Henri Crolla - Jazz, chanson, musiques de film et poésie
Henri Crolla - Jazz, chanson, musiques de film et poésie
Ref.: FA5875

1946-1960

Henri Crolla

Ref.: FA5875

Artistic Direction : Stéphane Carini

Label :  FREMEAUX & ASSOCIES

Total duration of the pack : 2 hours 25 minutes

Nbre. CD : 2

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Presentation

Virtuoso guitarist and emblematic figure of French jazz, Henri Crolla (1920-1960) left an indelible mark on the music of his time. The son of Neapolitan immigrants, he established himself as one of the most talented guitarists of his generation. Sadly, his dazzling career was cut short by his untimely death in 1960. Stéphane Carini’s anthology does justice to the work of an unjustly forgotten artist and invites us to rediscover the incredible richness and diversity of his repertoire, which ranges through jazz, chanson, poetry, and soundtracks.
Patrick FRÉMEAUX



« APRÈS LUI, IL N’Y A PLUS DE GUITARISTES »
NAGUINE REINHARDT (ÉPOUSE DE DJANGO REINHARDT)

CD1 : HENRI CROLLA ET LÉO CHAULIAC : MINOR BLUES • BYE BYE BLUES • THREE LITTLE BEANS. HENRI CROLLA ET YVES MONTAND : AFTER YOU’VE GONE • A PARIS • CARTES POSTALES • DIS-MOI JO • LES CIREURS DE SOULIERS DE BROADWAY • LE MUSICIEN • C’EST PAS UNE CHANSON D’AMOUR • JOLIE COMME UNE ROSE • LES ENFANTS QUI S’AIMENT (FABIEN LORIS) • LES ENFANTS QUI S’AIMENT • FLAMENCO DE PARIS • LA COMPLAINTE DE MANDRIN • MON POT’ LE GITAN • LE PETIT MÔME. HENRI CROLLA ET D’AUTRES CHANTEURS : AVEC ÉDITH PIAF : CRI DU COEUR • AVEC MOULOUDJI : AURORE (SAINT-PAUL DE VENCE) • AVEC NICOLE LOUVIER : J’IMAGINE QUE SUR TA NAISSANCE. HENRI CROLLA ET STÉPHANE GRAPPELLI : DJANGOLOGY • MANOIR DE MES RÊVES • BELLEVILLE • ALEMBERT’S.

CD 2 : HENRI CROLLA ET D’AUTRES JAZZMEN • FEAT. LALOS BING (AKA MARTIAL SOLAL) : JE CHERCHE APRÈS TITINE • FEAT. ROGER GUÉRIN, HUBERT ROSTAING, MARTIAL SOLAL : WHAT’S NEW • NIGHT AND DAY • FEAT. MAURICE MEUNIER : BODY AND SOUL • FEAT. MAURICE MEUNIER, MAURICE VANDER : OUT OF NOWHERE • SEPTEMBER SONG • SWEET GEORGIA BROWN • YARDBIRD SUITE • SOLITUDE • FEAT. HUBERT ROSTAING, MAURICE VANDER : NUAGES (FEAT. GÉO DALY) • MANOIR DE MES RÊVES. HENRI CROLLA & JACQUES PRÉVERT : CHANSON DANS LE SANG • ÉTRANGES ÉTRANGERS • CABLE CONFIDENTIEL • L’ÉCOLE DES BEAUX-ARTS • BARBARA • CET AMOUR. HENRI CROLLA : PARIS, JE T’AIME D’AMOUR • POINCIANA. HENRI CROLLA - MUSIQUES POUR LE CINÉMA : HISTOIRE D’UN POISSON ROUGE (EXTRAIT) • BLUES • LA CHAPELLE • IMPROVISATION I • JARDIN DANS LA NUIT.

