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ANTHOLOGIE DE LA CHANSON AMOUREUSE 1907-1947
Ref.: FA155
Direction Artistique : Jean-Yves Patte
Label : Frémeaux & Associés
Durée totale de l'œuvre : 1 heures 50 minutes
Nbre. CD : 2
Rêves d’amour... Rêve d’une vie meilleure, plus légère ou rêve en quête d’un absolu. En bref, l’amour dans bien des états... et qui laisse tout chose !
Une anthologie de la chanson d'amour concoctée par Jean Yves Patte et illustré d'un livret de 32 pages.
Patrick Frémeaux
Droits : Frémeaux & Associés. La conservation patrimoniale de nos émotions. Produit Fête des mères.
PARLEZ-MOI D’AMOUR LUCIENNE BOYER • LE PREMIER RENDEZ-VOUS IRÈNE DE TRÉBERT • LISE GUY BERRY • GRISERIE GERBEL • LE PASSEUR DE PRINTEMPS LOUIS LYNEL • LA ROMANCE DE PARIS CHARLES TRÉNET • D’AMOUR ET D’EAU FRAÎCHE MARIE DUBAS • C’EST SUFFISANT POUR DES AMANTS JEAN SORBIER • LES DEUX CŒURS LOUIS BORY • RAMONA FRED GOUIN • JE SAIS QUE VOUS ÊTES JOLIE EMILIO DE GOGORZA • C’EST MALHEUREUX D’ÊTRE AMOUREUX ROBERT BURNIER • C’EST UNE GAMINE CHARMANTE URBAN • L’AMOUR QUI RIT PAUL LACK • J’ATTENDRAI RINA KETTY • UN JOUR MON PRINCE VIENDRA LUCIENNE DUGARD • BOHÉMIENNE AUX YEUX NOIRS TINO ROSSI • MON AMANT DE SAINT-JEAN LUCIENNE DELYLE • DANS UN PORT SUZY SOLIDOR • LA PETITE TONKINOISE JOSÉPHINE BAKER • SI L’ON PENSAIT À ÇA! DRANEM • C’EST POUR MON PAPA DRÉAN • LA FEMME EST FAITE POUR L’HOMME ARLETTY • C’EST POUR ÇA QU’ON S’AIME LYNE MARLYS • LA RUE DE NOTRE AMOUR DAMIA • VOUS QUI PASSEZ SANS ME VOIR JEAN SABLON • REVIENS VANNI MARCOUX • J’AIME TES GRAND YEUX LYS GAUTY • C’EST MOI LE MARI JEAN GABIN • ATTENTE FERNANDEL • ET VOILÀ LES HOMMES! MIREILLE • AIMONS-NOUS REYNALDO HAHN • PLAISIR D’AMOUR NINON VALLIN • LA VIE EN ROSE ÉDITH PIAF • L’HEURE EXQUISE NINON VALLIN ET ANDRÉ BAUGÉ • ALLEZ DONC FAIRE ÇA PLUS LOIN RAY VENTURA ET SES COLLÉGIENS.
UNE ANTHOLOGIE SONORE 1890-1913
ÉDITH PIAF • LYS GAUTY • YVES MONTAND • MARLENE...
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PisteTitreArtiste principalAuteurDuréeEnregistré en
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1PARLEZ MOI D AMOURLUCIENNE BOYERJEAN LENOIR00:03:091930
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2LE PREMIER RENDEZ VOUSIRENE DE TREBERTR SILVIANO00:02:411941
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3LISEGUY BERRYH BERNARD00:03:231932
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4GRISERIEGERBELA BOSC00:02:221929
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5LE PASSEUR DE PRINTEMPSLOUIS LYNELG GOUBLIER00:02:581928
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6LA ROMANCE DE PARISCHARLES TRENETCHARLES TRENET00:02:511941
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7D AMOUR ET D EAU FRAICHEMARIE DUBASF GANDERAT00:03:301934
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8C EST SUFFISANT POUR DES AMANTSJEAN SORBIERW R HEYMANN00:02:501931
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9LES DEUX COEURSLOUIS BORYH DE FONTENAILLES00:03:121942
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10RAMONAFRED GOUINMABEL00:02:541929
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11JE SAIS QUE VOUS ETES JOLIEEMILIO DE GOGORZAH CHRISTINE00:02:421907
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12C EST MALHEUREUX D ETRE AMOUREUXROBERT BURNIERMARC HELY00:03:021931
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13C EST UNE GAMINE CHARMANTEURBANHENRI CHRISTINE00:03:061933
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14L AMOUR QUI RITPAUL LACKHENRI CHRISTINE00:04:131913
