La Chèvre de Monsieur Seguin - Le Cure de Cucugnan - La Mule du Pape - Le Secret de Maître Cornille
La Chèvre de Monsieur Seguin - Le Cure de Cucugnan - La Mule du Pape - Le Secret de Maître Cornille
Ref.: FA854

ALPHONSE DAUDET LU PAR FERNANDEL

FERNANDEL

Ref.: FA854

Direction Artistique : CLAUDE COLOMBINI

Label : Frémeaux & Associés

Durée totale de l'œuvre : 50 minutes

Nbre. CD : 1

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Présentation

Enregistrement historique de Fernandel.
A écouter à partir de 8 ans.
Le livre sonore le plus connu au monde !

Ecrites par Alphonse Daudet en 1866, "Les Lettres de mon Moulin" ont reçu immédiatement du plus fameux des poètes provençaux d'alors, Frédéric Mistral, un formidable compliment. Il se serait écrié : vous avez su écrire le provençal en Français... C'est donc tout naturellement que moins d'un siècle plus tard, en 1954, le plus provençal des acteurs français a enregistré ces lettres. La voix de Fernandel à la fois terrible et tendre, profonde et grave, grondante, mais toujours bonne et juste, est "la" voix parfaite pour ces histoires. Les contes proposés ici remuent des sentiments qui traversent les ciels de toutes les enfances : il y est question de Liberté, d'Amour de son prochain, de la Cupidité punie et de l'Honneur, qui ne doit pas rendre aveugle, c'est-à-dire sot.
De belles histoires d'humanité et de tendresse dans un monde qui en semble parfois bien dépourvu. Pour tous les enfants à partir de 8 ans.
Jean-Yves Patte & Claude Colombini-Frémeaux
Grand Prix de l'Académie du Disque en 1968.

Edition : Frémeaux & Associés - La Librairie Sonore Jeunesse.

Producteur de livres sonores de référence et d’entretiens historiques, promoteur de disques culturels pour enfant, Frémeaux & Associés s’affirme comme éditeur d’ouvrages de diction ; véhicule vivant de transmission des savoirs et de l’émotion. La marque Frémeaux & Associés a obtenu plus de 800 distinctions pour son travail de défense et de diffusion du patrimoine musical et parlé.



