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PAR MARINA FOÏS ET THIERRY LHERMITTE
Ref.: FA883
Direction Artistique : OLIVIER COHEN
Label : Frémeaux & Associés
Durée totale de l'œuvre : 1 heures 1 minutes
Nbre. CD : 1
Si nous connaissons tous les contes des frères Grimm, d’Andersen, ou d’Afanassiev, combien d’entre nous ont-ils eu la chance d’entendre ou de lire leurs équivalents espagnols, roumains, anglais ou finlandais ?
La fin du dix-neuvième siècle voit pourtant un mouvement de redécouverte des trésors de l’oralité sans équivalent dans l’histoire européenne, amenant de multiples recueils d’une valeur et d’un intérêt souvent équivalents à ceux de leurs illustres contemporains.
Certains de ces ouvrages bouleversent des générations de lecteurs et d’auditeurs, telle la sélection d’Asbjornsen et Moe, considérée par les Norvégiens comme l’un de leurs textes fondateurs… et dont l’on peut sans mal comparer la valeur littéraire à celle de Jacob ou Wilhelm Grimm.
Trolls, lutins, elfes, fées, sorcières et princesses …
Frémeaux et Associés, Claude Colombini et Olivier Cohen ont choisi de présenter certains des plus beaux contes de ces grandes collectes. Et quoi de plus logique pour faire vivre les elfes, les trolls, les lutins… des pays nordiques que de confier à Marina Foïs et Thierry Lhermitte l’esprit frondeur de ce patrimoine à délivrer aux enfants."
Trois contes traditionnels de Suède & Norvège :
Un peu de tabac et un vieux violon
Peik
Messaria
Compositions originales de : Jean-François Alexandre, Frédérik Martin, Patrick Burgan
Enregistré par les musiciens de l’ensemble 2E2M sous la direction de Pierre Roullier
Coédition musicale © Kos & Co - Frémeaux & Associés
Traduction, adaptation et réalisation d'Olivier Cohen.
Droits : Groupe Frémeaux Colombini SAS - La Librairie Sonore Jeunesse en accord avec Marina Foîs, Thierry Lhermitte. (Soutien de la SCPP)
D'APRES ANDERSEN CONTE PAR LUDIVINE SAGNIER
CONTE DES FRERES GRIMM
RACONTES PAR MARINA FOÏS ET THIERRY LHERMITTE
CONTES DE CHARLES PERRAULT INTERPRETES PAR CATHERINE...
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PisteTitreArtiste principalAuteurDuréeEnregistré en
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1En ce temps là dans nos regions…Foïs MarinaAbsjornsen Peter Christen00:05:202008
-
2Mais Peik s'attendait à sa venue.Foïs MarinaAbsjornsen Peter Christen00:05:312008
-
3Après quelques jours de désespoir…Foïs MarinaAbsjornsen Peter Christen00:04:072008
-
4Dans un lointain village vivaient une veuve et son fils…Lhermitte ThierryAbsjornsen Peter Christen00:05:332008
-
5Frikk voulait lui expliquer qu'il ne possedait rien…Lhermitte ThierryAbsjornsen Peter Christen00:05:582008
-
6Vexés les trolls s'agitaient en tous sens…Lhermitte ThierryAbsjornsen Peter Christen00:05:502008
-
7La cadette venait de parler…Lhermitte ThierryAbsjornsen Peter Christen00:05:472008
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8Il était une fois un jeune garcon plus fort et plus adroit…Foïs MarinaHylten-Cavallius Gunnar00:05:022008
-
9Le garcon courut se mettre au travail…Foïs MarinaHylten-Cavallius Gunnar00:05:042008
-
10La sorcière riait de joie car ces aliments…Foïs MarinaHylten-Cavallius Gunnar00:04:522008
-
11Musique additionnelleRoullier Pierre00:01:282008
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12Musique additionnelleRoullier Pierre00:00:342008
-
13Musique additionnelleRoullier Pierre00:00:462008
-
14Musique additionnelleRoullier Pierre00:00:332008
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15Musique additionnelleRoullier Pierre00:00:322008
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16Musique additionnelleRoullier Pierre00:01:582008
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17Musique additionnelleRoullier Pierre00:01:082008
-
18Musique additionnelleRoullier Pierre00:01:062008
Contes traditionnels Suède & Norvège
contes traditionnels Suède & Norvège
Racontés par Marina Foïs Thierry Lhermitte
Musiques originales de Jean-François Alexandre, Frédérik Martin et Patrick Burgan
PEIK
Conté par Marina Foïs
Peter Christen Asbjornsen et Jorgen Moe
Musique de Jean-François Alexandre
1. En ce temps là, dans nos régions … 5’20
2. Mais Peik s’attendait à sa venue. 5’31
3. Après quelques jours de désespoir, … 4’07
UN PEU DE TABAC ET UN VIEUX VIOLON
Conté par Thierry Lhermitte
D’après plusieurs contes norvégiens collectés par Peter Christen Asbjornsen et Jorgen Moe
Musique de Frédérik Martin
4. Dans un lointain village, vivaient une veuve et son fils… 5’33
