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MANDINO REINHARDT & MARCEL LOEFFLER
Ref.: FA508
Direction Artistique : BENJAMIN GOLDENSTEIN & PATRICK FREMEAUX
Label : Frémeaux & Associés
Durée totale de l'œuvre : 43 minutes
Nbre. CD : 1
Il est des disques – sortis d’on ne sait où, éclos on ne sait comment – destinés à marquer une époque, un genre, un public. Introuvables après quelques années, on le déniche dans la discothèque des happy few ayant su mesurer, dès sa sortie, ce qu’il y avait là de novateur et d’extraordinaire et qui en parlent, entre eux, comme d’un cousin lointain parti conquérir un autre “Nouveau Monde” et jamais revenu…
Note Manouche est incontestablement un disque à part dans l’histoire des musiques “manouches”. Paru avant la grande mode du tournant du siècle, composé à 90 % de titres inédits superbement écrits par Mandino Reinhardt et Marcel Loeffler, il dégage une force tranquille alliant parfaitement tradition et modernité dans une fusion à nulle autre pareille. Réédité aujourd’hui chez Frémeaux & Associés, il trouve sa juste place entre Django Reinhardt et Paris Musette.
Benjamin Goldenstein & Patrick Frémeaux
Mandino Reinhardt : Guitare solo - Marcel Loeffler : Accordéon - Josélito Loeffler : Guitare d’accompagnement - Gérald Muller : Contrebasse
1. Complices 3’17 • 2. Le flair de celmar 3’12 • 3. Leské 4’20 • 4. Sur les ponts de venise 4’24 • 5. Conférence 3’25 • 6. Souvenir 9’04 • 7. Vision d’automne 4’24 • 8. A long travel 4’28 • 9. Sérénade parisienne 4’13 • 10. Rue du nord 2’46
Some records are remembered as the highlights of a time, of a style, of a public. They can no longer be found in retail shops a few years after their release, but remain in the memories and record collections of some happy few, able at the time to grasp its degree of modernity and interest. Note Manouche is one of these CDs and represents a major step in the history of “Gypsy Swing”. Released before the big trend of this style, in 1999, it features almost exclusively genuine and beautiful compositions by Mandino Reinhardt and Marcel Loeffler – all being a perfect mix of tradition and modernity. This new release in Frémeaux & Associés’s catalogue fits perfectly between Django Reinhardt and the award-winning “Paris Musette” collection.
Benjamin Goldenstein & Patrick Frémeaux
"Les deux solistes ont en partage une belle élocution. Loeffler se tient à l'écart des facilités de l'accordéon spectacle, préférant soigner la netteté du dessin mélodique selon une pudeur et une efficacité qui ne sont pas sans évoquer les maîtres américains. Pour le jaillissement de ce phrasé plein d'autorité, Note Manouche mérite le détour."
Franck Bergerot - JAZZMAN
Droits : Groupe Frémeaux Colombini SAS
Œuvres sélectionnés
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PisteTitreArtiste principalAuteurDuréeEnregistré en
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1ComplicesMarcel Loeffer Mandino Reinhardt00:03:161999
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2Le flair de CelmarMarcel Loeffer Mandino Reinhardt00:03:121999
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3LeskeMarcel Loeffer Mandino Reinhardt00:04:171999
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4Sur les ponts de VeniseMarcel Loeffer Mandino Reinhardt00:03:561999
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5ConférenceMarcel Loeffer Mandino Reinhardt00:03:251999
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6SouvenirMarcel Loeffer Mandino Reinhardt00:09:021999
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7Vision d'automneMarcel Loeffer Mandino Reinhardt00:04:261999
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8A Long TravelMarcel Loeffer Mandino Reinhardt00:04:301999
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9Sérénade parisienneMarcel Loeffer Mandino Reinhardt00:04:111999
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10Rue du nordMarcel Loeffer Mandino Reinhardt00:02:451999
NOTE MANOUCHE
NOTE MANOUCHE
Mandino Reinhardt
Marcel Loeffler
Joselito Loeffler
Gérald Muller
“(…) Ce quartet de musiciens extrêmement doués qui se parlent l’un l’autre, s’appellent ou se répondent, jouent ensemble ou à tour de rôle, ne se concurrençant jamais, mais chacun servant l’autre, brode à petits points une véritable dentelle de musique émouvante et touchante.”
