, sous la direction de Berkes Béla Pathé Saphir F. 39450 55926 G-R - Budapest, 1912
Copélia (d’après Léo Delibes) (11)
Orchestre Tzigane de Budapest, sous la direction de Berkes Béla Pathé Saphir F. 39452 60848 R.A + - Budapest, 1912
Souvenir de Trianon (12)
Orchestre Tzigane de Budapest, sous la direction de Berkes Béla Pathé Saphir F. 39456 55925 G-R I - Budapest, 1912
Fascination (Marchetti) (13)
Orchestre Tzigane de Budapest, sous la direction de Berkes Béla Pathé Saphir F. 39457 55935 G-R - Budapest, 1912 [avec cymbalum]
Berkes Béla (1888-1950) peut prétendre à être le plus universel violon des Tziganes du début du siècle. Venu de Budapest, il ira jusqu’aux U.S.A. où sa réputation sera immense. La «Valse Beauffy» [n° 9], ainsi qu’une «Valse Mauve» [Voir Frémeaux et Ass. : Tziganes FA 006], semblent être ses premiers enregistrements réalisés à… Budapest. Rapidement, le succès de ses disques, assez bien diffusés et bien reçus, lui vaudra de gagner Paris ou non seulement il animera les beaux soirs mais enregistrera encore de nombreuses autres faces...
At the beginning of the century Berkes Béla (1888-1950) was a Tzigane violinist boasting the most international fame.  Originally from Budapest, he travelled to the U.S.A. where he was highly reputed.  His initial recordings were Valse Beauffy and Valse Mauve (see Tziganes FA 006 Frémeaux & Ass.), both cut in Budapest.  After the success of this disc, he left for Paris where he recorded in quantity.
14 - Le Comte de Luxembourg (F. Léhar)
Orchestre Tzigane du Volney, sous la direction du Maestro Lensen
Gramophone 030575 M / 01912 v - Paris, 7 avril 1911

