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BENOIT BLUE BOY & FRANCK GOLDWASSER
BENOIT BLUE BOY
Ref.: LLL336
Label : Frémeaux & Associés
Durée totale de l'œuvre : 42 minutes
Nbre. CD : 1
En ce mois de novembre 2012, juste à côté de la carrosserie Robespierre, à 2 pas des patates douces des épiceries maliennes, un studio de Montreuil voit germer un drôle d’enregistrement. Franck Goldwasser et Benoit Blue Boy y alternent “Lent ou rapide” avec ce zeste de gouaille parisienne qui étonne toujours l’Occitanie quand elle monte à la capitale…
Pour Benoit, l’affaire est ancienne. Depuis le premier vinyl paru chez Vogue en 1978, ce sont une quinzaine de disques longue durée où “Petits Boogies” et “Blues au bout d’mon lit” passent par “La porte en arrière” pour célébrer le “Parlez-vous français ?”.
Pour Franck au contraire, le blues de la côte ouest ou de Chicago n’avait jusque là rien de francophone. Pour la première fois, le pur bluesman West Coast que le francilien d’origine est devenu, quitte l’anglais pour s’approprier sa langue maternelle.
Le lien fort et ancien unissant les deux musiciens fait que les voix et les textes respectifs s’enchainent ici sans réelle rupture. La musique peut monter auciel nimbée de fumée blanche, le “P’tit nuage” a trouvé son “Paradis”…
Since the appearance of Benoit Blue Boy’s first LP for Vogue in 1978, he’s released some fifteen albums where “Petits Boogies” and “Blues au bout d’mon lit” have slipped in the “Porte en arrière” to celebrate his idea of French Speaking Blues.
For Franck Goldwasser, on the other hand, the blues played on the West Coast had nothing French about it at all. For the first time, the former Parisianturned- pure-west-coast-bluesman drops his English and resorts to his native tongue.
Production déléguée : Denis Leblond pour Benoit Blue Boy
Droits : Frémeaux & Associés en accord avec Benoit Blue Boy
Booking concert : Denis Leblond pour Tempo Spectacle
OUAIS OUAIS OUAIS • PAPA, FAIS PAS ÇA • 3. J’AI REÇU UNE LETTRE • ELLE M’DIT T’ES D’LA MAUVAISE GRAINE • J’CROIS QU’VAIS ALLER AU PARADIS • Y A MON TELEPHONE QUI SONNE • NON NON NON • YA DES MOMENTS IL FAUT FAIRE DES CHOIX • COUPS DE BOULES • TU SAIS RIEN • LE BLUES AU BOUT DE MON LIT
PLUS TARD DANS LA SOIREE
PARLEZ VOUS FRANCAIS ?
-
PisteTitreArtiste principalAuteurDuréeEnregistré en
-
1Ouais, ouais, ouaisBenoît Blue Boy, Franck Goldwasser, Stéphane Manaranche, Marty Vickers, Stan Noubard PachaBenoît Billot00:02:102012
-
2Papa fais pas çaBenoît Blue Boy, Franck Goldwasser, Stéphane Manaranche, Marty Vickers, Stan Noubard PachaBenoît Billot00:03:412012
-
3J'ai reçu une lettreBenoît Blue Boy, Franck Goldwasser, Stéphane Manaranche, Marty Vickers, Stan Noubard PachaFranck Goldwasser00:03:262012
-
4Elle m'dit t'es d'la mauvaise graineBenoît Blue Boy, Franck Goldwasser, Stéphane Manaranche, Marty Vickers, Stan Noubard PachaBenoît Billot00:03:062012
-
5J'cois q'vais aller au paradisBenoît Blue Boy, Franck Goldwasser, Stéphane Manaranche, Marty Vickers, Stan Noubard PachaBenoît Billot00:03:302012
-
6Y a mon téléphone qui sonneBenoît Blue Boy, Franck Goldwasser, Stéphane Manaranche, Marty Vickers, Stan Noubard PachaBenoît Billot00:08:492012
-
7Non,non, nonBenoît Blue Boy, Franck Goldwasser, Stéphane Manaranche, Marty Vickers, Stan Noubard PachaBenoît Billot00:03:062012
-
8Y a des moments il faut choisirBenoît Blue Boy, Franck Goldwasser, Stéphane Manaranche, Marty Vickers, Stan Noubard PachaBenoît Billot00:03:542012
-
9Coups de boulesBenoît Blue Boy, Franck Goldwasser, Stéphane Manaranche, Marty Vickers, Stan Noubard PachaBenoît Billot00:05:032012
