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RACONTES PAR MARINA FOÏS ET THIERRY LHERMITTE
Ref.: FA886
Direction Artistique : OLIVIER COHEN
Label : Frémeaux & Associés
Durée totale de l'œuvre : 1 heures 1 minutes
Nbre. CD : 1
Si nous connaissons tous les contes des frères Grimm, d’Andersen, ou d’Afanassiev, combien d’entre nous ont-ils eu la chance d’entendre ou de lire leurs équivalents espagnols, roumains, anglais ou finlandais ?
La fin du dix-neuvième siècle voit pourtant un mouvement de redécouverte des trésors de l’oralité sans équivalent dans l’histoire européenne, amenant de multiples recueils d’une valeur et d’un intérêt souvent équivalents à ceux de leurs illustres contemporains.
Certains de ces ouvrages bouleversent des générations de lecteurs et d’auditeurs. Le premier véritable folkloriste danois se nomme Evald Tang Kristensen, il considère la tradition populaire comme un art en soi.
Frémeaux et associés, Claude Colombini et Olivier Cohen ont choisi de présenter certains des plus beaux contes de ces grandes collectes. Et quoi de plus logique pour faire vivre les elfes, les trolls, les lutins… des pays nordiques que de confier à Marina Foïs et Thierry Lhermitte l’esprit frondeur de ce patrimoine à délivrer aux enfants.
De 5 à 10 ans
Auteur d'aprés les contes traditionnels et réalisateur : Olivier Cohen
Compositions originales de : Jean-François Alexandre, Frédérik Martin, Patrick Burgan
Enregistré par les musiciens de l’ensemble 2E2M sous la direction de Pierre Roullier
Six contes traditionnels du Danemark & d’Islande :
- Vilfridur plus belle que Vala ;
- Lilil et Titril, les Deux lutins ;
- Le Moulin du Troll ;
- La Pièce qui n’avait pas été volée ;
- La Maison du troll au toit de saucisson ;
- Les Œufs durs.
Droits : Frémeaux & Associés - La Librairie Sonore (Soutien de la SCPP)
Coédition musicale © Kos & Co - Frémeaux & Associés
PAR MARINA FOÏS ET THIERRY LHERMITTE
COLLECTES AUPRES DE KHADIJA EL GHAYATE
TECA CALAZANS
-
PisteTitreArtiste principalAuteurDuréeEnregistré en
-
1Vilfridur plus belle que ValaThierry LhermitteTraditionnel00:05:482008
-
2Vilfridur plus belle que Vala 2Thierry LhermitteTraditionnel00:06:182008
-
3Vilfridur plus belle que Vala 3Thierry LhermitteTraditionnel00:04:042008
-
4Lilil et Titril, les deux lutinsMarina FoïsTraditionnel00:04:322008
-
5Lilil et Titril, les deux lutins 2Marina FoïsTraditionnel00:05:322008
-
6Le moulin du TrollThierry LhermitteTraditionnel00:03:562008
-
7Le moulin du Troll 2Thierry LhermitteTraditionnel00:04:502008
-
8La pièce qui n'avait pas été voléeMarina FoïsTraditionnel00:04:422008
-
9La pièce qui n'avait pas été volée 2Marina FoïsTraditionnel00:03:302008
-
10La maison du Troll au toit de saucissonThierry LhermitteTraditionnel00:04:412008
-
11La maison du Troll au toit de saucisson 2Thierry LhermitteTraditionnel00:03:382008
-
12Les oeufs dursMarina FoïsTraditionnel00:04:072008
-
13Musique additionnelleEnsemble 2E2M00:00:412008
-
14Musique additionnelle 2Ensemble 2E2M00:01:432008
-
15Musique additionnelle 3Ensemble 2E2M00:01:362008
-
16Musique additionnelle 4Ensemble 2E2M00:00:382008
