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1957-1962
Pierre Perret
Ref.: FA5830
Artistic Direction : OLIVIER JULIEN
Label : Frémeaux & Associés
Total duration of the pack : 1 hours 26 minutes
Nbre. CD : 2
Les Premières chansons, 1957-1962
Pierre Perret was spotted early by Georges Brassens, Boris Vian and Eddie Barclay, who all saw his talent for combining a unique feeling for prose and witty words with saucy, tender rhymes that showed his social commitment. His work is part of the heritage of every French speaker, because his mischievous eye and unmistakeable melodies made everyone grow older with a little bit of Pierre Perret inside themselves. Prepared by Olivier Julien, this anthology throws light on the first songs, often little-known, that were written by this great artist.
Patrick FRÉMEAUX
CD1 - PIERRE PERRET – PREMIÈRES CHANSONS 1957-1960 : MOI, J’ATTENDS ADÈLE • LE POULET • LE PRINCE • QU’ELLE ÉTAIT JOLIE, QU’ELLE ÉTAIT BELLE • LE MOULIN À CAFÉ • SI JE T’ENVOIE DES FRAISES • C’EST MON COEUR • LA GAMME • SI J’ÉTAIS VEUF • SEX-APPEAL D’ÉMILE • MA COMPAGNE • ONÉSIME • LA CHANSON DU MALIN • LOUISE • QUAND IL L’A CONNUE • MARIE ET MOI • LISETTE • LE BONHEUR CONJUGAL • MA GOSSE • JOSÉPHINE • JE SUIS ZOU ZOU ZOU.
CD2 - PIERRE PERRET – PREMIÈRES CHANSONS ET PREMIERS INTERPRÈTES 1957-1962 : PIERRE PERRET : LA FÉE • LA JULIE À CHARLIE • DON QUICHOTTE ET SANCHO PANÇA • C‘ÉTAIT PAS DE SA FAUTE • ÇA VA BIEN, ÇA VA MAL • DANS MES BRAS • LA BERESINA • SALE PUCE À CHIEN • MOI, J’ATTENDS ADÈLE (EN PUBLIC À LA SALLE PLEYEL). FRANÇOISE MARIN (SOPHIE MAKHNO) : QUAND LA JAVA TOURNE • LA JEUNETTE • LA LANGUE AU CHAT • SI J’AI VOLÉ DU PAIN. COLETTE DERÉAL : TOI TU CAUSES. GLORIA LASSO : OH ! QUELLE FÊTE. VERSIONS INSTRUMENTALES : EDDIE BARCLAY : MOI, J’ATTENDS ADÈLE • SI JE T’ENVOIE DES FRAISES • QU’ELLE ÉTAIT JOLIE QU’ELLE ÉTAIT BELLE. ROBERT TRABUCCO ET SON ENSEMBLE MUSETTE : MOI, J’ATTENDS ADÈLE.
DIRECTION ARTISTIQUE : OLIVIER JULIEN
SALVADOR PLAYS THE BLUES & SINGS IN ENGLISH -...
JE M’VOYAIS DÉJÀ
SALADE DE FRUITS • C’ETAIT BIEN (LE PETIT BAL PERDU)...