5. Frikk voulait lui expliquer qu’il ne possédait rien d’autre… 5’58
6. Vexés, les trolls s’agitaient en tous sens … 5’50
7. La cadette venait de parler. 5’47
MESSARIA
Conté par Marina Foïs
D’après un conte suédois collecté par Gunnar Hylten-Cavallius et George Stephens
Musique de Patrick Burgan
8. Il était une fois un jeune garçon plus fort et plus adroit … 5’02
9. Le garçon courut se mettre au travail… 5’05
10. La sorcière riait de joie car ces aliments… 4’52
11. Musique additionnelle 1’28
12. Musique additionnelle 0’34
13. Musique additionnelle 0’46
14. Musique additionnelle 0’33
15. Musique additionnelle 0’32
16. Musique additionnelle 1’58
17. Musique additionnelle 1’08
18. Musique additionnelle 1’06
Musiques additionnelles composées par : Pierre Adrien Charpy, Vincent Bouchot, Benjamin Herz, Yassen Vodenitcharov
Ensemble 2e2m, dirigé par Pierre Roullier
Véronique Fèvre : clarinettes
Patrice Hic : Trombone
Laurent Carnatte : alto
Tanguy Menez : contrebasse
Jean-Philippe Grometto : flûtes
Adaptation des textes et direction artistique : Olivier Cohen Enregistré en 2008 au Studio Kos & Co (Paris) par Jean-Claude Koskas.
Petite histoire des contes traditionnels au XIXe siècle
A l’usage des parents et enseignants Suède - Norvège
Si tout le monde connaît parfaitement les contes des frères Grimm, sans doute l’une des œuvres les plus souvent éditée et traduite dans le monde… si quelques curieux ont entendu les récits merveilleux du russe Afanassiev, la plupart d’entre nous ignorent la multitude des grandes collectes de contes effectuées au 19ème siècle dans toute l’Europe. On peut pourtant considérer que ces collectes constituent un véritable trésor culturel et ethnologique, dans lequel brillent d’inestimables joyaux.
L’intérêt pour le conte naît à la période romantique lorsque l’Européen développe une véritable passion pour la culture populaire jusque là méprisée. Déçu par une époque où les valeurs sociales, religieuses, féodales priment sur la personne, le romantique place la sensibilité et l’individu au centre de la pensée. Soucieux de l’homme, de ses traditions, de ses origines, il s’attache à redécouvrir le génie du peuple, dont la richesse a progressivement été oubliée par les élites et dont la survie est menacée par l’urbanisation. Les érudits du 19ème siècle poursuivent d’ailleurs en cela le travail mené timidement à la fin de la période des Lumières où l’on commence à s’intéresser aux traditions rurales, essentiellement d’un point de vue archéologique. On se découvre avec plaisir, ou on s’imagine des textes ancestraux… parfois non sans humour. Une anecdote célèbre montre l’éclosion de ce désir de racines, réelles ou fictives. En Ecosse, un jeune homme, Mac Pherson, publie une série de textes prétendument écrits de la main du barde légendaire Ossian, en réalité rédigés par lui-même. Cette habile mystification convainc et passionne à peu près toutes les personnalités de l’époque, de Napoléon à Goethe. Et il faut plusieurs années pour qu’on découvre le pot aux roses et que l’on cesse de se réjouir de la découverte de ses textes quasi-magiques. L’histoire se finit d’ailleurs par une lutte à la canne et l’épée dans Londres : Mac Pherson poursuivant son démystificateur, qui restera caché près d’un an pour s’en faire oublier. Le romantisme s’accompagne d’un véritable bouleversement des mentalités : certains théoriciens du renouveau social et philosophique, Johann Gottfried von Herder par exemple osent clairement douter des bienfaits de la civilisation. Ils enjoignent les scientifiques de quitter leurs bureaux confortables pour courir les campagnes et écouter les paysans, gardiens et véhicules d’une tradition authentique, avec leurs récits, contes et légendes transmis d’une génération à l’autre depuis l’antiquité. Herder soutient ainsi que chaque peuple possède son “génie” singulier et qu’il faut redécouvrir dans les veillées le véritable caractère d’une culture nationale. Il pense que le conte, notamment, renferme “les vestiges de la croyance du peuple, de son intuition sensible, de ses énergies et de ses instincts, d’un état d’âme où l’on rêve parce que l’on ne sait pas, où l’on croit parce que l’on ne voit pas et où l’on agit avec toutes les forces d’une âme encore intacte et qui n’a subi aucune culture”. Une sorte de nature première et véritable dont il faut retrouver la force et la vérité. Comme lui, E.T.A. Hoffmann proclame bien fort qu’“il était une fois” constitue le plus beau des débuts et que dans ces quelques mots résident certaines des plus grandes vérités.