-
17Musique additionnelle 5Ensemble 2E2M00:00:392008
-
18Musique additionnelle 6Ensemble 2E2M00:00:582008
Contes Traditionnels DANEMARK & ISLANDE
Contes Traditionnels DANEMARK & ISLANDE
Racontés par Marina Foïs Thierry Lhermitte
Musiques originales de Yassen Vodenitcharov,
Benjamin Hertz, Pierre-Adrien Charpy, Vincent Bouchot
VILFRIDUR PLUS BELLE QUE VALA
Conté par Thierry Lhermitte
D’après un conte islandais collecté par Jon Arnason
Musique de Vincent Bouchot
1 Il y a bien longtemps, dans les terres du Nord… 5’48
2 A peine arrivée près de la pierre, elle appela Vilfridur 6’18
3 Quand ils eurent cheminé une journée… 4’04
LILIL ET TITRIL, LES DEUX LUTINS
Conté par Marina Foïs
D’après un conte islandais collecté par Jon Arnason
Musique de Pierre-Adrien Charpy
4 Il était une fois un roi et une reine dans leur château… 4’32
5 Le soir venu, le jeune homme parvint à la grotte… 5’32
LE MOULIN DU TROLL
Conté par Thierry Lhermitte
D’après des contes danois collectés par Hans Evald Kristensen
Musique de Yassen Vodenitcharov
6 En ces temps reculés, les campagnes… 3’56
7 Il n’avait même pas fini de parler que du moulin… 4’50
LA PIÈCE QUI N’AVAIT PAS ÉTÉ VOLÉE
Conté par Marina Foïs
D’après un conte norvégien collecté par Asbjornsen et Moe
Musique de Yassen Vodenitcharov
8 Ecoutez, et vous entendrez - Croyez si vous voulez… 4’42
9 Tout semblait donc aller pour le mieux… 3’30
LA MAISON DU TROLL AU TOIT DE SAUCISSON
Conté par Thierry Lhermitte
D’après un conte suédois collecté par Gunnar Hylten-Cavallius
Musique de Benjamin Hertz
10 En ce temps-là un pauvre paysan vivait… 4’41
11 Il observa ensuite le jeune prisonnier. 3’38
LES ŒUFS DURS
Conté par Marina Foïs
D’après des contes danois collectés par Hans Evald Kristensen
Musique de Yassen Vodenitcharov
12 En ce temps-là, il ne faisait plus très bon vivre… 4’07
Danemark & Islande :
13 musique additionnelle 1 0’41
14 musique additionnelle 2 1’43
15 musique additionnelle 3 1’36
16 musique additionnelle 4 0’38
17 musique additionnelle 5 0’39
18 musique additionnelle 6 0’58
Musiques additionnelles composées par :
Jean-François Alexandre, Patrick Burgan, Frédérick Martin, Vincent Bouchot
Ensemble 2e2m, dirigé par Pierre Roullier
Véronique Fèvre : clarinettes
Patrice Hic : Trombone
Laurent Carnatte : alto
Tanguy Menez : contrebasse
Jean-Philippe Grometto : flûtes
Adaptation des textes et direction artistique :
Olivier Cohen
Enregistré en 2008 au Studio Kos & Co (Paris)
par Jean-Claude Koskas.
Petite histoire des contes traditionnels au XIXe siècle
A l’usage des parents et enseignants
DANEMAK - ISLANDE
Si tout le monde connaît parfaitement les contes des frères Grimm, sans doute l’une des œuvres les plus souvent éditée et traduite dans le monde… si quelques curieux ont entendu les récits merveilleux du russe Afanassiev, la plupart d’entre nous ignorent la multitude des grandes collectes de conte effectuées au 19ème siècle dans toute l’Europe. On peut pourtant considérer que ces collectes constituent un véritable trésor culturel et ethnologique, dans lequel brillent d’inestimables joyaux.
