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LU PAR ANNIE DUCAUX
Ref.: FA8098
Label : Frémeaux & Associés
Total duration of the pack : 3 hours 3 minutes
Nbre. CD : 3
LU PAR ANNIE DUCAUX
This 3CD set features the historical reading (for the National Broadcasts in 1956) of Madame de Lafayette La Princesse de Cleves. This XVIIth century book is one of the first works to mix up together Literature and History. It is also a very important date in the history of the female writers in literature. Audiobook in French.
LU PAR KARIN VIARD (VERSION NON INTEGRALE)
Lu par JEAN PIAT (INA)
lues par MARIE CHRISTINE BARRAULT
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PisteTitleMain artistAutorDurationRegistered in
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1La magnificence et la galanterie n'ont jamais paru…Ducaux AnnieMme de La Fayette00:03:412007
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2Néanmoins comme le malheur de St Quentin…Ducaux AnnieMme de La Fayette00:04:092007
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3Mme de Chartres avait une opinion opposée…Ducaux AnnieMme de La Fayette00:03:252007
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4Cette princesse était dans une grande considération…Ducaux AnnieMme de La Fayette00:03:572007
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5Le prince de Clèves devint passionnement amoureux…Ducaux AnnieMme de La Fayette00:03:212007
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6Toutes ces différentes cabales…Ducaux AnnieMme de La Fayette00:04:112007
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7Les personnes galantes sont toujours bien aises…Ducaux AnnieMme de La Fayette00:03:262007
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8Comme Mlle de Chartres avait le cœur…Ducaux AnnieMme de La Fayette00:03:222007
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9Le chevalier de guise revint d'un voyage…Ducaux AnnieMme de La Fayette00:03:242007
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10La duchesse de Lorraine en travaillant à la paix…Ducaux AnnieMme de La Fayette00:03:032007
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11M de Nemours fut tellement surpris de sa beauté…Ducaux AnnieMme de La Fayette00:03:292007
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12La passion de M de nemours pour Mme de clèves…Ducaux AnnieMme de La Fayette00:05:152007
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13La reine dauphine riait avec le prince de Condé…Ducaux AnnieMme de La Fayette00:04:222007
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14Quoique l'assemblée de Cercamp…Ducaux AnnieMme de La Fayette00:02:322007
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15Elle alla le lendemain dans sa chambre…Ducaux AnnieMme de La Fayette00:03:552007
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16Mme de Chartres empira considérablement…Ducaux AnnieMme de La Fayette00:04:282007
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PisteTitleMain artistAutorDurationRegistered in
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1Après qu'on eut envoyé la lettre…Ducaux AnnieMme de La Fayette00:03:402007
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2Quand M de Clèves fut revenu…Ducaux AnnieMme de La Fayette00:03:162007
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3Il entendit que M de Cleves disait à sa femme…Ducaux AnnieMme de La Fayette00:03:212007
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4M de Cleves était demeuré pendant tout ce discours…Ducaux AnnieMme de La Fayette00:04:392007
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5Est-il possible s'écria cette princesse…Ducaux AnnieMme de La Fayette00:03:542007
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6Ce prince était si rempli de sa passion…Ducaux AnnieMme de La Fayette00:04:292007
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7Je ne vous repondrai rien…Ducaux AnnieMme de La Fayette00:03:292007
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8M de Nemours entra dans cet instant…Ducaux AnnieMme de La Fayette00:04:032007
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9Le Vidame de Chartres n'avait pas oublié…Ducaux AnnieMme de La Fayette00:03:092007
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10Elle ne pu répondre et demeura la tete penchée…Ducaux AnnieMme de La Fayette00:03:542007
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11Ce prince fut bien aise de dire…Ducaux AnnieMme de La Fayette00:04:032007
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12Quel usage avait vous fait de la confiance…Ducaux AnnieMme de La Fayette00:03:582007
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13Il est aise de s'imaginer en quel état…Ducaux AnnieMme de La Fayette00:04:142007
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14Ce prince n'était pas dans un état…Ducaux AnnieMme de La Fayette00:04:222007
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15On monta sur l'échafaud qui etait préparé…Ducaux AnnieMme de La Fayette00:03:262007
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16Sur le soir comme tout était presque fini…Ducaux AnnieMme de La Fayette00:05:052007
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PisteTitleMain artistAutorDurationRegistered in
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1M de Nemours était demeuré dans le jardin…Ducaux AnnieMme de La Fayette00:03:202007
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2Quelle était belle cette nuit…Ducaux AnnieMme de La Fayette00:04:132007
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3Mme de Cleves entendait trop bien…Ducaux AnnieMme de La Fayette00:04:042007
