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BLUES STAYS AWAY FROM ME 1931-1951
DELMORE BROTHERS
Ref.: FA5057
Direction Artistique : GERARD HERZHAFT
Label : Frémeaux & Associés
Durée totale de l'œuvre : 1 heures 37 minutes
Nbre. CD : 2
- - * * * * SOUL BAG
- - RECOMMANDÉ PAR BLUES MAGAZINE
- - RECOMMANDÉ PAR DIRTY LINEN
Les Delmore Brothers qui ont constamment eu des idées musicales en avance sur leur temps occupent une place centrale dans l’histoire de la musique américaine. Ils laissent avant tout une oeuvre considérable et très originale constituée de plusieurs centaines de compositions reprises par des centaines d’artistes tels Doc Watson, Doug Sahm, Bob Dylan, B.B. King, Lonnie Johnson ou les Everly Brothers. Leur influence a été énorme sur le cours de la country music des années 30 aux 50’s et ils ont aussi contribué de manière décisive à façonner le bluegrass et le Rock’n’roll. Ce coffret leur rend hommage en retraçant leur longue carrière.
Gérard Herzhaft
Les coffrets « The Quintessence » jazz et blues, reconnus pour leur qualité dans le monde entier, font l’objet des meilleurs transferts analogiques à partir des disques sources, et d’une restauration numérique utilisant les technologies les plus sophistiquées sans jamais recourir à une modification du son d’origine qui nuirait à l’exhaustivité des informations sonores, à la dynamique et la cohérence de l’acoustique, et à l’authenticité de l’enregistrement original. Chaque ouvrage sonore de la marque « Frémeaux & Associés » est accompagné d’un livret explicatif en langue française et d’un certificat de garantie.
Edition sous la direction de Gérard Herzhaft et Patrick Frémeaux, Editorialisation par Claude Colombini.
Frémeaux & Associés’ « Quintessence » products have undergone an analogical and digital restoration process which is recognized throughout the world. Each 2 CD set edition includes liner notes in English as well as a guarantee.
"La Maison Frémeaux et Gérard Herzhaft appliquent une formule amplement gagnante. Ici des connaisseurs compétents choisissent ce qui est le plus marquant, musicalement, esthétiquement et historiquement, à une époque donnée dans la production d'un artiste. En outre, ces disques restent dans le catalogue pour des périodes trés longues, au contraire des productions américaines ou anglaises."
Robert Sacré - Soul Bag
“You’ve got to hand it to Frémeaux & Associés. This French company is a prime source for excellent collections of talented, obscure American roots artists. So what do the French know about Texas music? A lot more than most Americans, apparently.“
Dirty Linen
Droits d'éditorialisation : Groupe Frémeaux Colombini SAS.
I’VE GOT THE KANSAS CITY BLUES • LONESOME YODEL BLUES • I’M MISSISSIPPI BOUND • I AIN’T GOT NOWHERE TO TRAVEL • LONESOME JAILHOUSE BLUES • BROWN’S FERRY BLUES #2 • BLOW YOUR WHISTLE FREIGHT TRAIN • I’M GOING AWAY • DOWN SOUTH • I’M WORRIED NOW • FALSE HEARTED GIRL • SINGING MY TROUBLES AWAY • WEARY LONESOME BLUES • I’VE GOT THE RAILROAD BLUES • HI DE HO BABY MINE • BABY YOU’RE THROWING ME DOWN (Trad.) • WABASH BLUES (F. Meinkein/ D. Ringle) • SCATTERBRAIN MAMA • LORENA, THE SLAVE • TAKE AWAY THIS LONESOME DAY • IT’S TAKIN’ ME DOWN • LONESOME YODEL BLUES #2 • GOODBYE BOOZE • CARELESS LOVE • OVER THE HILLS • RAININ’ ON THE MOUNTAIN • THE STORMS ARE ON THE OCEAN • SEE THAT COON IN A HICKORY TREE • MIDNIGHT TRAIN • I WON’T BE WORRIED LONG • MISSISSIPPI SHORE • GOING BACK TO THE BLUE RIDGE MOUNTAINS (Jim Scott) • LONG JOURNEY HOME (Trad.) • BLUES STAY AWAY FROM ME (Delmore - Wayne Raney - Henry Glover) • LIFE’S TOO SHORT • THE GIRL BY THE RIVER.
ANTHOLOGIE 1940-1947
ANTHOLOGIE 1927-1942
MISSISSIPI - MEMPHIS - CHICAGO 1927 - 1941
-
PisteTitreArtiste principalAuteurDuréeEnregistré en
-
1I VE GOT THE KANSAS CITY BLUESBROTHERS DELMOREDELMORE BROTHERS00:03:071931
-
2LONESOME YODEL BLUESBROTHERS DELMOREDELMORE BROTHERS00:02:401933
-
3I M MISSISSIPPI BOUNDBROTHERS DELMOREDELMORE BROTHERS00:02:311933
-
4I AIN T GOT NOWHERE TO TRAVELBROTHERS DELMOREDELMORE BROTHERS00:03:091933
-
5LONESOME JAILHOUSE BLUESBROTHERS DELMOREDELMORE BROTHERS00:02:561933
-
6BROWN S FERRY BLUES 2BROTHERS DELMOREDELMORE BROTHERS00:02:311935
-
7BLOW YOUR WHISTLE FREIGHT TRAINBROTHERS DELMOREDELMORE BROTHERS00:02:521935
-
8I M GOING AWAYBROTHERS DELMOREDELMORE BROTHERS00:02:451935
-
9DOWN SOUTHBROTHERS DELMOREDELMORE BROTHERS00:02:071935
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10I M WORRIED NOWBROTHERS DELMOREDELMORE BROTHERS00:02:551936
-
11FALSE HEARTED GIRLBROTHERS DELMOREDELMORE BROTHERS00:02:531937
-
12SINGING MY TROUBLES AWAYBROTHERS DELMOREDELMORE BROTHERS00:02:341937
-
13WEARY LONESOME BLUESBROTHERS DELMOREDELMORE BROTHERS00:02:491937
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14I VE GOT THE RAILROAD BLUESBROTHERS DELMOREDELMORE BROTHERS00:02:161937
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15HI DE HO BABY MINEBROTHERS DELMOREDELMORE BROTHERS00:03:061937
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16BABY YOU RE THROWING ME DOWNBROTHERS DELMORETRADITIONNEL00:02:381939
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17WABASH BLUESBROTHERS DELMOREDAVE RINGLE00:02:401939
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18SCATTERBRAIN MAMABROTHERS DELMOREDELMORE BROTHERS00:02:391940
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PisteTitreArtiste principalAuteurDuréeEnregistré en
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1LORENA THE SLAVEBROTHERS DELMOREDELMORE BROTHERS00:02:371935
-
2TAKE AWAY THIS LONESOME DAYBROTHERS DELMOREDELMORE BROTHERS00:03:041936
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3IT S TAKIN ME DOWNBROTHERS DELMOREDELMORE BROTHERS00:02:351936
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4LONESOME YODEL BLUES 2BROTHERS DELMOREDELMORE BROTHERS00:02:291936
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5GOODBYE BOOZEBROTHERS DELMOREDELMORE BROTHERS00:02:361938
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6CARELESS LOVEBROTHERS DELMOREDELMORE BROTHERS00:02:251938
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7OVER THE HILLSBROTHERS DELMOREDELMORE BROTHERS00:02:431940
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8RAININ ON THE MOUTAINBROTHERS DELMOREDELMORE BROTHERS00:02:341940
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9THE STORMS IS THE OCEANBROTHERS DELMOREDELMORE BROTHERS00:02:431940
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10SEE THAT COON IN A HICKORY TREEBROTHERS DELMOREDELMORE BROTHERS00:02:371940
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11MIDNIGHT TRAINBROTHERS DELMOREDELMORE BROTHERS00:02:021946
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12I WON T BE WORRIED LONGBROTHERS DELMOREDELMORE BROTHERS00:02:391946
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13MISSISSIPI SHOREBROTHERS DELMOREDELMORE BROTHERS00:02:541946
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14GOING BACK TO THE BLUE RIDGE MOUTAINSBROTHERS DELMOREJIM SCOTT00:02:491946
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15LONG JOURNEY HOMEBROTHERS DELMORETRADITIONNEL00:02:441947
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16BLUES STAY AWAY FROM MEBROTHERS DELMOREJ RANEY00:02:491949
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17LIFE S TOO SHORTBROTHERS DELMOREDELMORE BROTHERS00:03:011950
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18THE GIRL BY THE RIVERBROTHERS DELMOREDELMORE BROTHERS00:03:051951
Delmore brothers FA5057
DELMORE BROTHERS
BLUES STAYS AWAY FROM ME
1931-1951
Les Delmore Brothers ont constamment eu des idées musicales en avance sur leur temps ainsi qu’une étonnante capacité à effectuer la synthèse entre tous les genres musicaux auxquels ils ont été confrontés: spirituals blancs, blues, ragtime, old time appalachien, pop et jazz.
