Pèlerinage Andalou : Rocio Grande
Pèlerinage Andalou : Rocio Grande
Ref.: 10012

FLAMENCO ET SONS NATURELS DANS LES MARISMAS

ANDALUCIA PILGRIMAGE

Ref.: 10012

Direction Artistique : PIERRE HUGUET

Label : PITHYS / FREMEAUX & ASSOCIES

Durée totale de l'œuvre :

Nbre. CD : 1

Sélectionnez une version :
Grâce à ce pack, vous bénéficiez d’une remise de 16.67 % soit de 4,99 €
Cette œuvre est déjà dans votre panier
Une version numérique de cette œuvre est déjà dans votre panier
Expédié sous 24 à 48h
Présentation

Flamenco et sons naturels dans les marismas.
Peut-être l’Andalousie a-t-elle connu cette tolérance en raison de l’enracinement, quasi minéral, de son peuple à sa terre. Ce disque illustre magnifiquement la force du rapport – aujourd’hui trop souvent oublié – entre l’homme et la nature dans un environnement extraordinaire qu’est celui du delta.
L’un des Parcs Naturels les plus sauvages d’Europe est parcouru tous les ans de colonnes mystérieuses de chars à bœufs conduisant des milliers d’hommes et de femmes à pied ou à cheval. Dans un concert où se mêlent oiseaux, chevaux, tambours, fifres et guitares, ils se rendent à la fête de la Vierge d’El Rocio pour la Pentecôte. C’est ce concert grandiose et secret que relate cet album : l’alliance d’une tradition séculaire et de la nature millénaire. Treize repères numérotés vous permettront, à l’aide du livret contenu dans ce coffret, de comprendre ce voyage hors du temps, en relation intime avec les paysages sonores de la nature andalouse...
Patrick Frémeaux


"Ces enregistrements (...) nous ramènent à l'essence même des musiques premières"
Etienne Bours - Trad Mag
Droits Masters : Groupe Frémeaux Colombini (Frémeaux & Associés - Patrimoine de l'Humanité), Editorialisation : Lola Caul Futy Frémeaux.