Michel Bedin, Jazz Hot mars 2000
“(…) Tournant le dos à la prouesse technique ou à l’exotisme de bazar pratiqué par de nombreuses formations néo manouches, leur quartette constitue un équilibre raisonnable entre la nécessité de l’enracinement et l’aspiration à un langage original.”
Franck Bergerot, Jazzman
Il y a bien longtemps, je rencontrai les tziganes, aux confins du sud de la ville. Je disais à cette époque : “Voici que je fais le tour du monde ; voici que je rencontre enfin ma vraie tribu, ma vraie famille, celle du voyage et de la musique”.
“Tzigane, Tzigane
A être fils du vent
De la terre t’y gagne
Tzigane, Tzigane !”
Le temps a passé. Ces temps, mes amis manouches l’ont occupé à travailler leurs instruments, mais aussi à se dégager des clichés. Oui, ils restent fidèles à Django, à Gus Viseur et à bien d’autres grands. Mais ils s’ouvrent en nuance à une musique jazzée, inventive, personnelle et toutefois universelle. La grâce de ce groupe, c’est que chaque instrumentiste a sa place, Importante, indispensable, irremplaçable.
Mandino Reinhardt, “le sage”, déménage dans sa guitare une kyrielle de notes incongrues, sans jamais déraper, sans jamais nous resservir les mêmes sauves. Les siennes ont toutes une saveur originale et ne se ressemblent guère.
Marcel Loeffler donne une originalité dans la plénitude de son jeu. Ses harmonies rares que bien des grands lui reconnaissent, sont à vous couper le souffle ! Il sait faire rire, pleurer, danser, rêver son accordéon. Il excelle par des trouvailles humoristiques ou mélancoliques dans ses improvisations.
Gérald Muller tire de sa “Grand Mère” des sons extrêmes qu’il affine et conduit avec minutie au fil des morceaux. Il apporte à la formation un soutien rythmique exemplaire et une ouverture salutaire.
Joselito Loeffler assure magistralement ce qu’on appelle la “pompe”, soutient rythmique caractéristique du jazz manouche.
Vive la musique tzigane renouvelée par les talents incontournables de “Note Manouche”. Ne les ratez pas là où ils se produisent. Note Manouche ? Michto ! c’est beau, trop beau. Bonne route à vous. Latcho Drom
Jean-Marie Koltès
A l’occasion de la réédition du présent disque et pour le mettre en perspective, Pierre Lafargue nous a fait l’amitié de revenir sur le couple guitare-accordéon dans le jazz et dans l’“école tsigane du jazz” en paticulier.
Accords et complicités
“La littérature sur la musique n’est pas un simple reflet de ce qui se passe dans la pratique musicale de la composition, de l’interprétation et de l’écoute, mais se place en un certain sens parmi les éléments constitutifs de la musique elle-même.” Carl Dahlhaus, L’Idée de la musique absolue, 1997
Évidence. Sans l’homme, sans la femme, les instruments de musique ne seraient rien. Que des objets. Des objets inutiles. Ne servant à rien. De beaux objets parfois, des objets mystérieux souvent. Sans le souffle de l’homme, sans les doigts de la femme, sans leur contribution à chacun, voire sans les enfants d’emparant d’une flûte à Bech ou d’un tambour de Basch, tout cela relèverait du bric-à-brac au pire, au mieux d’un musée du quai branlant, aléatoire ; attention… plouf ! Ça tombe à l’eau. Le conservatoire contradictoire du voir sans ouïr. Le monde du silence dans un océan de bruits sourds. Donner à écouter. Les instruments mis en bouche et placés en mains, alors est venu le moment de l’entente, de s’accorder entre soi, se réunir, se compléter. Ce n’était pas gagné d’avance, la confrontation pouvant engendrer plus de pommes de discorde que de poires pour la soif. Dans le domaine si particulier de la musique de jazz, par exemple, dès que la guitare sortit de son ghetto d’accompagnatrice discrète pour élever la voix et s’arroger le statut de soliste, elle se trouva quelquefois en conflit avec le piano en fréquentant le même sérail. Jusque là seigneur sur son terrain, le piano-roi prit fort mal la chose en voyant un autre élément venir piétiner ses plates- bandes auparavant inviolées. Il dut mettre de l’eau minérale dans son whisky vieilli en fût de chêne ; et cela dans les trios où King Cole, Art Tatum, Earl Hines, Herman Chittison, Ahmad Jamal, Oscar Peterson jouaient sur un pied d’égalité avec Oscar Moore, Tiny Grimes, Albert Casey, Jimmy Shirley, Ray Crawford, Barney Kessel… Et puis ont plané les duos Bill Evans-Jim Hall, Martial Solal-Jimmy Raney, Michel Graillier-Christian Escoudé ; du nanan. Faites l’amour cœur à cœur, par la guerre des nerfs.
