« Les premiers succès de Claude François remontent au début des années 60. Dans Claude François- Rétrospective 1962, Jean-Baptiste Mersiol a voulu rendre hommage au musicien dont le sens du rythme le menait tout droit à la danse.
À la fin des années 50, Claude François rêvait déjà de faire une carrière musicale, alors qu’il n’est qu’un petit employé de banque. Après avoir formé un petit orchestre avec des copains, il obtient un emploi professionnel comme batteur-percussionniste dans le grand orchestre du Sporting CLub de Monte-Carlo, dirigé par Louis Frosio. En 1961, il mettre le cap sur Paris pour jouer dans l’orchestre de Olivier Despaz. Et on mesure en replongeant dans ce Claude François- Rétrospective 1962, combien le rythme lui colle à peau avec des musiques comme Paris Madison ou A little Bit of Shout, sans oublier Sack O’Woe, qui préfigure la mouvance psychédélique à venir.
Un an plus tard, il fait un carton avec Belles ! Belles ! Belles ! . Avant il aura enregistré quatre titres sous le nom de Koko pour le label Fontana dans lequel figure notamment ce Nabout Twist qui existe en deux versions, dont une destinée au marché arabe. Le titre y marchera nettement mieux qu’en France où la guerre d’Algérie a provoqué bien des blessures et ne pousse pas le grand public vers de tel répertoire.
Si le futur Clo-Clo signe des reprises de Bob Azzam qui lui avait permis de connaître ses premiers succès (Ali Baba Twist), il fait un choix plus étonnant en s’attaquant au célèbre Un clair de lune à Maubeuge, de Pierre Perrin, qui a marqué le répertoire de Bourvil. Comme le rappelle Jean-Baptiste Mersiol dans le livret, Claude François a joué avec son directeur artistique sur la vitesse de certains contre chants pour obtenir des transformations vocales.
Une chose est sûre : en redécouvrant certaines de ses chansons, on mesure combien Claude François était un musicien doté d’un vrai sens du rythme. Amateur de jazz et batteur, cet amour va structurer ensuite son univers sonore personnel dans lequel les mélodies auront plus d’importance même que les textes.
En tout cas, cet album témoigne de son inspiration première en offrant même deux chansons oubliées interprétée par Danyel Gérard : Youpi Ya tamouré et Improvisez le shout. De quoi donner envie de replonger dans ces sixties à la mode française. »
Par François CARDINALI – CHANTS SONGS