Les Delmore Brothers occupent donc naturellement une place centrale dans l’histoire de la musique américaine. Ils laissent avant tout une oeuvre considérable et très originale constituée de plusieurs centaines de compositions. Beaucoup sont devenues des standards célèbres, de Brown’s ferry blues à Blues stay away from me, repris par des centaines d’artistes aussi divers que les Boswell Sisters, les Mills Brothers, Doc Watson, Doug Sahm, Bob Dylan, B.B. King, Lonnie Johnson ou les Everly Brothers. Leur influence a été énorme sur le cours de la country music des années 30 aux 50’s et ils ont aussi contribué de manière décisive à façonner le bluegrass et le rockabilly.
Ce coffret leur rend hommage en retraçant leur longue carrière avant et après la guerre.
UNE FORMATION MUSICALE PRECOCE
Les parents Delmore sont des métayers de Elkmont, dans le Limestone County à l’extrême nord de l’Alabama à la frontière du Mississippi et du Tennessee, là où la riche plaine alluviale laisse la place aux terres plus pauvres du plateau du Cumberland.
La musique est très présente du côté de Mollie Williams, épouse Delmore, qui participe activement non seulement à la chorale de son église mais aussi, avec son frère Will, aux écoles de gospel, notamment la James D. Vaughan Organization.
La James D. Vaughan Organization est une entreprise Méthodiste qui a pour but d’amener le christianisme aux individus simples, aux communautés isolées de l’Amérique profonde, essentiellement celles du Sud. La chanson d’inspiration sacrée est le vecteur principal de cette propagation religieuse. La James D. Vaughan envoie partout des hymnes avec des professeurs pour les enseigner. Ils restent une semaine ou deux dans chaque zone rurale selon le modèle des juges itinérants, apportent le texte et la musique de chaque hymne. Bien peu de leurs ouailles sachant lire la musique, ces écoles utilisent une manière originale de figurer les notes. On stylise chacune de ces notes par un symbole (triangles, ovales, rectangles, carreaux) qu’enseigne quelque temps le professeur itinérant. La voix du chanteur, ainsi guidée, peut annoncer la note à la congrégation sans savoir lire une partition. Ce système de notation musicale simplifiée s’appelle shape notes. Mollie Delmore et son frère Will sont membres de cette école méthodiste et enseignent les shape notes et, suivant la «méthode» de ces évangélisateurs, composent des folk hymnodies en plaquant des textes religieux sur des airs de folk songs, ballades et danses populaires. Mais Mollie comme Will apprendront à lire et écrire la musique et ils publieront d’ailleurs plusieurs recueils de leurs compositions de chants religieux.
La vie du couple Delmore est celle, misérable, des petits blancs de cette région, manœuvres agricoles aux loyers exorbitants. La musique (et souvent l’alcool) sont les seules distractions possibles. Mollie Delmore initie évidemment à la musique religieuse des folk hymnodies et des shape notes ses deux fils, l’aîné Alton qui naît le 25 décembre 1908 puis le cadet Rabon le 3 décembre 1916. Alton est aussi très jeune intéressé par la musique instrumentale et fréquente les banjoïstes et guitaristes locaux, notamment un voisin noir, «Tennessee» qui l’initie au blues. Vers 1922, Alton s’enhardit assez pour jouer du fiddle et de la guitare en public. Il adopte surtout ce dernier instrument qui lui permet au mieux d’accompagner son chant qui fait l’admiration de tout le comté.
Vers cette période, Alton tombe malade et doit rester longtemps dans sa chambre. En écoutant les nombreux disques qu’on lui prête pour l’occasion, il adopte le jeu en flat picking qui n’est alors pas très répandu, et devient rapidement un remarquable guitariste dans ce style.
« J’étais malade... une très longue convalescence... Je n’avais rien d’autre à faire qu’à écouter les disques qu’on m’apportait: ceux de Jimmie Rodgers, Carson Robison, Nick Lucas, Riley Puckett, Eddie Lang. Ce sont ces musiciens qui m’ont le plus inspiré. Je les écoutais longuement puis je jouais derrière eux, avec eux, puis exactement comme eux. J’ai pris un peu du style de chacun et j’ai essayé de mélanger leurs manières de jouer tout en développant davantage qu’eux la mélodie comme le faisaient autour de moi les musiciens old time avec leur fiddle...»
Alton s’occupe naturellement de l’éducation musicale de son jeune frère qui l’accompagne partout. Il commence par apprendre à Rabon le banjo à quatre cordes, selon la façon des banjoïstes des orchestres de jazz de l’époque. Puis, selon ce modèle, il procure à son cadet une guitare ténor à quatre cordes, un instrument peu répandu qui donnera toujours à leurs duos une teinte originale supplémentaire. Dès 1926, les deux frères jouent et chantent ensemble et suscitent l’enthousiasme. Très encouragés par leur mère, Alton et Rabon (alors à peine âgé de 10 ans!) saisissent toutes les occasions possibles pour se produire: églises et concours de gospel d’abord mais aussi compétitions de old time ou de fiddle dont ils sortent très souvent vainqueurs. Ils deviennent ainsi extrêmement populaires dans leur comté et la presse locale détaille à plusieurs reprises les exploits de ces deux prodiges locaux.
