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Judy Garland


Live in Paris 1960

Enregistré en octobre 1960, cet album regroupe les uniques performances de Judy Garland à Paris. Enfant star au destin tragique, chanteuse, danseuse et actrice aux talents aussi variés qu’incroyables, Judy Garland est sans doute la première star moderne de la pop internationale. Ce live est enregistré avec un orchestre philarmonique et regroupe en bonus, des enregistrements de décembre 1960 au Tuschinski Theater d’Amsterdam. La grande vedette américaine, immortalisée par son célèbre rôle de Dorothy dans Le Magicien d’Oz est, en 1960, au firmament de sa carrière de chanteuse. Elle interprète notamment son tube «Over the Rainbow» qui la rendit mondialement célèbre.
    Patrick FRÉMEAUX

La collection Live in Paris, dirigée par Michel Brillié, permet de retrouver des enregistrements inédits (concerts, sessions privées ou radiophoniques), des grandes vedettes du jazz, du rock & roll et de la chanson du XXe siècle. Ces prises de son live, et la relation avec le public, apportent un supplément d’âme et une sensibilité en contrepoint de la rigueur appliquée lors des enregistrements studios. Une importance singulière a été apportée à la restauration sonore des bandes, pour convenir aux standards CD tout en conservant la couleur d’époque.     Patrick FRÉMEAUX & Gilles PÉTARD

Judy Garland, Live in Paris, 1960
Par Lawrence Schulman

Judy Garland (1922-1969) se produisit à Paris pour la première fois en 1960 : aux Palais de Chaillot les 5 et 7 octobre, et à l’Olympia les 28 et 29 octobre. Journaliste au Monde à l’époque, Claude Sarraute assista au premier spectacle du Palais de Chaillot, et écrivit : « Il y a quelque chose de touchant dans ce regard rieur et désarmé, dans ces joues d’enfant prise au piège d’un succès, d’une notoriété souvent trop lourde à porter… On n’imagine rien de comparable à son aisance sur scène. Elle dérange l’ordre de ses musiciens, entrelarde ses couplets de soliloques amusés, se recoiffe, se mouche, confie son micro au spectateur le plus proche pour aller boire en coulisses un verre d’eau réparateur, revient, repart, esquisse un pas de danse ». En 1993, lorsque j’ai interviewé à Los Angeles Sid Luft, le mari et producteur de Garland à l’époque, présent aux spectacles parisiens, celui-ci remarqua : « Les Français ne connaissent pas vraiment Judy. La montée en gloire de Judy fut pendant la guerre à partir de 1939 quand elle était à la MGM jusqu’en 1946. En ces temps de guerre, Judy fit ses meilleurs films, qui sont Le Chant du Missouri, tous les films avec Mickey Rooney, etc. Ils étaient envoyés en Angleterre, ainsi les Britanniques ont connu Judy. Ils ont grandi avec elle. Pas les Français. Aucun film de Judy ne sortait [en France] ». Il en résulta que le premier concert à Chaillot, qui avait près de 3 000 places, n’était pas complet, bien que le second le fût.
Après un compte-rendu passionnant le 15 octobre 1960 dans Paris Match et le bouche-à-oreille survenant après les spectacles de Chaillot, les deux concerts de Garland à l’Olympia firent salle comble, et celui du 28 octobre fut enregistré par Europe 1 pour être diffusé dans l’émission d’une heure Musicorama, pour laquelle il fallut malheureusement éliminer des morceaux du concert intégral par contraintes de temps. C’est ce Musicorama que l’on peut entendre sur ce CD Frémeaux & Associés-Live in Paris, nouvellement remasterisé par Michel Brillié à partir de l’enregistrement original.
Lors de l’enregistrement à l’Olympia, la voix de Garland était proche de son apothéose. Hospitalisée pour une hépatite fin 1959-début 1960, elle prit du repos pendant plusieurs mois avant d‘entamer une renaissance de sa carrière. Elle enregistra d’abord en avril la superbe chanson nommée pour un Oscar, « The Faraway Part of Town », pour le film de la Columbia Pepe, après quoi elle se rendit aux studios de Capitol à Hollywood en juin pour enregistrer l’album That’s Entertainment!, qui est l’un de ses meilleurs. Puis elle partit pour Londres, où elle entra aux studios de Capitol-EMI à Abbey Road en août pour enregistrer un double album en stéréo, sous la direction de Norrie Paramor, de certaines de ses chansons les plus célèbres ainsi que quelques unes nouvelles à son répertoire. Ces sessions, communément appelées The London Sessions, ne sortirent jamais de son vivant car, avec That’s Entertainment! et Judy at Carnegie Hall en 1961, Capitol avait simplement une surabondance d’enregistrements de Garland. C’est munie de cette opulence musicale et d’un regain d’énergie que la Judy Garland de 38 ans entra sur la scène de l’Olympia. Les chansons choisies par Garland à l’Olympia résumaient une carrière déjà longue qui commença à l’âge de 2 ans et demi dans le spectacle de music-hall, continua à la MGM pendant quinze ans puis sur scène, et enfin à la Warner pour Une étoile est née en 1954. Elle avait chanté pour la première fois « Zing! Went the Strings of My Heart » à la radio en 1935. Le pot-pourri de « You Made Me Love You », « For Me and My Gal » et « The Trolley Song » était un rappel de ses heures de gloire à la MGM dans les années 1940. « Rock-A-Bye Your Baby with a Dixie Melody » est un morceau qu’elle interpréta pour la première fois lors de son retour sur scène au début des années 1950. « When You’re Smiling » est une autre chanson qu’elle avait chantée à la radio au début des années 1950. Elle enregistra d’abord « Swanee » pour Decca en 1939, qui devint le clou du spectacle en concert. Elle était chez Capitol depuis 1955, et inclut dans son programme plusieurs chansons, telles que « Come Rain or Come Shine », « After You’ve Gone » et « That’s Entertainment! », issues de ses albums. Certains titres, tels que « I Can’t Give You Anything but Love », « Stormy Weather », « You Go to My Head », et « San Francisco », avaient récemment été enregistrés à Londres, mais étaient nouveaux pour le public. Ensuite, bien sûr, il y avait les chansons auxquelles elle était à jamais associée : « The Man That Got Away » d’Une étoile est née et sa chanson phare, « Over the Rainbow », du Magicien d’Oz de 1939. Enfin, pour le public parisien elle fit un pot-pourri, accompagnée par Dave Lee au piano, de « I Love Paris » et « April in Paris », deux chansons qu’elle n’avait jamais chantées et ne rechanterait jamais. La performance artistique saisissante fut un rappel inoubliable de l’importance de Garland dans l’histoire de la musique populaire américaine. Même Maurice Chevalier vint à son premier spectacle à Chaillot. Garland fit le Théâtre Tuschinski à Amsterdam le 10 décembre, dont des extraits sont ici inclus en bonus, et devait revenir à l’Olympia au printemps 1969, mais elle annula pour cause de maladie. Elle mourut à Londres d’une overdose accidentelle de barbituriques en juin 1969. Donc, sa visite à Paris en 1960 fut unique, comme l’est le CD entre vos mains.
Traduit de l’anglais par Alain Falasse