Presse
LA GRIFFE DU PASSE« Frémeaux & Associés, maison de disques indépendante, effectue un véritable travail d’archéologie. Ses impressionnantes recherches, son pointilleux didactisme et l’excellence musicale de ses coffrets thématiques en font une maison très estimable au charme résolument passéiste. Tour du propriétaire. Petit problème de planning. On téléphone à Patrick Frémeaux pour avancer notre entrevue. Ca n’a pas trop l’air de le faire marrer. Il accepte, sur un ton plus réservé qu’enthousiaste. La rencontre promet de ne pas être une partie de claques dans le dos, champagne et petits fours, « j’aime-beaucoup-ce-que-tu-fais-moi-aussi-trop-génial ». On s’attend à tomber sur un prof à l’image des disques qu’il édite : rustique, franc du collier, pas trop dégrossi. On a auparavant lu sa déclaration d’intention dans son catalogue : « A l’heure où les technologies dictent les programmes grâce à de vastes empires verticaux, ce sont des dizaines de millions d’auditeurs sur la planète qui écoutent au même moment le même Michael Jackson en buvant le même Coca-Cola. Dans cet univers culturel, souvent nivelé au plus bas, et réduit au plus commun dénominateur, l’édition indépendante (seule se révèle) encore soucieuse d’innovation et de diversité …» « Bigre ! Ca vous change du mielleux marketing « consommez et poilez-vous » des multinationales culturelles. Combat anachronique ? Au contraire : vision politique fatalement lucide d’un certain aspect du music-bizness. Un manifeste franchement vivifiant par les temps qui courent, d’autant plus qu’il s’accompagne d’actes à la hauteur. Et puis Patrick Frémeaux n’a rien du vieux barbon – même s’il est barbu : dans sa galerie de Vincennes, c’est avec un affable gaillard de 29 ans qu’on échange une solide poignée de main ; le jeune boss passionné d’une irréductible boîte d’archéologie musicale : « Je suis éditeur indépendant dans le sens plein du terme, je n’ai de compte à rendre à aucun conseil d’administration. Je jouis d’une liberté totale. Si je décide de faire l’anthologie de Pierre Louiss, le père d’Eddy Louiss, qui est un obscur chanteur créole des années 50, c’est un choix délibérément artistique. Si je fais ça dans une major, je suis licencié. L’objet d’une major, ce n’est pas de défendre la musique, mais de réaliser des bénéfices. Le nivellement par le bas se fait surtout au niveau du déclin de la diversité. Nous, on vend entre cinq cents et vingt mille copies par disque. En théorie, vu l’évolution actuelle, on ne devrait pas exister. Heureusement, il y aura toujours quelqu’un, au centre de la France, qui désirera l’anthologie de Charles Péguri, ou une société japonaise qui voudra absolument acheter deux cents anthologies chronologiques de Stellio – le grand clarinettiste martiniquais du début du siècle. Ce besoin de diversité, ce refus d’une culture monothéiste, fait qu’à la fin on peut vendre annuellement deux cent mille phonogrammes dans le monde, en étant négligé du schéma «économique du disque.» Claude Colombini et Patrick Frémeaux chez les HMong NoirsGrâce à son père, amateur de jazz averti, Patrick Frémeaux s’est tout jeune gavé de musique des années 50, de blues des sixties,des disques de Memphis Slim, Otis Redding, Mahalia Jackson, Al Jarreau… A 17 ans, il organise des concerts. A 19 ans, il crée une société de production de spectacles, faisant tourner Dick Annegarn, Salif Keita, Michel Legrand… A 23, objecteur de conscience, il gère les revues Ecouter Voir et Trad Magazine, préside aux destinées des éditions La Lichère, travaille pour le distributeur de jazz OMD. En 92, il monte une galerie d’estampes qui propose des lithos et gravures originales de Matisse, Alechinsky et Schiele, mais aussi de Charlélie Couture ou Henri Guédon. Enfin, début 93, Noël Hervé lui propose d’éditer un premier ouvrage musical : une anthologie de l’accordéon. « J’ai alors constaté peu à peu que tous les grands genres populaires, de toutes les cultures, n’avaient jamais été réédités scientifiquement. En les réécoutant, avec une oreille actuelle, j’ai vraiment découvert une richesse et des trouvailles importantes : on a donc lancé toute la collection de coffrets thématiques qui analysait les grands genres populaires, en restaurant les enregistrements d’époque, et en faisant des livrets très minutieux, en restituant la musique dans son contexte historique, social et culturel. Pour chaque genre, je déniche son spécialiste. Quelqu’un qui a généralement passé sa vie sur le sujet. Pour les musiques country ou blues, c’est par exemple Gérard Herzhaft, qui a écrit les Que sais-je ? ou Seghers correspondants, Jean Buzelin pour le gospel, Alain Gerber pour le jazz, Jean-Christophe Averty pour la variété française… A chaque fois, on a donc pris le spécialiste en France. Chacun amenait des éléments de sa collection personnelle, complétés par des apports d’amis tout aussi passionnés… Ca se fait essentiellement à partir de leurs 78t, ou parfois des gravures directes, ou encore des enregistrements sur câble, avant la bande. C’est un travail scientifique. Un coffret thématique nous coûte 150 000 F, c'est-à-dire le budget d’une production à part entière. »Ce qui différencie Frémeaux & Associés du label moyen, c’est un souci de la perfection et de la qualité impressionnant, où la musique prime sur le commerce – et tant pis pour le cliché du passionné David opposé au mercantile Goliath. « Pour le nouveau coffret Gospel, il aurait été raisonnable de faire un « simple » livret seize pages. On en a fait soixante-quatre, avec cinquante photos. Parce qu’on voulait que tous les guitaristes évangélistes d’avant-guerre aient leur photo dans le coffret. Maintenant, quelqu’un qui veut faire un bouquin sur ces guitaristes ne peut pas faire mieux : tout est dedans. Pour nos coffrets thématiques ou nos intégrales, notre travail est comparable à ce que le CNRS ferait si demain il ouvrait ce type de département. Il y a donc des découvertes, parfois au moment de la gravure : quand on a préparé l’intégrale de Mireille, on a retrouvé un test-pressing, c’est-à-dire un enregistrement directement fait dans la cire, refusé à l’époque par la compagnie, existant à un unique exemplaire. Il a été découvert aux puces ! L’intégrale Jean Gabin représente des années de travail, de collectage, avec collectionneur à l’autre bout du monde qui a la matrice qui manque, et à qui il faut écrire pendant deux ans avant qu’il n’accepte de lâcher le morceau. On a dégoté une version anglaise de Maintenant je sais qui est incroyable… Pareil pour l’intégrale Django Reinhardt, qui a nécessité un véritable travail d’archéologue. On fait régulièrement des découvertes renversantes.» Quatre salariés bossent chez Frémeaux & Associés, aidés par soixante-cinq intermittents. Un boulot relayé dans trente pays par autant de distributeurs. Parallèlement à sa vocation d’explorateur du temps perdu, Patrick Frémeaux a lancé une branche « production », signant Baden Powell, Screaming Jay Hawkins, et développant un important