Prévert, Kosma… Et Moi. Voilà ! Autour des Chansons de Jacques Prévert et Joseph Kosma
Prévert, Kosma… Et Moi. Voilà ! Autour des Chansons de Jacques Prévert et Joseph Kosma
Ref.: FA8536

BÉATRICE FONTAINE

BEATRICE FONTAINE

Ref.: FA8536

Label : Frémeaux & Associés

Durée totale de l'œuvre : 42 minutes

Nbre. CD : 1

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Presse
« Les merveilleuses chansons de Prévert et Kosma, sont chantées, dites, racontées, avec une grande expressivité, par Béatrice Fontaine, qui en a fait un spectacle. Spectacle qui traverse ce CD, sorte de ballade poétique, dans laquelle l’artiste joue avec les mots, les sons, accompagnée par de belles illustrations musicales et un accordéon qui donne de la couleur à ses dires. »PAR CRISTINA AGOSTI-GHERBAN – ADEM  (ASSOCIATION POUR LE DEVELOPPEMENT DE L'EVEIL MUSICAL)
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« Disparu il y a quarante ans, Jacques Prévert demeure le poète de la liberté et de l’audace. Béatrice Fontaine prouve son éternelle jeunesse dans sa fantaisie musicale : Prévert, Kosma… et moi. Il y a chez Prévert, une simplicité apparente qui rend sa poésie accessible à tous. Et pourtant, pour parvenir à une telle fluidité, que de travail ! Il y a surtout chez Prévert un formidable appel à la liberté, un appel à prendre toutes les libertés. Qui a plongé dans Prévert ne peut que garder à l’esprit ses paroles.  Face à Dieu qui n’arrête pas de polluer l’actualité, il faudrait obliger tout le monde à apprendre ces vers :  « Notre Père qui êtes aux cieux /Restez-y Et nous nous resterons sur la terre / Qui est quelquefois si jolie… » On mesure la puissance de l’inspiration de Prévert en découvrant la fantaisie musicale de Béatrice Fontaine. Avec un sens consommé du jeu théâtral, elle revisite à sa manière les mots de Prévert : des poèmes lapidaires dont il avait le génie comme On frappe, Immense et rouge ou encore Le Jardin, à des textes plus développés comme Dans ma maison. Un album qui « fige » un spectacle éponyme que l’artiste a tourné deux ans sur scène. Et le côté vivant de cet hommage ne perd rien dans ce CD, tant la dame sait habiter les mots du poète. « La poésie, c’est le plus joli surnom que l’on donne à la vie », disait Prévert dans une formule que cite Béatrice Fontaine. Après Juliette Gréco, Yves Montand ou les célèbres Frères Jacques, la dame donne donc de nouvelles versions de ces poèmes-chansons avec les arrangements ciselés d’Alexandre Leitao et Pierre Polvèche. En mode majeur comme en mode mineur, Prévert sait griffer la vie quotidienne, ironiser sur les absurdités de l’existence et la connerie des hommes qui ont perdu leur âme d’enfant. Sur la pochette du disque, Béatrice Fontaine souligne : « Jacques Prévert Joseph Kosma ont enchanté mon esprit d’enfant. À l’école, il y avait des règles de grammaire et de calcul. Avec Jacques et Joseph, j’ai pu tordre le cou aux règles !  » Et on se laisse contaminer par un tel plaisir de se jouer des règles, de la hiérarchie et des certitudes. Dernière invitation pour ce voyage prévertien : « Je chante pour les enfants quand leurs parents travaillent, et pour les parents quand leurs enfants dorment, et aussi pour tous ensemble s’ils le veulent bien ! » Paroles de Béatrice Fontaine.Par François CARDINALI – CHANTS SONGS
