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À LÉO (AVEC LE TEMPS, LES ANARCHISTES…)
FRANCIS LALANNE
Ref.: FA8535
Direction Artistique : PAUL FARGIER (Suivi production : Philippe Gaviglio)
Label : FREMEAUX & ASSOCIES
Durée totale de l'œuvre : 2 heures 12 minutes
Nbre. CD : 2
« Amies Amis ! Voilà, il est là. Depuis 10 ans, vous me réclamez un album. Il sort le 17 février. En prévente dès maintenant. Alors mobilisation générale ! J'ai besoin de vous toutes et tous, sans exception, pour faire cartonner mon nouvel album physique...! Avec mes potes de Marseille (le groupe "CARRE BLANC") nous avons réussi à sortir un double cd avec un bonus interview où j'exprime tout ce que j'ai dans le coeur, et les vraies raisons de mon absence. Le top c'est que j'ai obtenu du producteur qu'il vende le double CD pour le prix d'un simple (...). C'est avec vous et grâce à vous que j'existe et c'est avec Léo que j ai repris le chemin des studios... Il n y a pas de place à prendre, il n y a qu'une route à suivre... J'ai repris la mienne et je veux pouvoir la continuer avec vous... Faites bouger ce disque et je vous promets rapidement le prochain, comme j'avais promis à Léo de terminer ce texte, "ma promesse...à Léo !" J'ai enfin rdv avec vous à partir du 17 février, comme au bon vieux temps. Sortir un album physique en 2017, c'est un gros risque. C'est vous qui décidez maintenant ... serez-vous au RDV? ... Je vais enfin le savoir... Je vous embrasse toutes et tous !
Tous mes droits iront à la famille de Léo. »
Francis LALANNE, le 31/01/2017
1945 - 1949 - ET LA FETE CONTINUE
1949 - 1953 - SENSATIONNEL
MON MANEGE A MOI - 1954 - 1958
1953 - 1954 - UNE ETOILE A L'ETOILE
-
PisteTitreArtiste principalAuteurDuréeEnregistré en
-
1Avec le tempsFrancis LalanneLéo Ferré00:04:212013
-
2Introduction « Les anarchistes »Francis LalanneFrancis Lalanne00:02:032013
-
3Les anarchistesFrancis LalanneLéo Ferré00:02:372013
-
4C'est extraFrancis LalanneLéo Ferré00:03:432013
-
5Vingt ansFrancis LalanneLéo Ferré00:02:302013
-
6Jolie momeFrancis LalanneLéo Ferré00:02:262013
-
7Pauvre Rutebeuf: duo Léo ferré/Francis LalanneFrancis LalanneLéo Ferré00:03:362013
-
8Introduction « La mémoire et la mer »Francis LalanneCarré Blanc00:01:272013
-
9La mémoire et la merFrancis LalanneLéo Ferré00:06:152013
-
10Le sang des cerisesFrancis LalanneFrancis Lalanne00:01:252013
-
11L'affiche rougeFrancis LalanneLouis Aragon00:03:252013
-
12A LéoFrancis LalanneFrancis Lalanne00:10:572013
-
13Introduction « A Léo/La promesse »Francis LalanneFrancis Lalanne00:00:592013
-
14A Léo/La promesseFrancis LalanneFrancis Lalanne00:08:442013
-
PisteTitreArtiste principalAuteurDuréeEnregistré en
-
1Genèse de l album « A Léo »Francis LalanneFrancis Lalanne00:03:312015
-
2Les déboires d'Athom le rebelle/Incompréhension du publicFrancis LalanneFrancis Lalanne00:02:432015
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3Volonté de refaire du théâtreFrancis LalanneFrancis Lalanne00:02:172015
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4Production du film « Le passage »Francis LalanneFrancis Lalanne00:04:172015
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5Problèmes et procès avec sa maison de disquesFrancis LalanneFrancis Lalanne00:04:022015
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6Retour après 11 ans de procèsFrancis LalanneFrancis Lalanne00:03:552015
-
7Sa famille. Changement de vieFrancis LalanneFrancis Lalanne00:04:052015
-
8Appel téléphonique du directeur de la WarnerFrancis LalanneFrancis Lalanne00:09:402015
-
9Décès de son nouveau producteurFrancis LalanneFrancis Lalanne00:01:522015
-
10Arrêt de la chansonFrancis LalanneFrancis Lalanne00:03:322015
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11Fin du contrat WarnerFrancis LalanneFrancis Lalanne00:02:142015
-
12L'envie de chanterFrancis LalanneFrancis Lalanne00:04:512015
-
131ère rencontre avec Léo FerréFrancis LalanneFrancis Lalanne00:05:232016
-
14Anniversaire de Ferré au Francofolies 1987Francis LalanneFrancis Lalanne00:09:452016
-
15Ferré est un guide.Francis LalanneFrancis Lalanne00:02:212016
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16Concert au GymnaseFrancis LalanneFrancis Lalanne00:02:592016
-
17Découverte de Ferré, à 13 ans, à MarseilleFrancis LalanneFrancis Lalanne00:04:452016
-
18Décès de Léo FerréFrancis LalanneFrancis Lalanne00:05:362016
Francis Lalanne FA8535
FRANCIS LALANNE
& CARRÉ BLANC
À Léo
Producteur exécutif & Direction artistique : Paul Fargier
Produit par Paul Fargier & Philippe Gaviglio
Crédit photos Tom Gaviglio (© Wnts – Instagram : @tomgvlio) – Stella Sulak et Jean-Paul Jorge (Ferré)
Logo Carré Blanc : Tous d K
Conception Double CD : Patrick Frémeaux
Fabrication et distribution : Frémeaux & Associés
www.fremeaux.com
CD1:
1/ Avec le temps (4’21)
2/ Introduction « Les Anarchistes » (2’03)
3/ Les Anarchistes (2’37)
4/ C’est extra (3’43)
5/ Vingt ans (2’30)
6/ Jolie môme (2’26)
7/ Pauvre Rutebeuf [duo L. Ferré / F. Lalanne] (3’36)
8/ Introduction « La Mémoire et la Mer » (1’27)
9/ La Mémoire et la Mer (6’15)
10/ Le Sang des Cerises (1’25)
11/ L’Affiche Rouge (3’25)
12/ À Léo (10’57)
13/ Introduction « À Léo, la promesse » (0’59)
14/ À Léo, la promesse (8’44)
CD2 : interview inédite F. Lalanne durée 1h 18
« À Léo » est l’album de la rencontre entre Francis LALANNE et le groupe CARRÉ BLANC, groupe de rock marseillais, réunis pour la première fois autour de cet hommage à Léo FERRÉ. Tout a démarré aux premières Francofolies de La Rochelle organisées par Jean-Louis Foulquier en 1985. Leur route n’a cessé alors de se croiser en commençant par les bancs du Conservatoire d’Art Dramatique de Marseille où Paul Fargier, chanteur du groupe, a travaillé avec le même professeur de théâtre que Francis, Irène Lamberton.Ce disque est le résultat d’une longue amitié qui unit Francis au groupe et qui a permis à celui-ci de revisiter les grandes chansons de son ami, en honorant sa promesse d’écrire chaque année quatre vers de plus à la chanson « À Léo » et qui a donné naissance à un nouveau titre, « À Léo, la promesse ».