Presse
                   « Voix aux chapitres »Patrick Frémeaux et Claude Colombini s’imposent dans le domaine du patrimoine sonore et du disque parlé. Avec la foi, l’obsession de l’indépendance et un sens aigu du marketing.Patrick Frémeaux est un éditeur comme on n’en fait plus : pas un des titres de son catalogue n’est épuisé ou indisponible. C’est la grande fierté de cet homme d’une quarantaine d’années qui a fondé il y a quinze ans sa société – Frémeaux & Associés – avec sa femme Claude Colombini. Les maisons de disques et les amateurs de musique connaissent depuis longtemps cet éditeur de disques gravés, installé à Vincennes dans des bureaux aux allures de loft, voisinant avec une galerie d’art contemporaine. Il a commencé par rassembler le patrimoine des musiques populaires de la première moitié du XXe siècle (gospel, country, blues, négro spirituals, yiddish, fado, chanson française…) et constituer des intégrales (Django Reinhardt, Claude Bolling…). Depuis une dizaine d’années, il s’est mis au disque parlé, au « livre audio », comme disent les éditeurs de livres : textes littéraires lus par des comédiens, entretiens, cours et conférences philosophiques, archives sonores…. L’éditeur se défend de faire de la simple réédition, insistant sur le travail qui préside à toute re-création d’un ouvrage : « Collecte des sources, recherche historique, restauration sonore, écriture du livret, longues négociations avec les multiples ayants droit… » Il se réjouit que les « grands » comme Hachette et Gallimard se mettent à faire du livre audio, pense que le marché est enfin en train de décoller en France et que bientôt on téléchargera allègrement musiques et textes sur des nomades comme le iPod d’Apple. Mais « je suis à part », précise-t-il, « c’est le patrimoine sonore qui m’intéresse d’abord. Je me passionne pour les témoignages menacés de disparition, les voix qui auraient pu rester sans vie sur des bandes magnétiques empilées dans des salles d´archives ou sur des disques vinyles sortis des circuits commerciaux ». Enfant, il dévorait les livres ; pourtant, c´est l´écriture qui lui posait problème… « Et puis j´étais fasciné par les « Lettres de mon moulin » lues par Fernandel, c´était comme si j´avais connu intimement Fernandel. Ecouter la voix d´un auteur me permet d´entrer dans son intimité, c´est comme si nous conversions ensemble. » Onfray best-seller. L´éditeur a l´ambition de constituer une librairie sonore dans toute sa diversité : son catalogue comprend 750 titres pour la musique et 250 pour le texte parlé. Parmi ses meilleures ventes, Pagnol, Françoise Dolto, Camus, Montaigne… et Michel Onfray dont les conférences enregistrées (Contre-histoire de la philosophie) atteignent 450 000 disques vendus (ou 41 000 coffrets). Certains de ses titres se vendent à moins de 500 exemplaires sur plusieurs années. La moyenne est de 15 000 exemplaires vendus par titre, mais beaucoup ne s´écoulent qu´à 700 ou 800 exemplaires sur trois ans. Les textes historiques ou politiques par exemple se vendent mal, malgré toute la passion qu´il met à les créer, comme les « Entretiens inédits de François Mitterrand avec Marguerite Duras », vendus à moins de 700 exemplaires depuis leur sortie au début de l´année 2007, ou le témoignage qu´il a recueilli de l´historien et avocat Serge Klarsfeld. « Nos ventes sont faibles mais étalées dans le temps », explique-t-il, « certains titres, c´est vrai, ne deviennent rentables que six ou sept ans après leur parution, mais les coffrets de Michel Onfray permettent de payer ceux consacrés à la Grande Guerre ou aux récits des déportés. »« Je sers l´intérêt général. » Patrick Frémeaux se sent investi d´une mission patrimoniale supérieure aux lois du marché, il s´enorgueillit de mettre à la disposition du public des bibliothèques et des écoles, un patrimoine délaissé et affiche ses choix : diversité culturelle, volonté de non-deréférencement, indépendance, respect de la législation du droit d´auteur, etc. « Je sers l´intérêt général sur fonds privés », affirme-t-il. Claude Colombini s´occupe des textes littéraires lus par des comédiens. Elle a par exemple confié la lecture des « Nouvelles » de Maupassant à Miou-Miou et celle du « Journal d´une femme de chambre » de Mirabeau à Karin Viard. « De plus en plus, ce sont les comédiens eux-mêmes qui nous proposent de dire un texte », note l´éditrice, « comme Anouk Grinberg pour les « Lettres » de Louise Michel ou Fanny Ardant pour « Lol V. Stein » de Marguerite Duras. » Claude Colombini se passionne aussi pour