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Liste des titres
  • Piste
    Titre
    Artiste principal
    Auteur
    Durée
    Enregistré en
  • 1
    On frappe
    Béatrice Fontaine
    Jacques Prévert
    00:01:24
    2015
  • 2
    Dans ma maison
    Béatrice Fontaine
    Jacques Prévert
    00:03:59
    2015
  • 3
    L'ordinateur
    Béatrice Fontaine
    Jacques Prévert
    00:00:32
    2015
  • 4
    Et la fête continue
    Béatrice Fontaine
    Jacques Prévert
    00:01:57
    2015
  • 5
    Immense et rouge
    Béatrice Fontaine
    Jacques Prévert
    00:00:57
    2015
  • 6
    Le miroir brisé
    Béatrice Fontaine
    Jacques Prévert
    00:01:13
    2015
  • 7
    Chanson
    Béatrice Fontaine
    Jacques Prévert
    00:01:11
    2015
  • 8
    Si jamais à Paris
    Béatrice Fontaine
    Jacques Prévert
    00:01:15
    2015
  • 9
    Le jardin. Paris at night
    Béatrice Fontaine
    Jacques Prévert
    00:02:20
    2015
  • 10
    Dressage
    Béatrice Fontaine
    Jacques Prévert
    00:00:27
    2015
  • 11
    Les enfants qui s'aiment
    Béatrice Fontaine
    Jacques Prévert
    00:01:27
    2015
  • 12
    Cataire
    Béatrice Fontaine
    Jacques Prévert
    00:00:27
    2015
  • 13
    Fable
    Béatrice Fontaine
    Jacques Prévert
    00:01:49
    2015
  • 14
    Il suivait son idée
    Béatrice Fontaine
    Jacques Prévert
    00:00:09
    2015
  • 15
    Feuille de vigne
    Béatrice Fontaine
    Jacques Prévert
    00:00:19
    2015
  • 16
    Deux escargots s'en vont à l'enterrement
    Béatrice Fontaine
    Jacques Prévert
    00:02:44
    2015
  • 17
    La vie est tout de même une chose bien curieuse
    Béatrice Fontaine
    Jacques Prévert
    00:00:18
    2015
  • 18
    Malgré moi
    Béatrice Fontaine
    Jacques Prévert
    00:00:30
    2015
  • 19
    Et puis après, je suis comme je suis
    Béatrice Fontaine
    Jacques Prévert
    00:02:57
    2015
  • 20
    J'aime mieux tes lèvres
    Béatrice Fontaine
    Jacques Prévert
    00:00:05
    2015
  • 21
    Rain song
    Béatrice Fontaine
    Jacques Prévert
    00:01:27
    2015
  • 22
    Barbara
    Béatrice Fontaine
    Jacques Prévert
    00:04:20
    2015
  • 23
    On reconnait le bonheur
    Béatrice Fontaine
    Jacques Prévert
    00:00:05
    2015
  • 24
    A cassis comme ailleurs
    Béatrice Fontaine
    Jacques Prévert
    00:00:33
    2015
  • 25
    En sortant de l'école
    Béatrice Fontaine
    Jacques Prévert
    00:02:20
    2015
  • 26
    Une vache regardait
    Béatrice Fontaine
    Jacques Prévert
    00:00:10
    2015
  • 27
    Cent fois sur le metier
    Béatrice Fontaine
    Jacques Prévert
    00:00:06
    2015
  • 28
    Le concert n'a pas été réussi (compagnons des mauvais jours)
    Béatrice Fontaine
    Jacques Prévert
    00:02:13
    2015
  • 29
    Tu peux bien t'en aller
    Béatrice Fontaine
    Jacques Prévert
    00:01:00
    2015
  • 30
    Paris est si petit
    Béatrice Fontaine
    Jacques Prévert
    00:00:06
    2015
  • 31
    Page d'écriture
    Béatrice Fontaine
    Jacques Prévert
    00:02:32
    2014
  • 32
    Les feuilles mortes
    Béatrice Fontaine
    Jacques Prévert
    00:01:10
    2015
Livret

