James Brown - The Indispensable 1956-1961
James Brown - The Indispensable 1956-1961
Ref.: FA5378

JAMES BROWN

JAMES BROWN

Ref.: FA5378

Direction Artistique : BRUNO BLUM

Label : Frémeaux & Associés

Durée totale de l'œuvre : 2 heures 33 minutes

Nbre. CD : 3

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Présentation

Monstre sacré de la musique afro-américaine, James Brown a bouleversé le rhythm and blues en y insufflant la verve du gospel. Bruno Blum raconte les débuts du « Godfather of Soul » dont il réunit ici les splendides premiers enregistrements, dont le légendaire « Please, Please, Please ». Ces titres laissent déjà deviner la tempête que le géant de la soul music et roi incontesté du funk ferait bientôt souffler sur le monde.
Patrick FRÉMEAUX

A Giant of Afro-American music. James Brown turned rhythm & blues upside down and inside out when he blew the verve of Gospel right through it. This collection by Bruno Blum tells the story of the «Godfather of Soul» from the beginning with his splendid first recordings (including the legendary «Please, Please, Please»). One listen to these, and you can already feel the storm which this Soul Giant and unrivalled Funk King was going to kick all the way across the planet.
DIRECTION ARTISTIQUE : BRUNO BLUM
DROITS : FREMEAUX & ASSOCIES / DP


CD1 :
PLEASE PLEASE PLEASE • I FEEL THAT OLD FEELING COMING ON • WHY DO YOU DO ME (LIKE YOU DO) • I DON’T KNOW • I WALKED ALONE • NO, NO, NO, NO • YOU’RE MINE, YOU’RE MINE • HOLD MY BABY’S HAND • CHONNIE-ON-CHON • I WON’T PLEAD NO MORE • JUST WON’T DO RIGHT • LET’S MAKE IT • GONNA TRY • CAN’T BE THE SAME • MESSING WITH THE BLUES • FINE OLD FOXY SELF • LOVE IS A GAME • WHY DOES EVERYTHING HAPPEN TO ME (STRANGE THINGS HAPPEN) • BEGGING, BEGGING • BABY CRIES OVER TO THE OCEAN.
CD2 :
TRY ME • TELL ME WHAT I DID WRONG • THAT’S WHEN I LOST MY HEART • THAT DOOD IT • THERE MUST BE A REASON • I’VE GOT TO CHANGE • GOT TO CRY • IT WAS YOU • I WANT YOU SO BAD • IT HURTS TO TELL YOU • DON’T LET IT HAPPEN TO ME • BEWILDERED • GOOD GOOD LOVIN’ • WONDER WHEN YOU’RE COMIN’ HOME • I’LL GO CRAZY • THIS OLD HEART • I KNOW IT’S TRUE • THINK • I’LL NEVER, NEVER LET YOU GO • YOU’VE GOT THE POWER.
CD3 :
I DON’T MIND • IF YOU WANT ME • BABY YOU’RE RIGHT • LOVE DON’T LOVE NOBODY • COME OVER HERE • AND I DO JUST WHAT I WANT • JUST YOU AND ME, DARLING • SO LONG • TELL ME WHAT ‘CHA GONNA DO • THE BELLS • HOLD IT • DANCING LITTLE THING • YOU DON’T HAVE TO GO • LOST SOMEONE • SHOUT AND SHIMMY • NIGHT TRAIN • (I LOVE YOU) YES I DO • HAVE MERCY BABY • JUST WON’T DO RIGHT