Attaché à quelques-uns des plus beaux établissements parisiens, l’Orchestre Tzigane du Maetro Lensen devait être à même de soutenir la comparaison avec Boldi, qui officiait alors chez Maxim’s - avant de se rendre au Café de la Paix - ou encore les orchestres de Berkés Belà ou de Rigò... Le parti de Lensen est de faire figurer un grand nombre de variations sur des airs tirés d’opérettes et d’Opéras célèbres [Cf. infra nos 16 et 17]. Ce n’est d’ailleurs pas la seule originalité de ce musicien qui n’hésite pas à interpréter et même enregistrer - en faisant lui-même un arrangement pour Double Quintette - la «Petite Suite» de Claude Debussy.De cette musique alors réputée difficile non seulement à jouer mais encore à entendre, il livre une interprétation magistrale, que hélas en raison de son «étiquette» tzigane - et donc frivole -, l’histoire de la musique a vite oublié.
Maestro Lensen’s Tzigane orchestra performed in various chic Parisian venues which could be considered on a par with those of Boldi, Berkés Belà and Rigo.  Lensen’s repertory included a number of variations of famous operetta and opera airs.
15 - Lettre à Manon (Gillet)
Orchestre TziganeZonophone (sous licence Gramophone) X 80504 / 9070 u - Paris, novembre ou décembre 1905 [avec cymbalum ?]
Difficile pari pour cet orchestre tzigane anonyme que cet enregistrement. Rien n’y manque, ni les effets ni la fougue. Mais l’excellence n’est pas au rendez-vous pour cette composition pourtant magnifique. On raconte que les artistes confrontés pour la première fois à l’enregistrement, perdaient tous leurs moyens devant les cornets acoustiques... sans doute ceci explique-t-il les quelques défauts. Despite the magnificence of this composition, this anonymous Tzigane orchestra encountered a few problems as to this interpretation.  The musicians were apparently perturbed by their first recording experience, which could account for the piece’s imperfection.
16 - La Bohème - Fantaisie - (Puccini)
Orchestre Tzigane du Pavillon Royal, sous la direction du Maestro LensenGramophone G.C. 30738 / 15871 u - Paris, fin mai 1910
17 - Les Contes d’Hoffman - Barcarolle - (Offenbach)
Orchestre Tzigane du Pavillon Royal, sous la direction du Maestro LensenGramophone G.C. 30737 / 15870 u - Paris, fin mai 1910   
18 - Douce Attirance (Jacquemont Férévana)
Orchestre Tzigane de Monte-CarloGramophone 23090 / 3664ah - Paris, vers le 14 avril 1919
A Monte-Carlo, comme toutes les capitales en vogue, la musique a ses droits, en marge du jeu et des mondanités des saisons. Pour les amateurs de lyrique, la scène de l’opéra - sous la conduite de Raoul Gunzbourg qui jure être né sur les marche d’un trône roumain - propose des spectacles fastueux, puis les cabarets et restaurants prolongent les délices de la soirée. A l’instar de la fameuse «Dame de Monte-Carlo» [de Jean Cocteau] ceux qui ont tout perdu viennent chercher un peu de réconfort auprès des orchestres flamboyants et puiser les derniers feux d’un espoir irrémédiablement perdu. [Voir aussi C.D. 2 nos 2, 9 et 15].
This time in Monte Carlo, another town in vogue, the Tzigane orchestra led by Raoul Gunzbourg proposed ostentatious shows and was hired by cabarets and restaurants.  Perhaps unlucky gamblers could find consolation before such flamboyance.
CD II
1 - Salomé - fox trott - (Robert Stolz)
Tanz Orchester [Bohéme] «Métropol»Polyphon Record Musica G.D. 27889 - O / 8 at - Berlin, 1920 ou 1921
Puisqu’il faut être un peu oriental et un peu tzigane, R. Stolz s’y prête avec bonheur. Lui, l’auteur d’opérettes à succès, n’hésite pas à faire un clin d’œil à Richard Strauss qui, en 1905, venait de composer sa Salomé - sur un livret d’Oscar Wilde - dont la renommée est faite moitié de scandale, moitié d’admiration... D’un érotisme lourd, sur fond biblique, l’opéra dérange et fascine surtout lors de la fameuse danse des sept voiles. L’érotisme de la Salomé de Stolz est moins méphitique...Car c’est bel et bien sous ce signe de l’érotisme, si souvent à fleur de sens dans les interprétations tziganes, qu’est placé le début de ce deuxième disque! Tout contre Toi (2), Les Mains de Femmes (3) - chanson de Mayol -, Séduction (4), Noche de Amor (5), Mirame (6), et pour finir les larmes amères de Pierrot, Cosi piange Pierrot (7), et une morale en forme de pirouette avec Tango della Malavita (8) (quoi? de mauvaise vie? enregistré sur un disque destiné aux enfants!…)
In a slightly oriental and Tzigane mood, Robert Stolz, principally known for his operettas came out with his Salome, after Richard Strauss’ 1905 version with its libretto by Oscar Wilde.  The latter with its biblical outlines backed with imposing eroticism had been treated as scandalous, whereas that of Stolz was less noisome.  Nevertheless, this second disc begins on an erotic note, a trait often tangible in Tzigane interpretations.
2 à 8 
Tout contre Toi (Jacquemont Férévana) [Cf. C.D. 1 n° 18]   
  
Orchestre Tzigane de Monte-Carlo     Gramophone 230949 / 3663ah - Paris, 14 avril 1919

Les Mains de Femmes (Berniaux) (3)    
     
Orchestre Tzigane du Restaurant du Rat Mort, sous la direction du Maestro Bertrand    Victor 63038 / 5872 h - Paris, fin mars 1908
Séduction (Nocetti) (4)         
«L’orchestre Tzigane»       Gramophone 230843 / 18585 u - Paris, 24 décembre 1913
Noche de Amor (Dr. J. Prats) (5)        
Spanish Gypsy Orchestra Columbia-Graphophone E 4470 / 82732 - Barcelone, entre 1910 et 1912
Mirame - Valse (6)       
Orchestre Tzigane du Restaurant du Rat Mort, sous la direction du Maestro Bertrand         Victor 63038-B / 5874 h - Paris, fin mars 1908
Cosi piange Pierrot (Bixio) (7) 
Orchestre Tzigane Armando di Piramo      
Pathé saphir n°6674 / 86986  Bixio - Milano, 1921 ou 1922

Tango della Malavita (Marf) (8)     
Orchestre de danse [Armando di Piramo ?] Disco dei Piccoli [Fonografia Nazionale]  P. 0171 / 0172 Ed. Allione - Milano, ca 1920
9 et 10
A Bunch of Roses - Marche espagnole - (Chapi) [Cf. C.D. 1 n° 18]