En revanche, il n’y eut jamais de bisbille entre la guitare et le “piano du pauvre”, l’accordéon le bien nommé donnant immédiatement son accord franc et massif, en bon gars qu’il était, pour une entente cordiale avec l’instrument aux hanches de femme. Bingo ! Car c’est bien d’une affaire de couple qu’il s’agit ; l’accordéon et la guitare se sont unis pour le meilleur en laissant le pire aux oubliettes. Si les épousailles du piano et de la guitare furent un mariage de raison dans la grande famille des instruments, celles de l’accordéon et de la guitare furent un vrai mariage d’amour. En France, ces accordailles faubouriennes se manifestèrent vite-fait du côté du musette dans ces bals populaires qui riment avec s’envoyer en l’air. Le banjo primitif, égrenant son gling-gling métallifère, fut supplanté par la guitare lovée au creux du bastringue… Allez, roulez !
Qui va et qui ne finit pas
“Celui qui un jour allumera la foudre Doit longtemps être pareil à un nuage.” Friedrich Nietzsche
Bien sûr, Django Reinhardt ne fut pas étranger à tout cela et sa collaboration avec les pionniers du musette ne passa pas inaperçue. Doué d’une précoce personnalité, ses initiatives dégageront la piste, ouvrant la route “qui va, qui va, qui va et qui ne finit pas” (“Chanson Gitane” par Annette Lajon, Pathé PA2064 - 1942) aux gens du voyage. En effet, ce seront essentiellement des musiciens gitans et manouches qui s’engageront sans tarder sur le chemin de l’aventure avec leurs guitares à la sauvagerie disciplinée, l’un des apanages de la tsiganité. Recourant à un style empreint des particularismes attachés à leur ethnie, ils mettront en pratique le “tu donnes-je te rends”, d’une rare efficacité, avec les grands dénicheurs de la boîte à boutons. Plus que d’autres, émules adroits de Django Reinhardt, les frères Ferret, Baro, Sarane, Matelo et leur cousin Challain, seront aux premières loges. Tous joueront avec Gus Viseur, le super as du piano à bretelles, qui trouvera en eux l’idéal du partenariat. Baro et Sarane joueront aussi avec Tony Murena ; Sarane et Matelo, avec Murena et Louis Richardet ; et Baro et Sarane, rejoints par Jacques Montagne, se retrouveront avec Jo Privat. Plus tard, Matelo fraiera de même avec Privat. Quels qu’ils soient, gadjé ou Fils du Vent, les guitaristes seront toujours à tu et à toi avec maints accordéonistes au fil du temps : Gus Viseur et Joseph Reinhardt, Emile Vacher et Gusti Malha, Louis Richardet et Lucien Gallopain, Emile Prud’homme et le dénommé “Barbe-aux-Yeux”, Jo Privat et René “Didi” Duprat, Georges Schaller et Marcel Bianchi, Freddy Balta et Henri Crolla, Marcel Azzola et Marc Fosset, Frédéric Schlick et Biréli Lagrene, Francis Varis et Dominique Cravic, la liste est longue et l’on en oublie…
There’s a boat dat’s leavin’ soon for New York
“Agit dans ton lieu, pense avec le monde.” Édouard Glissant
En France c’est avant tout l’accordéon-boutons qui règne en maître, ses spécialistes considérant qu’il était le “vrai de vrai” de la grande soufflerie, le “mec” plus ultra en quelque sorte. Cela bien que plusieurs collègues de l’espèce des iconoclastes (Richardet, Ferrari, Schlick, Varis, Lubat) aient préféré utiliser l’accordéon-piano, c’est-à-dire muni d’un clavier à touches “black & white” (un glaçon ?). Mais la “French Touch” n’a pas touché tout le monde, loin de là. Ailleurs, en Italie, en Suisse, en Autriche, en Allemagne, dans les pays d’Europe orientale et septentrionale, c’est l’accordéon-piano qui a remporté la palme. Et quand les douloureux problèmes économiques (la famine) et politiques (l’intolérance) séviront sur l’Ancien Continent, provoquant l’émigration massive des populations meurtries vers les États-Unis terre de mirages et d’illusions, ce sont bel et bien les accordéons-piano qui franchiront l’Atlantique en force avec leurs propagateurs de musiques libres. Là, les sons unis de l’accordéon et de la guitare seront amenés à une concorde sur un nouveau champ d’expériences. L’accordéoniste d’origine néerlandaire Art Van Damme, surnommé “le Benny Goodman de l’accordéon”, s’associe avec le guitariste d’ascendance scandinave Fred Rundquist, chacun apportant son acquis au “melting-pot”. L’entente entre eux est si réussie que lors d’un séjour chez les Européens, où Van Damme joue et enregistre abondamment avec des jazzmen modernes du vieux monde, c’est Rundquist embarqué qui est auprès de lui ; dans l’Hexagone, il sera remplacé par Didier Roussin. Ernie Felice et Al Hendrickson font cause commune en donnant la réplique au “King of Swing”. Venu aux USA avec son accordéon-boutons, lui, après la guerre qu’il passa caché dans un grenier (avec moins de malchance qu’Anne Frank), le Hollandais Mat Mathews (Matthieu Schwartz) s’active en compagnie de Joe Puma comme deux félins folâtres s’ébattant au soleil. Ça chauffe dans les bals cajuns ! L’effervescente Queen Ida, grande dame de l’accordéon, et Al Lewis, son guitariste de petit frère, avec leurs copains du Bon Temps Zydeco Band, savent mettre le feu au plancher. Ça se remue drôlement là-dedans ! En Louisiane, bourbon aidant, laissez le bon temps rouler… Fragments d’un discours amoureux en l’honneur des performances accomplies par les lames et les cordes étatsuniennes. Souvenirs d’un temps révolu. “Tout un monde lointain”.
Complot de famille
“Une apparition fait écho aux sons du temps jadis. Le passé devient le présent.” (Haïkaï)
Chez les Gitans et les Manouches le mot “népotisme” n’a pas cours. Il n’existe pas. La famille c’est sacré. Et c’est donc pour ça qu’il y a de sacrées familles. Mandino Reinhardt est fréquemment accompagné par son frère Sony et l’un de ses partenaires favoris est son quasi cousin Marcel Loeffler, lequel fait appel à sa parentèle quand il se manifeste en public ou sur disque, frère, fils, cousin et collatéral, ils répondent tous présents, Joselito, Cédric, Yorgui et les autres sont fidèles au rendez-vous. Et lorsque Dino Mehrstein apparaît, c’est le neveu de Mandino, autrement dit le fils de Sony. Il faut suivre… Contrairement à ce que proférait avant-hier un écrivain que l’on ne lit plus guère, dans l’univers des dandies de grand chemin, c’est “Familles, je vous aime !” qu’il vaut mieux dire. Car il en va tout autant avec ces Ferret/Ferré, Winterstein, Weiss/Vées, Lagrene, Faÿs, Malha/Maille/Mailhes, Mehrstein, Schmitt, Rosenberg, etc., qui sont venus heureusement gonfler les catalogues au gré des saisons. Toujours suspicieux, “Family Plot” aurait murmuré le corpulent Alfred Hitchcock (son ultime film, 1976). La famille, certes, mais également les amis, les copains, les potes, les aminches, les boute-en-train et les grandes gueules, gais lurons, joyeux drilles, francs buveurs… et musiciens d’exception. À la charnière de deux siècles, des équipes d’Alsaciens en fête on célébré, à leur façon, la fin de l’écoulé en beauté et l’arrivée du nouveau avec faste. Au cours de la dernière partie de l’année 1999, deux disques hors du commun sont enregistrés dans l’enthousiasme par ces éternels voyageurs de la musique qui ont ancré leurs songes dans une contrée où il fait si bon vivre, entre Rhin et Ill. Deux disques “compacts” (c’est le cas de le souligner) à un tel degré extraordinaires qu’ils n’eurent aucun mal à s’affirmer comme des réussites totales du jazz “alla zingarese”, des sommets du genre. L’un, “Miri Familia”, voit Tchavolo Schmitt en fumant dieu Vulcain déclencher une espèce de jam-session à base de guitares, typiquement manouche, à laquelle participent Mandino et Sony Reinhardt, une cordiale réunion encordée, généreuse et truculente, le “bœuf” embrasé à l’alsacienne signe de convivialité, le Jiatépé des “winstubs” de la Petite France. L’autre, “Note Manouche”, en est l’exact contraire, il se situe aux antipodes ; organisé de main de maître par Mandino Reinhardt, il s’agit là d’un petit ensemble au sein duquel chaque musicien qualifié joue harmonieusement le rôle qui lui est imparti. La synergie entre la guitare et l’accordéon est exemplaire, leur interactivité donne des ailes aux improvisations en ces lieux communautaires où s’épanouit un groupe privilégié par l’esprit de corps pratiquant la recherche d’un certain hédonisme. Remarquablement fignolé, ciselé, valorisé par Mandino Reinhardt et Marcel Loeffler, “Note Manouche” est un véritable travail d’orfèvrerie, à la John Kirby Sextet, un joyau qui brille de ses éclats rayonnants. Après l’échappée belle de “Sweet Chorus”, ce “Note Manouche” marque un aboutissement convaincant avant la mise en œuvre d’autres projets, d’autres sortilèges de l’école rhénane. “Miri Familia” a été réédité récemment, voilà qui est fait maintenant pour “Note Manouche” ; si bien que l’on peut dire, à la manière d’un Dac ou d’un Carlès, sans risque de se tromper, que c’est une bonne paire de choses faites.