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Presse
Bruno Blum est probablement l’un des plus éminents représentants de la culture rock et de l’esprit rebelle de sa génération. Illustrateur pour Best, Actuel et Hara Kiri, musicien, producteur, mais encore auteur ou historien des courants musicaux, Bruno Blum a fait du fameux « Do it Yourself » punk sa philosophie. Musicien punk en Grande-Bretagne et correspondant de la revue Best à Londres de 1977 à 1981, à dix-huit ans il fréquentait déjà le meilleur de la scène rock et rencontrera entre autres Lou Reed, The Clash, Sex Pistols, Fela Kuti, Iggy Pop, les Rolling Stones ou Bob Marley. Figure incontournable, il a depuis collaboré avec les Inrockuptibles, Radio Nova et publié plusieurs ouvrages de références sur le reggae (dont il est depuis toujours un grand promoteur en France) et le rock. Guitariste et chanteur, Bruno Blum a écrit, enregistré et produit plusieurs disques (de rock, de reggae, d’afrobeat) sous son nom, réalisé les fameux dubs de Serge Gainsbourg, et accompagné sur scène Willy DeVille ou Bo Diddley au Casino de Paris en 1990.Directeur artistique chez Frémeaux & Associés, il dirige la collection sur les Caraïbes anglophones (avec la participation de Fabrice Uriac), les séries « The Indispensable » consacrées aux grandes figures du rock n’roll et du rhythm & blues (Bo Diddley, James Brown, Gene Vincent, B.B. King, Chuck Berry, Eddie Cochran, Fats Domino…), « In America » qui regroupent plusieurs genres musicaux autour de thèmes transversaux inhérents à la culture populaire américaine (« Voodoo in America », « Africa in America »,« Road Songs ») et « Elvis Presley face à l’histoire de la musique américaine ». Toutes ces parutions sont des succès critiques unanimement saluées pour la qualité de la sélection musicale, du traitement du son, de l’écriture du livret et de l’angle éditorial. Spécialiste des musiques noires, il dirige également des documents ethno-musicaux dont « Jamaica Folk Trance Possession » publié chez Frémeaux & Associés en coédition avec le Musée du Quai Branly. Enfin il a réalisé des coffrets officiels de grandes expositions musicales parisiennes : « Great Black Music Roots » (2014, coéd. Frémeaux & Associés – Cité de la Musique), « The Color Line, les artistes africains-américains et la ségrégation 1916-1962 » (2016, coéd. Frémeaux & Associés – Musée du quai Branly) et « The Beat Generation, l’anthologie musicale » (2016, coéd. Frémeaux & Associés – Centre Pompidou).Augustin BONDOUX © Frémeaux & Associés   Bibliographie sélective : Punk, Sex Pistols, Clash et l'explosion punk (Hors Collection 2007) Lou Reed - Electric Dandy (Biographie. Hors Collection 2008) Le Reggae (Le Castor Astral 2010) Le Rap est né en Jamaïque (Le Castor Astral 2009) Reggae Vinyls (Pierre Bachès 2012) Shit ! Tout sur le cannabis (First 2013) De Viandard à végane (Mama Éditions, 2016). Préface de Paul McCartney.   Contributions notables :  Le Siècle rebelle, dictionnaire de la contestation au XXe siècle (Larousse 1999) sous la direction d'Emmanuel de Waresquiel ; Le Dictionnaire du rock (Robert Laffont 2000) sous la direction de Michka Assayas ; Best of Best, tome 1, 1968-1979 (Le Castor Astral, 2010).   Discographie sélective en tant que directeur artistique : Trinidad - Calypso 1939-1959 (Frémeaux & Associés 2011) Elvis Presley face à l'histoire de la musique américaine - 1954-1956 (Frémeaux & Associés 2012) The Indispensable Bo Diddley 1955-1960 (Frémeaux & Associés 2012) Africa in America 1920-1962 (Frémeaux & Associés 2013) Jamaica - Folk Trance Possession 1939-1961 (Frémeaux & Associés – Musée du quai Branly 2013) Great Black Music Roots 1927-1962 (Frémeaux & Associés – Cité de la musique 2014) Race Records - Black Rock Music Forbidden on U.S. Radio 1942-1955 (Frémeaux & Associés 2015) The Beat Generation, l’anthologie musicale (coéd. Frémeaux & Associés – Centre Pompidou 2016)
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ROCK D'ORIGINE CONTROLEE PAR LE MONDE  « Le coffret thématique "Elvis Presley & the American Music Heritage", sorti récemment en France, confronte les titres chantés par le King aux versions de leurs interprètes originaux.  Les sourires, bananes et déhanchés de Chuck Berry, Gene Vincent, Eddie Cochran, Bo Diddley, Roy Orbison ou Elvis Presley ont beau se figer dans une éternelle adolescence, les pionniers du rock'n'roll ont atteint un âge suffisamment vénérable pour que leurs éclats juvéniles tombent dans le domaine public. Leurs enregistrements, vieux de plus de cinquante ans, échappent, en Europe, à la propriété de leurs producteurs d'origine. Sans payer ces derniers, n'importe qui peut désormais assurer la réédition de ce patrimoine vieillissant. Ou du moins d'une partie de ce patrimoine. Car, sous la pression des multinationales du disque qui paniquaient à l'idée de voir leur échapper la manne pop des années 1960 – symbolisée en particulier par le lucratif catalogue des Beatles –, une directive européenne a élargi le droit de propriété du producteur à soixante-quinze ans pour les productions postérieures à 1962. Parmi les labels indépendants qui se sont spécialisés sur ce marché, certains se contentent de presser à la va-vite des compilations à deux sous à partir de sources sonores douteuses et sans plus d'informations que la liste des morceaux. D'autres, telle la maison de disques allemande Bear Family, conçoivent des intégrales d'apparat, véritables pièces de collection, aussi chères qu'encyclopédiques. En France, une des principales entreprises du genre, Frémeaux & Associés, investit moins dans les artefacts que dans les contenus. Aux fac-similés reproduisant pochettes d'origine et gadgets, vendus à prix d'or par les labels spécialisés japonais, cette maison de disques vouée à la mémoire sonore préfère le design sommaire de gros boîtiers plastique, que deux ou trois CD et un livret intérieur transforment en objet de référence plus qu'en objet de luxe. En franchissant les portes de cette société, installée à Vincennes, n'a-t-on pas d'ailleurs l'impression de pénétrer dans un musée plus que dans une maison de disques ? Une jolie collection d'art africain rappelle que cette entreprise familiale, fondée en 1992 par Claude Colombini et son époux, Patrick Frémeaux, est également galeriste et marchande d'art. « Notre travail sur le patrimoine sonore est consacré à une pédagogie muséographique », insiste Patrick Frémeaux, revendiquant « une approche hyperculturelle du divertissement ». Dans une époque résignée au tout-image, ce passionné de 47 ans reste persuadé que « le son provoque un imaginaire plus fort que le visuel ». La variété du catalogue de ce temple de l'audio semble infinie : discours politiques (Léon Blum, de Gaulle, François Mitterrand...), guides ornithologiques, cours de philosophie, contes pour enfants, documents radiophoniques, livres audio… Les musiques populaires restent au cœur de ce travail d'archiviste pour celui qui inaugura son label avec une compilation consacrée à l'accordéon musette. Si Patrick Frémeaux produit parfois des artistes contemporains - en particulier en jazz (Romane, Didier & Francis Lockwood...) -, l'essentiel de ses sorties concerne l'exploitation du patrimoine tombé dans le domaine public. Pour la collection "The Indispensable", consacrée depuis quelques mois aux pionniers du rock'n'roll, le label s'appuie sur l'expertise de Bruno Blum, l'un des directeurs artistiques indépendants (avec Gérard Herzhaft, François Jouffa, Jacques Barsamian...) garantissant à ces coffrets leur plus-value éditoriale. Qualités requises : une parfaite maîtrise de l'artiste concerné, de son importance historique, esthétique, sociologique ; la connaissance aussi d'un réseau de collectionneurs permettant de récupérer les documents sonores. « Je me pique de sortir le vrai son d'époque », revendique Bruno Blum, journaliste, écrivain, musicien, historien diplômé en musicologie, passionné entre autres par l'histoire du rock et les musiques caribéennes. « Rien ne vaut pour cela les pressages vinyles originaux, en mono, puisque la stéréo n'existait pas dans les années 1950. » Ses relations lui permettent aussi de dégoter des raretés comme I Hope These Words Will Find You Well, de Joe Alexander and The Cubans, sur lequel on entend pour la première fois le jeu de guitare de Chuck Berry, ou Rock the Joint, dans lequel Bill Haley joue un solo identique à celui qui le fera triompher dans Rock Around the Clock, trois ans plus tard. « Ces morceaux doivent aider à une meilleure compréhension de l'œuvre sans chercher l'exhaustivité. Le but n'est pas de se limiter aux spécialistes. » C'est également le directeur artistique qui supervise le travail de restauration sonore (dans lequel Frémeaux a investi 3 millions d'euros depuis ses débuts), tout en s'attelant à la discographie et à la biographie figurant dans le livret. Leur précision comme leur ambition pédagogique permettent d'appréhender au mieux l'importance, par exemple, du jeu de guitare électrique de Bo Diddley. Cheval de bataille du label, ce didactisme est omniprésent dans des coffrets thématiques comme « Elvis Presley & the American Music Heritage », dans lesquels des titres chantés par le King sont confrontés aux versions de leurs interprètes originaux, ou la série "Roots of Rock'n'roll" qui, en huit volumes, de 1927 à 1952, rappelle les origines noires de cette musique. La dimension culturelle de ce patrimoine est plus importante que sa réalité économique. Les ventes annuelles de ces disques vont de quelques centaines à quelques milliers d'exemplaires, mais Patrick Frémeaux met un point d'honneur à ne jamais retirer une référence d'un catalogue. La directive européenne retardant le passage dans le domaine public et la concurrence déloyale d'Internet inquiètent ces archivistes. « Laisser les droits trop longtemps aux mains d'industriels du disque ne se préoccupant que de rentabilité à grande échelle pourrait tuer tout un pan de la culture phonographique », regrette-t-il. » Par Stéphane DAVET – LE MONDE 
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« J’ai l’impression que nous allons vivre la grande aventure du Godfather à la voix exceptionnelle en plusieurs épisodes. James Brown est certainement l’un des plus grands artistes de la musique afro-américaine du XXe siècle. Ce premier coffret évoque la révélation de cette machine à swing saupoudrée de gospel. Avant de découvrir son propre style, il va s’inspirer en partie du vocal de Little Richard. Écoutez  « I don’t know » ou encore « Chonnie on chon » pour en être convaincu ! Tout n’a pas été facile pour le natif de Caroline du sud qui a été abandonné par sa mère à l’âge de quatre ans, puis par son père parti s’engager dans la marine, laissant le fiston à une tante tenancière d’un bordel. Livré à lui-même et pour survivre, le petit James doit travailler dans des champs de coton, faire le cireur de chaussures et autres petits boulots. Encore adolescent, il sera arrêté pour tentative de vol de voitures et il va se retrouver derrière les barreaux. Au pénitencier il se consacre au gospel et au sport. C’est au cours d’un match de baseball organisé par les responsables de sa maison d’arrêt et d’une équipe venant de l’extérieur qu’il va rencontrer le chanteur pianiste Bobby Byrd. Admirative de son talent précoce de chanteur la famille de Bobby Byrd va se porter garant de sa liberté conditionnelle. Son apprentissage du show et de la musique sera d’une rapidité fulgurante. Il fait la connaissance de Little Richard à Macon en Georgie. Le créateur de « Tutti Frutti » souhaitant partir sous d’autres cieux, le présente à son manager qui l’engage aussitôt pour remplacer la future star du rock and roll. Son premier enregistrement à Cincinnati en 1956  « Please, please, please » avec les Flamous Flames dont fait partie Bobby Byrd (piano) se vend à 1 million d’exemplaires. On retrouve ce même Bobby Byrd en duo vocal avec James Brown sur  « Can’t be the same » ; suivront le slow langoureux « Try me » en 1958 avec le titre No 1 dans les ventes de rhythm and blues ; en 1959 « I’ll go crazy » et en 1961 avec ce rhythm and blues aux accents funky « Night train » : instrumental qui fera non seulement un tabac, mais laissera entrevoir une autre ouverture au style sans cesse en évolution de ce phénomène musical. Maintenant il ne reste plus qu’à attendre la suite avec impatience. » Par Bruno MARIE – BLUES & CO
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Après le 1er volume de l’anthologie consacrée à Bo Diddley, voici celui de celle dévoulue à James Brown, toujours en 3CD et avec livret de Bruno Blum très explicite sur les débuts de James et ses influences. Voilà qui sera une découvert pour ceux qui ne l’ont connu que lors de ses périodes R’n’B’/Soul ou Funk car, durant les 50’s, il a enregistré de l’excellent Rockin’ Rhythm’n’Blues sauce Hank Ballard ou même Larry Williams, de belles ballades Doo-Wop ou de style Little Richard sur « Specialty », voire même du Rock’n Roll torride « Chonnie-On-Chon »ou bien enlevé « Fine Old Foxy Self »et des titres très Swamp Pop « Try me », bien sûr, mais aussi « It Was You » ou «You’ve Got The Power », glissant vers son futur style sur la fin de la période. Une bonne partie des ingrédients de son succès futur sont déjà là, mais employés différemment, supérieurement accompagnés par les Famous Flames, dont le superbe pianiste Bobby Byrd, même si la prise de son King n’est pas toujours parfaite. Vraiment recommandé.Par Bernard BOYAT – BLUES MAGAZINE
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La genèse du mythe James Brown. En 1956, à vingt-trois ans, ce gamin sorti des rues, ancien taulard, est un chanteur de gospel dans le groupe de Bobby Byrd. Influencés par Little Richard, les Famous Flames se tournent vers le R&B. Leur mélange de gospel, de blues et de rock’n’roll crée un son unique attesté par « Try Me » ou « Think ». James Brown, véritable révolutionnaire, enfante les bases de la soul et du funk. Ces soixante titres initiaux racontent les débuts de l’artiste qui symbolise à lui seul la fierté noire.Jonathan GOURMEL - Vibrations