L’intérêt pour le conte naît à la période romantique lorsque l’européen développe une véritable passion pour la culture populaire jusque là méprisée. Déçu par une époque où les valeurs sociales, religieuses, féodales priment sur la personne le romantique place la sensibilité et l’individu au centre de la pensée. Soucieux de l’homme, de ses traditions, de ses origines, il s’attache logiquement à redécouvrir le génie du peuple, dont la richesse a progressivement été oubliée par les élites et dont la survie est menacée par l’urbanisation. Les érudits du 19ème siècle poursuivent d’ailleurs en cela le travail mené timidement à la fin de la période des lumières où l’on commence à s’intéresser aux traditions rurales, essentiellement d’un point de vue archéologique. On se découvre avec plaisir, ou on s’imagine des textes ancestraux… parfois non sans humour. Une anecdote célèbre montre l’éclosion de ce désir de racines, réelles ou fictives. En Ecosse, un jeune écossais, Mac Pherson, publie une série de textes prétendument écrits de la main du barde légendaire Ossian, en réalité rédigés par lui-même. Cette habile mystification convainc et passionne à peu près toutes les personnalités de l’époque, de Napoléon à Goethe. Et il faut plusieurs années pour qu’on découvre le pot aux roses et que l’on cesse de se réjouir de la découverte de ses textes quasi-magiques. L’histoire se finit d’ailleurs par une lutte à la canne et l’épée dans Londres : Mac Pherson poursuivant son démystificateur, qui restera caché près d’un an pour s’en faire oublier. Le romantisme s’accompagne d’un véritable bouleversement des mentalités : certains théoriciens du renouveau social et philosophique, Johann Gottfried von Herder par exemple osent clairement douter des bienfaits de la civilisation. Ils enjoignent les scientifiques à quitter leurs bureaux confortables pour courir les campagnes et écouter les paysans, gardiens et véhicules d’une tradition authentique, avec leurs récits, contes et légendes transmis d’une génération à l’autre depuis l’antiquité. Herder soutient ainsi que chaque peuple possède son “génie” singulier et qu’il faut redécouvrir dans les veillées le véritable caractère d’une culture nationale. Il pense que le conte, notamment, renferme “les vestiges de la croyance du peuple, de son intuition sensible, de ses énergies et de ses instincts, d’un état d’âme où l’on rêve parce que l’on ne sait pas, où l’on croit parce que l’on ne voit pas et où l’on agit avec toutes les forces d’une âme encore intacte et qui n’a subi aucune culture”. Une sorte de nature première et véritable dont il faut retrouver la force et la vérité. Comme lui, E.T.A. Hoffmann proclame bien fort qu’“il était une fois” constitue le plus beau des débuts et que dans ces quelques mots résident certaines des plus grandes vérités.
C’est sur les incitations de Helder que les frères Jacob et Wilhelm Grimm débutent une collecte qui se veut rigoureuse et scientifique. Les deux frères commencent à recueillir des contes dès 1807, les faisant lire à leurs amis, comparant leurs différentes versions. Ils s’opposent aussitôt aux Knaben Wunderhorn de Achim von Arnim et Clemens Brentano, recueil très célèbre à l’époque : une somme de chansons et de contes populaires mais largement réécrits. Même si Arnim et Brentano n’hésitent pas à voyager pour rechercher des histoires, même s’ils comparent soigneusement coutumes et récits, les frères Grimm leur reprochent de compléter assez librement ce qu’ils entendent… ou même quelquefois de le réinventer carrément. Publiés en 1812, les Kinder Und Haus Marchen des Grimm placent pour la première fois le principe de fidélité comme élément primordial de la collecte, du moins plus important que la mise en forme littéraire. Jacob et Wilhelm expliquent d’ailleurs avoir choisi d’abandonner une recherche trop vaste ou trop livresque pour aller recueillir leurs contes directement auprès de mémoires vivantes, telles que la “vieille Marie”, Dorothea Viehnamm, ou les sœurs Hassenpflug. En véritables scientifiques, ou même en véritables détectives, ils s’adjoignent un réseau assez vaste de correspondants, aptes à leur fournir de nouveaux matériaux pour leurs sélections. Les textes ne sont alors plus arrangés, adaptés mais retravaillés avec la volonté d’en préserver ou d’en retrouver les formes originelles. Ils réunissent plus de 200 contes, en tentant de rester fidèles à leurs sources, ce qui leur permet d’espérer une redécouverte de la véritable culture allemande, de sa langue originelle et de sa mythologie. Leur succès et leur réputation est aussitôt considérable et l’œuvre des Grimm devient un modèle pour tous les autres folkloristes.