-
10Tu sais rienBenoît Blue Boy, Franck Goldwasser, Stéphane Manaranche, Marty Vickers, Stan Noubard PachaBenoît Billot00:02:392012
-
11Le blues au bout de mon litBenoît Blue Boy, Franck Goldwasser, Stéphane Manaranche, Marty Vickers, Stan Noubard PachaBenoît Billot00:03:082012
Papa, fais pas ça LLL336
BenoIt Blue Boy
Franck Goldwasser
Papa, fais pas ça
Ouais, ouais, ouais
Auteur compositeur Benoît Billot
J’lui ai dit ouais, ouais, ouais
Tu f’rais bien mieux d’m’écouter
J’lui ai dit ouais, ouais, ouais
T’aurais mieux fait d’m’écouter
Si tu veux faire la sourde
Eh bien moi j’vais faire le muet
J’t’ai d’mander 100 fois
D’arrêter d’continuer
Mais tu veux rien entendre
C’t’à croire qu’tu l’fais exprès
Ouais, ouais, ouais
T’aurais mieux fait d’m’écouter
Maint’nant qu’tu fais la sourde
Eh bien moi j’vais faire le muet
Ca m’a pris 3 mois
Pour t’ram’ner chez moi
Et même pas 5 secondes
Pour voir que ça l’f’rait pas
Ouais, ouais, ouais
T’aurais mieux fait d’m’écouter
Si tu veux faire la sourde
Eh bien moi j’vais faire le muet
T’es sortie hier soir
Pareil la nuit d’avant
Maint’nant tu t’traines d’vant moi
Sans apprêt ni collants
Ouais, ouais, ouais
T’aurais mieux fait d’m’écouter
Maint’nant qu’tu fais la sourde
Ca y est moi j’vais faire le muet
J’en savais rien
A c’qu’on m’a dit
Faut pas être bien malin
Pour l’voir quand c’est fini
Ouais, ouais, ouais
T’aurais mieux fait d’m’écouter
Continue à faire la sourde
Eh bien moi j’vais faire le muet
Si tu veux faire la sourde
Eh bien moi j’vais faire le muet
Papa, fais pas ça
Auteur Benoît Billot
Compositeur Franck Goldwasser
Papa, fais pas ça
Maman elle aime pas
Papa, fais pas ça
Papa, fais pas ça
T’es toujours à l’endroit
L’endroit qui faut pas
Et quand t’es à l’envers
C’est l’envers de l’endroit
Papa est en bas
Il fait du chocolat
Maman est en haut
Et elle fait pas d’cadeaux
Papa, fais pas ça
Maman l’fait déjà
Papa, fais pas ça
Papa, fais pas ça
Papa est en bas
Qui fait du chocolat
Maman est en haut
Et elle fait pas d’cadeaux
Chaque foi qu’il faut pas
C’est toujours toi qu’es là
Et quand t’es pas là
Ca s’remarque même pas
Papa, fais pas ça
Maman elle veut pas
Papa, fais pas ça
Papa, fais pas ça
Papa, fais pas ça
Maman elle aime pas
Papa, fais pas ça
Papa, fais pas ça
J’ai reçu une lettre
Auteur compositeur Franck Goldwasser
J’ai reçu une lettre ce matin,
J’vais vous lire c’qui y’avait d’écrit dessus,
Tu f’rais bien d’rentrer chez toi,
La petite qui t’aimait s’est pendue
J’ai enfilé mon costume,
Et j’suis descendu à la gare
Les enterrements ça me fout le cafard
Alors je m’suis arrêté au bar
J’ai avalé trois quatre canons
Pour m’donner du cœur au ventre
L’patron a payé sa tournée,
J’ai dis « j’peux pas, il faut qu’j’rentre »,
Il a dit « p’tit, j’comprends ton mal,
C’est pas pour ça qu’faut être grossier,
On d’mande qu’à t’remonter l’moral,
On pense pas qu’à notre gosier,
C’qu’est arrivé à cette petite,
Ca, c’est vraiment l’pire des cauchemars,
Mais pour c’qui est d’lui rendre visite,
T’as au moins 25 ans d’retard ! »
« Tu l’as laissée un sale matin,
Tu lui as même pas dit au revoir
Elle avait jamais cessé de t’aimer,
Sans s’abaisser à t’en vouloir »
Elle m’dit t’es d’la mauvaise graine
Auteur compositeur Benoît Billot
Y en a qui disent que t’es trop belle
Et qu’moi j’suis bien trop vieux
Mais bon si j’me trompe pas
C’est dans les vieux pots qu’on touille le mieux
Elle m’dit t’es d’la mauvaise graine
Mais c’est bien ça qu’elle veut
D’la bonne ou d’la mauvaise
C’est la mauvaise qui pousse le mieux