Press
« On le surnommait “mille-pates”, rapport à ses deux grandes paluches qui couraient sur le manche de sa guitare. Henri Crolla, un poète à six cordes. L’un des musiciens les plus discrets et méconnu du jazz en France, intime de Jacques Prévert, Yves Montand et Django Reinhardt. “C’était le guitariste le plus étonnant que j’ai connu depuis Django”, écrira d'ailleurs à sa mort André Hodeir dans la revue Jazz Hot. “Après lui, dira Naguine, la veuve de Django, il n’y a plus de guitaristes”. « Par TSF JAZZ
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« Stéphane Carini publie un livre, Les alchimies discrètes d’Henri Crolla, et un coffret de deux CDs aux Editions Frémeaux, sur un musicien singulier à la trajectoire météorique (1920-1960) : le guitariste Henri Crolla. Entretien. Mon éveil à la musique est indissociable de ma prime enfance… En effet, dès l’âge de 8 ans, mon père (guitariste, auteur-compositeur pour Yves Montand et Francis Lemarque), m’a initié au jazz dans sa majesté : Louis Armstrong, Ben Webster, Ella Fitzgerald, Oscar Peterson et bien sûr Django Reinhardt et Stéphane Grappelli. Mais très vite, il a attiré mon attention sur la diversité des expressions, l’éclectisme (ce qui pour lui signifiait : la chanson mais aussi Bach, Debussy, Ravel). Fort logiquement, mon père m’a donc fait écouter un « autre » guitariste, qui avait beaucoup écouté Django mais qui était parvenu à se forger sa propre personnalité, c’était Henri Crolla (les faces splendides avec Maurice Vander et Maurice Meunier). Je n’ai pas immédiatement « accroché », capté (et captif !) que j’étais par la flamboyance sans limites de Django, par le swing et l’entente complice avec Grappelli… Mais j’ai retenu le conseil et c’est cela même – élargir la palette des sons et des univers musicaux – qui m’a guidé, vers ma vingtième année, après avoir longuement exploré la révolution bebop, vers Wayne Shorter lors de la réédition d’un de ses chefs d’œuvre par Blue Note : Speak No Evil.     Les alchimies discrètes d’Henri Crolla Ce livre Les alchimies discrètes d’Henri Crolla est un projet assez ancien. Comme vous le savez, le jazz français a longtemps été le parent pauvre des rééditions… Il a fallu la persévérance de deux labels, Universal Music (la désormais fameuse collection « Jazz in Paris ») et Fresh Sound, pour être en mesure de réécouter des jazzmen tels Guy Laffitte, Bernard Peiffer, Maurice Vander, Christian Chevallier, et donc Henri Crolla… et ce, près d’un demi-siècle après qu’ils aient gravé les disques de leur maturité. Concernant Crolla, je restais néanmoins sur ma faim après trois superbes rééditions présentées par le si talentueux Alain Tercinet… Outre de le ramener presque toujours à Django, personne ne semblait s’intéresser à la musique qu’il avait très abondamment gravée en dehors du jazz … En quoi consistait-elle ? Était-ce si justifié de délaisser une quasi-décennie passée auprès de Montand, une demi-décennie à composer pour le cinéma ? J’ai voulu en avoir le cœur net, ayant été sensibilisé par mon père à la curiosité musicale de Crolla, à la reconnaissance dont il bénéficiait de son vivant bien au-delà du microcosme jazzistique, et je n’ai pas été déçu ! Quelle trajectoire, quelle faculté d’adaptation, quelle personnalité musicale ! A ce stade, je veux souligner que ce projet n’aurait probablement pas vu le jour sans l’appréciation portée par Alain Gerber, sans le soutien et l’efficacité aussi redoutables que chaleureux des Éditions Frémeaux ; je leur exprime ma plus vive gratitude.   Jazz Crolla Que Crolla soit né en musique, c’est certain, ses parents sont des musiciens ambulants, ils fuient l’Italie alors que le fascisme accède au pouvoir, en octobre 1922 – Crolla a alors deux ans, il ne retrouvera son pays natal qu’à l’occasion de son service militaire pendant la guerre (Crolla sera naturalisé français en 1946). L’orchestre familial s’appelle « Jazz Crolla » mais durant les années 1920/1930, son répertoire est autant fait d’indémodables ritournelles (« Je cherche après Titine », composée en 1913 puis immortalisée par Chaplin) que de thèmes plus ou moins syncopés ; pour ce que l’on en peut deviner… Le parcours musical d’Henri Crolla est très comparable à celui de Django. Il faut souligner que le monde musical est à l’époque beaucoup moins cloisonné qu’il ne le sera par la suite : accompagnement d’accordéonistes et de chanteurs, fréquentation intensive des clubs de jazz, coopération avec les jazzmen américains du moment, très présents dans la capitale à l’époque. Après-guerre, Crolla s’impose très vite comme le digne successeur de Django (qu’il croise à l’âge de douze ans et dont le génie l’a tout de suite marqué), il se fait notamment connaître au sein des formations du pianiste Léo Chauliac (par ailleurs compositeur prolixe pour Charles Trénet à cette même époque) mais ce n’est que bien plus tard, au milieu des années cinquante, qu’il enregistrera ses faces jazz en leader, couronnées en 1958 par un très bel hommage à Django, de la part de « ses compagnons » (car sont aussi sollicités Stéphane Grappelli, André Ekyan et Hubert Rostaing ainsi que Maurice Vander, entre autres). En effet, entre-temps, Crolla