département gospel. L’essentiel – et le meilleur – du catalogue se situe cependant dans ses passionnantes et miraculeuses rééditions, où cohabitent jazz, variété française et musique du monde – dans le sens large du terme : des chants de Papouasie au flamenco, en passant par les voix bulgares. On tombe ébahi sur le coffret de musique tzigane (Paris/Berlin/Budapest 1910-1935), divin flacon où Goran Bregovic a pu puiser l’essence du Temps des gitans. Ou sur l’anthologie de musique yiddish, regroupant klezmer, prières solennelles, folklore ashkénaze et fox-trot juif… La country bénéficie de quatre doubles CD thématiques, remontant aux sources de la country proprement dite (Nashville/Dallas/Hollywood 1927-1942), du Western cowboy, du Swing texan et des Folksongs – ici s’abreuver avec inspiration Palace et Beck. Cet imposant inventaire des origines de la musique américaine, complétant les disques de blues, jazz et gospel, auxquels il faut aussi ajouter les excellentes anthologies sur la musique cajun et hawaiienne, sera encore complété par un coffret sur la naissance du rythm’n’blues. Ce catalogue, volontairement électrique, possède un dénominateur commun : la date des enregistrements exhumés, généralement comprise entre 1910 et 1940. « On choisit la période en fonction de l’âge d’or de la musique pour les grands genres de musique populaire, ça se situe à l’avant-guerre. Après-guerre, l’industrie phonographique a nivelé les mouvements, pour en faire des produits de marché. On veut saisir le caractère historique et la genèse de sons, sonorités et musiques qu’on connaît tous comme des hymnes et qu’on veut retraduire dans le mouvement socio-historique dans lequel elles ont été créées. Il y a aussi un côté de conservation patrimoniale, parce que les gens qui avaient ces disques-là appartiennent à une génération qui disparaît, et les disques avec. Si on était arrivés dix ans plus tard, des pans entiers de mouvements musicaux seraient passés à la trappe. Il y a cependant un problème au niveau de la perception du son : les gens aujourd’hui ne comprennent pas qu’un son ne puisse être parfait, alors que la retranscription d’un 78t des années 30 ne sera jamais parfaite… » Il faut donc accepter un certain crachotement, un son pas aussi pro que sur le dernier Céline Dion, et se laisser littéralement saisir par la force de ces granuleuses chansons populaires, de leur tangible sincérité, de leur créativité brute, rocailleuse et saisissante. Il y a un aspect Louis Lumière dans beaucoup de ces rééditions, un frisson lié au côté originel des chansons, en une même émotion à l’écoute des interprétations de Papa Harvey Hull ou Joseph Szigeti qu’à la vision de L’Arrivée d’un train en gare de La Ciotat. Une absence de préméditation et de frime irremplaçable.» Benoît SABATIER – LES INROCKUPTIBLES
Lire davantage Lire moins
BECAUSE A PEOPLE’S MEMORY IS NOT NECESSARILY POPULAR... Interview with Patrick Frémeaux by Claude Ribouillault for Trad Magazine (100th issue, March 2005) You have probably come across one or other of the boxed set produced by Frémeaux & Associés. Each one constitutes a reference book on a chapter of musical, historical and/or geographical culture. In Patrick Frémeaux we meet a constructive visionary who, brick after brick, builds in his way what must be considered as a monument to audio culture. A company… and a cultural vocation All of the boxed sets produced by Frémeaux & Associés fall, as regards their overall conception, within the province of genuine publishing. Some products come about by choice, others by opportunities. The overall connection is that of a corpus which is a collective memory, a musical and spoken audio heritage of mankind. Each time, therefore, the team considers wether the plan falls within its purview as a publisher. Commercially and fundamentally, the collection effect appears by definition, with such a large number of items. The catalogue – some 800 records – is considerable for a manager/founder 38 years old, over 20 years of the company… Frémeaux & Associés sells about one million records annually, but, if some albums sell several thousands in a year, others hardly reach 400 in ten years… Patrick Frémeaux has needed a kind of deep-rooted faith and a huge amount of work to impose on the retailers these types of products – boxes of one or several CDs with a detailed booklet, containing music, tales, songs, speeches, novels… And this faith is still very much alive. Texts, speeches, music… The sources used are numerous – phonographic collections, public or private recordings. The data bank of the I.N.A. (French National Library for the Audiovisual Works) is for example and, as such, of the highest importance from the social, societal, cultural, musicological point of view. Indeed the spoken word and speeches take up as much space in Frémeaux’s productions as actual music. L’Etranger read by Camus or Celine’s historical recordings, General de Gaulle’s speeches, Michel Onfray’s Contre histoire de la Philosophie (400.000 records sold!) offer a sensory approach different from texts and thought. It goes back to our childhood, to tales, to orality in general. Perception of the vehicle of transmission of texts, knowledge and emotion is renewed. Nevertheless, popular music (and not only “popular”) has an essential place in the catalogue. The company started with a boxed set, The accordion vol. 1, co-published with the Discothèque des Halles, the first “Library of the city of Paris”. It was the musicological and popular history of the capital which was the focal point. The original idea in that box on musette accordion was to present it as the Samba in Rio de Janeiro or the Tango in Buenos Aires would have been presented. Its success was immediate, highly significant, to such an extent that all the major companies, a few years later, also devoted to it at least one compilation. In any case, it was the launching of Frémeaux & Associés. Subsequent productions naturally widened in scope. In Frémeaux’s company there is a will to defend first those cultures which can hardly defend themselves. For example, in the United States, strange as it may seem, the history of the American record is not really taken care of by the Americans themselves, in spite of some remarkable collections (the Smithsonian Institute, Alan Lomax…). “It is not”, Patrick Frémeaux says, “a country of history, especially relatively recent history. With many works and numerous themes, we are an unexpected “number one” of American sales… Thanks to some researchers associated with us, and to collectors, documented volumes have been produced. Indeed, all our boxes are accompanied by booklets, critical documentary tools, which are ment to be real studies of themes or original viewpoints”. Traditional and popular musics everywhere need to be “informed” and better known, better understood in their roots, their influences and their evolutions… The theory of the diffusion of music through the seaways of the world