« Depuis Bing Crosby et Tino Rossi, les chansons de Noël se sont avérées un juteux business saisonnier, ajoutant leur facture à celle, pourtant déjà suffisamment salée, des emplettes festives de rigueur. Et de Slade à George Michael et Mariah Carey (en passant par les Chaussettes Noires, les Beach Boys, Darlene Love et la regrettée Sharon Jones), la tradition de cette martingale à cash se perpétue, bon an mal an, jusqu’à nos jours. Issu de la même constellation que maintes formations swing habituées du Caveau de la Huchette, l’ensemble Louis Prima Forever se plie à son tour à cette formalité. Octette aux pedigrees aussi confirmés que souvent convergents, ces disciples parisiens du King of the Swingers néo-orléanais délivrent ici leurs adaptations à sa sauce trépidante d’une quinzaine de ces scies à sapin (agrémentées d’un ironique inédit de leur cru, ainsi, en bonus, que d’une redite de l’hymne de leur Saint-Patron, “Just A Gigolo/ Ain’t Got Nobody” in excelsis Deo). Dans le rôle de la grande Keely Smith, leur vocaliste mutine, Pauline Atlan, bénéficie de la réplique récurrente du tromboniste Patrick Bacqueville, tandis que le trompettiste (et arrangeur) Michel Bonnet leur prodigue les chœurs en wap-doo-wap de circonstance, et que le saxophone de Claude Braud endosse le rôle primordial qu’assurait celui de l’inénarrable Sam Butera auprès de Louis Prima en personne. Nostalgiques des robes à crinolines et des sections rythmiques à rebonds, nous vous souhaitons d’excellents marrons et d’entêtants vin chauds ! »
Par Patrick DALLONGEVILLE – PARIS MOVE