J’vais pas tout vendre maintenant
J’en garde une bonne part pour la fin
Ou p’têt un peu plus tard
Quand tout ressemblera à rien
Ca vaut même pas l’coup s’inquiéter
Ca finira par s’arranger
Et pas parce qu’il fait beau
Que d’main y f’ra mauvais
Il est trop tard c’matin
J’ai pas fermé l’œil de la nuit
J’pense encore à hier soir
Et à tout c’que tu m’as dit
J’arrive pas a y croire
Et p’têt que j’ai rêvé
Mais j’me souviens même pas
De quand j’ai été m’coucher
J’devais pas être beau a voir
Enfin moi j’me suis pas r’garder
Quand on s’tient d’bout l’matin
C’est qu’on est encore sur ses pieds
Tout c’que j’veux moi c’est continuer
D’continuer d’continuer
Et quand on est à sec
C’est qu’on est plus mouillé
J’crois qu’vais aller au paradis
Auteur compositeur Benoît Billot
J’vais faire un tour au paradis
Faire un essai pour 2, 3 mois
J’crois qu’j’vais aller au paradis
Y faire un stage de 2, 3 mois
Et qu’si c’est aussi beau qu’on l’dit
P’têt qu’enfin de compte j’reviendrais pas
C’était p’têt pas bien indiqué
C’était pas l’ bon chemin à prendre
C’était p’têt pas bien indiqué
C’était pas l’ bon chemin à prendre
En tout cas moi j’ai rien trouvé
Y m’reste des tas d’choses à apprendre
J’en ai croisé des qui m’disaient
L’enfer c’t’en bas, le ciel en haut
J’en ai vu des qui m’disaient
L’enfer c’t’en bas l’ciel c’est en haut
Mais là ou j’suis, j’suis pas terrible
J’trouve même qu’il y fait bien trop chaud
Enfin j’ai p’têt pas b’soin d’y aller
Ni même d’essayer d’trouver
J’ai pas besoin aller si haut
Ni même d’essayer d’les trouver
Des fois y suffit d’rester là
Et d’les r’garder s’debrouiller
Y suffit d’rester là
Et d’les r’garder s’debrouiller
Y a mon téléphone qui sonne
Auteur compositeur Benoît Billot
Y a mon téléphone qui sonne
Ça n’arrête plus du soir au matin
Y a mon téléphone qui fait ding dông ding
Du soir au matin
C’est toujours la même fille
Et j’lui réponds jamais rien
Tu m’appelles au téléphone
Tu m’appelles à longueur de temps
Tu veux toujours la même chose
Tu sais qu’tu m’fais perdre mon temps
Ma ligne est occupée
Faut qu’tu raccroches maintenant
J’ai changé d’numéro
Elle me r’trouve j’sais pas comment elle fait
Encore changé d’numéro
Et elle elle continue d’appeler
J’vais la mettre en attente
J’espère qu’elle va raccrocher
Non non non
Auteur Benoît Billot
Compositeur Franck Goldwasser
Non non non
Non non non
Ne m’dis plus non
Non non non
Non non non
Ne m’dis plus non
Dis-moi à plus tard
Ou dis le moi après d’main soir
Non non non
Non non non
Ne m’dis plus non
J’lui dis non non non
Non non non
Ne m’dis plus non
Dis-moi à bientôt
Ou p’têt même
encore plus tôt
Non non non
Non non non
Ne m’dis plus non
J’lui fais non non non
Non non non
Ne m’dis plus non
Dis-moi si j’t’attends
Ou bien dis-moi
qu’t’as pas l’temps
Non non non
Non non non
J’te dis plus non
Elle m’a dit non non non
Non non non
J’te dis plus non
Dis-moi j’te vois d’main
Ou bien non ne m’dis
plus rien
Y a des moments il faut choisir
Auteur Benoît Billot
Compositeur Franck Goldwasser
Y’a des moments, faut faire des choix et ça fait mal
Avant longtemps, y’a comme un malaise qui s’installe
J’t’ai fait souffrir c’est pas normal
Quand on s’aime de s’faire du mal
Il faut choisir
Y’a des moments, on s’dit des choses sans réfléchir
Et on l’regrette, faut y penser avant d’les dire
Mais c’est tout de même toujours pareil
Le matin quand j’me réveille
Il faut choisir
Maintenant tu dis
Toutes ces excuses c’est trop facile
Y a pas d’pardon quand l’mal est fait faut en finir
On n’a jamais l’droit d’se tromper
Quand on aime c’est pour de vrai
Il faut choisir