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Nous voici replongés au cœur des jeunes années du mec le plus bosseur du show business. Par la grâce de la chute dans le domaine public des ces faces plus que quinquagénaires, les rééditions se succèdent depuis quelques mois. Les marques Hip-O-Select, Jasmine, Fantastic Voyage en particulier ont préalablement défriché le terrain en proposant des double-cd sur la base des faces A et B de 45 tours. Avec ce triple compilé par Bruno Blum , le label Frémeaux & Associés va plus loin en mettant entre nos oreilles et chronologiquement 59 titres issus de cette période héroïque ; soit tous les 45 tours plus des morceaux uniquement présents sur les trois premiers albums. Il possède encore l’avantage d’inclure des notes de pochettes bilingues français / anglais et une série de photos noir et blanc issues de la collection de Gilles Pétard. On connaît l’histoire, l’adolescence de James Brown ne fut pas pavée de roses, et si son premier triomphe en 1956, « Please, please, please » amorça la légende, il s’en fallut de peu que la patience du patron de son label King Records, Syd Nathan, ne se perdit avant l’arrivée d’un deuxième grand succès avec « Try me » en 1958. Les coups de pouce du destin furent néanmoins généreux avec le « Godfather of soul », comme celui qui mit un jour en exergue son nom sur l’étiquette d’un disque devant être crédité collectivement aux Famous Flames… Le public n’eut pas à le regretter. Vous l’entendrez ici interpréter beaucoup de ballades et de blues passionnés, descendus en droite ligne du gospel, annonçant déjà la soul ( Begging, begging), des rocks inspirés de Wynonie Harris (I feel that old feeling coming on, Fine old foxy self) ou de Little Richard (Baby cries over the ocean), en un temps où il fallait aussi jouer des coudes avec d’autres grands groupes maison comme les Dominoes, Midnighters et autres Five Royales. Une vraie fontaine de jouvence.Par Dominique LAGARDE – ABS MAGAZINE
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A tout seigneur tout honneur, commençons pas le Godfather of Soul, «The Indispensable James Brown», anthologie trois CDs consacrée aux années 1956-1961 du natif de Barnwell, qui couvre une période qu’une compilation Polydor parue en Angleterre en 1984 avait résumée, à juste titre, sous celui de « Roots Of A Revolution ». Plus récemment, l’éminent «jamesbrownologue» et ancien manager de Mister Dynamite, Alan Leeds, a supervisé une déjà historique série de onze double CD, «The Singles», dont il a rédigé les forts savantes liner notes. Les deux premiers volumes étaient déjà largement dédiés à ces mêmes années formatives («The Federal Years 1956-1960 » et « Volume Two :1960-1963», sur Polydor/Hip-O Select). Cela dit, cette nouvelle collection appelée à suivre l’évolution d’un des créateurs de musique les plus décisifs de ces cinquante dernières années – les œuvres de J.B. commencent à tomber dans le domaine public, et dans deux ans les premiers grands chefs-d’œuvre seront libres de droits – est avant tout destinée au public français. La biographie rédigée avec sérieux et passion par Bruno Blum assistera idéalement les néophytes dans leur découverte du phénomène, même si le génie jamesbrownien ne s’épanoui pas encore de manière aussi flamboyante et décisive que dans toute la deuxième partie des années 1960. Reste que ces trois CDs regorgent suffisamment de pépites R&B (Please, Please, Please, Try Me, Think, Night Train…) pour qu’on s’y attarde, surtout si l’on n’a jamais goûté à cette période « pré-révolutionnaire ». JAZZMAG-JAZZMAN
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« Un conseil : ne vous focalisez pas sur l’image de James, roi du R’n’B / Soul des années 1960 puis du Funk et de la Sex Machine, vous ne liriez pas ce qui suit et ce serait fort dommage pour vos oreilles. Pour ma part, l’ayant d’abord entendu au milieu des années soixante, je ne m’étais pas, à l’époque, intéressé à ce qu’il avait pu faire auparavant. J’avais simplement acquis l’album public à l’Apollo, trouvant les Famous Flames très bons et aimant bien les deux /  trois titres dont je découvrirais plus tard qu’ils ressemblaient à duSwamp Pop. Ce n’est qu’ultérieurement que j’ai entendu son Rock’n’Roll littlerichardesque, “Chonnie-On-Chon” et l’ai trouvé superbe. Ce fut donc une vraie découverte tardive qu’entendre ces morceaux King / Federal sur cette anthologie 3 CD’s et je ne le regrette vraiment pas. Oui, lors de cette période allant de début 1956, lorsque Ralph Bass, producteur pour Syd Nathan, reçoit une maquette d’un jeune chanteur de Géorgie nommé James Joseph Brown Jr., à 1961, ce dernier a bel et bien enregistré de la bonne musique. Il a, d’ailleurs, failli se retrouver chez Chess (l’histoire aurait-elle été la même ?), car la maquette est envoyée s imul tanément à King et Ches s ; une tempête de neige empêchant Leonard Chess de s’envoler pour la Géorgie, Bass peut engager Brown et son groupe, qu’il fait venir à Cincinnati et rebaptise Famous Flames. Le premier titre de la maquette, “Please, Please, Please”, est enregistré le 4 février. Nathan, présent, ne veut pas en entendre parler : « C’est une chanson stupide. Il n’y a qu’un seul mot dedans, please ». Bass tient bon, le simple est mis sur le marché le 3 mars, sur Federal, décolle vite, est N°5 R’n’B et se vend à 1 M d’exemplaires. Nathan présente des excuses à Bass, qu’il a sacqué, et le réengage. Ce sera le premier épisode des relations amour / haine entre Brown et Nathan, mais la musique n’en souffrira pas. Ici, nous avons droit à de l’excellent rockin’ Rhythm’n’Blues à la Hank Ballard ou même Larry Williams, de belles ballades Doo-Wop ou style Little Richard sur Specialty, voire même du Rock’n’Roll torride, déjà évoqué, ou bien enlevé (“Fine Old Foxy Self”), plus des titres très Swamp Pop (“Try Me” par exemple), avec un glissement vers son futur style sur la fin du 3e CD. Une bonne partie des ingrédients (cris, gémissements, apostrophes) de son succès futur sont déjà là, mais employés d’une manière plus conforme à nos goûts, supérieurement accompagnés par les Famous Flames, dont le superbe pianiste Bobby Byrd (pas celui de “Rockin’ Robin”), même si la prise de son King n’est pas toujours parfaite, loin de là. Le livret de Bruno Blum est bien détaillé sur les débuts de la carrière de James et, après l’hommage récent à Bo Diddley, Frémeaux tape de nouveau dans le mille. Recommandé très chaudement. »Par Bernard BOYAT – ROCK’N’ROLL REVUE
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Hindsight is a wonderful thing, isn’t it? Some this material was very familiar, some much less so. There is a moment  at the beginning of  ‘I Won’t Plead No More’ where James declaims soulfully – and unmistakably – whilst the Lacking vocalists make churchy  noises, and I found myself  wondering what was coming next: heavy duty funk? Soul classic? Black American anthem? No, what actually follows is a piece of late ’50s doo-wop flavoured r&b. James Brown burst onto the scene in 1956 with ‘ Please Please Please’, as impassioned a vocal performance as you’ll find in the ’50s – but he was  still very much  part of the times, rather than leading them. Many of these performances fall easily into the rocking, jumping blues bag, doo-wop ballads, or, as in the case of ‘Chonnie-On-Chon’, a little Richard flavoured slab of rock’n’roll.As the set progresses, there is a sense of moving towards proto-soul – it is certainly present by ‘Try Me’ at the beginning  of the second disc, though the Ike Turner-esque blues of ‘Tell Me What I did  Wrong’ then dispels this a little, before ‘That’s When I Lost My Heart’ heralds the dawn  of soul with its hints of Sam Cooke. Things continue in this transitory vein  throughout CD two, but all the ingredients are certainly almost  there in ‘Think’ from February 1960. By the time we reach ‘I don’t Mind’ – the kind of track that now tends to be describeb as a blues ballad – strict categorisation is becoming  difficult though the change is subtle, and much of the remainder  of the final disc can be described in the same way. The soul elements at this time are really down to James’ impassioned vocal rather than any particular musical accompaniment – but isn’t that what soul is all about anyway? However, there is a very brief riff in ‘Love Don’t Nobody’ that presages ‘I Got  You (I Feel Good)’ – but then ‘And I do Just What ! Want’harks back, vocally and musically, to Little Richard!Which brings us up to June 1961. Towards the end of the following year, James recorded his famed live album at The Apollo. That put him well on the way to his ‘Godfather Of Soul’ title, and as the notes to this set suggest, that was the beginning of a different phase of Brown’s career. The collection under consideration here presents James the gospel-based r&b vocalist – and mighty fine he is too. Check your shelves and if James Brown is not that well-represented, this is certainly worth checking out.Norman Darwen – Blues & Rhythm
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« James Brown (1933-2006) était considéré comme le « parrain de la soul » – le « père » étant Solomon Burke –, un style musical apparu dans les années 1950, issu du rhythm’n’blues, du gospel, du funk, voire du jazz, et vraiment popularisé à partir de 1960. En 1956, James Brown, devenu chanteur après avoir été boxeur et vendeur de voitures, sort son premier album dans lequel figure le premier classique du genre, « Please, Please, Please ». Une légende vient de naître. « The Indispensable James Brown - 1956-1961 » (Frémeaux & Associés, triple CD) rassemble les enregistrements originaux du « Godfather of Soul » et son célèbre groupe The Famous Flames (qui comprenait parfois des jazzmen comme Kenny Burrell, guitare, ou Panama Francis, batterie). Il donne toute la mesure du son cuivré lancé par le musicien, qui va rapidement devenir une bête de scène et électriser les salles avec des rythmes de saxophones énergiques et puissants. » Par Didier PENNEQUIN – LE QUOTIDIEN DU MEDECIN
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Une beauté pure et intemporelle que ce chef-d’œuvre déjà paru en 1996, une interprétation dépouillée de la fée électricité d’Hendrix (mort le 18 septembre 1970) adaptée au trio acoustique  du pianiste jazz, caressant l’essence  des ses mélodies.Lylo
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Liste des titres
  • Piste
    Titre
    Artiste principal
    Auteur
    Durée
    Enregistré en
  • 1
    Please Please Please
    James Brown
    James Brown
    00:02:46
    1956
  • 2
    I Feel That Old Feeling Coming On
    James Brown
    James Brown
    00:02:35
    1956
  • 3
    Why Do You Do Me
    James Brown
    James Brown
    00:03:03
    1956
  • 4
    I Don't Know
    James Brown
    James Brown
    00:02:48
    1956
  • 5
    I Walked Alone
    James Brown
    James Brown
    00:02:43
    1956
  • 6
    No, No, No, No
    James Brown
    James Brown
    00:02:15
    1956
  • 7
    You're Mine, You're Mine
    James Brown
    James Brown
    00:02:33
    1956
  • 8
    Hold My Baby's Hand
    James Brown
    James Brown
    00:02:15
    1956
  • 9
    Chonnie-On-Chon
    James Brown
    James Brown
    00:02:14
    1956
  • 10
    I Won't Plead No More
    James Brown
    James Brown
    00:02:28
    1956
  • 11
    Just Won't Do Right
    James Brown
    James Brown
    00:02:36
    1956
  • 12
    Let's Make It
    James Brown
    James Brown
    00:02:27
    1956
  • 13
    Gonna Try
    James Brown
    James Brown
    00:02:47
    1956
  • 14
    Can't Be The Same
    James Brown
    James Brown
    00:02:17
    1956
  • 15
    Messing With The Blues
    James Brown
    James Brown
    00:02:13
    1957
  • 16
    Fine Old Foxy Self
    James Brown
    James Brown
    00:02:11
    1957
  • 17
    Love Is A Game
    James Brown
    James Brown
    00:02:18
    1957
  • 18
    Why Does Everything Happen To Me
    James Brown
    James Brown
    00:02:12
    1957
  • 19
    Begging, Begging
    James Brown
    James Brown
    00:02:54
    1957
  • 20
    Baby Cries Over To The Ocean
    James Brown
    James Brown
    00:02:35
    1957
  • Piste
    Titre
    Artiste principal
    Auteur
    Durée
    Enregistré en
  • 1
    Try Me
    James Brown
    James Brown
    00:02:33
    1958
  • 2
    Tell Me What I Did Wrong
    James Brown
    James Brown
    00:02:24
    1958
  • 3
    That's When I Lost My Heart
    James Brown
    James Brown
    00:02:51
    1958
  • 4
    That Dood It
    James Brown
    James Brown
    00:02:28
    1958
  • 5
    There Must Be A Reason
    James Brown
    James Brown
    00:02:24
    1958
  • 6
    I'Ve Got To Change
    James Brown
    James Brown
    00:02:28
    1958
  • 7
    Got To Cry
    James Brown
    James Brown
    00:02:35
    1958
  • 8
    It Was You
    James Brown
    James Brown
    00:02:46
    1958
  • 9
    I Want You So Bad
    James Brown
    James Brown
    00:02:48
    1958
  • 10
    It Hurts To Tell You
    James Brown
    James Brown
    00:02:55
    1958
  • 11
    Don't Let It Happen To Me
    James Brown
    James Brown
    00:02:54
    1959
  • 12
    Bewildered
    James Brown
    James Brown
    00:02:27
    1959
  • 13
    Goos Good Lovin'
    James Brown
    James Brown
    00:02:19
    1959
  • 14
    Wonder When You're Comin' Home
    James Brown
    James Brown
    00:02:37
    1959
  • 15
    I'll Go Crazy
    James Brown
    James Brown
    00:02:09
    1959
  • 16
    This Old Heart
    James Brown
    James Brown
    00:02:12
    1959
  • 17
    I Know It S True
    James Brown
    James Brown
    00:02:43
    1959
  • 18
    Think
    James Brown
    James Brown
    00:02:47
    1960
  • 19
    I'll Never Never Let You Go
    James Brown
    James Brown
    00:02:22
    1960
  • 20
    You've Got The Power
    James Brown
    James Brown
    00:02:22
    1960
  • Piste
    Titre
    Artiste principal
    Auteur
    Durée
    Enregistré en
  • 1
    I Don't Mind
    James Brown
    James Brown
    00:03:17
    1960
  • 2
    If You Want Me
    James Brown
    James Brown
    00:02:26
    1960
  • 3
    Baby You're Right
    James Brown
    James Brown
    00:03:01
    1960
  • 4
    Love Don't Love Nobody
    James Brown
    James Brown
    00:02:07
    1960
  • 5
    Come Over Here
    James Brown
    James Brown
    00:02:45
    1960
  • 6
    And I Do Just What I Want
    James Brown
    James Brown
    00:02:26
    1960
  • 7
    Just You And Me Darling
    James Brown
    James Brown
    00:02:50
    1960
  • 8
    So Long
    James Brown
    James Brown
    00:02:51
    1960
  • 9
    Tell Me What Cha Gonna Do
    James Brown
    James Brown
    00:02:13
    1960
  • 10
    The Bells
    James Brown
    James Brown
    00:02:58
    1960
  • 11
    Hold It
    James Brown
    James Brown
    00:02:11
    1960
  • 12
    Dancing Little Thing
    James Brown
    James Brown
    00:01:57
    1961
  • 13
    You Don't Have To Go
    James Brown
    James Brown
    00:02:48
    1961
  • 14
    Lost Someone
    James Brown
    James Brown
    00:03:28
    1961
  • 15
    Shout And Shimmy
    James Brown
    James Brown
    00:03:18
    1961
  • 16
    Night Train
    James Brown
    James Brown
    00:03:42
    1961
  • 17
    Yes I Do
    James Brown
    James Brown
    00:02:49
    1961
  • 18
    Have Mercy Baby
    James Brown
    James Brown
    00:02:14
    1961
  • 19
    Just Won't Do Right
    James Brown
    James Brown
    00:02:42
    1961
Livret

