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NE ME QUITTE PAS
Ref.: FA511
Direction Artistique : LOS MACHUCAMBOS
Label : Frémeaux & Associés
Durée totale de l'œuvre : 49 minutes
Nbre. CD : 1
Cinquante ans après leur premier succès, Los Machucambos, emmenés par les deux membres fondateurs Rafaël Gayoso et Romano Zanotti, gravent un nouveau tour de chant hérité des musiques folkloriques sud-américaines.
Grand prix de l’Académie française du disque 1959 avec “La Bamba”, le groupe ne saurait être “réduit” au succès interplanétaire “Pepito” et aux 7 millions de 45 tours alors écoulés. Los Machucambos racontent avant tout l’histoire des musiques d’Amérique du Sud, de son acculturation parisienne – entre Jazz et Java, Samba et Biguine – et de sa réécriture passée par la catalyse Saint-Germain-des-Prés, où écrivains à l’accent chantant se mêlent à la bohême estudiantine locale, aux Ladys de passage et autres midinettes d’une province lointaine. Outre les titres qui ont immortalisé le groupe, ce disque présente de nouvelles chansons, dans une production à l’acoustique parfaite, dont la reprise de la célèbre chanson de Brel, avec cette facture sud-américaine qui fait toute l’identité de Los Machucambos.
Fifty years on from their first hit La Bamba, Los Machucambos, led by the two founding members of the group, Rafael Gayoso and Romano Zanotti, have brought out a new collection of songs based on the South American folk tradition. They do not want to rest on their laurels: First Prize for French record in 1959 with La Bamba and their some 7 million 45rpms already issued. Los Machucambos’ sound is a mix of its Latin roots with the many Parisian influences (jazz, java, samba, beguine) absorbed from the multicultural bohemian atmosphere of Saint-Germain-des -Prés where writers and singers mingled with the local student population, prostitutes and girls from the provinces. In addition to the titles that made the group famous this CD, in an accoustically perfect presentation, introducessome new songs, including a cover of the well-known song by Jacques Brel,in the South American style that was the hallmark of Los Machucambos.
1. Caramba, mi amor • 2. Vuelve junto a mi • 3. Los Garceros • 4. Carnavalito • Humahuaqueño • 5. Cais • 6. El Espanto • 7. El Naufrago • 8. El Cuchipe • 9. Travesia • 10. El Gavilan • 11. No Señor • 12. Tonada de la luna llena • 13. Samba em preludio • 14. Cuando el hombre • 15. Non Monsieur • Bonus Live : 16. Guantanamera • 17. Cuando calienta el sol • 18. Pepito • 19. La bamba
Droits : Frémeaux & Associés en accord avec Los Machucambos, C J Team et Studio labroue pour titre 1 à 15 et 7 Productions pour titre 16 à 19.
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PisteTitreArtiste principalAuteurDuréeEnregistré en
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1Caramba Mi AmorLos MachucambosGalindez Otilio00:03:382008
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2Vuelve Junto A Mi (Ne me quitte pas)Los MachucambosBrel Jacques00:02:592008
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3Los Garceros (Les chasseurs de h�rons)Los MachucambosTorrealba J.V.00:04:012008
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4Carnavalito Humahuaqueno (La F�te des fleurs)Los MachucambosZaldivar00:02:522008
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5Cais (Un quai)Los MachucambosNascimento Milton00:02:322008
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6El Espanto (L'apparition)Los MachucambosFreites Adelis00:03:462008
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7El Naufrago (Le naufrage)LoLos MachucambosGayoso Rafael00:04:142008
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8El CuchipeLos MachucambosTraditionnel00:02:422008
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9Travesia (La Travers�e)Los MachucambosNascimento Milton00:03:442008
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10El Gavilan (L'�pervier)Los MachucambosTraditionnel00:03:402008
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11No Senor (Non Monsieur)Los MachucambosGerald F.00:02:422008
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12Tonada De La Luna Llena (Chant de la pleine lune)Los MachucambosDiaz Simon00:02:352008
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13Samba Em PreludioLos MachucambosDe Moraes Vincius00:03:422008
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14Cuando El Hombre (Quand les hommes)Los MachucambosZeitoun Fred00:03:282008
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15Non MonsieurLos MachucambosGerald F.00:02:422008
LOS MACHUCAMBOS VUELVE JUNTO A MI
LOS MACHUCAMBOS
VUELVE JUNTO A MI
Ne me quitte pas
Cinquante ans après leur premier succès, Los Machucambos, emmenés par les deux membres fondateurs Rafaël Gayoso et Romano Zanotti, gravent un nouveau tour de chant hérité des musiques folkloriques sud-américaines. Grand prix de l’Académie française du disque 1959 avec “La Bamba”, le groupe ne saurait être “réduit” au succès interplanétaire “Pepito” et aux 7 millions de 45 tours alors écoulés. Los Machucambos racontent avant tout l’histoire des musiques d’Amérique du Sud, de son acculturation parisienne – entre Jazz et Java, Samba et Biguine – et de sa réécriture passée par la catalyse Saint-Germain-des-Prés, où écrivains à l’accent chantant se mêlent à la bohême estudiantine locale, aux Ladys de passage et autres midinettes d’une province lointaine. Notre histoire prend source, fin des années cinquante, à L’Escale, cabaret sis rue Monsieur le Prince, à mi-chemin entre la Closerie des Lilas et Les Deux Magots ; entre Sorbonne et Beaux-Arts.