les disques dédiés aux enfants et aux jeunes : « J´attache beaucoup d´importance à la transmission de l´oralité auprès de la jeunesse. Il ne s´agit pas de présenter un livre à côté du disque comme certains éditeurs le font, le disque se suffit à lui-même. Nous défendons non seulement le patrimoine sonore mais le sonore en tant que véhicule pédagogique à part entière, qui n´a rien à envier à l´audiovisuel, ni au multimédia. Le sonore est un monomédia qui laisse comme l´écrit la possibilité à l´enfant de construire son propre monde onirique et sa réflexion. » Mais le message est souvent difficile à faire passer, les libraires français n´ont pas la culture de ce type d´ouvrages, contrairement à leurs confrères allemands, par exemple, qui proposent des rayons entiers de « livres à écouter ». Patrick Frémeaux a dû batailler pour se faire connaître, s´imposer auprès du public et des points de vente. « Je dois être le seul à mettre autant d´énergie pour promouvoir un ouvrage, » dit-il ! « Quand je dépense un euro en production, j´en dépense un autre pour le faire connaître en essayant de faciliter les échanges commerciaux et d´exploiter le plus possible ses chances de diffusion. « Le roman de Renart » se vend mieux dans une boutique de souvenirs de Carcassonne que chez un disquaire !»Gestion draconienne. Beaucoup se demandent comment il arrive à joindre les deux bouts. Mais l´homme, qui a eu des moments difficiles, s´en sort en gérant son entreprise de façon draconienne : autofinancement, charges fixes minimales, faible masse salarial (8 salariés), fournisseurs payés sans délai, endettement nul, autodistribution… Il a aussi d´autres sources de revenus que l´édition : son activité immobilière à Vincennes et la galerie d´art contemporain. Son chiffre d´affaires pour le disque parlé se monte à 6,7 millions d´euros pour un chiffre global de 9,22 millions d´euros. La baisse générale de l´activité musicale ne l´a pas épargné (-50% sur les cinq dernières années) mais la croissance du disque parlé lui permet de compenser (+50% sur la même période). « Le disque parlé, il y a huit ans, c´était 250 points de vente », remarque l´éditeur, « dont 50 libraires, surtout des Fnac. Aujourd´hui, c´est 1 800 libraires qui vendent au moins un titre par an, 1 300 qui en vendent une fois par trimestre, et 400 qui ont du stock et vendent un titre par mois en moyenne. » Il estime à 90 000 clients ceux qui passent pas par les libraires (VPC, téléchargement, etc.) et ses produits se vendent dans une trentaine de pays. « Nous avons 300 points de vente aux Etats-Unis qui réalisent un chiffre d´affaires d´environ 50 000 dollars par mois. Nos notices sont traduites en anglais et il y a toujours un stock disponible sur place de manière que le produit soit livré en trois jours. » La disparition annoncée du CD ne semble pas le tracasser. « Nous sommes d´abord des éditeurs de contenus », objecte-t-il. « Papyrus, cire, câble, phonogramme, 33 tours, cassette ou CD-MP3… peu importe, on s´adaptera au support le plus couramment utilisé et au téléchargement. » Parmi les nouveautés de ce premier trimestre : « La quête spirituelle sans dieu », d´André Comte-Sponville, inspiré de sont livre « L´esprit de l´athéisme », en janvier ; une improvisation orale de Philippe Sollers sur Nietzsche en février ; « Retour au Contrat naturel », une conférence de Michel Serres à la BNF, à paraître en mars. De quoi illustrer le devise de l´éditeur : « Notre vrai métier, c´est faire rencontrer la voix et le texte ».© Livres Hebdo 2008 - Laurence SANTANTONIOS Dictionnaire Frémeaux & Associés
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N’oublions pas Fernandel et sa lecture tendre, musicale à sa façon, de « La chèvre », que les éditions Frémeaux ont reprise dans un cédé avec trois autres des Lettres de mon moulin. La voix de l’acteur fait partie de notre patrimoine et la faire entendre aux enfants permet de relier les générations. Marie-José MINASSIAN - JDI-NATHAN (JOURNAL DES INSTITUTEURS)
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A l’école de la vie et de la nature, pas d’exercices ni leçons. Mais de l’observation, de la curiosité et une mise en pratique immédiate des connaissances. Tout ce que l’on retrouve dans  « Un été pas comme les autres », formidable guide familial à emporter à l a plage comme à la montagne. Pour explorer et comprendre le monde, depuis les cieux étoilés, les animaux des forêts et des campagnes, les plantes, champignons, les insectes ou…la marelle. Et pour ne pas voyager idiot jusqu’à votre lieu de vacances, faites provision des formidables CD des éditions Frémeaux & Associés. Écouter le « Comte de Monte Christo » raconté par 30 comédiens, le « Roman de Renart  » dit par Jean Rochefort ou « La chèvre de Monsieur Seguin » dans la version historique de Fernandel rattrapent bien des impasses sur les lectures au programme durant l’année…Isabelle CALABRE – NOUVEL OBSERVATEUR