The indispensable James Brown FA5378

THE INDISPENSABLE
JAMES BROWN
1956-1961




Please please please
Try me
Bewildered
Chonnie-on-chon
I’ll go crazy
Think
Night train
Have mercy baby
The bells
I don’t mind



 


Funky
Né dans la misère d’une cabane sans eau ni électricité au fond d’une forêt de pins en Caroline du Sud, James Joseph Brown (3 mai 1933-25 décembre 2006) a été abandonné par ses parents. Il avait quatre ans lorsque sa mère est partit chercher une vie meilleure au nord du pays. Le gamin a ensuite été élevé par son père, mi-Africain mi-Apache, qui avait aussi du sang asiatique. Il recueillait la résine des arbres pour subvenir à ses besoins mais, trop pauvre, un an plus tard il s’est engagé dans la marine militaire, laissant à son tour tomber son fils. James a été recueilli par sa tante Honey, tenancière de maison close, qui l’a élevé dans la misère de sa maison habitée par une douzaine de personnes. L’enfant et son cousin, âgé d’un an de plus que lui, ont ainsi grandi pieds nus été comme hiver, ramassant du charbon sur la voie ferrée pour chauffer la maison, cirant les chaussures dans les rues et racolant activement les soldats vers le bordel familial. Ainsi, James a appris à danser pour attirer les bidasses et recevoir quelques pièces. C’est dans ce contexte sordide qu’a été élevé l’un des plus grands musiciens du XXe siècle, précurseur et futur roi incontesté de la soul music et du funk, compositeur, arrangeur, chanteur et danseur essentiel, champion absolu de la scène et influence déterminante sur presque tout ce qui lui succèdera dans la musique populaire américaine et au-delà : R&B, soul, funk mais aussi reggae, rap et hip hop.


