Il fallait bien tout la culture et l’ouverture d’esprit de Teca Calazan et Philippe Lesage pour aborder le sujet aussi vaste que complexe de la censure qu’ont pu exercer les différents pouvoirs politiques du XXème siècle. Vaste parce qu’il embrasse tous les répertoires, des plus savants au plus populaires. Complexes car le mécanisme de pression a pu s’exercer sur des artistes à l’engagement explicite comme sur des conceptions purement esthétiques avant d’être programmatiques. De Bartok ou Chostakovitch jusqu’à Marian Anderson, Amalia Rodrigues, Boris Vian ou Max Roach en passant par ceux que les nazis qualifièrent de « dégénérés », on trouvera au creux de ces trois CD aux versions de références idéalement choisies et magnifiquement masterisées une histoire politique de la musique du siècle dernier. Ainsi qu’un cruel rappel : rien n’est jamais acquis dans la société des hommes. A méditer…
Par Bruno GUERMONPREZ – JAZZ NEWS