De retour du Panama, où ils s’étaient réfugiés pendant les années de guerre, Louise Baudino la française et l’hispanique Don Carlos fondent – à l’emplacement d’une maison jadis close – un cabaret baptisé L’Escale. Décoré de quelques ornements maritimes, le lieu vibre aux échos de la musique latine découverte par les propriétaires durant leur exil transcontinental. Dès sa fondation en 1947, des musiciens sont engagés et l’établissement deviendra bientôt un centre de rencontre pour la diaspora latino-américaine, une escale pour les musiciens de passage. L’histoire des Machucambos est intimement liée à ce cabaret. Rafäel Gayoso, jeune étudiant madrilène fraîchement diplômé en Droit, arrivé à Paris en 1957, s’y dirige tout naturellement : “en peu de temps L’Escale était devenue le lieu de rendez-vous des intellectuels latins. Des peintres, comme Jesus Soto, Cruz Diez, Botero ; des écrivains : Alejo Carpentier, Julio Cortazar, Vargas Llosa, Garcia Marquez…”. Le chaland des années 1955, curieux de pousser la porte de ce petit cabaret de la rue Monsieur Le Prince pouvait, au gré des jours, voir ou entendre Paco Ibañez, Jesus Soto, Atahualpa Yupanqui, ou encore Violeta Parra. Le Quartier “latin” des 5ème et 6ème arrondissements parisiens porte décidément bien son nom…
L’Escale “joue sans le savoir un rôle non négligeable pour faire connaître aux Français une Amérique latine alors lointaine (...). Dans cet ancien bistrot d’étudiants, quelques futures célébrités des arts plastiques, Jesus Soto, Narciso Debourg, Carlos Caceres-Sobrea et autres venaient pour le plaisir, pour quelques francs, chanter un folklore coloré avec guitare, flûte indienne et bombo. Barbara, Guy Béart, et tout un public d’intellos de la rive gauche découvraient, grâce à eux, rythmes et sonorités nouvelles d’un continent encore nimbé d’exotisme” Jacques Leenhardt, Les Amériques latines en France, Paris, Gallimard, 1992
C’est dans ce creuset des cultures, des exils, des passages, que Los Machucambos plongent leurs racines. Retour en 1957, où Rafaël Gayoso arrive à Paris dans l’idée de passer le concours de l’Ecole Diplomatique. Guitariste polyvalent, il a appris dans son Espagne natale les chansons du folklore mexicain et cubain. Rafaël trouve dans L’Escale un moyen de subsistance compatible avec ses études. Avec le Péruvien Milton Zapata et le Mexicain Pedro Serrano, autres musiciens de l’établissement, il forme un trio de musiques typiques – Los Acapulcos – et écluse les différentes boites du Quartier Latin. “For Sentimental Reasons”, Pedro Serrano quitte l’ensemble, quelques mois à peine après leur formation. Retour à L’Escale, où Rafaël fait la connaissance de Julia Cortés – qui deviendrait, quelques années plus tard, la voix exceptionnelle des Machucambos. La jeune et jolie Julia, costaricaine de naissance, était alors en poste (diplomatique) à Rome. Son grand-père, Léon Cortés, avait été Président du Costa Rica ; son père, Otto Cortés, Président de l’Assemblée de son pays. Jeunesse bohême, mais également de bonne famille, se rencontrant à Paris autour des musiques sud-américaines qui leur sont chères, Julia et Rafaël avaient plus d’un point en commun : amis en 1958, ils s’épousent en 1959. Entre temps, fin 1958, Julia Cortés a remplacé Pedro Serrano au sein de Los Acapulcos. Sa voix hors du commun permet au groupe de progresser et de multiplier les engagements, notamment à L’Ecluse, cabaret réputé du 15, quai des Grands Augustins, où firent leurs armes maints chanteurs et comiques, et non des moindres : Barbara, Marie-Paule Belle, Cora Vaucaire, Philippe Noiret, les Frères Ennemis… Pedro parti, aucun Mexicain n’officie plus au sein des Acapulcos… Le groupe prend alors pour nom Los Machucambos, mot désignant en Amérique latine le tatou, petit mammifère dont certains indiens utilisent la carapace en guise de caisse de résonance du “charango”, instrument à corde proche de la guitare, typique des orchestres Andins. Le répertoire est alors composé de musiques folkloriques d’Amérique du Sud, particulièrement du Costa Rica, d’où vient Julia, et du Pérou, d’où Milton Zapata est originaire.
L’Ecluse, dont les premiers spectacles sous la nouvelle direction débutent le 6 février 1950, fut rapidement en vogue et attire, tant sur scène que dans la salle, un public de choix. Un soir, MM. Nicoly et Delavigne, des Jeunesses Musicales de France (JMF) – officiellement créées le 6 novembre 1944 – proposent aux Machucambos d’enregistrer un 45 tours pour le Club National du disque. Au vu du bon accueil réservé au disque, les JMF offrent au groupe une tournée à travers l’Algérie, à l’époque française. Dès lors Los Machucambos connaîtront une ascension fulgurante. Lors d’un spectacle au Théâtre du Petit Marigny, ils font la connaissance de M. Evans, directeur artistique de Decca. “Rendez-vous pris, audition, puis signature d’un contrat d’exclusivité”, raconte Rafaël Gayoso. Avec à la clef, un 45 tours, “enregistré pour la première fois en France en stéréophonie, sur lequel figurait notamment “La Bamba”, Prix de l’Académie Française du Disque en 1959.” C’est au cours d’une seconde tournée pour les JMF, au Maroc et en Tunisie, que le groupe apprend l’attribution de ce prix. “De retour en France, continue Rafaël, grand succès du disque, reportages, signatures et T.V., puis, un engagement pour le Music-Hall “Bobino”, suivi d’une tournée en Yougoslavie.” Milton Zapata, jeune homme aux idées politiques bien ancrées n’est toutefois pas à l’aise avec ses partenaires au sein des Machucambos : Julia, petite fille d’un Président et Rafaël fils de bourgeois et avocat… Les trois membres ont conscience des divergences et pensent à se séparer. Parmi les autres formations alors en vogue de musique sud-américaine, Los Guaranis, de Francisco Marin, tenaient le haut du pavé. Groupe Paraguayen (harpe, guitares et chants) arrivé en France, au début des années cinquante avec le ballet de Perez Fernandez, Los Guaranis eurent un grand succès avant même la fondation de Los Acapulcos. Leur disque de musique paraguayenne obtient le Grand prix de l’Académie Française en 1953. Parmi eux officie Romano Zanotti, étudiant en beaux-arts fraîchement arrivé de Rome où il avait connu, dès 1954, Julia Cortés. Romano avait, est-il besoin de le préciser, fait ses armes à L’Escale, où il jouait le soir pour payer ses études de plasticien. L’arrangement était tout trouvé et peu de temps après la sortie, en 1959, du premier 45 tours du groupe, contenant “La Bamba” : “Romano quitta le groupe pour Los Machucambos et Zapata rejoignit Los Guaranis, plus proches de ses idées politiques. Et tout le monde fut content !” résume Rafaël.
