Alain Pailler - Ko-ko, Duke Ellington en son chef-d’œuvre

Nouvelle édition revue, corrigée et augmentée

1 LIVRE - 200 PAGES

Ref.: FAL8945

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Presentation

« On ne sait pas si le cinéma est important dans notre siècle. Peut-être que ce qui est important, c’est un jazzman, comme Duke Ellington. »
Orson Welles

« Alain Pailler est un spécialiste et, mieux encore, un amoureux d’Ellington. Voici qu’il se lance dans l’exploration de Ko-Ko - la version princeps du 6 mars 1940 {…} Sa précision n’a d’égal que son lyrisme. Son enthousiasme, communicatif, n’empiète jamais sur la rigueur de l’historien .»
Jacques Aboucaya (Jazz Magazine)

Lorsque j’ai demandé à Alain Pailler lequel de ses trois livres sur le Duke pouvait avoir ses faveurs, il m’a répondu sans hésitation que c’était Ko-Ko, couronné par l’Académie du Jazz et, selon lui, synthèse de son travail sur l’univers ellingtonien. Sur les ondes de France Musique, Franck Médioni a pour sa part précisé : “C’est l’étude, minutieuse, du chef d’oeuvre de Duke Ellington. C’est aussi, en creux, un subtil portrait du Duke.”
Dans ce livre, j’ai vu Ellington comme on voit Mozart ; la juxtaposition sensible et solaire de la composition, de l’arrangement et de l’interprétation comme une seule et même oeuvre, démontrant le génial aller-retour entre arbitrage individuel et effort collectif. Plus qu’un texte sur l’un des jazzmen majeurs du XXe siècle, il s’agit d’une analyse qui s’attache à saisir ce que recouvre le terme « création ». A juste titre, Alex Dutilh rappelle que Ko-Ko est “tout simplement un des chefs-d’oeuvre de l’histoire du jazz.”
Patrick Frémeaux

Press
Nouvelle édition revue et corrigée pour Ko-Ko, Duke Ellington en son chef-d'œuvre, un ouvrage d'Alain Pailler sorti en 2011 et consacré à l'une des compositions les plus marquantes de Duke Ellington. C'est Frémeaux et Associés qui vient de rééditer cet essai qui avait valu à son auteur, à l'époque, le prix livre de l'Académie du jazz. "Dans ce livre, j'ai vu Ellington comme on voit Mozart", affirme à ce propos l'éditeur de l'ouvrage, Patrick Frémeaux, qui met aussi en exergue "la juxtaposition sensible et solaire de la composition, de l'arrangement et de l'interprétation", formant à ses yeux "une une seule et même œuvre". Par TSF Jazz
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Des débuts jungle aux œuvres sacrées en passant par le swing era, les bandes originales de film ou les grandes suites thématiques, le legs discographique de Duke Ellington est aussi immense que protéiforme. En se concentrant sur la genèse de « Ko-Ko » (enregistré le 6 mars 1940) pour le label Victor) dans un merveilleux grand-petit livre paru en 2011, Alain Pailler avait bien fait comprendre à ses lecteurs combien ce chef-d’œuvre avait ouvert une courte et très intense période au cours de laquelle tout ce qu’allait toucher le Duke  - entouré des saxophonistes Ben Webster, Harry Carney et Johnny Hodges, des trompettistes Cootie Williams et Rex Stewart, des trombonistes Joe Nanton et Lawrence Brown, du clarinettiste Barney Bigard et du prodigieux contrebassiste Jimmy Blanton – pouvait constituer une synthèse de son génie de compositeur, d’orchestrateur et de meneur d’hommes. Frémeaux & Associés, l’éditeur patrimonial bien connu, a la bonne idée de rééditer cet ouvrage qui se lit véritablement comme un roman – où tous les éléments du miracle se mettent progressivement en place -, accompagné d’un coffret de 4 CD enchaînant diamants bruts sur émeraudes étincelantes. Une leçon de swing et de modernité heureuse à garder à portée de main et d’oreille avant l’éventuelle fin du monde que contredit chaque seconde de ces pièces immortelles. Par Bruno GUERMONPREZ – LE FIGARO