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PisteTitleMain artistAutorDurationRegistered in
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1Moi, j'attends AdèlePierre PerretPierre Perret00:01:361957
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2Le pouletPierre PerretPierre Perret00:01:191957
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3Le princePierre PerretPierre Perret00:01:441957
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4Qu'elle était jolie, qu'elle était bellePierre PerretPierre Perret00:02:011957
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5Le moulin à caféPierre PerretPierre Perret00:01:401957
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6Si je t'envoie des fraisesPierre PerretPierre Perret00:02:081957
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7C'est mon coeurPierre PerretPierre Perret00:02:011957
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8La gammePierre PerretPierre Perret00:01:431957
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9Si j'étais veufPierre PerretPierre Perret00:02:091957
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10Sex-appeal d'ÉmilePierre PerretPierre Perret00:02:271958
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11Ma compagnePierre PerretPierre Perret00:02:121958
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12OnésimePierre PerretPierre Perret00:02:301958
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13La chanson du malinPierre PerretPierre Perret00:01:571958
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14LouisePierre PerretPierre Perret00:01:531959
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15Quand il l'a connuePierre PerretPierre Perret00:02:441959
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16Marie et moiPierre PerretPierre Perret00:02:071959
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17LisettePierre PerretPierre Perret00:02:101959
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18Le bonheur conjugalPierre PerretPierre Perret00:02:231960
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19Ma gossePierre PerretPierre Perret00:03:031960
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20JoséphinePierre PerretPierre Perret00:02:081960
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21Je suis zou zou zouPierre PerretPierre Perret00:02:231960
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PisteTitleMain artistAutorDurationRegistered in
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1La féePierre PerretPierre Perret00:02:431960
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2la Julie à CharliePierre PerretPierre Perret00:02:041960
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3Don Quichotte et Sancho PançaPierre PerretPierre Perret00:02:401960
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4C‘était pas de sa fautePierre PerretPierre Perret00:02:251960
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5Ça va bien, ça va malPierre PerretPierre Perret00:01:421962
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6Dans mes brasPierre PerretPierre Perret00:01:431962
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7La beresinaPierre PerretPierre Perret00:02:431962
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8Sale puce à chienPierre PerretPierre Perret00:01:481962
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9Moi, j'attends Adèle (en public à la salle Pleyel)Pierre PerretPierre Perret00:02:051959
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10Quand la java tourneFrançoise MarinPierre Perret00:01:441957
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11La jeunetteFrançoise MarinPierre Perret00:01:351957
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12La langue au chatFrançoise MarinPierre Perret00:01:351957
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13Si j ai volé du painFrançoise MarinPierre Perret00:01:461957
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14Toi tu causesColette DéréalPierre Perret00:01:341961
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15Oh ! Quelle fêteGloria LassoPierre Perret00:02:501962
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16Moi, j'attends AdèleEddie BarclayPierre Perret00:02:381959
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17Si je t'envoie des fraisesEddie BarclayPierre Perret00:03:191959
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18Qu'elle était jolie, qu'elle était belleEddie BarclayPierre Perret00:02:451959
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19Moi, j'attends AdèleRobert TrabuccoPierre Perret00:02:041959
Les premières chansons de Pierre Perret - 1957-1962
Par Olivier Julien
Pierre Perret vient au monde le 9 Juillet 1934 à Castelsarrasin (Tarn-et-Garonne), il est le premier fils de Maurice et Claudia Perret qui tiennent le Café du Pont, dans lequel il passe une grande partie de son enfance y apprenant l’argot et les langages de métiers et où il côtoie des personnages originaux et hauts en couleur. À quatorze ans, il intègre le conservatoire de musique et le conservatoire d’art dramatique de Toulouse. Il décroche à dix-neuf ans un premier prix de saxophone et joue dans des bals et des fêtes familiales avec son premier orchestre de quatre musiciens. En 1953, il s’engage dans le service militaire pour deux ans (au lieu de dix-huit mois) dans l’harmonie composée de premiers prix de conservatoires de province.
Pierre monte donc à la capitale et partage une minuscule chambre de bonne rue de Rome avant d’intégrer la caserne Dupleix où il a vite fait de former un orchestre de jazz. Il prend des cours particuliers de guitare et le week-end, un bal est organisé où l’orchestre se produit pour faire danser les femmes des gradés ; il en profite alors après les représentations pour gratter quelques « naïves bluettes » de son cru. Il rend régulièrement visite à l’écrivain Paul Léautaud cloîtré à Fontenay-aux-Roses en solitaire misanthrope, qui développe son éducation en matière de littérature et de poésie ; il sera l’un des rares à le côtoyer régulièrement jusqu’à la fin 1955 peu avant sa mort en 1956 et racontera leur relation en 1972 dans Adieu, Monsieur Léautaud.
