Raúl Barboza
Raúl Barboza
Ref.: LLL257

LA TIERRA SIN MAL

RAUL BARBOZA

Ref.: LLL257

Direction Artistique : PATRICK TANDIN

Label : LA LICHERE / FREMEAUX & ASSOCIES

Durée totale de l'œuvre : 1 heures 1 minutes

Nbre. CD : 1

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Présentation

Les vieux Guaranis se souviennent. Ils se souviennent du début des temps et de Ñanderuvusu, créateur de la Terre et de tout ce qui vit sur la terre. Les hommes d’alors étaient heureux. Ils partageaient les privilèges des dieux. Ils ne connaissaient ni la mort, ni la faim, ni la douleur. Un jour, la transgression d’un interdit a mis Ñanderuvusu en colère, il a alors soumis la Terre au déluge. Tout a disparu et par la suite, Ñanderuvusu a créé une deuxième Terre, imparfaite, ravagée par la mort, la maladie, la guerre... Nous sommes les habitants de cette deuxième Terre. Mais pour les Guaranis, la Terre sans Mal existe toujours quelque part, et ils sont à sa recherche. Leur route est une quête spirituelle, qui passe par une vie de sacrifices et de vertu. Et il leur faut aussi chanter, il faut danser pour demander à Ñanderuvusu dans quelle direction on doit chercher la Terre sans Mal. Bien avant que les Conquistadors ne viennent s’ajouter aux calamités de la deuxième Terre, les Guaranis étaient déjà sur la route de la Terre sans Mal. Par dizaines de milliers, ils ont marché des années durant, vers l’est d’abord, puis vers l’ouest. Ils n’ont jamais cessé de marcher, ils marchent encore dans la direction de cet “au-delà” situé par delà la ligne de l’horizon.
Raul Barboza

Raúl Barboza nous convie, avec cet enregistrement, à découvrir les chemins musicaux des indiens Guaranis. Le deuxième disque "La Tierra Sin Mal" devenu référence de World Music.
Patrick Frémeaux

La tierra sin mal • Mbaraka paje • Pindovy • El duende de la siesta • Valse pour jules • No me dejes, canoita • Nogoya • El arbol • La voz del viento • Karaja • Los saltos del guayra • Che diatonicami • Karumbei • San baltazar • El último ona.
Droits : Frémeaux & Associés -  Groupe Frémeaux Colombini SAS repreneur-propriétaire du catalogue Label La Lichère. Producteur cédant : Patrick Tandin - Label La Lichère. Management : Denis Leblond - Tempo Spectacle.



RAÚL BARBOZA Accordéons chromatique et diatonique, voix, guitare, percussions, appeaux • DANIEL COLIN Bandonéon • RUDY FLORES Guitare, guitarron • LINCOLN ALMADA Harpe, percussions • JEAN-LOUIS CARLOTTI Contrebasse • MINIMO GARAY Percussions. La tierra sin mal • Mbaraka paje • Pindovy • El duende de la siesta • Valse pour jules • No me dejes, canoita • Nogoya • El arbol • La voz del viento • Karaja • Los saltos del guayra • Che diatonicami • Karumbei • San baltazar • El último ona.
Raúl Barboza nous convie, avec cet enregistrement, à découvrir les chemins musicaux des indiens Guaranis. Le premier grand disque (de ce successeur de Piazzola) qui connait un succès mondial dans la World Music (Plus de 100 000 disques vendus). Cette production a reçu toutes les distinctions de référence (Grand Prix Académie Charles Cros, Evènement Télérama, Must de Compact, Choc Monde de la Musique, Diapason d'Or...) et fut le précurseur de la carrière phonographique de Raul Barboza au sein du Label La Lichère, aujourd'hui poursuivi par les productions Frémeaux & Associés. Le répertoire de Barboza est maintenant connu par un large public et utilisé fréquemment par la Télévision, le Cinéma, et comme générique d'émissions radiophoniques (France Inter). Ce disque reste l'une des meilleures ventes de fonds de catalogue des musiques du monde.
Patrick Frémeaux