Y’a des moments, faut faire des choix et ça fait mal
Avant longtemps, y’a comme un malaise qui s’installe
J’t’ai fait souffrir c’est pas normal
Quand on s’aime de s’faire du mal
Fallait choisir
Coups de boules
Auteur compositeur Benoît Billot
T’arrives toujours en r’tard
T’es jamais à l’heure mes rencards
T’as toujours les mêmes excuses
Et en plus ça t’amuse
Tu parles mal à mon chien
Tu dis qu’il sert à rien
Toi t’aimes pas mes amis
Et en plus tu leur dis
Tu m’fous des coups d’boule dans les boules
Tu m’fous des coups d’genoux dans les genoux
Tu fais c’qui t’plait toi tu t’en fous
Tu fais, tu fais c’qui t’plait toi tu t’en fous
Tu m’fous même des coups d’boule dans les genoux
Dès qu’j’parle avec une fille
Tu dis qu’t’es d’ma famille
Et la tu m’prends par le bras
Et tu m’dis « allez viens Papa »
Tu fais n’importe quoi
L’important c’est qu’on t’voit
Et quand ça m’tombe dessus
Là j’suis jamais déçu
Tu m’fous des coups d’boule dans les boules
Tu m’fous des coups d’genoux dans les genoux
Tu fais c’qui t’plait toi tu t’en fous
Tu fais, tu fais c’qui t’plait toi tu t’en fous
Tu m’fous même des coups d’boule dans les genoux
Des fois j’me d’mande pourquoi
Pourquoi j’reste avec toi
Tu t’attires des ennuis
Dont j’ai vraiment pas envie
Quand t’insultes la police
Puis tu t’ tires in extremis
Et tu m’laisses avec eux
Juste pour voir si j’t’en veux
Tu m’fous des coups d’boule dans les boules
Tu m’fous des coups d’genoux dans les genoux
Tu fais c’qui t’plait toi tu t’en fous
Tu fais, tu fais c’qui t’plait toi tu t’en fous
Tu m’fous même des coups d’boule dans les genoux
L’jour où j’t’ai rencontré
J’aurais d’jà du m’inquiéter
D’abord tu m’as d’mandé
Si moi j’pouvais t’aider
Et comme j’suis pas méfiant
Et surtout qu’je sais pas dire non
J’t’ai tout de suite donné
Le double de mes clefs
Tu m’fous des coups d’boule dans les boules
Tu m’fous des coups d’genoux dans les genoux
Tu fais c’qui t’plait toi tu t’en fous
Tu fais, tu fais c’qui t’plait toi tu t’en fous
Tu m’fous même des coups d’boule dans les genoux
Tu sais rien
Auteur compositeur Benoît Billot
Tu sais pas depuis quand j’t’aime
Tu peux pas savoir combien
Toute ma vie j’t’ai attendu
Et maintenant j’en ai besoin
Tu sais rien
Non non non tu sais rien
Tu sais pas depuis quand j’t’aime
Et tu peux pas savoir combien
Toutes ces années, là à t’attendre
J’osais pas m’jeter à l’eau
Mais toutes ces années perdues
Moi ça m’fait froid dans l’dos
Tu sais rien
Non non non tu sais rien
Tu sais pas depuis quand j’t’aime
Et tu peux pas savoir combien
Maintenant tout l’monde le sait sauf toi
Y en a même que ça amuse
De m’voir marcher dans tes pas
Et y a que toi qui m’a pas vu
Tu sais rien
Tu sais rien
Tu sais pas depuis quand j’t’aime
Et tu peux pas savoir combien
Tu sais rien
Non non non tu sais rien
Tu sais pas depuis quand j’t’aime
Et tu peux pas savoir combien
Tu sais pas depuis quand j’t’aime
Et tu peux pas savoir combien
Le Blues au bout d’mon lit
Auteur compositeur Benoît Billot
Trempé sous cet arbre
Assis là sous la pluie
Trempé sous cet arbre
Assis là sous la pluie
J’suis là à m’demander
Si ça va durer jusqu’au bout d’ma vie
J’peux plus rester tout seul
Il m’faut quelqu’un juste pour la nuit
J’peux plus rester tout seul
Il m’faut quelqu’un juste pour la nuit
Juste avant qu’j’me réveille
Qu’elle soit assise au bout d’mon lit
Si l’blues vous fait pas peur
C’est qu’vous l’avez jamais vu
J’ai bien essayé d’rester
Non vraiment j’ai pas pu
Oh a peine réveillé
Le blues assis au bout d’mon lit
Il a commencé à m’parler
J’me suis l’vé j’me suis enfui
J’viens à peine de m’réveiller