Pierre Perret fréquente de plus en plus le milieu de la chanson parisienne et se lie d’amitié avec Georges Brassens (rencontré quelques années auparavant) qui l’encourage à écrire et composer. En 1956, un ami lui présente une jeune fille « au tempérament délibérément libertaire » du nom de Françoise Marin (née Sophie Makhno), il tombe sous le charme et ils ne tardent pas à entamer une relation. L’étudiante, lassée des cours de théâtre, convainc bientôt Pierre de lui écrire des chansons. Il l’accompagne alors sur la scène du cabaret La Colombe ; un soir, les clients partis, il montre ses premières chansons à Michel Valette, le patron du lieu. Il lui chante alors Adèle, Qu’elle était jolie, etc. Mais, trop timide, il refuse sa proposition de se produire en public. Malgré cela, le lendemain, après le tour de chant de Françoise Marin, Michel Valette lui force la main en l’annonçant par surprise aux clients de La Colombe. Il y remporte un vif succès ce qui le met en confiance et l’incite à accepter son premier engagement de chanteur. En 1957, Pierre Perret habite une chambre de bonne avec Françoise Marin (qui deviendra Françoise Lô) et l’accompagne à la guitare aux Trois Baudets, le cabaret de Jacques Canetti. Un soir, après la fermeture, il y chante quelques-unes de ses chansons ce qui lui vaut d’être remarqué par Boris Vian et par le manager de Gilbert Bécaud et de Charles Trenet, Émile Hebey. Celui-ci le présente à Eddie Barclay, avec lequel il signe un contrat d’enregistrement pour une durée de trois ans. Son premier quarante-cinq tours sort cette même année et comporte cinq titres : Moi, j’attends Adèle, Le poulet, Le prince, Qu’elle était jolie, qu’elle était belle et Le moulin à café (45 tours EP Barclay 70 083) sur des musiques de Remy Corazza et accompagné par le trio de François Charpin.
Un deuxième disque comportant : Si je t’envoie des fraises, C’est mon cœur, La gamme, Si j’étais veuf (45 tours EP Barclay 70 115) paraît quelques mois plus tard toujours avec la même équipe. C’est également chez Barclay que Françoise Marin sort son (très rare) premier disque entièrement écrit par Pierre : Quand la java tourne, La jeunette, La langue au chat, Si j’ai volé du pain (45 tours EP Barclay 70 120). La même année, dans les bureaux des disques Barclay, il fait la connaissance de Simone Mazaltarim qu’il épousera en 1962 et qu’il rebaptisera, des années plus tard, Rébecca. En 1958, Barclay édite un trente-trois tours vingt-cinq centimètres reprenant les deux premiers quarante-cinq tours (33 tours 25 cm Barclay 80119) tandis que Pierre Perret continue la tournée des cabarets parisiens et sillonne les routes de France et d’Afrique en première partie du groupe américain The Platters, autre signature de l’écurie Barclay. Un nouveau quarante-cinq tours est édité : Sex-appeal d’Émile, Ma compagne, Onésime, La chanson du malin (45 tours EP Barclay 70 155) mais le succès n’est pas au rendez-vous. Pierre Perret tombe malade, il est atteint de pleurésie et doit suspendre sa carrière. Au mois de Novembre, il séjourne au Plateau d’Assy sur la commune de Passy en Haute-Savoie où plusieurs sanatoriums étaient en activité, il réside dans une pension pendant presque deux ans. Il reçoit alors le soutien financier du métier : un Musicora exceptionnel est organisé pour venir en aide à sa famille et payer les soins. En Juillet 1959, Barclay publie un nouveau EP quatre titres : Louise, Quand il l’a connue, Marie et moi, Lisette (45 tours EP Barclay 70 263).