Roughly, historically, the media became concerned with “world music” - as being new releases for their display cases – only in the 1980s, with Johnny Clegg and Sawuka for example. But the movement of discovery and distribution of traditional and popular music is as old as mankind. Patrick Frémeaux’s theory is interesting: “For our part”, he explains, “we have noticed, from a historical point of view, that the fusion between cultures has expressed itself particularly since shipping transport started. We can thus link the music of the Samba in Brazil, the Son in Cuba, the Biguine in Fort-de-France and Jazz in New Orleans to the triangular slave trade in the 17th and 18th centuries. That trade led from European ports to Africa in order to exchange humans, slaves-to-be for cheap glass jewellery, cloth, ribbons… Then those men were taken to the West Indies or America to be sold. Exotic products (fruit, spices, fibres, dyes…) were brought and resold when back in Bordeaux, Guyenne or elsewhere. In all cases of original musical development, where African cultures remained vivid, harbours were obviously involved. They are always, as with other colonized regions, or for Fado in Lisbon, the basis of the musical mixture, which is not a recent invention”. In the “Country” boxed sets from Frémeaux, the subject is illustrated in a complementary fashion. Anyoen can hear, for example, that the popular music of the 1930’s and 1940’s takes up again the same tunes – with appropriate words (cowboy or settler’s stories) – as traditional Irish music or even British court or salon tunes of the 16th and 17th centuries (such as those sung by the Deller Brothers). The singer of “Will this cowboy come back from beyond the plains?” takes up again for himself the theme of “Will this sailor, lost beyond the seas, see his homeland again?”… Means such as singing, the harmonica – the easiest instrument to carry in a pocket – the bandoneon of the German sailors… have disseminated textual and musical structures through the harbours of the world, according to the routes travelled. Then Europe refused musical exoticism “In return”, Patrick Frémeaux continues, “Haiwaiian music was played in Berlin in the 1930’s, Biguine or Tango in Paris… But, with the Second World War, notably for ideological and racist reasons, these mixtures of music were to disappear rapidly. The only music of ’fusion’ which was successful at that time, even though it was criticized, was Jazz. And several decades were necessary for the creativity of urban and mixed music as a whole to be heard again, recognized and accorded a status which could lead, through our productions and those of other labels, to a discography, a history of 20th century music. Only 30 years ago, this history was limited to a road leading from Wagner to Boulez and Stockhausen, with the addition of a few relatively despised traditions of Parisian and usually urban songs and dances. The creativity recognized in jazz was unrecognized or despised in other forms of music”. Indeed, even Tango was then only entitled to the description “exotic entertainment”, “musette from somewhere else”, and, like musette, without any admitted musicological reality. The new status of Tango is a much more recent thing. Giving back to these kinds of music their original value And yet, these forms of music which could be written down (a factor of recognition for academies) – and even if they were not! – have an intrinsic quality, from the musicological point of view, which is unquestionable, which makes them fascinating, but has long been ignored. “It is one of the unrecognized consequences”, Patrick Frémeaux continues, “of the trauma of the Second World War, which stifled the urban mixed music of the Interwar Years, a moment of triumph of West Indian music in Paris, for example”. One of the motivations of Frémeaux & Associés publishers is precisely to come back to those foundations, those periods of fulfilment, in order to remove the blank of their post-war disappearance and re-create a link. The aim is to highlight a treasure which today is fully justified. It is the same for Gypsy traditions – in the long progression to Saintes-Maries-de-la-Mer and as far as Andalucia, and all along the way, one finds again and again melodies, harmonies. “Some of our volumes”, Patrick Frémeaux points out, “take this theory as their basis”. A production for everyone Patrick Frémeaux tries to define what motivates him to publish more widely. “The interested listening audience we would like to have would be intellectual, open, cross-disciplinary and would understand this cross-cultural aspect. Such an audience must represent 10 to 20 % of the whole public. The rest of the public is obviously attached to its culture, but is more readily prompted by a nostalgic attachment to the past than by a desire to share, exchange, compare and understand things historically… The people who slip into Great War uniforms, the specialists in Indian civilizations, those who save Romanesque churches, those who bend over manuscripts, those who collect old records… maintain the heritage. It must be accepted that these people have an enormous competence which does not necessarily lead to a dynamic cross-cultural view. Thus those who listen to and perform folk music are probably a real society, but apart and sometimes a little rigid. It is easier for the publisher of Frémeaux & Associés to have this wider point of view. Nevertheless, the person who, intellectually, would like or understand everything, does not exist… “People have their areas of preference. Let us take an example of such questioning into the motivations of potential audiences. Django Reinhardt’s complete works produced by Frémeaux & Associés embodies a European non-American Jazz. All this Gypsy and eastern country heritage which is generous and mixed is part of our intellectual ideal. These boxed sets of discs sell, for the most part, to people who take their content literally. Therefore the question is whether we will continue to sell them when they are of interest only to a few academics… As regards very old things, I notice that we manage to keep a high sales level only with people who, considering their age bracket, have nothing in common with those kinds of music or those spoken testimonies. It is encouraging”. Maintaining items in the catalogue Records normally remain available in a stock range for only two years. The characteristic of Frémeaux & Associés and, according to Patrick Frémeaux, what underlies its real economic strategy, is precisely the opposite. It never reduces its stock range. The founder insists: “we always tirelessly promote this collection (which for us gradually builds up into a whole), in a yearly colour paper catalogue, and on the Internet. Besides, everything is calculated so that we can continue to make our items available, even if we fall to very low sales figures. For example we worth things out so that there is more plastic than cardboard in the album. Consequently we can produce it again in a small run. Thus any bookseller or record dealer anywhere in the world can order a record from our company and be sure that it is available. Our philosophy is definitely to make our output available to the public. This attitude is reflected economically and financially in the organization of the company”. Patrick Frémeaux concludes: “arousing curiosity and bringing people back to the emotional real-life experience of their roots, or those of others -such is our objective. But it is also to realize André Malraux’s utopian dream, give life to the “Musée imaginaire”, a catalogue raisonné of the audio heritage of all artistic and intellectual expressions. The purpose is to make available to everybody this huge collective legacy; Patrick Frémeaux is one of its modest librarians!” Interviewer : Claude RIBOUILLAULT - TRAD MAGAZINE - Translation : Yvan MOODY (C) TRAD MAGAZINE 2006 Frémeaux & Associés