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15J ATTENDRAIKETTY RINAD OLIVIERI00:03:061938
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16UN JOUR MON PRINCE VIENDRALUCIENNE DUGARDF SALABERT00:03:241938
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17BOHEMIENNE AUX YEUX NOIRSTINO ROSSIH HIMMEL00:03:121936
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18MON AMANT DE SAINT JEANLUCIENNE DELYLEEMILE CARRARA00:03:051942
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PisteTitreArtiste principalAuteurDuréeEnregistré en
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1DANS UN PORTSUZY SOLIDORDELANNEY00:02:471942
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2LA PETITE TONKINOISEJOSEPHINE BAKERHENRI CHRISTINE00:02:411930
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3SI L ON PENSAIT A CADRANEMA BARDE00:02:561934
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4C EST POUR MON PAPADREANR PUJOL00:02:481931
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5LA FEMME EST FAITE POUR L HOMMEARLETTYR PUJOL00:03:101932
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6C EST POUR CA QU ON S AIMELYNE MARLYSCHARLES BOREL CLERC00:03:231929
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7LA RUE DE NOTRE AMOURDAMIAM ALEXANDER00:02:531941
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8VOUS QUI PASSEZ SANS ME VOIRJEAN SABLONJOHNNY HESS00:03:071936
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9REVIENSVANNI MARCOUXFRAGSON00:03:271937
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10J AIME TES GRANDS YEUXLYS GAUTYC A BIXIO00:03:031933
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11C EST MOI LE MARIJEAN GABINHARRY WARREN00:03:131930
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12ATTENTEFERNANDELR DUMAS00:02:571942
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13ET VOILA LES HOMMESMIREILLEMIREILLE00:03:061938
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14AIMONS NOUSREYNALDO HAHNC GOUNOD00:01:521927
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15PLAISIR D AMOURNINON VALLINMARTINI00:03:331927
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16LA VIE EN ROSEEDITH PIAFC LOUIGUY00:03:081947
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17L HEURE EXQUISENINON VALLINFRANZ LEHAR00:03:291932
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18ALLEZ DONC FAIRE CA PLUS LOINRAY VENTURAJ ROLLS00:03:151936
DE L’AMOUR FOU AU FOL AMOUR
DE L’AMOUR FOU AU FOL AMOURDe 1907 à 1947
Quarante années d’amour...
Amour, amour, amour... Combien de choses ont été dites, et combien à dire encore? Amour, ça rime avec toujours... et c’est l’amour fou. Mais amour, ça rime aussi avec un jour... et bien sûr, c’est alors le fol amour! Amour, c’est Cupidon, petit enfant joufflu, fils de Mars et de Vénus, petit dieu sensible et inconstant qui voltige et, les yeux bandés, décoche des flèches au hasard. Des plaies qu’elles forment que de tendresses, de serments, d’espoirs et de désespoirs coulent, laissant parfois exsangues les amants. Mais que de plaisirs aussi, que d’émotions encore et de rêves...C’est alors qu’on se retrouve tout soudain un autre. L’amour rend fort, l’amour rend beau, l’amour rend aveugle... l’amour rend bête aussi, enfin l’amour rend fou! Chacun le découvre un jour; comme Adrienne ou comme Jean, nos amants phonographiques, qui content ici leur aventure. Est-ce un songe, un roman, ou quelque vieille rengaine – de celle qu’on aime toujours – échappée comme un soupir d’un modeste phono-valise ou d’un luxueux phonographe-cabinet?