C’est sur les incitations de Helder que les frères Jacob et Wilhelm Grimm débutent une collecte qui se veut rigoureuse et scientifique. Les deux frères commencent à recueillir des contes dès 1807, les faisant lire à leurs amis, comparant leurs différentes versions. Ils s’opposent aussitôt aux Knaben Wunderhorn de Achim von Arnim et Clemens Brentano, recueil très célèbre à l’époque : une somme de chansons et de contes populaires, mais largement réécrits. Même si Arnim et Brentano n’hésitent pas à voyager pour rechercher des histoires, même s’ils comparent soigneusement coutumes et récits, les frères Grimm leur reprochent de compléter assez librement ce qu’ils entendent… ou même quelquefois de le réinventer carrément. Publiés en 1812, les Kinder Und Haus Marchen des Grimm placent pour la première fois le principe de fidélité comme élément primordial de la collecte, du moins plus important que la mise en forme littéraire. Jacob et Wilhelm expliquent d’ailleurs avoir choisi d’abandonner une recherche trop vaste ou trop livresque pour aller recueillir leurs contes directement auprès de mémoires vivantes, telles que la “vieille Marie”, Dorothea Viehnamm, ou les sœurs Hassenpflug. En véritables scientifiques, ou même en véritables détectives, ils s’adjoignent un réseau assez vaste de correspondants, aptes à leur fournir de nouveaux matériaux pour leurs sélections. Les textes ne sont alors plus arrangés, adaptés mais retravaillés avec la volonté d’en préserver ou d’en retrouver les formes originelles. Ils réunissent plus de 200 contes, en tentant de rester fidèles à leurs sources, ce qui leur permet d’espérer une redécouverte de la véritable culture allemande, de sa langue originelle et de sa mythologie. Leur succès et leur réputation est aussitôt considérable et l’œuvre des Grimm devient un modèle pour tous les autres folkloristes.
La Norvège : Lorsqu’on demande quelle œuvre a le plus marqué les Norvégiens, on peut bien sûr entendre citer les pièces d’Ibsen, les poèmes de Wergeland, mais on a rapidement la surprise de constater que l’importante entreprise d’Asbjornsen et Moe sera sur toutes les lèvres. Parfois rédigés par Asbjornsen seul, parfois écrits par les deux amis, les contes parus en plusieurs volumes dès 1841, apparaissent finalement comme l’œuvre littéraire norvégienne la plus marquante et la plus réputée du 19e siècle. A l’image de tous les pays d’Europe, la Norvège ne manque pas de voir se multiplier les ouvrages consacrés à ses racines, par exemple avec les célèbres récits rassemblés par Andreas Faye en 1833. Mais si les textes récoltés, comme ceux de Faye présentent de nombreuses qualités, ils ne restituent jamais la richesse, la densité spécifiques et le caractère oral des contes populaires. Asbjornsen, qui collecta ses premiers contes pour Faye et Moe décident de s’atteler à un travail plus profond et plus ambitieux que leurs prédécesseurs pour approcher au plus près les traditions orales. On peut se demander les raisons du succès incroyable de cette entreprise. Peut-être à cause de l’exceptionnelle rencontre de deux hommes que tout oppose mais qui se complètent idéalement. Moe, à la santé fragile, mélancolique, perfectionniste et studieux, religieux et Asbjornsen, jovial, paresseux, jouisseur, extraverti continuellement endetté, se rencontrent très tôt dans une école privée pour ne plus se quitter... Le fils de Moe devenant même à la mort de son père, le collaborateur et l’ami d’Asbjornsen. Rapidement, les deux hommes établissent une sorte de méthodologie venant de leur caractères respectifs : la nature agréable et arrangeante d’Asbjornsen pousse les gens simples à lui confier ses histoires, et s’il manque parfois de rigueur dans leur restitution, Moe, plus pondéré, plus sérieux, veille jalousement à l’authenticité de leur transcription.