Les cabarets parisiens présentaient alors un incroyable vivier de musiciens sud-américain. Romano, qui avait appris à Rome le répertoire Colombien, se rappelle avoir découvert dans la capitale française “(…) un brassage de toutes les nationalités latino-américaines. Il y a toujours eu un engouement pour cette musique [le folklore sud-américain] en France, mais c’était assez superficiel, on s’intéressait à la musique typique, la rumba, la conga, etc. Dans les années 50 ce sont les jeunes sud-américains qui sont arrivés en France. Comme ils avaient des nationalités différentes, chacun a apporté son folklore, c’était une espèce de salsa, avant la lettre, un mélange de plusieurs folklores.1” Le succès des Machucambos avec “La Bamba” en 1959 témoigne de l’intérêt du public français pour les musiques latino-américaines. La direction de Decca, sentant le phénomène de mode, presse les Machucambos de délaisser quelque peu le folklore pour des rythmes plus commerciaux, plus dansants, permettant de rallier un public encore plus large. Un titre est proposé, un slow-rock venu des Etats-Unis, signé Truscott et Taylor. Le groupe, peu enthousiaste, décide de s’en emparer et de l’édulcorer de leur style latino-américain. Depuis l’année 1954 (le violoniste cubain Enrique Jorrin et son Engañadora), fleurit la mode du cha-cha-chá – dont le succès tient justement à ce qu’il consiste à simplifier, pour les danseurs, les structures rythmiques traditionnelles. “Pepito” le Nord-américain sera un cha-cha-chá ou ne sera pas ! Et “Pepito” fut… n° 1 du Hit-Parade durant neuf mois consécutifs de l’année 1961 ! A la troisième place du même classement, dans le même moment, “Non Monsieur”, écrit pour le groupe par Hubert Giraud. Poussée par ces succès populairesimmenses, la vente du 45 tours atteindra les 7 millions d’exemplaires. Lorsque ce triomphe est annoncé, Los Machucambos sillonnent la France des JMF pour propager la musique folklorique qui compose leur répertoire. Leur prestation comprend alors quatre parties, consacrées à l’Amérique des Andes, à l’Argentine, à l’Amérique tropicale et au Mexique. Chacune est entrecoupée par l’intervention d’un harpiste péruvien ou paraguayen et présentée par un conférencier des JMF. Il s’agit bien d’un récital folklorique et culturel. Mais, en cette fin 1961, le public n’a de cesse que le groupe n’interprète “Pepito”, que radios et discothèques diffusent alors à profusion. Los Machucambos ont, semble-t-il, quitté la sphère folklorique et sont appelés à assurer le divertissement festif du plus grand public, à quitter Saint-Germain-des-Prés pour arpenter les Barrio latino du monde entier.
Le groupe, organisé de façon remarquablement stable autour de Julia, Rafaël et Romano, enrichit son répertoire d’airs traditionnels arrangés pour la danse et les ambiances festives. Avec le soutien d’une maison de disque à la réputation internationale – Decca – puis d’un important impresario, Roland Ribet (qui s’occupe également de Dalida, Charles Aznavour …), les Machucambos connaissent une ascension extraordinaire : Bobino, La Villa d’Esta et, à plusieurs reprises, l’Olympia de Bruno Coquatrix. Les nombreux disques qu’ils gravent pour Decca rappellent l’évolution technique des systèmes d’enregistrements, fièrement annoncés sur les pochettes markettées : stéréophonie, effet ping-pong, système Phase 4 Stéréo (disques pour lesquels le directeur de la maison-mère londonienne, M. Stellman, viendra en personne à Paris pour diriger leur enregistrement). De 1959 à 1973, Julia Cortés, Rafaël Gayoso et Romano Zanotti sont des stars internationales, multiplient les tournées, les émissions de télévision, les grandes scènes. Grâce aux revenus – conséquents – de ces succès, Rafaël et Romano, peuvent sauver L’Escale, mis en vente en 1964 et destiné à devenir une épicerie. Joli retour des choses que cette reprise, par les enfants devenus prodigues, de ce creuset de leur succès. “L’Escale fut aménagée du coté de la cave, ou des musiciens cubains faisaient danser un public avide de cette musique (beaucoup de sud-américains) et devint l’endroit incontournable pour une jeunesse que n’était encore colonisée par la musique anglo-saxonne.” (Rafaël Gayoso). La vie des Machucambos est, somme toute, dans ces années 1960, un long Rio de la Plata tranquille. La deuxième partie de la décennie et le triomphe du rock anglo-saxon des Beatles, les années yé-yé, le triomphe de Salut les Copains feront toutefois émerger une autre génération, une autre musique. Mais en mai 1968, à l’acmé de leur carrière, Los Machucambos se permettront même de rallier artistiquement la contestation, comme le raconte Rafaël : “Les événements de Mai 68 placèrent L’Escale au centre de l’action. Des brigades de C.R.S. défilaient sans arrêt devant la porte, et non loin éclataient des lacrymogènes. J’habitais au-dessus de la boite et faisais parfois monter chez moi des clients terrorisés ! Cette ambiance très politisée finit par faire naître l’idée d’organiser un spectacle où les sud-américains, plus ou moins révolutionnaires, pourraient s’exprimer. Ainsi naquit le show Chants et Rythmes d’Amérique Latine que nous avons présenté à “La Gaité Montparnasse”, en 1971, et dans lequel figuraient presque tous les musiciens de L’Escale : Cruz del Sur et Eduardo Calvo, d’Argentine ; Guillermo de la Roca et Los Chacos, flûtes indiennes ; Los Kirpas, Venezuela ; Gerardo Servin et son Trio Guarani, Paraguay, et, naturellement Los Machucambos, avec nos accompagnateurs Barreto, Bebo et Gerby. Ce fut vraiment un résumé de ce que l’Amérique Latine proposait comme chansons à l’époque.” Après ce succès à la Gaité Montparnasse, Coquatrix accueillit les musiciens chez lui, à L’Olympia, où le spectacle fut présenté pendant dix jours, avec le même succès.