est devenu l’accompagnateur d’Yves Montand. Cette complicité va durer jusqu’en 1956 et, à cette date, il est de plus en plus sollicité par la musique de films. Lorsqu’on prête quelque attention au parcours de Crolla (mort on ne peut plus prématurément en 1960, à 40 ans), une caractéristique de sa démarche retient l’attention : le décloisonnement, une curiosité insatiable. Crolla ne sacralise nullement le jazz auquel il ne souhaite pas être réduit – avec lucidité, il craint les comparaisons réductrices avec son mentor, Django –, il souhaite pouvoir explorer chaque domaine musical qui le fascine et y trouver une source nouvelle à son inspiration et à son expressivité. J’en donne quelques exemples dans le livre : ses qualités instrumentales ou musicales se retrouvent avec un même niveau d’intensité, d’à-propos, dans la chanson, le cinéma, les pièces poétiques avec Prévert et, bien entendu, le jazz.   Henri Crolla & Yves Montand Crolla, qui aime beaucoup le format « chanson », l’utilise pour mettre en valeur sa technique, sa diversité d’inspiration, son humour aussi bien ainsi que son sens de l’intensité dramatique. Il évolue alors dans un contexte idéal car Montand, qui doit par ailleurs beaucoup à Crolla au plan humain, est auréolé d’un prestige qu’on peine à imaginer aujourd’hui : 3-6 mois au Théâtre de l’Étoile, des salles combles, une ferveur populaire palpable dans les enregistrements réalisés à l’époque, sans parler de la révolution que Montand a patiemment ourdie : un one-man-show intégral, les accompagnateurs sont au second plan, derrière un rideau de tulle !   Crolla ne s’y trompe pas, il trouve là un champ d’une richesse inouïe pour la profusion de ses talents : rythmicien sans égal, soliste jazz (Montand lui en laisse souvent l’espace), fabuleux coloriste et véritable metteur en scène musical : des pièces comme « La Complainte de Mandrin » ou « Les Enfants Qui S’Aiment » illustrent cette-dernière qualité. Il n’y avait aucune raison, tu le vois, de ne pas défricher le domaine de la chanson pour illustrer les talents multiples de Crolla !   Henri Crolla & Jacques Prévert C’est quelque chose de très secret, dans le même temps de très sensible, qui relève d’une extraordinaire complicité … quasiment filiale (le biographe de référence de Prévert, Yves Courrière, en parle très bien).  J’ai moi-même découvert tardivement les faces où l’on entend Prévert dire une trentaine de ses textes, parfois très brefs, accompagné par la seule guitare de Crolla. Pour être précis, il y a eu deux séries d’enregistrements, en 1954 puis en 1960. Là encore, Crolla ne se comporte pas en simple accompagnateur, il détermine à plusieurs reprises l’espace même des pièces sur lesquelles il a composé quasiment dans l’instant certaines des plus belles mélodies des années cinquante, qui le rapprochent à mon sens d’un musicien lui aussi mort prématurément et qui avait œuvré aussi bien dans le champ de la musique classique que dans celui du cinéma : Maurice Jaubert. Par ailleurs, il convient de souligner la violence qui irrigue un grand nombre de pièces, particulièrement celles interprétées en 1960, « Chanson Dans le Sang » et autres. Le mérite de Crolla à s’exprimer dans ce cadre, à superposer son propre univers poétique à celui de Prévert, n’en est que plus impressionnant…   Henri Crolla & Edith Piaf Crolla et Piaf, qui ont commencé leur parcours de la même manière, à la terrasse des bistrots, se connaissent de longue date, Crolla est un des rares intimes que Piaf a convié à dîner avant son départ pour les Etats-Unis, Crolla a présenté à Piaf un jeune compositeur qui écrira « Milord » pour elle, il se nomme Georges Moustaki … et le texte de Prévert « Cri du Cœur » traduit, je crois, la force de vie, le dépassement que l’un et l’autre opposaient sans cesse à la désespérance… J’espère en avoir bien parlé…   Henri Crolla et le cinéma Crolla et le cinéma, c’est un défi d’une audace folle si l’on veut bien se souvenir qu’aucun jazzman, en France mais aussi aux Etats-Unis, n’avait à l’époque accédé aux studios ; si l’on veut noter par ailleurs que Crollaétait bien le moins compétent – techniquement – pour réaliser les bandes-son des films de l’époque (il ne maîtrise nullement les techniques d’arrangement et d’orchestration). C’est la raison pour laquelle les génériques illustrent très souvent sa démarche hautement coopérative : musiques signées Crolla/Hodeir ou Crolla/Rostaing. Dans le contexte des années cinquante, le tandem Crolla/Hodeir s’est d’abord attaqué au court-métrage, d’une impressionnante créativité à l’époque (Resnais, Jessua, Franju se font remarquer en utilisant ce format, et sollicitent d’ailleurs nos deux complices) puis, à compter de 1955, Crolla a l’opportunité de composer pour des longs-métrages extrêmement variés : films dramatiques, comédies, films à sketches, etc. Enfin, ceux qui le connaissaient bien n’ont nullement été surpris lorsqu’il est passé devant l’écran, comme l’illustre par exemple « Le Bonheur Est Pour Demain » où Crolla, qui y tenait beaucoup, côtoie son « fils adoptif », un certain Jacques Higelin…    Le « son Crolla » Le son Crolla, c’est une véritable « signature musicale », immédiatement reconnaissable ! Les différents publics ne s’y trompent pas à l’époque et, aujourd’hui encore, l’impact est là : dès les premières notes, que perçoit-on ? A l’évidence, quelqu’un qui a écouté Django, qui l’a intimement compris mais, dans le même temps, une vibration si singulière, si chaleureuse, si émouvante ! Une interprétation de Crolla, c’est vocal, l’art de chanter, de conter, de susurrer… Comme Crollal’utilise avec beaucoup d’à-propos, on ne relève pas souvent la technique d’une redoutable précision qui est la sienne ; et cette « signature » c’est un art de la note (vibrato, inflexions) incomparable, un signe de ralliement complice dont les bornes portent les noms de Montand, de Piaf, de Brigitte Bardot, de Mouloudji ! Mais, je me permets d’y insister, le jeu de Crolla n’est en rien réductible à cet aspect et s’il faut mentionner une autre caractéristique très forte de son jeu, c’est cette aptitude à ciseler dans l’instant ce que j’ai appelé de véritables « soleils musicaux », des conclusions d’une poésie et d’une incomparable beauté – il y en a plusieurs exemples dans le coffret Frémeaux.   Le vagabondage d’Henri Crolla Le vagabondage d’Henri Crolla est un point qui charpente tout le livre… cela amène à souligner l’aptitude de Crolla de passer d’un domaine à l’autre et de s’y exprimer avec la même pertinence, la même plénitude. Tous les grands musiciens n’ont pas cette capacité de la même manière que les grands écrivains (romanciers ou auteurs de théâtre) n’ont pas tous l’aptitude à écrire de « simples » paroles de chansons. C’est quelque chose de très moderne, raison pour laquelle j’avance un rapprochement qui pourra paraître audacieux : finalement, le parcours de Crolla, anticipe, avec beaucoup moins de moyens techniques, les trajectoires d’un Lalo Schifrin ou d’un Michel Legrand ! Où se serait-il arrêté après avoir commencé sa très prometteuse carrière d’acteur ?     Propos recueillis par Franck Médioni dans Couleurs Jazz
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« Le souvenir du virtuose franco-italien mort à 40 ans est longtemps resté enfoui. La réédition d’une partie de son œuvre, accompagnée d’un essai biographique, rend enfin justice au guitariste, ami et inspirateur de Prévert, Piaf, Montand ou Higelin. La scène est immortalisée par Woody Allen dans son film Accords et désaccords (1999) : un jeune guitariste, joué par Sean Penn, est tétanisé par la présence de Django Reinhardt, dont on voit poindre les chaussures au bas d’un escalier. Il est fort probable que le réalisateur ait eu vent de l’expérience vécue par Henri Crolla, guitariste parmi les plus influents de son temps, mort à 40 ans en 1960, qui raconta trait pour trait l’anecdote. Du souvenir de Crolla, il ne reste aujourd’hui plus grand-chose et il faut savoir gré à la maison Frémeaux d’exhumer une partie de son œuvre et à Stéphane Carini d’accompagner cette réédition d’un remarquable essai sur le guitariste virtuose. Une biographie qui refuse la linéarité des dates pour thématiser le parcours du musicien, comme on improviserait sur des gammes : Henri Crolla « en jazz », « en chansons », « en images », pour finir sur la réception « en constellation » de son œuvre. Évoquer Crolla, c’est bien pénétrer dans une galaxie qui comprendrait à peu près tout ce que les mondes du jazz, de la chanson et du cinéma comptaient d’incontournable dans l’immédiat après-guerre. Né en Italie dans une famille de musiciens napolitains itinérants dont la vie bohème n’était pas du goût des fascistes, qui prennent le pouvoir en 1922, il atterrit en France près de Paris, direction « la zone », porte de Choisy, dans des bidonvilles plantés non loin des caravanes où vit la famille Reinhardt. Très tôt confronté au jeu du géant, avant même que Django n’entre en studio, Crolla s’en affirmera comme le digne héritier en écumant les clubs. Une succession de rencontres va ouvrir une brèche décisive : celle de la bande d’Octobre, des frères Prévert et de leur ami, le réalisateur Paul Grimault. Jacques Prévert héberge cet « étrange étranger » et lui ouvre les portes de la chanson (Mouloudji, Montero, Louvet), comme du cinéma. C’est en accompagnant le phénomène Montand, de 1946 à la fameuse tournée dans les pays de l’Est en 1958, que la renommée de Crolla excède le cercle des jazz fans. Avec le pianiste Bob Castella, il poétise l’univers du chanteur en ouvrant une perspective nouvelle pour son instrument. Côté jazz, il signera quelques albums majeurs en compagnie des pianistes Martial Solal et Maurice Vander, de l’éminent clarinettiste Maurice Meunier ou du violoniste Stéphane Grappelli. Quand Prévert décide de déclamer ses poèmes devant micro, c’est Crolla qui en dessine d’insaisissables contours musicaux. Happé par le cinéma, il s’exerce à musiquer quantité de films dont le souvenir sera balayé par la nouvelle vague. C’est sûrement le drame de ce moderniste parti trop tôt pour avoir pu épouser les avant-gardes, quand bien même ses prédilections l’y disposaient ; il financera le premier enregistrement du compositeur de musique sérielle Jean Barraqué. Avant de mourir, il place sous son aile le jeune Jacques Higelin qui se considérera toujours comme « son fils adoptif ». En guise de pièce maîtresse, il faut entendre le Cri du cœur chanté par Édith Piaf en 1960, écrit par Prévert et dédié à son ami. Avec des notes mouchetées dans les graves qui figurent autant de points d’interrogation, on y pressent toute la gravité qui habitait ce génie trop méconnu. » Par Clément GARCIA – L’HUMANITE