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« Il y a chez Duke Ellington une noblesse qui confère au jazz son statut de musique, non seulement populaire mais aussi aristocratique. Duke, c’est la Révolution française à l’envers », explique l’éditeur vincennois Patrick Frémeaux. Et grâce à son œil perspicace d’éditeur spécialisé, « Ko-Ko, Duke Ellington en son chef-d’œuvre » d’Alain Pailler vient d’être réédité, pour le plus grand bonheur des aficionados de jazz et de celui qu’on surnommait le Duke. Une nouvelle édition enrichie, corrigée et augmentée. « Ko-Ko » est un ouvrage maîtrisé dans l’écriture et l’analyse dévoilant à nouveau la magie ellingtonienne tout en s’interrogeant sur la nature de ce génie. « Ko-Ko », c’est aussi et de loin le meilleur album de Duke Ellington, produit en 1940. C’est dissonant, ça manque un peu de mélodie comme de « swing », et évoque, en filigrane, une ambiance menaçante. Finalement, « Ko-Ko » demeure un chef d’œuvre d’instrumentation et d’imagination… A redécouvrir sous la plume d’un passionné, qui réussit au fil des pages à déclarer sa flamme à un style musical intemporel. Par VINCENNES INFO
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Un vrai petit miracle, un cadeau des cieux ! A tous les admirateurs du Grand Duc, soit Duke Ellington, les épatantes Editions Frémeaux & Associés offrent un somptueux feu d’artifice. Une évocation fulgurante, passionnée et ultra documentée de la trajectoire éblouissante du Big Band entre 1940 et 1942, soit à l’apogée de son génie. Alain Pailler, l’un des meilleurs connaisseurs français d’Ellington, sort une édition revue et augmentée de son « Ko-Ko ». En moins de 200 pages foisonnantes, il nous plonge au cœur du processus créatif du Duke, et c’est magistral. Un bouquin à explorer en se gavant d’un véritable nectar : 94 titres légendaires de l’orchestre, composés de 1940 à 42, choisis par mister Pailler en personne et déclinés au fil de quatre CDs impeccables. Toute la magie est là, éternelle, des Barney Bigard, Ben Webster, Jimmy Blanton, Johnny Hodges et autres Cootie Williams, sans oublier la patte, aux arrangements, de Billy Strayhorn, l’alter ego du patron. « En 1940, on tenait vraiment la grande forme », résumait le Duke. Il s’y connaissait en la matière. Par Emmanuel LETREULLE – CENTRE FRANCE
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« Le 6 mars 1940 à Chicago, l’orchestre de Duke Ellington a enregistré plusieurs chefs d’oeuvre : Jack the Bear, Ko-Ko, Concerto for Cootie. Le concerto pour Cootie a fait l’objet d’une savante analyse musicologique par André Hodeir (Hommes et problèmes du jazz, 1954, réédition 1981 ; traduction anglaise 1956) et Ko-Ko par Gunther Schuller (The swing Era, 1989 ; traduction italienne 2010). L’ouvrage dont nous traitons fait d’une manière plus originale l’étude des conditions d’existence de l’oeuvre, KO-KO, à travers l’exposé de sa genèse, des musiciens qui y ont participé, du son que le Duke voulait obtenir, des musiques qui existaient en même temps. Il ne servirait à rien de proposer ici des résumés des divers points de vue que suit l’auteur. Serait-ce possible ? Il faut tout simplement lire le livre qui est un remarquable apport au savoir ellingtonien, il donne des aperçus sur le jazz de l’époque et l’influence d’Ellington sur les musiciens qui ont suivi.Parce que c’est son caprice d’auteur, Pailler se penche ensuite sur le “Kind of Blue” de Miles Davis, mais ignore le très complet ouvrage de Ashley Kahn paru en 2000. On aurait préféré quelques réflexions sur le Ko-Ko de Charlie Parker (26 novembre 1945), qui a ce titre en commun, mais guère de liens musicaux. Est-ce une allusion à un produit interdit : “Je prends de la coco/ ça trouble mon cerveau” chantait Fréhel en 1932... C’est bien possible pour Parker. Et l’on sait que les titres des pièces de jazz cachent souvent d’autres réalités : Night in Tunisia et Petite Fleur ou encore Warm valley par exemple. »Par Philippe PASCHEL – CULTURE JAZZ