Kosma et moi Fa8536


Prévert, Kosma… et moi. Voilà !
Une fantaisie musicale et buissonnière
de Béatrice Fontaine
autour des chansons de
Jacques Prévert et Joseph Kosma
Textes : Jacques Prévert
Musiques des chansons : Joseph Kosma
Chant : Béatrice Fontaine
Arrangements, adaptation et accordéon : Alexandre Leitao
Arrangements, adaptation et accordéon sur n° 5, 22 et 25 :
Pierre Polvèche
Chant sur « Page d’Ecriture » : Jeanne, Julia et Suzanne Jérosme
Voix parlées : Béatrice Fontaine, Stéphanie Quint, Alexandre Leitao,
Michel Taïeb
Illustrations sonores et musicales : Michel Taïeb
Réalisation, enregistrement, mixage, mastering : Michel Taïeb au Studio
Linga Bunga à Lille (4-5-7-8-9-15-16 et 17 /10/2015) sauf « Page d’Ecriture »
enregistré au « Studio A » par Thierry Anmuth (17/10/2014).
Illustrations originales : Xavier Husson, extraites du film d’animation
« Dans ma Maison » réalisé par Alain Charrier
Mise en page, réalisation du Livret : Cédric Abt

Le CD est tiré du spectacle éponyme : « Prévert, Kosma … et moi. Voilà ! »

Jacques Prévert et Joseph Kosma ont enchanté mon esprit d’enfant. À l’école,
il y avait des règles de grammaire et de calcul. Avec Jacques et Joseph, j’ai pu tordre le cou aux règles ! Je me régale encore et encore des jeux de notes,
de mots et de cortège, des images surréalistes, harmonies décalées, aphorismes détournés et autres cadavres exquis mélodiques de ces deux-là.
Maison, éternité, plombier zingueur, enfant, pluie, éblouissante, ensanglantés,
pinson, rouge, Montsouris, mousquetaire, épanouie, étoiles, terrible, et désunis…
Ces mots ont à jamais pour moi
des sons et couleurs bouleversants,
Les voyez-vous ? Les entendez-vous ?
Prévert, Kosma…et…vous !
Voilà !
Béatrice Fontaine
On frappe
(J. Prévert / J. Kosma © Enoch et Cie)
Qui est là
Personne
C’est simplement mon cœur qui bat
Qui bat très fort
A cause de toi
Mais dehors
La petite main de bronze sur la porte de bois
Ne bouge pas
Ne remue pas
Ne remue pas seulement le petit bout du doigt.

Dans ma maison

(J. Prévert / J. Kosma © Enoch et Cie)
Dans ma maison vous viendrez
D’ailleurs ce n’est pas ma maison
Je ne sais pas à qui elle est
Je suis entré comme ça un jour
Il n’y avait personne
seulement des piments rouges accrochés au mur blanc
Je suis resté longtemps dans cette maison
personne n’est venu
Mais tous les jours et tous les jours
je vous ai attendue
Je ne faisais rien
C’est-à-dire rien de sérieux
Quelquefois le matin
Je poussais des cris d’animaux
Je gueulais comme un âne
de toutes mes forces
Et cela me faisait plaisir
Et puis je jouais avec mes pieds
C’est très intelligent les pieds
Ils vous emmènent très loin
Quand vous voulez aller très loin
Et puis quand vous ne voulez pas sortir
Ils restent là ils vous tiennent compagnie
Et quand il y a de la musique ils dansent
On ne peut pas danser sans eux
Il faut être bête comme l’homme l’est si souvent
Pour dire des choses aussi bêtes
Que bête comme ses pieds
Gai comme un pinson
Le pinson n’est pas gai
Il est seulement gai quand il est gai
Et triste quand il est triste ou ni gai ni triste
Est-ce qu’on sait ce que c’est un pinson
D’ailleurs il ne s’appelle pas réellement comme ça
C’est l’homme qui a appelé cet oiseau comme ça
Pinson pinson pinson pinson
Comme c’est curieux les noms
Martin Hugo Victor de son prénom
Bonaparte Napoléon de son prénom
Pourquoi comme ça et pas comme ça
Un troupeau de bonapartes passe dans le désert
L’empereur s’appelle Dromadaire
Il a un cheval caisse et des tiroirs de course
Au loin galope un homme qui n’a que trois prénoms
Il s’appelle Tim-Tam-Tom et n’a pas de grand nom
Un peu plus loin encore il y a n’importe qui
Beaucoup plus loin encore il y a n’importe quoi
Et puis qu’est-ce que ça peut faire tout ça
Dans ma maison tu viendras
Je pense à autre chose mais je ne pense qu’à ça
Et quand tu seras entrée dans ma maison
Tu enlèveras tous tes vêtements
Et tu resteras immobile nue debout avec ta bouche rouge
Comme les piments rouges pendus sur le mur blanc
Et puis tu te coucheras et je me coucherai près de toi
Voilà
Dans ma maison qui n’est pas ma maison tu viendras.