Lorsque la ferveur populaire décroît quelque peu, le groupe peut ainsi revenir à ses premières amours : “Pepito a changé toute notre carrière. On était parti sur un plan de folklore et de chansons engagées, des chansons avec des textes de Yupanqui… et Pepito nous a quand même placé dans une catégorie de variétés. […] Nous, on ne voulait pas cela. On était sur des chansons populaires avec un sens. Pepito nous a complètement cloué. On a d’ailleurs eu beaucoup de mal à nous en sortir.” (Romano Zanotti). On retrouvera ainsi le groupe à l’Olympia, en 1973, avec un spectacle intitulé “Cantos de Libertad” où Los Machucambos interprètent en chansons les poètes engagés d’une Amérique du sud en proie à de violentes mutations sociales et politiques – sous fond de guerre froide entre les deux “superpuissances” Etats-Unis d’Amérique d’un côté et Union des Républiques Socialistes Soviétiques de l’autre. Exil forcé pour de nombreux Chiliens, blocus violent à Cuba… A cette date, Los Machucambos enregistrent la chanson “Hasta Siempre commandante”, en hommage à Che Guevara, qui connaîtra un grand succès – et qui vaudra au groupe une interdiction de télévision d’un an pour l’avoir alors interprété sur le plateau de Guy Lux ! Mais, plus que cette interdiction nous rappelant aux bons souvenirs de la censure des années ORTF, c’est l’existence même du groupe qui avait été menacée en 1972, quelques mois avant ce nouveau triomphe à l’Olympia. La charismatique et extraordinaire Julia Cortés, après un engagement au Théâtre des Arts de Bruxelles, fait un malaise et est hospitalisée dès son retour à Paris : “Elle resta 15 jours entre la vie et la mort. Paralysée, elle perdit la vue et, ce qui est pire, la raison. Les médecins annoncèrent qu’elle serait obligée d’être enfermée dans un établissement psychiatrique pour un temps indéfini. Et, naturellement, aucun espoir dans l’immédiat de retrouver une vie normale, et, encore moins, de chanter de nouveau.” (Rafaël Gayoso). Plutôt que d’être internée à vie dans une clinique, comme le suggèrent les médecins, Julia préfère abandonner sa vie d’alors et retourner à son Costa-Rica natal, où elle est soignée dans une propriété de ses parents à la campagne. Rafaël Gayoso, son complice de scène et mari, lui rend cet hommage mérité : “ Julia était une artiste exceptionnelle. Si les Machucambos étaient arrivés à se faire une place dans ce métier, c’est grâce à ses dons. Elle était belle, elle savait évoluer sur une scène avec grâce. Sa voix unique, lui permettait de chanter des airs malicieux ou des airs tragiques. Chansons mexicaines, rythmes tropicaux, tangos, que sais-je... elle chantait tout et elle le chantait bien.”
Fin 1972, Julia partie, Rafaël Gayoso et Romano Zanotti, n’ont guère le temps de se demander que faire. Ils ont signé un contrat avec Bruno Quocatrix pour assurer la première partie de Charles Aznavour à l’Olympia. “The Show must go on !”, sous les conseils d’Aznavour, Rafaël et Romano engagent une nouvelle chanteuse. Quelques expérimentations seront nécessaires pour se rapprocher de l’équilibre perdu avec le départ de Julia : Anne Marie – catapultée à l’Olympia – qui sera bientôt rejoint par Maria Licata, avant d’être remplacée par Florence… Il faut pas moins de deux chanteuses en même temps pour que le groupe retrouve la stabilité suffisante pour enregistrer. Decca accepte ce nouveau quatuor et adjoint aux Machucambos un arrangeur extraordinaire en la personne de Karl Schaefer, avec autorisation de prendre les meilleurs musiciens de studio. “(…) nous avons ainsi gravé plus de 700 titres ! Sur scène nous étions accompagnés par Roger Bonillo, batteur, qui nous a suivi dans le monde entier depuis les années 1960 à la Villa d’Este. Francisco Zumaque, à l’époque étudiant en musique classique à Paris, intégra le groupe, se chargeant des arrangements, et a composé une vingtaine de chansons dont j’ai écrit les paroles. Del Rabenja, d’origine malgache, jouait la basse. Gonzalo Fernandez, un de plus grands flutiste dans la musique cubaine, était dans l’orchestre. Des percussionnistes cubains, Sergio Barreto, et Mañito Lopez, complétaient la formation…” (Rafaël Gayoso). C’est à cette époque qu’a lieu le fameux “Cantos de Libertad” à l’Olympia (1973). Fin 1975, Los Machucambos ont pour voix féminines Maria Licata et Maria de Aparecida. C’est la formation qui remporte, en 1978 à Tokyo, le premier prix d’interprétation du Festival Yamaha, pour la chanson “Urubamba”, qui figurera sur le disque “Donde Volabas”. 1980, nouvelle chanteuse pour compenser le départ de Maria de Aparecida : arrivée de la Chilienne Mariana Montalvo, qui travaillait – faut-il le préciser ? – à L’Escale. Mariana restera 25 ans dans la formation ; Maria totalisant, quant à elle, 34 ans comme chanteuse des Machucambos. Avec elles, le groupe grave un recueil de chansons de Victor Jara, compositeur chilien qui mourut victime du général Pinochet. Los Machucambos continuent de jouir d’une réputation internationale et sont invités de par le monde, notamment au Festival de Varadero, par le gouvernement Cubain, en remerciements de leur promotion de la musique cubaine, tant dans leur répertoire qu’à L’Escale. La disparition de la Société Française du Son (qui était le distributeur de Decca en France), sonne le glas de toute une époque, et singulièrement pour les Machucambos. Le catalogue constitué depuis 1959 chez Decca fut vendu à Musidisc, qui le cèdera enfin à Universal.
