Cocktail d'amour FA590

Les primitifs du futur

Cocktail d’amour
Cocktail d’amour
When R. Crumb was living in Paris, during the first part of 1986, he could be heard from time to time playing mandolin in jam sessions at the Jazz Club Utopia with Dominique Cravic, Didier Roussin, Daniel Huck, Jean-Jacques Milteau and various others.
Those sessions developed into this set of songs recorded at the Bob Mathieu Studio.  Crumb plays mandolin on all the tracks, along with various combinations of musicians centered around the Roussin-Cravic guitars.  The choice of numbers is eclectic, reflecting the musicians’wide range of taste in music.  The songs are of the traditional sort too, one of Crumb’s favorite themes in his comic strips as well as his previous recordings with the Cheap Suit Serenaders being the superiority of traditionalism over modernism.
Crumb goes well with Cravic and Roussin, who have been described in reviews of their previous album Juju Doudou as “Wizened but not sophisticated” and “skillful but not pretentious”.
The various musicians on this disc play everything from bal musette to bebop, and they have individually or collectively played backup for the likes of Lee Konitz, Steve Lacy, Toots Thielemans, Slim Gaillard, Dee Dee Bridgewater, etc., etc., & Eddy Mit­chell.  They all seem to agree that music is rightly an activity more than a product, a viewpoint that’s almost vanished today.  R. Crumb is a serious music-lover (in addition to his artwork and musicianship, he’s also a record collector of note).  Cravic and Roussin are serious musicians with the sense of humor who can, and will, play any old thing they want.  All together the album title describes it perfectly.
Gilbert SHELTON 1986

Bluestory & The New Blue 4  
J’ai vu Didier « Dédé » Roussin pour la première fois le 1er novembre 1973 : 1er novembre, fête de tous les saints, également anniversaire de Didier. Guy « Jazzmus » Lefebvre et Michel « Jackson » Puyraud me tannent depuis quelques temps déjà : tu dois rencontrer Roussin ! Didier donne des cours de guitare à Dreux, ville où je suis né. La rencontre officielle a lieu chez Didier, rue du Dr Charolais à Vigneux-sur-Seine. Ce jour-là Dédé est entouré de son premier cercle de très proches : Rdh Holtorp qui peut chanter l’intégrale des chansons de Brassens, Jean-Luc, vendeur de Charlie Hebdo et comédien, les deux Martine (dont une « Bobby » (?), la régulière de Dédé) et l’importateur de Levi Strauss dont j’oublie le nom. On entre dans le pavillon, construction récente et modeste (loin des Dallaseries mégalos des entrepreneurs nouveaux riches) par une petite véranda, et on est tout de suite dans la cuisine où devait s’illustrer Olivier Blavet (tiens !, c’est vrai il était absent ce jour là, retenu sans doute à une convention de la MGEN), avec ses entrecôtes Marchand de vin.
La salle de séjour est saturée de deux couleurs : le vert-bleu (bleu-vert ?) de la moquette façon Saint-Maclou dégriffée et l’orange des housses des banquettes, parallélépipèdes de mousse chinées dans les plus fines échoppes de Saint-Ouen ; ce même orange dont il avait repeint le frigo dans son manoir-guinguette de la Louetterie : le « Bièridaire » bourré été comme hiver de blanches de Brugge (initiation Vanja). Adossé à un mur un vieux piano droit sur lequel Didier joue le blues en sol en jurant quand il esquinte ses ongles de guitariste de l’École Normale. À l’extérieur, une pelouse maigre (novembre) sans la piscine plastique pour les nains, aux pastis flottants façon nymphéas anisés (elle ne fut montée que l’été suivant), et un cerisier qui devait recevoir plus tard sa guirlande d’ampoules colorées.
Tel fut le décor de nos premières répètes : deux semaines après nous avions un duo de guitares, puis un trio lorsque Olivier Blavet, le violenteur de Marine-Band, nous rejoignit ; Olivier pratiquait l’harmo dans toutes les positions et les lames de ses petits diatos passaient un sale quart-d’heure. On nourrissait tous le même amour pour le blues, Didier penchant plus pour les glissades du Bottleneck et moi pour les rags à la Blind Blake : Bluestory était né. Plus tard, après la fusion avec la bande de Rosny-sous-Bois, Montreuil, Le New Blue 4 (en hommage à Venuti-Lang) naquit lui aussi : Pifarely au violon et Torchinsky à la contrebasse. Ah ! Les mystères de la chambre bleue !
En réécoutant ces bandes, je me dis que j’aurais du solliciter un pro des liner-notes. C’est un peu embarrassant de s’auto-congratuler, ça ne va pas avec ma pudeur naturelle… On trouvera ailleurs la liste des dédicataires et les remerciés ; quant à moi j’écoute cette bulle musicale sauvée de l’oubli, avec bonheur et aussi émotion : heureusement les larmes ne troublent que la vue. C’est peu de dire qu’on a aimé Didier « Dédé » « Buffalo » Roussin et qu’il nous manque. 
Dominique CRAVIC, 1998