En 1960, sort son deuxième vingt-cinq centimètres qui se vend à cent-mille exemplaires (33 tours 25 cm Barclay 80 119). Deux quarante-cinq tours EP seront exploités reprenant les huit titres de l’album : Le bonheur conjugal, Ma gosse, Joséphine, Je suis zou zou zou (45 tours EP Barclay 70 350) et La fée, La Julie à Charlie, Don quichotte et Sancho Pança, C’était pas de sa faute (45 tours EP Barclay 70 350). La maison de disques n’est pas satisfaite des ventes et tente un dernier quarante-cinq tours en 1962 : Ça va bien, ça va mal, Dans mes bras, La Beresina, Sale puce à chien (45 tours EP Barclay 70 456) mais rien n’y fait et son contrat ne sera pas renouvelé. Pierre Perret habite alors un H.L.M à Gennevilliers avec sa famille où il restera pendant huit ans. Sa fille Julie naît en Septembre 1963 († Juillet 1995). Dans l’entre-temps, Pierre Perret signe les paroles de Toi tu causes pour Colette Deréal sorti en 1961 (33 tours 25 cm Polydor 45583) et de Oh ! Quelle fête pour Gloria Lasso (45 tours EP La Voix De Son Maître 7 EGF 606) sorti en 1962. Soutenu et encouragé par sa femme, Pierre Perret signe un contrat chez Vogue pour une durée de six ans et trouve un nouvel impresario en la personne de Lucien Morisse (responsable de la programmation musicale d’Europe 1) qui disait adorer Moi j’attends Adèle qu’il écoutait en boucle dans son bureau. Pierre connaît son premier grand succès avec Le Tord-Boyaux et les enchaîne alors et se retrouvera très souvent dans le Top France avec un ou plusieurs titres. Il donne de nombreux concerts et assure des premières parties d’artistes tels que Nana Mouskouri ou les Rolling Stones lors de leur premier concert en France.
En 1966, la chanson Les Jolies Colonies de vacances est un immense succès populaire. Yvonne De Gaulle, épouse du président de la République, tente de l’interdire. Elle le sera pendant six mois sur la deuxième chaîne de télévision tandis que les radios redoublent les passages à l’antenne. Elle met définitivement fin à des années de galère financière. En Juillet-Août, il tourne dans toute la France avec Charles Aznavour dont il est, avec Claire Ferval et Robert Nyel, l’une des trois vedettes américaines. Cette proximité artistique encouragera Pierre Perret à se lancer dans une écriture plus poétique. Il se produit pour la première fois à l’Olympia en Novembre 1966. En 1967, il rencontre un nouveau succès avec Tonton Cristobal et signe la chanson Les postières dans laquelle on peut reconnaître la voix de Nicole Croisille. En 1968, succès encore avec Cuisse de mouche et Les baisers. Cette même année, il écrit Vieux Sidney en hommage à Sidney Bechet, où il reprend le thème des Oignons de 1949. Pourtant, comme chez Barclay, Pierre Perret est sous-payé et à l’issue de son contrat, en 1969, il quitte Vogue décidant avec sa femme d’auto-produire désormais ses disques en fondant les éditions Adèle (du nom de sa première chanson) ce qui lui donne la formidable liberté de décider à sa guise du contenu de ses chansons et de leurs arrangements, d’enregistrer comme il le veut et ne dépendre de personne. La même année, il retrouve le cinéma où il s’était essayé en tant que figurant en 1944 avec Le carrefour des enfants perdus et en 1958 pour un petit rôle dans Les étoiles de midi. Il joue le personnage principal dans le film Les Patates, de Claude Autant-Lara, avec Jacques Balutin, Rufus, Henri Virlojeux, Bérangère Dautun, Christine Aurel (film dont il signe la musique), dans un registre inattendu, il y tient le rôle d’un petit ouvrier un peu paranoïaque qui, durant la guerre, se débrouille pour s’approvisionner en pommes de terre, provoquant l’hostilité des autres villageois. Pierre Perret jouera également en 1971 le rôle principal dans un western comique de Jean Girault, Le Juge, avec Robert Hossein. Il fait également quelques apparitions à la télévision en 1980 dans La Bande à Bédé et en 2017 dans un épisode du Capitaine Marleau.