DISQUE ET RADIO : LES DEBUTS D’UNE CARRIERE COMMERCIALE
Encouragé par cette réputation locale, Alton écrit à plusieurs labels pour que ceux-ci enregistrent le duo mais en vain. Cependant, en 1930, les Delmore rencontrent lors d’un concert un autre duo fraternel, celui des Allen Brothers. Austin et Lee Allen connaissent alors un grand succès populaire avec des disques qui, dès 1926, font la synthèse de tous les types de musique sudiste, des ballades anglo-irlandaises au Vaudeville (le Music-Hall américain) au gospel blanc et noir en passant par une forte imprégnation de blues et d’airs des jug-bands noirs. Les quatre jeunes gens se lient d’amitié et les Allen conseillent leurs cadets. Ils les encouragent à mettre davantage d’éléments noirs dans leur musique: du blues et du hokum, une pop noire de l’époque basée sur les pièces du Vaudeville.
Mieux! Les Allen recommandent les Delmore à leur label, Columbia. Alton et Rabon (qui n’a alors pas encore 15 ans) passent une audition à Atlanta en octobre 1931 et enregistrent deux titres prometteurs dont nous présentons ici I’ve got the Kansas City blues, inspiré d’évidence d’un blues du songster noir Jim Jackson. Les leçons des Allen ont rapidement porté leurs fruits.
Malgré l’admiration des parents Delmore et de leurs voisins pour les deux frères, le 78t ne se vend pas réellement. Mais le séjour à Atlanta a permis aux frères Delmore de faire d’autres rencontres décisives pour l’évolution de leur musique: Riley Puckett, le guitariste aveugle qu’admirait particulièrement Alton et qui, paraît-il, est enthousiasmé par les talents de son émule; Clayton Mc Michen; Fiddlin’ John Carson... des vedettes de la Country Music d’alors qui ont déjà derrière eux une abondante carrière discographique.
Toutes ces rencontres, ce disque, ces perspectives d’avenir encouragent encore davantage les Delmore à tenter une carrière musicale professionnelle. A l’époque, se produire sur une station de radio est nécessaire pour cela.
Dès le début des années 20 en effet, les Etats du Sud se sont couverts de stations de radio à fort rayon de diffusion (leur nom est précédé d’un K). Il s’agit presque toujours de studios situés dans des locaux sommaires (hangars, granges, remises), très souvent attenants à des bazars stations-service dont elles constituent essentiellement une activité connexe. Des émissions à destination du public rural sont sponsorisées par des marques de farine, d’aliments pour bétail, de machines agricoles, d’élixirs ou liniments qui guérissent tout, de colas... Ces émissions sont animées par des musiciens-bonimenteurs vivants qui racontent des histoires, présentent les produits du sponsor, des publicités souvent chantées! et qui jouent et chantent leurs chansons. Ils en profitent aussi pour annoncer leurs prestations scéniques dans les différentes régions. Ces émissions de radio permettent - bien davantage que le disque ou les «concerts», au demeurant fort rares - à des musiciens de devenir véritablement des professionnels. Au cours des années 30, être à demeure dans une radio est souvent la source de revenus la plus profitable pour un artiste sudiste, les disques et les scènes découlant de l’impact formidable de certaines émissions de radio comme le Grand Ole Opry diffusé sur WSM depuis Nashville depuis 1927.
C’est ainsi que Alton décide d’écrire à Harry Stone, le patron de WSM pour lui proposer les talents du duo fraternel qui s’appelle désormais les Delmore Brothers.
LE GRAND OLE OPRY
En 1932, après des mois d’efforts et d’insistance, les Delmore sont enfin invités à venir auditionner au Grand Ole Opry de Nashville afin de remplacer la Pickard Family pour une émission hebdomadaire d’une demi heure. Stone et le comité de sélection du Grand Ole Opry (notamment le rigide et très conservateur Uncle Dave Macon) ne sont pas très enthousiasmés par la musique des Delmore, jugée trop éloignée des standards de la Country Music d’alors. Mais, sans véritable alternative satisfaisante, les Delmore sont finalement engagés.
Contre toute attente, Alton et Rabon connaissent une popularité instantanée. Leur duo, d’approche très moderne, l’atmosphère bluesy qu’ils dégagent, leur capacité d’intégrer les meilleurs éléments de la pop musique des 30’s, leurs harmonies vocales parfaites, l’interaction de leurs guitares, les arrangements écrits par Alton et ensuite longuement travaillés... Tout cela les place d’emblée au-dessus de leurs rivaux: ils sont plus sophistiqués, plus commerciaux, incomparablement plus professionnels que les autres. Ce professionnalisme les pousse par exemple à répondre personnellement à tout leur courrier, quel que soit le temps qu’ils doivent y consacrer. C’est un atout supplémentaire face à leurs concurrents pas aussi sérieux ou pas autant éduqués.
Malgré ou à cause de cela, leurs rapports seront toujours difficiles avec le Grand Ole Opry. Le programme radiophonique de Nashville qui est en train de devenir une véritable institution de «préservation» de la Old Time music accepte assez mal leur musique sans fiddle ni banjo, aux forts éléments noirs. Il ne faut pas très longtemps aux Delmore pour souhaiter s’évader rapidement du Grand Ole Opry qui leur apparaît comme un véritable carcan.
En avril 1933, ils s’associent aux Vagabonds, un autre groupe ambitieux de l’Opry pour tenter leur chance à Chicago. Ils obtiennent sans mal une audition chez le label Bluebird. Le producteur Eli Oberstein, un habitué des artistes de blues qui, à l’époque, constituent les meilleures ventes du catalogue au logo en forme d’oiseau bleu, est tout de suite séduit par les manières très bluesy des frères Delmore ainsi que leurs textes simples d’apparence mais en vérité fort élaborés. Il les encourage fortement à développer encore davantage les parties blues et gospel de leur répertoire et de faire passer au second plan les thèmes de l’old time music qu’il pense démodés.
Le 6 décembre 1933, Alton et Rabon entament leur longue association avec Bluebird. Les disques sont bien produits, bien pressés et surtout remarquablement distribués, autant dans les Etats du Sud que dans le Nord par un fort réseau de points de vente et de catalogues par correspondance. En outre, Bluebird veillera toujours à ce que les disques des Delmore soient toujours proposés à toutes les clientèles du label, Blancs ou Noirs. En fait, les archives du label récemment explorées montrent que les ventes des blues par les Delmore Brothers, sorties en double affichage, «Old Time» pour les Blancs et «Race Series» pour les Noirs, seront presque toujours d’égale importance parmi les deux publics.
Brown’s ferry blues est un énorme succès du disque, suivi de Gonna lay down my old guitar; Blow your whistle freight train et de nombreux autres «hits». Ils s’installent au sommet des meilleures ventes de Country Music et y resteront en fait jusque dans les années 50. Ils sont aussi parmi les tout premiers artistes de ce genre à voir certains de leurs titres repris par des artistes nordistes de Variétés, ce qui fait d’eux de véritables pionniers du crossover.
