Hillbilly Blues
Hillbilly Blues
Ref.: FA065

ANTHOLOGIE 1928-1946

HILLBILLY BLUES

Ref.: FA065

Direction Artistique : GERARD HERZHAFT

Label : Frémeaux & Associés

Durée totale de l'œuvre : 1 heures 41 minutes

Nbre. CD : 2

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  • - 10 DE RÉPERTOIRE
  • - * * * * LE MONDE DE LA MUSIQUE
  • - ENCYCLOPÉDIE DU BLUES (FAYARD)
Présentation

Le blues a été, dès ses débuts, pratiqué par des musiciens blancs sudistes, les “Hillbillies”, (“péquenots”). Ce Hillbilly blues s’inspire certes du blues noir mais possède de nombreuses caractéristiques originales et un feeling particulier. Il a été constamment présent dans toute la Country Music. Cette anthologie de “Hillbilly blues” réalisée par Gérard Herzhaft, présente certains des meilleurs moments d’un genre injustement négligé.
Patrick Frémeaux

Droits audio : Groupe Frémeaux Colombini SAS.



JIMMIE RODGERS: BLUE YODEL • DARBY & TARLTON: HEAVY HEARTED BLUES • DARBY & TARLTON: FREIGHT TRAIN RAMBLE • JIMMIE DAVIS: ARABELLA BLUES • JIMMIE DAVIS: SEWING MACHINE BLUES • DELMORE BROTHERS: LONESOME JAILHOUSE BLUES • RILEY PUCKETT: CHAIN GANG BLUES • JIMMIE DAVIS: EASY RIDER BLUES • ALLEN BROTHERS: NEW DEAL BLUES • MILTON BROWN: SOMEBODY’S BEEN USING THAT THING • MILTON BROWN: TEXAS HAMBONE BLUES • HARTMAN’S HEARTBREAKERS: NO HUGGIN’ OR KISSIN’ • HARTMAN’S HEARTBREAKERS: GRANDMA AND GRANDPA • BOB WILLS: SWING BLUES #1 • BUDDY JONES: MEAN OLD LONESOME BLUES • HELEN HUNT: MARRIED MAN BLUES • ADOLPH HOFNER: I’LL KEEP MY OLD GUITAR • RAMBLING RANGERS: GETTIN’ TIRED • SHELTON BROTHERS • SUNSHINE BOYS: WORRIED MAN’S BLUES • BOB WILLS: HONEY WHAT YOU GONNA DO? • ERNEST TUBB: MEAN MAMA BLUES • SUNSHINE BOYS: WHAT’S THE MATTER WITH DEEP ELM? • MOON MULLICAN: LAY ME DOWN BESIDE MY DARLING • LES PAUL: MIDNIGHT SPECIAL • JOHNNIE LEE WILLS: MILK COW BLUES • ERNEST TUBB: FORT WORTH JAIL • MERLE TRAVIS: THAT’S ALL • T. TEXAS TYLER: T. TEXAS’ BLUES • BUSTER COWARD: DRIFTIN’ TEXAS SAND • DELMORE BROTHERS: GOING BACK TO THE BLUE RIDGE MOUNTAIN • JACK GUTHRIE: THE CLOUDS RAINED TROUBLE DOWN • CHET ATKINS: GUITAR BLUES • BILL MONROE: BLUE YODEL #4 • GENE SULLIVAN: KANSAS CITY BLUES • SPADE COOLEY: YOU BETTER DO IT NOW.

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Presse
On insiste souvent, et à juste titre, sur l'importance des musiques noires dans la naissance du rock, voire pour reprocher aux blancs de leur avoir "volé" leur style. C'est oublié l'importance du hill-billy, sorte de version "sale" et "dure" de la country, ici, parfaitement compilée. REGARDS
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« Ainsi que le fait remarquer Gérard Herzhaft, responsable de cette énième compilation countrysante pionnière publiée par le label Frémeaux, le blues n’a pas attendu les sixties et le British Blues Boom londonien orchestré par les Cyril Davies, Duster Bennett, John Mayall et autres Alexis Korner, afin de se blanchir singulièrement et de conquérir les Etats-Unis (un comble !), grâce à l’émergence de quantité de groupes américains dont l’unique vocation consistait à plagier les plagiaires (avoués) que furent leurs équivalents anglais à succès : Rolling Stones, Yeardbirds, Chicken Shack ou encore Fleetwood Mac première manière. ... » Serge LOUPIEN - LIBERATION
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« Outre la qualité de ces interprétations (une parties d’entre elles étant enregistrées en situation), on appréciera un livret de seize pages en français qui souligne notamment les influences noires américaines, caraïbes et irlandaises. » Franck BERGEROT – LE MONDE DE LA MUSIQUE. A reçu la distinction *** Le Monde de la Musique
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« Frémeaux & Associés sort ce mois-ci un monument ! En deux CD, tout ce qui a été fait de mieux dans le Hillbilly blues, Ce melting-pot musical né dans les plantations du sud des Etats-Unis au début du XVIII ème siècle, des immigrés anglais, irlandais, écossais, espagnols, français et polonais et les indiens Cherokee. (...) » NMI
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Liste des titres
  • Piste
    Titre
    Artiste principal
    Auteur
    Durée
    Enregistré en
  • 1
    BLUE YODEL
    JIMMIE RODGERS
    JIMMIE RODGERS
    00:03:26
    1927
  • 2
    HEAVY HEARTED BLUES
    TOM DARBY
    TOM DARBY
    00:03:16
    1928
  • 3
    FREIGHT TRAIN RAMBLE
    TOM DARBY
    TOM DARBY
    00:03:07
    1929
  • 4
    ARABELLA BLUES
    JIMMIE DAVIS
    JIMMIE DAVIS
    00:02:21
    1930
  • 5
    SEWING MACHINE BLUES
    JIMMIE DAVIS
    JIMMIE DAVIS
    00:03:22
    1932
  • 6
    LONESOME JAILHOUSE BLUES
    BROTHERS DELMORE
    ANTON DELMORE BROTHERS
    00:02:58
    1933
  • 7
    CHAIN GANG BLUES
    RILEY PUCKETT
    RILEY PUCKETT
    00:03:01
    1934
  • 8
    EASY RIDER BLUES
    JIMMIE DAVIS
    TRADITIONNEL
    00:02:58
    1933
  • 9
    NEW DEAL BLUES
    BROTHERS ALLEN
    LEE ALLEN
    00:02:48
    1934
  • 10
    SOMEBODY S BEEN USING THAT THING
    MILTON BROWN
    MILTON BROWN
    00:02:54
    1936
  • 11
    TEXAS HAMBONE BLUES
    MILTON BROWN
    MILTON BROWN
    00:02:46
    1936
  • 12
    NO HUGGIN OR KISSIN
    HARTMAN
    HARTMAN
    00:02:41
    1936
  • 13
    GRANDMA AND GRANDMA
    HARTMAN
    HARTMAN
    00:03:08
    1936
  • 14
    SWING BLUES NUMBER 1
    BOB WILLS
    BOB WILLS
    00:02:37
    1936
  • 15
    MEAN OLD LONESOME BLUES
    BUDDY JONES
    J RODGERS J
    00:03:09
    1937
  • 16
    MARRIED MAN BLUES
    HELEN HUNT
    HELEN HUNT
    00:02:42
    1937
  • 17
    I LL KEEP MY OLD GUITAR
    ADOLPH HOFNER
    ADOLPH HOFNER
    00:02:34
    1938
  • 18
    GETTIN TIRED
    RAMBLING RANGERS
    TRADITIONNEL
    00:02:31
    1938
  • Piste
    Titre
    Artiste principal
    Auteur
    Durée
    Enregistré en
  • 1
    SOMEDAY BABY
    BROTHERS SHELTON
    ESTES
    00:03:01
    1939
  • 2
    WORRIED MAN S BLUES
    SUNSHINE BOYS
    TRADITIONNEL
    00:02:41
    1940
  • 3
    HONEY WHAT YOU GONNA DO
    BOB WILLS
    BOB WILLS
    00:02:45
    1941
  • 4
    MEAN MAMA BLUES
    ERNEST TUBB
    RODGERS
    00:02:58
    1941
  • 5
    WHAT S THE MATTER WITH DEEP ELM
    SUNSHINE BOYS
    HARBERT
    00:02:44
    1941
  • 6
    LAY ME DOWN BESIDE MY DARLING
    MOON MULLICAN
    MOON MULLICAN
    00:02:41
    1941
  • 7
    MIDNIGHT SPECIAL
    LES PAUL
    HUDDIE LEDBETTER
    00:02:13
    1941
  • 8
    MILK COW BLUES
    JOHNNIE LEE WILLS
    KOKOMO ARNOLD
    00:02:52
    1941
  • 9
    FORT WORTH JAIL
    ERNEST TUBB
    DJANGO REINHARDT
    00:01:41
    1945
  • 10
    THAT S ALL
    TRAVIS MERLE
    TRAVIS MERLE
    00:02:47
    1935
  • 11
    T TEXAS BLUES
    TEXAS T TYLER
    TEXAS T TYLER
    00:03:06
    1945
  • 12
    DRIFTIN TEXAS SAND
    BUSTER COWARD
    N COWARD
    00:02:29
    1945
  • 13
    GOING BACK TO THE BLUE RIDGE MOUNTAIN
    BROTHERS DELMORE
    ANTON DELMORE BROTHERS
    00:02:50
    1946
  • 14
    THE CLOUDS RAINED TROUBLE DOWN
    JACK GUTHRIE
    JACK GUTHRIE
    00:02:28
    1946
  • 15
    GUITAR BLUES
    CHET ATKINS
    CHET ATKINS
    00:02:51
    1946
  • 16
    BLUE YODEL NUMBER 4
    BILL MONROE
    J RODGERS J
    00:03:07
    1946
  • 17
    KANSAS CITY BLUES
    GENE SULLIVAN
    JACKSON
    00:02:57
    1946
  • 18
    YOU BETTER DO IT NOW
    SPADE COOLEY
    SPADE COOLEY
    00:02:38
    1946
Livret