Et la fête continue

(J. Prévert / J. Kosma © Enoch et Cie)
Debout devant le zinc
Sur le coup de dix heures
Un grand plombier zingueur
Habillé en dimanche et pourtant c’est lundi
Chante pour lui tout seul
Chante que c’est jeudi
Qu’il n’ira pas en classe
Que la guerre est finie
Et le travail aussi
Que la vie est si belle
Et les filles si jolies
Et titubant devant le zinc
Mais guidé par son fil à plomb
Il s’arrête pile devant le patron
Trois paysans passeront et vous payeront
Puis disparaît dans le soleil
Sans régler les consommations
Disparaît dans le soleil tout en continuant sa chanson
Immense et rouge
(J. Prévert / J. Kosma © Enoch et Cie)
Immense et rouge au-dessus du Grand Palais
Le soleil d’hiver apparaît et disparaît
Comme lui mon cœur va disparaître et tout mon sang va s’en aller
S’en aller à ta recherche mon Amour ma beauté
Et te trouver là où tu es.
Chanson
(J. Prévert / J. Kosma © Enoch et Cie)
Quel jour sommes-nous
Nous sommes tous les jours
Mon amie
Nous sommes toute la vie
Mon amour
Nous nous aimons et nous vivons
Nous vivons et nous nous aimons
Et nous ne savons pas ce que c’est que la vie
Et nous ne savons pas ce que c’est que le jour
Et nous ne savons pas ce que c’est que l’amour.
Le jardin
(J. Prévert / J. Kosma © Enoch et Cie)
Des milliers et des milliers d’années
Ne sauraient suffire
Pour dire
La petite seconde d’éternité
Où tu m’as embrassé
Où je t’ai embrassée
Un matin dans la lumière de l’hiver
Au parc Montsouris à Paris
À Paris
Sur la terre
La terre qui est un astre.

PARIS AT NIGHT

(J. Prévert / J. Kosma © Enoch et Cie)
Trois allumettes une à une allumées dans la nuit
La première pour voir ton visage tout entier
La seconde pour voir tes yeux
La dernière pour voir ta bouche
Et l’obscurité toute entière
Pour me rappeler tout cela
En te serrant dans mes bras.
LES ENFANTS QUI S’AIMENT
(J. Prévert / J. Kosma © Enoch et Cie)
Les enfants qui s’aiment s’embrassent debout
Contre les portes de la nuit
Et les passants qui passent les désignent du doigt
Mais les enfants qui s’aiment
Ne sont là pour personne
Et c’est seulement leur ombre
Qui tremble dans la nuit
Excitant la rage des passants
Leur rage, leur mépris, leurs rires et leur envie
Les enfants qui s’aiment ne sont là pour personne
Ils sont ailleurs bien plus loin que la nuit
Bien plus haut que le jour
Dans l’éblouissante clarté de leur premier amour

Fable

(J. Prévert / J. Kosma © Enoch et Cie)
Un village écoute désolé
Le chant d’un oiseau blessé
C’est le seul oiseau du village
Et c’est le seul chat du village
Qui l’a à moitié dévoré
Et l’oiseau cesse de chanter
Le chat cesse de ronronner
Et de se lécher le museau
Et le village fait à l’oiseau
De merveilleuses funérailles
Et le chat qui est invité
Marche derrière le petit cercueil de paille
Où l’oiseau mort est allongé