Elle et Lui
ou
La romance des romances
Chapitre premier
De l’amour au doute...Tout commence comme en un rêve. Une voix chaude, un peu brisée murmure à l’oreille «parlez-moi d’amour, redites-moi des choses tendres» («Parlez-moi d’amour», Lucienne Boyer - 1930 -). Chez Adrienne comme chez Jean s’éveillent, dans le printemps de leurs cœurs, de doux sentiments. Ils se connaissent à peine. Jean l’a croisée, Adrienne a souri. Ils se sont croisés de nouveau, Adrienne souriait toujours, et Jean souriait aussi. Pourtant, ils se connaissent à peine! Mais Jean sent qu’il est prêt, pour Adrienne, a faire des folies. A la hâte, il griffonne un petit mot: «m’accorderiez-vous un rendez-vous?». Jean ne signe même pas et, vite, confie son message au facteur. En recevant cette missive pressante, Adrienne ne doute pas un instant : c’est lui! Son cœur palpite, ses mains tremblent. Adrienne ira agitée de mille émotions neuves... («Le premier rendez-vous», Irène de Trébert et l’orchestre de Louis Legrand - 1941 -)D’autres rencontres suivent. Sages, puis, très vite, un peu moins... et les longues promenades au fil de l’eau, dans la tiédeur complice d’un amour naissant, invitent à de douces complicités («Lise», Guy Berry - 1932 -). Mille émois agitent Adrienne et Jean : des rougeurs, des défaillances et des sourires qui se cueillent sur les lèvres. Ces heures fragiles se terminent en d’ineffables griseries nées «d’un instant de folie». Peu à peu, un «simple baiser» fait naître le «frisson du désir» («Griserie», Gerbel -1929 -). «L’amour aidant», Jean fait vite passer le printemps d’Adrienne : c’est un ravissement consenti. Adrienne se donne «sous les branches» et doucement naissent d’autres vertiges («Le passeur de printemps», Louis Lynel - 1928 -). Miracle éternel de l’amour, ils sont éblouis de joie, éclaboussés de bonheur. Où qu’ils aillent tout leur sourit et semble redire la victoire de leur amour neuf et triomphant («La Romance de Paris», Charles Trénet - 1941 -). Et puisque tout rit, à Adrienne et à Jean, dont «le cœur à vingt ans s’éblouit», ils pensent vivre toujours «d’amour et d’eau fraîche» : ne sont-ils pas amoureux («D’amour et d’eau fraîche», Marie Dubas - 1934 -)? On se jure de s’aimer : Jean sera à ses ordres, lui parlera d’amour avec des rimes bâties sur toujours. Il fera mine de la découvrir chaque jour avec des yeux neufs, des yeux amoureux bien sûr («C’est suffisant pour des amants», Jean Sorbier - 1931 -)... Commence un rêve. Leurs cœurs ne font plus qu’un, et tout le temps passé et tout le temps à venir semble battre au même rythme («Les deux cœurs», Louis Bory - 1942 -). Cor unum et anima una (un seul cœur et une seule âme) a dit l’ancien poète latin. Mais cet amour que rien ne semble pouvoir détruire est soudain touché par l’aile noire du trouble, du doute. Rêvez-vous encore comme je rêve, semble lui dire Jean? Et Adrienne en son âme se sent toute fragile... Rêve-t-elle encore du même rêve? La valse, si chère aux amoureux, et qu’ils dansent ce soir là, semble infecter la pureté de leurs sentiments («Ramona», Fred Gouin - 1929 -).
Chapitre deuxième
Les faux pas. Ce matin-là, Jean ne se sent plus aussi certain de son amour. Ni de lui d’ailleurs, ni d’Adrienne, ce qui est pire encore. Quoi, tout cet amour peut-il s’user? Peut-on se lasser? Non, certes non.Mais ce matin tous les meilleurs raisonnements sonnent faux. Même les souvenirs ont le goût amer des choses pénibles à retrouver. Ce même goût que Jean connaissait bien, lorsqu’autrefois, aux premier temps de leur idylle, il reconduisait Adrienne jusque chez elle et qu’ils devaient se séparer. Alors, afin de retarder ce moment, il avait étudié une manière de marcher si lente pour remonter les rues que c’en était ridicule! Mais Adrienne ne savait-elle pas trouver aussi mille détails nouveaux à regarder chaque fois?! C’était devenu un jeu, celui des premières complicités. Et pourtant ce matin, Il ne se sent pas bien. Toute la journée non plus d’ailleurs. Il est agacé d’Adrienne. Allons! une petite promenade remettra les idées en place! Un tour dans des rues gaies et animées sauront «repeindre le cœur au vin blanc» comme l’affirment de vieux refrains.Il fait si doux maintenant, il fait si doux que Jean a envie de flâner un peu, qu’il a envie de flâner longtemps... qu’il n’a pas envie de rentrer. Jean remarque aussi de frais minois, il s’amuse à les envisager, les dévisager, à les séduire enfin. – «A quoi bon rentrer tout de suite, Adrienne attendra encore bien un peu. – N’est-elle pas bien jolie cette jeune demoiselle?». Il la suit un peu, lui dit quelques mots («Je sais que vous êtes jolie», Emilio de Gogorza - 1907 -) et prend même le risque de se faire rabrouer.Au fil des jours, il se sent bizarre. Puis tout à coup, il se trouve changé, il n’est plus le même. Au fil des jours il se découvre amoureux, il ne sait pas encore de qui, mais quoiqu’il en soit, plus d’Adrienne... («C’est malheureux d’être amoureux», Robert Burnier - 1931 -). Alors commencent quelques entorses aux anciens serments, petites fautes d’ailleurs, si insignifiantes... Adrienne n’en saura certainement jamais rien. Jean se donne des frissons. Trouve dans l’idée de tromper bien des affres mais aussi bien des plaisirs secrets. En pensée il se détache d’Adrienne, en pensée, il la trompe déjà. Bientôt la pensée ne suffit plus. Il veut connaître les troubles des amours interdites. Il est prêt à franchir le pas, puis le franchit tout à fait. («C’est une gamine charmante», Urban - 1933 -). Jean se souvient d’Adrienne, l’espace d’un moment, mais trop tard. Adrienne avait tous les noms de l’amour, les beautés séduites par des sourires étaient des Mademoiselles, sa conquête d’un soir est Aspasie, du nom d’une courtisane grecque autrefois fameuse par ses charmes et son esprit. Mais si la moderne Aspasie à toujours du charme, elle vante aussi «son coup de rein» : autres temps, autres mœurs. Cupidon n’est alors plus aimable... il a revêtu son habit de démon, se pare du masque de la luxure. Jean veut de nouvelles aventures. («L’amour qui rit», Paul Lack - 1913 -).