En 1971, il chante La Cage aux oiseaux qui est un nouveau grand succès. En 1975, c’est la consécration avec son plus gros succès : Le Zizi. Le trente-trois tours se vend à un million d’exemplaires, tandis que le quarante-cinq tours de la chanson-titre remporte seize disques d’or. Ayant achevé une nouvelle série de tournées, dont les déplacements se faisaient souvent en famille, il décide d’interrompre momentanément ce programme « trop chargé », et décide de se consacrer aux voyages pendant près de trois ans. Il effectue en 1977 son retour avec Lily, qui, dénonçant la xénophobie et le sort des immigrés, lui vaut le Prix de la Ligue Contre le Racisme et l’Antisémitisme (LICRA), le texte est proposé comme sujet de réflexion en sujet blanc de brevet des collèges et en sujet de baccalauréat. Cette même année, il écrit Ma nouvelle adresse qui traite de la vie des travailleurs immigrés et rend hommage à Jacques Brel parti vivre «au vent des alizés». Deux ans après, poussé par le désir d’approfondir son étude de la langue française, il publie un livre, Les pensées, puis revient à la chanson sur des thèmes sociaux comme L’hôpital, qui aborde le problème de la pauvreté dans la vieillesse. Écrite à l’origine pour une jeune fille victime de viol en 1976, Mon p’tit loup devient une chanson plus universelle en 1979, un homme y fait la liste de toutes les merveilles du monde qu’il montrera à l’enfant, les dernières paroles restent cependant : «Oublie-les les p’tits cons qui t’ont fait ça». Il l’interprète lors d’un concert à la Fête de l’Humanité devant deux-cent-mille spectateurs. Pierre fête ses vingt-cinq ans de carrière à Bobino et écrit Le Petit Perret illustré par l’exemple, dictionnaire de l’argot où il démontre sa remarquable maîtrise de la langue verte et qui remporte un formidable succès : remis à jour en 1991, il dépassera les six-cent-mille exemplaires. Il aborde également le sujet de l’avortement avec Elle attend son petit en 1981, de la famine avec Riz pilé en 1989, de l’écologie avec Vert de colère en 1998, de la guerre avec La Petite Kurde en 1992 (qui répond à la guerre du Golfe), du tabac avec Mourir du tabac en 2002, ou la remontée du fascisme avec La Bête est revenue contre le Front national.
Sur la demande de son ami Georges Lacroix, spécialiste du dessin en trois dimensions sur ordinateur, il réécrit à sa manière les Fables de La Fontaine, dont sa version est diffusée par de nombreuses télévisions francophones et dont la sortie en vidéo connaît un sérieux succès commercial. Pour préparer le disque suivant, Bercy Madeleine, il pratique, comme à l’accoutumée, l’isolement total, travaillant avec ténacité de sept à vingt-et-une heures en marquant à peine quelques pauses, sans même faire la cuisine, lui qui pourtant adule la bonne chère Il part en tournée et se produit au Festival des Vieilles Charrues où il jouera devant soixante-mille personnes. Il aborde également le thème de l’intégrisme religieux dans La Femme grillagée en 2010 sur le port de la Burka. Dans l’album Humour, Liberté en 2018, il rend hommage à ses amis de Charlie Hebdo abattus le 7 janvier 2015 par les frères Kouachi., la chanson-titre, Humour, Liberté reprend la première phrase de sa chanson sortie en 1981 Amour, Liberté, Vérité : « Ce matin ma plume est alerte, en plein dans le vif du sujet » qu’il transforme en « Aujourd’hui ma plume est alerte, elle survole un nid de scorpion » et parle de « Ces grands gosses armés jusqu’aux dents d’intelligence créatrice ».