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4M de nemours était désesperé qu'elle fut si afligée…Ducaux AnnieMme de La Fayette00:04:102007
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5Mme de cleves était si éloignée de s'imaginer…Ducaux AnnieMme de La Fayette00:03:262007
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6Mme de Clèves demeura dans une affliction…Ducaux AnnieMme de La Fayette00:03:302007
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7Après que plusieurs mois furent passés…Ducaux AnnieMme de La Fayette00:03:162007
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8Elle vit un homme couché sur des bancs…Ducaux AnnieMme de La Fayette00:03:472007
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9Il avait souvent désiré de l'être…Ducaux AnnieMme de La Fayette00:03:482007
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10Mme de clèves céda pour la dernière fois…Ducaux AnnieMme de La Fayette00:03:542007
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11Ah madame repliqua-t-il, quelle difference de le savoir…Ducaux AnnieMme de La Fayette00:03:282007
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12Je n'ai rien à répondre madame, reprit il…Ducaux AnnieMme de La Fayette00:04:052007
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13Quand je pourrais m'accoutumer à cet sorte de malheur…Ducaux AnnieMme de La Fayette00:03:592007
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14Le Vidame fut longtemps à obtenir…Ducaux AnnieMme de La Fayette00:03:522007
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15Ils partirent le lendemain et allèrent joindre le Roi…Ducaux AnnieMme de La Fayette00:04:082007
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16Il se passa un grand combat en elle-même…Ducaux AnnieMme de La Fayette00:03:552007
LA PRINCESSE DE CLÈVES
LA PRINCESSE DE CLÈVES - Mme DE LAFAYETTE
Lu par Annie Ducaux
Enregistrement historique de 1956
CD 1
01. La magnificence et la galanterie n’ont jamais paru en France... 3’41
02. Néanmoins comme le malheur de Saint-Quentin avait diminué l’espérance... 4’09
03. Mme de Chartres avait une opinion opposée... 3’25
04. Cette princesse était dans une grande considération... 3’57
05. Le prince de Clèves devint passionnément amoureux de Mlle de Chartres... 3’21
06. Toutes ces différentes cabales avaient de l’émulation et de l’envie... 4’11
07. Les personnes galantes sont toujours bien aises qu’un prétexte... 3’26
08. Comme Mlle de Chartres avait le cœur bien noble et très bien fait... 3’22
09. Le chevalier de Guise revint d’un voyage peu de jours avant les noces... 3’24
10. La duchesse de Lorraine, en travaillant à la paix... 3’03
11. M. de Nemours fut tellement surpris de sa beauté... 3’29
12. La passion de M. de Nemours pour Mme de Clèves... 5’15
13. La Reine Dauphine riait avec le prince de Condé... 4’22
14. Quoique l’assemblée de Cercamp eût été rompue... 2’32
15. Elle alla le lendemain dans sa chambre, pour exécuter ce qu’elle avait résolu... 3’55
16. Mme de Chartres empira si considérablement... 4’28
CD2
01. Après qu’on eut envoyé la lettre à Mme la Dauphine... 3’40
02. Quand M. de Clèves fut revenu, elle lui dit qu’elle voulait aller à la campagne... 3’16
03. Il entendit que M. de Clèves disait à sa femme : ... 3’21
04. M. de Clèves était demeuré, pendant tout ce discours, la tête appuyée sur ses mains… 4’39
05. – Est-il possible, s’écria cette princesse, que vous puissiez penser... 3’54
06. Ce prince était si rempli de sa passion, et si surpris de ce qu’il avait entendu... 4’29
07. – Je ne vous répondrai rien, lui dit-elle en rougissant... 3’29
08. M. de Nemours entra dans cet instant et remarqua d’abord l’état... 4’03
09. Le vidame de Chartres n’avait pas oublié la conversation qu’il avait eue... 3’09
10. Elle ne pu répondre, et demeura la tête penchée sur le lit... 3’54
11. Ce prince fut bien aise de dire quelque chose à Mme la Dauphine... 4’03
12. – Quel usage avait vous fait de la confiance extraordinaire... 3’58
13. Il était aisé de s’imaginer en quel état ils passèrent la nuit... 4’14
14. Ce prince n’était pas dans un état plus tranquille... 4’22
15. On monta sur l’échafaud qui était préparé dans l’église... 3’26
16. Sur le soir, comme tout était presque fini, et que l’on était près de se retirer... 5’05
CD3
01. M. de Nemours était demeuré dans le jardin tant qu’il avait vu de la lumière... 3’20
02. Quelle était belle cette nuit!... 4’13
03. Mme de Clèves entendait trop bien tout ce que disait ce prince... 4’04
04. M. de Nemours était désespéré qu’elle fût si affligée... 4’10
05. Mme de Clèves était si éloignée de s’imaginer que son mari... 3’26
06. Mme de Clèves demeura dans une affliction si violente... 3’30
07. Après que plusieurs mois furent passés, elle sortit de cette violente affliction... 3’16
08. Elle vit un homme couché sur des bancs... 3’47
09. Il avait souvent désiré de l’être, depuis que sa passion lui avait fait trouver... 3’48
10. Mme de Clèves céda pour la dernière fois au penchant... 3’54
11. – Ah ! Madame, répliqua-t-il, quelle différence de le savoir par un effet du hasard... 3’28
12. – Je n’ai rien à répondre, Madame, reprit-il, quand vous me faites voir... 4’05
13. Quand je pourrais m’accoutumer à cette sorte de malheur... 3’59
14. Le Vidame fut longtemps à obtenir qu’il lui rendît compte de sa conversation... 3’52
15. Ils partirent le lendemain et allèrent joindre le Roi... 4’08
16. Il se passa un grand combat en elle-même... 3’55
La Princesse de Clèves est un enregistrement historique de 1956, qui comporte une légère altération du son sur la plage 15 du CD2.