“... Chaque fois que sortent de mon accordéon les notes d’une mélodie, ce n’est pas seulement d’une mélodie dont il s’agit. C’est comme s’il s’agissait du début d’une histoire, un silence est comme une respiration, un repos..., un accord peut exprimer un sentiment d’amour ou de peur. De mes ancêtres j’ai appris à faire en sorte que l’accordéon devienne la continuation de mon esprit qui n’utiliserait pas la parole comme moyen d’expression. De mes ancêtres j’ai aussi appris à écouter les diverses voix de la nature : le chant des oiseaux, le galop des animaux, le souffle du vent... Tout cela est «La Vie» qui se montre à nous avec ses joies et ses tristesses, la faim et l’injustice, le luxe et la pauvreté. Chaque fois que je fais sortir de mon accordéon une mélodie, mon désir est de raconter une histoire vraie...”
Raúl Barboza

Droits : Frémeaux & Associés -  Groupe Frémeaux Colombini SAS repreneur-propriétaire du catalogue Label La Lichère. Producteur cédant : Patrick Tandin - Label La Lichère. Management : Denis Leblond - Tempo Spectacle.

Distribution disquaires & Fnac : Nocturne - Distribution libraires France : Groupe Frémeaux Colombini - Distribution Angleterre : Discovery - Distribution Allemagne : Fenn Music - Distribution Japon : YTT - Distribution Suisse : Plainisphare - Distribution disquaires Belgique : AMG - Distribution USA : City Hall - Distribution Canada : SRI - Distribution Canada : SRI - Distribution Portugal : Dargil.