Porté par une petite fille
Qui n’arrête pas de pleurer
Si j’avais su que cela te fasse tant de peine
Lui dit le chat
Je l’aurais mangé tout entier
Et puis je t’aurais raconté
Que je l’avais vu s’envoler
S’envoler jusqu’au bout du monde
Là-bas où c’est tellement loin
Que jamais on n’en revient
Tu aurais eu moins du chagrin
Simplement de la tristesse et des regrets
Il ne faut jamais faire les choses à moitié.
Deux escargots s’en vont à l’enterrement
(J. Prévert / J. Kosma © Enoch et Cie)
À l’enterrement d’une feuille morte
Deux escargots s’en vont
Ils ont la coquille noire
Du crêpe autour des cornes
Ils s’en vont dans le soir
Un très beau soir d’automne
Hélas quand ils arrivent
C’est déjà le printemps
Les feuilles qui étaient mortes
Sont toutes ressuscitées
Et les deux escargots
Sont très désappointés
Mais voila le soleil
Le soleil qui leur dit
Prenez prenez la peine
La peine de vous asseoir
Prenez un verre de bière
Si le cœur vous en dit
Prenez si ça vous plaît
L’autocar pour Paris
Il partira ce soir
Vous verrez du pays
Mais ne prenez pas le deuil
C’est moi qui vous le dis
Ça noircit le blanc de l’œil
Et puis ça enlaidit
Les histoires de cercueils
C’est triste et pas joli
Reprenez vos couleurs
Les couleurs de la vie
Alors toutes les bêtes
Les arbres et les plantes
Se mettent à chanter
A chanter à tue-tête
La vrai chanson vivante
La chanson de l’été
Et tout le monde de boire
Tout le monde de trinquer
C’est un très joli soir
Un joli soir d’été
Et les deux escargots
S’en retournent chez eux
Ils s’en vont très émus
Ils s’en vont très heureux
Comme ils ont beaucoup bu
Ils titubent un petit peu
Mais là-haut dans le ciel
La lune veille sur eux.
et puis après
(J. Prévert / J. Kosma © Enoch et Cie)
Je suis faite pour plaire
Et n’y puis rien changer
Mes lèvres sont trop rouges
Mes dents trop bien rangées
Mon teint beaucoup trop pâle
Mes cheveux trop dorés
Et puis après
Qu’est-ce que ça peut vous faire
Je suis comme je suis
Je plais à qui je plais
Je suis comme je suis
Je suis faite comme ça
Quand j’ai envie de rire
Oui je ris aux éclats
J’aime celui qui m’aime
Est-ce ma faute à moi
Si ce n’est pas le même
Que j’aime à chaque fois
Je suis comme je suis
Je suis faite comme ça
Que voulez-vous de plus
Que voulez-vous de moi
Qu’est-ce que ça peut vous faire
Ce qui m’est arrivé
Oui j’ai aimé quelqu’un
Oui quelqu’un m’a aimé
Comme les enfants qui s’aiment
Simplement savent aimer
Aimer aimer
Pourquoi me questionner
Je suis là pour vous plaire
Et n’y puis rien changer.
Je suis comme je suis
Je suis faite comme ça
Quand j’ai envie de rire
Oui je ris aux éclats
J’aime celui qui m’aime
Est-ce ma faute à moi
Si ce n’est pas le même
Que j’aime à chaque fois
Je suis comme je suis
Je suis faite comme ça
Que voulez-vous de plus
Que voulez-vous de moi