Le Danemark
Les premières tentatives danoises ne rivalisent pas immédiatement avec leurs modèles allemands. Elles apparaissent trop littéraires, telles celle de Mathias Winter qui publie une collection de récits assez éloignés de toute racine populaire, ou même celle d’Andersen, d’une inspiration très libre. Bien sûr, Andersen annonce vouloir se rappeler de récits entendus dans l’enfance, mais seuls trois de ses sept “contes racontés aux enfants” publiés en 1835 et 36, contiennent véritablement des éléments populaires: le briquet, la princesse au petit pois, le compagnon de voyage. Les autres sont purement imaginaires. Le célèbre écrivain danois avoue d’ailleurs bien vite que s’il tente parfois de retranscrire les récits de son enfance, il s’en éloigne le plus souvent et les arrange à sa façon : “… la petite sirène, les cigognes connurent un plus grand succès (que les autres contes) et m’ont donné mon impulsion. Maintenant, je raconte en suivant mon inspiration.” Le premier véritable folkloriste danois se nomme Evald Tang Kristensen et vient du Jutland. Fils d’instituteur, il obtient son premier poste sur la côte ouest du Jutland et se passionne pour toutes les formes d’expression populaire. Il sillonne les environs du village où il exerce et passe des jours entiers sur les routes à recueillir la matière de ses collectes, ne reculant pas devant de longs voyages à pied, y compris durant l’hiver. Alors que la plupart des collecteurs de l’époque, dont le plus célèbre Gruntvild, éditent leurs contes en les extrayant de leur environnement populaire, Kristensen considère la tradition populaire comme un art en soi, que le folkloriste se doit de respecter scrupuleusement. “Certainement, aucune tradition orale n’apparaît aussi difficile à mettre par écrit que le conte et j’ai bien souvent regretté de ne pas savoir sténographier, afin de pouvoir capter tout ce qu’il y a de particulier et de propre à la langue populaire, toutes les petites tournures singulières appartenant à chacun qui disparaissent si aisément lorsqu’on les note. Si on peut aisément restituer le fond, on ne devrait pas le séparer de la forme et comme les contes sont souvent assez longs, on oublie souvent une particularité du discours pour en mémoriser une autre. Et on oublie tellement de petits riens. Or ce sont précisément ces petits riens qui donnent au discours sa spécificité, sa couleur et qui constituent le plus remarquable de l’expression.” Après quelques années de confrontation avec les récits de sa région, Kristensen désire se consacrer exclusivement à ses recherche; ce que lui permet l’obtention d’une bourse annuelle. Il abandonne l’enseignement et part dans l’est du Jutland où le chemin de fer lui permet de travailler avec plus d’ambition et de rigueur. Kristensen améliore alors sa technique de collectage: il soigne la restitution de la parole des conteurs, notant scrupuleusement le maximum d’informations concernant ses sources, les photographiant, et parfois les enregistrant. Son œuvre devient gigantesque puisqu’il recueille plus de 2800 contes. Mais si le soin extrême que Kristensen apporte à ses collectes leur donne une valeur exceptionnelle, elle les rend parfois un peu trop idiomatiques. La volonté de conserver les expressions, tournures populaires ou dialectales les rendent moins appréciés que les textes d’Andersen, son contemporain plus littéraire. Même si Kristensen pense le contraire : “les tournures Jutlandaises ne feront pas obstacle à la compréhension de mon ouvrage, au contraire, je parie qu’on le préfèrera ainsi.”