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[…] Parmi eux, les incontournables "Lettres de mon moulin", dont la célèbre "Chèvre de Monsieur Seguin".Qui mieux que l'acteur Fernandel pouvait lire la Provence de Daudet ? En 1954, il enregistra les "Lettres", aujourd'hui remises au goût du jour par la maison de disques Frémeaux & Associés, qui oeuvre pour la défense du patrimoine sonore. L'inimitable accent de Fernandel ainsi que sa générosité de conteur font de lui l'interprète idéal. "Monsieur Seguin n'avait jamais eu de bonheur avec ses chèvres. Il les perdait toutes de la même façon. Un beau matin, elles cassaient leur corde, s'en allaient dans la montagne et là-haut, le loup les mangeait. (...) C'était paraît-il des chèvres in-dé-pen-dantes." A chaque syllabe, le comédien apparaît. On se croirait assis au pied du moulin, écoutant un aimable grand-père partager ses souvenirs. Et quand c'est l'histoire du "Curé de Cucugnan" qu'il raconte, c'est carrément Don Camillo qui fait son entrée dans notre salon !" LE PARISIEN
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Frémeaux réédite le chef d’œuvre de notre enfance, les célèbres « Lettres de mon moulin » par Fernandel ! Un pur moment de plaisir à donner en héritage à ses enfants et petits enfants. FRANCE INTER
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"Quel meilleur moyen de (re)découvrir Les lettres de mon moulin, d'Alphonse Daudet, que par la voix ensoleillée et inimitable du grand Fernandel ? Réalisés en 1954, ces enregistrements (restaurés à l'occasion de cette réédition nous offrent de réentendre de savoureux contes tels que La chèvre de Monsieur Seguin et La mule du pape. On ne se lasse pas d'écouter l'acteur nous conter ces histoires magiques, intemporelles, avec le ton et la verve qui le caractérisent. […] Voilà une bonne occasion de faire entrer vos élèves dans une véritable oeuvre littéraire, où la plume fantaisiste de l'auteur raconte la vie, l'humble vie qui parle et qui s'agite." LA CLASSE
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Liste des titres
  • Piste
    Titre
    Artiste principal
    Auteur
    Durée
    Enregistré en
  • 1
    La chèvre de Monsieur Seguin: Monsieur Seguin n'avait jamais eu de bonheur…
    Fernandel
    Alphonse Daudet
    00:01:56
    1954
  • 2
    La chèvre de Monsieur Seguin: Un jour, elle se dit en regardant la montagne…
    Fernandel
    Alphonse Daudet
    00:02:56
    1954
  • 3
    La chèvre de Monsieur Seguin: Quand la chèvre blanche…
    Fernandel
    Alphonse Daudet
    00:03:05
    1954
  • 4
    La chèvre de Monsieur Seguin: Tout à coup le vent fraîchit…
    Fernandel
    Alphonse Daudet
    00:04:31
    1954
  • 5
    Le curé de Cucugnan: L'abbé Martin était curé de Cucugnan…
    Fernandel
    Alphonse Daudet
    00:02:42
    1954
  • 6
    Le curé de Cucugnan: Et je cheminais…
    Fernandel
    Alphonse Daudet
    00:02:17
    1954
  • 7
    Le curé de Cucugnan: C'était un long sentier…
    Fernandel
    Alphonse Daudet
    00:02:43
    1954
  • 8
    Le curé de Cucugnan: Emu, blême de cœur…
    Fernandel
    Alphonse Daudet
    00:02:05
    1954
  • 9
    La mule du pape: De tous les jolis dictons…
    Fernandel
    Alphonse Daudet
    00:02:51
    1954
  • 10
    La mule du pape: Il y en a surtout, un bon vieux…
    Fernandel
    Alphonse Daudet
    00:04:26
    1954
  • 11
    La mule du pape: Ni la mule non plus, cela ne la faisait pas rire…
    Fernandel
    Alphonse Daudet
    00:04:32
    1954
  • 12
    La mule du pape: Après le départ de Tistet…
    Fernandel
    Alphonse Daudet
    00:03:05
    1954
  • 13
    La mule du pape: Et donc, le lendemain, lorsque le vêpres…
    Fernandel
    Alphonse Daudet
    00:03:00
    1954
  • 14
    Le secret de Maître Cornille: Francet Mamaï, un vieu joueur de fifre…
    Fernandel
    Alphonse Daudet
    00:04:24
    1954
  • 15
    Le secret de Maître Cornille: Dans la vie de Maître Cornille…
    Fernandel
    Alphonse Daudet
    00:02:50
    1954
  • 16
    Le secret de Maître Cornille: Tout juste comme ils arrivaient là-haut…
    Fernandel
    Alphonse Daudet
    00:03:14
    1954
Livret