Pourtant, il leur fallut attendre quelque peu pour atteindre ce succès. On peut bien sûr penser que la richesse de leurs collectes, la multiplicité des histoires qui foisonnent en Norvège, allait passionner les lecteurs. En fait, les deux scientifiques durent imposer leur point de vue dans un pays peu curieux de ses traditions et surtout surpris d’entendre des histoires communes et rabâchées, des histoires que l’on pouvait écouter à chaque coin de rues... Des “histoires de nourrices ou de cuisinières”, comme l’annoncèrent de nombreux critiques. Asbjornsen et Moe rencontrèrent quelques difficultés pour trouver un éditeur, et leur première publication passa quasiment inaperçue. Mais les deux amis ne se découragèrent pas et poursuivirent leur œuvre, proposant une souscription au sein d’un véritable manifeste qui défendait la valeur esthétique du conte populaire, la richesse de son univers, son importance patrimoniale. Lentement, le public commença à se laisser convaincre. Leurs nouveaux textes parurent, et comme les contes de Grimm rencontrèrent un succès d’estime puis s’imposèrent peu à peu. La première édition fut suivie d’une nouvelle, comprenant de nombreux nouveaux contes, un appareil critique plus important. Par une sorte d’effet boule de neige, les lecteurs intéressés se multiplièrent. Le duo Asbjornsen et Moe fonctionne alors si bien que leurs recueils deviennent presque aussi connus que ceux des frères Grimm. Il est vrai que les deux norvégiens montrent une exceptionnelle rigueur, travaillant uniquement à partir de sources orales, contrairement à la plupart des autres, y compris Jacob et Wihlelm Grimm qui ont souvent du se satisfaire de transcriptions écrites transmises par leurs amis et informateurs. Mais le plus remarquable tient au soin stylistique que les deux amis apportent à leur entreprise. Si le style varie parfois d’un texte à l’autre, comme si ces textes provenaient concrètement de sources différentes, il apparaît toujours homogène dans sa globalité. Sans doute parce que les deux amis se considèrent avant tout comme de soigneux “compilateurs et restituteurs”, ainsi qu’ils se nomment eux-mêmes. Il n’hésitent pas à rétablir le caractère superstitieux, immoral, violent des contes, et finalement apparaissent comme les collecteurs les plus scrupuleux d’Europe. Les connaisseurs placent d’ailleurs leurs sélections comme le réel sommet de tout le mouvement folkloriste. L’oeuvre d’Asbjornsen et Moe rivalise alors avec celles des plus grands conteurs, Perrault ou Andersen, et influence les générations à venir des grands auteurs norvégiens, Ibsen avec son Peer Gynt ou Bjornson, prix Nobel de 1903 avec ses histoires paysannes. Le lecteur ou l’auditeur peut se délecter dans leurs histoires où l’on trouve tout ce que l’homme a pu imaginer. Les animaux parlent, les montagnes s’ouvrent et se referment, le ciel, la mer et la terre vibrent de peuples magiques, les pierres s’ouvrent et cachent des dragons, le soleil, la lune, le vent conversent… en même temps que les hommes sont merveilleusement croqués : paresseux, envieux, mais aussi passionnés, malicieux, courageux.
Après quelques tentatives assez peu convaincantes au début du siècle, sauf peut-être les “contes populaires et merveilleux” du célèbre Afzelius, parus en 1839, la véritable collecte suédoise s’établit progressivement sous la plume de deux jeunes étudiants enthousiastes. L’un, George Stephens, fils de pasteur, vient d’Angleterre, et se passionne pour l’antiquité suédoise. Il collectionne et traduit les textes médiévaux et travaille toute sa vie à prouver l’origine scandinave des anglo-saxons. L’autre, Gunnar Hyrten-Cavallius, vient de la campagne et a vécu une époque où le folklore faisait partie intégrante de la vie. Enfant, il se trouve d’ailleurs immergé dans le monde des légendes et des récits grâce à son père, conteur d’exception.
La Suède : C’est donc assez logiquement qu’en 1835, à la fin de ses études, Hyrten-Cavallius décide de faire le tour de la Suède pour découvrir son pays, sans but précis sinon pour l’entendre bruisser de toutes ses richesses comme il l’expliquera dans ses mémoires. Il prend rapidement goût à la découverte des traditions rurales et la lecture d’Afzelius lui permet de saisir combien celles-ci s’opposent à ce que l’on pourrait nommer une “haute culture” élitaire et un peu empruntée. “N’existe-t-il rien de proprement suédois qui mérite d’être préservé ? Ne devrait-on essayer de découvrir une partie des éléments nationaux afin de faciliter le renouveau d’une culture suédoise ?” Cavallius comprend alors à quoi il va consacrer sa vie, posant les bases de l’ethnographie suédoise.