Chapitre troisième
La chute. Adrienne pleure et espère le retour de l’amant volage. Elle souffre et berce ses douleurs des mots de l’attente. («J’attendrai», Rina Ketty -1938-). Las! rien ne vient. Adrienne souffre mais berce encore ses douleurs de mots d’espoir. Adrienne veut tout recommencer, comme dans les plus beaux contes de son enfance quand tout était possible.(«Un jour mon Prince viendra», Lucienne Dugard - 1938 -). Mais les heures, les jours et les semaines passent. Plus rien ne vient. Jean est même parti sans un mot, elle ne sait plus où il est, elle ne veut pas savoir finalement. Le silence se creuse autour d’elle. Un silence empli de solitude. Elle se sent si fragile, si petite. Il suffirait d’un rien pour que tout bascule. Comment l’a-t-elle rencontré, comment s’est-elle laissée séduire? Quelque mots, sincères, éperdus d’amour ont posé un baume – «je vivrai de tendre espoir» – sur des plaies qui passaient pour inguérissables («Bohémienne aux yeux noirs», Tino Rossi - 1936 -). Mais la trahison la guette. Les belles paroles, le baume de douceur, est hélas sans lendemain. Alors, pour oublier, elle se donne. Mais ses amours sans joie sont souvent tragiques.(«Mon amant de Saint-Jean», Lucienne Delyle - 1942-). Car «hélas un serment n’est qu’un leurre». La chute Adrienne et de Jean devient vertigineuse. Elle attend l’amour, le vrai, et se grise, s’enivre d’amours, mais d’amour qui ne connaissent plus de «beaux jours» («Dans un port», Suzy Solidor - 1942 -). De son côté Jean continue la ronde insouciante, s’étourdit de charmantes liaisons. («La petite tonkinoise», Joséphine Baker - 1930 -) .
Chapitre quatrième
Les tourments, et le retour «Il ne faut jamais dire jamais» assurent les anglo-saxons. Ils se revoient – ou du moins se croisent. Un mur d’incompréhension s’est élevé entre eux. Jean ironise, bafoue même le passé.(«Si l’on pensait à ça!», Dranem - 1934 -). Mais l’ironie engendre la colère. La querelle paraît. Adrienne reste sans voix devant tant de mauvaise foi, et Jean raille sans pitié! Le voilà devenir le fils – jamais né d’ailleurs – qui juge et maman et papa. Adrienne n’a pas le beau rôle. («C’est pour mon Papa», Dréan - 1931 -)Tant de méchanceté et de bêtise la poussent à bout. Ah... Jean se moque...? Eh bien, elle aussi sait rire! Imitant la naïveté très étudiée des «poules» de monsieur, elle lui met le nez dans son infamie. «La femme est faite pour l’homme [...] comme le pneu pour l’auto» («La femme est faite pour l’homme», Arletty - 1932 -). Puis, décidément très remontée, elle lui narre la beauté de ses amours avec des dames qui négocient les charmes dont il jouit sans scrupules («C’est pour ça qu’on s’aime», Lyne Marlys - 1929 -). Adrienne est écœurée. Et quoiqu’en colère elle contemple le gâchis de ce qui fut leur amour. Une vague de nostalgie la submerge. Adrienne recherche les souvenirs anciens, rôde, se reconnaît, se retrouve toute entière... («La rue de notre amour», Damia - 1941 -). Lui aussi est blessé, et soudain comme perdu. Jamais Jean n’aurait cru qu’Adrienne aurait pu être ainsi, si fière, si dure. Il n’avait cru tromper qu’une enfant. Il la découvre, femme vengée, femme déterminée. En lui s’opère une brusque conversion, il regrette. Est-il trop tard? Il cherche à la revoir, implore un simple regard («Vous qui passez sans me voir», Jean Sablon - 1936 -). Jean rencontre un sentiment jusqu’alors inconnu : le remords. Il ne sait plus que crier «reviens» jusqu’au fond de ses rêves («Reviens», Vanni-Marcoux - 1937-).Mystère des cœurs et des âmes, Adrienne revient («J’aime tes grands yeux», Lys Gauty - 1933 -). Mystère des âmes et des cœurs, ils se retrouvent. Elle avoue son amour retrouvé, et il se laisse faire. Pourquoi ne pas reprendre la vie commune. Refaire «le mari» ne saurait lui déplaire («C’est moi le mari», Jean Gabin - 1930 -). Afin d’effacer les moqueries passées, il débite des choses bien niaises – n’est-il pas vrai que l’amour rend bête – qui masquent de profonds bouleversements et une émotion sincère (« Attente», Fernandel - 1942 -). Adrienne rit : tout est dit.