Y avait l’blues assis au bout d’mon lit
J’viens à peine de m’réveiller
Y avait l’blues assis au bout d’mon lit
Il a commencé à m’parler
J’me suis l’vé j’me suis enfui
Benoit Blue Boy
Voix, Guitare, Harmonica
Franck Goldwasser
Voix, Guitare, Lap Steel Guitare
Stephane “G.B.’’ Manaranche
Guitare Basse Guitare Baryton
Marty Vickers
Batterie
Stan Noubard Pacha
Guitare sur « Coups de Boules »
Coproduction Benoit Blue Boy & Groupe Fremeaux-Colombini
Producteur Exécutif & Management Denis Leblond tempo.spectacle@wanadoo.fr
Editions musicales : Groupe Frémeaux Colombini
Sauf piste 11 éditions Jacques Wolfson (Alpha éditions)
Enregistré & Mixé au Studio Mélodium Montreuil 93 novembre / décembre 2012 par Patrick Chevalot & Jean-Hugues Morvan
Masterisé par André Perriat
« Coups de Boules » dédié à Bruno Joly
« Téléphone » dédié à Munnu maître joailler à Jaipur
Merci à Thierry Jaspart, Stephane Colin, Phillipe Boyer pour les Harmos, Stan Noubard Pacha pour L’ampli.
« En ce mois de novembre 2012, juste à côté de la carrosserie Robespierre, à 2 pas des patates douces des épiceries maliennes, un studio de Montreuil voit germer un drôle d’enregistrement. Franck Goldwasser et Benoît Blue Boy y alternent “Lent ou rapide” avec ce zeste de gouaille parisienne qui étonne toujours l’Occitanie quand elle monte à la capitale… Pour Benoît, l’affaire est ancienne. Depuis le premier vinyl paru chez Vogue en 1978, ce sont une quinzaine de disques longue durée où “Petits Boogies” et “Blues au bout d’mon lit” passent par “La porte en arrière” pour célébrer le “Parlez-vous français ?”. Pour Franck au contraire, le blues de la côte ouest n’avait jusque là rien de francophone. Pour la première fois, le pur bluesman West Coast que le francilien d’origine est devenu, quitte l’anglais pour s’approprier sa langue maternelle. Le lien fort et ancien unissant les deux musiciens fait que les voix et les textes respectifs s’enchainent ici sans réelle rupture. La musique peut monter au ciel nimbée de fumée blanche, le “P’tit nuage” a trouvé son “Paradis”… »
Stéphane COLIN
“Since the appearance of Benoit Blue Boy’s first LP for Vogue in 1978, he’s released some fifteen albums where “Petits Boogies” and “Blues au bout d’mon lit” have slipped in the “Porte en arrière” to celebrate his idea of French Speaking Blues. For Franck Goldwasser, on the other hand, the blues played on the West Coast had nothing French about it at all. For the first time, the former Parisian-turned-pure-west-coast-bluesman drops his English and resorts to his native tongue.”
Stéphane COLIN
1. Ouais Ouais Ouais 02’09 • 2. Papa, Fais pas ça 03’41 • 3. J’ai reçu une lettre 03’26 • 4. Elle m’dit t’es d’la mauvaise graine 03’06 • 5. J’crois qu’vais aller au Paradis 03’30 • 6. Y a mon téléphone qui sonne 08’49 • 7. Non Non Non 03’06 • 8. Ya des moments il faut faire des choix 03’54 • 9. Coups de boules 05’03 • 10. Tu sais rien 02’39 • 11. Le Blues au bout de mon lit 03’08.
CD Papa, fais pas ça, Benoît Blue Boy et Franck Goldwasser © Frémeaux & Associés 2013
Interview de Benoit Blue Boy dans BCR la Revue, par Serge Sciboz
Ca fait déjà quelques années que j’avais comme projet, de travailler avec Franck Goldwasser, car il y a des titres que j’avais déjà écrit pour lui et que j’avais chantés moi-même sur l’album « Benoît Blue Boy en Amérique », comme par exemple « Tu Sais Rien », que Franck a refait à sa manière. Mais à la base, c’était un titre que j’avais écrit spécialement pour lui. Mais je pense qu’à l’époque, Franck n’était pas tout à fait prêt à chanter en français.