L’album a été enregistré avec CARRÉ BLANC de Décembre 2013 à Septembre 2016… À Marseille, à Paris, à Saint Rémy de Provence, aux Pennes Mirabeau…
Les interviews ont été enregistrés le 06 juin 2015 aux Pennes Mirabeau et le 16 septembre 2016 à Marseille.
Remerciements particuliers à Philippe Gaviglio (Wnts),
Laure Duhard (Believe) et Irène Lamberton, notre professeur d’art dramatique…
À Mathieu Ferré et à sa famille.
Paul FARGIER
© FRÉMEAUX & ASSOCIÉS 2017
1/ Avec le temps (4’21)
(Léo Ferré © Meridian Editions, Mathieu Ferré et Cie)
Avec le temps, va, tout s’en va
On oublie le visage et l’on oublie la voix
Le cœur, quand ça bat plus, c’est pas
la peine d’aller
Chercher plus loin, faut laisser faire et c’est très bien
Avec le temps…
Avec le temps, va, tout s’en va
L’autre qu’on adorait, qu’on cherchait sous la pluie
L’autre qu’on devinait au détour d’un regard
Entre les mots, entre les lignes et sous le fard
D’un serment maquillé qui s’en va faire sa nuit
Avec le temps tout s’évanouit
Avec le temps…
Avec le temps, va, tout s’en va
Même les plus chouettes souvenirs ça t’as une de ces gueules
A la Galerie je farfouille dans les rayons de la mort
Le samedi soir quand la tendresse s’en va tout seule
Avec le temps…
Avec le temps, va, tout s’en va
L’autre à qui l’on croyait pour un rhume, pour un rien
L’autre à qui l’on donnait du vent
et des bijoux
Pour qui l’on eût vendu son âme pour quelques sous
Devant quoi l’on se traînait comme traînent les chiens
Avec le temps, va, tout va bien
Avec le temps…
Avec le temps, va, tout s’en va
On oublie les passions et l’on oublie les voix
Qui vous disaient tout bas les mots
des pauvres gens
Ne rentre pas trop tard, surtout ne prends pas froid
Avec le temps…
Avec le temps, va, tout s’en va
Et l’on se sent blanchi comme un cheval fourbu
Et l’on se sent glacé dans un lit de hasard
Et l’on se sent tout seul peut-être mais peinard
Et l’on se sent floué par les années perdues
Alors vraiment
Avec le temps on n’aime plus.
Voix : Francis LALANNE
Piano : Ania SAFA
Violon : Sarah FRIEDMANN
Alto : Pascale GUERIN
Violoncelle : Chantal DARIETTO-LATIL
Flute : Nicolas NEGRI
Arrangements : Samuel SAFA
Prise de son : Samuel SAFA – Studio Velten - Marseille
Prise de son/Cordes : Jean-Luc SPAGNOLO
Mixage : Pierre JACQUOT – Studio Pierre Jacquot – Versailles
Mastering : Sonics Mastering –
François FANELLI
(Juin 2013)
2/ Introduction « Les Anarchistes » (2’03)
(Francis Lalanne - Carré Blanc)
Voix : Francis LALANNE
Guitares : Christian ZOLESI
Basse : André FERRY
Batterie : Alain ABRY
Percussions : Paul FARGIER
Arrangements : CARRÉ BLANC
Enregistrement voix au studio La Fabrique par Hervé LE GUIL assisté de Damien
et Florian - Saint Rémy de Provence
Enregistré, réalisé et pré-mixé au Sound Suite Studio par Terje REFSNES – Les Pennes Mirabeau
Mixé par Pierre JACQUOT – Studio Pierre Jacquot – Versailles
Mastering : Pierre JACQUOT et Florent WELSING – Studio Pierre Jacquot – Versailles
(Décembre 2013)
3/ Les Anarchistes (2’37)
(Léo Ferré © Mathieu Ferré et Cie)
Y’en a pas un sur cent et pourtant ils existent
La plupart Espagnols allez savoir pourquoi
Faut croire qu’en Espagne on ne
les comprend pas
Les anarchistes
Ils ont tout ramassé
Des beignes et des pavés
Ils ont gueulé si fort
Qu’ils peuv’nt gueuler encore
Ils ont le cœur devant
Et leurs rêves au mitan
Et puis l’âme toute rongée
Par des foutues idées
Y’en a pas un sur cent et pourtant ils existent
La plupart fils de rien ou bien fils de si peu
Qu’on ne les voit jamais que lorsqu’on
a peur d’eux
Les anarchistes
Ils sont morts cent dix fois
Pour que dalle et pour quoi ?