Grâce à André Bénichou et sa société 7 Productions, gérée aujourd’hui par sa fille, Laura, Los Machucambos retrouvent les chemins des studios et, avec Christian Jaume, celui des concerts. L’Escale dut finalement être vendue et seuls des DJ’s y officient désormais. L’histoire des Machucambos, à ce stade, a déjà de quoi rendre jaloux un scénariste de success story hollywoodienne. Un nouveau rebondissement, des plus imprévus, surgit toutefois et donne au groupe un nouveau départ. Julia Cortés, rentrée au Costa Rica en 1972 pour tenter une improbable convalescence avait été si bien soignée qu’elle y vivait toujours, presque totalement guérie de surcroît. Lors d’une visite à Paris, Julia, Rafaël et Romano, les trois fondateurs des Machucambos, décident, tout naturellement, de faire un nouveau disque. La réalisation du bien nommé “Como Antes” (“Comme avant”) fut confiée au voisin et complice Philippe Labroue et son studio du boulevard Saint-Germain. Le disque vit le jour en 2004, l’année même où Paco Ibañez et Jesus Soto (souvenez-vous, L’Escale 1952) avaient chanté leurs retrouvailles, dans l’album “Fue Ayer”. “Como Antes”… Comme avant… Julia, Rafaël et Romano réunis sont invités au Costa Rica pour présenter leur nouvelle production. Accompagnés de Roland Malmin, José Almeida “el Cuchi” et Jean Pierre Bluteau, ils interprètent leur répertoire dans le plus beau théâtre de la capitale, San José. Bouquet final extraordinaire. Julia découvre peu de temps après qu’un cancer la condamne, mais la possibilité d’avoir réuni jusque dans son pays natal ce que le sort avait si brutalement déconstruit en 1972 atténue la tristesse d’une séparation désormais inéluctable. De retour en France, Rafaël et Romano vont bénéficier des grandes tournées du producteur Christian Jaume, qui sera l’un des artisans du renouveau scénique et médiatique de Los Machucambos au sein de grandes manifestations où sont réunies les grandes vedettes des années 1960 et 1970. Pour répondre à ces engagements (Zéniths, Parcs de Expositions, etc.), le groupe a accueilli une nouvelle chanteuse, Hayley Soto. Native de Caracas, Hayley connaît parfaitement le folklore sud-américain et permet aux Machucambos de répondre à la forte demande en concerts, traduite aujourd’hui par un nouveau disque chez Frémeaux & Associés. Témoin de l’ensemble du savoir faire des musiciens, celui-ci alterne grands tubes et titres du folklore sud-américain (Vénézuélien, Brésilien, etc.), avec – sans doute – un nouvel hymne en gestation, Vuelve junto a mi, dont le titre appelle le public à converger vers ce tour de chant intemporel et universel, émouvant et sensible.
Benjamin Goldenstein
Avec les témoignages de Rafaël Gayoso et Romano Zanotti
© 2009 Frémeaux & Associés
1. Entretien, lundi 30 janvier 2006, avec Nazem Ghemraoui, dont le site Internet (“maison orange”) regorge d’information sur l’histoire de Los Machucambos et de L’Escale.
english notes
Fifty years on from their first hit La Bamba, Los Machucambos, led by the two founding members of the group, Rafael Gayoso and Romano Zanotti, have brought out a new collection of songs based on the South American folk tradition. They do not want to rest on their laurels: First Prize for French record in 1959 with La Bamba and their some 7 million 45rpms already issued. Los Machucambos’ sound is a mix of its Latin roots with the many Parisian influences (jazz, java, samba, beguine…) absorbed from the multicultural bohemian atmosphere of Saint German des Pres where writers and singers mingled with the local student population, prostitutes and girls from the provinces. Our journey begins in the late 50s at the cabaret L’Escale on rue Monsieur le Prince, between the Sorbonne and the Beaux Arts.
Louise Baudino and Don Carlos (French and Hispanic respectively) returned from Panama where they had spent the war years and opened L’Escale on the site of a former brothel. Decorated with a maritime theme, the place pulsed to the Latin sounds that the pair had discovered abroad. From its opening in 1947, musicians were booked to perform live and it soon became a meeting place for the Latino crowd and a stopping-off point for passing musicians. Rafael Gayoso, freshly graduated from law school, arrived in Paris in 1957 and naturally gravitated to L’Escale, which, by now, had become the hub of Latin intellectual society in Paris; the haunt of painters such as Jesus Soto, Cruz Diez and Botero, writers including Alejo Carpentier, Julio Cortazar, Vargas Llosa, Garcia Marquez and names like Paco Ibanez, Atahualpa Yupanqui and Violeta Parra. The term “Latin Quarter”, designating this particular area of the city, was so apt! It was in this rich cultural compost that Los Machucambos took root. Rafael Gayoso, familiar with Mexican and Cuban folk songs picked up in his native Spain, found playing guitar at L’Escale a way of earning a living whilst pursuing his studies. Together with Milton Zapata from Peru and Pedro Serrano from Mexico, also regulars, he formed the Los Acapulcos trio and they did the rounds of the various Latin Quarter clubs. Pedro Serrano soon left the group but a young Costa Rican singer, Julia Cortes, joined and went on to become the distinctive voice of Los Machucambos. Although living the bohemian life in Paris, she hailed from a reputable family: her grandfather had been the President of Costa Rica and her father was Otto Cortes, Speaker of the Costa Rican Parliament, no less. Brought together by their shared love of South American music, Rafael and Julia were married in 1959. The group progressed and took on more and more gigs, including a slot at L’Ecluse, a well-known and popular club at 15, quai des Grands Augustins, where the likes of Barbara, Marie-Paule Belle, Cora Vaucaire, Philippe Noiret and les Frères Ennemis performed. Since the only Mexican in the group, Pedro Serrano, had left, they changed their name from Los Acapulcos to Los Machucambos; which is a small South American mammal whose outer shell is used to make a sound box, to which the native Indians would attach strings, creating the guitar-like ‘charango’, typical of the Andes. So, by now, the principal folk threads of their sound were from Costa Rica and Peru, the homelands of Julia and Milton Zapata. L’Ecluse, under its new manager, opened on the 6 February 1950 and soon became popular attracting a wide public. One evening, Nicoly and Delavigne, from the Jeunesses Musicales de France (Young French Musicians, JMF, created on 6 November 1944), offered Los Machucambos the chance to make a record for Club National. The record was well received so JMF offered the group a tour throughout Algeria, still French at the time, which marked the beginning of Los Machucambos’ rise to fame. During a show at the Théâtre du Petit Marigny they met Mr. Evans, Decca’s artistic director. ”A meeting, an audition, then an exclusive contract,” recounts Rafael Gayoso, resulting in a 45rpm, “the first stereo recording in France, featuring “La Bamba”, first prize from the French Record Academy in 1959.” They learnt about the prize during a second JMF tour in Morocco and France. “Back in France” continues Rafael “the record was a hit, autographs and T.V., then a gig at the Bobino, followed by a tour in Yugoslavia.”