L’Islande
En Islande, si la collecte de contes participe d’une même recherche de racines, elle contribue tout autant à la construction d’une identité nationale, dans une période marquée par la lutte pour l’indépendance. Lorsque Jon Arnason publie en 1862 les volumes de ses “récits populaires et contes merveilleux”, le pays découvre avec plaisir la réalité de sa tradition rurale, ce qui constitue finalement une sorte de victoire politique. Arnason se situe explicitement dans la lignée du grand Arni Magnusson (1663-1730), écrivain quasi-mythique qui cheminait de ferme en ferme pour récolter les manuscrits ou les récits antiques, annonçant que seule la tradition orale pouvait fournir des renseignements sur les personnages historiques du passé lointain de l’Islande. D’ailleurs, en dehors de quelques contes merveilleux, assumant totalement leur fantaisie, la plupart des récits d’Arnason sont situés dans un espace reconnaissable, avec des références à des lieux ou des personnes identifiables. Si la Scandinavie aime le merveilleux, avec ses sorcières, ses fées, ses magiciens, ses princesses, ses dragons, la plupart de ses personnages vivent communément, les châteaux ressemblent à des fermes, le roi pourrait vivre dans la ville voisine. Et même lorsqu’on considère l’équivalent de l’ogre français ou Italien, le Troll, on constate que cet habitant de la montagne va aux champs, boit et mange comme les autres paysans…
Pourtant lorsque associé à Magnus Grimsson, qu’il rencontre en 1842, Arnason commence ses collectes auprès des habitants de sa région, le mépris pour la tradition populaire n’a pas encore disparu. Pour défendre leur entreprise, les deux complices expliquent que les danois et les allemands publient régulièrement des recueils de contes et appuient leur renouveau culturel sur les propos du peuple. Mais les réactions à leurs premiers “contes merveilleux islandais” restent assez réservées, la plupart des lecteurs ou des critiques leur reprochant étrangement d’encourager la croyance aux elfes ou aux esprits. Il faut le passage d’un savant allemand Konrad Maurer, venu en Islande pour recueillir des “récits populaires de l’Islande ancienne” pour que le travail d’Arnason trouve un certaine légitimité. Konrad Maurer défend l’œuvre de son collègue et lui promet une aide pour publier ses textes en Allemagne. Arnason, malheureusement rendu seul par la mort de son ami Grimsson s’empresse d’écrire à l’ensemble de ses correspondants pour obtenir des récits originaux. Après quelques années de travail, il parvient à proposer une importante sélection de récits dans son pays, et se voit publié en Allemagne, grâce à Maurer. Il suit alors la classification proposée par celui-ci: mythes, esprits, magie, nature, religion, histoire, proscrits, merveilleux, facétieux, superstitions.
Le premier chapitre consacré aux mythes présente exclusivement des histoires d’elfes, habitants des eaux, et de trolls. Arnason constate que la croyance aux elfes reste encore assez vivace, la population assurant qu’ils commercent souvent avec les humains, leur demandant leur aide ou luttant pour défendre leurs territoires. Les trolls, laids, paresseux, avares possèdent une force exceptionnelle et mangent les humains. Le second chapitre permet de connaître la plupart des croyances islandaises sur les fantômes. On découvre comment certains d’entre eux refusent de quitter les vivants et leurs richesses. Ils les accompagnent sans cesse et peuvent avoir une influence néfaste sur leur vie, causant folie ou maladie. Quant aux morts noyés ou frigorifiés, ils reviennent dire les circonstances de leur décès, tout comme les enfants perdus ou abandonnés. Le troisième chapitre présente les différentes formes de la magie, et notamment de la voyance ou de la divination, très prisées en Islande. Une partie importante de ce chapitre est consacrée aux rêves, porteurs de messages. Pour ne pas les oublier ses rèves, Arnason conseille de bouger les pieds avant la tête en se levant. Le quatrième chapitre contient des contes d’animaux et notamment les plus humains de tous, les phoques capables de danser et chanter comme les habitants de la terre. Les cinquième et sixième parties s’opposent : l’une consacrée au divin ou au surnaturel, l’autre aux évènements historiques, aux personnages de saga, ou aux évènements récents et importants (expédition, épidémies, exploits remarquables). Le thème du septième chapitre, celui des proscrits prend un sens tout particulier à une époque où le bannissement dans les territoires déserts et difficiles de l’intérieur signifie presque immanquablement le décès. La violence de ces récits peut étonner. La huitième partie, traitant du merveilleux, s’appuie, d’après Arnason, sur les récits les plus anciens, hérités de la période médiévale, qui opposent souvent le bien et le mal, le prince et le troll, les enfants et les sortilèges.