Épilogue
Ils redécouvrent l’amour. Un amour plus fort qui surmonte les petites agaceries qui les avaient conduits autrefois à la rupture. Patiemment ils apprennent la philosophie amoureuse... («Et voilà les hommes!», Mireille - 1938 -) et écoutent les conseils d’un vieux monsieur, qui en a vu d’autres, et chante doucement des romance d’un autre âge («Aimons-nous», Reynaldo Hahn - 1927 -).Et, quitte à rêver, quitte à entendre de vieille rengaines, autant aller au concert. L’éternel succès d’une chanson Louis XVI séduit («Plaisir d’amour», Ninon Vallin - 1927 -) et sa morale un peu cruelle achève de consolider leurs retrouvailles. Elles sont radieuses, l’amour rachète tout, l’amour vainqueur est rédempteur («La vie en rose», Edith Piaf - 1947 -). Désormais, à eux les heures d’ivresse, les heures du bonheur souverain! («l’Heure exquise», Ninon Vallin et André Baugé - 1932 -).Il n’y a pas de morale à l’amour bien sûr. Seuls les grincheux en trouvent une, évidemment. Aussi pour ne pas exciter leur zèle «allez donc faire ça plus loin!». («Allez donc faire ça plus loin!», Ray Ventura et ses collégiens - 1936 -).
Jean-Yves Patte
© FRÉMEAUX & ASSOCIÉS SA, 1998.
english notes
Love - from the ultimate to the impetuous
Love - how many things have already been said and how many are left to say? Love can be undying - ultimate love, or it can simply last one day - impetuous love.Love is depicted by Cupid, the chubby kid born to Mars and Venus, a god of the sensitive and flighty sort, who flits around haphazardly bolting his arrows. The wounds inflicted weep with tenderness, declarations, hope and frustration, sometimes leaving the lovers drained of blood. But so much pleasure, emotion and dreaming can also result.The victim is instantly transformed. Love makes you strong, attractive and blind, but also foolish and reckless. It is there for all to sample at some point of time - like Adrienne and Jean, our phonographic lovers, who tell their tale here. Is it a dream, a novel or simply an old refrain seeping out of a gramophone?
He and She
(or The Romance of all Romances)
Chapter One: A grain of doubt
Everything begins as in a dream. A warm voice, slightly broken, whispers, “Tell me about love, say those sweet nothings again” (Parlez-moi d’Amour, Lucienne Boyer, 1930). Spring with all its fragrance has arrived in the hearts of both Adrienne and Jean. They hardly know each other. Jean had passed her and Adrienne had smiled. Then they meet again. This time Adrienne is still smiling and Jean smiles back. And yet they hardly know each other. But Jean feels that he would do anything for Adrienne. He hastily scribbles a note which he gives to the postman, “May I meet you?”. It is not even signed. Adrienne knows at once that the message is from him. Her heart flutters, her hands tremble - she was to honour this invitation housing a thousand new emotions (Le premier Rendez-vous, Irène de Trébert and Louis Legrand’s orchestra, 1941).Other encounters follow. Their good behaviour rapidly slips and long moments of ambling by the water-side give way to sweet complicity (Lise, Guy Berry, 1932). Adrienne and Jean are shaken by a multitude of sensations - glowing cheeks, giddiness and smiles. These fragile hours end in ineffable exhilaration, stemming from “one moment of madness”. Little by little, “a simple kiss” sparks a “shudder of desire” (Griserie, Gerbel, 1929). It doesn’t take long for Jean to open Adrienne’s door to womanhood, and she is not unwilling to be deflowered. Adrienne offers herself “under the boughs of a tree” and she deliciously experiences new vertiginous sensations (Le Passeur de Printemps, Louis Lynel, 1928). They unveil the eternal miracle of love, are overcome with joy and are spattered with happiness. Wherever they go, life smiles down on them and everything seems to confirm the new-found glory of their romance (La Romance de Paris, Charles Trénet, 1941). And in their wonder and being so utterly devoted to each other, they believe they can live on love and fresh air (D’amour et d’Eau fraîche, Marie Dubas, 1934). Their love is declared - Jean will always speak to her of their eternal union. Every day he will observe he in a different, but always loving, light (C’est suffisant pour des Amants, Jean Sorbier, 1931). The dream begins. Their hearts are one, and during every moment spent as every moment to come, they keep the same rhythm (Les deux Coeurs, Louis Bory, 1942). Cor unum et anima una, to quote the old Latin poet.This seemingly indestructible love, however, is suddenly shadowed by a cloud of doubt. “Do you still dream as I do”, Jean seems to say. And deep down, Adrienne still feels fragile. Is she still dreaming the same dream? The waltz, as cherished by so many lovers, that they dance on that particular evening seems to taint the purity of their feelings (Ramona, Fred Gouin, 1929).