UN DUO DE SUPERSTARS
Leurs disques valent à Alton et Rabon une popularité grandissante. Ils tournent dès lors de façon incessante dans tout le Sud et, au fur et à mesure que la décennie 1930 s’avance et que le mouvement migratoire Sud-Nord se développe, ils se produisent aussi de plus en plus fréquemment dans les grands centres industriels du Nord.
En 1938, ils quittent le Grand Ole Opry à cause de conflits incessants et souvent spectaculaires avec les dirigeants du spectacle. Ils vont alors établir des programmes sur quantité de radios, suscitant toujours un vif engouement chez les auditeurs et les annonceurs. Ils sont à Raleigh, en Caroline du Nord; à Greenville en Caroline du Sud; à Birmingham dans l’Alabama; à Cincinnati sur le célèbre WLW Boone County Jamboree; à Indianapolis; sur WMC à Memphis; à Fort Smith dans l’Arkansas... pour finir par Del Rio à la frontière texano-mexicaine au début des 50’s et à Houston. Une errance qui reflète une réelle instabilité psychologique des deux frères.
Rabon qui n’a quasiment jamais connu autre chose que la vie harassante de musicien s’adonne de plus en plus à l’alcool. Les impeccables harmonies vocales du duo dissimulent parfaitement des rapports conflictuels entre les deux frères: chamailleries incessantes, parfois pugilats, désaccords profonds sur les voies à suivre... A plusieurs reprises, Alton et Rabon se séparent «définitivement» et tentent chacun de son côté une carrière individuelle. Mais leurs millions de fans et les sponsors commerciaux les veulent en duo. Les frères finissent alors par se rabibocher et continuent leur parcours commun avec de moins en moins d’enthousiasme.
Leur créativité, elle, demeure constante. Leur originalité qui les avait fait, les tout premiers, mélanger avec bonheur les spirituals de l’église de leur enfance avec le blues et la pop demeure inchangée. De nombreux duos fraternels se sont constitués sur leur modèle mais ils se figent dans une manière qui, au début des années 40, apparaît démodée. Leurs principaux rivaux sont incapables d’embrasser le vaste mouvement qui renouvelle alors la Country Music. Les Monroe Brothers se séparent, le cadet Bill créant le Bluegrass, en partie sur le modèle de ce que faisaient les Delmore; les Blue Sky Boys seront totalement incapables d’évoluer. D’autres disparaissent totalement.
Les Delmore, eux, savent s’adapter aux changements. Mieux! Ils vont les précéder. Et leur carrière va connaître après la guerre un second souffle spectaculaire.
KING ET LE HILLBILLY BOOGIE
Le séjour des frères Delmore à Cincinnati au milieu des années 40 va leur être particulièrement profitable. Le programme radiophonique Boone County Jamboree auquel ils participent leur permet de rencontrer et de se lier avec certaines des futures vedettes de la Country Music d’après la guerre: Merle Travis, Red Foley, Grandpa Jones, Clyde Moody, Moon Mullican, Cowboy Copas, Hawkshaw Hawkins...
Mais l’élément déterminant est indubitablement leur association avec un nouveau label indépendant aux dents longues, les disques King fondés par un vendeur de meubles, Syd Nathan qui décide d’enregistrer les musiciens de country venus du Sud et très populaires localement via la radio mais qui n’ont pas ou plus de compagnie de disques, les majors se désintéressant massivement des musiques de genre comme le blues ou la Country Music. Nathan crée ainsi son label King dans un ancien hangar frigorifique de Cincinnati qui abritera studios, bureaux, usine de pressage et de mastering. A l’automne 1944, les Delmore Brothers sont parmi les tout premiers à signer chez lui. Ils enregistrent à la fois sous la forme d’un quartet de gospel (avec Grandpa Jones et Merle Travis) nommé sans ambages ... les Brown’s Ferry Four ainsi que sous leur habituel nom, Delmore Brothers.
Comme Oberstein, Nathan et ses producteurs sont d’abord intéressés par l’atmosphère à la fois bluesy et sophistiquée de la musique des Delmore et vont les encourager fortement à aller encore plus loin dans cette voie. D’autant plus que Syd Nathan va très vite explorer aussi l’autre marché spécifique des acheteurs de disques, celui du Rhythm & Blues, un genre qui fait les belles nuits du quartier noir de Cincinnati. Nathan trouve également à la fois absurde et improductive cette séparation entre musiques blanches et noires. Contre l’avis général et comme il est également propriétaire d’une maison d’édition de chansons et partitions, il encourage systématiquement ses artistes, Blancs et Noirs, à enregistrer qui des versions Country qui des versions Rhythm & Blues des mêmes morceaux. Le succès est très vite au rendez-vous, les publics répondant massivement présents à l’attrait de ces «cover-versions» des deux côtés.
Le Guitar boogie d’Arthur Smith (cf. Rock’n’roll Vol. 2 FA 352) enregistré sur un petit label, Superdisc, connaît un succès commercial important qui suscite de nombreux émules et imitateurs. Sans doute poussés par Nathan, les Delmore décident d’enregistrer leur propre boogie-woogie à la guitare en s’adjoignant une contrebasse et les guitares électriques de Louis Innis et de leur vieux compère Merle Travis qu’ils nomment tout simplement... Hillbilly boogie. Une autre version des faits crédite Merle Travis de la paternité du morceau autant que de son enregistrement, réalisé à Hollywood, lors d’un séjour des Delmore en Californie.
Quoi qu’il en soit, ce morceau plein de verve et de mouvement qui préfigure très exactement et dix ans en avance le Rockabilly connaît un succès commercial instantané. Hillbilly boogie installe aussi les Delmore Brothers qui n’avaient jamais gravé ce genre de morceau auparavant, en spécialistes du boogie à la façon country! Ils vont alors enregistrer quantité de boogie-woogies aux paroles souvent humoristiques et légères dont les strophes sont entrecoupées de furieux et nombreux solos de guitare. L’auditeur pourra apprécier dans ce coffret Freight train boogie qui est un autre grand succès commercial du duo, Stop that boogie et Beale Street boogie. Ainsi que d’autres, tout aussi excellents, que nous avons fait figurer dans d’autres anthologies chez Frémeaux & Associés.
BLUES STAY AWAY FROM ME
A l’automne 1945, les Delmore Brothers font une autre rencontre décisive à West Memphis, un faubourg de Memphis situé dans l’Arkansas, avec l’harmoniciste Wayne Raney.
Wayne Raney est plus jeune que les Delmore (il est né en 1921). Il a appris l’harmonica avec un autre musicien de Country Music, Lonnie Glosson avec lequel il enregistrera d’ailleurs de juteux duos d’harmonica. Wayne gagne Cincinnati vers 1941, trouve un emploi de Disc Jockey sur WCKY, joue en direct sur l’antenne et commercialise ses modèles d’harmonica fabriqués par Hohner ainsi qu’une méthode d’apprentissage de l’harmonica qu’il vend, semble-t-il, par centaines de milliers voire par millions. C’est à Cincinnati qu’il entend les Delmore Brothers sur WLW la station concurrente, tente de les contacter mais ne peut le faire que de façon fortuite à West Memphis.