On a généralement qualifié de "blues blanc" les musiciens et orchestres originaires du nord des Etats-Unis qui se sont mis à pratiquer le blues dans les années 60, soit en entrant en contact avec les bluesmen noirs des ghettos de Chicago ou San Francisco, soit, plus souvent, en imitant les groupes anglais comme les Rolling Stones ou les Yardbirds. Cette vision d'un point de vue exclusivement yankee a longtemps complètement occulté le fait que le blues avait été aussi pratiqué, dès son apparition dans le Sud, par des musiciens blancs.

Ce Hillbilly blues des petits blancs s'inspire certes de leurs voisins noirs mais possède de très nombreuses caractéristiques originales et un feeling particulier. Cette forme de blues a été (et demeure) présente dans toute l'histoire de la Country Music.

LA MUSIQUE DES «PEQUENOTS »

Le Sud des plantations a été, dès ses débuts au XVIIe siècle, un creuset de traditions orales, chantées et musicales. Chaque groupe humain venu volontairement ou de force travailler le coton ou la canne à sucre a apporté sa contribution à un formidable melting pot musical : Anglais, Irlandais, Ecossais, Espagnols, Français, Polonais, Italiens, esclaves africains et bien entendu Indiens Cherokees et Choctaws. Les musiques sudistes sont, à la fin du XIXé siècle, le résultat d'un bouillon de cultures, pratiquées de façon très semblable par tous les groupes humains qui la composent (cf Folksongs FA 047). C'est la ségrégation, imposée après 1870, qui va induire des musiques différentes blanches et noires. Encore ne faut-il pas exagérer ces différences.

Pour les Sudistes qui la pratiquaient, leur musique n'avait pas de nom. Elle était simplement que musique pour la danse, passer un bon moment et adoucir la solitude de ces régions rurales à habitat dispersé et à la vie très rude. Mais l'industrie du disque a besoin, pour des raisons commerciales, de s'adresser à un public de façon claire et intelligible. Lorsque, au milieu des années 20, le producteur Ralph Peer explore les Appalaches, il enregistre l'orchestre à cordes du violoniste Al Hopkins. Il lui demande quel est le nom de la musique qu'il joue. Hopkins répond : We're just a bunch of billbillies from North Carolina and Virginia. Call it anything you want (Nous ne sommes qu'une bande de péquenots de Caroline du Nord et de Virginie. Appelez-la comme vous voulez).

C'est ainsi que la musique destinée à être vendue aux Sudistes blancs, dans le Sud et parmi les communautés de migrants des grandes agglo- mérations industrielles du Nord, sera éditée sous - l'étiquette -Hillbilly, littéralement «Péquenot». Pour s'adapter à la rage ségrégationniste qui culmine alors dans le Sud et aux forts préjugés raciaux du Nord, l'industrie du disque distingue les artistes Blancs des Noirs en qualifiant les enregistrements de ces derniers de Race, la race en question étant implicitement -noire. Après, d'ailleurs, avoir hésité entre plusieurs termes : Negro- ou Colored-! Cela ne signifie alors nullement que les musiques enregistrées sont toujours très différentes. Par exemple, il est pratiquement impossible de distinguer d'oreille, les songsters blancs des noirs. Et certains artistes blancs seront d'ailleurs rangés dans la catégorie "Race"! Cela donnera lieu à des procès retentissants de la part des musiciens blancs indignés qu'on les vende comme «nègres», tels les Allen Brothers!

L'APPARITION DU BLUES

Si les Blancs du Sud continuent et développent la longue tradition musicale des plantations, les Noirs vont, à l'intérieur de ce schéma et comme pour répondre à la ségrégation, largement innover. C'est à la fin du XIXe siècle que les traditions des différentes communautés se mettent à diverger. Les chants religieux noirs prennent des formes particulières (cf. Gospel vol. 1, 2 et 3, FA 008, 026, 044 et Country Gospel FA 055). Et une nouvelle forme de folk-song apparaît chez les chansonniers noirs, le blues.

Il est presque certain que le blues a pris naissance à l'extrême fin du XIXe siècle chez les songsters noirs, ces sortes de troubadours itinérants, musiciens, conteurs, chanteurs passant de ferme en ferme, de hameau en campements d'ouvriers du chemin de fer, des routes, de la récolte de térébenthine... En échange d'un gite pour la nuit, une paillasse, un repas, une bouteille de whiskey, parfois quelques pièces, le songster distrait les Noirs. Peu à peu, le répertoire de ces bardes afro-américains se transforme, sans doute à cause de la demande du public. Les folk-songs, d'abord largement tirés et adaptés du fonds commun anglo-irlandais, laissent la place à des chansons de plus en plus personnelles qui reflètent le mal de vivre de l'ensemble de la communauté noire dans le Sud ségrégationniste.

