Qu’y a-t-il de commun entre un tempérament amusant comme Ringo, un homme tout en retenue comme Charlie Watts, et des fous furieux comme Keith Moon ou John Bonham ? Ce sont tous des batteurs. Dans l’hebdomadaire “Marianne”, Stéphane Koechlin, qui a lu “La naissance de la batterie” de Guillaume Nouaux (éditions Frémeaux et Associés), nous dresse une galerie de batteurs emblématiques. Dans laquelle il y a même… un manchot.
Dans “La naissance de la batterie”, Guillaume Nouaux explore les origines fascinantes de cet instrument devenu pilier de la pop culture aux côtés de la guitare électrique. L’ouvrage évoque comment, au début du XXe siècle, les enfants des villes américaines suivaient les fanfares militaires et les carnavals, en ajoutant leurs propres fantaisies avec clochettes et cymbales. Nouaux retrace les parcours de figures légendaires, telles que Baby Dodds (1898-1959) et “Red Happy” (1885-1928), “virtuose capable de jongler avec cinq ou six baguettes en même temps pendant un solo”, qui ont marqué l’émergence de la batterie.
Dans sa recension de l’article, Koechlin décide de faire le portrait de batteurs très différents. L’un n’a pas fait carrière : la vie de Pete Best, l’ancien batteur des Beatles, est un exemple poignant. “Il ne roula pas en Rolls” comme son successeur Ringo Starr, mais sombra dans le désespoir après avoir été évincé.
Les mythiques, Keith Moon (The Who) et John Bonham (Led Zeppelin) incarnent l’excès et la puissance. “Leur jeu était si brutal qu’ils marquèrent les esprits” et leur carrière. À l’opposé, Charlie Watts, batteur des Rolling Stones, “n’était pas passionné par le rock and roll”, mais son jeu précis et retenu a été crucial pour le groupe. Celui qui était surnommé “le Sphinx”, se distinguait sa vie calme, sa maniaquerie (“Il alignait ses baguettes soigneusement, mettait des heures à classer sa collection de disques” raconte Koechlin) et quand son temps libre le lui permettait entre deux giga-tournées, il jouait du jazz.
Enfin, Koechlin met à l’honneur Rick Allen, batteur de Def Leppard, illustre la résilience. Ayant perdu un bras dans un accident, il a adapté son jeu et c’est ensuite qu’il a enregistré « Hysteria », le plus grand succès du groupe. Le plus fou de la bande s’appelle Jim Gordon et on vous laisse découvrir son histoire sous la plume de Stéphane Koechlin.
Par Épiphanies Mag