Le courant passe instantanément entre les musiciens et Alton décide d’adjoindre l’harmonica de Raney à leur ensemble. Cela ne fait qu’accentuer l’atmosphère bluesy de leur musique! Cela ravit d’évidence Syd Nathan qui enregistre dès lors les Delmore avec Wayne ainsi que des disques de Raney sous son nom accompagné par Alton et Rabon!
Et c’est avec les deux harmonicas de Wayne Raney et de Lonnie Glosson que les Delmore Brothers gravent le 6 mai 1949 Blues stay away from me qui s’installe très vite au sommet des Hit Parades de Country Music, avant de s’infiltrer dans ceux de Rhythm & Blues et enfin de Pop! Les harmonies vocales des deux frères, généralement remarquables, atteignent dans ce titre un sommet de perfection. Wayne Raney joue un contre chant d’harmonica mémorable. Encore plus mémorable sera le riff lancinant et évocateur répété tout au long du morceau par le guitariste électrique Zeke Turner et qui est certainement la cause la plus apparente du succès du titre. C’est le producteur noir de chez King Henry Glover qui semble avoir eu l’idée de ce riff qu’il avait déjà esquissé d’ailleurs pour le D Natural blues enregistré en avril 1949 par Lucky Millinder.
Le succès phénoménal de Blues stay away from me oblige les Delmore à réutiliser presque à satiété des formules musicales similaires. On appréciera ici particulièrement Trouble ain’t nothing but the blues, Field hand man et Blues you never lose qui sont particulièrement réussis et d’évidence creusés dans le même moule.
UNE FIN DE CARRIERE TRAGIQUE
Comme souvent hélas le zénith annonce aussi le déclin. Avec leurs boogies et leurs blues à succès, la carrière des Delmore Brothers - présents sur scène, sur les ondes et dans les juke-boxes depuis plus de deux décennies mais pas très âgés - rencontrait un nouveau public et semblait devoir perdurer encore longtemps. Nul doute qu’ils auraient certainement trouvé leur juste place auprès de leurs jeunes admirateurs qui allaient créer le Rockabilly tels Wanda Jackson, Carl Perkins ou Elvis Presley. Mais le sort en décide autrement.
Les deux frères se querellent constamment et sont de plus en plus instables, notamment Rabon. Alors qu’ils sont parmi les plus grandes vedettes de leur programme radiophonique, les Delmore quittent Cincinnati à l’automne 1945 pour s’installer à Indianapolis puis Memphis. En 1947, ils sont à Chattanooga puis à Jackson dans le Mississippi; en 1948, ils vivent à Athens dans l’Alabama.. Jusqu’à Del Rio en 1950 et Houston en 1951. Quant à Wayne Raney qui les suit un moment, les différends et les conflits incessants entre les deux frères finissent par le lasser. Il décide de tenter une carrière en solo, enregistrant notamment plusieurs superbes titres de Rockabilly avant de se retirer à Concord dans l’Arkansas, près de sa ville natale de Wolf Bayou. Il deviendra ensuite un musicien de gospel, créera son label Rimrock et dirigera son propre élevage de poulets, acheté avec ses royalties et ses ventes d’harmonicas!
Le sort des Delmore est bien plus tragique. Alton perd sa fille de trois ans dans des circonstances dramatiques dont il se sent coupable. Cela le ravage profondément. Comme, par ailleurs, ses querelles avec son cadet deviennent quasi permanentes, il décide d’abandonner la musique en 1951 et de se retirer dans son Alabama natal. Il se réfugie dans le whiskey, cesse de s’intéresser à sa musique, achète un bar et devient rapidement un alcoolique. Rabon, englué dans des problèmes de femmes et d’alcool, ne survit pas longtemps à cette abrupte fin de carrière. Il part tenter sa chance en solo à Detroit mais souffre d’un cancer des poumons qui l’emporte en quelques mois en décembre 1952. Bien qu’il apparaisse alors comme un vétéran à la carrière d’une exceptionnelle longévité, Rabon n’était âgé que de 36 ans!
Alton, lui, réussit progressivement à remonter la pente. Son fils Lionel se joint à lui pour reformer un duo dans le pur style Delmore. Ils enregistreront ensemble quelques titres pour divers petits labels. Au moment du Folk Boom du début des années 60, les jeunes amateurs de folk et de bluegrass contactent Alton, lui témoignent leur admiration, le pressent de remonter sur scène... Le nom de Delmore est toujours autant populaire comme le prouve le succès de l’album hommage concocté par Capitol avec Merle Travis et Johnny Bond dans le rôle des deux frères. Alton hésite mais finalement décline toutes les offres de come back autant sur scène qu’en studio. Il s’attache surtout à rédiger son autobiographie passionnante qu’il n’aura malheureusement pas tout à fait le temps de terminer avant son décès en 1964 d’une cirrhose du foie.
UNE OEUVRE MAGISTRALE
Les Delmore Brothers ont bâti toute leur musique sur une fusion incomparablement réussie d’éléments venus du gospel des petites communautés chrétiennes blanches du Sud avec le blues et le ragtime empruntés par Alton autant auprès de guitaristes locaux noirs qu’à travers les disques de Blind Blake, Josh White ou plus tard Blind Boy Fuller.
Les parties de guitare qui s’entremêlent, se séparent, s’écartent, se retrouvent, sont remarquables et confèrent encore aujourd’hui à leur musique une fraîcheur et une modernité étonnantes. Mais, si possible, leurs harmonies vocales sont encore plus étonnantes. Généralement, Alton chante en lead avec une hauteur souvent parfaite et Rabon en harmonie. Mais leurs voix vont et viennent entre elles comme ils le font avec leurs guitares, tissent entre eux une complicité qui semble spontanée mais qui a généralement été soigneusement élaborée. La plupart des enregistrements des Delmore présentent des changements fréquents de leader et d’harmonie dans le cours du morceau, ce qui donne à leur musique un très grand dynamisme, l’impression d’un mouvement permanent très rarement atteint par d’autres.
Les Delmore ont également été de prolifiques compositeurs, particulièrement Alton qui a déposé plus de 1000 chansons (Rabon se contentant d’un «modeste» total d’une centaine)! Comme pour leur musique, leurs textes sont souvent immanquablement reconnaissables avec cette étrange fusion quasiment constante d’un ultra-sentimentalisme venu tout droit des spectacles sous chapiteau du XIXème siècle et de réalités crues, parfois très dures, de la vie dans l’Amérique des années post-Dépression. Avec la guerre et l’après-guerre, les Delmore se démarquent de la plupart des autres chanteurs de Country Music en n’insistant guère sur l’imagerie chère au Honky Tonk mais en pratiquant un humour quelque peu désenchanté, comme on peut l’apprécier ici sur plusieurs titres, notamment Used car blues.