Je tiens à préciser que ce n’est pas un album de Benoît Blue Boy en solo accompagné par Franck Goldwasser, comme pour l’album « Lent ou Rapide », mais c’est un album à deux. Franck avait d’ailleurs été invité à jouer de la guitare sur plusieurs de mes albums, « Couvert de Bleus », « Lent ou Rapide »…et ça fait des années que l’on se connaît. Mais là, il a vraiment eu l’envie de chanter du blues en français et qu’on fasse un projet à deux.
Il est venu à la maison pendant un mois, on a écrit tous les morceaux et il est revenu un mois après, et c’est à ce moment là qu’on a enregistré « Papa, Fais Pas Ca » au studio Mélodium de Montreuil. Juste avant, on a répété deux ou trois jours avec le batteur canadien Marty Vickers, et Stéphane Manaranche à la basse. Stéphane est un guitariste qui a joué dans le groupe « Boogie Disease » avec Thibaut Chopin. Mais on voulait prendre un bassiste qui joue comme un guitariste. Sur cet album, je joue énormément de guitares… C’est vrai que sur disque, il m’arrive souvent de jouer de la guitare, mais sur scène c’est très rare. Ou alors dans les petits clubs lorsque j’accompagne des amis, sinon sur scène je n’aime pas ça car jouer de la guitare me déconcentre. Je suis tellement habitué à chanter et à jouer de l’harmonica, que je ne me sens pas à l’aise avec une guitare. Mais attention, j’adore jouer de la guitare, ça m’amuse vraiment …
Pour ceux qui ne connaissent pas Franck Goldwasser, disons qu’il est le plus américain des français ou le plus français des américains ! Tout dépend dans quel sens on prend le problème… Mais Franck est surtout l’un des meilleurs guitaristes de blues de la West Coast car il fait parti des « Mannish Boys » et au sein de ce groupe, il y a toujours le ou les deux meilleurs guitaristes de Californie. Ca fait une trentaine d’années qu’il vit aux Etats-Unis et il a accompagné vraiment tout le monde, de Lowell Fulson à Pee Wee Crayton… C’est vraiment difficile de trouver des gens qu’il n’a pas accompagnés. C’est un très très grand guitariste ! Impressionnant !
Je tiens à préciser que les Tortilleurs ce n’est pas fini. Il s’agit juste d’une parenthèse. Je ne voulais pas enregistrer cet album avec le Tortilleurs car ça aurait trop fait Benoît Blue Boy en avant accompagné par Franck Goldwasser. A un moment on voulait le faire aux Etats-Unis, puis je me suis dit que c’était une idée ridicule. Pourquoi aller à Austin ou ailleurs, pour faire un truc en français avec des musiciens américains ? Du coup nous sommes restés à Paris et Stan (Noubard Pacha) est venu jouer de la guitare en invité sur un titre qui s’appelle « Coups de Boules ». Mais, je tenais à faire cet album sans les tortilleurs, un truc à part avec Franck. Et j’ai retrouvé un super studio à Montreuil, où Steve Verbeke avait déjà travaillé. C’était parfait pour nous car nous étions tout prêt de la maison. Je suis très satisfait du son de l’album sous la houlette de Patrick Chevalot. C’est l’avantage de travailler avec des ingénieurs du son qui ont le même âge que moi et qui ont passé leur vie à enregistrer des instruments de musique dans les studios. On ne se sert pas d’ordinateurs, tout passe par les vieilles tables de mixage comme ça se faisait autrefois. Aucun réglage n’est fait à partir d’un ordinateur, on enregistre à l’ancienne. En général on reste une vingtaine de jours en studio. Je n’aime pas travailler des heures et des heures en studio. On travaillait de10h00 du matin à 19h00. Je ne suis pas comme certains qui disent ouais on rallonge, on va travailler la nuit…
Sinon, au bout de trois ou quatre jours, tu ne tiens pas debout, tu ne sais plus q’elle heure il est et ça se dégrade souvent. C’est bien quand tu es les Rolling Stones et que tu as six mois pour enregistrer. Tu peux venir, puis repartir, un jour il n’y en a qu’un seul qui vient… en gros, je compte deux jours par morceau, mixage compris. Ce n’est pas mal et ça suffit pour bien travailler. En dessous tu es serré, et au dessus tu perds ton temps. Après tu pinailles… J’aime bien le label Frémeaux & Associés. Patrick Frémeaux a été super, car on a enregistré ce disque que j’ai moi-même produit et une fois terminé je lui ai envoyé et dès le lendemain il m’a téléphoné pour me dire qu’il était intéressé. Avec Frémeaux ça n’a pas traîné ! J’aime vraiment bien Frémeaux, c’est un label nickel, en même temps il ne reste pas beaucoup de maisons de disques intéressées par le blues français. En ce moment ce n’est pas quelque chose de très facile… Et l’avantage chez Frémeaux c’est quand un disque sort, il reste au catalogue. Il y a vingt ans, j’avais sorti des albums comme « Parlez-vous français ? » ou « Plus tard dans la soirée » qui sont toujours disponibles actuellement sur le catalogue. « Papa, Fais Pas Ca » fait 46 minutes et comme Patrick Frémeaux est habitué à sortir des compil’, il trouvait ça court… Tu prends le dernier album d’Aaron Neville des Neville Brothers produit par Keith Richards fait 42 minutes. Et c’est magnifique ! Quand le CD est arrivé, certains sortaient des albums de 70 ou 80 minutes. Mais je me souviens que mon premier album sorti en Cd « Parlez-vous français ? » était long aussi. Il y avait des morceaux comme « Louisiana » de pratiquement de 8 minutes. 50 minutes pour quelqu’un qui aime bien la musique c’est le maximum, après tu n’écoutes plus. Alors que si tu as 45 ou 50 minutes avec des morceaux bien envoyés, personne ne s’emmerde.