Des bords de Marne, au delta du Mississippi ce détonant « Cocktail d’amour » concocté par Dominique Cravic et Didier Roussin, puise son inspiration à l’époque où la musique populaire parisienne, jouée lors des bals musette, était le terreau fertile d’une musique monde, teintée de jazz, de biguine, bercée d’accents tziganes et italiens. Frémeaux & Associés remet à disposition du public ce premier disque qui annonce la belle carrière discographique des Primitifs du Futur et la renommée internationale de la formation. Ce dernier est suivi par « Bluestory » et « The New Blues 4 » qui, issus des bandes personnelles de Dominique Cravic, regroupent des magnifiques compositions du tandem Cravic-Roussin enregistrées durant les années 1970 et 1980.  
Patrick Frémeaux
From the banks of the Marne to the Mississippi Delta, this explosive “Love Cocktail” concocted by Dominique Cravic and Didier Roussin was inspired by the years when pop music in Paris — the music played in dancehalls called bals musettes — was a fertile soil for World Music. Call it traditional, with tints of jazz and beguine, rocked by Tzigane and Italian accents. Frémeaux & Associés is now reissuing the first album, which heralded a fine career for the ‘Primitifs du Futur’ and guaranteed their international reputation. The album is to be followed by “Bluestory” and “The New Blues 4” which, taken from Dominique Cravic’s personal tapes, collect the magnificent compositions written by the Cravic-Roussin team and recorded in the 70’s and 80’s.
Patrick Frémeaux

Les primitifs du futur
cocktail d’amour, 1986
Didier Roussin • Dominique Cravic • Robert Crumb Daniel Huck • Florence Dionneau • Jean-Jacques Milteau • Olivier Blavet • Guy Lefebvre
1. Eddie & Lonnie 3’30
2. Personne ne s’en sert maint’nant 3’10
3. Accordéon Jo 4’40
4. Dionnette 2’15
5. Zoo blues (Best year for the Bestiary) 3’45
6. My love parade 4’40
Bluestory & the new blue 4
Didier Roussin • Dominique Cravic • Olivier Blavet • Dominique Pifarely • Yves Torchinsky
7. Les trois salopards 2’38
8. Blues, amour et bottleneck 3’56
9. Washing the blues away (Didier au Washboard) 2’12
10. Pleurer comme une folle 3’51
11. Ain’t she sweet 3’14
12. L’homme en bleu 4’47
13. Leecan & Cooksey 2’51
14. Charlotte hot step 2’18
15. Cœur de plomb 4’02
16. It’s mint, my friend! 4’07
17. Just a little swing 3’43
18. Les mystères de la chambre bleue 5’03

CD Cocktail d'amour, Bluestory & The New Blue 4, Les Primitifs du futur © Frémeaux & Associés 2013