En 25 ans de carrière professionnelle, ils auront enregistré plus de deux cents titres en duos, une quarantaine en quartet et joué dans 37 Etats différents, animé des émissions régulières sur au moins treize stations de radio.
Leurs titres n’ont cessé d’être repris jusqu’à aujourd’hui et ils sont toujours les favoris des groupes de bluegrass et de néo-Rockabilly. Leurs fans sont présents dans le monde entier, notamment en France grâce à l’action de leur fidèle exégèse Alain Nicolas.
Les Delmore Brothers ont été justement intronisés au Panthéon de Nashville, le Country Music Hall of Fame en 2001.
Gérard HERZHAFT
Co-auteur (avec Jacques Brémond) du «Guide de la Country Music et du Folk» (Fayard, 1999)
SOURCES:
DELMORE (Alton).- Truth is stranger than publicity.- Country Music Foundation Press; Nashville: 1971
LEADBITTER (Mike).- Delmore Brothers & Wayne Raney on King.- In: Old Time Music n° 10 (Automne 1973)
Interview de Wayne Raney par Gérard Herzhaft (Forest City, Ak. 1979)
Textes de pochettes et livrets par Tony Russell et surtout Charles Wolfe.
Et l’indispensable:
NICOLAS (Alain).- Delmore Brothers Sessionography.- Chez l’auteur: 15 rue Georges Auric 91480 Quincy sous Sénart.
On pourra aussi écouter les Delmore Brothers dans les anthologies suivantes: Rock’n’Roll 1938-42 (FA 352); Rock’n’Roll 1947 (FA 353); Rock’n’Roll 1948 (FA 354); Country, 1927-42 (FA 015); Folksongs (FA 047); Country boogie (FA 160); Country Gospel (FA 055); Hillbilly blues (FA 065); Country Music/ Changing times (FA 173); Guitare Country (FA 5007).
© FRÉMEAUX & ASSOCIÉS/GROUPE FRÉMEAUX COLOMBINI SA, 2003
DELMORE BROTHERS
BLUES STAYS AWAY FROM ME
1931-1951
The Delmore Brothers had always been ahead of their time, musically speaking, and had an amazing capacity to synthesise each different musical genre they encountered - white spirituals, blues, ragtime, old time Appalachian, pop and jazz.
They therefore hold a major position in the history of American music. They left a quantity of original works with hundreds of compositions. Many became famous standards, such as Brown’s Ferry Blues and Blues Stay Away From Me, which were taken on by hundreds of artists ranging from the Boswell Sisters, the Mills Brothers, Doc Watson, Doug Sahm, Bob Dylan, B.B. King, Lonnie Johnson and the Everly Brothers. Their influence on country music from the thirties to the fifties was tremendous and they also greatly contributed to the forming of bluegrass and rockabilly.
This boxed edition pays them tribute by covering their long career before and after the war.
The Delmore parents were share-croppers from Elkmont, in Limestone County in the north of Alabama. Music was very important to their mother, Mollie Williams, who was a member of the church choir and also, with her brother Will, was active in the schools of gospel, the James D. Vaughan Organization in particular.
This was a Methodist organization with the aim to bring Christianity to the common people in isolated communities, especially in the South. The James D. Vaughan Organization sent teachers with hymns to these areas where they spent a week or two. Few were those who could read sheet music, so each note was represented by a symbol (triangles, ovals, squares etc.), a system known as shape notes. Mollie and Will taught this system to their pupils and composed folk hymnodies, folk songs, ballads and popular dances with religious lyrics. But as they both learnt to read and write music, they also published several books of their compositions and religious chants.
Life was tough for the mother and father - their work was strenuous and their rent was high. Mollie taught folk hymnodies and shape notes to her two sons, Alton, born on 25 December 1908 and Rabon, born on 3 December 1916. When young, Alton was also interested by instrumental music and used to visit local banjoists and guitarists, in particular a black neighbour, ‘Tennessee’ who introduced him to the blues. Around 1922, Alton had enough confidence to play the fiddle and guitar in public. He favoured the guitar which was more suitable to accompany his singing, which won the approval of all around.
It was also around this time that Alton fell ill and was bedridden for a long while. Through listening to the many records people lent him, he adopted the flat picking style and soon became proficient.
Of course, Alton passed on his musical knowledge to his younger brother. He began by teaching Rabon the four-stringed banjo, following the style of the banjoists in jazz bands, and then got him a four-stringed tenor guitar which gave additional originality to their duos. As from 1926, the two brothers played and sang together, strongly encouraged by their mother. They became extremely popular in their county and were often given press coverage.
Heartened by this local reputation, Alton wrote to several record labels, hoping that someone would be interested in the duo, but this bore no fruit. However, in 1930, the Delmore brothers met and befriended the Allen Brothers. Austin and Lee Allen had been successfully recording since 1926 and they encouraged their new pals to include more black elements in their music - blues and hokum.
Better still, the Allens recommended the Delmores to their label, Columbia. Alton and Rabon (who was not yet fifteen) went for an audition in Atlanta in October 1931 and cut two promising titles, including I’ve Got The Kansas City Blues, included here and which was inspired by a blues number by the black songster Jim Jackson.
Although this debut 78 did not have much marketing success, it enabled the brothers to make new acquaintances including the blind guitarist Riley Puckett who admired Alton in particular, Clayton Mc Michen and Fiddlin’ John Carson, who all boasted a rich discographical career. The Delmore brothers were all the more decided to pursue a professional musical career, but in order to do so it was necessary to play on a radio station.
Indeed, as from the early twenties, there was an abundance of radio stations in the southern states, most of which had their studios in barns or other such outhouses. The shows, intended for the rural public, were sponsored by various brands of flour, cattle foodstuff, agricultural machinery, miraculous elixirs etc. The shows were hosted by bantering musicians who told stories, presented the sponsor’s products and who played and sang. They also advertised where they would be appearing in other regions. Such shows enabled musicians to step up as professionals. During the thirties, a radio host was paid well and discs and concerts resulted from the impact of certain radio shows such as the Grand Ole Opry, broadcast on WSM from Nashville since 1927. Consequently, Alton decided to write to Harry Stone, the WSM boss, proposing the talents of the duo now called the Delmore Brothers.
In 1932, after months of insistence, the brothers were finally invited to the Grand Ole Opry in Nashville for an audition in order to replace the Pickard Family for a 30-minute weekly programme. The members of the committee were not greatly impressed by the brothers, but having no other suitable alternative, they were hired.
And yet Alton and Rabon were immediately popular due to their modern approach, the bluesy atmosphere they imparted, the way they integrated the best parts of the pop music of the thirties, their perfect vocal harmony and the arrangements written by Alton. They were more sophisticated, more commercial and more professional than their rivals.
Regardless, they continued to have relational problems with the Grand Ole Opry, which, aiming to preserve the Old Time music, could not fully comprehend their music. It didn’t take long for the Delmore Brothers to start yearning for another opening.
In April 1933, they teamed up with the Vagabonds, another ambitious group from the Opry and tried their luck in Chicago. They auditioned for the Bluebird label and won the approval of the producer, Eli Oberstein, who advised them to develop the blues and gospel part of their repertory and put less emphasis on their old time-style lyrics which he esteemed old-fashioned.