Née en 1634 d’un écuyer et d’une dame de compagnie, Madame de Lafayette épouse malgré sa petite noblesse un noble de vieille souche, le comte de Lafayette. Elle fréquente les grands salons de l’époque – l’Hôtel de Rambouillet, celui de Mlle de Scudéry, de la marquise du Plessis-Bellière et, nommée fille d’honneur de la reine Anne d’Autriche, elle devient l’amie d’Henriette d’Angleterre – qui lui demande d’être sa biographe – avant de réussir à obtenir pour son fils aîné une abbaye et pour son autre fils un régiment. Le métier de courtisane est loin de lui être étranger : “Elle passait ordinairement deux heures de la matinée à entretenir commerce avec tous ceux qui pouvaient lui être bons à quelque chose, et à faire des reproches à ceux qui ne la voyaient pas aussi souvent qu’elle le désirait, pour les tenir sous sa main, pour voir à quel usage elle les pouvait mettre chaque jour (Gourville, Mémoires)”. Rue de Vaugirard à Paris, elle accueille dans son salon Madame de Sévigné, Ménage (son introducteur dans les salons parisiens), Huet (auteur du Traité de l’origine des romans qui préface son Zaïde), Segrais et La Rochefoucauld (pourfendeur de l’homme héroïque) avec qui elle se lie d’amitié. Son entourage, composé d’opposants à la monarchie absolutiste, la montre indépendante sinon critique à l’endroit du pouvoir en place. Pour asseoir le cadre historique de La Princesse de Clèves, Madame de Lafayette a consulté des histoires générales – l’Histoire de France depuis Faramond jusqu’à maintenant (1643-1651) et l’Abrégé chronologique (1668) de Mézeray ainsi que l’Histoire de France de François Ier à Louis XIII (1631) de Pierre Matthieu, s’est renseignée auprès de généalogistes et d’historiens du cérémonial pour reconstituer le climat de la cour de Henri II et de François II et peindre ses personnages. Il faut ajouter à cette documentation historique sa lecture des Mémoires de Brantôme.
Le dernier des romans (héroïques)
La mélancolie qui imprègne La Princesse de Clèves – résignation de l’héroïne qui s’empêche de vivre l’amour qu’elle ressent pour M. de Nemours – reflète l’impuissance de Madame de Lafayette à raviver les temps du roman héroïque : les grandes vertus aristocratiques (“grandeur éclatante, amour de la gloire, désintéressement, modération dans le succès, loyauté, sincérité, amitié, reconnaissance, fidélité au souvenir, constance stoïque, mépris de la mort, vaillance”) ne sont plus de mise. L’amour, quant à lui, n’a plus rien d’épuré et de spirituel (de courtois) ; l’intérêt et la convention le dominent complètement. Au croisement de l’idéal chevaleresque et de l’absolutisme monarchique représenté par le règne de Louis XIV, Madame de Lafayette est prisonnière d’un âge terre-à-terre, bourgeois, qui n’a qu’une envie : prendre sa revanche sur une culture idéaliste et frondeuse, rebelle à l’autorité royale qui se veut une et indivisible. Le passage de l’héroïque au réalisme se voit dans la forme que La Princesse de Clèves emprunte : “ce que j’y trouve, dit Madame de Lafayette de son œuvre, c’est une parfaite imitation du monde de la cour et de la manière dont on y vit. Il n’y a rien de romanesque et de grimpé ; aussi n’est-ce pas un roman, c’est proprement des mémoires (Au chevalier de Lescheraine, 13 avril 1678)”. Le roman héroïque, qui avait connu son heure de gloire dans les salons précieux avec Le Grand Cyrus ou la Clélie (1649-1660) de Mlle de Scudéry, cède la place, au tournant des années 1660, à un genre nouveau : la nouvelle. La société des lecteurs ne se retrouve plus dans des épopées interminables, étalées sur une douzaine de volumes : “Ce n’est pas seulement à cause que les mots et les manières de parler changent, que les Romans cessent d’être estimés ; c’est aussi parce que les manières d’agir changent, et comme les Romans imitent les mœurs, et qu’il sont les tableaux des choses qui se passent dans le monde, ce qui paraît agréable dans un temps, devient ridicule dans un autre (J.-B. Morvan de Bellegarde, Modèles de conversation pour les personnes polies).