Orchestre Tzigane Jean Lombard du Riviéra PalaceOdéon étiquette bleue (made for Fonotipia Companies) A 70228Monte-Carlo [Paris], 1908 ou 1909
El Relicario (José Padilla) (10)    
Orchestre Tzigane Alcala  Gramophone 230965 / 20968u - Paris, 11 décembre 1919
Olé ! Tout cela fleure bon l’Espagne de carton pâte, et les soirées à accent. Ailleurs Raquel Meller roucoule des romances «typiques» [dont le fameux «Violeterra» qui lui vaut une gloire instantanée dès la fin de la première guerre mondiale], et voilà le sud à l’honneur. Sur d’autres scènes, la Argentina roule des castagnettes... et Manuel de Falla ne tardera pas à offrir des visites oniriques de magnifiques Jardins d’Espagne, esquissés dès 1914.   Mais il est vrai que les tziganes ne connaissent pas de frontières...       
Here, we may appreciate some Spanish fragrances, then in other scenes Argentina holds the castanets.  There again, borders never deter Tziganes.
11 à 14            
Caroli (El Chino)     
     
Orchestre Tzigane Alcala  Gramophone 230966 / 20967u, Paris - 11 décembre 1919
Don Juan - Tango - (Ponzio) (12)        
«L’Orchestre Tzigane»      
Gramophone 230845 / 18587 u - Paris, 24 décembre 1913

El Nene - Tango -  (Villoldo) (13)
«L’Orchestre Tzigane»Gramophone 230846 / 18588 u - Paris, 24 décembre 1913
Magic Tango (André) (14)
«L’orchestre Tzigane»
Gramophone 230844 / 18586 u - Paris, 24 décembre 1913...

Dans le même état d’esprit, il est aisé de franchir les mers. Le Tango vient d’Amérique latine. De là bas il rapporte des remugles de bouges, des histoires sordides. S’il «porte la poisse avec soi» il fascine justement en raison de cela même. Ce mal-être porte avec lui une partie de la neurasthénie des années folles, désillusion des lendemains de guerre, désespoirs des amours brisés, sentiment d’impuissance. Le Tango est alors tout cela et peut-être en même temps qu’il est drogue, il est planche de Salut. [Cf. C.D. 1 n° 3].
Following the same lines, it is simple to cross the seas.  Tango came from Latin America and despite its debauched reputation, it fascinated for the very same reasons.  It contained a portion of fatigue from the roaring twenties, disillusion in the aftermath of war, despair of broken hearts and a feeling of helplessness.  It drugged but also offered salvation.
15 - The Teddy Bears’ Picnic (J.W. Bratton)
Orchestre Tzigane Jean Lombard du Riviéra Palace
Odéon étiquette bleue (made for Fonotipia Companies) A 70227
Monte-Carlo [Paris], 1908 ou 1909

Une certaine anglomanie est de bon ton pour ce qui est du mobilier et de l’art de la blanchisserie. Car il est du dernier chic de faire blanchir son linge à Londres. Dans le même état d’esprit il est tout a fait primesautier de s’initier à la musique étrange des Yankees. Mais il faut faire vite avant que ces derniers ne s’émancipent totalement de leurs derniers liens avec le vieux monde et volent de leurs propres ailes, qui allant grandissant… propagent vite les sons de là-bas, ici ! [Cf. C.D. 1 nos 4 et 18].
English influence was all the rage, so this childhood favourite appeared in the French Tzigane repertory.  It was also fashionable to follow the strange Yankee music.  This had to be done rapidly before the latter genre spread its wings, forgetting the old world.
16 - Sérénade (Braga)
M. Németh, violoncelle avec accompagnement de cymbalum
Lutétia F. 3298 - Paris, 1912 ou 1913

Les enregistrements des maîtres du violoncelle tzigane sont plus que rares pour cette période. Plus grave la voix du violoncelle à toujours parlé au cœur des hommes, d’ailleurs n’est pas cet instrument qui a été choisi par Arpad Balsazs pour chanter les douleurs des tziganes asservis? [Il ne sont libérés du servage qu’après la seconde moitié du XIXe s.]M. Mémeth chante ici une mélodie moins douloureuse : c’est une de ces romances à la mode qui envahissent les salons huppés... Simplement, elle prend ici des couleurs plus chaudes, un supplément d’âme, sans doute accentué par la présence d’un cymbalum qui, ici, donne un parfait contrepoint et renforce une certaine impression de fragilité.
It was rare to find master of the Tzigane cello during this period.  Yet this was the instrument chosen by Arpad Balsazs to sing of the hardship of Tziganes reduced to slavery.  Here M. Németh sings a less wrenching song - one of the modish romantic numbers of the day.  This version boasts warmer tones, no doubt due to the presence of the cymbalom.
17 - Der Zephir (Jeno Hubay)
Jan Kubelik, avec accompagnement de piano
Fonotipia 2986 / 39925 / Xph 2228
Paris, 1905