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Tracklist
  • Piste
    Title
    Main artist
    Autor
    Duration
    Registered in
  • 1
    Minor Blues
    Henri Crolla
    Django Reinhardt
    00:02:57
    1947
  • 2
    Bye Bye Blues
    Henri Crolla
    Hamm
    00:02:36
    1947
  • 3
    Three Little Beans
    Henri Crolla
    Léo Chauliac
    00:02:58
    1947
  • 4
    After You’ve Gone
    Henri Crolla, Yves Montand
    T. Layton
    00:04:41
    1953
  • 5
    À Paris
    Henri Crolla, Yves Montand
    Francis Lemarque
    00:03:13
    1948
  • 6
    Cartes postales
    Henri Crolla, Yves Montand
    Gilbert Bécaud
    00:02:53
    1952
  • 7
    Dis-moi Jo
    Henri Crolla, Yves Montand
    Henri Crolla
    00:03:18
    1951
  • 8
    Les Cireurs de souliers de Broadway
    Henri Crolla, Yves Montand
    Jacques Prévert
    00:03:21
    1948
  • 9
    Le Musicien
    Henri Crolla, Yves Montand
    M. Philippe Gérard
    00:03:12
    1952
  • 10
    C’est pas une Chanson d’amour.
    Henri Crolla, Yves Montand
    Henri Crolla
    00:03:09
    1953
  • 11
    Jolie comme une rose
    Henri Crolla, Yves Montand
    Georges Ulmer
    00:03:14
    1948
  • 12
    Les Enfants qui s'aiment
    Henri Crolla, Yves Montand
    Jacques Prévert
    00:01:31
    1946
  • 13
    Les Enfants qui s'aiment
    Henri Crolla, Yves Montand
    Jacques Prévert
    00:03:09
    1948
  • 14
    Flamenco de Paris
    Henri Crolla, Yves Montand
    Léo Ferré
    00:02:55
    1952
  • 15
    La Complainte de Mandrin
    Henri Crolla, Yves Montand
    Traditionnel
    00:04:00
    1955
  • 16
    Mon Pot’ le Gitan
    Henri Crolla, Yves Montand
    M. Heyral
    00:02:51
    1954
  • 17
    Le petit môme
    Henri Crolla, Yves Montand
    Francis Lemarque
    00:03:03
    1956
  • 18
    Cri du coeur
    Henri Crolla, Édith Piaf
    Jacques Prévert
    00:02:39
    1960
  • 19
    Aurore
    Henri Crolla, Mouloudji
    Henri Crolla
    00:02:22
    1951
  • 20
    J’imagine que sur ta naissance
    Henri Crolla
    Nicole Louvier
    00:02:43
    1958
  • 21
    Djangology
    Henri Crolla, Stéphane Grappelli
    Django Reinhardt
    00:02:45
    1954
  • 22
    Manoir de mes rêves
    Henri Crolla, Stéphane Grappelli
    Django Reinhardt
    00:03:51
    1954
  • 23
    Belleville
    Henri Crolla, Stéphane Grappelli
    Django Reinhardt
    00:02:58
    1954
  • 24
    Alembert’s
    Henri Crolla, Stéphane Grappelli
    Henri Crolla
    00:02:41
    1954
  • Piste
    Title
    Main artist
    Autor
    Duration
    Registered in
  • 1
    Je cherche après Titine
    Henri Crolla, Martial Solal
    L. Daniderff
    00:01:54
    1955
  • 2
    What’s New
    Henri Crolla, Martial Solal
    J. Burke
    00:03:24
    1956
  • 3
    Night and Day
    Henri Crolla, Martial Solal
    Cole Porter
    00:02:37
    1956
  • 4
    Body and Soul
    Henri Crolla
    E. Heyman
    00:05:39
    1955
  • 5
    Out of Nowhere
    Henri Crolla, Maurice Vander
    E. Heyman
    00:02:47
    1955
  • 6
    September Song
    Henri Crolla, Maurice Vander
    M. Anderson
    00:04:19
    1955
  • 7
    Sweet Georgia Brown
    Henri Crolla, Maurice Vander
    B. Bernie
    00:03:46
    1955
  • 8
    Yardbird Suite
    Henri Crolla, Maurice Vander
    Charlie Parker
    00:03:40
    1955
  • 9
    Solitude
    Henri Crolla, Maurice Vander
    Irving Mills
    00:05:01
    1955
  • 10
    Nuages
    Henri Crolla, Maurice Vander
    Django Reinhardt
    00:03:17
    1958
  • 11
    Manoir de mes rêves
    Henri Crolla, Maurice Vander
    Django Reinhardt
    00:04:03
    1958
  • 12
    Chanson dans le sang
    Henri Crolla, Jacques Prévert
    Jacques Prévert
    00:02:58
    1960
  • 13
    Étranges étrangers
    Henri Crolla, Jacques Prévert
    Jacques Prévert
    00:02:17
    1954
  • 14
    Cable confidentiel
    Henri Crolla, Jacques Prévert
    Jacques Prévert
    00:01:12
    1954
  • 15
    L’École des Beaux-Arts
    Henri Crolla, Jacques Prévert
    Jacques Prévert
    00:00:43
    1954
  • 16
    Barbara
    Henri Crolla, Jacques Prévert
    Jacques Prévert
    00:01:56
    1954
  • 17
    Cet amour
    Henri Crolla, Jacques Prévert
    Jacques Prévert
    00:03:02
    1960
  • 18
    Paris, je t’aime d’amour
    Henri Crolla
    V. Schertzinger
    00:02:34
    1956
  • 19
    Poinciana
    Henri Crolla
    Nat Simon
    00:03:26
    1957
  • 20
    Histoire d’un poisson
    Henri Crolla
    Henri Crolla
    00:04:32
    1961
  • 21
    Rouge Blues
    Henri Crolla
    Henri Crolla
    00:02:23
    1961
  • 22
    La Chapelle
    Henri Crolla
    Henri Crolla
    00:01:39
    1961
  • 23
    Improvisation
    Henri Crolla
    Henri Crolla
    00:02:41
    1961
  • 24
    Jardin dans la nuit
    Henri Crolla
    Hubert Rostaing
    00:02:40
    1961
Booklet