Avec l’amour au poing
Sur la table ou sur rien
Avec l’air entêté
Qui fait le sang versé
Ils ont frappé si fort
Qu’ils peuvent frapper encor
Y’en a pas un sur cent et pourtant ils existent
Et s’il faut commencer par les coups d’pied au cul
Faudrait pas oublier qu’ça descend dans la rue
Les anarchistes
Ils ont un drapeau noir
En berne sur l’Espoir
Et la mélancolie
Pour traîner dans la vie
Des couteaux pour trancher
Le pain de l’Amitié
Et des armes rouillées
Pour ne pas oublier
Qu’y’en a pas un sur cent et pourtant
ils existent
Et qu’ils se tiennent bien le bras dessus bras dessous
Joyeux, et c’est pour ça qu’ils sont toujours debout
Les anarchistes
Voix : Francis LALANNE
Guitares : Francis LALANNE - Samuel SAFA
Enregistré par Samuel SAFA au Studio Velten - Marseille
Mixé par Pierre JACQUOT – Studio Pierre Jacquot – Versailles
Mastering : Pierre JACQUOT et Florent WELSING – Studio Pierre Jacquot – Versailles
(Juillet 2013)
4/ C’est extra (3’43)
(Léo Ferré © Meridian Editions, Mathieu Ferré et Cie)
Une rob’ de cuir comme un fuseau
Qu’aurait du chien sans l’ fair’ exprès
Et dedans comme un matelot
Une fill’ qui tangue un air anglais
C’est extra
Les moody blues qui chante(nt) la nuit
Comm’ un satin de blanc marié
Et dans le port de cette nuit
Un’ fill’ qui tangue et vient mouiller
C’est extra,
C’est extra,
C’est extra,
C’est extra
Des cheveux qui tomb’nt comm’ le soir
Et d’ la musique en bas des reins
Ce jazz qui d’jazze dans le soir
Et ce mal qui nous fait du bien
C’est extra
Ces mains qui jouent de l’arc-en-ciel
Sur la guitare de la vie
Et puis ces cris qui mont’nt au ciel
Comme une cigarett’ qui prie
C’est extra,
C’est extra,
C’est extra,
C’est extra
Ces bas qui tiennent haut perchés
Comme les cordes d’un violon
Et cette chair que vient troubler
L’archet qui coule ma chanson
C’est extra
Et sous le voile à peine clos
Cette touffe de noir Jésus
Qui ruisselle dans son berceau
Comme un nageur qu’on n’attend plus
C’est extra,
C’est extra,
C’est extra,
C’est extra
Un’ rob’ de cuir comme un oubli
Qu’aurait du chien sans l’ faire exprès
Et dedans comme un matin gris
Un’ fille qui tangue et qui se tait
C’est extra
Les moody blues qui s’en balancent
Cet ampli qui n’ veut plus rien dire
Et dans la musique du silence
Une fill’ qui tangue et vient mourir
C’est extra,
C’est extra,
C’est extra,
C’est extra
Voix : Francis LALANNE
Guitares : Christian ZOLESI
Basse : André FERRY
Batterie : Alain ABRY
Percussions : Paul FARGIER
Arrangements : CARRÉ BLANC
Voix enregistrée par Samuel SAFA au Studio Velten - Marseille
Enregistré, réalisé et pré-mixé au Sound Suite Studio par Terje REFSNES – Les Pennes Mirabeau
Mixé par Pierre JACQUOT – Studio Pierre Jacquot – Versailles
Mastering : Pierre JACQUOT et Florent WELSING – Studio Pierre Jacquot – Versailles
(Juillet 2013)
5/ Vingt ans (2’30)
(Léo Ferré © Meridian Editions, Mathieu Ferré et Cie)
Pour tout bagage on a vingt ans
On a l´expérienc´ des parents
On se fout du tiers comm´ du quart
On prend l´bonheur toujours en r´tard
Quand on aim´ c´est pour tout´ la vie
Cett´ vie qui dur´ l´espac´ d´un cri
D´un´ permanent´ ou d´un blue jean
Et pour le reste on imagine
Pour tout bagage on a sa gueul´
Quand elle est bath ça va tout seul
Quand elle est moche on s´habitue
On s´dit qu´on est pas mal foutu
On bat son destin comm´ les brêmes
On touche à tout on dit : « Je t´aime »
Qu´on soit d´la Balance ou du Lion
On s´en balance on est des lions…
Pour tout bagage on a vingt ans
On a des réserv´s de printemps
Qu´on jett´rait comm´ des miett´s de pain
A des oiseaux sur le chemin
Quand on aim´ c´est jusqu´à la mort
On meurt souvent et puis l´on sort
On va griller un´ cigarette
L´amour ça s´prend et puis ça s´jette
Pour tout bagage on a sa gueul´
Qui caus´ des fois quand on est seul
C´est ç´qu´on appell´ la voix du d´dans
Ça fait parfois un d´ces boucans…
Pas moyen de tourner l´bouton
De cett´ radio, on est marron
On passe à l´examen d´minuit
Et quand on pleure on dit qu´on rit…
Pour tout bagage on a vingt ans
On a un´ rose au bout des dents
Qui vit l´espace d´un soupir
Et qui vous pique avant d´mourir
Quand on aim´ c´est pour tout ou rien
C´est jamais tout, c´est jamais rien
Ce rien qui fait sonner la vie
Comme un réveil au coin du lit
Pour tout bagage on a sa gueul´
Devant la glac´ quand on est seul
Qu´on ait été chouette ou tordu
Avec les ans tout est foutu
Alors on maquill´ le problème
On s´dit qu´y a pas d´âg´ pour qui s´aime
Et en cherchant son cœur d´enfant
On dit qu´on a toujours vingt ans…
Voix : Francis LALANNE
Guitares/Claviers : Christian ZOLESI
Basse : André FERRY
Batterie : Alain ABRY
Percussions : Paul FARGIER
Arrangements : CARRÉ BLANC
Enregistrement voix au Studio Velten par Samuel SAFA - Marseille
Enregistré, réalisé et pré-mixé au Sound Suite Studio par Terje REFSNES – Les Pennes Mirabeau
Mixé par Pierre JACQUOT – Studio Pierre Jacquot – Versailles
Mastering : Pierre JACQUOT et Florent WELSING – Studio Pierre Jacquot – Versailles
(Juillet 2013)
6/ Jolie môme (2’26)