Barbara

(J. Prévert / J. Kosma © Enoch et Cie)
Rappelle-toi Barbara
Il pleuvait sans cesse sur Brest ce jour-là
Et tu marchais souriante
Épanouie ravie ruisselante
Sous la pluie
Rappelle-toi Barbara
Il pleuvait sans cesse sur Brest
Et je t’ai croisée rue de Siam
Tu souriais
Et moi je souriais de même
Rappelle-toi Barbara
Toi que je ne connaissais pas
Toi qui ne me connaissais pas
Rappelle-toi
Rappelle-toi quand même ce jour-là
N’oublie pas
Un homme sous un porche s’abritait
Et il a crié ton nom
Barbara
Et tu as couru vers lui sous la pluie
Ruisselante ravie épanouie
Et tu t’es jetée dans ses bras
Rappelle-toi cela Barbara
Et ne m’en veux pas si je te tutoie
Je dis tu à tous ceux que j’aime
Même si je ne les ai vus qu’une seule fois
Je dis tu à tous ceux qui s’aiment
Même si je ne les connais pas
Rappelle-toi Barbara n’oublie pas
Cette pluie sur la mer
Sur ton visage heureux
Sur cette ville heureuse
Cette pluie sur la mer
Sur l’arsenal
Sur le bateau d’Ouessant
Oh Barbara
Quelle connerie la guerre
Qu’es-tu devenue maintenant
Sous cette pluie de fer
De feu d’acier de sang
Et celui qui te serrait dans ses bras
Amoureusement
Est-il mort disparu ou bien encore vivant
Oh Barbara
Il pleut sans cesse sur Brest
Mais ce n’est plus pareil et tout est abimé
C’est une pluie de deuil terrible et désolée
Ce n’est même plus l’orage
De fer d’acier de sang
Tout simplement des nuages
Qui crèvent comme des chiens
Des chiens qui disparaissent
Au fil de l’eau sur Brest
Et vont pourrir au loin
Au loin très loin de Brest
Dont il ne reste rien.
En sortant de l’école
(J. Prévert / J. Kosma © Enoch et Cie)
En sortant de l’école
Nous avons rencontré
Un grand chemin de fer
Qui nous a emmenés
Tout autour de la terre
Dans un wagon doré
Tout autour de la terre
Nous avons rencontré
La mer qui se promenait
Avec tous ses coquillages
Ses îles parfumées
Et puis ses beaux naufrages
Et ses saumons fumés
Au-dessus de la mer
Nous avons rencontré
La lune et les étoiles
Sur un bateau à voiles
Partant pour le Japon
Et les trois mousquetaires
Des cinq doigts de la main
Tournant la manivelle
D’un petit sous-marin
Plongeant au fond des mers
Pour chercher des oursins
Revenant sur la terre
Nous avons rencontré
Sur la voie de chemin de fer
Une maison qui fuyait
Fuyait tout autour de la terre
Fuyait tout autour de la mer
Fuyait devant l’hiver
Qui voulait l’attraper
Mais nous sur notre chemin de fer
On s’est mis à rouler
Rouler derrière l’hiver
Et on l’a écrasé
Et la maison s’est arrêtée
Et le printemps nous a salués
C’était lui le garde-barrière
Et il nous a bien remerciés
Et toutes les fleurs de toute la terre
Soudain se sont mises à pousser
Pousser à tort et à travers
Sur la voie du chemin de fer
Qui ne voulait plus avancer
De peur de les abîmer
Alors
On est revenu à pied
À pied tout autour de la terre
À pied tout autour de la mer
Tout autour du soleil
De la lune et des étoiles
À pied à cheval en voiture
Et en bateau à voiles.
Le concert n’a pas été réussi
(J. Prévert / J. Kosma © Enoch et Cie)
Compagnons des mauvais jours
Je vous souhaite une bonne nuit
Et je m’en vais.
La recette a été mauvaise
C’est de ma faute
Tous les torts sont de mon côté
J’aurais dû vous écouter
J’aurais dû faire le beau caniche
C’est un numéro qui plaît
Mais je n’en ai fait qu’à ma tête
Et puis je me suis énervé.
Et j’ai chanté l’histoire trop triste
D’un pauvre chien abandonné
Les gens ne viennent pas au concert
Pour entendre hurler à la mort
Et cette chanson de la fourrière
Nous a causé le plus grand tort
Compagnons des mauvais jours
Je vous souhaite une bonne nuit
Dormez
Rêvez
Moi je prends ma casquette
Et puis deux ou trois cigarettes dans le paquet
Et je m’en vais
Compagnons des mauvais jours
Pensez à moi quelquefois
Plus tard
Quand vous serez réveillés
Pensez à celle qui chante en souriant
Un air désolé
Quelque part
Le soir
Au bord de la mer
Et qui fait ensuite la quête
Pour acheter de quoi manger
Et de quoi boire
Compagnons des mauvais jours
Je vous souhaite une bonne nuit…
Dormez,
Rêvez,
Moi, je m’en vais.
Page d’écriture
(J. Prévert / J. Kosma © Enoch et Cie)
Deux et deux quatre
quatre et quatre huit
huit et huit font seize...
Répétez ! dit le maître
Deux et deux quatre
quatre et quatre huit
huit et huit font seize.
Mais voilà l’oiseau-lyre
qui passe dans le ciel
l’enfant le voit
l’enfant l’entend
l’enfant l’appelle :
Sauve-moi
joue avec moi
l’oiseau !
Alors l’oiseau descend
et joue avec l’enfant
Deux et deux quatre...
Répétez ! dit le maître
mais l’enfant joue
l’oiseau joue avec lui...
Quatre et quatre huit
huit et huit font seize
et seize et seize qu’est-ce qu’ils font ?
Ils ne font rien seize et seize
et surtout pas trente-deux
de toute façon
et ils s’en vont.
Et l’enfant a caché l’oiseau
dans son pupitre
et tous les enfants
entendent sa chanson
et tous les enfants
entendent la musique
et huit et huit à leur tour s’en vont
et quatre et quatre et deux et deux
à leur tour fichent le camp
et un et un ne font ni une ni deux
un à un s’en vont également.
Et l’oiseau-lyre joue
et l’enfant chante
et le professeur crie :
« Quand vous aurez fini de faire le pître ! » Mais tous les autres enfants
écoutent la musique
et les murs de la classe
s’écroulent tranquillement.
Et les vitres redeviennent sable l’encre redevient eau
les pupitres redeviennent arbres
la craie redevient falaise
le porte-plume redevient oiseau.