La chèvre de M. Seguin fa854

La chèvre de M. Seguin d’Alphonse Daudet
Conté par Fernandel  

Suivi de :
Le Curé de Cucugnan
La mule du Pape
Le secret de Maître Cornille

la chèvre de M. Seguin Conté par Fernandel  
À PARTIR DE 8 ANS
 

Ecrites par Alphonse Daudet en 1866, “Les Lettres de mon Moulin” ont reçu immédiatement du plus fameux des poètes provençaux d’alors, Frédéric Mistral, un formidable compliment. Il se serait écrié : “vous avez su écrire le provençal en Français...” C’est donc tout naturellement que moins d’un siècle plus tard, en 1954, le plus provençal des acteurs français a enregistré ces lettres. La voix de Fernandel, à la fois terrible et tendre, profonde et légère, grondante, mais toujours bonne et juste, est “la” voix parfaite pour ces histoires. Les contes proposés ici remuent des sentiments qui traversent les ciels de toutes les enfances : il y est question de Liberté, d’Amour de son prochain, de la Cupidité punie et de l’Honneur, qui ne doit pas rendre aveugle, c’est-à-dire sot. De belles histoires d’humanité et de tendresse dans un monde qui en semble parfois bien dépourvu.
Jean-Yves Patte & Claude Colombini-Frémeaux

 
LETTRES DE MON MOULIN - ALPHONSE DAUDET
La chèvre de Monsieur Seguin 
1. Monsieur Seguin n’avait jamais eu de bonheur…  1’56
2. Un jour, elle se dit en regardant la montagne…  2’56
3. Quand la chèvre blanche…  3’05
4. Tout à coup le vent fraîchit…  4’31
Le curé de Cucugnan
5. L’abbé Martin était curé de Cucugnan…  2’42
6. Et je cheminais…  2’17
7. C’était un long sentier…  2’43
8. Emu, blême de cœur…  2’05
La mule du pape
09. De tous les jolis dictons…  2’51
10. Il y en a surtout, un bon vieux…  4’26
11. Ni la mule non plus, cela ne la faisait pas rire…  4’32
12. Après le départ de Tistet…  3’05
13. Et donc, le lendemain, lorsque les vêpres…  3’00
Le secret de Maître Cornille
14. Francet Mamaï, un vieux joueur de fifre…  4’24
15. Dans la vie de Maître Cornille…  2’50
16. Tout juste comme ils arrivaient là-haut…  3’14
Les Lettres de mon Moulin

Chers amis,
Fernandel… Je ne savais rien de lui, sauf qu’il avait déjà fait rire mes parents à la fin des années 1930 et dans l’immédiat après-guerre. Bel exploit, car il me semblait que rien ne pouvait faire rire mes parents !... Car mes essais et autres prouesses dans le domaine du rire se soldaient souvent par de catastrophiques résultats suivis de non moins catastrophiques punitions : je doutais sérieusement des capacités de leurs zygomatiques. Ce génie du rire me fut un jour présenté, un jour que j’étais malade – pas bien gravement sans doute. Les 33 tours étaient d’une petite taille (25 cm), leurs pochettes écornées et quelques rayures sévères me faisaient craindre le pire. Les disques avaient déjà une vingtaine d’années et je subodorais une entourloupe : me faire passer le temps sans trop réclamer, voire m’endormir par ennui, en tous cas, sans doute pas me faire rêver. Car ce qui venait de mes parents en ce domaine, vous l’avez compris, était teinté d’une forte suspicion de maladresse.