Arnason signale bien sûr que les contes populaires islandais sont souvent hérités des sagas médiévales, reprenant certains de leurs plus grands thèmes: animaux surnaturels, princes bannis, objets magiques, héros soumis à d’incroyables épreuves. Comme la plupart de ses collègues il s’attache à retranscrire le style de l’oralité, vive, rythmée. Ce qu’illustre parfaitement sa dernière partie, consacrée aux contes facétieux, mettant en scène la stupidité ou la ruse, la générosité ou l’avarice dans de courtes histoires rythmées et humoristiques… et tellement proche de notre sensibilité. Le projet que nous avons mené autour ces quatre sélections peut montrer bien sûr que de nombreux thèmes apparaissent comme des constantes : certaines thématiques reviennent avec une impressionnante régularité, on retrouve des formes narratives communes, des archétypes récurrents; on profite des mêmes réflexions sur la famille, l’éducation, la société; on perçoit la même peur des trolls ou des esprits, la même volonté de triompher de la pauvreté ou de l’adversité. Mais rapidement, l’étonnement pointe en découvrant une vision du monde, un imaginaire inconnus mais si proches. Les contes nous permettent de rencontrer des personnages qui nous touchent singulièrement… un peu comme si on retrouvait enfin un pan de notre histoire, comme si on entendait les aventures d’une partie de notre famille perdue de vue depuis trop longtemps.
Olivier Cohen
© 2010 Frémeaux & Associés - Groupe Frémeaux Colombini
Thierry Lhermitte
Thierry Lhermitte est né le 24 novembre 1952 à Boulogne-Billancourt. A la fin des années 60, il est élève au Lycée Pasteur à Neuilly, avec ses amis Michel Blanc, Gérard Jugnot et Christian Clavier. Pour faire plaisir à ses parents, le jeune homme entame des études d’économie, mais il suit également des cours d’art dramatique qui vont le mener à la création du Théâtre du Splendid. Il y retrouve ses amis d’adolescence. Pendant sept ans, la troupe écrit, monte et joue des spectacles de café-théâtre qui vont rapidement faire de ses participants des gloires montantes de la scène “off” parisienne (Ma tête est malade, Le pot de terre contre le pot de vin, Je vais craquer,…). Conjointement, Thierry Lhermitte interprète quelques rôles au cinéma, dans Les Valseuses ou Que la fête commence, réalisés par Blier et Tavernier. Le succès du Théâtre du Splendid ne tarde pas à trouver un écho auprès des producteurs de cinéma qui proposent à la troupe de transposer leur pièce Amour, coquillages et crustacés sur grand écran, sous le titre Les bronzés. Le long métrage met en scène un groupe de vacanciers en Afrique dans lequel l’acteur incarne Popeye, un séducteur impénitent. On les retrouve un an plus tard à la montagne dans Les Bronzés font du ski. Ces films connaissent un véritable succès. Puis, les comédiens entreprennent d’autres collaborations dans des films devenus cultes aujourd’hui, tels que Clara et les chics types – pour lequel Thierry Lhermitte reçoit le premier prix Jean Gabin, Le Père Noël est une ordure ou Papy fait de la résistance. Puis le Splendid se sépare. Les acolytes se retrouveront dans plusieurs autres productions mais pas toujours au grand complet. Adepte du registre comique dans lequel il tient souvent le premier rôle, l’acteur s’essaie avec Stella, en 1983, au registre dramatique, incarnant un personnage de jeune homme entrant dans la Collaboration par amour. Puis revenant à la comédie, il incarne un jeune sorti de l’école de police et fait équipe avec Philippe Noiret dans Les Ripoux, puis Ripoux contre Ripoux et Les Ripoux 3.