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"S’il est établi que le blues connut trois rois (BB, Albert et Freddie King), le jazz n’en compta pas moins deux comtes (Count Basie et Earl Bostic – bien que guère de sang bleu ne caractérisât jamais le second), mais un seul duc : Ellington. Et encore, ce titre s’avère rétrospectivement bien en deçà de son rang, puisque comme le décrivait André Francis, il était “un roi dans un monde orchestral qu’il n’a jamais cessé de réinventer”. Pianiste, compositeur et band leader, il l’énonça lui-même : “mon instrument, ce n’est pas le piano, mais l’orchestre tout entier”. Sans conteste l’un des exégètes les plus pointus en Dukologie, Alain Pailler n’en est pas à son coup d’essai éditorial en la matière: après avoir déjà publié trois ouvrages sur la question, il a également assuré la direction artistique du coffret “Plaisir d’Ellington” pour la même maison. En se consacrant cette fois de front à la confection de ce quadruple CD (avec la complicité de Tony Baldwin) et à la mise à jour de son propre (et non moins foisonnant) “Ko-Ko, Duke Ellington en son chef-d’œuvre”, il réalise quasiment un labeur de salubrité publique, proposant 94 titres magistralement restaurés et présentés dans leur chronologie (tout en privilégiant avec une scrupuleuse fidélité les sources d’origine : il s’agit neuf fois sur dix de 78 tours collectés par Baldwin). Il faut bien reconnaître qu’au cours des deux brèves années et demi dont nous sont ici proposés le panégyrique et l’anthologie, le Famous Orchestra du Duke regorgeait de talents: les trompettistes Cootie Williams, Ray Nance et Wallace Jones, le facétieux cornettiste Rex Stewart, le clarinettiste louisianais Barney Bigard, les saxophonistes Harry Carney, Johnny Hodges et Ben Webster, les trombonistes Joe Nanton, Lawrence Brown et Juan Tizol, le contrebassiste Jimmy Blanton et le batteur exubérant Sonny Greer formaient la Rolls des ensembles de leur époque. C’est qu’avec l’apport du compositeur, arrangeur et bras droit Billy Strayhorn, la créativité du Duke se trouvait alors décuplée, et que son band en constituait le véhicule idéal. Selon une orchestration dont Glenn Miller sut également s’inspirer, les irrésistibles “Bojangles”, “Warm Valley” et “Never No Lament” préfigurent le futur standard “Don’t Get Around Much Anymore”, tandis que quelques pièces témoignent encore du style “jungle”, en vogue dans les dance halls durant la décennie précédant le choc de Pearl Harbor (“Ko-Ko”, “Conga Brava”). Le facétieux “Chloë” inspira son héroïne à l'”Écume Des Jours” de Boris Vian, tandis que “The Sidewalks Of New-York” est récurrent des scores de Woody Allen. “Take The ‘A’ Train” est quant à lui devenu l’indicatif des programmes radio dont “Voice Of America” gratifiait les contrées de l’autre versant du rideau de fer dans les années 50. Les choruses du sax ténor de Ben Webster sur les effrénés “Cotton Tail” et “Raincheck”, ainsi que “Just A’ Settin’ And A’ Rockin'”, annoncent avec quelques années d’avance sa collaboration ultérieure avec Coleman Hawkins. Cette collection présente aussi quelques standards chantés par la vocaliste de l’Orchestra depuis 1932 (Ivie Anderson), tels que “Jump For Joy”, le bluesy “Rocks In My Bed” et “I Got It Bad (And That Ain’t Good)”, ou encore ce “Bli-Blip” scatté par le trompettiste Ray Nance. Minutieusement annoté par André Pailler, le livret de 32 pages qui accompagne cette splendeur trouve son prolongement dans la réédition augmentée de son ouvrage littéraire, couronné “Prix du Livre Jazz” par l’Académie du Jazz en 2011. Si votre anniversaire est déjà passé, attendre Noël risque de vous sembler long… Do yoursef a favor: have a big & tasty cuppa swing!”Par Patrick DALLONGEVILLE – PARIS MOVE
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Il y eut dans le parcours musical exceptionnel de Duke Ellington des époques que l’on distingue peut-être arbitrairement, mais qui correspondent à des évolutions de son style orchestral, de ses compositions et arrangements. On connaît ainsi le style « jungle », puis « mood » des années 1920 et 1930. On peut apprécier aussi la période 1950-1952 avec la présence de Louis Bellson à la batterie, comme c’est mon cas, puis celle de Sam Woodyard. Mais celle qui est généralement considérée comme l’âge d’or de la sage ellingtonienne, c’est celle des années 1940-1942, où l’orchestre inclut le bassiste Jimmy Blanton, qui devra quitter en 1941 pour tuberculose et mourra l’année suivante à 24 ans, et le saxophoniste ténor Ben Webster, improvisateur impressionnant de véhémence