Lire davantage Lire moins
POR QUÉ FREMEAUX & ASSOCIES? Esta es una excelente colección de CD´S producidos por el sello francés Frémeaux. Cada título es una muestra referente en todos los campos musicales y culturales, históricos o geográficos. El concepto bajo el que se enmarca la colección es uno de los controles de nuestra editorial, algunos proyectos han sido escogidos meticulosamente y otros son editados por primera vez. El vínculo bajo el que se muestra junto este catálogo es la memoria colectiva, donde la música o las letras de las canciones muestran una oportunidad que es considerada básica para el entendimiento. El catálogo entero tiene alrededor de 800 títulos, un magnífico archivo en base a un negocio que ha madurado a lo largo de veinte años, aunque fue creado hace 38 años. Anualmente, vendemos alrededor de un millón de unidades, con variaciones en el motivo comercial de cada título individual. Esta no ha sido una hazaña pequeña, y tenemos una deuda de gratitud con todos los vendedores que han conseguido defender esta empresa, muy apreciada por el contenido y la relevancia de la herencia cultural. Textos, oratorios, música ... Las fuentes utilizadas son múltiples –colecciones fonográficas, grabaciones públicas y privadas. El banco de datos de la I.N.A (Librería Nacional Francesa de Trabajos Audiovisuales) es esencialmente importante para el punto de vista social, cultural y musicólogo. Dentro de las letras y discursos algunas obras ocupan mucha importancia en las grabaciones de Fremeaux. “El Extranjero” de Camus leido por el propio Camus es una grabación histórica, igual que los discursos del General De Gaulle, “Contre historie de la Philosophie” de Michael Onfray (200.000 copias vendidas), son una oportunidad sensorial única de acercase al valor de la palabra. Es también una labor educacional importante para que los niños aprendan el significado de las palabras. La compañía arrancó con un boxet titulado “The Accordion Vol.1” co-publicado por la Discoteca Les Halles, la principal librería de la ciudad. La grabación fue realizada con un punto de vista musical y cultural sobre la capital francesa. Es un instrumento que representa a Paris, igual que la Samba a Rio de Janeiro o el Tango a Buenos Aires. El proyecto se convirtió inmediatamente en un gran éxito, y muchas compañías multinacionales se sumaron al carro editando similares recopilaciones. En lo sucesivo, Fremeaux & Associes tuvo una trayectoria más bien orgánica, dando especial importancia al descubrimiento de culturas que estaban representadas bastante pobremente. Fernando ROSADO
Lire davantage Lire moins
Nature et culture : art premier et coutumierFrémeaux & Associés est connu pour son travail de réédition relatif à l’histoire des musiques urbaines et de leurs pérégrinations géographiques dont ce métissage est couramment appelé « world music ». Par ailleurs, le catalogue Frémeaux & Associés comporte près de 150 références de disques ornithologiques et d’enregistrements d’ambiances naturelles qui révèlent l’identité du paysage acoustique que l’on retrouve dans les sonorités des cultures rurales ou primitives habitant ces mêmes biotopes. Si le rapport entre l’environnement et l’homme n’est pas nouveau, la collection de musiques traditionnelles de Frémeaux & Associés révèle l’harmonie entre l’homme et son milieu. Sur les traces de Claude Lévi-Strauss et dans le même esprit muséographique que l’établissement du Quai Branly, les éditions Frémeaux & Associés défendent l’art premier comme patrimoine de l’humanité.Patrick FREMEAUX© 2008 Groupe Frémeaux Colombini – La Librairie Sonore – Frémeaux & Associés Dictionnaire (musique du monde / world music)
Lire davantage Lire moins
Le Musée de l’Homme, et maintenant celui du quai Branly, témoignent de l’histoire de populations longtemps considérées comme primitives. Livres et disques contredisent les idées reçues. En enregistrant des rythmes et des chants traditionnels, les musicologues et les preneurs de son jouent un rôle complémentaire à celui des ethnologues. Sous le label Patrimoine de l’humanité, l’éditeur et producteur Patrick Frémeaux s’attache à composer une librairie sonore dont chaque volume est enregistré en milieu naturel. Des hauts plateaux de l’Himalaya à la forêt équatoriale africaine, des vallées embrumées de Papouasie Nouvelle-Guinée au sud de l’Espagne, il propose des escales sonores. Dans le temps, dans l’espace, dans la diversité des sensibilités humaines. André FOUQUET – OUEST FRANCE
Lire davantage Lire moins
"Les cris des oiseaux et les stridulations des cigales se superposent aux frappes des tambours et des fifres qui rythment la marche des pèlerins." NATURE ET DECOUVERTE
Lire davantage Lire moins
“Le culte à la nature du Delta d’Agualquivir, en Andalousie, dans ce concert où oiseaux, hommes, tambours et fifres se retrouvent pour faire vivre ce chemin vers la fête de la Vierge d’El Rocio. Un effet poétique certain.” LYLO
Lire davantage Lire moins
Liste des titres
  • Piste
    Titre
    Artiste principal
    Auteur
    Durée
    Enregistré en
  • 1
    Babils de chardonnerets et stridulations d'insectes
    0'51
    1990
  • 2
    Tambour pour la procession
    3'02
    1990
  • 3
    Rousserolles, Butors, Foulques
    2'06
    1990
  • 4
    Poule sultane, Foulque, Pouillot véloce, Vanneau huppé
    3'09
    1990
  • 5
    Feu de camp, messe en plein air sur le chemin des Marismas
    6'24
    1990
  • 6
    Ambiance ville de pèlerinage
    7'28
    1990
  • 7
    Matin, Rossignol philomèle, Oedicneme, Chouette chevêche , Bulotte , Pigeon ramier , Merle noir , Chardonneret
    9'53
    1990
  • 8
    Choucas des tours, Cigognes blanches, Guêpiers, Huppe, Serin cini, Etourneaux unicolor, Coucou gris
    5'21
    1990
  • 9
    Aigle botté, Milans noirs, Chardonnerets, Pigeons ramiers
    2'03
    1990
  • 10
    Discussion de femmes espagnoles
    3'51
    1990
  • 11
    Salutation des jeunes femmes
    1'23
    1990
  • 12
    Alouette lulu
    12'24
    1990
  • 13
    Cérémonies du pèlerinage
    1'54
    1990
Livret