Le songster devient bluesman. Il répond à la situation créée par la ségrégation, la commente, la contourne avec humour, l'apprivoise, la rend presque supportable ! Les folk-songs racontaient les exploits de personnages mythiques auxquels les Noirs pouvaient s'identifier. En devenant bluesman, le songster noir va plus loin. Il dit je pour la première fois dans l'histoire des Noirs en Amérique, raconte sa vision des choses, ses sentiments. Cette prise de parole individuelle est l'affirmation d'une humanité que le système ségrégationniste veut nier. Elle est un formidable acte de résistance individuel et collectif.

LA NAISSANCE DU HILLBILLY BLUES

L'apparition du blues et son succès dans les communautés noires du Sud est un événement qui ne passe pas inaperçu parmi les Blancs sudistes, Dans son ouvrage fondamental, Country Roots, le chercheur américain Douglas B. Green a transcrit la première rencontre d'un musicien montagnard blanc avec le blues :

« C'est en allant voir la nouvelle voie ferrée après une très longue route, qu'il aperçoit des hommes en sueur, des travailleurs noirs en train de se délasser durant leur pause. Ils entourent un musicien qui joue d'un énorme instrument à cordes au son riche et profond. Il chante d'une voix étranglée, pleine de douleur, sauvage et évocatrice el raconte, en termes crus et avec humour, ses tribulations, encouragé par les interjections et les commentaires de son public. »

Ce contact entre des musiciens blancs qui jouaient de vieux folk-songs ou des airs de danse au violon ou au banjo avec un bluesman noir s'accompagnant d'une guitare, un instrument jusqu'alors inconnu dans le Sud (sans doute rapporté par les vétérans noirs de la guerre de Cuba) laisse une impression indélébile. Selon tous les témoignages recueillis, le blues apparait alors aux Blancs sudistes bien moins comme une rupture que comme une nouvelle forme de ballade sudiste, largement basée sur les anciennes chansons et les spirituals, mais avec bien plus de liberté, de verve et de personnalité. En quelque sorte, la réalisation moderne et très excitante d'une longue tradition.

« Au début du XXe siècle » ajoute Douglas B. Green « quantité de musiciens noirs et blancs chantaient leur blues dans le Sud rural, une façon ouverte et libre d'exprimer ses sentiments et ses émotions personnelles ».

Toujours est-il que le blues créé par les Noirs est intégré très tôt dans la musique blanche rurale du Sud, le terme apparaissant sur d'innombrables chansons. Mais c'est évidemment Jimmie Rodgers qui va l'installer définitivement dans la musique Hillbilly et lui donner une forme (le blue yodel) qui va perdurer pratiquement jusqu'à aujourd'hui. (cf Jimmie Rodgers FA 254). Il mélange en fait avec bonheur le blues noir avec la musique hawaienne, bien des traits du music-hall de l'époque et des ballades old-time. Il faut souligner que Rodgers a gravé son premier Blue Yodel (T for Texas), un des tout premiers blues enregistrés par un chanteur-guitariste soliste, le 4 août 1927, soit largement avant les bluesmen noirs du Mississippi (Charlie Patton, considéré comme le père fondateur du Delta blues, n’enregistrera qu’en juin 1929 ; Thommy Johnson en février 1928 !).

SUR LES TRACES DE JIMMIE RODGERS

Le formidable succès de Jimmie Rodgers (« the blue yodeler ») engendre de nombreuses vocations. A la fin des années 20, tout aspirant musicien sudiste blanc a pour ambition de chanter des blues en yodelant, en s'accompagnant à la guitare, et de préférence avec le soutien d'une deuxième guitare jouée à la façon hawaienne : Gene Autry a commencé sa carrière en tant que strict émule de Rodgers. Mais il faudrait citer Frank Marvin, Cliff Carlisle, Wilf Garter... Cette anthologie permet d'entendre certains des meilleurs interprètes de ce courant post-Rodgers les remarquables Darby & Tarlton qui ont gravé certains des meilleurs blues de cette époque, toutes races confondues, ainsi que Jimmie Davis qui deviendra un célèbre chanteur de charme, un prédicateur de Gospels et... deux fois gouverneur de la Louisiane !

Mais l'influence de Jimmie Rodgers continuera très longtemps à se faire sentir, bien après sa mort en mai 1933. Des artistes aussi importants que Hank Snow ou Ernest Tubb (ici avec Mean mama blues) ont commencé comme des imitateurs de Jimmie Rodgers qu'ils admiraient très profondément. Nombre de grands noms de la Country Music ont intégré en partie le style, la manière et le répertoire de Jimmie Rodgers dans leur œuvre : Bob Wills, Buddy Jones, Merle Travis, Hank Williams, Merle Haggard, Eddy Arnold, Bill Monroe et des dizaines d'autres. Jusqu'à Dolly Parton qui a repris avec bonheur le célèbre Blue yodel #8.

D'AUTRES BLUES DANS LA MUSIQUE HILLBILLY
La prééminence de l'influence de Jimmie Rodgers dans la Country Music d'avant-guerre ne doit pas occulter d'autres grands créateurs de Hillbilly blues. Nombre de musiciens pratiquaient leur type de blues avant Jimmie Rodgers et ont donc continué sans subir sa marque, même s'ils n'ont enregistré qu'après lui. Sam Mc Gee (cf Country FA 015), Riley Puckett -sans doute un des premiers guitaristes sudistes, les Delmore Brothers qui développent une forme de blues très ancrée à l'intérieur de la musique appalachienne, les Allen Brothers...

Le Western Swing, une forme de Country Music débridée et dansante qui s'est développée dans les Etats de l'Ouest, Texas et Oklahoma, durant les années 30 (cf. Western Swing FA 032) laisse une forte place au blues, aussi bien sur des s lents que débridés. Le blues du Western Swing emprunte certes une partie de ses thèmes et de ses façons à Jimmie Rodgers mais adapte encore davantage de manière swinguante de nombreux succès des bluesmen noirs des années 30 comme Joe Mc Coy, Memphis Minnie, Kokomo Arnold ou Sleepy John Estes. Les orchestres de Western Swing constituent un formidable terreau d'invention et de verve. Ils créent ainsi de très nombreux blues et boogies d'un niveau généralement extrêmement élevé dont certains deviendront des standards de la Country Music. Cet Hillbilly blues propose des oeuvres marquantes de Milton Brown, Buster Coward (avec le chef d'orchestre Bill Boyd), des Rambling Rangers, des Sunshine Boys, des irrésistibles Hartman's Heartbreakers (un groupe originaire des Appalaches qui animait sans doute les soirées des maisons closes des ports de la côte Atlantique!) et bien sûr de Bob Wills et de ses Texas Playboys. Tommy Duncan, un des chanteurs vedettes des Texas Playboys se considérera d'ailleurs avant tout comme un chanteur de blues, admirateur (et adaptateur) de Jimmie Rodgers, Gene Autry tout autant que de Joe Turner ou Jimmy Rushing.