(Léo Ferré © Meridian Editions, Mathieu Ferré et Cie)
T’ es tout’ nue
Sous ton pull
Y’a la rue
Qu’ est maboule
Jolie môme
T’ as ton cœur
A ton cou
Et l’ bonheur
Par en d’ssous
Jolie môme
T’ as l’ rimmel
Qui fout l’ camp
C’est l’ dégel
Des amants
Jolie môme
Ta prairie
Ça sent bon
Fais-en don
Aux amis
Jolie môme
T’ es qu’un’ fleur
Du printemps
Qui s’ fout d’ l’heure
Et du temps
T’ es qu’un’ rose
Éclatée
Que l’on pose
A côté
Jolie môme
T’ es qu’un brin
De soleil
Dans l’ chagrin
Du réveil
T’ es qu’un’ vamp
Qu’on éteint
Comme un’ lampe
Au matin
Jolie môme
Tes baisers
Sont pointus
Comme un accent aigu
Jolie môme
Tes p’tits seins
Sont du jour
A la coque
A l’amour
Jolie môme
Ta barrière
De frou-frous
Faut s’ la faire
Mais c’est doux
Jolie môme
Ta violette
Est l’ violon
Qu’on violente
Et c’est bon
Jolie môme
T’ es qu’un’ fleur
De pass’ temps
Qui s’ fout d’ l’heure
Et du temps
T’ es qu’un’ étoile
D’amour
Qu’on entoile
Aux beaux jours
Jolie môme
T’ es qu’un point
Sur les « i »
Du chagrin
De la vie
Et qu’un’ chose
De la vie
Qu’on arros’
Qu’on oublie
Jolie môme
T’ as qu’un’ paire
De mirett’s
Au poker
Des conquêt’s
Jolie môme
T’ as qu’un’ rime
Au bonheur
Faut qu’ ça rime
Ou qu’ ça pleure
Jolie môme
T’ as qu’un’ source
Au milieu
Qu’ éclabousse
Du « Bon Dieu »
Jolie môme
T’ as qu’un’ porte
En voil’ blanc
Que l’on pousse
En chantant
Jolie môme
T’ es qu’un’ pauv’
Petit’ fleur
Qu’on guimauv’
Et qui meurt
T’ es qu’un’ femme
A r’passer
Quand son âme
Est froissée
Jolie môme
T’ es qu’un’ feuille
De l’automne
Qu’on effeuille
Monotone
T’ es qu’un’joie
En allée
Viens chez moi
La r’trouver
Jolie môme
T’ es tout’ nue
Sous ton pull
Y’a la rue
Qu’ est maboule
Jolie môme
Piano : Ania SAFA
Guitares/Claviers : Christian ZOLESI
Basse : André FERRY
Batterie : Alain ABRY
Percussions : Paul FARGIER
Arrangements : CARRÉ BLANC
Voix enregistrée par Samuel SAFA au Studio Velten - Marseille
Enregistré, réalisé et pré-mixé au Sound Suite Studio par Terje REFSNES –
Les Pennes Mirabeau
Mixé par Pierre JACQUOT – Studio Pierre Jacquot – Versailles
Mastering : Pierre JACQUOT et Florent WELSING – Studio Pierre Jacquot – Versailles
(Juillet 2013)
7/ Pauvre Rutebeuf (3’36)
Duo Léo Ferré/Francis Lalanne
Remerciements à Mathieu Ferré
et à sa famille.
(Léo Ferré © Meridian Editions, Mathieu Ferré et Cie)
Que sont mes amis devenus
Que j’avais de si près tenus
Et tant aimés
Ils ont été trop clair semés
Le vent je crois les m’a otés
L’amour est morte
Ce sont amis que vent emporte
Et il ventait devant ma porte
Les emporta
Avec le temps qu’arbre défeuille
Quand il ne reste en branche feuille
Qui n’aille à terre
Avec pauvreté qui m’atterre
Qui de partout me fait la guerre
Au temps d’hiver
Ne convient pas que vous raconte
Comment je me suis mis à honte
En quelle manière
Que sont mes amis devenus
Que j’avais de si près tenus
Et tant aimés
Ils ont été trop clairsemés
Le vent je crois les m’a otés
L’amour est morte
Le mal ne sait pas seul venir
Tout ce qui m’était à venir
M’est avenu
Pauvre sens et pauvre mémoire
M’a Dieu donné le roi de gloire
Et pauvre rente
Et froid au cul quand bise vente
Le vent me vient le vent m’évente
L’amour est morte
Ce sont amis que vent emporte
Et il ventait devant ma porte
Les emporta
L’espérance de lendemain
Ce sont mes fêtes
Piano : Léo FERRE
Piano : Ania SAFA
Guitare : Wim WELKER
Réalisation : Samuel SAFA
Enregistré par Samuel SAFA au Studio Velten - Marseille
Mixé par Pierre JACQUOT – Studio Pierre Jacquot – Versailles
Mastering : Pierre JACQUOT et Florent WELSING – Studio Pierre Jacquot – Versailles
(Juin 2013)
8/ Introduction « La Mémoire et la Mer » (1’27)
(Francis Lalanne - Carré Blanc)
Voix : Francis LALANNE
Guitares/Claviers : Christian ZOLESI
Basse : André FERRY
Batterie : Alain ABRY
Percussions : Paul FARGIER
Arrangements : CARRÉ BLANC
Enregistrement voix au studio La Fabrique par Hervé LE GUIL assisté de Damien
et Florian – Saint Rémy de Provence
Enregistré, réalisé et pré-mixé au Sound Suite Studio par Terje REFSNES – Les Pennes Mirabeau
Mixé par Pierre JACQUOT – Studio Pierre Jacquot – Versailles
Mastering : Pierre JACQUOT et Florent WELSING – Studio Pierre Jacquot – Versailles
(Décembre 2013)
9/ La Mémoire et la Mer (6’15)
(Léo Ferré © Mathieu Ferré et Cie)
La marée, je l’ai dans le cœur
Qui me remonte comme un signe
Je meurs de ma petite sœur,
De mon enfance et de mon cygne
Un bateau, ça dépend comment
On l’arrime au port de justesse
Il pleure de mon firmament
Des années lumières et j’en laisse
Je suis le fantôme jersey
Celui qui vient les soirs de frime
Te lancer la brume en baiser
Et te ramasser dans ses rimes
Comme le trémail de juillet
Où luisait le loup solitaire
Celui que je voyais briller
Aux doigts du sable de la terre
Rappelle-toi ce chien de mer
Que nous libérions sur parole
Et qui gueule dans le désert
Des goémons de nécropole
Je suis sûr que la vie est là
Avec ses poumons de flanelle
Quand il pleure de ces temps-là
Le froid tout gris qui nous appelle
Je me souviens des soirs là-bas