Le roman héroïque cherche dans l’antiquité des modèles plus divins qu’humains qui, par leur distance, décourage toute imitation. D’où le goût des contemporains pour une “fiction réelle”, plus abordable, défendue par le roman comique. À la magnificence, on préfère l’ordinaire imparfait du quotidien ; à la galanterie, la psychologie introspective des sentiments : “On n’a pas été satisfait pour cette seule invention de Roman… On voulait des histoires feintes, qui représentassent les humeurs des personnes comme elles sont, et qui fussent une naïve peinture de leur condition et de leur naturel… On commençait aussi de connaître ce que c’était des choses vraisemblables, par de petites Narrations dont la mode vint, qui s’appelaient des Nouvelles (Ch. Sorel, La Bibliothèque française, chap. IX)”. La Princesse de Clèves obéit aux exigences de l’ancien et du nouveau genre, du roman comme de la nouvelle. C’est un roman – un grand genre ou genre noble – en ce qu’il respecte les unités de lieu et surtout de temps : l’action se déroule presque uniquement à la cour et n’outrepasse pas une année – de l’arrivée de Mlle de Chartres à la cour jusqu’au refus de mariage avec M. de Nemours. Les personnages y sont tous des princes : la cour des Valois, par son raffinement, son goût pour les arts et les lettres en imposait encore dans les milieux mondains du siècle suivant. Mais c’est aussi une nouvelle : la brièveté, la linéarité chronologique d’un récit qui s’empêche de revenir en arrière, le primat de la narration sur les conversations et les discours qui arrêtaient le déroulement dramatique des romans héroïques par des commentaires sortis de leur contexte, rendent La Princesse de Clèves moderne. La modernité n’est pas suffisante. La Princesse de Clèves a quelque chose en plus : c’est, comme le reconnaît Madame de Lafayette, des mémoires – regard subjectif, autobiographique sur la société de son temps. Là est l’innovation. La romancière s’interdit de “romancer”, de faire et de défaire à son gré, en intervenant à tout moment dans son récit, des vies héroïques seulement imaginées : spectatrice de la cour du roi soleil qu’elle fréquente assidûment, elle la transcrit dans son écriture – la déplaçant par bienséance un siècle plus tôt –, consciente de ne plus “faire l’histoire” mais de la subir. Si le lecteur ne se retrouve plus dans l’épopée romanesque, Madame de Lafayette, pour sa part, a du mal à se reconnaître dans une cour qui a perverti le sens de la magnificence et de la galanterie : les vertus aristocratiques y sont bannies au profit de l’intérêt et du plaisir : “L’ambition et la galanterie étaient l’âme de cette cour… on songeait à s’élever, à plaire, à servir, ou à nuire ; on ne connaissait ni l’ennui, ni l’oisiveté, et on était toujours occupé des plaisirs ou des intrigues (La Princesse de Clèves)”. Le héros ignoré n’y a plus sa place. C’est le constat du Suréna de Corneille joué quatre ans avant la parution de La Princesse de Clèves : “Mon crime véritable est d’avoir aujourd’hui / Plus de nom que mon Roi, plus de vertu que lui / Et c’est de là que part cette secrète haine (acte V)”. À “la démolition du héros” cornélien répond l’anonymat forcé de l’auteur : la gloire veut être ignorée. Madame de Lafayette juge ainsi bon de taire son nom lors de la publication de son roman ; l’écrivain ne se “voit point dans son ouvrage. Il y est caché comme dans le titre de son livre (Charnes, Conversations sur la critique de La Princesse de Clèves)”. Le pouvoir absolutiste étouffe l’action comme l’écriture héroïque. Seule échappatoire : la retraite loin des vanités de la cour. La princesse de Clèves, de peur de tomber dans des intérêts et des plaisirs qui la rendraient méprisables à ses yeux, accepte le seul destin qu’on réserve aux âmes nobles, la mort. Madame de Lafayette suit la conversion de son héroïne, remettant non sans hésitations sa destinée entre les mains de l’abbé de Rancé, le plus grand libertin et le Chrétien le plus austère de son temps qui trouvera dans Chateaubriand son biographe attitré : “Pour ce qui est de vous, Madame, je vois bien que vous n’avez pas besoin que les hommes vous exhortent. Il faut que ce soit Dieu qui vous parle (Rancé et Du Guet, lettre à Madame de Lafayette)”.