(…) Franck a écrit le texte du titre qui s’appelle « J’ai reçu une lettre » et il a composé une bonne partie des musiques. On a partagé le travail. Le blues est une source intarissable d’inspiration pour écrire des textes. Les petites galères de la vie ne s’arrêtent jamais. Tu crois que tout va bien et d’un seul coup, paf ! Ca te tombe dessus. Toutes mes histoires racontent comment se sortir du merdier de tous les jours. Les textes me ressemblent et je ne vais pas m’obliger à faire des choses que je n’ai pas envie de faire. Mais c’est vrai qu’il y a des gens qui trouvent qu’il y a trop d’humour, trop de dérision dans mes textes, que le blues doit être d’une tristesse épouvantable, etc… Je considère que pour un bluesman européen, les textes n’ont absolument rien à avoir avec ceux des mecs qui étaient dans les champs de coton et qui se prenaient des coups dans la gueule toute la journée. Ce n’est pas la même chose, je ne peux pas chanter ça. Je ne vais pas chanter tiens aujourd’hui il pleut sur le Mississipi, ce n’est pas mon problème et tout le monde s’en fout. Ce qui est intéressant, c’est ce qui se passe ici et ce qui nous arrive tous les jours. Ou alors tu chantes en anglais…
J’ai toujours pensé que c’était faisable de faire swinguer la langue française dans le blues ou le rock’n’roll. A partir du moment où dans les années 70, j’ai entendu les mecs en Louisiane le faire, comme Clifton Chenier, je me suis dit, mais pourquoi on ne le ferait pas en France ? Mais bon, encore maintenant il y a des gens qui trouvent qu’on ne doit pas le faire ! Et je ne sais toujours pas pourquoi. Ce n’est pas un truc de puristes, je ne sais pas… Il y a des endroits où je sais pertinemment que je ne jouerai jamais. Certains organisateurs de festivals ne nous appellent pas à cause de la langue. Je me souviens que certains disaient que je volais la culture et la musique des noirs pour gagner de l’argent avec !
Je ne me suis fixé aucune limite et tant que je trouverai des systèmes pour enregistrer des disques comme je veux, je continuerai… Pourvoir faire des rencontres, comme enregistrer avec Franck Goldwasser, Freddie Roulette… ça m’amuse beaucoup. Inviter des gens que j’aime bien, ou alors aller enregistrer à Austin Texas avec les mecs de San Antonio comme Randy Garibay, Rocky Morales, Hector Watt… tant que je pourrai le faire je le ferai. Même si je tourne moins, ça ne m’empêchera pas d’enregistrer des disques. Surtout que les disques que je fais sont pratiquement live et ça s’entend. Je n’ai jamais sorti d’album live car je trouve que la plupart de mes albums sont enregistrés dans les conditions d’un live. J’ai pourtant des kilomètres de bandes, des concerts enregistrés de toutes époques, alors peut –être qu’un jour j’en tirerai 50 minutes pour faire un album. Ca m’amuse plus de nos jours de sortir un DVD qu’un CD live.