Milton Zapata’s firmly entrenched political views did not sit very easily with his fellow musicians: Julia, granddaughter of a President and Rafael, son of a bourgeois lawyer. The three began to consider separating. Los Guaranis topped the list of other popular South American groups. This Paraguayan formation (harp, guitar and vocals) had arrived in France in the early 50s with the ballet of Perez Fernandez. They were an immediate hit even before the Los Acapulcos were formed. Their recording of Paraguayan music was awarded the Grand Prix of the French Academy in 1953. They included Romano Zanotti, a fine arts student newly arrived from Rome where he had met Julia Cortés in 1954. Romano had, it goes without saying, made his debut at L’Escale where he played in the evenings to finance his art studies. This arrangement suited him fine until 1959 when, shortly after the group issued its first 45rpms, including La Bamba, Rafaël recounts that “Romano left the Los Machucambos and Zapatta joined Los Guaranis whose political ideas were much closer to his own. So everyone was happy!” Parisian nightclubs had now become a veritable breeding ground of South American musicians. Romano, who had learned the Columbian repertoire in Rome reminisced about having discovered in Paris “(…) a melting pot of all the Latin American nationalities. There had always been an interest in this type of music in France but it had remained somewhat superficial, an interest in the more typical music, rumbas, congas etc. In the 50s the young South Americans who arrived in France each brought their own folklore and the result was a mixture of several.1” The success the Machucambos had with La Bamba in 1959 shows how popular Latin American music had become in France. As a result, Decca tried to persuade the group to abandon the more folk aspect of their music in favour of more commercial rhythms, in order to attract an even wider public. Los Machucambos were not very keen on the title suggested, Pepito, an American slow rock by Truscotti and Taylor, but they decided to infuse it with their own style. Since the Cuban violinist Enrique Jorrin had had a hit with his Enganadora in 1954, audiences and particularly dancers had gone mad about the cha-cha-cha, so that is what Pepito became! It was N° 1 in the Hit Parade for nine consecutive months in 1961 while at the same time, Non Monsieur was in third place, written for the group by Hubert Giraud. The 45 went on to sell over 7 million copies.
On the back of this success, Los Machucambos travelled throughout France visiting JMFs to spread their sort of folk music, presenting a four-part programme drawn from the Andes, Argentina, tropical America and Mexico. Each part was interspersed by a Peruvian or Paraguayan harpist and introduced by a JMF lecturer and was intended as a cultural recital. However, by the end of 1961 the public were still not tired of hearing Pepito and demanded it incessantly and Los Machucambos gradually moved out of the folk domain to entertain a wider audience and left Saint-Germain-des-Près to travel further a field: “Pepito changed our whole career. We had started out with folk music and committed songs with lyrics by Yupanqui … and yet Pepito led us into the world of variety.” (Romano Zanotti) Henceforth, Los Machucambos were celebrated worldwide. The group, with a remarkably stable personnel centred around Julia Cortés, Rafael Gayoso and Romano Zanotti, enhanced their repertoire with traditional airs arranged for dancing and festive occasions. Supported by Decca plus an important impresario, Roland Ribet (who also had Dalida, Charles Aznavour and others on his books), they became amazingly successful, appearing at the Bobino, La Villa D’esta and frequently at Bruno Coquatrix’ Olympia. The numerous records they made for Decca reveal the development in recording techniques that was taking place, proudly detailed on the sleeves: stereo, ping pong, Phase 4 Stereo (the manager of the London headquarters, Mr. Stellman came over himself to supervise these). Between 1959 and 1973, Cortés, Gayoso and Zanotti enjoyed the status of international stars, with an ever increasing number of tours, television shows etc. Thanks to the vast sums of money they earned, Rafael and Romano were able to save L‘Escale that was put up for sale in 1964 and destined to become a grocery store. It seems appropriate that they were able to take over the place that had seen the very beginning of their success!