Chapter Two: The faux pas
One morning Jean feels uncertain of his love, doubting both himself and Adrienne. Can such a vast quantity of love become stale or banal? Most certainly not.But reasoning with himself is to no avail - even memories are hard to bring back, and they leave a bitter flavour. He recognises this same bitterness from before, when he accompanied Adrienne home and time came for parting. In order to delay their separation he had devised a ridiculously slow pace in the streets. Nevertheless, Adrienne used to discover umpteen new things to look at each time and this became a game, their game of complicity. Yet now he doesn’t feel right. His mood lasts all day. Snap out of it! A little stroll will put things straight. The bustle and gaiety of the outside world should cheer him up.The weather is so balmy that Jean starts wandering and meandering until he no longer wants to go home. He notices cute faces and plays games of contemplation, gaping and finally seduction.“Why should I go home straight away? Surely Adrienne can wait a while.What an attractive young lady!”He follows her then pronounces a few words (Je sais que vous êtes jolie, Emilio de Gogorza, 1907), with the risk of being snubbed.During the days which follow he feels strange. Then suddenly he finds that he has changed. He gradually realises that he is in love - with whom he is not sure, but Adrienne is no longer in the running for certain (C’est malheureux d’Ítre amoureux, Robert Burnier, 1931). Thus, the old vows become distorted, just a bit, nothing of any significance. Adrienne will never know a thing. The thought makes him quiver with anguish mingled with the idea of secret thrills. In thought he has already freed himself from Adrienne and is already unfaithful. Shortly, thought alone is not enough. He strives to unearth the dangers of forbidden love. He is ready to cross the threshold and then leaps (C’est une gamine charmante, Urban, 1933). For a fraction of a second Jean remembers Adrienne, but it is too late.Jean’s love for Adrienne becomes a hazy memory. He seduces Mademoiselles with smiles, and has one-night-stands with “Aspasias’, the name coming from the Greek courtesan of bygone times, famed for her charm and wit. Today’s Aspasia, however, may still be charming, but she also boasts of her bedroom techniques. Times change, as do customs. Cupid is no longer the friendly little fellow we knew - he is now clothed as Old Nick, decked out with a mask and luxury. Jean is searching for new adventures. (L’Amour qui rit, Paul Lack, 1913).
Chapter Three: The fall
Adrienne weeps, hoping for her fickle lover to return. She is suffering but soothes her pain with words of anticipation (J’attendrai, Rina Ketty, 1938). Alas, nothing happens. Adrienne would like to start all over again, as in the fairy tales she heard as a child, when everything was possible (Un Jour mon Prince viendra, Lucienne Dugard, 1938). The hours, the days and the weeks go by and nothing happens. Jean had left without saying a word, she no longer knows where he is and deep down, she prefers not to know. A trench of silence is gouged around her. Her loneliness is filled with silence. She feels so fragile, so small. The most insignificant of things could make her topple.How did she meet him ? Why did she let him seduce her? A few words, sincere and loving, had appeased the seemingly incurable wounds (Bohémienne aux Yeux noirs, Tino Rossi, 1936). But betrayal hounds her. The soft words, the soothing lenitive had not been pursued. Trying to forget, she offers herself to others. Love without joy, however, is often tragic as “a vow is simply a delusion” (Mon Amant de Saint-Jean, Lucienne Delyle, 1942).The descent becomes vertiginous. Adrienne seeks true love, takes her fill of it and becomes inebriated on a love that is no longer filled with sunshine (Dans un Port, Suzy Solidor, 1942). Jean, meanwhile, continues on his carefree mission decorated with charming encounters (La petite Tonkinoise, Joséphine Baker, 1930).