ENGLISH SUMMARY

Born in Naples in 1920, Henri Crolla’s family fled fascism and settled in Paris, where he was immersed in music from a young age. Growing up amongst traveling musicians, Crolla developed a remarkable talent, quickly mastering the mandolin and banjo. He even lived near the Reinhardt family.

Crolla quickly made his mark on the French jazz scene. In 1946, he joined Léo Chauliac’s trio, showcasing a mastery that transcended the influence of his idol, Django Reinhardt. Recognized as a rising star, Crolla’s solo career was temporarily eclipsed by his role as Yves Montand’s acclaimed accompanist.

However, Crolla’s jazz career continued to evolve. He collaborated with luminaries like Stéphane Grappelli, Martial Solal, Roger Guérin, and Hubert Rostaing, pushing the boundaries of jazz improvisation. His recordings with Maurice Vander are particularly noteworthy, showcasing a unique blend of virtuosity and sensitivity.

Beyond jazz, Crolla composed for French chanson, creating memorable melodies for artists like Yves Montand. His music, often melancholic and evocative, perfectly captured the spirit of the era. He also made a significant impact on French cinema, composing scores for films like “Les Mauvaises Rencontres” and “Gas-Oil,” demonstrating his versatility and adaptability.

Crolla’s collaborations with the poet Jacques Prévert resulted in unique musical and poetic works, further solidifying his reputation as a multifaceted artist. Though his life was tragically cut short in 1960, Henri Crolla left an indelible mark on French music. His innovative guitar playing, his contributions to French chanson and film, and his collaborations with renowned artists cemented his place as a true virtuoso of the six-string.

This anthology by Stéphane Carini finally sheds light on the fabulous career of Henri Crolla, unjustly forgotten by all.

 

 

 

CD 1

Henri Crolla et Léo Chauliac

Les faces suivantes ont été enregistrées, selon les sources disponibles et notamment une interview de Léo Chauliac par Boris Vian pour Jazz Hot, en 1946-1947.