Alexandre WONG
© 2008 Frémeaux & Associés – Groupe Frémeaux Colombini SAS
Annie DUCAUX
Née à Besançon en 1908, Annie Ducaux, grande femme blonde au visage délicat et à la silhouette élégante, se fait d’abord remarquer au cinéma (Coup de feu à l’aube [1932], Le gendre de M. Poirier [1933], Nuit de mai [1934], Le voleur de femmes [1935], Tempête [1939], L’empreinte du dieu [1940], Dernière aventure [1941],…), puis dans des rôles dramatiques (Un grand amour de Beethoven [1937], L’affaire Lafarge [1938], Conflits [1939], Rêve d’amour [1945],…). Son talent très diversifié lui permet également d’aborder la comédie légère : L’inévitable M. Dubois (1943), L’impossible Catherine (1944). En 1946, elle entre à la Comédie Française. Elle y fait ses débuts en Bérénice, puis interprète la plupart des grands rôles du répertoire classique (Molière, Corneille, Racine). En 1954, elle joue dans Les Amants magnifiques, comédie-ballet peu connue de Molière, en compagnie de Robert Hirsch, ainsi que dans La Folle de Chaillot de Jean Giraudoux (avec Lise Delamare), et dans Port-Royal de Montherlant. Sa dernière création est celle de Marie Sodérini dans Lorenzaccio. Le cinéma d’après-guerre lui offre des rôles à la hauteur de ses dispositions : elle joue dans les Grandes familles, avec Gabin (1958), La Princesse de Clèves de Cocteau (1960) et dans La Belle Américaine de Robert Dhéry, (1961). A la télévision, en dehors des spectacles filmés de la Comédie Française, elle interprète de façon émouvante le rôle de Marie-Antoinette dans une série à succès Le Chevalier de Maison-Rouge de Claude Barma (1963). Annie Ducaux peut être considérée comme une “grande dame” de la scène française, à l’instar d’Edwige Feuillère ou de Maria Casarès. Elle est devenue secrétaire honoraire de la Comédie Française en 1982, et décèdera en 1996.
Ecouter LA PRINCESSE DE CLÈVES - Mme DE LAFAYETTE / Lu par Annie Ducaux (livre audio) © Frémeaux & Associés / Frémeaux & Associés est l'éditeur mondial de référence du patrimoine sonore musical, parlé, et biologique. Récompensés par plus de 800 distinctions dont le trés prestigieux "Grand Prix in honorem de l'Académie Charles Cros", les catalogues de Frémeaux & Associés ont pour objet de conserver et de mettre à la disposition du public une base muséographique universelle des enregistrements provenant de l'histoire phonographique et radiophonique. Ce fonds qui se refuse à tout déréférencement constitue notre mémoire collective. Le texte lu, l'archive ou le document sonore radiophonique, le disque littéraire ou livre audio, l'histoire racontée, le discours de l'homme politique ou le cours du philosophe, la lecture d'un texte par un comédien (livres audio) sont des disques parlés appartenant au concept de la librairie sonore. (frémeaux, frémaux, frémau, frémaud, frémault, frémo, frémont, fermeaux, fremeaux, fremaux, fremau, fremaud, fremault, fremo, fremont, CD audio, 78 tours, disques anciens, CD à acheter, écouter des vieux enregistrements, cours sur CD, entretiens à écouter, discours d'hommes politiques, livres audio, textes lus, disques parlés, théâtre sonore, création radiophonique, lectures historiques, audilivre, audiobook, audio book, livre parlant, livre-parlant, livre parlé, livre sonore, livre lu, livre-à-écouter, audio livre, audio-livre, lecture à voix haute, entretiens à haute voix, parole enregistrée, etc...). Les livres audio sont disponibles sous forme de CD chez les libraires et les disquaires, ainsi qu’en VPC. Enfin certains enregistrements de diction peuvent être écoutés par téléchargement auprès de sites de téléchargement légal.