LES FEUILLES MORTES

(J. Prévert / J. Kosma © Enoch et Cie)
Oh ! Je voudrais tant que tu te souviennes,
Des jours heureux où nous étions amis
En ce temps là, la vie était plus belle
Et le soleil plus brûlant qu’aujourd’hui
Les feuilles mortes se ramassent à la pelle
Tu vois je n’ai pas oublié...
Les feuilles mortes se ramassent à la pelle
Les souvenirs et les regrets aussi
Et le vent du nord les emporte
Dans la nuit froide de l’oubli
Tu vois, je n’ai pas oublié
La chanson que tu me chantais
C’est une chanson, qui nous ressemble
Toi tu m’aimais et je t’aimais
Et nous vivions tous deux ensemble
Toi qui m’aimais, moi qui t’aimais
Et la vie sépare ceux qui s’aiment
Tout doucement, sans faire de bruit
Et la mer efface sur le sable
Les pas des amants désunis.
Production : Accordéon 2000
Contact scène :  
Accordéon 2000
Béatrice Fontaine : 06 11 03 73 27
fontainebeatrice@gmail.com
Site internet : http://beatricefontaine.com/
Fabrication, diffusion : Frémeaux & Associés
Coordination Frémeaux & Associés : Augustin Bondoux
Conception Collection : Patrick Frémeaux et Claude Colombini
Label : www.fremeaux.com
Merci à :
Stéphanie Quint,  Alexandre Leitao, Michel Taïeb, Pierre Polvèche, Philippe Lemaire, Marianne Blayau, Claire Chevallier, Noël Dupré la Tour, Catherine et Daniel Singer (Festival Fabuleux Voyages), Elizabeth Descotes-Decoopman, Ophélia Bard, Xavier Husson, Alain Charrier, Thierry Anmuth, Cédric Abt, Sophie Bellet (Studio des Variétés), Ghislaine Lenoir, Laurence Bois et l’équipe de BuzzDistrict… et bien sûr à tous les amis, contributeurs « Ulule » qui ont rendu ce CD possible : grâce à vous y flotte un précieux supplément d’âme !
Ce CD est dédié à ma famille :
Mes parents, Bernadette « Berny » Fontaine et Emile Fontaine qui nous ont immergés, mon frère Bruno et moi, dans cet inventaire poétique.
Mes enfants, Léonard, Suzanne, Julia et Jeanne, plongés à leur tour, dans cette eau limpide.
Nous remercions Eugénie Bachelot-Prévert, Olivier Tragnan et la Sté Fatras
Bartok le chat se reconnaitra dans « FABLE »
 1. On frappe
 2. Dans ma maison
 3. L’ordinateur
 4. Et la fête continue
 5. Immense et rouge
 6. Le miroir brisé
 7. Chanson
 8. Si jamais à Paris
 9. Le jardin. Paris at night
10. Dressage
11. Les enfants qui s’aiment
12. Cataire
13. Fable
14. Il suivait son idée…
15. Feuille de vigne
16.
Deux escargots s’en vont à l’enterrement
17.
La vie est tout de même
une chose bien curieuse…
18. Malgré moi
19. Et puis après… (Je suis comme je suis)
20. J’aime mieux tes lèvres…
21. Rain song
22. Barbara
23. On reconnait le bonheur…
24. A Cassis comme ailleurs
25. En sortant de l’école
26. Une vache regardait…
27. Cent fois sur le métier…
28. Le concert n’a pas été réussi
(Compagnons des mauvais jours)
29. Tu peux bien t’en aller
30. Paris est si petit…
31. Page d’écriture
32. Les feuilles mortes
Ne rêvez pas (L’Ordinateur) (Jacques Prévert) Lecture du texte de Jacques Prévert (Fatras / Succession Jacques Prévert) disponible dans le recueil « Choses et autres » (éditions Gallimard).
Si jamais à Paris (Jacques Prévert) Lecture du texte de Jacques Prévert (Fatras / Succession Jacques Prévert) disponible dans le recueil « Histoires et autres histoires » (éditions Gallimard).
Dressage (Jacques Prévert) Lecture du texte de Jacques Prévert (Fatras / Succession Jacques Prévert) disponible dans le recueil « Choses et autres » (éditions Gallimard).
Cataire (Jacques Prévert) Lecture du texte de Jacques Prévert (Fatras / Succession Jacques Prévert) disponible dans le recueil « Imaginaires » (éditions Gallimard).
Feuille de vigne (Jacques Prévert) Lecture du texte de Jacques Prévert (Fatras / Succession Jacques Prévert) disponible dans le recueil « Imaginaires » (éditions Gallimard).