Alton and Rabon’s career with Bluebird began on 6 December 1933 and their discs sold in the Southern and Northern states to both Blacks and Whites. They had numerous hits such as Brown’s Ferry Blues, Gonna Lay Down My Old Guitar and Blow Your Whistle Freight Train. They climbed to the top of the Country Music charts and stayed there until the fifties.
Through their records, the brothers’ popularity continued to grow. They toured the South incessantly and, as people migrated towards the North, they also performed in the large industrial cities in the North.
In 1938, their finally left the Grand Ole Opry and went off to host programmes on many other radio stations - in Raleigh, in Northern Carolina, in Greenville in Southern Carolina, in Birmingham, Alabama, in Cincinnati on the famous WLW Boone Country Jamboree, in Indianapolis, on WMC in Memphis, in Fort Smith in Arkansas and then in Del Rio and Houston. Such wandering gives an indication of the brothers’ psychological instability.
More and more, Rabon turned to alcohol and the brothers’ vocal harmony veiled their disputes off stage. On several occasions, Alton and Rabon split, each attempting to pursue a solo career. However, their millions of fans and the sponsors wanted them back as a duo. Consequently, they resumed their partnership, but with less and less enthusiasm.
Their creativity, however, persisted and their originality combining the joy of gospels with blues and pop remained unchanged. Their principal rivals were unable to follow the vast Country Music revival. The Monroe brothers split up, the Blue Sky Boys could not evolve and others disappeared completely. On the other hand, the Delmores knew how to cope with changing times and even preceded them. As a result, after the war, their career took on a new, spectacular lease of life.
The brothers sojourn in Cincinnati in the mid forties was particularly favourable. They participated in the radio show, Boone County Jamboree which enabled them to meet other future stars of post-war Country Music - Merle Travis, Red Foley, Grandpa Jones, Clyde Moody, Moon Mullican, Cowboy Copas, Hawkshaw Hawkins etc. Moreover, in autumn 1944, they were among the first to sign up with Syd Nathan’s new independent label, King and recorded either as a gospel quartet (with Grandpa Jones and Merle Travis), the Brown’s Ferry Four, or traditionally as the Delmore Brothers.
Nathan and team were primarily interested by the bluesy and sophisticated aspect of their music and strongly encouraged them to venture further in this vein. After exploring the Rhythm & Blues market, Nathan could not comprehend the separation between black and white music and prompted his artists, both black and white, to record both Country and Rhythm & Blues versions of the same pieces. The public reaction to these cover-versions was extremely positive.
Arthur Smith’s Guitar Boogie (cf Rock’n’roll Vol. 2 FA 352), recorded for the small label Superdisc, had a great marketing success, inciting many other artists to imitate the genre. Probably spurred on by Nathan, the Delmore Brothers decided to cut their own guitar boogie woogie, with the addition of the bass and electric guitars of Louis Innis and Merle Travis, which they simply named Hillbilly Boogie. This lively title was immediately successful and raised the Delmores to the ranks of country-style boogie specialists. They went on to cut a number of boogie woogies, often with humorous lyrics, including Freight Train Boogie, Stop That Boogie and Beale Street Boogie, which we may appreciate in this album.
Autumn 1945 marked another major encounter in West Memphis, Arkansas, with harmonica player Wayne Raney. Raney, younger than the Delmore brothers, learnt the harmonica with another Country Music artist, Lonnie Glosson. He left for Cincinnati around 1941 and found employment as a disc jockey on WCKY. On WLW, a competing station, he heard the Delmore Brothers and tried to contact them but only managed to do so fortuitously in West Memphis. The musicians befriended each other immediately and Alton decided to add Raney’s harmonica to their group, which accentuated the bluesy feeling of their music. Syd Nathan was delighted and recorded the Delmores with Wayne as well as discs in Raney’s name, where he was accompanied by Alton and Rabon.
Along with the harps of both Wayne Raney and Lonnie Glosson the Delmore Bros. cut Blues Stay Away From Me on 6 May 1949, a number which rapidly topped the Country Music Hit Parades before entering the Rhythm & Blues and Pop charts. The brothers’ vocal harmony reached total perfection and Zeke Turner’s guitar riffs were outstanding. The phenomenal success of the piece engendered other similar musical formulae, such as Trouble Ain’t Nothing But The Blues, Field Hand Man and Blues You Never Lose.
Unfortunately, the zenith is often followed by a decline. The Delmore Brothers had been on stage, on the air and in juke boxes for over twenty years, and were suddenly faced with a changing, younger public. They could have undoubtedly found their place among their young fans who were to create Rockabilly such as Wanda Jackson, Carl Perkins and Elvis Presley, but fate had other plans.
The two brothers quarrelled incessantly and showed increasing signs of instability, Rabon in particular. When they were rated among the biggest stars of their radio show, the Delmores left Cincinnati in autumn 1945 to settle in Indianapolis and then Memphis. In 1947, they were in Chattanooga and then in Jackson, Mississippi and in 1948 they were living in Athens, Alabama, followed by Del Rio in 1950 and Houston in 1951. Wayne Raney followed them around for a while and then, weary of the brothers’ constant disputes, decided to follow a solo career and cut some superb Rockabilly titles before retiring in Concord, Arkansas where he became a gospel musician and founded his own label, Rimrock.
The Delmores’ lot was much more tragic. Alton lost his three-year-old daughter and, feeling guilty, could not be consoled in his grief. In 1951, he decided to abandon music and retire in Alabama where he drowned his sorrow in whiskey, bought a bar and soon became alcoholic. Rabon, suffering problems with women and alcohol, attempted to go solo in Detroit but developed lung cancer and passed away in December 1952, at the age of 36.
Alton slowly managed to get back on his feet. His son Lionel joined him to form Delmore-style duo and they recorded a few titles for various small labels. During the sixties Folk Boom, the young folk and bluegrass fans contacted Alton, encouraging him to return to the stage. Although hesitant, Alton refused all propositions. He started to write his autobiography but never had time to finish it and died in 1964 from cirrhosis.
The music of the Delmore Brothers was an incredibly successful fusion of elements from gospel from small white Christian communities in the South with blues and ragtime borrowed from local black guitarists as also from records by Blind Blake, Josh White and, at a later date, Blind Boy Fuller.
Even today, their guitar music appears fresh and surprisingly modern, and their vocal harmony is even more astonishing. Their sounds resulted in a form of complicity which seemed spontaneous and which was, in general, carefully elaborated.
The Delmores also composed in quantity, particularly Alton who wrote more than 1000 songs. Their lyrics are easily recognised through the strange fusion of extreme sentimentality and harsh reality of American life in the post-Depression years.
Boasting a professional career of 25 years, they recorded over two hundred titles as a duo, some forty pieces as a quartet, played in thirty-seven different states and hosted shows on at least thirteen radio stations.
Their titles are still being borrowed to this day and continue to have a following the world over. They deservedly entered the Country Music Hall of Fame in 2001.