Jeno Hubay (1858 - 1937) est un élève du célèbre Joachim qui enseignait alors à Berlin. C’est donc à l’une des sources les plus parfaites de  la virtuosité qu’il puise. Mais ce ne serait tout si l’on ne savait qu’ensuite lui même enseigne  à Budapest et parmi ses élèves forme deux des maîtres les plus accomplis qui l’un comme l’autre - encore que d’une manière assez différente - se sont penchés sur le folklore de leur pays. Si Bartok a cherché à démêler le fond hongrois des apports tziganes, Kodaly quant à lui a magnifié ces apports. Double vue qui sans doute existe de manière intimement mêlée chez Hubay. Fascination pour un langage tzigane et fascination aussi pour une forme proche des modèles classiques. Quoi qu’il en soit l’interprétation que livre Kubelik ne laisse en rien planer le doute sur l’interpénétration des genres.
Jeno Hubay (1858-1937) was a pupil of the inspired Joachim who was then teaching in Berlin.  Subsequently Hubay himself taught in Budapest and two of his students became accomplished masters.  If Bartok aimed to disentangle the Hungarian essence from Tzigane contribution, Kodaly strove to accentuate this contribution.  Hubay was undoubtedly immersed in both of these musical aspects.
18 - Vergiss Mein nicht
Bohême Orchester
Beka 30890 2 - Berlin, vers 1920

Une mélodie en forme de supplication «ne m’oublie pas», alors que la menace nazie commence à peser sur Berlin. Une supplication pour une expression qui bientôt sera impitoyablement poursuivie et réduite au silence, au nom d’un idéal nationaliste qui montre du doigt un «art dégénéré»... art même qui triomphera après trop d’horreurs. L’extermination a aussi frappé les tziganes dans le cauchemar des camps.
This melody comes over as a plea, ‘Don’t forget me’, when Nazism was already looming over Berlin.  The plea was to be ignored, though this ‘degenerated art form’ was to triumph later, after too much butchery.  Tziganes also suffered the horrors of concentration camps.
Jean-Yves Patte, 24 Octobre 2000
English adaptation by Laure WRIGHT
© FRÉMEAUX & ASSOCIÉS - GROUPE FRÉMEAUX COLOMBINI SA, 2001
CD1
01. M’Amour  2’42
02. Amour Tzigane      3’32
03. Tango Brésilien     2’41
04. Bill Simons     3’02
05. Maxim Marche      2’54
06. Fiançailles    2’44
07. L’Amour et la Vie à Vienne          2’53
08. La Gavotte Stéphanie
          2’12
09. Valse Beauffy        2’44
10. Amoureuse   2’50
11. Copélia       2’24
12. Souvenir de Trianon          3’00
13. Fascination  3’34
14. Le Comte de Luxembourg      3’58
15. Lettre à Manon          3’00
16. La BohÊme   2’55
17. Les Contes d’Offman    2’51
18. Douce Attirance           2’35
CD2
01. Salomé          2’36
02. Tout contre toi        3’14
03. Les Mains de Femmes  2’24
04. Séduction       3’11
05. Noche de Amor          2’57
06. Mirame 2’53
07. Cosi piange Pierrot        2’38
08. Tango della Malavita         1’33
09. A Bunch of Roses         2’30
10. El Relicario   2’45
11. Caroli    2’55
12. Don Juan     3’39
13. El Nene          3’17
14. Magic Tango          3’54
15. The Teddy Bear’s Picnic   2’22
16. Sérénade   3’37
17. Der Zephir          2’58
18. Vergiss Mein nicht  2’52

CD TITRE, ARTISTE © Frémeaux & Associés (frémeaux, frémaux, frémau, frémaud, frémault, frémo, frémont, fermeaux, fremeaux, fremaux, fremau, fremaud, fremault, fremo, fremont, CD audio, 78 tours, disques anciens, CD à acheter, écouter des vieux enregistrements, albums, rééditions, anthologies ou intégrales sont disponibles sous forme de CD et par téléchargement.)

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