et de sensibilité. De nombreuses faces sont alors enregistrées pour RCA Victor, devenues aujourd’hui des classiques dont l’écoute ne cesse de surprendre et d’éblouir. La cohésion de l’orchestre est complète, les compositions, parfois harmoniquement complexes, sont tour à tour suaves, intrigantes et enlevées. La machine est exceptionnelle et les interventions solistes sont dans bien des cas les étalons du genre, comme « Cottontail », que tout saxophoniste qui l’interprète cite nécessairement. André Hodeir a écrit des pages sur « Concerto For Cootie » du 15 mars 1940 dans « Hommes et problèmes du jazz », Alain Pailler consacre un livre entier au « Ko-ko » du 6 mars 1940. C’est dire la richesse musicale produite à cette époque par cette phalange de rêve, la satisfaction durable qu’elle procure, l’inépuisable attrait que suscite son écoute répétée. Regroupé en quatre CD soigneusement remastérisés, l’essentiel est là. Pour qui souhaiterait découvrir l’univers ellingtonien, voilà la porte d’entrée idéale, le Sésame ouvrant sur un domaine musical incomparable qui fut aussi admiré par les interprètes et les musiciens classiques et qui marque encore l’histoire de la musique au XXe siècle. Par Jean-Pierre JACKSON - CLASSICA
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Jusqu’alors on écoutait des disques de musique (en dernière production, un fort quadruple coffret consacré à deux années - sublimes – dans la vie de Duke Ellington), ou des portraits sonores (une biographie, avec des sons dedans, du poète et romancier Edouard Glissant). Après trente années de bons et loyaux services, l’évolution se fait en douceur, avec la parution de deux premiers livres, consacrés au jazz (what else ?). Dans « Deux petits bouts de bois », Alain Gerber (romancier, homme de radio, journaliste, biographe, directeur de collection et toutes ces sortes de choses), consacre, en batteur amateur (qui aime…) mais authentique fou de musique, une autobiographie à la batterie de jazz, où il évoque naturellement quelques-uns de ceux qui frappent sur des tambours de Christian Vander à Art Blakey, et d’Aldo Romano à Max Roach. Mais, largement au-delà du simple catalogue de savoir prédigéré, il fait vibrer ces pages à la baguette, emporté dans une monographie de l’intime, ou la batterie ne résume pas la vie, mais tente pourtant la gageure furieusement. Un chant d’amour à contempler avec respect, « Ko-Ko », quant à lui, constitue la réédition d’un texte nécessaire, de celui que l’on préfèrera considérer comme le chant d’amour à destination d’Ellington, plutôt que le chant du cygne d’un spécialiste. Alain Pailler attache donc ses pas aux mesures d’un thème (sommet de l’esthétique jungle), enregistré en 1940 (et sans rapport avec une partition du même titre signée Charlie Parker). En son temps prix du livre de jazz 2011, l’ouvrage, tout sauf aride, joue plaisamment avec les provocations (Ellington aussi grand que Mozart… et pourquoi pas l’inverse ?), et surtout aborde la création sous l’angle triple, et propre du jazz, de la composition, des arrangements et de l’interprétation. Là encore, un parcours qui ne se concevra pas sans un viatique très personnel. Par Christian LARREDE – VINYLE AUDIO
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Pour cette deuxième parution de l’éditeur spécialisé dans le patrimoine sonore et investissant désormais le champ du livre, Patrick Frémeaux a choisi de rééditer – avec les révisions d’usage – l’ouvrage qu’Alain Pailler consacrait il y a une douzaine d’années à la genèse de Ko-Ko, une des compositions les plus cruciales de Duke Ellington en ce qu’elle cristallise une bonne part de son génie. Un génie qui, comme tous les génies, savait s’entourer et créer les meilleures conditions pour s’exprimer. Ce qu’Alain Pailler détaille par le menu dans un récit clair, vivant, synthétique et toujours tendu vers son sujet. On tourne les pages de cette monographie comme un bon polar dont on connaîtrait déjà la fin mais dont l’alignement des éléments de l’intrigue fascinent encore et toujours. Une intrigue incorporant Billy Strayhorn, ben Webster, Jimmie