PÈLERINAGE ANDALOU

PÈLERINAGE ANDALOU “rocio grande”

Flamenco et sons naturels dans les marismas


Andalousie
Terre de passage, de métissages et de mélanges culturels, riche d’un biotope exceptionnel, l’Andalousie est sans doute l’un des espaces d’interconnections culturelles les plus libres et diversifiés d’Europe. Ce disque, qui nous place au cœur du delta du Guadalquivir, achève la fusion des éléments naturels : terre de feu andalouse, air marin et nature opulente de l’un des plus beaux deltas du monde. Historiquement, géographiquement et sociologiquement, la diversité des influences, des cultures et des formes artistiques a été reconnue et protégée de façon très précoce par les Andalous. Reconnue, et même revendiquée - ce qui est plus exceptionnel ! Rappelons, par exemple, le cas de la cathédrale de Cordoue : édifiée autour de la Mosquée que les occupants Arabes avaient bâti cinq siècles plus tôt, la nouvelle cathédrale fusionne les genres et les cultures. Charles Quint, se serait écrié à son propos : “Ce que vous avez construit peut se trouver partout, ce que vous avez détruit était unique”. Cette phrase extraordinaire prouve la volonté précoce de protéger la diversité culturelle comme la capa­cité à s’émerveiller de ce qui ne relève pas de sa culture.Conquise dès le bas Moyen Age par les Arabes en provenance de l’Afrique du Nord, toute l’Espagne – particulièrement le sud – a vécu dans une cohabitation de populations distinctes : Espagnols catholiques, Arabes et Juifs. Chacun a pu, durant des siècles, exprimer sa culture dans un climat de tolérance – avant que n’émerge l’Inquisition. Cette culture mosaïque s’est développée jusqu’en 1492, date à laquelle la Reconquista espagnole a pris fin : les Arabes sont chassés de Grenade (dernière ville occupée) et les Juifs sont expulsés du territoire catholique.Pour autant, toute l’architecture, nombre de rites et de traditions culturelles portent la marque de ce métissage du passé. La force du peuple chrétien d’Espagne fut alors de respecter cet héritage et de lutter pour la conservation de ce patrimoine légué par un peuple étranger à leur cul­ture – un peuple qu’ils avaient chassé de leur terre. Paradoxe apparent qui confère à cette région sa ri­chesse et la tolérance dont elle fait encore preuve aujourd’hui. Peut-être l’Andalousie a-t-elle connu cette tolérance en raison de l’enracinement, quasi minéral, de son peuple à sa terre. Ce disque il­lustre magnifiquement la force du rapport – aujourd’hui trop souvent oublié – entre l’homme et la terre, le naturel et le culturel dans un environnement extraordinaire qu’est celui du delta.
Patrick FREMEAUX
Au bord du Guadalquivir
Voix et chemins des Marismas
El Rocio est sans doute l’un des villages les plus dépaysants d’Europe. Il n’appartient à aucune famille d’urbanisation. Ses bâtisses ressemblent à de petites chapelles surmontées d’un clocheton; ses places de sable sont démesurées; et son environnement, tantôt marécageux, tantôt sableux, tantôt forestier, n’est pas sans évoquer tout à la fois les savanes africaines, les dunes du Sahara et certaines zones humides de l’Inde.Situé au cœur du triangle défini par les villes de Seville, Huelva et Cadiz, El Rocio marque le centre du delta du Guadalquivir (“Oued el Kebir” signifie “le grand fleuve” en arabe), qui abrite le parc naturel le plus vaste d’Europe : le “Coto Doñana”. Les “grands” d’Espagne y avaient leur chasse et les “Petits” leur pèlerinage : le “Rocio Grande” ou la “Romeria d’El Rocio”.Cette fête rassemble durant quelques jours plus d’un million de pèlerins : les Rocieros. Ceux-ci se regroupent en confréries (Hermandades), qui correspondent soit à des villages, soit à l’un des quartiers d’une grande ville, comme Triana ou Coria à Seville.Ces confréries, qui peuvent compter jusqu’à plusieurs centaines de personnes, s’organisent en convois évoquant l’image de la conquête de l’Ouest aux Etats-Unis d’Amérique.A travers toute la réserve naturelle, de longues colonnes de chars bâchés aux roues énormes convergent vers El Rocio.Ces convois sont chargés de fourrage pour les bêtes, de vêtements, de couvertures pour les bivouacs et de toutes les victuailles nécessaires pour toute la durée du pèlerinage.Leur progression est dure et lente. Le sable, ou la boue selon les années, la poussière, le soleil qui peut déjà être ardent à la Pentecôte, les nuits qui sont encore fraîches à cette époque, transformeraient vite le trajet en épreuve, si une gaieté mystico-païenne ne soutenait les pèlerins. La marche qui débute au lever du jour est ponctuée de fréquentes haltes bien arrosées de Manzanilla, où l’on danse au son des tambours, où l’on chante des Sevillana, où l’on interpelle la Vierge d’El Rocio : la “Paloma Blanca”, la “Guapa”, tant elle est belle!Dans tout le delta, et même sur le Rio Guadalquivir, se mêlent alors la rumeur lointaine de ces Rocieros et les chants des oiseaux. Une tradition séculaire traverse un ordre millénaire.Hors du présent, c’est un voyage dans le temps, dans l’exubérance sauvage du marais où trompette la Poule sultane, où mugit le Butor étoilé et où flûte l’Aigle botté, dans l’extraordinaire convivialité des confréries qui adoptent les étrangers parcourant les Marismas, les nourrissent et les abreuvent..
Repérage des différentes plages
1. Début du CD.     
Babils de Chardonnerets (Carduelis carduelis) et de stridulations d’insectes.
2. Plusieurs jours avant le départ, dans un bar, les adolescents de la confrérie d’Almonte aiguisent leurs tambours dans la nuit. Ces tambourineros précèderont leur convoi, qui sera le premier à entrer dans El Rocio.