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Presse
Installé en France depuis 1987, l’accordéoniste argentin Raúl Barboza est cette force tranquille qui a su y importer le « chamamé », fleur des champs longtemps restée dans l’ombre du tango. Une « Anthologie » conte aujourd’hui les riches aventures de cet exilé heureux. Dans l’appartement situé près du Panthéon, des lumières d’automne s’engouffrent par bouffées. Le visage de Raúl Barboza, lui, ne cesse de s’éclairer. Les sourires, chez cet homme, s’ouvrent comme les bras d’un frère : ce sont autant d’accolades dont vous éprouvez  physiquement l’intensité. Certaines mémoires ne libèrent que des eaux usées, grises d’une inépuisable nostalgie ; celle de l’Argentin préfère remonter l’onde claire des allégresses et des rencontres. Comme lorsqu’elle nous reconduit douze ans en arrière, à l’époque pourtant pas si tendre où l’accordéoniste et sa femme Olga posaient le pied sur le sol français. « J’avais dans la poche une lettre de recommandation signée Piazolla. C’est elle qui, à Paris, m’à ouvert les portes des Trottoirs de Buenos-Aires. Les gens avaient du mal à comprendre : quel était ce drôle de type qui ne jouait pas du bandonéon mais de l’accordéon, qui n’interprétait pas de tangos mais des ‘chamamés’- des musiques rurales peu connues, y compris en Argentine ? »Celui qui, gamin, gagna le surnom de Raúlito le Magicien aura ainsi semé de l’étonnement un peu partout sur son passage. Certaines occurrences vous prédisposent à déranger les évidences. Par exemple lorsque le destin vous fait naître à Buenos-Aires de parents d’origine guarani. Vos pieds battent le pavé de la capitale, mais votre cœur, lui, bat plus au nord : du côté de la province de Corrientes, dans l’encoignure que forme la frontière avec le Paraguay et le Brésil, aux marches oubliées d’un pays aux profondeurs de forêt. Au lieu d’épouser le tango, votre pouls se calque sur les syncopes du chamamé, cet amalgame d’influence africaines et de polkas, valses et mazurkas européennes. Vos mains brûlent de travailler cet or brut, remonté jusqu’aux Indiens guaranis par les rivières, refondu dans leur imaginaire, soudé à la musique et aux rythmes naturels du vent, de l’eau, des animaux. A l’âge de 8 ans, vous rencontrez Ernesto Montiel, souverain incontesté du genre. Votre souffle s’accorde à celui de l’accordéon diatonique, qui depuis l’entre-deux-guerres a supplanté dans les campagnes violons ou mandolines. Votre père, ouvrier et guitariste, vous guide dans vos premières notes, tandis que votre mère vous ouvre à l’immense champ spirituel de vos ancêtres. Voilà, c’est aussi simple que ça : vous entrez très tôt, très vitre et très brillamment en musique. Sur la table du salon, Olga a déplié quelques affiches jaunies de la fin des années 40. Epoque des concerts avec l’orchestre de papa. Des enregistrements à la radio, aussi, entre lesquels l’oreille découvre Gardel, le jazz, la musique de l’Ancien Monde. Epoque où une jeunesse se forge un métier et aiguise son génie en toute ingénuité, « comme ces enfants qui traversent tranquillement la rue sans regarder, sous l’œil horrifié de leurs parents, et auxquels il n’arrive rien ». En 1964, Barboza sort un premier album sous son nom. D’autres disques suivent, qui explorent la grammaire du chamamé comme pour en annoncer l’irrésistible rénovation. Au mitan des années 70, l’homme gagne sa liberté en imageant davantage sa musique (il y incorpore percussions et appeaux) et en s’initiant aux premiers vertiges de l’improvisation. « Certains ont considéré que je bafouais la tradition. Mais de quoi parlaient-ils ? Quand les Boliviens et les Péruviens jouent encore sur les instruments légués par les Mayas et les Incas, eux, utilisent l’accordéon, la guitare, le bandonéon : des outils d’importation européenne et arabe ! En intégrant des percussions, je crois m’être rapproché plus qu’on ne l’a dit d’une musique originelle : les premiers hommes ont fabriqué des tam-tams pour communiquer et s’exprimer… De toute façon, la question de la tradition ne m’obsède pas. Je prends la musique jouée par mes ancêtres et j’essaie d’en faire mon langage. »A Paris, Barboza peaufine son art à la fois aérien et tellurique de la fugue poétique, musicien mouvant et émouvant qui trouverait toujours à s’évader sur le fil de l’air et de la mémoire. Mais il n’est pas tout seul, Raúl. D’autres Indiens l’attendent en bord de Seine, qui aiment trinquer à la secrète fraternité des nomades au long cours. Il y a là Azzola, Privat, Parisi, Perrone et bien d’autres : une généreuse théorie de caïds, qui a sauvé l’accordéon de l’étouffoir des clichés. Avec eux, Barboza partagera maintes fois un butin musical dont seuls les amateurs de grandes largeurs peuvent savourer l’usufruit. Un lien clandestin unit swing correntino et swing-musette. Des amours communes le renforcent, comme le « Que