Et des sprints gagnés sur l’écume
Cette bave des chevaux ras
Au ras des rocs qui se consument
Ô l›ange des plaisirs perdus
Ô rumeurs d’une autre habitude
Mes désirs dès lors ne sont plus
Qu’un chagrin de ma solitude
Et le diable des soirs conquis
Avec ses pâleurs de rescousse
Et le squale des paradis
Dans le matin mouillé de mousse
Reviens fille verte des fjords
Reviens violon des violonades
Dans le port fanfare les cors
Pour le retour des camarades
Ô parfum rare des salants
Dans le poivre feu des gerçures
Quand j’allais, géométrisant,
Mon âme au creux de ta blessure
Dans le désordre de ton cul
Poissé dans des draps d’aube fine
Je voyais un vitrail de plus,
Et toi fille verte, mon spleen
Les coquillages figurant
Sous les sunlights cassés liquides
Jouent de la castagnette tant
Qu’on dirait l’Espagne livide
Dieux des granits, ayez pitié
De leur vocation de parure
Quand le couteau vient s’immiscer
Dans leur castagnette figure
Et je voyais ce qu’on pressent
Quand on pressent l’entrevoyure
Entre les persiennes du sang
Et que les globules figurent
Une mathématique bleue,
Dans cette mer jamais étale
D’où me remonte peu à peu
Cette mémoire des étoiles
Cette rumeur qui vient de là
Sous l’arc copain où je m’aveugle
Ces mains qui me font du fla-fla
Ces mains ruminantes qui meuglent
Cette rumeur me suit longtemps
Comme un mendiant sous l’anathème
Comme l’ombre qui perd son temps
À dessiner mon théorème
Et sur mon maquillage roux
S’en vient battre comme une porte
Cette rumeur qui va debout
Dans la rue, aux musiques mortes
C’est fini, la mer, c’est fini
Sur la plage, le sable bêle
Comme des moutons d’infini…
Quand la mer bergère m’appelle
Voix : Francis LALANNE
Produit par Francis LALANNE
Mastering : Pierre JACQUOT et Florent WELSING – Studio Pierre Jacquot – Versailles
10/ Le Sang des Cerises (1’25)
(Francis Lalanne)
Extrait Francofolies 1987
Lorsque coulera le sang des cerises
Les chansons d’hier, les mots de demain
Deviendront tempêtes
Révoltes d’amour, toujours se répètent
Changeront un jour ce monde inhumain
Lorsque coulera le sang des cerises
Jamais plus la vie ne tendra la main
Voix :
Francis Lalanne
Paul FARGIER
Christian ZOLESI
André FERRY
Alain ABRY
Remixé et masterisé au Sound Suite Studio par Terje REFSNES – Les Pennes Mirabeau
(Décembre 2013)
11/ L’Affiche Rouge (3’25)
(Aragon/Ferré © Meridian Editions)
Vous n´avez réclamé la gloire ni les larmes
Ni l´orgue ni la prière aux agonisants
Onze ans déjà que cela passe vite onze ans
Vous vous étiez servis simplement
de vos armes
La mort n´éblouit pas les yeux des Partisans
Vous aviez vos portraits sur les murs de nos villes
Noirs de barbe et de nuit hirsutes menaçants
L´affiche qui semblait une tache de sang
Parce qu´à prononcer vos noms sont difficiles
Y cherchait un effet de peur sur les passants
Nul ne semblait vous voir Français
de préférence
Les gens allaient sans yeux pour vous
le jour durant
Mais à l´heure du couvre-feu des doigts errants
Avaient écrit sous vos photos MORTS POUR LA FRANCE
Et les mornes matins en étaient différents
Tout avait la couleur uniforme du givre
A la fin février pour vos derniers moments
Et c´est alors que l´un de vous dit calmement
Bonheur à tous Bonheur à ceux qui vont survivre
Je meurs sans haine en moi pour le peuple allemand
Adieu la peine et le plaisir Adieu les roses
Adieu la vie adieu la lumière et le vent
Marie-toi sois heureuse et pense à moi souvent
Toi qui vas demeurer dans la beauté
des choses
Quand tout sera fini plus tard en Erevan
Un grand soleil d´hiver éclaire la colline
Que la nature est belle et que le cœur me fend
La justice viendra sur nos pas triomphants
Ma Mélinée ô mon amour mon orpheline
Et je te dis de vivre et d´avoir un enfant
Ils étaient vingt et trois quand les fusils fleurirent
Vingt et trois qui donnaient le cœur avant le temps
Vingt et trois étrangers et nos frères pourtant
Vingt et trois amoureux de vivre à en mourir
Vingt et trois qui criaient la France
en s´abattant
Voix : Francis LALANNE
Guitares : Christian ZOLESI
Basse : André FERRY
Batterie : Alain ABRY
Percussions : Paul FARGIER
Arrangements : CARRÉ BLANC
Enregistrement voix au studio La Fabrique par Hervé Le Guil assisté de Damien
et Florian - Saint-Rémy de Provence
Enregistré, réalisé et pré-mixé au Sound Suite Studio par Terje REFSNES – Les Pennes Mirabeau
Mixé par Pierre JACQUOT - Studio Pierre Jacquot – Versailles
Mastering : Pierre JACQUOT et Florent WELSING – Studio Pierre Jacquot – Versailles
(Décembre 2013)
12/ À Léo (10’57)
(Francis Lalanne © NOA)
Un jour, tu trouveras cette âme défendue !
Celle qu’en toi tu fuis par crainte du parjure
Et qui te dit « Prends garde à chaque main tendue ! »
Un jour, l’ami viendra, le vrai, je te le jure !
Un jour, tu trouveras ce frère de printemps
Ce jardinier des cœurs, enfant
des Hespérides !
Et qu’il soit jeune ou vieux, vous irez hors du temps
Cueillir les pommes d’or qui poussent sous les rides…
Il sera tes vingt ans, ces vingt ans éternels
Que tu crois disparus quand ta cheville flanche.