LE BLUES DANS LA COUNTRY MUSIC

Le Western Swing, dont le succès dépasse largement ses frontières et son public d'origine (les ouvriers du pétrole du Texas et de l'Oklahoma) pour s'étendre à l'ensemble du Sud bouleverse complètement la Country Music. Tous les nouveaux genres de Country Music qui naissent durant et juste après la deuxième guerre mondiale sont en partie (et souvent largement) basés sur les innovations introduites par le Western Swing : bluegrass, Honky Tonk, Country boogie, musique néo-Cajun (Harry Choates)... plus tard, le Rockabilly

Tous ces genres possèdent de fortes caractéristiques bluesy, même dans les thèmes les plus éloignés du blues, ce qui contribue souvent à leur donner ces qualités de feeling, de swing et d'émotion qui feront leur succès. Et de très nombreux blues apparaissent aussi en tant que tels dans le bluegrass (Rocky Road blues : cf Rock'n'Roll vol.2 EA352 Blue yodel #4 ici), le début du Nashville Sound (Chet Atkins), le Honky Tonk représenté dans cette anthologie par Merle Travis, Ernest Tubb, Moon Mullican, T-Texas Tyler ainsi que le nouveau Western Swing hollywoodien de Spade Cooley et Tex Williams Cette présence du blues continuera jusqu'à nos jours. Rares sont les artistes de Country Music qui ne font pas figurer des blues dans leur répertoire et qui n'en ont pas enregistré de mémorables (Johnny Cash, Merle Haggard, Charlie Daniels, John Anderson, George Jones, Johnny Horton, Dwight Yoakham, Randy Travis et d'innombrables autres). Dans les années 90, certains des plus gros succès des Tops Country ont été des morceaux fort proches des vieux Hillbilly blues comme I feel lucky par Mary Chapin Carpenter ou le dévastateur Boot scootin' boogie par Brooks & Dunn!

Assez curieusement, aucun de ces blues à la façon Country n'a été qualifié nulle part et par personne de blues blanc !

HILLBILLY BLUES ET « BLUES BLANC »

Les Yankees (ou les Anglais) lorsqu'ils joueront du blues à partir des années 60 imiteront le blues noir jusque dans les intonations, le vocabulaire et l'accent. Cela n'a d'ailleurs pas toujours été très bien reçu des Noirs qui y voyaient souvent une nouvelle forme de racisme. On ne compte pas par ailleurs les professions de foi de ces «bluesmen blancs jurant souhaiter avoir été Noirs, ignorant sans doute les conditions de vie des Noirs durant la ségrégation, la grande époque du blues! Le lieu et le temps étaient tout, sauf romantiques.

Par contre, aucun artiste de Country Music, même ceux qui ont enregistré un grand nombre de blues, n'a jamais revendiqué le désir d'être né Noir ! Dans ce contexte, il faut noter que le Hillbilly blues ne copie presque jamais le blues noir. Il s'en inspire, l'adapte, le modifie, le remodèle et en fait une composante qui d'ailleurs prend des formes différentes à l'intérieur des divers genres de la Country Music. Il suffit de comparer les thèmes originaux et les adaptations pour s'en convaincre. Comme l'analyse Colin Escott dans Good Rockin' tonight :

« ...Les jeunes, de New York à la Californie et outre-mer, se sont mis (dans les années 50-60) à jouer du blues et de la musique sudiste, mais ils empruntaient à une culture, à une tradition qu'ils n'avaient pas connues. Le résultat fut qu'ils donnèrent toujours l'impression d'imiter avec beaucoup d'efforts... Ils bâtissaient un style sur l'exagération des caractéristiques de la musique sudiste. Il leur manquait terriblement ce sentiment bluesy et solitaire qui était au cœur de la vraie tradition Hillbilly. Ils ne comprenaient surtout pas que toute la musique sudiste (blanche et noire) était en vérité paresseuse, quel que soit le tempo ».

Le Hillbilly blues a donné un grand nombre de chefs- d'œuvre et de disques remarquables. Cette anthologie présente certains des meilleurs moments du genre.

©FREMEAUX & ASSOCIÉS SA, 1997





LES ARTISTES

ALLEN BROTHERS: Le duo hillbilly originaire du Tennessee des frères Allen, Austin (1901-1959) et Lee (1905-vers 1985) a connu un grand succès dans les Appalaches avec une forme de musique pleine d'entrain, très dérivée de celle des jug-bands noirs du Kentucky et du Tennessee. A tel point que pour vendre encore davantage leurs disques, leur label Columbia les a aussi fait figurer dans des séries Race» réservées à la musique noire. Ce qui a donné lieu à un procès intenté et gagné par les Allen contre Columbia! New Deal blues est une superbe composition originale à la gloire de Franklin Roosevelt dont les Allen étaient de chauds partisans.

Chet ATKINS (1924): Le célèbre guitariste Chet Atkins est aujourd'hui très souvent décrié. Grand organisateur du -Nashville Sound- des années 60, vaste entreprise d'édulcoration et d'affadissement de la Country Music, il a ensuite multiplié les albums sans flamme ni atmosphère où la virtuosité technique ajoute encore à l'ambiance glaciale. Mais c'est faire peu de cas de sa première oeuvre, enregistrée à partir de 1945, absolument splendide. Un guitariste au jeu en fingerpicking dérivé de celui de Merle Travis, son principal mentor, Chet a construit son propre style à quatre doigts, plein de nuances et d'harmonies. Il a aussi été très marqué par certains guitaristes de jazz comme George Barnes ou Django Reinhardt. Un vrai sudiste terrien, il n'a eu de cesse de gommer ses origines afin de gagner en -honorabilité-, allant jusqu'à protester contre la réédition complète de sa première oeuvre, magistrale par le label germanique Bear Family. Chet a aussi enregistré une oeuvre considérable en tant que sideman, aussi bien en Country Music qu'en Rock'n'Roll. Le Guitar blues que nous proposons ici est un de ses tout premiers disques.

Milton BROWN (1903-1936) : Ce chanteur texan a joué un rôle déterminant dans l'évolution de la musique populaire américaine. Un passionné de jazz New Orleans et Swing, il a l'idée d'en introduire certains éléments et notamment le swing et l'improvisation instrumentale dans une Country Music jusqu'alors instrumentalement figée. Il fonde les Musical Brownies avec lesquels il connaît un succès instantané dans tout le Texas et jusqu'à Chicago, enregistrant au cours de séances-mammouths une oeuvre débridée, novatrice et souvent irrésistible. Il est en fait le véritable père du Western Swing puisque Bob Wills n'enregistrera qu'un an après lui. Son oeuvre enregistrée comprend tous les genres de l'époque complètement transcendés par la verve, l'entrain et l'homogénéité des Musical Brownies Parmi ses accompagnateurs, il faut souligner le rile éminent du pianiste Papa Calhoun qui influencera Moon Mullican et Jerry Lee Lewis ainsi que celui du guitariste Bob Dunn (1908-71) qui enregistre sa Dobro électrifiée dès janvier 1935, ce qui en fait un des tout premiers guitaristes électriques. Personnage extravagant, alcoolique notoire, Dunn est un guitariste dont l'invention et la verve transcendent les morceaux les plus désuets. Il paraît que lorsqu'il prenait un solo dans une vaste salle de bal - le lieu de travail des Musical Brownies les danseurs s'arrêtaient pour tenter de voir d'où venait ce son étrange et extraordinaire pour l'époque. Milton Brown est mort dans un accident de voiture en pleine gloire et Dunn s'est acheté une petite échoppe d'instruments de musique dans la banlieue de Houston, se contentant de cuver son whiskey entre ses guitares, accueillant avec indifférence les hommages appuyés des meilleurs guitaristes de l'après-guerre et refusant d'enregistrer davantage. Brown et ses Brownies ont enregistré de nombreux blues et boogies (cf. Country FA 015, Western Swing FA 022, Rock'n'Roll rol. FA 351), parmi eux les magistraux Somebody's using that thing et Texas hambone blues