Gospel
Solitaire, James Brown a passé beaucoup de temps dans les rues. Débrouillard, décidé à s’en sortir, il devint chanteur du Cremonia Trio à l’âge de douze ans et donna quelques premiers concerts au moment où s’achevait la Seconde Guerre mondiale. La Georgie était alors championne de la ségrégation raciale : avec une misère endémique et la récurrence d’atroces crimes racistes impunis, la vie des Afro-américains y était aussi misérable que dangereuse et désespérante. James a été renvoyé de l’école en raison de ses haillons trop « indignes ». Aux États-Unis une personne mal habillée, qui sent mauvais et traîne dans les rues est qualifiée de «funky», un terme également synonyme d’authen-ticité et de ressenti dans le jazz d’après-guerre. 
Malgré les mises en garde de son cousin qui venait de quitter la ville, James commit quelques vols pour pouvoir s’habiller décemment. Arrêté pour tentative de vol de voiture, il fut condamné à seize ans de prison ferme. Incarcéré en prison puis au Georgia Juvenile Institute à l’âge de seize ans, l’adolescent devint boxeur et joueur de base-ball. Leader naturel à la forte personnalité, James se consacra à chanter le gospel avec une formation de détenus. C’est à un match de base-ball auquel il assista pendant sa détention qu’il rencontra le pianiste Bobby Byrd, déjà professionnel dans un groupe de gospel et un autre de rhythm and blues. Ces activités sportives, spirituelles et musicales ont forcé le respect de ses geôliers, son autorité et sa popularité dans la prison lui valant d’être bien noté. Il n’avait pas encore vingt ans quand, après avoir purgé trois ans et un jour de prison, il fut libéré pour bonne conduite, la famille de Bobby Byrd se portant garante de lui. Sa libération conditionnelle lui interdisait de remettre les pieds à Augusta.


Libre, James Brown jouait beaucoup au base-ball. Il a été accueilli chez Bobby Byrd, qui comprenait son talent et insistait pour l’engager dans son groupe de R&B. Mais James ne voulait chanter que du gospel. Il était capable de mettre les églises en transes et se maria avec une fervente pratiquante qui l’avait vu à l’œuvre. Il abandonna la boxe après une défaite et travailla comme vendeur de voitures, puis dans une fabrique de matières plastiques tout en construisant sa réputation dans les églises baptistes au sein des Ever Ready Gospel Singers. James Brown rejoint finalement le groupe de son ami Bobby Byrd, les Gospel Starlighters, un groupe vocal dans la tradition des jubilee groups1. On peut entendre cette forte identité gospel, avec son intensité particulière dans la voix et les appel-réponses des chœurs sur ce qui, en 1956, deviendra leur premier disque, l’énorme succès rhythm and blues Please Please Please (dérivé du « Baby Please Don’t Go » du groupe vocal The Orioles). D’autres titres des débuts portent cette couleur gospel très marquée, comme Let’s Make It, I Want You So Bad ou I Feel That Old Feeling Coming On. Car leur répertoire s’élargit vite aux chansons de R&B à la mode au début des années 1950. Sous le nom des Avons ils interprétaient initialement des morceaux de Hank Ballard & the Midnighters, Roy Brown, des Clovers, Five Royales, Spaniels et trouvaient ainsi des engagements pour des soirées dansantes. James a appris le piano boogie-woogie et quand les Avons ont vu l’hystérie féminine provoquée par Hank Ballard sur scène, ils décidèrent de se consacrer pleinement au rhythm and blues et de composer des chansons. James était aussi très influencé par le hurleur Roy Brown, premier chanteur à vérita-blement apporter l’influence gospel dans le style R&B dès les années d’après-guerre (« Good Rocking Tonight », 19472). Rebaptisés The Flames, le groupe a tourné en Georgie tant bien que mal. Little Richard, un autre hur-leur originaire de la région lui aussi venu du gospel, n’avait pas encore sorti son premier succès quand les Flames ont sauté sur scène à l’improviste pendant l’entracte de l’un de ses concerts. Little Richard a apprécié la surprise et leur présenta son manager, qui les engagea dans sa boîte de Macon. Little Richard, bientôt appelé vers les grandes scènes nationales avec le succès énorme de « Tutti Frutti2 » en 1955, n’était plus en mesure d’honorer ses engagements locaux. Les Flames, rebaptisés les Famous Flames par leur nouveau manager, le remplacèrent à Macon. C’est pendant cette période que James Brown mit sa voix rauque plus en avant encore, utilisant des techniques vocales issues du gospel comme les cris et apostrophes qui deviendront sa marque de fabrique – et qui le faisait ressembler à Little Richard. On peut l’entendre ici chanter Chonnie-on-Chon à ses débuts dans un style rock and roll proche de Little Richard. Il développa aussi sa dimension scénique, répétant inlassablement avec ses musiciens et travaillant un très populaire numéro de danseur qui influencera profondément quantité de musiciens importants, de Jackie Wilson à Michael Jackson ou Prince, qui lui doivent tant. Une maquette de Please Please Please circula et convaincut instantanément les disques King, qui publiaient déjà les enregistrements de Hank Ballard et Little Willie John, d’autres pionniers de la soul.


Soul Music
Avec l’influence d’autres précurseurs de la soul music, comme Esther Phillips, Little Willie John, Clyde McPhatter ou Hank Ballard, le rhythm and blues était en train de changer, l’originalité et l’émotion transmise par l’interprétation prenant de plus en plus de place. Si le chanteur Solomon Burke (« Everybody Needs Somebody to Love ») s’est attribué l’étiquette soul dès 1961, la musique soul n’adoptera véritablement ce nom qu’à partir de 1964. Que la racine soit blues, jazz, jump blues ou gospel, on parlait auparavant de rhythm and blues. Jusque-là, le terme « soul » était lié au gospel (comme les Soul Stirrers de Sam Cooke) et à un type de jazz « hard bop » apparu au milieu des années 1950. La vague du bebop, style virtuose, difficile, mené par Charlie Parker, avait libéré le jazz des carcans du swing, de la piste de danse et ébloui l’après-guerre par ses extraordinaires improvisations. Mais aussi brillant et révolutionnaire fût-il, l’art du bop était un peu abstrait, déconnecté du grand public. Vers 1955 certains musiciens comme Horace Silver, Bobby Timmons ou Cannonball Adderley ont voulu retrouver les racines du jazz, c’est à dire le gospel et le blues, frères ennemis au sein d’une même communauté. Le blues, individualiste, à la réputation sulfureuse, était l’anti-thèse du gospel unificateur, spirituel et bien-pensant. L’un comme l’autre transmettent des émotions, mais le gospel et les spirituals étaient depuis longtemps la force dominante à la racine de toutes les musiques afro-américaines. Le gospel était interprété avec ferveur par la quasi-totalité des Afro-américains qui, depuis l’abolition de l’esclavage, avaient structuré leur communauté martyrisée et leur culture autour des églises. L’adjectif « soul » était donc associé à un jazz bien senti, bluesy, avec une sensibilité gospel qui touchait le cœur plus que le mental. Pour décrire un jazz pourvu de ces qualités, on utilisait jusque-là le terme « funk » ou « funky », un mot associé à la crasse, la sexualité, les odeurs corporelles : « Blue Funk » de Ray Charles et Milt Jackson en 1957 ou encore le « Funky Blues » de 1952 avec Johnny Hodges, Charlie Parker, Oscar Peterson, Ben Webster, etc.
À partir du milieu des années 1950, le mot soul (« âme »), qui fait directement allusion au gospel, a commencé à remplacer l’adjectif « funky ». En 1955 Ray Charles enregistrait « A Bit of Soul » et en 1956 «Houseful of Soul » ; Puis son « Soul Meeting3 » jazz gravé en 1958 avec Milt Jackson.
Mais plus encore que ces étiquettes, l’influence du gospel lui-même a réellement commencé à percer dans la musique populaire américaine, entendez la musique commerciale. Après « I Got a Woman », 1956 est l’année où Ray Charles publia « Drown in my Own Tears », deux énormes succès pétris dans la matrice gospel. Et c’est un autre chanteur de gospel précurseur de la soul, Sam Cooke, qui enregistra « Wonderful » et « I’ll Come Running Back to You » en opérant lui aussi sa sortie du monde gospel pour se consacrer au R&B. Le 4 février 1956, avec un son plus cru James Brown and His Famous Flames firent de même. Ils enregistrèrent leur premier classique, Please Please Please au studio King de Cincinnati (Ohio). James y supplie une femme de ne pas le quitter, un thème plutôt ordinaire, mais qu’il interprète de façon éblouissante avec l’intensité et les techniques du chant gospel. Sorti le 3 mars 1956 sur la sous-marque Federal de la maison King, le disque se vendra à plus d’un million d’exemplaires.


