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LU PAR JACQUES GAMBLIN
Ref.: FA8018
Artistic Direction : CLAUDE COLOMBINI FREMEAUX
Label : Frémeaux & Associés
Total duration of the pack : 3 hours 13 minutes
Nbre. CD : 3
- - RECOMMANDÉ PAR L’ENSEIGNANT
- - RECOMMANDÉ PAR NOTES BIBLIOGRAPHIQUES
- - RECOMMANDÉ PAR ÉCOUTER VOIR
- - RECOMMANDÉ PAR L’HEURE JOYEUSE PARIS BIBLIOTHÈQUE
LU PAR JACQUES GAMBLIN
Arsene Lupin is back ! This 2-CD set features one of the adventures of the great “gentleman burglar” read by Jacques Gamblin – in the French language. The character of Arsène Lupin was created by writer Maurice Leblanc. Crime’s most elegant, amiable, and impertinent representative is brought to life again through Jacques Gamblin’s voice in an adventure entitled “La Demeure mystérieuse”. The Melamare family hides a terrible secret, there is an enigma at the mysterious residence, Van Houben’s diamonds… Everyday life for Arsene Lupin !
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1ARSENE LUPIN CHAPITRE 1JACQUES GAMBLIN00:06:492001
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2ARSENE LUPIN CHAPITRE 1 SUITEJACQUES GAMBLIN00:07:422001
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3ARSENE LUPIN CHAPITRE 2JACQUES GAMBLIN00:05:312001
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4ARSENE LUPIN CHAPITRE 2 SUITEJACQUES GAMBLIN00:06:442001
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5ARSENE LUPIN CHAPITRE 2 SUITEJACQUES GAMBLIN00:02:532001
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6ARSENE LUPIN CHAPITRE 3JACQUES GAMBLIN00:06:092001
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7ARSENE LUPIN CHAPITRE 3 SUITEJACQUES GAMBLIN00:09:482001
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8ARSENE LUPIN CHAPITRE 4JACQUES GAMBLIN00:05:102001
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9ARSENE LUPIN CHAPITRE 4 SUITEJACQUES GAMBLIN00:07:352001
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10ARSENE LUPIN CHAPITRE 4 SUITEJACQUES GAMBLIN00:04:172001
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11ARSENE LUPIN CHAPITRE 4 SUITEJACQUES GAMBLIN00:06:172001
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2ARSENE LUPIN CHAPITRE 5 SUITEJACQUES GAMBLIN00:04:282001
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3ARSENE LUPIN CHAPITRE 6JACQUES GAMBLIN00:04:402001
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4ARSENE LUPIN CHAPITRE 6 SUITEJACQUES GAMBLIN00:05:532001
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5ARSENE LUPIN CHAPITRE 6 SUITEJACQUES GAMBLIN00:04:342001
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6ARSENE LUPIN CHAPITRE 7JACQUES GAMBLIN00:06:302001
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7ARSENE LUPIN CHAPITRE 7 SUITEJACQUES GAMBLIN00:04:192001
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9ARSENE LUPIN CHAPITRE 8JACQUES GAMBLIN00:03:392001
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11ARSENE LUPIN CHAPITRE 8 SUITEJACQUES GAMBLIN00:05:292001
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1ARSENE LUPIN CHAPITRE 9JACQUES GAMBLIN00:05:572001
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4ARSENE LUPIN CHAPITRE 10 SUITEJACQUES GAMBLIN00:08:242001
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6ARSENE LUPIN CHAPITRE 11 SUITEJACQUES GAMBLIN00:06:212001
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7ARSENE LUPIN CHAPITRE 11 SUITEJACQUES GAMBLIN00:09:512001
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8ARSENE LUPIN CHAPITRE 12JACQUES GAMBLIN00:05:212001
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10ARSENE LUPIN CHAPITRE 12 SUITEJACQUES GAMBLIN00:03:222001
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11ARSENE LUPIN CHAPITRE 12 SUITEJACQUES GAMBLIN00:03:532001
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12EPILOGUE ARLETTE ET JEANJACQUES GAMBLINMAURICE LEBLANC00:04:072001
ARSÈNE LUPIN LA DEMEURE MYSTÉRIEUSE
ARSÈNE LUPIN - LA DEMEURE MYSTÉRIEUSE
MAURICE LEBLANC
Lu par JACQUES GAMBLIN
Maurice Leblanc et Arsène Lupin, Père et fils.