nadie sepa mi sufrir » d’Angel Cabral (soit, en VF, « La Foule »), cette fleur mélodique que tant d’hommes auront effeuillée, dans la pampa argentine comme sur le bitume parigot. Parmi les « anges de chair et d’os » que Barboza croise alors sur son chemin, Patrick Tandin, initiateur notamment du projet Paris-Musette, occupe un rang particulier. Car c’est lui qui, en accueillant le Sud-Américain sur son label La Lichère, l’aide à faire rayonner le chamamé, trésor oublié d’une Argentine où la flamme de la culture guarani, mouchée par trop d’indifférence, semble promise à une lente extinction. Succès critiques et publics, les deux premiers disques « français » de l’accordéoniste – « Raúl Barboza » (1992) et « La Tierra sin mal » (1995) – transcrivent fidèlement la relation privilégiée que l’accordéoniste entretient avec son héritage musical. On y entend comment, d’une main aussi tendre que déterminée, ce doux colosse étreint la tradition pour mieux l’entraîner dans ses voyages, comment il la soumet à une multitude de transports amoureux. Sans jamais l’égarer, il la promène aux frontières du jazz et de la musique savante, l’embellit au contact d’arrangements aux étoffes étrangères, où l’accordéon – diatonique ou chromatique – confond ses motifs à ceux d’une harpe, d’une guitare et d’une contrebasse. Il en tire un récit à la fois intime et épique, intérieur et sans limites, qui au plus fort de ses élans lui arrache des éclats de voix, qui de sont instrument peut faire surgir les respirations de ses ancêtres, d’un cheval au galop, d’un train rugissant, d’une fête villageoise, d’un homme au seuil de son ultime voyage. C’est cette pleine aventure que célèbre aujourd’hui une « Anthologie » (produite et présentée par Frémeaux & Associés, propriétaire du catalogue La Lichère) sans temps morts, où l’on retrouve l’intégralité des deux albums studio, une jolie poignée de raretés et un ébouriffant concert. Ajoutée aux récents dialogues improvisés avec le guitariste Juanjo Dominguez, elle dresse le riche portrait d’un musicien trop intègre pour renier l’humble extraction de son art, et trop amoureux pour ne pas vouloir en réléver l’immense noblesse. « J’essaie de concilier la simplicité et la profondeur. Sur ce plan, Piazzolla et Yupanqui m’ont beaucoup appris. Astor, malgré l’immense richesse de son savoir, n’a jamais fait compliqué. Quant à Atahualpa, il lui suffisait de glisser une seule note sur sa guitare pour raconter le vent, le vol d’un aigle, un puma buvant à l’eau d’un lac… Quelqu’un m’a dit un jour ‘Si tu joues beaucoup de notes, c’est que tu caches quelque chose !’ Cette phrase nourrit tout mon travail. Regardez Compay Segundo sur scène : quand il esquisse un simple déhanchement, le public émerveillé voit une danse ! Cet homme a le génie de la synthèse : de trois notes il fait une symphonie. Pour atteindre un tel pouvoir d’évocation, il faut se laisser pénétrer par les choses. Ma seule aspiration, c’est de continuer à laisser ma fenêtre ouverte. Que le soleil comme le froid puissent entrer chez moi, que je puisse voir l’envol d’un oiseau ou même entendre le bruit d’une moto dans la rue… Ne comptez pas sur moi pour me fermer un jour à la vie. »Richard ROBERT – LES INROCKUPTIBLESA paraître chez Zig-Zag Territoires (distribution Harmonia Mundi) "Invierno in Paris" : Raul Barboza & Horacio CastilloManagement concert : Denis Leblond - Tempo Spectacles
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  A l’automne 1988, Patrick Tandin, producteur de jazz et homme de radio, lance le label La Lichère, maison de production phonographique dédiée au jazz et la world music qui présentera : Okay Témiz, John Greaves, Richard Raux, Debora Seffer, Marcel Azzola, Raul Barboza, Benoît Blue Boy, Senem Diyici, Didi Duprat, Les Primitifs du Futur, La Campagnie des musiques à ouïr, Michel Godard, Jean-Charles Capon, Richard Galliano, Jo Privat et le concept mondial du revival accordéon Paris Musette. Juillet 2000, Patrick Tandin nous quitte à 55 ans. Le label La Lichère, est alors repris par son frère Jean-Pierre Tandin, qui assure une politique dynamique, en co-édition avec Frémeaux & Associés, dédié à une relecture originale et créative du patrimoine musical : Spice Bones, Rodolphe Raffalli, le tentet de Stan Lafferière, Annie Papin, Isabelle Carpentier, Les frères Ferret avec Alain Jean-marie, Capon et Escoudé… Pour la première fois dans le disque, la direction artistique est assurée par un comité d’écoute collégial (Franck Bergerot, Julien Dellifiori, Pascal Anquetil, Antoine Tandin, Jean-Pierre Tandin et Patrick Frémeaux) permettant de servir la logique de ce label indépendant ; être un espace de liberté et d’expression pour les musiciens contemporains, un espace d’accueil de tous les métissages à l’abri des modes et de l’air du temps. En décembre 2005, Jean-Pierre Tandin et Antoine Tandin cèdent à Frémeaux & Associés le catalogue La Lichère. Le comité d’écoute collégial conserve son aptitude à proposer des productions mais la direction artistique est désormais assurée par Patrick Frémeaux en collaboration avec Benjamin Goldenstein. Avec pour double objectif de continuer à faire vivre la carrière phonographique des artistes maisons, Rodolphe Raffalli, Raul Barboza… et d’ouvrir les portes aux artistes dont la culture est à mi-chemin entre le jazz et les musiques traditionnelles, conservant ainsi l’esprit de La Lichère, Christophe Lartilleux (Latcho Drom), Gadjo Combo, un film sur l’accordéon par Pierre Barouh, Patrick Favre, Jacques Bolognesi, Emy Dragoï…Parallèlement, Denis Leblond, au sein de ‘Tempo Spectacle’, poursuit l’organisation de concerts des artistes La Lichère (Primitifs du Futur, Paris Musette, John Greaves, Raul Barboza…) et produit les deux derniers disques de Benoît Blue Boy. Enfin, La Lichère accueille dans son catalogue le travail de Jean-Louis Wiart – AxolOtl, producteur indépendant, dont la politique artistique est proche de celle initiée par Patrick Tandin (Guillaume de Chassy, Patrick Favre, Lee Konitz, Cesarius Alvim…).Claude Colombini Frémeaux In autumn 1988, jazz producer and radio personality, Patrick Tandin created the La Lichère label, a record company specialising in jazz and world music such as Okay Témiz, John Greaves, Richard Raux, Debora Seffer, Marcel Azzola, Raul Barboza, Benoit Blue Boy, Senem Diyici, Didi Duprat, Les Primitifs du Futur, La Compagnie des musiques à ouir, Michel Godard, Jean Charles Capon, Richard Galliano, Jo Privat and the international revival of Paris Musette accordion music.  In July 2000, Patrick Tandin passed away at the age of fifty-five.  Today, the dynamic La Lichère label, having been taken over by his brother Jean Pierre Tandin, with the collaboration of Frémeaux & Associés, specialises in an original and creative review of the musical heritage :  Spice Bones, Rodolphe Raffalli, Stan Laffériere’s tentet, Annie Papin, Isabelle Carpentier, the Ferret brothers with Alain Jean-Marie, Capon and Escoudé etc.  For the first time in the history of recorded music, the artistic direction is handled by a collegial committee (Franck Bergerot, Julien Dellifiori, Pascal Anquetil, Antoine Tandin, Jean Pierre Tandin and Patrick Frémeaux), enabling this independent label to give freedom and expression to contemporary musicians and to open doors for artists who do not enter specific musical categories. Since 2006, the catatalog is owned by Frémeaux & Associés.Patrick Tandin, une pleine vieJe me souviens d’un drôle de mec sur Jazz à Fip, qui parlait du jazz comme on croque une pastèque, avec du jus plein les joues. Il avait quitté FIP pour créer Jumbo Jazz sur une radio indépendante et avait choisi pour générique Le retour de la baleine bleue d’Eddy Louiss. Je me souviens d’y avoir entendu Bernard Lubat et André Minvielle faire le bœuf à l’improviste devant les micros. Je me souviens de son hameau en Ardèche, La Lichère. Sous sa fenêtre, il y avait un couple de crécerelles qu’il appelait Geoges et Georgette. Le samedi, on se peignait les oreilles en bleu et on descendait faire la fanfare en ville. Une année, Eddy Louiss tenait la grosse caisse. Le soir, on remontait dans les montagnes faire le bal. On jouait Eddy soit bon ; Eddy jouait la série tango. Je me souviens qu’à La Lichère, il y avait la place Billie-Holliday, le pont Sonny-Rollins…Eddy, Didi Duprat et Hermeto Pascoal avaient inauguré leurs propres plaques. Je me souviens que lorsqu’il créa le label La Lichère, il avait loué le Bataclan un mardi soir, pour que les enfants qui n’avaient pas d’école le lendemain puissent venir. L’invitation disait : «  Venez avec des fleurs ». Jamais on avait vu le Bataclan aussi fleuri. Je me souviens que le 22 Mars, il essayait toujours de sortir un disque, ou d’être en studio, pour commémorer l’étincelle qui déclancha Mai 68. Je me souviens des disques : Senem Diyici, François Chassagnite, Richard Raux, Ecume, Cesarius Alvim, Data Error, Richard Galliano et Jean-Charles Capon, Michel Godard, John Greaves, Benoît Blue Boy, Paris-Musette, Raul Barboza, Les Primitifs du Futur, Okay Temiz et Sylvain Kassap, La Campagnie des musiques à ouïr…Je me souviens qu’il avait toujours un instrument de musique entre les mains, qu’il chantait Viens de Gilbert Bécaud, La Folle Complainte de Charles Trenet et Sweet Home Chicago de Robert Johnson. Je me souviens qu’il voulait amener le jazz dans les villages, qu’à cette intention il avait monté le festival des Vans et des trois vallées avec une poignée de bénévoles, deux bouts de ficelles, sa bite et son couteau. Je me souviens qu’on s’était moqué de lui, mais aujourd’hui, aux Vans, on lit Jazzman au salon de coiffure et le fils du coiffeur fait huit heures de saxophone par jour. Je me souviens que, lorsque Jo Privat avait