Alain Gerber - Un noël de Jelly Roll Morton, une aventure de l’inventeur autoproclamé du jazz

Alain Gerber - Un noël de Jelly Roll Morton, une aventure de l’inventeur autoproclamé du jazz

1 livre 160 pages

ref. : FAL8995

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Director of “The Quintessence” boxed set collection, which presents the best recordings of some 50 jazz geniuses, Alain Gerber has chosen Jelly Roll Morton as the third artist in the collection, between Count Basie and Duke Ellington, and has now chosen him as the subject of his “autobiographical novel”. A biographer and discographer of jazz, Gerber pushes the confession of characters whose careers he knows in minute detail. As delectable as it gets, Un Noël de Jelly Roll Morton gives a voice to the man who didn't hesitate to write “inventor of jazz” on his business cards, a certain Ferdinand Joseph Lamothe, whose many compositions made a lasting impression on the history of American music. 160 pages book, in French.

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Quand on pense pianiste de jazz le nom de Jelly Roll Morton ne vient pas spontanément à l’esprit. L’autoproclamé « Inventeur du Jazz » est bien loin chronologiquement pour tous et musicalement pour certains. Il est pourtant un des maillons importants dans l’existence de notre musique favorite. Ainsi Alain Gerber, écrivain et historien du jazz, s’est il penché sur son cas à travers ce « roman autobiographique » bel oxymore d’usurpateur ! Alain Gerber fait parler Ferdinand Joseph Lamothe alias Jelly Roll Morton (Jelly Roll, suivant une des légendes, en référence à son attribut masculin aux formes généreuses du gâteau roulé à la gelée…) nous raconte ainsi son retour à la fin des années 30 après une période de désamour correspondant à l’arrivée du swing… qu’il se vante d’avoir aussi inventé ! Inspiré du récit d’Alan Lomax à partir de ses entretiens avec le pianiste le roman évoque New Orleans, sa musique, son vaudou, les producteurs requins, les musiciens surcotés, l’alcool, les bouibouis, la religion… On côtoie ses femmes dans ce monde de la nuit, de la musique. A travers ce roman biographique avec un style à la fois lyrique et efficace, Alain Gerber nous décrit l’Amérique du début du XXè siècle. On se penche ainsi sur la société de l’époque déjà très métissée, sur la ségrégation et cette suprématie blanche qui a finalement émergé de l’abolition de l’esclavage. On y parle jazz bien évidemment, cette concurrence entre musiciens dans laquelle, sans aucune modestie, Jelly Roll Morton se place au sommet ; voilà ce qu’il disait : « Mes disques avec les Red Hot Peppers ont montré au monde entier ce qu’il convenait de faire, si l’on voulait se prévaloir du titre de jazzman. Ils ont prouvé une fois pour toutes qu’il ne suffit pas de braire dans un instrument en enfilant sur un fil tordu toutes les idées qui vous passent par la tête, dans le désordre où elles se présentent ! » Voilà qui est clair pour lui et peut-être pas si faux encore maintenant… Il avait pourtant débuté dans les bordels de Storyville comme « professeur » , on y nommait ainsi le pianiste. Ce Jelly Roll Morton, qu’on ne connaît guère qu’à travers ces vieilles bandes sons nasillardes, prend ainsi corps et s’humanise à nos yeux. Philippe Desmond - La Gazette Bleue
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« Cet ouvrage d’Alain Gerber évoque la vie haute en couleurs du grand pianiste Jelly Roll Morton dont l’anthologie avait fait l’objet du troisième coffret de la collection « The Quintessence » paru il y a maintenant trente ans.On y trouve évoqués la personnalité et le parcours hors norme de Ferdinand Joseph Lamothe, alias Jelly Roll Morton, un Winin’ Boy tombeur de femmes, joueur de billard, arnaqueur aux cartes, dispersant son énergie entre une existence de patachon et ses activités de pianiste et de chef d’orchestre.Hâbleur jusqu’au mensonge, ce créole, fier de ses origines françaises, dont la carte de visite portait la mention « originator of jazz » , tentera jusqu’à l’obsession de retrouver une prétendue place au sommet, indument occupée, selon lui, par tous « ces pitoyables rois du