Jam session n° 4 : Léo Chauliac (p) ; Henri Crolla (g) ; Roger Grasset (cb) ; Arthur Motta (dr) ; Alex Renard (tp) ; Lucien Philip (as) ; Harry Perret (ts).   
1 Minor Blues (D. Reinhardt)  (78 t SW 255 A SWK 13)          2’57

Léo Chauliac et ses rythmes : Léo Chauliac (p) ; Henri Crolla (g) ; Emmanuel Soudieux (cb)     
2 Bye Bye Blues (S. Hamm-Bennett-Lown-Gray)         (78 t Pac JF 5005 ST 1548.2)    2’36

Mêmes musiciens que 2. + Pierre Fouad (dr)    
3 Three Little Beans (Léo Chauliac)    (78 t Pac JF 5003 ST 1544.2)    2’58

Ces 3 sources proviennent de la Collection des Archives sonores de la Médiathèque musicale de Paris.

Merci à Camille Ceysson et Michèle Verron.

 

Henri Crolla et Yves Montand (sauf 4)

Outre Crolla, les accompagnateurs d’Yves Montand (qui n’interviennent pas nécessairement sur tous les titres) sont les suivants :

Robert « Bob » Castella (p, dir.) ; Hubert Rostaing (cl) ; Freddy balta (acc) ; Emmanuel Soudieux (cb) ; Roger Paraboschi (dr).

4 After You’ve Gone (T. Layton-H. Creamer)   (Odéon OSX 101/mx. XAR 120)          4’41
Récital au Théâtre de l’Étoile entre 8 et 25/10/1953.

5 A Paris (Fr. Lemarque).         (Odéon 281963) Ki 10367-I      3’13
17/11/1948     

6 Cartes Postales (G. Bécaud-R. Vernadet- P.Delanoé) (Odéon 282710) Ki 12126-22   2’53
17/12/1952

7 Dis-Moi Jo (H. Crolla-J. Cosmos)     (Odéon 282308) Ki 11204-2P   3’18
12/03/1951

8 Les Cireurs de Souliers de Broadway (H. Crolla-J. Prévert) (Odéon OSX 102/mx. XAR 122)          3’21
13/07/1948

9 Le Musicien (M. Philippe-Gérard-J. Plante)  (Odéon 282714) Ki 12125-22   3’12
17/12/1952

10 C’Est Pas Une Chanson D’Amour (H. Crolla-R. Rouzaud) (Odéon 282733) Ki 12118-22   3’09
Début 1953

11 Jolie Comme Une Rose (G. Ulmer-A. Salvet)         (Odéon 281967) CPT 6839-1    3’14
07/05/1948     

Fabien Loris – Accompagnement d’accordéon & guitare. Bande originale du film/Film soundtrack
« Les Portes de la Nuit ».                      1’31
Ca Sept. 1946

12 Les Enfants Qui S’Aiment (J. Kosma-J. Prévert)   

Yves Montand – mêmes accompagnateurs que précédemment.  
13 Les Enfants Qui S’Aiment (J. Kosma-J. Prévert)    (Odéon 281964) Ki 10369-I     3’09
13/07/1948

14 Flamenco de Paris (L. Ferré)          (Odéon 282576) Ki 11828-21   2’55
13/02/1952

15 La Complainte de Mandrin (Trad.) (Odéon OSX 110/mx.AR 160) 4’00
Février-mars 1955

16 Mon Pot’ Le Gitan (M. Heyral-J. Verrières) (Odéon 282966/mx.Ki 12699-21)         2’51
04/03/1954

17 Le Petit Môme (F. Lemarque)         (Odéon 238329/mx.ODN 62)    3’03
18/06/1956

Henri Crolla et d’autres chanteurs    
Avec Édith Piaf :         
18 Cri du cœur (H. Crolla-J. Prévert)   (45t EP Columbia ESRF 1289) 2’39
Mai 1960

Avec Mouloudji :        
19 Aurore (Saint-Paul de Vence) (H. Crolla-C. Laurence-A. Verdet)     (78t Philips N. 72111)  2’22
27/11/1951

Avec Nicole Louvier (voc., g) :
20 J’Imagine Que Sur Ta Naissance (N. Louvier)       (45t Decca 455.678)     2’43
1958

Henri Crolla et Stéphane Grappelli   
Henri Crolla (g) ; Stéphane Grappelli (vln) ; Emmanuel Soudieux (cb) ; « Mac Kac » Reilles (dr).