Chapter Four: Anguish and The Return
They still meet, or at least pass each other by. A barrier has grown between them. Jean is ironical and even flouts the past (Si l’on pensait à ça!, Dranem, 1934). But irony engenders anger and quarrelling begins. Adrienne is left speechless hearing such hypocrisy and Jean sneers ruthlessly. He has become the son who attempts judging both Mummy and Daddy. Adrienne is not in a strong position (Cest pour mon Papa, Dréan, 1931).Such spite and stupidity finally make her react. So, Jean wants to belittle her? Well, she too knows how to scorn. Imitating the artificial naïvety of his “catches” she probes into his vile acts (La Femme est faite pour l’Homme, Arletty, 1932). Feeling more confident, she goes into his unscrupulous love affairs (C’est pour ça qu’on s’aime, Lyne Marlys, 1929). Despite her revulsion and anger she dwells on their wasted love. She is engulfed by a wave of nostalgia. She returns down memory lane, looks around and finds her whole being once more (La Rue de notre Amour, Damia, 1941). He too is grieved, and suddenly feels lost. He had never believed that Adrienne could act like this, being so proud, so harsh. He had considered her as a child, but only now he discovers her - as an avenged and determined woman. He is unexpectedly aware of his altered emotions - he regrets.Is it too late? He attempts to see her again and begs her to simply look at him (Vous qui passez sans me voir, Jean Sablon, 1936). Jean encounters remorse for the very first time. Even in his dreams he cries, “Come back” (Reviens, Vanni-Marcoux, 1937).The mysteries of hearts and souls work their magic and Adrienne returns (J’aime tes grands Yeux, Lys Gauty, 1933). They find each other once more. She declares that her love for him is restored. Why not live together again? He is not against taking up his role of “husband” (C’est moi le Mari, Jean Gabin, 1930). Trying to make up for his previous behaviour he says foolish words which cover his deep and sincere emotions (Attente, Fernandel, 1942). Adrienne laughs - all has been said.
Epilogue
They rediscover love. This time round their love is stronger and can overcome the irritating details that had led to their separation. They patiently learn the philosophy of love (Et voilà le Hommes!, Mireille, 1938) and heed the advice of an old gentleman who had seen it all before and who sings about romances of another era (Aimons-nous, Reynaldo Hahn, 1927).Instead of dreaming or listening to old refrains, they go to a concert. They are seduced by the eternal success of a Louis XVI song (Plaisir d’Amour, Ninon Vallin, 1927) with its cruel moral which consolidates their wonderful reuniting (La Vie en rose, Edith Piaf, 1947). From now on they were to savour hours of happiness (l’Heure exquise, Ninon villin and André Baugé, 1932).Love, of course, has no moral. Only the bad-tempered manage to find one. So, in order to avoid their zeal, “let’s go and do it further on” (Allez donc faire ça plus loin!, Ray Ventura et ses collégiens, 1936)!
Adapted by Laure WRIGHT from the French text of Jean-Yves PATTE
©FRÉMEAUX & ASSOCIÉS SA, 1998.
CD N°1
1/ Parlez-moi d’amour (Jean Lenoir), chanté par Lucienne Boyer avec accompagnement d’orchestre, direction M.B.Codolban.Disque Columbia WL 2177-1 / DF 61 1930
Ce titre a valu à Lucienne Boyer le Premier Prix du Disque en 1930. Elle est l’une des première chanteuse à la voix colorée de chaudes inflexions donnant l’impression de secrets murmurés à l’oreille. «Je rêvais d’une voix qui semblerait chanter, non pour tous, mais pour chacun, et pour chacun se faire confidentielle».
Lucienne Boyer was awarded the Premier Prix du Disque for this title in 1930. She seems to murmur, “I dreamt of having a voice which would sing personally for each and every one”.
2/ Le premier rendez-vous (R. Silviano et Louis Potherat), chanté par Irène de Trébert accompagnée de l’orchestre de Louis Legrand.Disque Columbia CL 7489 1941
Irène de Trébert, alias «Mademoiselle Swing», a eu le privilège d’apporter son sourire et un peu de bonne humeur au moment des pires inquiétudes de la seconde guerre mondiale. Quelques notes de légèreté qu’elle a payé très cher sitôt la guerre finie lorsqu’on a découvert tant d’horreurs… Le souvenir qu’on avait pu s’amuser pendant que ces atrocités étaient commises a plombé les heures légères, les a endeuillés d’un sombre remords, d’une culpabilité atroce.
Irène de Trébert, alias “Mademoiselle Swing” alleviated the pressures of the Second World War through her smile and good nature.
3/ Lise (E. Mathé et H. Bernard), chanté par Guy Berry.Disque Parlophone A 138 782-1 / 85 359 / M3 60879 1932
Guy Berry reste un interprète qui propose une vision toujours étonnée du monde. Chaque mot qu’il murmure semble dit pour la première fois, chaque émotion nouvelle. C’est un de ces chanteurs de charme qui, quoiqu’ils disent ou chantent, touchent.