swing, les Benny Goodman, les Count Basie… »Cette attitude amènera, par presse interposée, la célèbre polémique avec W. C. Handy, l’une de ses bêtes noires (voir l’article de Philippe Baudoin intitulé « Jelly Roll Morton versus W.C. Handy : polémiques et frustations » paru dans « Quand les musiciens de jazz (s’) écrivent » édité sous la direction de Pierre Fargeton et Yannick Séité).On découvre, sur fonds de pratiques vaudous, l’atmosphère si particulière de la Nouvelle-Orléans avec ses gandins plantés « au bord du trottoir, raides comme la justice, appuyés du bout des doigts aux réverbères, à l’équerre, le bras bien tendu, de manière à ce que le pli de leur pantalon reste affûté comme une lame de rasoir… », le bordel de Hilma Burt, « beau comme un gâteau de mariage planté à l’angle de la Douanne et de la rue Bassin », et des personnages improbables comme Mamie Desdoumes et son Mamies’s Blues « dont les paroles vous poursuivent jusque dans vos rêves. »Écrit d’une plume swinguante avec une vraie science des mots et une érudition exemplaire, ce beau livre d’Alain Gerber est une pièce maîtresse de la littérature jazzistique. »Par Alain TOMAS – COULEURS JAZZ
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En des temps point si lointains, les ondes de France-Musique servaient de véhicule à la voix d’Alain Gerber. Une voix à la fois chaleureuse et distanciée. Un ton mi-sérieux, mi-badin, parfois teinté d’ironie. L’émission quotidienne de cet éminent spécialiste mobilisait, en fin d’après-midi, des milliers d’auditeurs assidus, fidèles, passionnés. (…) Ce que l’on pourrait nommer « la patte Gerber » se retrouve aussi dans ses écrits, romans, nouvelles et essais. Un art unique de donner vie à ses personnages sans qu’il soit possible de tracer une ligne de démarcation nette entre réalité et fiction. Les deux sont, en effet, étroitement imbriquées.C’est le cas de ce roman inclassable inspiré par un célèbre musicien, Jelly Roll Morton, pseudonyme de Ferdinand Joseph Lamothe (et non LaMenthe, comme on l’a longtemps cru), musicien créole né en 1890 à La Nouvelle-Orléans, mort en 1941 à Los Angeles. Étrange personnage que ce pianiste, chanteur et chef d’orchestre. Un modèle d’hybris qui se prétendait « inventeur du jazz, créateur du stomp et du swing », formule qu’il avait fait graver sur ses cartes de visite. Il en fut, certes, l’un des pionniers dans les années 1920 et contribua, à la tête de ses Red Hot Peppers, à la renommée de sa ville natale, considérée comme le berceau du jazz. Sinon un inventeur, du moins un jalon non négligeable. Comme King Oliver, champion de l’improvisation collective, avant que Louis Armstrong ne consacre avec le génie que l’on sait l’émergence du soliste.Outre la valeur du musicien, son importance dans l’histoire du jazz est attestée par nombre d’enregistrements et aussi par la biographie que lui a consacrée Alan Lomax, Mister Jelly Roll, fruit de longs entretiens enregistrés pour la bibliothèque du Congrès.En outre, nombre de légendes, de faits divers, de détails plus ou moins controuvés courent sur ce hâbleur haut en couleurs. Ces données, nul mieux qu’Alain Gerber n’en avait connaissance et elles ont, à n’en pas douter, largement inspiré son récit.L’auteur est, du reste, coutumier du fait, comme en témoigne, outre les émissions radiophoniques citées plus haut, Une année sabbatique, roman paru chez de Fallois et dont le héros est le saxophoniste Sonny Rollins. Dans Un Noël de Jelly Roll Morton, une fois encore, la magie du conteur opère. Sous sa plume, son héros prend corps et âme. Il séduit le lecteur dès les premières pages, l’entraîne dans un tourbillon – tout comme la voix du producteur de radio le menait sur les pas de Chet Baker ou de Jack Teagarden. La magie qui transportait naguère l’auditeur opère aussi sur le lecteur qui se trouve projeté dans l’univers de Ferdinand Lamothe. Lequel, à l’instar de ceux qui l’entourent, Alan ou Mabel, laquelle valait mieux qu’un cadeau de Noël de quelques dollars, revit dans ce récit. Ainsi la plume prend-elle le relais de la voix. Avec le même bonheur. »Par Jacques ABOUCAYA
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