Il te rendra le goût des élans fraternels
II lavera du gris ta chevelure blanche…
Et dans l’obscurité qu’on nomme les vieux jours,
Il fera de tes mots, de grands yeux
de lumière
Tels ceux de ces oiseaux qui la nuit voient toujours
Célébrant le soleil à son aube première…
Et tels deux rois hiboux contemplant l’avenir,
Vous ferez de chacun de vos regards
un rêve ;
Et chaque instant pour vous passera sans finir ;
Et chaque nouveau jour sera comme
une trêve…
Un jour, tu trouveras ce Mozart de cent ans,
Ce Rimbaud de demain, qui sera ton élève !
Et tu retrouveras dans ses vers palpitants,
Ce goût d’air du matin de soleil qui se lève…
Même si de ton âge il n’a que la moitié,
Par la plume, il aura celui de tes artères ;
Ensemble, vous aurez celui de l’amitié,
Celui de vos secrets, celui de vos mystères…
Et vous inventerez de nouveaux lendemains,
De nouveaux mots d’amour, de nouvelles musiques,
Et vous tuerez la mort ensemble et
de vos mains,
Vous rendrez du malheur le bonheur amnésique…
Vous parlerez des femmes, des plaies qu’elles vous font,
Des copains disparus et des faux camarades ;
Et de tous vos regrets, vous toucherez le fond
Pour remonter plus haut que leurs sombres parades.
Alors vous planerez au-dessus de ceux-ci,
Au-delà de ceux-là, comme deux grands rapaces,
Deux voyageurs du temps, voyageant sans souci,
Échangeant leurs pensées, leur temps
et leurs espaces…
Alors vous parlerez en notes comme en vers
En couplets, en refrains, en chansons,
en poèmes ;
Et parcourant en long, en large l’univers
Vous ne ferez plus qu’une de vos deux bohèmes…
Vous irez au café des anges écrivains !
Vous irez boire avec Verlaine, Apollinaire,
Et Baudelaire aussi, goûtant à tous les vins,
A tous les alcools de votre imaginaire !
Vous sortirez Ravel, Bach, Falla, Debussy
Et tous les autres de leur ultime demeure !
Vous les réveillerez et les voisins aussi,
Tant vous ferez de bruit, le soir après plus d’heure !
Et de leurs symphonies, vous ferez
vos discours !
De leurs textes sacrés, vous serez
les prophètes !
Poètes, musiciens, vous serez leur recours
Et tous viendront chanter et danser
à vos fêtes !
Alors, sans plus jamais subir la trahison,
Tu seras délivré de tes vieilles blessures ;
Et de ton mal de vivre enfin la guérison
Viendra dans ton cœur pour colmater
les fissures…
Et tu n’auras plus mal à ceux qui t’ont fait mal
A ceux qui font plonger dans l’humaine misère !
Tu ne souffriras plus dans ta chair d’animal,
Et d’un dieu chimpanzé tu diras le rosaire…
Un jour tu trouveras ce prince vagabond,
Ce passager des vents qui vogue sur
ta route,
Et vous laisserez là le mal, ce moribond ;
Des méchants vous mettrez les armées
en déroute !
Il ne t’en voudra pas si tu doutes de lui,
Si dans tes cris parfois résonne encore la haine,
Car l’enfant reste vif en toi, même aujourd’hui,
Pudique dans ses joies, extrême dans
sa peine…
Alors, accepte enfin la main qu’il te tendra !
Son serrement plus fort qu’un serment qu’on abjure !
Et crois en l’Homme enfin, quand cet ami viendra !
Car cet ami viendra, Léo, je te le jure !
Alors, accepte enfin la main qu’il te tendra !
Son serrement plus fort qu’un serment qu’on abjure !
Et crois en l’Homme enfin, quand cet ami viendra !
Car cet ami, c’est moi, Léo, je te le jure !
Voix : Francis LALANNE
Claviers : Francis LALANNE
Produit par Francis LALANNE
Mastering : Pierre JACQUOT et Florent WELSING – Studio Pierre Jacquot – Versailles
13/ Introduction « À Léo, la promesse » (0’59)
(Francis Lalanne - Carré Blanc)
Voix : Francis LALANNE
Guitares/Claviers : Christian ZOLESI
Basse : André FERRY
Batterie : Alain ABRY
Percussions : Paul FARGIER
Arrangements : CARRÉ BLANC
Enregistrement voix au studio La Fabrique
par Hervé Le Guil assisté de Damien
et Florian - Saint Rémy de Provence
Enregistré et pré-mixé au Sound Suite Studio
par Terry – Les Pennes Mirabeau
Mixé par Pierre JACQUOT - Studio Pierre Jacquot – Versailles
Mastering : Pierre JACQUOT et Florent WELSING – Studio Pierre Jacquot – Versailles
(Décembre 2013)
14/ À Léo, la promesse (8’44)
(Francis Lalanne © DR)
Ils furent si nombreux, et tu ne le sais pas,
A marcher avec Toi sur la route des rêves ;
A te suivre à la trace, à t’emboiter le pas ;
A vivre ton chemin jusqu’à ce qu’il s’achève…
Il me revient le soir où tu vins, en chantant
Une dernière fois avec moi, pour la peine,
Demander au public, après « Avec le temps »,
De ne pas applaudir quand nous quittions la scène…
Je n’oublie pas non plus que, dès
le lendemain,
De tes propres rappels tu brisais la relance
En demandant aux gens de retenir leurs mains
Pour te laisser partir en paix dans
le silence…
Etait-ce ta façon de nous faire savoir
Ce qu’apprend le piano des doigts qui
se raidissent ?
Ta façon de nous dire adieu sans au revoir
Que de n’en plus pouvoir que les gens t’applaudissent ?
Etait-ce ta façon de nous faire en chansons,
Sortir de ta présence ; entrer dans ton essence ?
Et de nous faire voir en éteignant le son,
Que l’image n’est qu’un reflet de son absence ?
Que ne voulant paraître ou incarner les mots
On peut choisir la voie qui dit « je est un autre » !
Et seul, à quatre mains jouer sur son piano
La saison d’Arthur, comme si c’était
la nôtre !
Là pour donner le la enfin de tout cela,
Tu mis dans un album puissant
et magnifique
Tes notes sur les mots de Rimbaud laissant là
Ton testament de poète phonographique !