De toute façon, il était trop tard pour discuter. Assis dans un fauteuil, calé par des coussins et protégé par une couverture, me voilà parti en Provence – contre mon gré. Et puis, je ne me souviens plus de rien. Ni des craquements du disque, ni de mes dégoûts à peine voilés… Vite, vite, je suis aux côtés de la chèvre de Monsieur Seguin, vite je me rends à Cucugnan. Une autre fois j’ai demandé la Mule du Pape et le se­cret de Maître Cornille… En un mot, dans les mois qui suivirent, quoique je fusse depuis longtemps parfaitement rétabli, j’ai fini d’user les disques avec une joie pure. En ce temps là, je n’avais aucune idée de ce que cet Alphonse Daudet pouvait bien fabriquer dans son moulin. Moulin qui – soit dit en passant - devait sans doute ressembler à celui de la pochette, avec ses ailes de toile. Tout ce que je savais c’est que le bon Daudet, malgré son drôle de prénom contre lequel j’avais une prévention ridicule, y moulait de belles histoires… Et comme dans le moulin de maître Cornille, il y faisait des choses merveilleuses à ses moments perdus. Car je croyais fermement que l’auteur était un véritable meunier provençal ! Plus tard j’ai su que Daudet était né bien avant mes parents – j’avais pensé que ces histoires avaient pu être écrites pour eux – et que bien d’autres enfants, comme mes grands-parents autrefois, encore plus autrefois, connaissaient aussi ces contes… Mais pas avec la voix de Fernandel. Cette voix qui chantait si drôlement pour moi et qui, la première fois, m’avait parue étrange.


J’ai appris aussi que Daudet (1840-1897) avait été un écrivain, fameux en son temps, au XIXe siècle, du temps de Napoléon III, et qu’il était encore fameux du nôtre. J’ai appris aussi que des œuvres qu’il avait écrites, celles qu’il considérait comme ses plus illustres étaient à peu près oubliées et que ses délassements, les “Lettres de mon Moulin”, n’en finissaient pas de plaire. C’était à n’y rien comprendre, et je m’en moquais bien ! Puis j’appris, et très récemment même, qu’en fait de Moulin, il n’en avait jamais eu, et que l’idée seule lui plaisait à ses heures de mélancolie. Alors… Alors, pour moi, il rejoignait une vaste fresque où, sans souci de chronologie, La Fontaine plaignait la Chèvre, Prévert causait de l’enfer et des choses étranges qu’on y trouve, Verhaeren et Paul Fort s’y trouvaient à l’aise, un lieu enfin où tous les poètes de mon école avaient leur mot à dire.


Les histoires
La chèvre de Monsieur Seguin

La voix de Fernandel, à la fois terrible et tendre, profonde et lé­gère, grondante, mais toujours bonne et juste, était “la” voix parfaite pour ces histoires. Passée ma première surprise, j’en étais maintenant convaincu. Bien sûr, j’avais lu “la Chèvre” à l’école, mais je ne l’ai vraiment entendue qu’avec Fernandel. Et chaque fois je lui en voulais que la Chèvre soit croquée par le Loup. Je l’accusais de ne pas avoir su raisonner Monsieur Seguin, qui vraiment, à mes yeux, passait pour le dernier des derniers… Il disait aimer sa chèvre et la laissait partir !... Les explications de ma mère, sur la liberté, le choix, le libre ar­bitre me laissaient de marbre… Je ne pouvais aussi concevoir qu’une chèvre qui pensait et parlait – prodige auquel je ne trouvais rien à redire et me paraissait tout naturel – pouvait être aussi stupide, aussi entêtée, aussi désinvolte devant des choix aussi graves ! Mon entendement d’enfant était dépassé ! Quelle idée aussi de désobéir. Il me semblait bien que le bonhomme Seguin n’avait pas su se faire comprendre (sans doute mal éclairé par Fernandel), et que la chèvre n’avait rien à envier ailleurs que chez lui. A vrai dire la Liberté, avec un grand “L”, me paraissait bien lointaine, abstraite, et je ne comprenais pas qu’on pusse en éprouver le manque quant on était si bien traité que l’était la Blanchette, de même que moi dans ma maison d’enfance… Ma philosophie ne philosophait guère loin… Tout ce que j’avais alors compris, c’est que ne pas écouter ce que disent les grandes personnes pouvait avoir des conséquences redou­tables, dramatiques. Maintenant que je suis grand à mon tour, je comprends la profonde morale de cette fable, qui parle pour les petits et les grands chacun selon ses talents ! Qu’il m’a fallu de temps pour comprendre tout cela.