«Vingt fois j’ai vu Arsène Lupin, et vingt fois, c’est un être différent qui m’est apparu.»
Maurice Leblanc (1864-1941)
Il semble bien que la personnalité d’Arsène Lupin, envahissante, multiple, ait fini par grignoter lentement celle de son auteur. Non pas celle de son père Théophraste Lupin, personnage modeste et pauvre dont l’apparition brève au détour d’une confidence révèle un peu de la vraie personnalité d’Arsène, mais bel et bien celle de son auteur : Maurice Leblanc. Arsène Lupin ne devait apparaître que dans une nouvelle du journal «Je sais tout», dirigé par Pierre Lafitte, en 1905 et finir en prison après une brillante aventure, «Arsène Lupin, Gentleman Cambrioleur». Mais il est plébiscité par les lecteurs. «Vous serez le Conan Doyle français» aurait alors dit Lafitte à Maurice Leblanc pour l’encourager. Ainsi les choses apparaissent avec clarté. Conan Doyle et son Sherlock Holmes incarnent le génie britannique victorien, et Maurice Leblanc, avec Arsène Lupin, sera «l’esprit français» vivante synthèse du panache, façon Cyrano de Bergerac, et de la délicatesse, un peu affectée, des dandys de la Restauration. Qui est Lupin ? Côté roman, c’est une vaine question qui agite tour à tour les juges, les policiers, les journalistes, l’opinion publique même et fait palpiter le cœur des plus belles femmes… Côté inspiration, on a voulu voir dans un certain Lopin, député à l’honnêteté peu scrupuleuse, un modèle direct. Il aurait même été question d’une plainte formulée pour usurpation d’identité, car Arsène se serait appelé Lopin, ce qui n’était guère du goût de l’hôte de la Chambre. Alors de Lopin à Lupin, il n’y a qu’une lettre à changer. Mais la quête ne s’arrête pas en si bon chemin. Il y a sans doute un peu de Mandrin et de Robin des Bois là dessous, et encore du Jules Verne, pour le côté majestueux et flamboyant de ses héros, il y a aussi et sans équivoque du Maurice Leblanc, du véritable et du rêvé. Né en 1864 à Rouen, Maurice Leblanc voit le jour grâce aux soins du docteur Achille Flaubert. Au Moyen-âge on y aurait vu une prédestination, une sorte de manifestation féerique… car Achille Flaubert est le frère du grand Gustave Flaubert.
Alors entrant dans la vie, Maurice entre aussi dans le roman, dans l’écriture. Elle sera peut-être sa planche de Salut, mais surtout son jardin secret, celui qui lui permet de s’évader loin de la vie bourgeoise de Rouen, d’un milieu austère et convenu, d’un jeu social qui ne l’attire guère. Une jeunesse tranquille et studieuse lui permet de lire. Ces découvertes le conduisent à Flaubert, bien sûr, mais encore à Zola et à Maupassant qu’il idolâtre presque. Il partage ses enthousiasmes avec sa sœur cadette Georgette. Pour eux, la vie, la vraie, semble ailleurs… Pour Georgette surtout qui ne vit que de théâtre et veut partir pour Paris - comme on part pour un rêve. Pour Maurice, la réalité est plus dure. En 1885, après un bref service militaire d’un an, écourté pour raison de santé - une très grande fatigabilité - il est engagé par son père chez des amis industriels, comme stagiaire dans une usine de cardes. Car le seul avenir véritablement possible est industriel. L’Industrie, depuis le Second-Empire, est le triomphe de la bourgeoisie, il n’y a donc pas à tiquer, Émile Leblanc a fait le meilleur choix pour son fils. A longueur de journée, ce dernier veille sur la tache régulière de machines qui enfoncent des pointes acérées dans des bandes de cuir. Machines à fabriquer des cardes au fonctionnement si impeccable et monotone que la fuite est le seul espoir. Alors il fuit à bicyclette sur les routes d’une Normandie qu’il finit par connaître par cœur mais dont il ne se lasse jamais, et il fuit aussi dans l’écriture. Il installe un petit bureau dans une soupente de l’usine à carde, où il y a juste la place… Un coup de sifflet d’un contremaître amical prévient le fuyant stagiaire en cas d’alerte, de visite du patron surtout !