21 Djangology (D. Reinhardt) (Duc-Thomson 250V 004/mx. LD 373b)          2’45

22 Manoir de Mes Rêves (D. Reinhardt)         (Duc-Thomson 250V 004/mx. LD 373a)           3’51

23 Belleville (D. Reinhardt)     (Duc-Thomson 250V 004/mx. LD 372b)          2’58

24 Alembert’s (H. Crolla-S. Grappelli) (Duc-Thomson 250V 004/mx. D 45-282)          2’41
Paris, 30/12/1954

 

 

CD 2 :

Dans les pièces qui suivent, Henri Crolla (g) est accompagné par :        
Lalos Bing (aka Martial Solal, p) ; Emmanuel Soudieux (cb) ; Jacques David (dr) :       
1 Je Cherche après Titine  (L. Daniderff)        (EP Véga 45 1575)      1’54
Novembre 1955

Roger Guérin (tp) ; Hubert Rostaing (cl) ; Martial Solal (p, arr) ; Emmanuel Soudieux (cb) ; Christian Garros (dr). Octobre 1956.  
2 What’s New (J. Burke-B. Haggart)    (EP Véga 45 1730)       3’24    
3 Night and Day (Cole Porter) (EP Véga 45 1730)       2’37

Maurice Meunier (cl) ; Géo Daly (vibes) ; Georges Arvanitas (p) ; Emmanuel Soudieux (cb) ; Jacques David (dr). Juin 1955.  
4 Body and Soul (E. Heyman-R. Sour-F. Eyton-J.
Green)         (EP Véga 35 703)        5’39

Maurice Meunier (cl, ts) ; Maurice Vander (p) ; Emmanuel Soudieux (cb) ; Jacques David (dr). Juin 1955.         
5 Out of Nowhere (E. Heyman-J. Green)         (LP 25 cm Véga 35711) 2’47

6 September Song (M. Anderson-K. Weil)       (LP 25 cm Véga 35711) 4’19

7 Sweet Georgia Brown (B. Bernie-M. Pinkard-K. Casey)       (LP 25 cm Véga 35711) 3’46

8 Yardbird Suite (C. Parker)    (LP 25 cm Véga 35711) 3’40

9 Solitude (E. de Lange-I. Mills)          (LP 25 cm Véga 35711) 5’01

Hubert Rostaing (cl) ; Géo Daly (vibes sur 10 seulement) ; Maurice Vander (p) ; Emmanuel Soudieux (cb) ; Pierre Lemarchand ou Al Levitt (dr). 1958.

10 Nuages (D. Reinhardt)        (LP Véga 30805)         3’17

11 Manoir de Mes Rêves (D. Reinhardt)          (LP Véga 30805)          4’03

Jacques Prévert (textes, récitant) ; Henri Crolla (g). Les pièces datées de 1954 sont extraites du recueil intitulé « Jacques Prévert dit Paroles », celles datées de 1960 de « Chanson dans le sang ».

12 Chanson dans le Sang        (LP 25 cm Cepedic CEP 356)   2’58
1960

13 Étranges Étrangers (LP 25 cm Philips A 76.708R)  2’17
1954

14 Cable Confidentiel (LP 25 cm Philips A 76.708R)  1’12
1954

15 L’École des Beaux-Arts      (LP 25 cm Philips A 76.708R)  0’43
1954

16 Barbara     (LP 25 cm Philips A 76.708R)  1’56
1954

17 Cet Amour (LP 25 cm Cepedic CEP 356)   3’02
1960

Henri Crolla avec accompagnement d’orchestre ; direction et arrangement non précisés. Pièces extraites des albums « Le Long des Rues » et « Bonsoir Chérie ».

18 Paris, Je T’Aime d’Amour (V. Schertzinger, J. Battaille-Henri)       (LP 25 cm Véga 35 S 747)        2’34
1956

19 Poinciana (Nat Simon)       (LP Véga 30790)         3’26
1957

Musiques pour le cinéma – Henri Crolla (g)

Sources : les thèmes « Histoire d’Un Poisson Rouge » et « Improvisation I » ont été composés pour le court-métrage « Histoire d’Un Poisson Rouge » réalisé par Edmond Séchan en 1959 (oscar du meilleur court-métrage la même année) ; la version du premier de ces thèmes proposée ici est extraite d’un livre-disque datant de 1961. « Blues » a été composé pour le film « Ce Corps Tant Désiré » de Luis Saslavsky (1959), « La Chapelle » pour le film de Gilles Grangier « Gas-Oil » (1955), « Jardin Dans La Nuit » pour « Cette Sacrée Gamine » réalisé par Michel Boisrond (1955). Les versions de « Blues », « La Chapelle » et « Improvisation I » sont celles interprétées par Crolla en 1957 pour l’album « C’Est Pour Toi Que Je Joue ».

20 Histoire d’un Poisson Rouge (extrait) (H. Crolla-A. Hodeir)          (Super 45t Philips E1E 09.147) 4’32

Texte : Roger Mauge dit par Danièle Delorme. Éd. Gautier-Languerau,1961

21 Blues (H. Crolla)     (LP 25 cm Véga 35 S 792)       2’23

22 La Chapelle (H. Crolla)      (LP 25 cm Véga 35 S 792)        1’39

23 Improvisation I (H. Crolla) (LP 25 cm Véga 35 S 792)       2’41

24 Jardin Dans La Nuit. (H. Crolla-H. Rostaing)        (EP Véga 45 1653)       2’40
Ca 1955

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