3. Au même moment, dans les Marismas, le silence n’est pas parfait. Dans la fraîcheur de la nuit, le concert discret des grenouilles vertes qu’accompagnent quelques Rousserolles turdoïdes (Acro­cephalus arundinaceus) est rythmé par les appels sourds du Butor étoilé (Botaurus stellaris). Pour les habitants du delta, ce grand héron nocturne plongerait la tête sous l’eau afin de rendre son cri plus effrayant et chasser ainsi vaches et taureaux susceptibles d’écraser son nid dans les roseaux.         
Quelques Foulques macroules (Fulica atra) s’activent sur le plan d’eau.
4. Cette “trompette bouchée” marque la présence de la Poule sultane (Porphyrio porphyrio) qui délimite ainsi son territoire en bordure de la roselière. Tantôt de noir ou tout turquoise iridescent, ce gros oiseau d’eau au bec et aux pattes corail vif ne subsiste plus qu’au sud de l’Espagne. Il a disparu du reste de l’Europe méridionale avec la régression des marais méditerranéens. Ses pattes aux doigts démesurés qui se terminent en palette lui permettent de marcher dans la vase ou sur la végétation aquatique sans s’y enfoncer. On distingue ensuite les cris ou chants de : Foulque macroule (Fulica atra), Pouillot véloce (Phylloscopus collybita), Vanneau huppé (Vanellus vanellus), Grèbe castagneux (Tachybaptus ruficollis), Bouscarle de Cetti (Cettia cetti) et Mésanges à moustaches (Panurus biarmicus).
5. Un grand feu de camp illumine le coteau Hato Blanco. Une messe en plein air marque le dernier bivouac de l’Hermandad de Triana, parti de Seville trois jours plus tôt. Les chariots bâchés sont organisés selon un grand cercle au centre duquel on chantera et boira jusqu’à la rosée. Après une messe matinale pouvant être très brève, la colonne s’étire et disparaît dans une pinède, vers El Rocio, derrière le tambour, l’effigie de la vierge et les dignitaires de la confrérie.
6. A San Lucar de Barameda, au sud du grand fleuve, la veille du départ. A l’église, dans les arènes, ou autour des derniers chariots, les pèlerins déambulent, commentent la novillada, s’affairent aux derniers préparatifs. Dans la nuit, la plupart d’entre eux rejoignent un bar et se mesurent dans le chant, la danse et le Xéres.
7. Le Coto Del Rey se réveille; le ciel de l’est s’est éclairci. C’est l’instant où les oiseaux de la nuit : Rossignol philomèle (Luscinia megarhynchos), Œdicnème criard (Burhinus oedicnemus), Engoulevent à collier roux (Caprimulgus ruficollis), Chouette chevêche (Athene noctua) et hulotte (Strix aluco), se disputent cette parcelle de temps avec les oiseaux du jour : Pigeon ramier (Columba palumbus), Merle noir (Turdus merula), Chardonneret (Carduelis carduelis)...
8. Lorsque le soleil se dégage de l’horizon, un certain calme se rétablit. Seuls les Choucas des tours (Corvus monedula) se font remarquer, lorsqu’ils quittent les chênes-lièges où ils ont élu domicile. Puis, avec la chaleur qui monte et l’apparition des ascendances, les Cigognes blanches (Ciconia ciconia) quittent leur colonie sous les craquètements des adultes qui gardent les jeunes. L’Hermandad de San Lucar passe au loin alors que plusieurs espèces d’oiseaux se manifestent dans les bois : Guêpiers (Merop apiaster), Huppe (Upupa epops), Serin cini (Serinus serinus), Etourneaux unicolores (Sturnus unicolor), Coucou gris (Curulus canorus),...
9. Midi. Dans la pinède, la chaleur diffuse les odeurs de résine. L’Aigle botté (Hieraaetus pennatus) et les Milans noirs (Milvus migrans) planent au-dessus de leurs nids, en flûtant et sifflant. Les Chardonnerets babillent dans les feuillages et quelques Pigeons ramiers roucoulent calmement. Çà et là des pèlerins assoupis à l’ombre des pins attendent la fraîcheur du crépuscule pour reprendre leur marche.
10. Chez un garde du Coto del Rey, dans sa cuisine, deux jeunes Rocieras (femmes) pavoisent encore un instant avant de rejoindre leur convoi. La Romeria d’El Rocio est ausi l’occasion de rencontres ou de séductions dont on ne mesurera souvent l’effet que l’année suivante.
11. Aux portes d’El Rocio, les deux jeunes femmes saluent à leur manière des cavaliers en parade qui viennent leur offrir une fleur.
12. Toutes les confréries ont rejoint le village, accueillies par celles d’Almonte. La taille du village prend enfin sa signification. Ses multitudes de maisons vides toute l’année sont enfin remplies. Ses places immenses ne sont plus que masse humaine d’où émergent les cavaliers à la recherche des cavalières. La poussière du chemin est oubliée. Après le rosaire, charque Hermandad présente ses meilleurs musiciens, parfois des professionnels. Le delta redevient silencieux. C’est le temps de l’Alouette lulu (Lulula arborea). Dans le village, on pare les chars, les chevaux et les bœufs.
13. Les femmes et les hommes vêtus de leur tenue de parade défilent le dimanche matin devant la Basilique de Notre Dame d’El Rocio. C’est le début des cérémonies du pèlerinage. Elles se clôtureront par la procession du lundi de Pentecôte.
Cette chronique sonore de patrimoines culturels et scientifiques est un extrait de la sonothèque d’APPI(*), organisme dont le but est de recueillir et conserver les mémoires sonores menacées. Beaucoup d’entre elles risquent de s’éteindre, comme les peuples et les écosystèmes des forêts tropicales. Les enregistrements ainsi préservés demeureront ainsi sans doute l’un des rares témoignages de ces milieux pour la mémoire collective.     (*) : Audio Patrimoine International.
Ce disque a été réalisé avec la complicité de Pepa Cabrera Medina et sa famille, de Christian Meyer et de Sylvain Cordier. Qu’ils en soient tous ici très chaleureusement remerciés.