La vraie vie commence. Maurice Leblanc rencontre les auteurs locaux… Et puis il y a cet incroyable aller-retour Paris : Maupassant, Zola et Goncourt sont à Rouen pour l’inauguration du buste de Gustave Flaubert. Maurice Leblanc n’hésite pas une seconde. Il achète un billet pour Paris et s’ingénie à s’installer dans leur compartiment. Mais Zola est malade, Maupassant de méchante humeur et migraineux et Goncourt somnole. Il n’est pas question de leur présenter le moindre manuscrit, d’entamer la moindre discussion littéraire. Le retour à Rouen est houleux. L’escapade n’est pas du goût de Monsieur Leblanc père. Il y aura d’orageuses explications, puis une libération. Maurice est autorisé à aller poursuivre des études de Droit à Paris. Du sérieux : après l’Industrie, le Barreau est une valeur sûre. Avec joie Maurice retrouve sa sœur Georgette, qui devenue la compagne de Maurice Maeterlinck, lui présente bientôt le tout Paris. Il fréquente le Chat-Noir, collabore aux échos de plusieurs journaux - dont Gil Blas qui donne le ton de la critique littéraire - qui apprécient son style. Il faut dire que celui-ci est formé auprès des meilleurs, puisé aux sources les plus belles : Flaubert et Maupassant, toujours. Enfin, il publie des nouvelles psychologiques, des études de mœurs qui attirent l’attention de Jules Renard. Dans le même temps il rencontre Léon Bloy, Alphonse Daudet et Maupassant enfin qui le prend en amitié. Il s’essaye encore au Théâtre, sans grand succès d’ailleurs. Finalement, au tournant du siècle, son premier succès, celui lancé par «Des Couples» puis «Une Femme», s’étiole un peu, car le style délicat de ses écrits passe de mode. Lui qui jouait du dandysme est pris au piège de cette apparente futilité. Car au fait, le dandysme de Leblanc serait-il futile ? Il semble bien que non, que ce soit au contraire une aspiration. Le dandy, selon Leblanc, transgresse tout, magnifie tout ce qu’il touche. Il est brio, il est panache. Il est tout sauf un bourgeois de Rouen. Il a des aspect canailles, des accents de noblesse vénérable et, par dessus tout cela, un esprit railleur qui sait jeter de la poudre aux yeux sans jamais s’aveugler lui même. Ce dandy-là n’a rien de populaire, mais plonge ses racines dans la métaphysique d’un homme qui ne serait pas dupe des choses du monde, ni des vanités. Ce dandy là pourtant va se retrouver incarné dans Arsène Lupin, et conquérir le grand public en février 1905. C’en est alors fini de Maurice Leblanc : il a perdu sa liberté, bouleversé par la gloire de son héros, qui est à la fois le charme de la Belle Époque et des Années Folles, mais aussi l’impitoyable accusateur de ses tares. Arsène-Maurice Leblanc-Lupin ne font plus qu’un. Et ce héros improbable, partagé entre dandysme et modernisme destiné originellement à ne vivre que le temps d’un nouvelle, puis de cinq années, sera jusqu’en 1941 dans l’ombre de son auteur.