vu sa trogne ronde et cramoisie de soleil et d’appétit de vivre, il l’avait surnommé « La Tomate ». Je me souviens que quelques jours avant sa mort, il avait la tête comme un radis et le teint terreux, qu’on ne voyait plus que ses dents de croqueur de pastèque qui disaient en riant « c’est rien, on va continuer ». Avant de partir, le 12 Juillet 2000, comme un pied de nez à la mort, Patrick a confié à son fils Antoine et à son frère Jean-Pierre le soin de continuer les productions du label la Lichère en partenariat avec Frémeaux & Associés. « C’est rien, on va continuer ».Franck BERGEROT  © JAZZMAN                                       Mort du producteur de disques Patrick TandinPatrick Tandin est mort le 12 Juillet des suites d'un cancer à l'âge de 53 ans à Montpellier. Homme de radio (FIP...) et de spectacles (le Festibal de Vans en Ardèche), il avait surtout exercé la fonction de producteur de disques, créant notamment le label La Lichère (Paris Musette, les Primitifs du Futur, Raul Barboza...)© LIBERATION
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Raul Barboza est l’ambassadeur itinérant (il aime se ballader entre Argentine, France, et d’autres pays au gré de ses tournées) du chamamé, ce mélange dansant de polka, mazurka et valse, une musique propre aux Indiens Guarani d’Argentine. Une musique que Barboza pratique depuis l’âge de dix ans au bandonéon ou à l’accordéon, et qui révèle des trésors de ruse, de joie rude et de plaisir simple. A la fois enjouée et nostalgique, âpre et tendre, cette musique des espaces fut longtemps ignorées par la société de la « haute » argentine, qui considérait le tango et reniait cette « musique des domestiques ». Aujourd’hui, juste retour des choses, Astor Piazzolla, le maître du tango, affirme de Barboza : « C’est un lutteur, qui mérite estime et admiration ».SÉLÉCTION GÉO
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Raul Barboza, maître de l’accordéon chromatique, a su vite s’intégrer dans le milieu musical parisien en multipliant les rencontres. Grâce à cet Argentin on sait que la musique pour anches libres de son pays ne se limitait pas au bandonéon du tango. D’origine Guarani (un groupe Amérindien présent aussi au Paraguay ou au Brésil), il est surtout l’interprète du chamamé, musique tour à tour swinguante et nostalgique qui évoque la longue errance des tribus guaranis qui suivent les pajé (chamanes), vers un lieu idéal – « la Terre sans Mal », située quelque part au Levant et où les attend Nianderykey, (héros civilisateur). Raul Barboza excelle à créer des ambiances différentes, enjouées ou mystérieuses, à travers les divers registres de son instrument et en s’entourant de musiciens de qualité, chanteurs, percussionnistes, harpistes, guitaristes ou amis accordéonistes. Comme Duke Ellington dans le domaine du jazz, il connaît l’art de mêler les couleurs de ses invités à son projet musical. Ce coffret contient en outre un CD enregistré en concert qui nous permet d’accéder de plain-pied à cet art discret, sans esbroufe, « quotidien », et néanmoins profond.DIAPASON
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Sur son accordéon fureteur, Raul Barboza fait tourner le chamamé, la musique des Indiens Guaranis d’Argentine. Grisante, facétieuse et gorgée de swing solaire.LE MONDE
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Jusque chez les Indiens guarani d´Argentine, l´accordéon a colporté ses mixtures de valse et de polka nommées « chamamé ». La bonne société de Buenos Aires décida alors que c´était une « musique de domestiques » avant de succomber, elle aussi, à ces danses de la pampa qui voguent de gros soupirs en primesautière gaieté avec un goût certain pour la méditation.TELERAMA
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Liste des titres
  • Piste
    Titre
    Artiste principal
    Auteur
    Durée
    Enregistré en
  • 1
    LA TIERRA SIN MAL
    RAUL BARBOZA
    00:05:58
    1995
  • 2
    MBARAKA PAJE
    RAUL BARBOZA
    00:02:17
    1995
  • 3
    PINDOVY
    RAUL BARBOZA
    00:03:36
    1995
  • 4
    EL DUENDE DE LA SIESTA
    RAUL BARBOZA
    00:05:09
    1995
  • 5
    VALSE POUR JULES
    RAUL BARBOZA
    00:02:40
    1995
  • 6
    NO ME DEJES CANOITA
    RAUL BARBOZA
    00:04:16
    1995
  • 7
    NOGOYA
    RAUL BARBOZA
    00:03:14
    1995
  • 8
    EL ARBOL
    RAUL BARBOZA
    00:03:34
    1995
  • 9
    LA VOZ DEL VIENTO
    RAUL BARBOZA
    00:03:45
    1995
  • 10
    KARAJA
    RAUL BARBOZA
    00:02:25
    1995
  • 11
    LOS SALTOS DEL GUAYRA
    RAUL BARBOZA
    00:04:25
    1995
  • 12
    CHE DIATONICAMI
    RAUL BARBOZA
    00:03:57
    1995
  • 13
    KARUMBEI
    RAUL BARBOZA
    00:04:39
    1995
  • 14
    SAN BALTAZAR
    RAUL BARBOZA
    00:02:18
    1995
  • 15
    EL ULTIMO ONA
    RAUL BARBOZA
    00:09:14
    1995
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