English adaptation by Laure WRIGHT
from the French text of Gérard HERZHAFT
© FRÉMEAUX & ASSOCIÉS/GROUPE FRÉMEAUX COLOMBINI SA, 2003
DISCOGRAPHIE CD 1:
01. I’VE GOT THE KANSAS CITY BLUES 3’05
02. LONESOME YODEL BLUES 2’39
03. I’M MISSISSIPPI BOUND 2’29
04. I AIN’T GOT NOWHERE TO TRAVEL 3’08
05. LONESOME JAILHOUSE BLUES 2’54
06. BROWN’S FERRY BLUES #2 2’30
07. BLOW YOUR WHISTLE FREIGHT TRAIN 2’51
08. I’M GOING AWAY 2’44
09. DOWN SOUTH 2’06
10. I’M WORRIED NOW 2’54
11. FALSE HEARTED GIRL 2’51
12. SINGING MY TROUBLES AWAY 2’32
13. WEARY LONESOME BLUES 2’47
14. I’VE GOT THE RAILROAD BLUES 2’15
15. HI DE HO BABY MINE 3’05
16. BABY YOU’RE THROWING ME DOWN (Trad.) 2’36
17. WABASH BLUES (F. Meinkein/ D. Ringle) 2’38
18. SCATTERBRAIN MAMA 2’39
Toutes les compositions par Delmore sauf si mentionnées autrement.
(1) Alton Delmore, vcl/g; Rabon Delmore, vcl/t-g. Atlanta, Ga. 28 octobre 1931
(2)(3)(4) Alton Delmore, vcl/g; Rabon Delmore, vcl/t-g. Chicago, Ill. 6 décembre 1933
(5) Alton Delmore, vcl/g; Rabon Delmore, vcl/t-g. Chicago, Ill. 7 décembre 1933
(6)(7)(8)(9) Alton Delmore, vcl/g; Rabon Delmore, vcl/t-g. La Nouvelle Orléans, La. 22 janvier 1935
(10) Alton Delmore, vcl/g; Rabon Delmore, vcl/t-g. Charlotte, NC. 17 février 1936
(11) Alton Delmore, vcl/g; Rabon Delmore, vcl/t-g. Charlotte, NC. 17 février 1937
(12)(13)(14) Alton Delmore, vcl/g; Rabon Delmore, vcl/t-g. Charlotte, NC. 3 août 1937
(15) Alton Delmore, vcl/g; Rabon Delmore, vcl/t-g; Fiddlin’ Arthur Smith, fdl. Charlotte, NC. 3 août 1937
(16)(17) Alton Delmore, vcl/g; Rabon Delmore, vcl/t-g; Chuck Maudlin, fdl; Joe Zinkan, bs. Rock Hill, SC. 5 février 1939.
(18) Alton Delmore, vcl/g; Rabon Delmore, vcl/t-g; st-g. Atlanta, Ga. 6 février 1940
DISCOGRAPHIE CD 2 :
01. LORENA, THE SLAVE 2’36
02. TAKE AWAY THIS LONESOME DAY 3’02
03. IT’S TAKIN’ ME DOWN 2’34
04. LONESOME YODEL BLUES #2 2’27
05. GOODBYE BOOZE 2’35
06. CARELESS LOVE 2’24
07. OVER THE HILLS 2’42
08. RAININ’ ON THE MOUNTAIN 2’33
09. THE STORMS ARE ON THE OCEAN 2’41
10. SEE THAT COON IN A HICKORY TREE 2’36
11. MIDNIGHT TRAIN 2’00
12. I WON’T BE WORRIED LONG 2’37
13. MISSISSIPPI SHORE 2’52
14. GOING BACK TO THE BLUE RIDGE MOUNTAINS (Jim Scott) 2’48
15. LONG JOURNEY HOME (Trad.) 2’42
16. BLUES STAY AWAY FROM ME (Delmore - Wayne Raney - Henry Glover) 2’47
17. LIFE’S TOO SHORT 2’59
18. THE GIRL BY THE RIVER 3’05
(1) Alton Delmore, vcl/g; Rabon Delmore, vcl/t-g. La Nouvelle Orléans, La. 22 janvier 1935
(2)(3)(4) Alton Delmore, vcl/g; Rabon Delmore, vcl/t-g. Charlotte, NC. 17 février 1936
(5)(6) Alton Delmore, vcl/g; Rabon Delmore, vcl/g. Charlotte, NC 25-26 janvier 1938
(7)(8)(9)(10) Alton Delmore, vcl/g; Rabon Delmore, vcl/t-g; st-g. Atlanta, Ga.
6 février 1940
(11)(12) Alton Delmore vcl/g; Rabon Delmore vcl/t-g; Louis Innis, g; prob. Merle Travis, g sur (1); Roy Starkey, bs. Hollywood, Ca. 25 mars 1946
(13)(14) Alton Delmore vcl/g; Rabon Delmore vcl/t-g; Wayne Raney, vcl/hca; Roy Lanham, g; poss. Jethro Burns, g; Roy Starkey, bs. Cincinnati, Oh. ou Chicago, Ill. septembre 1946.
(15) Alton Delmore, vcl/g; Rabon Delmore, vcl/t-g. Cincinnati, Oh. octobre 1947
(16) Alton Delmore, vcl/g; Rabon Delmore, vcl/t-g; Wayne Raney, vcl/hca; Lonnie Glosson, hca; Zeke Turner, g; bs. Cincinnati, Oh. 6 mai 1949
(17) Alton Delmore, vcl/g; Rabon Delmore, vcl/t-g; Wayne Raney, hca; Lonnie Glosson, hca; Zeke Turner, g; fdl; bs. Cincinnati, Oh. 5 octobre 1950
(18) Alton Delmore, vcl/g; Rabon Delmore, vcl/t-g; Wayne Raney, vcl/hca; Al Myers, g; prob. Ivory Joe Hunter, pno; bs. Cincinnati, Oh. 12 mars 1951.
Les Delmore Brothers qui ont constamment eu des idées musicales en avance sur leur temps occupent une place centrale dans l’histoire de la musique américaine. Ils laissent avant tout une oeuvre considérable et très originale constituée de plusieurs centaines de compositions reprises par des centaines d’artistes tels Doc Watson, Doug Sahm, Bob Dylan, B.B. King, Lonnie Johnson ou les Everly Brothers. Leur influence a été énorme sur le cours de la country music des années 30 aux 50’s et ils ont aussi contribué de manière décisive à façonner le bluegrass et le Rock’n’roll. Ce coffret leur rend hommage en retraçant leur longue carrière.
Gérard Herzhaft
The Delmore Brothers had always been ahead of their time, musically speaking, and hold a major position in the history of American music. They left a quantity of original works with hundreds of compositions taken on by hundreds of artists such as Doc Watson, Doug Sahm, Bob Dylan, B.B. King, Lonnie Johnson and the Everly Brothers. Their influence on country music from the thirties to the fifties was tremendous and they also greatly contributed to the forming of bluegrass and rockabilly. This boxed edition pays them tribute by covering their long career.