The second part of the decade and the success of the Beatles and English rock, the advent of French rock plus the popularity of Salut les Copains led to the emergence of a new type of music. However, in May 1968, at the height of their career, Los Machucambos decided to challenge this, as Gayoso explains: “L’Escale was at the centre of the events of May 68. Squads of the C.R.S. (riot police) kept marching up and own outside. I was living above the club at the time and sometimes had to invite terrified customers up to my place! This atmosphere gradually gave rise to the idea of organising a show where South Americans, more or less revolutionaries, could express themselves. Thus was born “Latin American Songs and Rhythms” that we put on at the “Gaité Montparnasse” in 1971, featuring almost all the Escale musicians: Cruz del Sur and Eduardo Calvo from Argentina; Guillermo de la Roca and Los Chacos, Indian flautists; Los Kirpas, Venezuela; Gerardo Servin and his Guarani Trio, Paraguay and, of course, Los Machucambos with our accompanists Barreto, Bebo and Gerby. This was really an overall view of what Latin American music was offering at the time.” After their success at the Gaité Coquatrix invited the musicians to the Olympia where they appeared for 10 days to equal acclaim. When this newfound popularity began to wane the group was able to return to its first love. And so, in 1973, the group were back at the Olympia with the show “Songs of Liberty” in which Los Machucambos presented songs by poets engaged in the social and political struggles in South America – against the background of the cold war between America and Russia. Numerous Chileans had been forced into exile by the Cuban blockade. Los Machucambos recorded Hasta Siempre Commandante in homage to Che Guevara which was a huge hit - and which earned the group one year’s TV ban for having performed it on the Guy Lux show!
In fact, the group’s very existence had been threatened in 1972, a few months before this new triumph at the Olympia. The charismatic and extraordinary Julia Cortés, after an engagement at the Arts Theatre in Brussels, was unwell and was taken to hospital on her return to Paris: For two weeks she was close to death. She was paralysed, blind and appeared to have lost her reason. The doctors announced she would have to be moved to a psychiatric clinic for an indefinite period. With no hope of a quick return to normal or of singing again.” (Rafael Gayoso). Rather than being interned for life Julia chose to give up her previous life and return to her native Costa-Rica to be looked after by her parents. Her husband and co-artiste Rafael Gayoso wrote “Julia was an exceptional performer. That the Machucambos made such a name for themselves was thanks to her. She was not only beautiful but had an extremely graceful stage presence. Her unique voice enabled her to sing every kind of song, whether mischievous or tragic; whatever rhythm: Mexican, Tropical, tangos … she sang everything and she sang it well.” In late 1972, with Julia gone, Gayoso and Zanotti had scarcely any time to make a decision for they had already signed a contract with Coquatrix to open Charles Aznavour’s show at the Olympia. The latter advised them to look for a new singer. It took several attempts to fill the gap left by Julia: Anne Marie - hastily brought in to the Olympia – soon joined by Maria Licata before being replaced by Florence. At least two singers simultaneously were needed to restore enough balance to enable the group to record. Decca accepted this new quartet and added an outstanding arranger, Karl Schaefer, with permission to hire the best studio musicians. “… and so we cut more than 700 titles! We were accompanied on stage by drummer Roger Bonillo who had been with us worldwide since the 60s at the Villa d’Este. Francisco Zumaque, then studying classical music in Paris, joined the group, took charge of the arrangements and composed twenty or so songs for which I wrote the lyrics. The Madagascan Del Rabenja played bass. Gonzales Fernandez, one of the greatest Cuban flautist was also part of the group. Cuban percussionists Sergio Barreto and Manito Lopez completed the line up …” (Rafael Gayoso). The legendary “Songs of Liberty” at the Olympia (1973) dates from this period.
From late 1975 the group’s female vocalists were Maria Licata and Maria de Aparecida and they were still there in 1978 in Japan when Los Machucambos took first prize at the Yamaha Festival for Urumbamba which was issued on the “Donde Volabas” record. In 1980 Maria de Aparecida, who had sung for 34 years with Los Machucambos, was replaced by the Chilean Mariana Montalvo who worked at L’Escale. She, in turn, would stay with the group for 25 years. With these two vocalists the group achieved a stability that enabled them to make new records, in particular a collection of songs by Victor Jara, a Chilean composer who was a victim of General Pinochet’s regime. Los Machucambos’ international reputation continued to grow as they were invited to appear worldwide, notably by the Cuban government at the Varadero Festival, in recognition of their promotion of Cuban music at L’Escale. When the Société Française du Son folded (Decca’s French distributor), this signalled the end of an entire epoch but that of Los Machucambos in particular. The catalogue they had built up with Decca since 1959 was sold to Musidisc who ended up selling it on to Universal. Thanks to André Bénichou and his company 7 Productions, today managed by his daughter, Laura, Los Machucambos were able to record again and, with the help of Christian Jaume to appear in concert. L’Escale was finally sold and it has now become the domain of DJs. By this stage Los Mochacambos’ story already reads like a Hollywood rags-to-riches blockbuster. However, another new and totally unexpected revival was still to come.Julia Cortés had been so well cared for in Costa Rico that she had made a full recovery. During a visit to Paris she, Rafael and Romano decided to make a new record. The production of the aptly named Como Antes (Just Like Before) was entrusted to Philippe Labroue and his studio in the boulevard Saint-Germain. The record was issued in 2004, the same year that Paco Ibanez and Jesus Solo (ex-Escale 1952) made their come-back album. Our three musicians were invited to Costa Rico to promote their record. Accompanied by Roland Malmin, José Almeida and Jean Pierre Bluteau, they performed in the grandest theatre of the capital, San José. Only a short time after Julia was diagnosed with an incurable cancer but she had, at least, the comfort of having sung with her friends again and in her own country after her career had been so brutally interrupted in 1972. Back in France, Rafael and Romano featured in tours organised by promoter Christian Jaume who also played a large part in Los Machucambos’ come-back, alongside some of the biggest stars in the 60s and 70s. To fulfil their engagements in all these big venues (Zeniths, Parcs d’Expositions etc.) they hired a new vocalist, Hayley Soto. Born in Caracas, she was familiar with South American folk music and helped the group satisfy the huge demand for their work, culminating in this new recording by Frémeaux & Associés. The tracks alternate well-known hits with South American folk songs (Venezuelan, Brazilian etc.). Vuelve Junto A Mio invites the listener into a timeless yet universal, emotional world of song.
Adapted from the French text of Benjamin Goldenstein by Joyce Waterhouse
With comments by Rafael Goyoso and Romano Zanotti
© 2009 Frémeaux & Associés
1. Interview, Monday 30 January 2006, with Nazem Ghemraoui, whose internet site “maison orange” is full of information about Los Machucambos and L’Escale.