The Famous Flames
Sid Nathan, le patron des disques King, n’appréciait pas James Brown et son gospel métamorphosé en R&B. Il ne croyait pas à son avenir. Pour ne rien arranger, le groupe vocal n’a pas apprécié que le disque sorte sous le nom de James Brown & His Famous Flames, et tout le monde a laissé tomber le chanteur. Tout de même sollicité à la suite de ce succès soudain, James engagea des musiciens et parvint à donner des concerts dans les réseaux afro-américains, le fameux chitlin’ circuit : le chitterling (ou chitlin’) est une recette populaire à base de tripes de porc. Les esclaves se nourrissaient des abats et rebuts des maîtres et le chitterling de la soul food est devenu tellement emblématique de l’identité afro-américaine que, servi dans les juke-joints, il a donné son nom au réseau des concerts R&B. D’autres morceaux enregistrés en 1956-57 feraient l’objet de singles, mais aucun des huit 45 tours suivants n’aura de succès. L’originalité et la magie de Please Please Please n’étaient pas au rendez-vous. James Brown produisait un rhythm and blues splendide auquel il manquait sans doute une pincée de sel pendant cette période très concurrentielle, particulièrement créative, où des milliers de disques afro-américains remarquables se disputaient le succès. La période 1956-1958 a été marquée par l’âge d’or du rock and roll avec la déferlante Bo Diddley4, Chuck Berry, Little Richard et des artistes blancs comme Elvis Presley5, Gene Vincent ; des groupes vocaux comme les Drifters, les Coasters, les Platters occupaient beaucoup de terrain, et le blues électrique connaissait lui aussi une période faste avec Howlin’ Wolf, B.B. King, Muddy Waters, John Lee Hooker et tant d’autres. Sans oublier l’énorme succès des précurseurs de la soul comme Clyde McPhatter, Ray Charles, Hank Ballard, Jackie Wilson, Sam Cooke, Little Willie John… malgré les difficultés, James Brown est parvenu à persévérer grâce à son caractère d’acier – et à un coup de main des Upsetters, le groupe de Little Richard qui en 1957 avait abandonné le rock pour se consacrer à la religion. James Brown l’a remplacé nombre de fois en engageant une partie des Upsetters. Il avait goûté au succès, et il n’était pas question qu’il retourne d’où il était venu.


Déjà devenu un extraordinaire homme de scène, il lui faudra attendre septembre 1958 avant d’enregistrer son second tube, le très gospel Try Me. Dans le même esprit que Please Please Please, entre janvier 1959 et février 1961 ce morceau ouvre la voie à pas moins de onze succès. Avec des musiciens hors-pair, un groupe vocal chevronné et un style de plus en plus affirmé, James Brown and His Famous Flames parviennent à capturer l’ambiance électrique de leurs spectacles et à la restituer sur des 45 tours. Un nouveau son James Brown a surgi, imbibé de gospel et de soul. L’équipe s’éloigne peu à peu de ses influences des débuts et transcende les styles. Ni rock, ni doo wop, ni gospel, ni blues, leur formule R&B est tout ça à la fois, mais reste unique. Servi par une remarquable interprétation, I’ll Go Crazy est l’un des tours de force des Famous Flames, leur troisième succès important. Puis ce sont Think, au son moins bien enregistré et This Old Heart avec ses rythmes de saxophone discordants, dont la prise de son laisse aussi à désirer. Sur The Bells, une reprise de Clyde McPhatter & The Dominoes qui met en scène un décès, James s’effondre en larmes et sanglote. Citons encore Baby You’re Right sur une suite d’accords gospel où il fait déraper sa voix comme des pneus sur l’asphalte, annonçant son style à venir ; et l’impressionnant I Don’t Mind, où l’interaction entre les chœurs et la formidable interprétation crée un style de balade qui deviendra vite l’un des canons des années soixante. Puis c’est l’impeccable Just You and Me Darling, la voix torturée de Lost Someone et l’énorme succès Night Train, un instrumental agrémenté de quelques cris indiquant des localités américaines. Shout and Shimmy, un morceau pour chauffer les salles, moins subtil, a été enregistré avec un égal soin. Sans arrêt sur scène, James Brown infligeait sans pitié des répétitions permanentes à ses musiciens, ce qui assurait un niveau de professionalisme sans égal pour un groupe de rock/rhythm and blues à cette époque. La précision était égale en studio et sur scène, où James développait de nouveaux pas de danse-éclair à couper le souffle, toujours habillé avec élégance et recherche, coiffé d’une banane élaborée… le spectacle atteignait son paroxysme quand il feignait de s’effondrer, en nage, épuisé et qu’un MC venait le couvrir d’une cape pailletée avant de guider ses pas vers les coulisses. Dès le début des années soixante, la James Brown Revue invitait des artistes venus chanter en première partie leur seul succès - voire deux chansons - des danseuses, comédiens. Le groupe hors du commun, qui reste l’un des plus mémorables de l’histoire de la pop music, enchaînait ensuite succès sur succès avec une frénésie et un dynamisme irrésistible. Ce triple album contient tous les indispensables enregistrements en studio de l’éclatante première période de James Brown, celle du pur rhythm and blues venu de l’école gospel. La deuxième période de la carrière de James Brown commencera ensuite, en 1962 avec un album enregistré au légendaire Apollo de Harlem, qui lancera véritablement sa période soul.

Bruno BLUM

© FRÉMEAUX & ASSOCIÉS 2012


Remerciements à Gilles Pétard.




Notes
1. Écouter Gospel Quartets 1921-1942 (FA 026) et Golden Gate Quartet - Gospel 1937-1941 (FA 002) dans cette collection.
2. Écouter les versions originales de « Good Rocking Tonight » (1947) par Roy Brown et de « Tutti Frutti » par Slim & Slam (1938) et Little Richard (1955) sur l’album Elvis Presley face à l’histoire de la musique américaine - 1954-1958 (FA 5361) dans cette collection.
3. Écouter l’album de Ray Charles Brother Ray: The Genius - 1949-1960 (FA 5350) dans cette collection.
4. Écouter l’album Bo Diddley – The Indispensable - 1955-1960 (FA 53756) dans cette collection.
5. Écouter l’album Elvis Presley face à l’histoire de la musique américaine - 1954-1958 (FA 5361) dans cette collection.



Funky
Born in a miserable shack deep inside the South Carolina woods – no water, no electricity – James Joseph Brown (May 3rd 1933 – December 25th 2006) was abandoned by his parents when he was four. His mother went looking for the better things in life up north… and James was raised by his father, a half-African/half-Apache with a drop of Asian blood in his veins who tried to earn a living tapping resin from trees. But when that didn’t suffice he joined the Navy – he was the next to abandon his son – and James was taken in by his aunt Honey, who ran a brothel and raised him in a place which already housed twelve others. James and his cousin – he was a year older – went barefoot, and not just in the summer: they had to steal coal from the railroad tracks just to warm the house. They shined shoes in the street and used the ploy to lure soldiers into the family whorehouse. That was how James Brown learned to dance: by attracting GIs to earn a few cents. This sordid context was to produce one of the greatest musicians of the 20th century, the man who would be the precursor and later the uncontested King of Soul and Funk, a composer, arranger, singer/dancer/bandleader who became an absolute stage-performer with a definitive influence on almost everyone who came after him, and then some, whatever the domain: not only R&B, soul and funk but also reggae, rap and hip hop.


Gospel
James Brown was a loner and spent a lot of time in the streets. But he was resourceful and determined to succeed: he joined the Cremona Trio as a singer when he was twelve, and was giving his first concerts by the time war came to a close. It was a period when Georgia had the unenviable reputation of being the N°1 State for racial segregation, and its endemic misery – combined with an atrociously high rate of unpunished racist crimes – made life for Afro-Americans as desperate as it was dangerous. James was thrown out of school because his tattered clothes made him «unworthy» of an education… This was an America where someone who «dressed badly» and «didn’t smell nice» was (pejoratively) considered «funky», especially if he spent more time in the street than at home. But fortunately, the term «funk» was also a synonym for «authenticity» and «feeling» in post-war jazz… Even so, despite the warnings he’d received from his cousin before the latter left town, James resorted to theft so that he could dress «decently»; arrested for stealing an automobile, he was sentenced to sixteen years in jail without remission. He was incarcerated, and at the age of sixteen he was transferred to the Georgia Juvenile Institute – he was as old as his prison-term – where his strong character made him a natural leader. He devoted himself to singing gospel with a prison choir, and turned to boxing and baseball for recreation. It was while he was watching a baseball game that he met pianist Bobby Byrd, who was already a professional with one gospel group while playing in another band whose music was rhythm & blues. James’ activities – sporting, spiritual and musical – earned him the respect of his jailers, and his authority and popularity amongst other prisoners were rewarded with points for good conduct. Before he turned twenty, James was released (after three years and one day) into the care of Bobby Byrd’s family… on condition that he never set foot in Augusta, Georgia again.