Jean-Yves PATTE
© FRÉMEAUX & ASSOCIÉS/GROUPE FRÉMEAUX COLOMBINI SA, 2001
La Demeure Mystérieuse. (1928)
Arsène Lupin, Du Gentleman cambrioleur au justicier secourable…
La Demeure Mystérieuse est au cœur même de l’œuvre de Maurice Leblanc. Elle est aussi à la croisée du destin d’Arsène Lupin. Arsène n’est plus seulement le parfait Gentleman Cambrioleur, «flambeur» et magnifique, c’est aussi un homme épris de justice. L’égocentrisme a laissé place - depuis la guerre de 1914-18 - à des élans plus universels. Enfin d’une universalité très lupinienne… Il veut rétablir la vérité, tend la main aux opprimés et, génial retour des choses, combat la malhonnêteté. Celle du moins qui est vicieuse et assassine, car la sienne, bien entendu, est morale. Comment pourrait-il en être autrement puisqu’il est si irrésistiblement sympathique ?!… Certes le cambriolage est toujours élevé au rang de chef-d’œuvre de l’art, insaisissable comme la beauté puisqu’il est mystérieux, inaccessible comme elle puisqu’il parait toujours impossible, même lorsqu’il se renouvelle. Mais la figure d’Arsène devient plus complexe. Elle est grandie d’élans humanitaires qui se concentrent sur un cas précis, certain que les bienfaits rejailliront ailleurs. Les aspirations généreuses de Lupin sont bigarrées, faites de fascination, qui ne supporte pas la moindre noirceur - malheur aux bassesses, aux assassins des corps et des âmes - et d’idéalisme - malheur aux médiocres. Elles oscillent sans cesse entre le paternalisme du XIXè siècle et les idées généreuses du socialisme tempéré, tel que l’incarne Aristide Briand. Son aide pour Arlette, et le petit peuple des ateliers de couture sera sans retenue, sa sympathie pour l’honnêteté, incarnée par Régine, sans arrière pensée… et son mépris pour l’ordre établi, sans borne. Non content d’usurper une identité aristocratique - mais avec combien plus de noblesse que souvent la noblesse héréditaire - il se joue de la police et de la justice. Car la justice d’Arsène Lupin n’est pas faite de règles générales. Elle agit au cas par cas. Les assassins sont des gens à écraser sous le talon, les enrichis sans scrupules sont à «plumer», les dévoyés à remettre sur le bon chemin sans attendre, les opprimés à soulager… Mais chacun selon sa mesure, à la manière évangélique «selon ses talents». Ici c’est Arlette qui recueille les fruits de cette justice. C’est comme si toute l’humanité, ce qu’elle a de meilleur s’était réfugié dans sa personne. Comme si l’humanité était, précisément, la plus séduisante des femmes.
“Régine se leva :
— «Monsieur d’Enneris, pour qui votez-vous ?
— Pour la plus belle, répondit-il, en s’inclinant […] C’est la beauté du visage et le charme du corps qui importent.
— Eh bien, dit Régine, la beauté et le charme, admirez-les chez cette jeune personne qu’on applaudit en ce moment. […] Elle est délicieuse cette enfant.» La jeune femme, en effet, fine, souple, harmonieuse de gestes et d’attitudes donnait l’impression de la grâce même.”
Arsène Lupin et le mystère
Annoncé dès le titre, le mystère plane magistralement. Il est si insaisissable que Lupin lui-même sera au bord de perdre la raison… mais c’est compter sans les ressources inépuisables de son esprit. Il était temps, l’étau infernal allait une fois encore se refermer sur la famille de Mélamare, victimes de l’Histoire. C’est le visage de Lupin détective qui se dévoile ici. Frotté aux méthodes d’Herlock Sholmès - démarque transparente du héros de Conan Doyle - il analyse déduit, fouille chartes et grimoires pour que la vérité se montre enfin. Pas d’analyse de fumées, de traces, pas de combinaisons chimiques, pas de déductions, de lentes maturations au fond d’un fauteuil, pas de conseiller-confident. Non. Des coups de théâtre, des révélations inattendues, des cartes truquées dans les manches, de l’action, de la vivacité et un aplomb incroyable. C’est toute la force d’analyse psychologique accumulée par Maurice Leblanc au fil de ses premières œuvres littéraires de la fin du XIXè s. qui lui permet de se jouer des tempéraments les plus cartésiens. Ainsi qui est Béchoux ? Un homme qui n’est qu’intelligent et que précisément la conscience de son intelligence a rendu bête, ou du moins servile à elle seule. Tout ce qui fait la différence avec le génie supérieur de Lupin, c’est l’étincelle. Étincelle qui se nourrit du risque calculé et reculé jusqu’à sa plus extrême limite, et qui se nourrit du jeu. Tout risquer, tout perdre, pour peut-être tout gagner. Investigation véritablement supérieure qui échappe souvent aux esprits ordinaires… et délicate moquerie. Insupportable à vrai dire. Mais Lupin-Leblanc ne s’arrête pas en si bon chemin. Il sait aussi se montrer détective des passions. Van Houben en fait d’ailleurs les frais. Infatué, sûr de lui même, nous assistons tout au long du roman au dégonflement de la baudruche de sa superbe. Car Lupin a percé à jour le secret de ses hauts cris, de ses colères subites, de sa grossièreté et de ses formules à l’emporte pièce. Van Houben est un jouisseur frustré car malhonnête. Il voudrait tout acheter, surtout l’amour, sans qu’il lui en coûte la moindre somme. Il ne parvient pas à profiter de sa fortune, pas plus qu’il n’envisage de la perdre. Alors, il est prêt à toutes les bassesses, les lâchetés pour récupérer ses diamants. Mais au fond que sont-ils pour que Van Houben y tienne si frénétiquement ? Ils sont la façade d’une position douteuse acquise, ou plutôt conquise, en nouveau riche, d’une respectabilité qui se compte en espèces sonnantes et trébuchantes, ils sont un voile de pudeur jeté sur une âme de crapule qui n’est pas tranquille. Lupin n’a donc aucun scrupule à infliger à Van Houben une belle leçon. Celle de l’adage «à voleur, voleur et demi» est vieille comme l’envie, mais ici elle prend au milieu des intrigues des allures de fable morale. La marque de Maurice Leblanc sans doute.