Malgré moi… (Jacques Prévert) Lecture du texte de Jacques Prévert (Fatras / Succession Jacques Prévert) disponible dans le recueil « Choses et autres » (éditions Gallimard).
Rain song (Jacques Prévert) Lecture du texte de Jacques Prévert (Fatras / Succession Jacques Prévert) disponible dans le recueil « Choses et autres » (éditions Gallimard).
A Cassis comme ailleurs (Jacques Prévert) Lecture du texte de Jacques Prévert (Fatras / Succession Jacques Prévert) disponible dans le recueil « Œuvres complètes tome II » (éditions Gallimard).
Tu peux bien t’en aller (Jacques Prévert) Lecture du texte de Jacques Prévert (Fatras / Succession Jacques Prévert) disponible dans le recueil « Œuvres complètes tome II » (éditions Gallimard).
Sources des aphorismes :
« Il y a des adultes qui… » Jacques Prévert (Spectacle)
« La vie est tout de même… » Jacques Prévert
(dialogue du film Le Quai des brumes)
« J’aime mieux… » Jacques Prévert (Fatras)
« Il suivait son… » Jacques Prévert (Choses et autres)
« Une vache regardait… » Jacques Prévert (Imaginaires)
« Cent fois sur le métier… » Jacques Prévert (Spectacle)
« Paris est si petit… » Jacques Prévert
(dialogue du film Les Enfants du paradis)
« L’amour de la musique… »
(extrait du texte Carmina Burana - Choses et autres)
Béatrice Fontaine, chante et récite avec tendresse, malice et justesse les chansons de Prévert et Kosma. Un disque pour petits et grands, où les mots vrillent et valsent avec la mélodie (majestueusement arrangée à l’accordéon) et où les poèmes entrecoupent les parties chantées. Béatrice Fontaine nous rappelle combien ces chansons et poèmes font partie de notre patrimoine immatériel.    
Patrick FRÉMEAUX & Augustin BONDOUX
« Je chante pour les enfants quand leurs parents travaillent, et pour les parents quand leurs enfants dorment, et aussi pour tous ensemble s’ils le veulent bien ! »    
Béatrice FONTAINE
« Béatrice Fontaine, voix précise, dans un phrasé qui détache chaque mot, consonne et voyelle, rappelle “Les enfants qui s’aiment”, “Barbara”, “En sortant de l’école”, “Page d’écriture”, “Les Feuilles mortes”… et d’autres moins connues. Dans une approche musicale sobre qui met en valeur les mélodies »    
Sylvain SICLIER – LE MONDE
« Ils rient, chantent des mots comme on gratte des allumettes pour éclairer un visage, et jouent des notes qui font jaillir des cascades mélodieuses. »    
Jean-Yves DANA – LA CROIX
« [L’accordéon d’Alexandre Leitao et Pierre Polvèche] nous rappelle, si besoin était, combien la musicalité des mots de Prévert est en harmonie avec les mélodies de Kosma. “Fantaisie musicale et buissonnière” est-il annoncé. De ce subtil mélange d’humour et de gravité émanent, en effet, les parfums de l’enfance. »    
Laurent GHARIBIAN – VINYL
1.    On frappe
2.    Dans ma maison
3.    L’ordinateur
4.    Et la fête continue
5.    Immense et rouge
6.    Le miroir brisé
7.    Chanson
8.    Si jamais à Paris
9.    Le jardin. Paris at night
10.    Dressage
11.    Les enfants qui s’aiment
12.    Cataire
13.    Fable
14.    Il suivait son idée…
15.    Feuille de vigne
16.    Deux escargots s’en vont à l’enterrement
17.    La vie est tout de même une chose bien curieuse…
18.    Malgré moi
19.    Et puis après… (Je suis comme je suis)
20.    J’aime mieux tes lèvres…
21.    Rain song
22.    Barbara
23.    On reconnait le bonheur…
24.    A Cassis comme ailleurs
25.    En sortant de l’école
26.    Une vache regardait…
27.    Cent fois sur le métier…
28.    Le concert n’a pas été réussi (Compagnons des mauvais jours)
29.    Tu peux bien t’en aller
30.    Paris est si petit…
31.    Page d’écriture
32.     Les feuilles mortes
Les chansons, sont les pistes :
1/2/4/5/6/7/9/11/13/16/19/22/25/28/31/32
Les poèmes sont les pistes :
3/8/10/11/12/14/15/17/18/20/
21/23/24/26/27/29/30

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