James Brown played a lot of baseball as a free man; Bobby Byrd’s family welcomed him into their home, and Bobby understood his talents enough to recommend that he join his R&B group. James, however, only wanted to sing gospel: he could send whole congregations into a trance, and he married a fervent worshipper who’d witnessed his singing at first hand. He gave up boxing after losing a match and became an automobile-salesman before working in a plastics factory, all the time building himself a reputation in Baptist churches with the Ever Ready Gospel Singers. When he was ready, James finally joined his friend Bobby Byrd’s group The Gospel Starlighters, a vocal ensemble in the jubilee group tradition1. You can hear his strong gospel-identity – with that particular intensity in his vocals and the call-and-response exchanges of the chorus – in their first record (1956) which became a huge rhythm & blues hit, Please Please Please (derived from The Orioles’ «Baby Please Don’t Go»). Other hits from his early years also carry that marked gospel colour, like Let’s Make It, I Want You So Bad or I Feel That Old Feeling Coming On. Their repertoire quickly grew to include fashionable R&B songs from the early Fifties. As The Avons, they began singing pieces by Hank Ballard & The Midnighters, Roy Brown, The Clovers, The Five Royales and The Spaniels, and they found bookings to appear at dances. James had learned to play boogie-woogie piano, and as The Avons saw women go into hysterics when they saw Hank Ballard take the stage, they decided to drop everything in favour of R&B and began writing songs of their own. James was also highly influenced by Roy Brown, whose florid, pleading vocal style made him the first singer to bring a genuine gospel influence to the R&B of the post-war years (cf. «Good Rocking Tonight», 1947)2. Rechristened The Flames, the group went on tour in Georgia…
Little Richard, another shouter from the south (also coming from gospel), hadn’t yet released his first hit when The Flames spontaneously leaped on stage during the interval at one of his concerts. Little Richard liked the surprise and introduced them to his manager, who promptly gave them a gig at his own club in Macon; when the enormous success of «Tutti Frutti»3 in 1955 gave Little Richard many international opportunities, he was no longer able to honour his local gigs and The Flames – rechristened The Famous Flames by their new manager – replaced Little Richard in Macon. It was at around this time that James Brown began placing his raucous voice more «upfront», using the gospel vocal techniques – yells and the use of apostrophe would become his signature – that gave him a «Little Richard-sound». Here you can listen to him in those days singing Chonnie-on-Chon, in a rock ‘n’ roll style close to that of Little Richard. James also developed his stage dimension, tirelessly rehearsing with his musicians to perfect a popular dance-routine that would have a deep influence on many major artists from Jackie Wilson to Michael Jackson or Prince, all of whom owed much to James Brown. A demo of Please Please Please was circulated and it immediately convinced King Records, a label which was already issuing records by two other soul pioneers, Hank Ballard and Little Willie John.


Soul Music
Under the influence of soul music’s precursors – Esther Phillips, Little Willie John, Clyde McPhatter, Hank Ballard – rhythm and blues was changing: the originality and emotion communicated by performers was occupying more and more space. While singer Solomon Burke («Everybody Needs Somebody to Love») had given himself a Soul label as early as 1961, Soul Music only became known as such from 1964 onwards. Whether its roots lay in blues, jazz, jump blues or gospel, up until then people spoke only in terms of rhythm and blues. The term Soul had been tied to gospel (cf. Sam Cooke’s Soul Stirrers), and to a kind of hard-bop jazz which appeared in the mid-Fifties: the bebop craze, brought on by the virtuoso, complex style of Charlie Parker and his kind, had freed jazz from the codes of swing and dance-halls, and it dazzled the post-war generation with its extraordinary improvising. But, as brilliant and revolutionary as it was, the art of bop seemed rather abstract to mass audiences and they remained disconnected from it. Towards 1955, some musicians – Horace Silver, Bobby Timmons and Cannonball Adderley – sought to return to those roots of jazz which rivalled each other within the same community, i.e. gospel and blues. Blues, that individualistic form with an air of heresy about it, was the antithesis of unifying, spiritual, God-fearing Gospel. Both were vehicles for emotion, but gospel and spirituals had long been the dominant forces at the root of all Afro-American music. Gospel was sung with fervour by almost all Afro-Americans who, ever since the abolition of slavery, had structured their martyred community and culture around the Church. So the «soul» adjective was associated with a kind of heartfelt jazz that was bluesy: its gospel feeling touched the heart rather than the mind. Up until then, the kind of jazz which didn’t lack any of those qualities had been described as «funk» or «funky», terms associated with dirt, sex and body-odour: there was «Blue Funk» by Ray Charles and Milt Jackson in 1957, for example, and before that (1952) there was «Funky Blues» with Johnny Hodges, Charlie Parker, Oscar Peterson, Ben Webster etc.
Beginning in the mid-Fifties, the word soul, a direct allusion to gospel, appeared as a replacement for the adjective «funky». In 1955 Ray Charles recorded «A Bit of Soul», and then «Houseful of Soul» in 1956; and in 1958 there was his «Soul Meeting»3 jazz record with Milt Jackson.
But, apart from such labelling-considerations, it was the influence of gospel music itself which really began to break into American popular (i.e. «commercial») music: after «I Got a Woman», 1956 was the year when Ray Charles released «Drown in My Own Tears», and both were enormous hits nurtured in the gospel matrix. Another gospel singer/soul precursor was Sam Cooke, who recorded «Wonderful» and «I’ll Come Running Back to You»: he, too, was emerging from the gospel universe to devote himself to R&B. On February 4th 1956, James Brown and His Famous Flames did the same, only the sound wasn’t as suave… They recorded their first classic Please Please Please at the King studios in Cincinnati, Ohio. Just take a listen: the theme – asking your woman not to leave you – might be ordinary, but James begs and implores her not to go with all the dazzlingly intense technique of the great gospels. King released the record on March 3rd 1956 on its subsidiary label Federal, and it sold more than a million copies.


The Famous Flames
Sid Nathan, who ran King Records, didn’t appreciate James Brown and his gospel-metamorphosis/R&B. He didn’t believe he had a future. To make matters even less simple, the vocal group didn’t like it when the record was released under the name «James Brown & His Famous Flames», and so they wrote him off as their singer. It didn’t make much difference once the record was a hit: James was in great demand and he hired other musicians to take with him on the famous chitlin’ circuit, that string of venues named after the Southern meal called chitterlings (or pork-intestines, sometimes called tripe when cooked). Slaves ate tripe and other leftovers, and the soul-food chitterlings that came to symbolise the Afro-American identity were served up in juke-joints across the country; it was an ideal name for a venue-circuit where R&B was on the menu… Other pieces recorded in 1956-57 became singles, but none of the eight 45rpm records released later enjoyed as much success: the originality and magic of Please Please Please was lacking. James Brown was producing a splendid brand of rhythm and blues, but it no doubt needed a pinch of salt in that highly competitive period; they were particularly creative times, and thousands of Afro-American recordings were queuing up to be hits. The 1956-58 period was rock ‘n’ roll’s Golden Age, with a tidal wave of artists whose names were Bo Diddley4, Chuck Berry and Little Richard, not to mention white artists like Elvis Presley5 and Gene Vincent; vocal groups like The Drifters, The Coasters and The Platters were also gaining a strong foothold, and it was a particularly rich period for electric blues thanks to Howlin’ Wolf, B. B. King, Muddy Waters, John Lee Hooker and many others.  And if you thought the soul precursors had been forgotten, Clyde McPhatter, Ray Charles, Hank Ballard, Jackie Wilson, Sam Cooke and Little Willie John were still successful… The situation was difficult but James Brown persevered thanks to his iron will and… a little help from The Upsetters, the group behind Little Richard, who gave up rock in 1957 to devote himself to The Lord: James Brown replaced him on many occasions when he hired members of The Upsetters. He’d tasted success, and there was no going back.


He was already an extraordinary stage-performer, but James had to wait until September 1958 to record his second hit, the (very) gospel song Try Me. This piece – it has the same spirit as Please Please Please – opened the way for no fewer than eleven hits between January 1959 and February 1961. With excellent musicians, a reputed vocal group and a style that constantly matured, James Brown and His Famous Flames succeeded in capturing the electric atmosphere of their shows, and they reproduced that on record. A new James Brown sound rose up, and it was steeped in gospel and soul. The outfit gradually drew away from its initial influences to transcend all styles: Rock, doo wop, gospel, blues… The band’s R&B formula was none of them and yet all of them: it was unique. Served by a remarkable performer, I’ll Go Crazy is a Famous Flames masterpiece, the group’s third major hit; it was followed by Think, which was technically not very well recorded, and This Old Heart with its dissonant saxophone-rhythms (the sound of the take left something to be desired also). On The Bells, a reprise of the Clyde McPhatter & The Dominoes song which had a sad demise as its theme, James Brown breaks down in tearful sobs. There was also Baby You’re Right, based on a succession of gospel chords over which his voice skids like a tyre in a fast bend, announcing the style to come; the impressive I Don’t Mind produced a ballad-style – created by the interaction of the chorus with James’ formidable voice – which quickly became a Sixties code. And then we have the impeccable Just You and Me Darling, the tortured voice of Lost Someone and the enormous hit Night Train, an instrumental embellished with shouts of American place-names… And just as much care was taken over the recording of Shout and Shimmy, a less subtle piece that was perfect for warming up an audience…