J’aimerais bien enregistrer un disque avec Lazy Lester. Il est tout en haut de ma liste. J’aimerai bien produire un disque de Lazy Lester, jouer de la guitare dessus. Il y a plein de gens que j’ai ratés, qui hélas ne sont plus là aujourd’hui, comme Flaco Jimenez l’accordéoniste mexicain qui a joué avec le Texas Tornados, George ‘Harmonica’ smith, Freddy Fender… J’aurai bien aimé faire des trucs avec tous ces gens là ! Mais heureusement j’arrive toujours à jouer et à écrire des morceaux.
(…) Mais ce que je dis souvent, c’est grâce à Téléphone. Après le succès de leur album, les maisons de disques se précipitaient pour faire signer tout le monde. Il suffisait de faire trois accords façon Rolling Stones et de chanter en français pour être signé tout de suite. Avant les maisons de disques ne voulaient pas entendre parler de blues en français, c’était interdit !
Musicalement, le blues français a énormément évolué. Des mecs qui jouent vraiment bien il y en a pas mal comme Awek, Malted Milk… à mon époque, il n’y en avait pas. Lorsque j’ai commencé à jouer de l’harmonica en 61-62 et à vouloir monter des groupes, pour trouver des guitaristes de rock ou de blues, c’était compliqué ! Après c’est devenu plus facile avec l’arrivée des Rolling Stones, ce n’est pas pour ça que les mecs jouaient bien, même moi je ne jouais pas bien, mais c’était vraiment plus facile. Et on pouvait jouer dans tous les clubs de jazz les jeudis et les dimanches après-midi.
On jouait du Chuck Berry, Fats Domino, Jimmy Reed, les Rolling Stones… Je suis toujours resté fidèle à Jimmy Reed, Slim Harpo…à cause de leur manière de chanter, j’aime bien l’intonation de leur voix, cette manière de faire traîner les mots. Ce sont d’excellents harmonicistes et c’est simple. Leur musique est beaucoup plus compliquée que l’on croit, mais au début elle parait d’une simplicité incroyable. Sinon, les harmonistes qui m’ont le plus influencé sont George Smith et Lazy Lester. Surtout George Smith que j’ai côtoyé tous les jours pendant un et avec qui j’ai joué. Un géant physiquement et un géant de l’harmonica. Tous les jours, je le regardais jouer et c’était impressionnant. J’aime bien aussi Little Walter, qui malgré qu’il soit l’harmoniciste le plus difficile à jouer par sa vitesse, n’est jamais démonstratif. Pour moi c’est toujours le même dilemme, soit jouer du blues ou jouer de la musique. Tu peux être un super harmoniciste, techniquement monstrueux et être incapable de jouer du blues. Pour moi, ce sont deux choses totalement différentes. C’est comme pour les guitaristes, tu as les guitaristes et les guitaristes de blues. Le blues est une musique d’ignorants et à partir du moment où tu sais trop bien jouer, tu ne peux pas jouer du blues. C’est impossible ! Jouer du blues c’est quelque chose d’instinctif et improvisé qui ne se répète pas. Et tu joues devant des gens qui connaissent cette musique et qui te suivent.
Il faut aller chercher la note au bon moment… C’est le feeling et lorsque tu joues trop vite, tu ne penses pas à privilégier le feeling. Même dans le rock’n’roll, il n’y a pas meilleur guitariste au monde que Keith Richards et on ne peut pas dire qu’il joue vite, ni qu’il soit démonstratif. Par contre, même si tu as l’impression d’entendre Chuck Berry, c’est du Keith Richards, un truc bien à lui. C’est ça que j’aime dans le rock’n’roll et dans le blues, c’est que tu as très peu de moyens et que tu es obligé d’aller au fond de toi-même pour réaliser ce que tu as à faire. En France, il y a des harmonicistes qui jouent comme moi, je pense notamment à Steve Verbeke et Elmor Jazz, mais bon ce sont des gens qui m’ont beaucoup écouté et à qui j’ai dit, surtout ne faites pas ça ! Les gens qui viennent me voir savent que je ne vais pas jouer vite. C’est une autre vision de la musique. Mais c’est vrai que je suis un vrai ignorant.
Bon j’en suis à quinze albums environ, j’ai 67 balais, alors la crise du disque me touche moins que quelqu’un qui commencerait maintenant. Alors si je devais m’arrêter maintenant, je m’arrêterai… Mais je n’ai pas l’intention de m’arrêter maintenant car j’ai encore des idées et il reste encore des endroits pour jouer du blues. Même si c’est beaucoup plus difficile qu’avant. Mais bon, il faut avoir envie ! (…)
Interview réalisée en 2013 par Serge SCIBOZ au domicile parisien de Benoît Blue Boy.
Merci à Denis Leblond : tempo. spectacle@wanadoo.fr et à B.B.B. pour son amitié.