Spade COOLEY (1910-1969): Donnell Clyde Cooley

est originaire d'une réserve Cherokee de l'Oklahoma. Ses parents musiciens l'encouragent dans cette voie. Il fréquente une école de musique classique et apprend le violon et le violoncelle. Mais c'est avec un fiddle à la main qu'il gagne Hollywood dès 1934 afin de figurer dans les Westerns musicaux qui sont alors à la mode. Devenu Spade (pour son immanquable main à pique au poker), Cooley est engagé dès 1937 par Republic Pictures comme «doublures de Roy Rogers. Il participe au grand orchestre de Western Swing de Jimmy Wakely avant de former le sien et d'obtenir de formidables succès commerciaux à partir de 1944 (Shame on you, Detour). Spade Cooley s'impose à la fin de la guerre comme le Roi du nouveau Western Swing, supplantant en popularité Bob Wills, avec une musique aux arrangements orchestraux très travaillés et une propension à la Pop hollywoodienne parfois sucrée à l'excès. Mais il laisse une oeuvre souvent extrêmement brillante et enlevée comme ce semi-blues You better do it now, chantée par Tex Williams et qui présente le remarquable Johnnie Weiss à la guitare. Un alcoolique notoire, Spade a terminé sa vie en prison après avoir assassiné (devant leur propre fille!) sa femme Ella Mae qu'il soupçonnait d'avoir une liaison avec... Roy Rogers!

Buster COWARD: Le chanteur-guitariste texan Buster Coward a été un des membres fondateurs d'un groupe- phare du Western Swing, les Tune Wranglers (ef Western Swing FA 022). Il a, jusqu'à la fin des années 40, fait partie de nombreux orchestres du même genre, tel les Cowboy Ramblers de Bill Boyd avec lesquels il a enregistré ce beau blues, Drifting Texas sand.

DARBY & TARLTON: L'alliance, au début des années 20, du chanteur-guitariste Tom Darby (1884-1971) et du chanteur-steel guitariste Jimmie Tarlton (1892-1979) a engendré un des meilleurs duos de la musique Hillbilly De 1927 à 1933, ils ont enregistré plus de 60 titres et nombre de classiques du Old-Time devenus des standards de la Country Music. Jimmie Tarlton, un élève direct du steel-guitariste hawaïen Frank Ferera (cf Hawaiian Music FA035), a développé un style expressif et bluesy qui l'a longtemps fait prendre pour un Noir jusqu'à sa redécouverte durant les années 60 ! Avec le guitariste Tom Darby, d'ascendance Cherokee, ils pratiquaient une musique profonde et pleine de feeling, parsemée de très nombreux blues. Si Freight train ramble doit à Jimmie Rodgers, le chef d'oeuvre Heavy-bearted blues n'est pas dans la veine du blue yodel.

Jimmie DAVIS (1902-2000) : Deux fois gouverneur de la Louisiane, Jimmie Davis a fait une carrière musicale aussi prolifique que sa carrière politique! A la fin des années 20, il commence par imiter Jimmie Rodgers et enregistre une série de blues remarquables et de chansons salaces. Les trois titres que nous proposons dans cette anthologie proviennent de cette période. Sewing machine blues réunit Davis avec des musiciens noirs, dont l'excellent steel-guitariste Oscar Woods Arabella blues, enregistré à Memphis, l'est probablement avec des musiciens noirs du cru. Dans Easy rider blues, on admirera l'excellent jeu de guitare de Leon Chappelear qui fera une importante carrière dans la Country Music. Par la suite, Davis a écrit un des plus gros succès de l'avant-guerre, You are my sunshine avant de se consacrer ensuite au Gospel dont il devient une des grandes vedettes ! Il continue encore à se produire sporadiquement sur scène !

DELMORE BROTHERS : Les frères Alton (1908-64) et Rabon (1916-52) Delmore, originaires de l'Alabama ont commencé dans les années 30 une carrière musicale prolifique dans un style de duo appalachien marqué par la conjonction subtile de leurs deux guitares (l'une standard, l'autre à quatre cordes) et un goût prononcé pour le blues. Ils ont enregistré un grand nombre de blues d'une facture très personnelle qui fera école, influençant de nombreux musiciens Country, en particulier Doc Watson. Dans Going back to the Blue Ridge mountains, on note les débuts de l'important harmoniciste Wayne Raney. Après 1945, les Delmore Brothers brilleront dans un style de Country boogie endiablé qui annonce très nettement le Rockabilly (cf Rock'n'Roll Vol.2 FA352).

Tommy DUNCAN (1911-1967) : C'est lui qui chante les deux blues, Swing blues #1 et Honey what you gonna do? au sein de l'orchestre de Bob Wills dont il a été un des membres éminents de 1933 à 1948. Pianiste dans le style barrelhouse, Tommy Duncan a surtout été un des chanteurs des Texas Playboys. Un baryton au timbre fluide et velouté, Tommy Duncan a toujours avoué sa préférence pour les blues, que ce soit ceux de Jimmie Rodgers ou bien ceux des blues shouters des grands orchestres de Swing. Les rapports orageux de Duncan avec Wills étaient légendaires et donnaient lieu à des accrochages violents, allant parfois jusqu'au pugilat. En 1948, Duncan quitte Wills en amenant avec lui une bonne partie des Texas Playboys qui deviennent les Western All-Stars, enregistrant pour Capitol, Intro et Coral. En 1960, l'âge aidant, Duncan et Wills se réconcilient et ré-enregistrent ensemble plusieurs microsillons.

Jack GUTHRIE (1915-1948): Bien moins connu aujourd'hui que son cousin Woody, Jack Guthrie est pourtant celui qui de leur vivant - a eu le plus de succès commercial avec une composition familiale, Oklahoma Hills. Un vrai cowboy de rodéo, Jack s'est reconverti dans le show business en compagnie de Woody, formant les Oklahomans et tournant dans toute la Californie. Ils ont suffisamment de popularité pour être approchés par plusieurs labels. Mais Woody laisse tout tomber, quitte la Californie pour New York. Jack est enrôlé dans l'armée, envoyé dans le Pacifique où il est grièvement blessé. A son retour en Californie en 1944, il est un des premiers artistes à signer sur le nouveau label indépendant Capitol. Il meurt en 1948 des séquelles de ses blessures de guerre. Il laisse une œuvre courte mais de très haut niveau avec nombre de boogies et de blues comme The clouds rained trouble down dans lequel brille le guitariste Porky Freeman.

HARTMAN'S HEARTBREAKERS : On ne sait pas grand chose des Hartman's Heartbreakers, un des premiers orchestres à cordes de la région Appalachienne à adopter, improvisation instrumentale et répertoire inspiré du jazz, les manières du Western Swing. Les Hartman's Heartbreakers ont enregistré à deux reprises à Charlotte en Caroline du Nord (1936 et 1937) une série de titres dont le contenu est plus osé qu'aucun blues – noir ou blanc ! – édité à l'époque. Avec la chanteuse Betty Lou, sorte de ginseng vocal aux intonations pré-Brigitte Bardot, les interjections du guitariste qui prend une voix de vieux pépé libidineux ainsi que des paroles incroyablement crues, il a été suggéré que ces Hartman's Heartbreakers animaient les soirées des maisons closes de Charleston et que leurs disques étaient strictement limités à ces lieux. Une grande partie de leurs enregistrements sont des blues ou des boogies comme No buggin' or kissin' (une adaptation salace du Mama don't allow) et Grandma and Grandpa

Adolph HOFNER (1916): Le chef d'orchestre texan, Adolph Hofner a été un des plus brillants représentants du Western Swing. Il ajoutait aux ingrédients habituels du genre plus qu'une touche de musique bohémienne, l'origine des parents Hofner, enregistrant même des pièces de Country Music en tchèque! Il a joué un rôle important avant la guerre, installant la polka dans le Swing et enregistrant une quantité de titres à l'entrain contagieux comme le très bluesy I'll keep my old guitar qui permet à Adolph lui-même de prendre un beau solo. de guitare électrique.