DISCOGRAPHIE
1. Caramba, mi amor (Otilio Galindez)
Cuatro : Cristobal Soto - Clarinette et Clarinette basse : Jenny Jurado - Guitare et arr. vocal : F. Gonzalez - Soliste : Machucambos. Editeur : Unimusica / Metisse Music.
2. Vuelve Junto a mi (Ne me quitte pas)
(Jacques Brel – Adapt. Rafael Gayoso) Soliste : R. Gayoso - Guitare : J.P. Bluteau - Basse : J. Almeida. Editeur : Warner Chappell. © Warner Chappell Music France et Les Editions Jacques Brel - 1959, avec l’aimable autorisation de l’éditeur et des ayants-droit.
3. Los Garceros (Les chasseurs de hérons)
(J.V. Torrealba – Arr. Pascal Coulon) Soliste : Machucambos - Harpe : Pascal Coulon - Cuatro : C. Soto - Maracas : C. Andrade. Droits réservés.
4. Carnavalito Humahuaqueño (La fête des fleurs)
(Zaldivar – Arr. R. Gayoso) Soliste : Machucambos - Guitare, Charango et Flûtes de Pan : J.P. Bluteau - Basse : J. Almeida - Flutes : S. Arriagada. Droits réservés.
5. Cais (Un Quai)
(Milton Nascimento) Soliste: Romano Zanotti - Guitare : Vincent Muller - Percussions : Waander Pio - Choristes : Lou Mbithe ; Charlotte Zanotti (du groupe “Mistura Sem Nome”). Arrangeur: Romano Zanotti. Droits réservés.
6. El Espanto (L’apparition)
(Adelis Freites) Cuatro et Percussions : C. Soto - Soliste : Hayley Soto - Sax Baryton : Jheison Hurado. Droits réservés.
7. El Naufrago (Le Naufragé)
(R. Gayoso - R. Velasco) Soliste : R Gayoso - Guitares : R. Velasco - Basse : J. Almeida. Editeur : Frémeaux & Associés.
8. El Cuchipe (Trad. – Arr. R. Gayoso)
Soliste : Machucambos - Guitare et Tiple : J.P. Bluteau - Basse : J. Almeida. Editeur : Frémeaux & Associés.
9. Travesia (La Traversée)
(Milton Nascimento - Fernando Brant) Soliste : Romano Zanotti - Guitare : Vincent Muller - Percussions : Waander Pio - Basse : J. Almeida - Violoncelle : Claire Spangaro - Choristes : Lou Mbithe ; Charlotte Zanotti (du groupe “Mistura Sem Nome”). Arrangeur: Romano Zanotti. Droits réservés.
10. El Gavilan (L’Epervier)
(Trad. – Arr. P. Coulon) Harpe : P. Coulon - Cuatro : C. Soto - Maracas : C. Andrade - Soliste : Machucambos. Editeur : Frémeaux & Associés.
11. No Señor (Non Monsieur)
(F. Gerald - H. Giraud – Adapt. R. Gayoso) Soliste : Hayley Soto. Editeur : S.E.M.I..
12. Tonada de la luna llena (Chant de la pleine lune)
(Simon Diaz – Arr. C. Soto) Soliste : Hayley Soto - Cuatro : C. Soto. Droits réservés.
13. Samba em preludio (Vinicius de Moraes - Baden Powell)
Soliste : Romano Zanotti - Guitare : Vincent Muller - Percussions : Waander Pio - Voix féminine : Charlotte Zanotti (du groupe “Mistura Sem Nome”). Arrangeur : Romano Zanotti. Droits réservés.
14. Cuando el Hombre (Quand les hommes)
(Fred Zeitoun – R. Gayoso – Adapt. R. Gayoso) Solistes : Machucambos - Trompettes et Bombardino : Julien Rousseau - Flute : Yannick Le Goff. Editeur : Frémeaux & Associés.
15. Non Monsieur (F. Gerald - H Giraud – arr. R. Gayoso)
Soliste : Hayley Soto - Guitare : J.P. Bluteau - Basse et Percussions : J. Almeida. Editeur : S.E.M.I.
Bonus live :
16. Guajira Guantanamera (Paysanne de Guantano)
(Traditionnel – Arr. R. Gayoso, R. Zanotti, A. Sensor) Guitares : R. Gayoso, R. Zanotti - Claviers : R. Malmin - Basse et percussions : J. Almeida - Soliste : Machucambos. Editeur : 7 Productions.
17. Cuando calienta el sol (Quand le soleil chauffe)
(Hermanos Rigual – Arr. R. Gayoso) Claviers : R. Malmin - Basse et Percussions : J. Almeida - Soliste : Machucambos. Editeur : S.E.M.I.
18. Pepito (C. Truscott – A. H. Taylor / Arr. R. Gayoso) Guitares : R. Gayoso, R. Zanotti - Claviers : Roland Malmin - Basse et Percussions : J. Almeida - Soliste : Hayley Soto. Editeur : Publications Francis Day.
19. La Bamba (Trad. – Arr. R. Gayoso, R. Zanotti, A. Sensor) Guitares : R. Gayoso, R. Zanotti - Claviers : R. Malmin - Basse et Percussions : J. Almeida - Soliste : Machucambos. Editeur : 7 Productions.
Enregistré et mixé au Studio Labroue, Saint-Germain-des-Prés, Paris.
Titres 16, 17, 18, 19, enregistrés en public – sous licence 7 Productions, André et Laura Bénichou.
CD LOS MACHUCAMBOS VUELVE JUNTO A MI © Frémeaux & Associés (frémeaux, frémaux, frémau, frémaud, frémault, frémo, frémont, fermeaux, fremeaux, fremaux, fremau, fremaud, fremault, fremo, fremont, CD audio, 78 tours, disques anciens, CD à acheter, écouter des vieux enregistrements, albums, rééditions, anthologies ou intégrales sont disponibles sous forme de CD et par téléchargement.)