En 1991, l’acteur mène une double vie dans La Totale, puis il retrouve ses amis Christian Clavier et Marie-Anne Chazel dans la comédie La Vengeance d’une blonde. En 1994, il produit Un Indien dans la ville dans lequel il interprète le rôle du père d’un jeune garçon qui vit dans une tribu d’Amazonie. Continuant dans le registre comique, l’acteur invite Jacques Villeret à un Dîner de cons, qui sera son plus grand succès public et critique. Il est également présent dans la suite des aventures de François Pignon, interprété cette fois-ci par Daniel Auteuil dans Le Placard, puis il tente de se faire accepter par son bébé dans Mauvais Esprit, il aide un jeune français à changer de nationalité dans L’Américain, et il vient en aide à Karin Viard dans L’Ex-femme de ma vie. Thierry Lhermitte est un comédien prolifique, il participe à environ trois ou quatre films par an. En 35 ans de carrière, il a joué dans 109 longs-métrages et il a écrit 10 scénarios pour le cinéma.
MARINA FOÏS
CINÉMA
2009 L’IMMORTEL - Richard Berry
2008 NON MA FILLE, TU N’IRAS PAS DANSER - Christophe Honoré
LE CODE A CHANGE - Danielle Thompson
2007 LE BAL DES ACTRICES - Maïwenn
LE PLAISIR DE CHANTER - Ilan Duran Cohen
LA PERSONNE AUX DEUX PERSONNES - Nicolas et Bruno UN COEUR SIMPLE - Marion Laine
2006 DARLING - Christine Carrière César
2008 - Nomination Meilleure Actrice
2005 UN TICKET POUR L’ESPACE - Eric Lartigau
ESSAYE - MOI - Pierre François Martin - Laval
2004 A BOIRE - Marion Vernoux
UN PETIT JEU SANS CONSEQUENCE - Bernard Rapp
2003 RRRrrrr ! ! !... - Alain Chabat
CASABLANCA DRIVER - Maurice Barthélemy
J’ME SENS PAS BELLE - Bernard Jeanjean
2002 BIENVENUE AU GÎTE - Claude Duty
MAIS QUI A TUE PAMELA ROSE ? - Eric Lartigau 2001
LE RAID - Jamel Bensalah
FILLES PERDUES CHEVEUX GRAS - Claude Duty
2000 ASTERIX ET OBELIX MISSION CLEOPATRE - Alain Chabat
2000 JOJO LA FRITE - Nicolas Cuche
LA TOUR MONTPARNASSE INFERNALE - Charles Nemes
1998 SERIAL LOVER - James
Hut MILLE BORNES - Alain Beigel
TRAFIC D’INFLUENCE - Dominique Farrugia
1993 CASQUE BLEU - Gérard Jugnot
TÉLÉVISION
2000/01 NPA L’INSTANT NORVEGIEN LA CAPE ET L’EPEE - Canal + 1999/00 NPA
LES ROBINS DES BOIS - Canal + 1999 JAMEL SHOW - Canal +
1997/99 LA GROSSE EMISSION LES ROBINS DES BOIS - Comédie !