Helen HUNT: On ne sait pas grand chose de la chanteuse Helen Hunt et de son groupe les Nite Owls, en fait l'orchestre du steel-guitariste Luke Owens, un des nombreux ensembles de Western Swing de la région de San Antonio. Helen imite avec bonheur les chanteuses de blues noir des années 30 sur ce Married man blues

Buddy JONES: Originaire de Shreveport, Buddy Jones était un admirateur inconditionnel du blues à la Jimmie Rodgers qu'il a pratiqué au sein de nombreuses formations de Western Swing. Associé à Moon Mullican, Jones est souvent considéré comme un des pionniers du genre Honky Tonk, dès les débuts des années 40.

Bill MONROE (1911-1986): Le père du Bluegrass (1911-1996) a été présent jusqu'à sa mort sur les scènes des festivals et dans les studios! Il a été fortement influencé par un de ses voisins, le songster noir Arnold Schultz. Sa carrière de musicien professionnel remonte à 1936 lorsqu'il forme avec son frère, le guitariste Charlie Monroe un duo montagnard harmonies vocales/guitare-mandoline qui se distingue de ses concurrents par un sens aigu du swing et un son fortement bluesy (cf Country FA 015; Folksongs FA 047 Country Gospel EA 055). En 1941, Bill se sépare de Charlie pour créer un nouveau type d'orchestre appalachien, tout acoustique et s'inspirant nettement du Western Swing: le Bluegrass. Il a enregistré nombre de blues, dont cette belle adaptation du Blue Yodel #4 de Jimmie Rodgers.

Moon MULLICAN (1909-1967): Aubrey -Moon- Mullican a été un des principaux concepteurs du Honky Tonk puis du Country boogie. Ce texan commence sa carrière durant les années 30 au sein de plusieurs groupes de Western Swing, notamment les Modern Mountaineers, participe à l'élection de Jimmie Davis comme gouverneur de la Louisiane en accompagnant le candidat-chanteur! Puis il entame une carrière en vedette pour le label King. Son jeu de piano extrêmement puissant et balançant (pumping piano) a été la source d'influence essentielle d'innombrables pianistes de Country Music dont Jerry Lee Lewis, Roy Hall, Merrill Moore, Floyd Cramer. Nombre de ses compositions (pleines d'humour et de verve) ont été reprises par quantités d'artistes de Country ou de Rhythm & Blues. Moon, un précurseur immédiat du Rock'n'Roll, a réussi - malgré le handicap de son âge à émarger à ce courant dans les années 50. Il a gravé de nombreux blues dont Pipeliner's blues (cf Western String FA032) et Lay me down beside my darling qui est inspiré de St James infirmary.

Les PAUL (1916) : Ce génial inventeur de guitares électriques (en fait un des concepteurs de la guitare électrique) est né Lester William Pollus dans le Wisconsin et n'a en fait émargé que sporadiquement à la Country Music. Il a gravé une oeuvre vaste et très inégale avec son Les Paul Trio ou en compagnie de sa femme, Mary Ford. Variétés, jazz, Country (sous le nom de Rhubarb Red!), même Rhythm & Blues, Les a touché à tous les genres de la musique américaine. Son influence a été énorme, de B.B. King à Chet Atkins. Mais ses compétences techniques outrepassent encore celles (considérables) de guitariste : il a mis au point la technique du re-recording, le magnétophone multi- pistes et bien d'autres inventions qui ont complètement révolutionné les conditions de l'enregistrement. Sa version bien enlevée de Midnight special date du début des années 40.

Riley PUCKETT (1894-1946): Ce guitariste aveugle originaire de Georgie a été un des pionniers de la première Country Music, enregistrant dès 1924. Avec le groupe, les Skillet Lickers qui comprend certains des meilleurs musiciens old-time (Gid Tanner, Clayton Mc Michen), Puckett a développé un jeu en fingerpicking sur une double ligne de violons tout à fait caractéristique. Puckett a en partie influencé tous les guitaristes appalachiens, des Delmore Brothers à Doc Watson. Il a enregistré une oeuvre copieuse qui comprend plusieurs blues mémorables ne devant rien à Jimmie Rodgers dont cet exemplaire Chain gang blues

RAMBLING RANGERS : On ne sait rien des Rambling Rangers, sans doute un groupe de la région de Dallas, Texas. Ils laissent une oeuvre enregistrée courte mais considérablement bluesy.

Jimmie RODGERS (1897-1933): On ne pouvait pas assembler une anthologie de Hillbilly blues sans faire figurer une des figures-clés du genre, Jimmie Rodgers, un des grands créateurs de la Country Music. Nous avons par ailleurs réuni la totalité de ses blues sur le coffret Jimmie Rodgers: The blues (FA 254) qui comprend aussi une étude approfondie de sa vie et de son œuvre.

SHELTON BROTHERS : Ces frères Bob (1909-1983) et Joe (1911-1980) Shelton furent le duo fraternel le plus enregistré des années 30 et 40, le plus souvent dans un genre débridé proche du Western Swing. Associés à Jimmie Davis avant et pendant ses campagnes électorales, ils ont formé divers groupes comme les Lone Star Cow boys avant d'apparaître en tant que Shelton Brothers. Ils ont composé des centaines de thèmes (dont Aura Lee, le prototype de Love me tender cf. Rock'n'Roll vol.2 EA 352) et repris de nombreux boogies et blues dont cette version immanquablement Hillbilly» du Someday baby de Sleepy John Estes.

Gene SULLIVAN (1914-1984): Ce fils de mineur de l'Alabama a travaillé dans la mine dès l'âge de 12 ans mais vite préféré la boxe puis la musique pour gagner sa vie. Un fan de Western Swing, il gagne le Texas et devient membre de nombreux orchestres de ce genre tels les Tune Wranglers, les Lone Star Cow Boys puis Roy Newman's band. En compagnie du chanteur mandoliniste Wiley Walker, il forme le duo Wiley & Gene qui enregistre abondamment et connaît quelques succès commerciaux dont leur version de Kansas City blues d'après le songster noir Jim Jackson.

SUNSHINE BOYS : Les Sunshine Boys sont surtout connus pour leur association avec Red Foley, Jimmie) Davis et leurs enregistrements de Country Gospel durant les années 50 et 60. Mais, entre 1939-42, ils ont enregistré un grand nombre de titres proches du Western Swing, notamment quantité de blues et de boogies. Les Sunshine Boys comprenaient à l'époque le chanteur-guitariste Slim Harbert, les pianistes Moon Mullican et Eddie Wallace, le violoniste J.D. Sumner. Worried man's blues est une version très swinguante d'un vieux folk-song et What's the matter with Deep Elm, une excellente lecture d'un classique du Hillbilly blues.