Mission impossible
“Une fois que l’on sait une chose,on ne peut plus jamais ne pas la savoir.” Anita Brookner (Look at me, 1983)
De nos jours, on voit survenir allègrement sur la scène du jazz gitano-manouche bien des prétendants animés des meilleures intentions, pourvus d’une technique impressionnante au service d’idées désinvoltes, qui ne demandent qu’à égaler, voire dépasser leurs aînés. Le péril jeune ? Bof ! En ce qui concerne les disques de Tchavolo Schmitt et de Mandino Reinhardt, ils ont du souci à se faire ! En se démenant comme de beaux diables, les surdoués de la dernière heure pourront, c’est concevable, arriver à égaler ces chefs-d’œuvre, en toute connaissance de cause ; “On n’aura jamais fini d’avoir tout vu”… (brève de comptoir). Mais les surpasser, voilà le hic ! Cela relève de l’impensable, de l’irréalisable, du chimérique, de l’invraisemblable, de l’extravagant, de l’illusoire, de l’utopique. Non, ce n’est pas du domaine du possible. Même pas en rêve.
Pierre LAFARGUE (6-27 octobre 2008)
© Frémeaux & Associés
Note Manouche
01. Complices (Marcel Loeffler & Mandino Reinhardt) 3’17
02. Le flair de Celmar (Mandino Reinhardt) 3’12
03. Leské (Mandino Reinhardt) 4’20
04. Sur les ponts de Venise (Marcel Loeffler) 4’24
05. Conférence (Marcel Loeffler) 3’25
06. Souvenir (Mandino Reinhardt) 9’04
07. Vision d’automne (Marcel Loeffler) 4’24
08. A long travel (Marcel Loeffler) 4’28
09. Sérénade Parisienne (Gus Viseur) 4’13
10. Rue du Nord (Mandino Reinhardt) 2’46
Mandino Reinhardt : Guitare solo
Marcel Loeffler : Accordéon
Joselito Loeffler : Guitare d’accompagnement
Gérald Muller : Contrebasse
Invité sur le titre 1 : Dino Mehrstein (guitare rythmique)
Enregistré en septembre 1999 au studio Ad Libidum (Bischheim) par Benoît Burger.
Mixage - Mastering : TSC, par Jean-Christophe Hutz et Benoît Burger.
Production : Atema / Note Manouche - Frémeaux & Associés cessionnaire.
Ce disque était précédemment distribué par Djaz Records.
Photo de couverture : Isabelle Rozenbaum & Frédéric Cirou.
Photo fond cristal et dos du disque : Maryvonne Delhal.
Conception graphique d’origine : Paquito.
CD NOTE MANOUCHE Mandino Reinhardt Marcel Loeffler © Frémeaux & Associés (frémeaux, frémaux, frémau, frémaud, frémault, frémo, frémont, fermeaux, fremeaux, fremaux, fremau, fremaud, fremault, fremo, fremont, CD audio, 78 tours, disques anciens, CD à acheter, écouter des vieux enregistrements, albums, rééditions, anthologies ou intégrales sont disponibles sous forme de CD et par téléchargement.)