Avec Ma France à moi, Pierre Perret cite tous ceux qui font la France qu’il aime (auteurs, poètes, actrices, femmes politiques...). Autres chansons engagées de l’album Les Emigrés et Pédophile. En 2003, il collabore avec le groupe les Ogres de Barback pour l’album Çui là et monte également sur scène à leurs côtés en 2005 durant le live enregistré « Dix Ans d’Ogres et de Barback » à La Cigale à Paris, où il interprète en trio le titre Lily. En mai 2016, à Castelsarrasin, il donne pour la première fois un concert dans sa ville natale et y chante en duo avec Nolwen Leroy ; à cette occasion, le nouveau maire, Jean-Philippe Besiers, lui dévoile son buste signé du sculpteur toulousain Sébastien Langloïs. En 2006, il est invité par le président de l’Assemblée nationale, Jean-Louis Debré, à quelques jours de la reprise de la discussion du projet de loi sur les droits d’auteur ; il a plaidé contre la licence globale : « C’est comme si l’on rentrait dans une boulangerie et que l’on raflait tout sans payer ». Le 18 Avril 2006, après quatre ans de travail, sort l’album Mélangez-vous. Le 20 Novembre suivant, il sort un album de chansons paillardes intitulé Le Plaisir des Dieux (du nom de l’Association des salles de gardes).
Parallèlement à ses activités dans la chanson, Pierre Perret s’inscrit dans la littérature dès 1972 avec plusieurs écrits bibliographiques. En 2009, Manuel Poirier tournera un film sur l’enfance de Pierre Perret tiré de son autobiographie, Le Café du pont (éditions du cherche midi). En 2009, dans un article du Nouvel Observateur, la journaliste Sophie Delassein met en doute la véracité des rencontres entre 1953 et 1956 avec Paul Léautaud, elle pointe diverses incohérences avec les archives de l’époque mentionnées par divers proches de Léautaud qui ont également émis des doutes sur les réelles relations entre l’écrivain et le chanteur. La thèse de la journaliste est que Perret aurait exagéré la profondeur de sa relation avec l’écrivain pour se faire bien voir de son ami Georges Brassens, grand admirateur de l’écrivain, puis se serait enfermé dans ce mensonge. Elle accuse également Perret de plagiat. Pierre Perret s’explique dans un droit de réponse avant de porter plainte pour diffamation. Le jugement est favorable au chanteur et très sévère à l’encontre de la journaliste. Le 20 Mars 2012, le tribunal correctionnel de Paris condamne le journal Le Figaro pour avoir, dans l’une de ses chroniques, diffamé Pierre Perret. Le quotidien a été condamné à trois-mille euros d’amende tandis que l’auteur des propos, le journaliste Stéphane Denis, écope d’une amende de mille-cinq-cent euros. Le Figaro et Stéphane Denis doivent, en outre, verser solidairement cinq-mille euros à Pierre Perret au titre des dommages et intérêts ainsi que quatre-mille euros au titre des frais de justice. Le Figaro a en outre l’obligation de publier le jugement dans ses colonnes. Pierre a ainsi gagné trois procès en diffamation pour la même affaire dont un à l’encontre du journaliste et chroniqueur Bernard Morlino, condamné pour injure et diffamation. Il écrit aussi autour de l’histoire, de la cuisine, de la pêche, et publie une Anthologie de la poésie érotique et des travaux autour des mots d’argot, son dictionnaire Le parler des métiers, sorti en 2000 reprend le vocabulaire de cent-quarante-cinq métiers différents. Grand ami de Bernard Pivot avec lequel il partage le goût des choses bien dites et des parties de pêche au Canada, il est l’invité des émissions Apostrophe en 1982 et Bouillon de culture en 1993 et lui dédie une chanson en 1986 simplement intitulée Bernard Pivot. Pierre Perret participe au Comité d’orientation pour la simplification du langage administratif (COSLA) et fait également partie du Conseil supérieur de la langue française depuis sa création en 1989 (mandat renouvelé en 1993, 1999 et 2003). Le 2 décembre 2018, à Genay, Pierre Perret déclare son soutien au mouvement des Gilets jaunes. Aujourd’hui, de nombreuses écoles portent son nom, lui qui ne détient que le certificat d’études.