© 1990-2005 GROUPE FRÉMEAUX COLOMBINI SAS
english notes
In the Guadalquivir delta, Andalusia
Voices and tracks in the Marismas
El Rocio is probably the most disconcerting village in Europe. It belongs to no familiar urban tradition. Buildings look like tiny chapels with little bell towers and sandy squares appear outsized. On the other hand, the natural surroundings, in places swampy, in places forested, or sometimes sandy in open terrain, call to mind the African savanas, the dunes in the Sahara, or even some wetlands of India.Located in the middle of a triangle formed by the towns of Sevilla, Huelva, and Cadiz, El Rocio is thus the center of the Guadalquivir delta (“Wadi el Kebir” means “the great river” in Arabic), which hosts one of the largest  nature reserve in Europe, the Coto Doñana. The Spanish grandees knew it as a game preserve while the lower classes went there on a pilgrimage : the “Rocio Grande” or the “Romeria of El Rocio”.The latter tradition is still alive, and each year brings together for a few days more than one million pilgrims : the Rocieros.They come together in brotherhoods (Herman­dades) corresponding either to villages, or to a district of a large town, like Triana or Coria in Sevilla.Such brotherhoods, which may be hundreds strongs get organized in convoyes reminiscent of the American West. Thus, long columns of bullock carts with huge wheels converge toward El Rocio through the nature reserve.These convoys are laden with forage, chothes, travelling rugs for the bivouac, and all the provisions needed for the pilgrimage. Their advance is laborious and slow : sand, or mud according to the years, dust, burning sun, and cool nights would easily make the journey an ordeal without the mystic and pagan cheerfulness holding pilgrims in their faith. The walk begins early in the morning but is broken by a number of stops. It’s then the time to drink the Manzanilla, to dance to the drums, to sing Sevillanas, and to invoke the Virgin of El Rocio : the “Paloma Blanca”, the “Guapa”, she is so beautiful, “Nuestra Señora del Rocio”!All over the delta, and even on the Rio Guadalquivir, the distant clamour of these Rocieros joins the songs of the wild birds. An age-old tradition meets a millennial order.It’s a timeless journey in the wild exuberance of the marshes, home of the colorful Purple Gallinule with a trumpet-like call, the shy Bittern, the elegant Booted Eagle; and also a journey in the outstanding hospitality of the brotherhoods giving food and drink to strangers who travel through the Marismas.
List of marks :
1. Start of the CD.    
Chatter of Goldfinches (Carduelis carduelis) and stridulations of crickets.
2. Several days before the start, in a bar, boys from the brotherhood of Almonte are playing the drum in the night. These tambourineros will precede their convoy, and be the first to come into El Rocio.
3. At the same time in the Marismas, frogs, raucous songs of Great Marsh Warblers (Acrocephalus arundinaceus), and dull calls of the secretive Bittern (Botaurus stellaris) put rhythm into the quiet of the night. According to the people inhabiting the delta, this large heron puts its head under the water when calling in order to produce a song more frightening to keep cows and bulls away from its nest hidden in the reeds. Some Coots (Fulica atra) are busy on the pond.
4. The “muted trumpet” is that of the elusive Purple Gallinule (Porphyrio porphyrio) demarcating its territory on the fringe of the reed-bed. Sometimes appearing all black, or sometimes of a beautiful iridescent turquoise, this large water-bird with bright red bill and legs survives in Europe only in southern Spain. This species has vanished from other Mediterranean countries because of the dramatic loss of marshes and wetlands. Its long spatulate toes enable it to walk on wet mud or marsh vegetation without sinking in, as do Moorhens.  Next come the calls and songs of the following species : Coot (Fulica atra), Chiffchaff (Phylloscopus collybita), Lapwing (Vanellus vanellus), Little Grebe (Tachybaptus ruficollis), Cetti’s Warbler (Cettia cetti), and Bearded Tit (Panurus biarmicus).
5. A large camp fire illuminates eucalyptus tress in the Coto del Rey. Open air mass solemnizes the last bivouac of the Hermandad of Coria, which left Sevilla three days earlier. Covered waggons are united in a wide circle in the middle of which dancing and drinking go on all night up to the dawn.        After a short mass celebrated in the early morning, the column of pilgrims heads towards the village of El Rocio through the pine trees. Going in front are the drum, effigy of the Virgin, and the dignitaries of the brotherhood.
6. The evening before departure, on the southern edge of the large river, at San Lucar de Barameda. In the church, in the bullrings, or all around the last waggons, pilgrims stroll about, make final preparations and comment on the “novillada”. In the night, most of therm will meet in a bar to dance, sing, and drink sherry.
7. The Coto de Catalena wakes up; sky lights up to the east.          It’s the moment when night birds like Nightingale (Luscinia megarhynchos), Stone-curlew (Burhi­nus oedicnemus), Red-necked Nightjar (Capri­mulgus ruficollis), Little (Athene noctua) and Tawny Owls (Strix aluco), are singing together with the diurnal species : Woodpigeon (Columba palumbus), Blackbird (Turdus merula), Goldfinch (Carduelis cardulis), and others.
8. A sort of peacefulness takes over as the sun gets higher. Only the Jackdaws (Corvus monedula) attract attention when they leave the hollow cork-oaks where they nest.  Then, with the help of the hot weather, White Storks (Ciconia ciconia) leave their colony in climbing flights under the bill-snapping of some adults staying to keep an eye on the nestlings.The Hermandad of San Lucar passes in the distance, and some birds make themselves heard, like Spotless Starlings (Sturnus unicolor), Serin (Serinus serinus), House Sparrows (Passer domesticus), Hoopoe (Upupa epops), Bee-eater (Merops apiaster), Cuckoo (Cuculus canorus),...
9. Midday.  Under the warmth, all the pine forest is redolent of resin smells. Booted Eagle (Hieraaetus pennatus) and Black Kites (Milvus migrans) soar over their nest, fluting and whisling.          Some Goldfinches (Carduelis carduelis) and Woodpigeons (Columba plumbea) call quietly in the foliage.  Here and there sleeping pilgrims are resting in the shade, waiting for the cool of the evening to resume their walk.
10. At a Coto Del Rey guardian’s house, in the kitchen, two young “Rocieras” (women) keep up the festivs spirit before leaving with their own convoy. The Romeria of El Rocio is also a good opportunity for personal meetings, for seductions, leading to what next year only may tell.
11. At the gates of El Rocio, the two young women gret men on horseback come to offer them flowers.
12. All the brotherhoods have reached the village where the Almonte hermandad greets them. Now wa see the reason for the size of the village : the houses empty all year are full. The huge squares are filled with crowds from which emerge horsemen seeking their partners. Forgotten the dusty road! Prayers are followed by performances by the best musicians (some of them professionals) in each Hermandad. Silence falls again over the delta. It is the hour of the Woodlark (Lulula arborea). In the village waggons, horses and oxen are being decorated.
13. Sunday morning, women and men in formal dress walk in procession in front of the basilica of El Rocio. Pilgrimage ceremonies are now beginning. They will end in the Whit Monday procession.
Many thanks to Pepa Cabrera Medina and its family, Christian Meyer, and Sylvain Cordier.
Translation by Walter Dunlop.

© 1990-2005 GROUPE FRÉMEAUX COLOMBINI SAS

CD Pélerinage Andalou © Frémeaux & Associés (frémeaux, frémaux, frémau, frémaud, frémault, frémo, frémont, fermeaux, fremeaux, fremaux, fremau, fremaud, fremault, fremo, fremont, CD audio, 78 tours, disques anciens, CD à acheter, écouter des vieux enregistrements, albums, rééditions, anthologies ou intégrales sont disponibles sous forme de CD et par téléchargement.)

commander les produits Frémeaux ?

par

Téléphone

par 01.43.74.90.24

par

Courrier

à Frémeaux & Associés, 20rue Robert Giraudineau, 94300 Vincennes, France

en

Librairie ou maison de la presse

(Frémeaux & Associés distribution)

chez mon

Disquaire ou à la Fnac

(distribution : Socadisc)

Je suis un(e) professionnel(le)

Librairie, disquaire, espace culturel, papeterie-presse, boutique de musée, médiathèque…

Contactez-nous