 
Le Curé de Cucugnan

Cucu… Cucugnan, les Cucugnannais… ! Là, c’était toujours un grand moment… Toutes ces syllabes qui se bousculent… rien que cela, mais pas moins, déjà me rendaient cette histoire bien drôle. Et ce pauvre curé qui se désole de voir son église vide et ses concitoyens sans foi ni loi. Et qui se désole, tout bon qu’il est, de les savoir, alors qu’ils sont tout en vie et tous à leurs affaires, insouciants, déjà promis au feu de l’enfer. L’idée pourtant avait pourtant de quoi me réjouir. Savoir que l’enfer existait vraiment – ce dont je ne pouvais douter puisque même c’était “le” disque qui le disait – me soulageait par avance de bien des dé­boires dans l’Au-delà. J’étais certain de ne pas y retrouver mon maître – qui avait trouvé récemment bien plus de fautes que je ne croyais dans mes exercices – ni la marchande de journaux qui m’avait refusé ma revue favorite au motif qu’il me manquait 5 centimes. A-t-on idée ?... De toute façon, celle-là, son sort était scellé depuis bien longtemps : elle n’avait pas de cœur, même mon père l’avait dit. Donc, j’étais stupéfait du mal que ce pauvre curé se donnait. Je le voyais tourner en rond dans son église vide se parlant à voix haute avec des accents désespérés. Après tout, si ses ouailles ne valaient rien, à quoi bon se donner tant de mal pour les retrouver après ? Mais, fondamentalement, on ne pouvait attendre autre chose d’un homme de Dieu… j’en étais presque désolé pour lui : tous ces soucis qu’il se faisait ! C’était, je le reconnais bien aujourd’hui, entrevoir assez étroitement toute idée de bonté, de générosité… Alors c’est avec une certaine jubilation que je suivais ses pas Paradis en Purgatoire et de Purgatoire en Enfer… où il trouve enfin tous les villageois du passé. Ah ! Quel spectacle ! J’aurais dû avoir peur, mais finalement je riais… car rien ne pouvait ne distraire du nom étrange de ces gens… et des grimaces qu’ils devaient faire. J’étais candidement parfaitement cruel, et je riais de les savoir en un tel lieu. Et puis lorsque enfin le bon prêtre rentre chez lieu, je riais en­core. Car le nom de Cucugnan me revenait en tête.  CUCUGNAN, car enfin, le village existe. Cela me semblait impossible et bien drôle.  


La mule du pape…
Une mule ? Déjà il a fallu m’expliquer : une mule est le croisement d’un baudet (un étalon âne) et d’une jument. Et non l’inverse, qui donne un bardot… Allons, bien entendu ! Si l’expression “avoir une tête de mule” m’était familière, sans même savoir à l’origine ce que la dite mule était, jamais on ne m’avait traité de bardot. Je savais pourtant qu’une telle créature existait et que mon père y trouvait bien des attraits, sans qu’il ne fût jamais question de chevaux et autres ânes. C’était à n’y (presque) rien comprendre !... passons donc. Les yeux tout rond, j’écoutais cette histoire bien étrange d’affection entre un vieux pape et sa mule… Et une mule qui danse la gavotte, et qui pense, et qui ourdi des vengeances, et qui perd le sommeil… J’étais pourtant d’accord. Puisque la chèvre pensait et parlait, la mule pouvait bien aussi avoir quelques qualités supra animales ! Mais enfin quoi ! A-t-on jamais vu une mule boire du vin, “un bon vin à la française”… elle était un peu prodigieuse à la parfin, cette douce mule. Mais quel esprit subtil et roué avait cette bonne bête. Voilà une histoire qui était bien à mon goût. Ce Tistet Védène, quel gus ! Il me faisait penser à Rémi, le premier de la classe que je détestais cordialement, ce “chouchou” toujours cité en exemple et qui nous donnait des coups de pieds dans les rangs et contre lequel on ne pouvait rien dire, parce qu’il était le “chouchou”, parce qu’il ne pouvait pas être mauvais, parce qu’il donnait toujours le bon exemple, parce qu’il était le “chouchou”, oui ! Je le détestais cordialement pour tout cela et encore plus parce qu’il était le premier et que je soupçonnais sa grande sœur de lui donner le résultat des devoirs parce qu’elle avait eu le maître deux années auparavant et qu’une telle chose, ça se sait forcément. Ce Tistet Védène, je le voyais bien et chaque fois, comme la mule entêtée – j’étais même fier à ces heures-là d’avoir été traité de tête de mule – je m’armais de patience, je savourais, et je riais par avance du bon coup de pied de la mule papale ! La patience, suave vertu ! L’année suivante, savez-vous, Rémi a redoublé. Sa sœur n’avait pas “eu” la maîtresse…