Olivier Julien
© Frémeaux & Associés 2022
Les premières chansons de Pierre Perret - 1957-1962
CD1 : Pierre Perret – Premières chansons 1957 - 1960
01 - Moi, j’attends Adèle (Pierre Perret / Remy Corazza)
02 - Le poulet (Pierre Perret / Remy Corazza)
03 - Le prince (Pierre Perret / Remy Corazza)
04 - Qu’elle était jolie, qu’elle était belle (Pierre Perret / Remy Corazza)
05 - Le moulin à café (Pierre Perret / Remy Corazza)
Accompagnement: François Charpin et son trio
45 tours EP Barclay 70 083 - 1957
06 - Si je t’envoie des fraises (Pierre Perret / Remy Corazza)
07 - C’est mon cœur (Pierre Perret / Remy Corazza)
08 - La gamme (Pierre Perret / Remy Corazza)
09 - Si j’étais veuf (Pierre Perret / Remy Corazza)
Accompagnement: François Charpin et son Trio
45 tours EP Barclay 70 115 - 1957
10 - Sex-appeal d’Émile (Pierre Perret)
11 - Ma compagne (Pierre Perret)
12 - Onésime (Pierre Perret)
13 - La chanson du malin (Pierre Perret)
Accompagnement: François Charpin et son Trio
45 tours EP Barclay 70 155 - 1958
14 - Louise (Pierre Perret)
15 - Quand il l’a connue (Pierre Perret)
16 - Marie et moi (Pierre Perret)
17 - Lisette (Pierre Perret)
Accompagné par François Charpin et son trio
45 tours EP Barclay 70 263 - juillet 1959
18 - Le bonheur conjugal (Pierre Perret)
19 - Ma gosse (Pierre Perret)
20 - Joséphine (Pierre Perret)
21 - Je suis zou zou zou (Pierre Perret)
Accompagné par le trio Charpin
45 tours EP Barclay 70 350 – 1960
CD2 : Pierre Perret – Premières chansons et premiers interprètes 1957 - 1962
Pierre Perret
01 - La fée (Pierre Perret)
02 - La Julie à Charlie (Pierre Perret)
03 - Don quichotte et Sancho Pança (Pierre Perret)
04 - C’était pas de sa faute (Pierre Perret)
Accompagné par le Trio Charpin
45 tours EP Barclay 70 350 - 1960
05 - Ça va bien, ça va mal (Pierre Perret)
06 - Dans mes bras (Pierre Perret)
07 - La Beresina (Pierre Perret)
08 - Sale puce à chien (Pierre Perret)
Accompagné par Jacques Loussier et son orchestre
45 tours EP Barclay 70 456 – 1962
09 - Moi, j’attends Adèle (Pierre Perret / Remy Corazza) (en public à la salle Pleyel)
33 tours 30cm Barclay 80101 Un Soir à Paris : Edition spéciale - 1959
Françoise Marin (Sophie Makhno)
10 - Quand la java tourne (Pierre Perret)
11 - La jeunette (Pierre Perret)
12 - La langue au chat (Pierre Perret)
13 - Si j’ai volé du pain (Pierre Perret)
Avec Pierre Cavalli et son orchestre
45 tours EP Barclay 70 120 – 1957
Colette Deréal
14 - Toi tu causes (Pierre Perret / François Charpin)
Avec Jean Bouchety et son orchestre
33 tours 25cm Polydor 45583 – 1961
Gloria Lasso
15 – Oh ! Quelle fête (Pierre Perret / François Charpin)
Orchestre direction : Robert Chauvigny
La Voix De Son Maître EGF 606 - 1962
Versions instrumentales :
Eddie Barclay
16 - Moi, j’attends Adèle (Pierre Perret / Remy Corazza)
17 - Si je t’envoie des fraises (Pierre Perret / Remy Corazza)
33 tours 25cm Barclay 82 123 - 1959
18 - Qu’elle était jolie qu’elle était belle (Pierre Perret / Remy Corazza)
45 tours EP Barclay 72 232 - 1959
Robert Trabucco et son ensemble musette
19 - Moi, j’attends Adèle (Pierre Perret / Remy Corazza)
33 tours 25cm Barclay 82 152 - 1959