Merle TRAVIS (1917-1983): Ecrivain, cartooniste, acteur de cinéma (notamment dans Tant qu'il y aura des bommes et plusieurs westerns), compositeur, chanteur et guitariste, Merle Travis est certainement un des artistes les plus importants de la musique populaire américaine. Fils d'un mineur du Kentucky, Merle a fui le carreau grâce à son jeu de guitare, un fingerpicking à deux doigts qui, adapté à la guitare électrique, est extraordinairement précis, véloce, swinguant et inventif. Après une carrière au sein de plusieurs string-bands, auprès des Delmore Brothers et de Grandpa Jones, Merle gagne la Californie en 1945 pour y développer sa propre version du Honky Tonk, où l'humour le dispute au swing. Il enregistre des centaines de titres pour Capitol aussi bien dans cette veine que dans un style plus folk (Sixteen tons). Merle Travis sera, aux côtés de Chet Atkins et Joe Maphis un des guitaristes les plus recherchés des séances du Rockabilly. Il a toujours avoué une grande admiration pour les bluesmen de la Côte Est, particulièrement Blind Boy Fuller. Ce That's all est une adaptation très personnelle (et pleine d'humour) d'un titre de Sister Rosetta Tharpe (cf FA017).

Ernest TUBB (1914-1984): Il est le père du genre Honky Tonk mais a commencé à imiter Jimmie Rodgers, ce qui lui a valu la guitare de son idole... donnée par sa veuve Carrie Rodgers lors de sa première séance d'enregistrement en 1936. Mais c'est entre 1941 et 1945 que Tubb va mettre au point une forme d'orchestration réduite dérivée du Western Swing- instruments électriques, rythme marqué particulièrement propice aux petits bars miteux appelés Honky Tonks, les «juke joints des cous-rouges. Après une longue période de méfiance voire de rejet, Nashville et le Grand Ole Opry ont fini par en faire un des gardiens majeurs de la tradition. Bien qu'une grande partie de son œuvre soit très bluesy, il n'a enregistré que quelques blues proprement dits dont Mean mama blues, dérivé de Jimmie Rodgers et Fort Worth Jail, une composition de Dick Reinhardt des Light Crust Doughboys et qui sera, dans les années 50, un grand succès pour Skeets Mc Donald et le britannique Lonnie Donegan.

T-Texas TYLER (1916-1972): L'homme aux millions d'amis, T-Texas Tyler, a connu un grand succès dans les années 40 avec son brin de Honky Tonk Il était capable de chanter une ballade sentimentale puis un Country boogie endiablé et a enregistré plusieurs blues dont cet autobiographique T-Texas blues. Après une décennie de succès, Tyler a eu du mal à survivre à la vague du Rockabilly et s'est alors spécialisé dans le Country Gospel.

Bob WILLS (1905-1975) : Un des noms majeurs de la musique populaire américaine, le chef d'orchestre et violoniste Bob Wills a complètement révolutionné la musique sudiste avec le succès de ses Texas Playboys, un orchestre de Western Swing d'une vitalité et d'une verve époustouflantes qui marie à merveille le feeling des string-bands texans avec celui du jazz New Orleans. 1935-45 est la grande décennie des Texas Playboys qui engrangent succès sur succès et enregistrent une œuvre magistrale qui comprend de très nombreux blues en général chantés par Tommy Duncan.

Johnnie Lee WILLS (1912-1984): Parmi les nombreux fils du violoniste texan John Wills, quatre ont fait carrière dans la musique, le plus célèbre étant bien entendu l'aîné Bob. Johnnie Lee a fait partie des Texas Playboys de son frère durant six ans. En 1940, afin de répondre à une considérable demande à travers tout le Sud Ouest, Bob et Johnnie Lee ont décidé de fonder un deuxième orchestre Wills. Johnnie Lee Wills and his Boys n'ont malgré les apparences jamais copié Bob Wills. Encore plus bluesy et, au fil des ans, de plus en plus annonciateur du Rock'n'Roll, cet orchestre a aussi. connu un succès important jusque dans la vague twist des années 601 Johnnie Lee Wills a enregistré une oeuvre de premier plan. Milk cow blues, une adaptation pleine de feeling d'un blues de Kokomo Arnold, gravé en 1941, a été le premier Hit- des Boys de Johnnie Lee Wills. Le morceau a dès lors régulièrement fait partie du répertoire de la plupart des groupes de Country Music jusqu'à Elvis Presley qui l'a repris en 1955 et l'a fait passer dans le domaine du Rock'n'Roll.


Gérard HERZHAFT
Auteur de «Le Blues (Que Sais-je? n" 1956) et la Country Music (Que Sais-je? n° 2134) ainsi que des coffrets Country, Western, Western Swing Hawaiian Music, Folk songs, Blues, Country Gospel, Harmonica blues, Rock'n'Roll vol. 1 & 2 chez Frémeaux & Associés.

SOURCES
ESCOTT (Colin) & HAWKINS (Martin) Good rockin' tonight-New York, StMartin Press: 1992. GREEN (Douglas B.).- Country Roots.- New York, Hawthorne: 1976 LOUPIEN (Serge), Ed. Les Incontournables de la Country-Paris, Filipacchi:1995.
ROSE (Michel)- Encyclopédie de la Country Music et du Rockabilly- Paris, Grancher 1984.
MAGAZINES
Divers numéros de Le Cri du Coyote, Ecouter/Voir, Hillbilly Researcher, Journal of Country Music.
Avec tous mes remerciements à Jean-Pierre Fray, Jacques Périn et Jacques Spiry pour leur aide et leurs conseils dans la réalisation de ce coffret

© FREMEAUX & ASSOCIES SA, 1997





CD 1

1. JIMMIE RODGERS: Blue Yodel BVE 40753-2 VI21142

2. DARBY & TARLTON: Heavy hearted blues 147369-1/Co 15330 (Darby & Tarlton)

3. DARBY & TARLTON: Freight train ramble 149324-2/Co 15511 (Darby & Tarlton)

4. JIMMIE DAVIS: Arabella blues BVE 64755/VI 23517 (Davis)

5. JIMMIE DAVIS: Sewing machine blues BVE 70657/VI 23703 (Davis)

6. DELMORE BROTHERS: Lonesome jailhouse blues BB? (Anton & Rabon Delmore )

7. RILEY PUCKETT: Chain gang blues 82697/BB 5818 (Puckett/Tanner 8. JIMMIE DAVIS: Easy rider blues BVE 76878/BB 5570 (Trad.)

9. ALLEN BROTHERS: New Deal blues 16098/Vo 2890 (Lee Allen)

10. MILTON BROWN: Somebody's been using that thing (Brown)

11. MILTON BROWN: Texas hambone blues (Brown)

12. HARTMAN'S HEARTBREAKERS: No huggin' or kissin' Vi? (Hartman)

13. HARTMAN'S HEARTBREAKERS: Grandma and Grandpa Vi? (Hartman)

14. BOB WILLS: Swing blues #1 CCO? (Wills/Duncan)

15. BUDDY JONES: Mean old lonesome blues? (J. Rodgers)

16. HELEN HUNT: Married man blues SA 2872/Co 37718 (Owens/Hunt)

17. ADOLPH HOFNER: I'll keep my old guitar 028583 (Hofner)

18. RAMBLING RANGERS: Gettin' tired DAL 659/Vo 4949 (Trad.)

(1) Jimmie Rodgers, vcl/g Camden, NJ 30 novembre 1927

(2) Tom Darby, vcl/g: Jimmie Tarlton, vel/st-g. Atlanta, Ga 31 octobre 1928 (3) Tom Darby, vcl/g; Jimmie Tarlton, rel/st-g. Atlanta, Ga 31 octobre 1929