Le secret de Maître Cornille
L’histoire de Maître Cornille me laissait rêveur. J’avais du mal à comprendre ce vieil homme qui, s’accrochant désespérément aux choses d’un passé révolu, empêchait les autres d’être heureux. Pourtant je comprenais bien sa joie de revoir une fois encore son moulin tourner quand il croyait tout perdu… C’est qu’alors je n’avais de l’honneur et de la fierté qu’une notion lointaine, limitée le plus souvent à la cour de récréation et ses grands arbres sombres. Mais je crois qu’elle a déposé en moi un ferment qui, s’il fut long à monter, n’en est pas moins solide... pourvu que l’honneur ne soit jamais aveugle, mais ça, c’est une autre histoire.  
En guise de conclusion  
Donc, lorsque j’entendis les disques pour la première fois, ces vieux disques déjà usés et rayés, je croyais entendre le mouvement des ailes du moulin, les bruits réguliers de ses rouages. Mais au fil de mes nombreuses autres auditions, ce bruit devenait si intense, qu’il m’apparût bientôt disgracieux et, quelques maladroites manipulations plus loin, Fernandel était devenu bègue et quelques mot échappaient quand il fallait pousser le bras de l’électrophone... Aujourd’hui, le disque ne craque plus. Quel plaisir de le retrouver par ces enregistrements restaurés et de les entendre de nouveau, mieux que jamais. 
Jean-Yves Patte

© 2006 FRÉMEAUX & ASSOCIÉS - GROUPE FRÉMEAUX COLOMBINI SAS

Ecouter La chèvre de Monsieur Séguin (livre audio) © Frémeaux & Associés / Frémeaux & Associés est l'éditeur mondial de référence du patrimoine sonore musical, parlé, et biologique. Récompensés par plus de 800 distinctions dont le trés prestigieux "Grand Prix in honorem de l'Académie Charles Cros", les catalogues de Frémeaux & Associés ont pour objet de conserver et de mettre à la disposition du public une base muséographique universelle des enregistrements provenant de l'histoire phonographique et radiophonique. Ce fonds qui se refuse à tout déréférencement constitue notre mémoire collective. Le texte lu, l'archive ou le document sonore radiophonique, le disque littéraire ou livre audio, l'histoire racontée, le discours de l'homme politique ou le cours du philosophe, la lecture d'un texte par un comédien (livres audio) sont des disques parlés appartenant au concept de la librairie sonore. (frémeaux, frémaux, frémau, frémaud, frémault, frémo, frémont, fermeaux, fremeaux, fremaux, fremau, fremaud, fremault, fremo, fremont, CD audio, 78 tours, disques anciens, CD à acheter, écouter des vieux enregistrements, cours sur CD, entretiens à écouter, discours d'hommes politiques, livres audio, textes lus, disques parlés, théâtre sonore, création radiophonique, lectures historiques, audilivre, audiobook, audio book, livre parlant, livre-parlant, livre parlé, livre sonore, livre lu, livre-à-écouter, audio livre, audio-livre, lecture à voix haute, entretiens à haute voix, parole enregistrée, etc...). Les livres audio sont disponibles sous forme de CD chez les libraires  et les disquaires, ainsi qu’en VPC. Enfin certains enregistrements de diction peuvent être écoutés par téléchargement auprès de sites de téléchargement légal.

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