1992 SHEHAWHE - Jean Baudin
THÉÂTRE
2009 LA ESTUPIDEZ / la connerie (Rafael Spregelburd) - Martial di Fonzo Bo Théâtre National de Chaillot / Théâtre National de Toulouse
2008 LA ESTUPIDEZ / la connerie (Rafael Spregelburd) - Martial di Fonzo Bo Théâtre National de Chaillot / Théâtre National de Bretagne - Rennes / Théâtre des Célestins - Lyon / Théâtre Le Duo - Dijon
2006 LA TOUR DE LA DEFENSE (Copi ) - Martial di Fonzo Bo Théâtre de Bobigny - MC 93/ Festival d’Automne
2005/06/07 LA TOUR DE LA DEFENSE (Copi ) - Martial di Fonzo Bo Théâtre de Bobigny - MC 93/ Théâtre National de Bretagne - Rennes/ Théâtre National de Bordeaux /La Comédie de Valence Berlin/ La Maillon de Strasbourg VIOL (Botho Strauss) - Luc Bondy Théâtre de National de l’Odéon - Ateliers Berthier Wiener Festwochen de Vienne Schauspielhaus de Zurich
1997 ROBIN DES BOIS : D’A PEU PRES ALEXANDRE DUMAS (d’après A. Dumas) - P.F Martin Laval
1996 DOROTHY PARKER :LES HEURES BLEMES (D. Parker) - J.L Revol
1995 L’HEUREUX STRATAGEME (Marivaux) - J.L Revol
1994 LA PRINCESSE D’ELIDE (Molière) - J.L Revol
1993 RENIFLARD AND CO (Marx Brothers) - J.C Berjon SOUFFLEURS (D. Buzatti) - J.C Berjon
1992 ZIZANIE (J. Vartet) - R. Acquaviva
1991 LE BEBE DE MONSIEUR LAURENT (R. Topor) - J.C Berjon
29° A L’OMBRE ET MAMAN SABOULEUX (E. Labiche) - Isabelle Nanty
1988 BRITANNICUS (J. Racine) - Olivier Médicus BRITANNICUS (J. Racine) - J.M Brisset
1987 L’OCCASION (P. Mérimée) - Fanny Mentre
1986 L’ECOLE DES FEMMES (Molière) - J.M Brisset
COURT MÉTRAGE
2005 LES HOMMES S’EN SOUVIENDRONT - Valérie Müller “Collection
2006 : Ecrit pour...” / Canal +
1999 RIEN NE SERT DE COURIR - Patrick Bosso
TRISTE A MOURIR - Alexandre Billo UPERCUTS - Soren Prevost
1993 LA PERME - Emmanuel Sylvestre / T. Staib Prix Beaumarchais, Prix du Jeune Public, Prix Spécial du Jury au Festival de Brest
VOIX
2008 MADAGASCAR 2 - Eric Darnell & Tom McGrath/Dreamworks - Voix de GLORIA
2005 MADAGASCAR - Eric Darnell & Tom McGrath/ DreamWorks - Voix de GLORIA
FORMATION
1990 Stage “La tragédie classique” -
intervenant : Nada STRANCAR
Stage “L’Odyssée” d’Homère - intervenant : Pierre ROMANS
1989 Cours Isabelle NANTY
Ecouter contes traditionnels DANEMARK & ISLANDE (livre audio) © Frémeaux & Associés / Frémeaux & Associés est l'éditeur mondial de référence du patrimoine sonore musical, parlé, et biologique. Récompensés par plus de 800 distinctions dont le trés prestigieux "Grand Prix in honorem de l'Académie Charles Cros", les catalogues de Frémeaux & Associés ont pour objet de conserver et de mettre à la disposition du public une base muséographique universelle des enregistrements provenant de l'histoire phonographique et radiophonique. Ce fonds qui se refuse à tout déréférencement constitue notre mémoire collective. Le texte lu, l'archive ou le document sonore radiophonique, le disque littéraire ou livre audio, l'histoire racontée, le discours de l'homme politique ou le cours du philosophe, la lecture d'un texte par un comédien (livres audio) sont des disques parlés appartenant au concept de la librairie sonore. (frémeaux, frémaux, frémau, frémaud, frémault, frémo, frémont, fermeaux, fremeaux, fremaux, fremau, fremaud, fremault, fremo, fremont, CD audio, 78 tours, disques anciens, CD à acheter, écouter des vieux enregistrements, cours sur CD, entretiens à écouter, discours d'hommes politiques, livres audio, textes lus, disques parlés, théâtre sonore, création radiophonique, lectures historiques, audilivre, audiobook, audio book, livre parlant, livre-parlant, livre parlé, livre sonore, livre lu, livre-à-écouter, audio livre, audio-livre, lecture à voix haute, entretiens à haute voix, parole enregistrée, etc...). Les livres audio sont disponibles sous forme de CD chez les libraires et les disquaires, ainsi qu’en VPC. Enfin certains enregistrements de diction peuvent être écoutés par téléchargement auprès de sites de téléchargement légal.