De tes deux ans à vivre prenant les devants,
Dans ce dernier album ta musique était Reine ;
Et tu chaussais, pour nous, les semelles de vent
A la barre du grand orchestre de Lorraine !
Là sur ton bateau ivre, à Marseille et à Metz,
A Bastia, je t’ai vu disparaître sur scène,
Et pour l’ultime fois, célébrer la grand-messe
Que tu voulus toujours plus humaine
et païenne…
Je tournais quand tu fis ta dernière tournée
Qui ne vit pas au Rex ta rentrée parisienne.
Celle qu’on annula pour toujours cette année :
Ceux qui devaient venir comme moi s’en souviennent…
Et me voilà comme eux orphelin de tes cris :
De ces mots dits par Toi sur les routes
de France !
Et qui font que vingt ans après, quand
je t’écris,
Je ressens l’espérance autant que
la souffrance !
Vingt ans qui sont aussi ceux de ma fille ainée :
Ea ; et qui est née quand ton âme est partie !
Ea qui va fêter ses vingt ans cette année,
Comme je vais fêter, moi, ceux de ma sortie…
Vingt année que ma voix fut celle
d’un chanteur
Depuis que les marchands qui l’ont rendue muette,
Comme un fauve, ont lâché en moi
le créateur
Qui se fera guerrier pour demeurer poète…
Ce poète bien sûr est toujours musicien
Mais devient Président de Club, chef d’entreprise ;
Acteur et producteur, éditeur, écrivain :
Une cigale en lui de fourmi s’est éprise…
Pendant ces vingt années il change
de maison
De paille, et de bois contre la maison
de pierre ;
Met de l’eau dans son vin, du cœur dans sa raison ;
Et sort de son fourreau moins souvent
la rapière…
Il prend le temps de vivre et de ne plus courir ;
De construire son nid, brindille après brindille ;
Le temps des hommes libres, le temps
de s’ouvrir,
Et de faire l’amour ; et de faire mes filles…
Trois ans après ta mort, ma grande avait deux sœurs :
Hélia et Séléna : mon soleil et ma lune !
J’ai laissé dans ma vie s’installer la douceur
A l’endroit où prenaient la haine et
la rancune…
J’ai compris ce que tu me disais des enfants
Et de ces animaux qui nous apprennent l’homme
J’ai appris ce que veut dire « le cœur me fend »
Chaque fois que l’un d’eux s’en va croquer la pomme…
J’ai appris que l’amour de la femme provient
Et se transmet à l’homme s’il donne la vie !
En les mettant au monde alors, je me souviens
Avoir tenu mon âme, et retrouver l’envie…
Pour elles, j’ai changé ma façon de rêver,
Déplacer ma limite, bougé mes repères !
Là où j’étais perdu Néokhan m’a trouvé :
Il s’est fait mon garçon à la mort de mon père…
Moi que tu as connu poète chenapan,
J’ai préféré le calme à la vie de tumulte !
Moi que tu as aimé gavroche et Peter Pan
Je me suis découvert une pensée d’adulte…
Moi qui toujours étais réfractaire au pouvoir,
Je me suis mis à croire en l’action politique !
A penser qu’au-delà du fait de s’émouvoir,
L’acte de s’engager donne sens à l’éthique !
Alors j’ai créé un mouvement dissident,
Aujourd’hui quatrième des partis de France ;
L’ai quitté quand il cessa d’être indépendant :
Ne pouvant plus dès lors faire la différence !
Puis, je suis revenu de ma désillusion ;
Et reprenant ma plume à l’humaine chimère,
J’ai laissé le poète imprimer sa vision ;
J’ai cessé d’être enfant… Et j’ai perdu
ma mère…
Mes amis et mentors comme elle, me quittaient
Tombant au champ d’honneur, du vide
ou de fatigue ;
Comme disait Leprest : « on meurt pas :
on était… »
Jean Delannoy, Roland Dana, Pierre Lartigue…
Et, dans tout ce néant, j’ai compris aujourd’hui
Que me couper du chant fut me couper les ailes ;
Et que c’est en chantant que finira,
sans bruit,
Mon chemin sur la Terre avant que
tu m’appelles…
Ces vingt années, Léo, m’ont rapproché de Toi
Car elles m’ont permis de trouver
ma distance !
Aucun, parmi les artistes que je côtoie,
Jamais n’a pris ta place en moi :
ton importance !
Mais qu importe ! On est rien ! Et le monde est perdu
Par nous, pour nos enfants, jusqu’à leur descendance !
Que te dire de plus, à part, bien entendu,
Que je t’aime Léo ! Et… que… Tu sais ? Je danse…
Voix : Francis LALANNE
Guitares/Claviers : Christian ZOLESI
Basse : André FERRY
Batterie : Alain ABRY
Percussions : Paul FARGIER
Arrangements : CARRÉ BLANC
Enregistrement voix au Studio Puteaux
par Fabrice LEYNI - Puteaux
Enregistré, réalisé et pré-mixé au Sound Suite Studio par Terje REFSNES – Les Pennes Mirabeau
Mixé par Pierre JACQUOT - Studio Pierre Jacquot – Versailles
Mastering : Pierre JACQUOT et Florent WELSING – Studio Pierre Jacquot – Versailles
(Septembre 2013)
CD2 : ENTRETIEN DE FRANCIS LALANNE
Interview 06 juin 2015 Jardin des Pennes Mirabeau
1 - Genèse de l’album « À Léo » et difficultés à monter l’opéra « Athom le rebelle ».
2 - Les déboires d’Athom le rebelle, incompréhension du public et explications de Francis.
3 - Francis et Lalanne. Échec de l’opéra et du disque. Volonté de refaire du théâtre : Dom Juan aux Bouffes du Nord.
4 - Production du film « Le Passage ». Succès de la chanson « On se retrouvera ». Ancien et nouveau public.
5 - Différentes activités artistiques de Francis entre 1986 et 1989. Sortie de l’album « Tendresse » en 1992. Arrêt de son producteur Richard Hubert. Problèmes avec sa maison de disques. Son procès.
6 - Difficultés de Francis. Retour après 11 ans de procès. Tout a changé. Ses différentes activités.
7 - La famille. Changement de vie. La télé. Différent avec un ancien producteur de maison de disque. Incompréhension de Francis.