Dans un premier temps, il se passionne surtout pour les chants, les comptines, les devinettes, mais la rencontre avec Stephens, tout aussi idéaliste que lui, tout aussi passionné par le passé de la suède le pousse à envisager une entreprise plus ambitieuse. Les deux amis devenus rapidement inséparables (Cavallius allant même vivre chez Stephens pourtant marié et ce malgré un caractère difficile et emporté) commencent une entreprise de collecte qui durera près de cinquante ans. Ils ne cesseront jamais d’y travailler, malgré leurs occupations respectives - Cavallius dirige la bibliothèque royale puis le théâtre royal, Stephens commence une importante édition de ses manuscrits médiévaux. Dès 1839, ils partent chaque été dans les campagnes : “Selon les circonstances, j’offrais une bière ou un café à ces gens, et les langues se déliaient. Les contes et les légendes coulaient à flot. Assis devant une table branlante, avec l’éclairage d’une mauvaise chandelle, je me faisais le scribe de leurs récits. Ainsi s’établirent des piles imposantes de manuscrits qui constituent aujourd’hui à mes yeux des trésors de sagesse.” (Mémoires de Cavallius) En 1843, les deux amis font la connaissance de Kajsa la boiteuse, une vieille paysanne, “vestige vivant du moyen âge” qui enrichit considérablement leur collecte de contes et donne une nouvelle impulsion à leur travail. Au fil des années, Cavallius et Stephens mettent au point leur méthodologie : le premier recueille auprès des gens et retranscrit, le second analyse, compare et organise l’appareil critique de leurs multiples éditions. Leur succès est indéniable, et ils deviennent de véritables références, à tel point que Jacob Grimm vient les rencontrer. Le seul reproche qu’on puisse leur adresser est d’avoir conservé ou, même ajouté aux récits un style un peu archaïsant, parfois pesant, assez éloigné de la vigueur et de la fluidité des textes d’Asbjornsen et Moe.
Le projet que nous avons mené autour de ces sélections peut montrer bien sûr que de nombreux thèmes apparaissent comme des constantes : certaines thématiques reviennent avec une impressionnante régularité, on retrouve des formes narratives communes, des archétypes récurrents ; on profite des mêmes réflexions sur la famille, l’éducation, la société ; on perçoit la même peur des trolls ou des esprits, la même volonté de triompher de la pauvreté ou de l’adversité. Mais rapidement, l’étonnement pointe en découvrant une vision du monde, un imaginaire inconnus mais si proches. Les contes nous permettent de rencontrer des personnages qui nous touchent singulièrement… un peu comme si on retrouvait enfin un pan de notre histoire, comme si on entendait les aventures d’une partie de notre famille perdue de vue depuis trop longtemps.
Olivier Cohen
© 2009 Frémeaux & Associés - Groupe Frémeaux Colombini
Ecouter contes traditionnels Suède & Norvège (livre audio) © Frémeaux & Associés / Frémeaux & Associés est l'éditeur mondial de référence du patrimoine sonore musical, parlé, et biologique. Récompensés par plus de 800 distinctions dont le trés prestigieux "Grand Prix in honorem de l'Académie Charles Cros", les catalogues de Frémeaux & Associés ont pour objet de conserver et de mettre à la disposition du public une base muséographique universelle des enregistrements provenant de l'histoire phonographique et radiophonique. Ce fonds qui se refuse à tout déréférencement constitue notre mémoire collective. Le texte lu, l'archive ou le document sonore radiophonique, le disque littéraire ou livre audio, l'histoire racontée, le discours de l'homme politique ou le cours du philosophe, la lecture d'un texte par un comédien (livres audio) sont des disques parlés appartenant au concept de la librairie sonore. (frémeaux, frémaux, frémau, frémaud, frémault, frémo, frémont, fermeaux, fremeaux, fremaux, fremau, fremaud, fremault, fremo, fremont, CD audio, 78 tours, disques anciens, CD à acheter, écouter des vieux enregistrements, cours sur CD, entretiens à écouter, discours d'hommes politiques, livres audio, textes lus, disques parlés, théâtre sonore, création radiophonique, lectures historiques, audilivre, audiobook, audio book, livre parlant, livre-parlant, livre parlé, livre sonore, livre lu, livre-à-écouter, audio livre, audio-livre, lecture à voix haute, entretiens à haute voix, parole enregistrée, etc...). Les livres audio sont disponibles sous forme de CD chez les libraires et les disquaires, ainsi qu’en VPC. Enfin certains enregistrements de diction peuvent être écoutés par téléchargement auprès de sites de téléchargement légal.