(4) Jimmie Davis, vcl; st-g; g. Memphis, Tn 29 novembre 1930

(5) Jimmie Davis, rel; Oscar Woods, st-g; Ed Schafer, g. Dallas, Tx 8 février 1932

(6) Alton Delmore & Rabon Delmore, vcls/gs. Chicago, III. 12 juillet 1933

(7) Riley Puckett, vcl/g: g; San Antonio, Tx 29 mars 1934

(8) Jimmie Davis, rcl; Leon Chappelear, g. Chicago, Ill. 5 août 1933

(9) Lee Allen, vcl/g/kazoo; Austin Allen, bjo. New York City, octobre 1934 66

(10)(11) Milton Brown, vcl; Derwood Brown, rcl/g; Bob Dunn, st-g: Cliff Bruner, fdl; Papa Calhoun, pno; Ocie Stockard, bjo; Wanna Coffman, bs. New Orleans, La 3 mars 1936

(12)(13) Betty Lou, vcl; Hartman's Heartbrakers, band. Charlotte, NC 22 juin 1936 (14) Bob Wills, leader/fdl; Tommy Duncan, vcl; Jesse Ashlock, fdl; Al Stricklin, pno; Leon Mc Auliffe, st-g; Sleepy Johnson, g; Herman Arnspiger, g; Robert Mc Nally, sax; Ray De Gear, sax; Johnny Lee Wills, bjo; Joe Ferguson, bs; Smokey Dacus, dms. Chicago, III. 30 septembre 1936

(15) Buddy Jones, vcl/g; Charles Mitchell, st-g; g; bs. Dalls, Tx 18 février 1937 (16) Helen Hunt, vcl; Luke Owens, st-g; The Nite-Owls, band. San Antonio, Tx 1 novembre 1937

(17) Adolph Hofner, vcl/g; Emile Hofner, st-g; Leonard Seago, fdl; Neal Ruff, clt; Bert Ferguson, pno; Dudley Frazier, bs. San Antonio, Tx 25 octobre 1938

(18) Rambling Rangers, personnel unknown: vcl/g; st-g; g; bs. Dallas, Tx 1, décembre 1938




CD 2:

1. SHELTON BROTHERS: Someday baby 64543/De 5645B (Estes/Nixon)

2. SUNSHINE BOYS: Worried man's blues PA 051 B/St 97 (Trad.)

3. BOB WILLS: Honey what you gonna do? DAL 1183-1 (Wills/Duncan)

4. ERNEST TUBB: Mean mama blues 93677-A/De 5976 (Rodgers/Tubb)

5. SUNSHINE BOYS: What's the matter with Deep Elm? DAL 1134/OK 05810 (Harbert/Mullican)

6. MOON MULLICAN: Lay me down beside my darling DAL 1183/OK 05880 (Mullican)

7. LES PAUL: Midnight Special LB 148 (H. Ledbetter)

8. JOHNNIE LEE WILLS: Milk Cow blues De (Arnold)

9. ERNEST TUBB: Fort Worth jail C-25323/World 800-8962 (Reinhart)

10. MERLE TRAVIS: That's all Atlas 113 (Travis)

11. T. TEXAS TYLER: T. Texas' blues V-302ME/AS 1063 (Tyler)

12. BUSTER COWARD: Driftin' Texas sand 210449-A (Coward/Boyd)

13. DELMORE BROTHERS: Going back to the Blue Ridge Mountain K (Anton & Rabon Delmore)

14. JACK GUTHRIE: The clouds rained trouble down 1035/Cap341 (Guthrie)

15. CHET ATKINS: Guitar blues Bullet 617 (Atkins)

16. BILL MONROE: Blue Yodel #4 CCO 4612-1 (J. Rodgers)

17. GENE SULLIVAN: Kansas City blues CCO 4621/Co 37216 (Jackson)

18. SPADE COOLEY: You better do it now HCO 1870/Co 37237 (Cooley)

(1) Joe & Bob Shelton, vcls/g/fdl; The Sunshine Boys, band. Chicago, Ill. vers 1939

(2) The Sunshine Boys: probably: Slim Harbert, rel/g; Eddie Wallace, pno: J.D. Sumner, fdl; g: bs; dms. Dallas, Tx. vers 1940

(3) Bob Wills, leader/fdl; Tommy Duncan, vel; Leon Mc Auliffe, st-g: Eldon Shamblin, g: Al Stricklin, pno; Rubby Lewis.tpt: Jamie Mc Intosh, tpt; Wayne Johnson, sax; Greenville King, sax; Don Harlan, clt: Sonny Lansford, bs: Gene Tomlins, dms. Dallas, Tx. 26 février 1941

(4) Ernest Tubb, vel/g: Fay «Smitty Smith, g; bs. Dallas, Tx. 26 avril 1941

(5) The Sunshine Boys: probably: Slim Harbert, rcl/g: Joe & Bob Shelton, g/fdl; Moon Mullican, pno; bs; dms. Dallas, Tx. vers mai 1941

(6) Moon Mullican, vcl/pno: The Sunshine Boys, band, personnel probably as above. Dallas, Tx. vers mai 1941.

(7) Les Paul Trio: Les Paul, vcl/g: Jim Atkins, vel/fdl; Ernie Newton, bs. New York City, vers 1941

(8) Johnnie Lee Wills, bjo/leader; Cotton Thompson, vcl/fdl; Junior Barnard, g; Harley Huggins, g; Millard Kelso, pno; Luke Wills, bs. Dallas, Tx. 28 avril 1941

(9) Ernest Tubb, vcl/g; Leon Short, lead-g; Jimmy Short, g; Kemo Head, st-g: Johnny Sapp, fdl; Jack Drake, bs. Chicago, Ill. 24 mai 1945.

(10) Merle Travis, vcl/g: Red Murrell, g; Alan H. Barker, bs. Hollywood, Ca juillet 1935.

(11) -Texas- Tyler, vcl/g; Noel Boggs, st-g; Vic Davis, pno; others unknown. Hollywood, Ca vers juillet 1945.

(12) The Cowboy Ramblers: Buster Coward, vcl; Bill Boyd, g; others unknown.
Hollywood, Ca vers fin 1945.

(13) Alton & Rabon Delmore, vcls/gs; Wayne Raney, bca; Homer Haynes, g; Roy Starkey, bs. Chicago, Ill. 2 février 1946.

(14) Jack Guthrie, vcl/g; Porky Freeman, lead-g: Red Murrell, g; Billy Hughes, fdl; Cliffie Stone, bs. Hollywood, Ca. 19 mars 1946.

(15) Chet Atkins, g; Louis Innis, g; Roy Lanbam, g; Dutch Mc Millin, clt; Ernie Newton, bs. Nashville, Tn. vers juillet 1946.

(16) Bill Monroe, vcl/mdin; Lester Flatt, g; Chubby Wise, fdl; Earl Scruggs, bjo ; Cedric Rainwater, bs. Chicago, Ill. 16 septembre 1946.

(17) Wiley & Gene: Gene Sullivan, vcl/g; Wiley Walker, mdln; band unknown.
Probably Hollywood, Ca. 19 septembre 1946.

(18) Spade Cooley, fiddle/leader; John Weis, g; Smokey Rogers g; Joaquim Murphey, steel-g; Cactus Soldi, fiddle; Pedro De Paul, acc; Eddie Bennett, pno; Deuce Spriggins, bs; Warren Penniman, dms. Hollywood, Ca 6 juin 1946.

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