8 - Le public découvre un autre Francis. Pour lui, la chanson, c’est fini… ! Yan-Philippe Blanc, directeur de la Warner l’appelle.
9 - Émission télé : 60 jours, 60 nuits. Album « D’une vie à l’autre ». Décès du producteur Yan-Philippe Blanc.
10 - Arrêt suite au décès de son producteur, pour Francis, un vrai producteur.
11 - Fin du contrat Warner. Arrêt de la musique.
12 - Hommage de Francis à Léo. Il recommence à chanter. C’est un album « respiration », l’envie de chanter revient grâce à cet album.
Interview 16 septembre 2016 à Marseille
13 - Interview à l’Hôtel Hermès – Marseille. 1ère rencontre de Francis avec Léo. Francis fait découvrir Ferré à son public au Creusot en direct sur France Inter. Ses rencontres avec Ferré.
14 - « La Fête à Ferré » : Anniversaire de Ferré au Francofolies de La Rochelle (1987). Chanson live « Le sang des cerises ». Ferré, un exemple pour Lalanne. Aragon, les poètes.
15 - Ferré est un guide. Orphelin de Ferré. Un Maître, son frère…
16 - Concert au Gymnase. Départ dans le silence… !
17 - Marseille – Le Toursky – CARRÉ BLANC – Il découvre « Poètes, vos papiers… ! » dans un taxi, à 13 ans. Francis découvre que Ferré fait des disques.
18 - Décès de Léo Ferré. La dernière fois. L’enterrement, les journalistes…
Entretien réalisé et conduit par Paul FARGIER
© Frémeaux & Associés 2017
Lettre de Léo à Francis…
Avant de mourir, j’aimerais bien dire à cet oiseau de scène qu’il est mon frère. Lalanne, longs cheveux comme un vent d’outre-saison, yeux rivés à une star fidèle, qu’il me croie, moi aussi, fidèle, et pour la vie et pour la mort.
Salut Francis. Chante, seul et dans la lumière noire. Ta lumière.
La mienne aussi. Je t’embrasse… » Léo Ferré
« “Ne cherchez pas parmi les morts celui qui est vivant” : disait l’ange à Marie Madeleine devant le tombeau du Christ… Léo vit comme l’âme des poètes, longtemps, longtemps, longtemps après qu’ils aient disparus : ses chansons courent encore dans les rues… »
Francis LALANNE
Léo Ferré a livré au répertoire de la chanson française parmi ses plus belles œuvres. Qui se souvient que Francis Lalanne et Léo Ferré avaient lié une belle et profonde amitié ? Ce disque hommage est empli d’une franche émotion, Lalanne se révèle être un formidable interprète de l’œuvre du poète anarchiste. Un CD bonus accompagne cet album et propose un entretien inédit avec Paul Fargier, dans lequel la figure de l’artiste prend le pas sur celle de l’homme public. Francis Lalanne y raconte son parcours de troubadour libertaire, son rapport à l’écriture, à la musique et son amitié avec Léo Ferré. Une filiation émouvante.
Patrick FRÉMEAUX
CD1 : 1/ Avec le temps (4’21)
2/ Introduction « Les Anarchistes » (2’03) - 3/ Les Anarchistes (2’37) 4/ C’est extra (3’43) - 5/ Vingt ans (2’30) - 6/ Jolie môme (2’26)
7/ Pauvre Rutebeuf [duo Léo Ferré / Francis Lalanne] (3’36)
8/ Introduction « La Mémoire et la Mer » (1’27)
9/ La Mémoire et la Mer (6’15) - 10/ Le Sang des Cerises (1’25)
11/ L’Affiche Rouge (3’25) - 12/ À Léo (10’57)
13/ Introduction « À Léo, la promesse » (0’59)
14/ À Léo, la promesse (8’44)
CD2 : interview inédite Francis Lalanne
par Paul FARGIER durée 1h 18
CARRE BLANC (BIO) :
POESIE "ON THE ROCK"!
Depuis plus de 30 ans maintenant, Paul FARGIER et ses acolytes au carré cultivent leur amour du texte en musique. Zoom :
Pour la petite histoire, c'est des affiches artisanales de leurs débuts, immaculées, les affiches, que Carré Blanc tire son nom de baptême. Carré Blanc : espace neuf, page vierge mais aussi logo télévisuel de l'interdit ainsi que le fait remarquer Paul FARGIER qui en 1983 devait avec André Ferry fonder le groupe. Un groupe qui, d'aucuns s'en souviendront sans doute, se sera joliment illustré en 1985 en publiant leur 1er 45 Tours, Belfast. Un disque qui, via les bons offices d'un certain Jean Louis Foulquier, vaudra aux membres de Carré Blanc de se retrouver sur la scène des FrancoFolies de La Rochelle, premières du nom, et de squatter les ondes de Pollen sur France Inter, et déjà pas très loin de Francis Lalanne.
Depuis, le combo au Carré a continué de tracer droite de rectitude sa route rock. Discret mais tenace, s'il a pris depuis quelques années une orientation pop envisageant de jouer bientôt les prolongations rock progressif, c'est toujours et encore cette même passion pour le texte qui aiguille son chemin. Et ceci n'est certes pas étranger à cela : "En fait Carré Blanc est né sur les bancs du Conservatoire où j'étudiais la percussion mais aussi l'art dramatique", commente Paul FARGIER : "c'est qu'André et moi avons créé le groupe. Au départ, nous écrivions nos textes mais j'ai vite été rattrapé par mon goût pour la poésie et les grands textes. Rapidement, l'envie de diffuser les grands poètes est devenue moteur de notre répertoire". Pour preuve, l'album 2600, la Légende des Siècles subventionné par la ville de Marseille et édité à l'occasion de la célébration des 2600 ans de la création de Massalia ainsi qu'Alchimie récemment remis dans les bacs à la FNAC et sur toutes les plateformes de téléchargements, reprennent Hugo, Rimbaud, Verlaine ou encore Baudelaire : "Il y a une telle force, une telle magie dans la poésie" reprend Paul. "Personnellement j ai été frappé par la dimension singulière que la poésie prend une fois habillée de musique".
La recette de la longévité selon Carré Blanc : de beaux textes et cette autonomie forcenée qui seule garantit une totale liberté...!