James Brown never took a breather: he was always onstage. He mercilessly inflicted rehearsals on his musicians – permanent repeated exercise – and the result was a level of professionalism without parallel among rock/R&B groups of the period. That precision was present in the studio and onstage, where James developed new dance-routines – executed with breath-taking speed by a careful, elegant dresser who would appear wearing an ornate pompadour on his head… The show reached its paroxysm when he pretended to faint, steaming in sweat and exhausted to the point where an MC had to wrap him in a spangled cape before escorting him into the wings. By the early Sixties, the James Brown Revue was inviting artists to come and sing their only hit – sometimes two songs – as openers for James’ show; there were dancers, comedians…. This uncommon troupe – it remains one of the most memorable in pop-music history – would then launch into hit after hit in a dynamic frenzy that was irresistible. This triple album contains all the indispensable studio-recordings dating from that first, shattering James Brown era, the period featuring pure rhythm and blues from the gospel school. The second great phase in James Brown’s career would begin in 1962, with an album he recorded at the legendary Apollo in Harlem; it launched his Soul years.
Bruno BLUM
Adapted in English by Martin DAVIES
© Frémeaux & Associés 2012

With thanks to Gilles Pétard.
Notes
1. Listen to Gospel Quartets 1921-1942 (FA 026) and Golden Gate Quartet - Gospel 1937-1941 (FA 002) in this collection.
2. Listen to the original versions of Good Rocking Tonight (1947) by Roy Brown and Tutti Frutti by Slim & Slam (1938) and Little Richard (1955) on the album Elvis Presley & the American Music Heritage: 1954-1958 (FA 5361) in this collection.
3. Listen to the Ray Charles album Brother Ray: The Genius, 1949-1960 (FA 5350) in this collection.
4. Listen to the album Bo Diddley – The Indispensable, 1955-1960 (FA 5376) in this collection.
5. Listen to the album Elvis Presley face à l’histoire de la musique américaine - 1954-1958 (FA 5361) in this collection.


DISCOGRAPHIE CD 1

1. Please Please Please
2. I Feel That Old Feeling Coming On
3. Why Do You Do Me (Like You Do)
4. I Don’t Know
James Brown & His Famous Flames: James Brown-v; Bobby Byrd, Johnny Terry, Nashville Knox, Sylvester Keels-v; Ray Felder-as; Clifford Scott, Wilbert Smith-ts; Bobby Byrd-p; Nafloyd Scott-g; Clarence Mack-el. b; Edison Gore-d. King Studios, Cincinnati, February 4, 1956.


5. I Walked Alone
6. No, No, No, No
7. You’re Mine, You’re Mine
8. Hold my Baby’s Hand
9. Chonnie-on-Chon
10. I Won’t Plead No More
James Brown-v; Bobby Byrd, Johnny Terry, Nashville Knox, Sylvester Keels-v; Ray Felder, Cleveland Love-as; Alvin Gonder aka Fats-p; Nafloyd Scott-g; Clarence Mack-b; Reginald Hall-d; Gene Redd-arr. King Studios, Cincinnati, March 27, 1956.


11. Just Won’t Do Right
12. Let’s Make It
13. Gonna Try
14. Can’t Be the Same
Same as 10 except 14, vocal duet with Bobby Byrd. Other vocalists out. Cincinnati, July 24, 1956.


15. Messing with the Blues
16. Fine Old Foxy Self
17. Love Is a Game
18. Why Does Everything Happen to Me
(Strange Things Happen)
James Brown-v; John B. Brown-as; Cleveland Love-ts; Eddie Freeman or Nafloyd Scott-g; Bobby Byrd-p; Alvin Gonder aka Fats-p; Edwyn Conley-b; Reginald Hall-d; unkown-vocal group. King Studios, Cincinnati, April 10, 1957.

19. Begging, Begging
20. Baby Cries Over to the Ocean
James Brown-v; Bill Hollings-v; Louis Madison-bck v, org or Alvin Gonder aka Fats-p; Guitar Gable, John Faire or Bobby Roach-g; Baroy Scott-el. b; «Tee» or Edison Gore-d. King Studios, Cincinnati, October 21, 1957.
DISCOGRAPHIE CD 2

1. Try Me
2. Tell Me What I Did Wrong
James Brown-v; Johnny Terry, Bill Hollings, Louis Madison aka JW-bck v; George Dorsey-as; Clifford Scott-ts; Ernie Hayes-bs; Kenny Burrell or Bobby Roach-g; Alvin Gonder aka Fats or Gene Redd-p; Carl Pruitt-el. b; Panama Francis-d; Gene Redd-arr. Beltone Studios, New York, September 18, 1958.


3. That’s When I Lost my Heart
4. That Dood It
Same as CD1, tracks 19-20.


5. There Must Be a Reason
6. I’ve Got to Change
Same as CD2, tracks 1-2.


7. Got to Cry
8. It Was You
9. I Want You So Bad
10. It Hurts to Tell You
James Brown-v; Lee Diamond, JC Davis-ts; Alvin Gonder aka Fats-p, org; Bobby Roach-g; Bernard Odum-el. b; Charles Conner-d; bck v. same as CD2, tracks 1-2. Horns out on 10. Masters Studios, Los Angeles, December 18, 1958.


11. Don’t Let it Happen to Me
12. Bewildered
Same as CD2, tracks 7-10 except Charles Connors or Nat Hendricks (d) and unknown tpt added. Horns out on 12.
Beltone Studios, New York, January 20, 1959.


13. Good Good Lovin’
James Brown-v; James McGary-as; JC Davis-ts; Alvin Gonder aka Fats-org; Bobby Byrd-p; Bobby Roach-g; Bernard Odum-el. b; Nat Kendricks-d. King Studios, Cincinnati, June 27, 1959.


14. Wonder When You’re Comin’ Home
15. I’ll Go Crazy
16. This Old Heart
17. I Know It’s True
Same as CD2 track 13 except Sonny Thompson-p replaces Gonder and Byrd. King Studios, Cincinnati, November 11, 1959.


18. Think
19. I’ll Never, Never Let You Go
20. You’ve Got the Power

James Brown-v; Bea Ford-v on 20; Bill Hollings, Johnny Terry, Bobby Byrd-v, p on 20; JC Davis, possibly St. Clair Pinkney-ts; unknown-tp  on 20; Bobby Roach-g; Bernard Odum-el. b; Nat Kendricks or Clayton Filyard-d. All vocals out on 20 except Brown and Ford. United Recording Studios, Hollywood, February 20, 1960.
DISCOGRAPHIE CD 3

1. I Don’t Mind
2. If You Want Me
3. Baby You’re Right
4. Love Don’t Love Nobody
James Brown-v, p on 1; Bill Hollings, Johnny Terry, Bobby Byrd-p on 1; Alfred Corley-as; JC Davis-ts; Roscoe Patrick---tp; Bobby Byrd-p on 3; Les Buie-g; Hubert Perry-el. b; Nat Kendricks-d. Masters Studios, Los Angeles, September 27, 1960.


5. Come Over Here
6. And I Do Just What I Want
7. Just You and Me, Darling
8. So Long
Same as 1-4 with Byrd-p on 8, bck v out on 6. Masters Studios, Los Angeles, September 29, 1960.


9. Tell Me What ‘Cha Gonna Do
10. The Bells
11. Hold It
Same as 1-4, bck v out. Masters Studios, Los Angeles, October 4, 1960.


12. Dancing Little Thing
13. You Don’t Have to Go
14. Lost Someone
15. Shout and Shimmy
16. Night Train
James Brown-v, org on 16; JC Davis, St. Clair Pinkney-ts; Al Clark aka Brisco -bs; possibly Alfred Cauley-sax; Bobby Byrd or Alfred Gonder aka Fats-el. p; Bobby Roach-g; Bernard Odum-el. b; Nat Kendricks-d; Bobby Byrd, Lloyd Stallworth, Bobby Bennett or Johnny Terry-bck v; Bck v out on 16. King Studios, Cincinnati, February 10, 1961.


17. (I Love You) Yes I Do
James Brown-v; St. Clair Pinkney-ts; Bobby Byrd-org; Bernard Odum-b; Nat Kendricks-d. King Studios, Cincinnati, February 1961.


18. Have Mercy Baby
19. Just Won’t Do Right
James Brown-v; Bobby Byrd-v on 19; St. Clair Pinkney-ts; Al Clark aka Brisco-bs; Roosevelt Brown-tp; Alfred Gonder aka Fats-org; Les Buie-g; H. Perry-el. b; Nat Kendricks-d; Dukoff Studios, Miami, June 9, 1961.


CD JAMES BROWN THE INDISPENSABLE 1956-1961, JAMES BROWN © Frémeaux & Associés 2012 (frémeaux, frémaux, frémau, frémaud, frémault, frémo, frémont, fermeaux, fremeaux, fremaux, fremau, fremaud, fremault, fremo, fremont, CD audio, 78 tours, disques anciens, CD à acheter, écouter des vieux enregistrements, albums, rééditions, anthologies ou intégrales sont disponibles sous forme de CD et par téléchargement.)

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