© Frémeaux & Associés 2022

Judy Garland, Live in Paris 1960

1. Zing! Went the Strings of My Heart (James F. Hanley) 03’39
2. Medley: You Made Me Love You (Joseph McCarthy / James V. Monaco) / For Me and My Gal (Edgar Leslie - E. Ray Goetz / George W. Meyer) / The Trolley Song (Ralph Blane / Hugh Martin) 03’52
3. I Can’t Give You Anything but Love (Dorothy Fields / Jimmy McHugh) 05’31
4. Come Rain or Come Shine (Johnny Mercer / Harold Arlen) 03’44
5. San Francisco (Gus Kahn / Bronislaw Kaper - Walter Jurmann) 03’36
6. The Man That Got Away (Ira Gershwin / Harold Arlen) 04’21
7. When You’re Smiling (The Whole World Smiles with You) (Mark Fisher / Joe Goodwin / Larry Shay) 03’07
8. Stormy Weather (Ted Koehler / Harold Arlen) 05’34
9. You Go to My Head (Haven Gillespie / J. Fred Coots) 03’24
10. That’s Entertainment (Howard Dietz / Arthur Schwartz) 02’29
11. Medley: I Love Paris (Cole Porter) / April in Paris (E.Y. Harburg / Vernon Duke) 03’37
12. Rock-a-Bye Your Baby with a Dixie Melody (Sam Lewis - Joe Young / Jean Schwartz) 04’42
13. After You’ve Gone (Henry Creamer / Turner Layton) 02’50
14. Over the Rainbow (E.Y. Harburg / Harold Arlen) 03’53
15. Swanee (Irving Caesar / George Gershwin) 02’11

Tuschinski Theatre, Amsterdam, 1960
16. Medley: Almost Like Being in Love (Alan Jay Lerner / Frederick Loewe) /
This Can’t Be Love (Lorenz Hart / Richard Rodgers) 03’57
17. Do It Again (Buddy De Sylva / George Gershwin) 04’11
18. Puttin’ on the Ritz (Irving Berlin) 02’21
19. How Long Has This Been Going On? (Ira Gershwin / George Gershwin) 03’48
20. Just You, Just Me (Raymond Klages / Jesse Greer) 01’52
21. A Foggy Day (in London Town) (Ira Gershwin / George Gershwin) 02’34
22. It’s a Great Day for the Irish (Roger Edens) 02’35


Recorded by:
Tracks 1 to 15: Europe Nº1 Technical Staff
Tracks 16 to 22: AVRO (Algemene Vereniging Radio Omroep)

Recording Dates
Tracks 1 to 15: October 28, 1960
Tracks 16 to 22: December 10, 1960

Recording Places
Tracks 1 to 15: Olympia Theater, Paris, France
Tracks 16 to 22: Tuschinski Theatre, Amsterdam,
The Netherlands

Personnel:
Tracks 1 to 15: Norrie Paramor and his orchestra;
Dave Lee, piano
Tracks 16 to 22: Norrie Paramor and Jos Cleber’s Cosmopolitan Orchestra; Dave Lee, piano

Brochure photos from the collection of Lawrence Schulman

Dedicated to Claude Boquet, Bill Dubois, Jean Claude, Philippe Moch, Raymond Treillet and the gang



La collection Live in Paris :
Collection créée par Gilles Pétard pour Body & Soul et licenciée à Frémeaux & Associés.
Direction artistique et discographie : Michel Brillié, Gilles Pétard.
Coordination : Augustin Bondoux.
Conception : Patrick Frémeaux, Claude Colombini.
Fabrication et distribution : Frémeaux & Associés.