Blanton, Johnny Hodges, Harry Carney, Cootie Williams, Sam Tricky Nanton, Barney Bigard, le Cotton Club et les studios RCA en guise de décor ne peut d’ailleurs qu’être exaltante. Comme l’a été ce créneau 1940-1942 pour le Duke qui a enchainé les trésors de compositions, souvent dédié aux musiciens de son orchestre avec lesquels il constituait une incroyable palette de couleurs et de formes, unique dans l’histoire du jazz par la densité et sa concision – le format du disque 78 tours s’est avéré déterminant dans la constitution du corpus – et sa dimension révolutionnaire. Le livre est d’ailleurs heureusement complété d’un coffret de quatre CD au mastering superlatif pour cet âge d’or de l’enregistrement et à la présentation – par Alain Pailler, toujours – parfaitement exemplaire. Les mots manquent pour décrire combien toute cette matière fait du bien et repousse les tracas du monde. Comme de juste, l’Académie du jazz avait décerné son Prix du livre à l’ouvrage d’Alain Pailler en 2011. Nous ne fûmes pas étonnés. » Par Bruno GUERMONPREZ – JAZZ NEWS
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Le label Frémeaux & Associés, qui nous régale régulièrement avec des anthologies historiques dans les domaines les plus variés, élargit son offre et se met aux livres (versions papier et numérique). On imagine que le soin apporté aux disques se retrouvera dans les réalisations de ce qu’il convient donc désormais d’appeler les éditions Frémeaux & Associés. Pas encore de blues ou de soul au programme (ça ne saurait tarder !), mais déjà deux références jazz qui retiennent toute notre attention. Par SOUL BAG
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Voici un commentateur – et ils ne sont pas si nombreux : dans le jazz peut-être encore moins qu'ailleurs – qui s'impose de hisser par l'écriture sa passion au niveau de l'objet qu'elle a élu, et de rendre cette écriture digne de cette passion. En matière de critique descriptive, la pertinence n'implique pas le style, ou du moins n'implique-t-elle pas qu'il soit beau. Cette qualité, cependant, peut ne pas être seulement une élégance, une courtoisie à l'égard du lecteur. Il suffit de relire Jacques Réda pour s'en convaincre : le style peut acquérir une dimension poétique qui autorise les mots à communiquer en contrebande ce que les mots sont incapables de dire ou ce qu'ils ne devraient pas avoir le droit d'exprimer. Chez cet auteur, l'idée n'est pas habillée par la forme : elle est la forme même. Il s'agit d'une observation sur la musique exprimée par la musique verbale, et qui condense tout un savoir et toute une réflexion dans des sonorités et, bien sûr dans des images. Quand Alain Pailler parle des "imaginaires" d'Ellington, par exemple, il sait exactement ce qu'il dit, et il définit à la fois l'objet de sa recherche et, d'une certaine manière, la méthode qu'il va employer, qui sera d'ordre homéopathique : entendez qu'elle-même procédera largement par visions et par représentations. Ce n'est là qu'une partie de la besogne effectuée. La réduire à cela serait mensonger. Si j'insiste sur cet aspect des choses, c'est que c'est par là surtout que Pailler se distingue des écrivants sur le jazz et rejoint le groupe plus restreint des écrivains du jazz, lesquels n'ont pas plus de connaissances, ne sont pas plus intelligents, n'en disent pas forcément plus que les premiers, mais, en le disant autrement, finissent par dire d'autres choses, des choses qui ne se traquent que de cette manière-là. Pratiquée à un certain niveau d'exigence et de pénétration, l'esthétique est une branche de la philosophie. Mais nous avons affaire ici à un auteur qui sait rendre la philosophie poétique. Dans cette mesure, même s'il ne prétend pas pour sa part dépasser le stade de la description (qui d'ailleurs reste une gageure), c'est à la tradition de Gaston Bachelard qu'il se rattache. Faire chanter, rêver, faire du cinéma et de la fiction avec de la pensée conceptuelle, telle est son entreprise. C’était un pari téméraire : il le gagne haut-la-main. Alain GERBER  
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