Jean-Yves PATTE
© FRÉMEAUX & ASSOCIÉS/GROUPE FRÉMEAUX COLOMBINI SA, 2001
Lire Arsène Lupin
Pour comprendre pourquoi on peut lire Arsène Lupin, partager à plusieurs les émotions, les incertitudes, les victoires et les éblouissantes impostures du héros, il ne faut jamais perdre de vue qu’Arsène Lupin est né dans une revue populaire - «Je sais tout» - sous forme de feuilleton , et qu’il vient aussi du Théâtre. En effet, quoi de plus ouvert que la lecture d’un feuilleton, dans une revue familiale ? On s’informe des progrès du héros, des méandres de l’intrigue, au besoin on lit quelques lignes à voix haute, voire le feuilleton entier au cours d’une veillée. Car nous sommes en 1905, ne l’oublions pas ! Donc pas de distraction en dehors de la conversation, la musique et surtout la lecture… Alors Arsène Lupin, vite, s’insinue dans le quotidien. Le Gentleman Cambrioleur, l’homme du monde, le justicier est là, tapis dans les coins d’ombre inexplorés par la lumière vacillante de la lourde suspension à gaz, par le halo jaunâtre des lampes à pétrole, par la lueur incertaine des bougies. D’ailleurs Maurice Leblanc ne joue-t-il pas souvent de la lecture à voix haute ? Elle fait partie de son œuvre même. Rapports, articles de presse surtout sont lus par les divers protagonistes, comme pour haranguer ou persuader un public avide, ou simplement curieux. Ces lectures font partie intégrante des ressorts de l’action. Ainsi Arlette lit à ses compagnes d’atelier les nouvelles relatives au «vol des diamants
« : “Une «petite main» venait d’apporter un journal du soir. Arlette le déplia et dit :
— «Ah! Tenez, on parle de l’enquête : «le vol des diamants»…”
Et puis Arsène Lupin, c’est aussi le Théâtre. Le théâtre à effet, un peu cabotin. Car Maurice Leblanc est aussi un familier des styles d’écriture pour la scène. Il y a sa sœur, Georgette Leblanc, et Maurice Maeterlink, bien sûr, qui sont des gloires… Mais il y a aussi les saynètes plus directes qui touchent un public joyeux, un public, qui a y regarder de près, ressemble à celui des Cabarets Montmartrois, à celui du Chat Noir. C’est pour eux qu’Arsène Lupin joue. C’est pour eux aussi que Maurice Leblanc écrit toutes les pages dialoguées qui insufflent une vie non pareille aux aventures, maintient le lecteur et l’auditeur en haleine. Tout y est : décors et dialogues. Mais un décors ô combien plus riche qu’au théâtre pourtant… Un décors qui préfigure celui du cinéma naissant. Une autre aventure pour Arsène ! Et puis encore une pirouette. Arsène-Maurice Leblanc-Lupin est même monté sur les planches en 1939 !…
Jean-Yves PATTE
© FRÉMEAUX & ASSOCIÉS/GROUPE FRÉMEAUX COLOMBINI SA, 2001
Discographie
Les aventures d’Arsène Lupin - La demeure mystérieuse
CD1
Chapitre I : Régine, actrice
01 - L’idée, charmante, avait reçu le meilleur accueil 6’49
02 - D’Enneris sauta, franchit la salle et l’orchestre... 7’42
Chapitre II : Arlette, mannequin
03 - C’était la fin de l’après-midi, huit jours plus tard 5’31
04 - Sans un mot, toute tremblante, Arlette... 6’44
05 - Elle se réveilla sur le canapé 2’53
Chapitre III : D’Enneris, gentleman détective
06 - La réunion projetée eut lieu à deux heures... 6’09
07 - Elle dit, pensivement... 9’48
Chapitre IV : Béchoux, policier
08 - Du calme, nom d’un chien ! 5’10
09 - D’Enneris l’apaisa 7’35
10 - Il avait hâte d’en finir et il esquissa... 4’17
11 - La déposition des deux... 6’17
CD2
Chapitre V : Est-ce l’ennemi ?
01 - Rien n’est plus fastidieux que le récit... 4’50
02 - L’auto s’arrêta à quelque distance... 4’28
Chapitre VI : Le secret des Mélamare
03 - Cette fois, Jean d’Enneris resta maître de lui... 4’40
04 - L’apparition de la comtesse 5’53
05 - Alors, reprit-elle, nous sommes les... 4’34
Chapitre VII : Fagerault, le sauveur
06 - Derrière leur tapisserie... 6’30
07 - Dehors, il passa sa mauvaise humeur... 4’19
08 - Brusquement il s’était levé à demi... 4’24
Chapitre VIII : Les Martin, incendiaires
09 - Arlette et sa mère se ressemblaient... 3’39
10 - Quatre heures moins le quart... 6’45
11 - Des pas précipités retentirent soudain... 5’29
Chapitre IX : Les fiançailles d’Arlette
12 - A quand la signature du contrat... 5’57
13 - La bataille ne pouvait tarder... 2’37
CD 3
Chapitre X : Le coup de poing
01 - Bonjour, François, dit-il... 6’29
02 - Cette fois, M. de Mélamare ne put... 8’24
Chapitre XI : La Valnéry, fille galante
03 - Miracle incompréhensible ! 6’21
04 - Je m’excuse si je dois remonter... 6’21
05 - C’est à ce moment que le destin... 9’51
Chapitre XII : Arsène Lupin
06 - Antoine s’était approché 5’21
07 - Nous y sommes, déclara tranquillement... 5’59
08 - Van Houben se mit à courir... 3’22
09 - Il tourna la petite rosace... 3’53
Epilogue
10 - Arlette et Jean 4’07
Ecouter ARSÈNE LUPIN LA DEMEURE MYSTÉRIEUSE MAURICE LEBLANC Lu par JACQUES GAMBLIN (livre audio) © Frémeaux & Associés / Frémeaux & Associés est l'éditeur mondial de référence du patrimoine sonore musical, parlé, et biologique. Récompensés par plus de 800 distinctions dont le trés prestigieux "Grand Prix in honorem de l'Académie Charles Cros", les catalogues de Frémeaux & Associés ont pour objet de conserver et de mettre à la disposition du public une base muséographique universelle des enregistrements provenant de l'histoire phonographique et radiophonique. Ce fonds qui se refuse à tout déréférencement constitue notre mémoire collective. Le texte lu, l'archive ou le document sonore radiophonique, le disque littéraire ou livre audio, l'histoire racontée, le discours de l'homme politique ou le cours du philosophe, la lecture d'un texte par un comédien (livres audio) sont des disques parlés appartenant au concept de la librairie sonore. (frémeaux, frémaux, frémau, frémaud, frémault, frémo, frémont, fermeaux, fremeaux, fremaux, fremau, fremaud, fremault, fremo, fremont, CD audio, 78 tours, disques anciens, CD à acheter, écouter des vieux enregistrements, cours sur CD, entretiens à écouter, discours d'hommes politiques, livres audio, textes lus, disques parlés, théâtre sonore, création radiophonique, lectures historiques, audilivre, audiobook, audio book, livre parlant, livre-parlant, livre parlé, livre sonore, livre lu, livre-à-écouter, audio livre, audio-livre, lecture à voix haute, entretiens à haute voix, parole enregistrée, etc...). Les livres audio sont disponibles sous forme de CD chez les libraires et les disquaires, ainsi qu’en VPC. Enfin certains enregistrements de diction peuvent être écoutés par téléchargement auprès de sites de téléchargement légal.