Every word he utters seems to be said for the first time and each emotion is new.
4/ Griserie (Auguste Bosc), chanté par Gerbel «de l’Empire».Disque Parlophone 22 203 / 95 201 1929
Chanteur à voix, Gerbel à marqué de son talent la «Belle époque». Spécialisé dans un répertoire de chansons d’amour, il a porté au disque des chansons «tremblantes», racontant un amour idéalisé, parfois un peu naïf, mais toujours de bon ton.
Gerbel was a singer with a true voice whose recordings relate idealized love.
5/ Le passeur de printemps (Goublier), chanté par Louis Lynel «des Concerts parisiens» avec accompagnement d’orchestre, direction André Cadou..Disque Odéon XI 3335 X / 166 307 1928
De même que Gerbel, Louis Lynel chante de suaves romances. Nuits de Chine - bien sûr - reste son plus beau succès, mais aussi quelques unes des plus belles chansons d’amour. Ayant fait ses débuts en 1910 au Casino Saint-Martin, son succès ne se démentira pas malgré les évolutions du style des chansons amoureuses après la Grande Guerre. Pourtant, il chante encore de vieilles chansons qui deviennent des chansons sans âge, c’est à dire de toujours.
Louis Lynel began his career in 1910. His old songs have become ageless.
6/ La Romance de Paris (Charles Trénet), chanté par Charles Trénet, avec accompagnement d’orchestre, direction Jacques Météhen.Disque Columbia CL 7477-1 / DF 2839 1941
Que dire encore de Charles Trénet? Drôle, insolent, sentimental, joyeux, profond? De tout un peu, et poète surtout. Il est de ceux qui ont apporté un zeste de rêve durant les années sombres de la seconde guerre mondiale. Rêve qui a du lui coûter bien des nuits sans sommeil tant il fut tracassé par tous. Poursuivi par les nazis, soupçonné par Londres il est aussi déchiré par les journalistes de tous bords… Seule l’affection que lui portent ses admirateurs ne lui a jamais fait défaut.
What more can be said about Charles Trénet? Funny, insolent, sentimental, joyful, deep? A mixture of all these things, and above all a poet.
7/ D’amour et d’eau fraîche [Du film : D’amour et d’eau fraîche] (Jean Delettre et Félix Gandérat), chanté par Marie Dubas avec accompagnement d’orchestre, direction Ralph Carcel.Disque Columbia CL 4863-2 / DF 1540 1934
Modèle pour beaucoup de chanteuses, Marie Dubas n’hésite jamais à mélanger toutes les facettes de son talent. Elle sait chanter avec gravité des choses légères, et doucement des chansons bien amères. Pour cela son immense talent, trop méconnu, la place entre Yvette Guilbert et «la nouvelle génération», celle d’Édith Piaf qui n’ a jamais hésité à lui rendre hommage.
Marie Dubas, with her multiple facets could sing seriously of trifling matters and sweetly of bitterness.
8/ C’est suffisant pour des amants [Du film : Princesse, à vous ordres] (W.R. Heymann et Jean Boyer), chanté par Jean Sorbier avec accompagnement d’un orchestre de jazz, direction Armand Bernard.Disque Columbia L 3039 / DF 576 1931
Chanteur de charme est la première parole qui s’impose en entendant murmurer les parole d’amour de cette chanson. Chanteur de charme pour un film de charme aussi, pétri de bons sentiments et d’amour éternel. Film parlant, magique encore, qui, dans le goût de l’époque, n’aurait pas été concevable sans quelques scènes chantées.
A crooner whose voice murmurs words of love right from the beginning of this title.
9/ Les deux cœurs (H. Lucas et H. de Fontenailles), chanté par Louis Bory avec accompagnement d’orchestre, direction Ackermans. Disque Odéon KI 8751 / 281 325 1942
La voix tremblante, l’émotion marquée, rien ne manque pour engendrer le frisson de l’émoi amoureux, du rêve d’un amour éternel. Confidence d’un secret tenu, espoir d’y parvenir à son tour, Monsieur Bory que nous livrez-vous votre secret ?
A voice that has everything to engender the emotions of love. Can’t you tell us your secret Mr. Bory?
10/ Ramona (Mahel et Wayne et Saint-Granier), chanté par Fred Gouin avec accompagnement d’orchestre, direction André Cadou.Disque Odéon 165 400 / KI 1913 X 1929
Ce chanteur de rue qui faisait «la manche» aux terrasses des cafés à soudain connu la gloire grâce au disque. Ses chansons réalistes touchent les cœurs et son répertoire volontiers dramatique tire les larmes. Mais le rêve merveilleux de Fred Gouin, comme dans ses chansons s’est brisé. Au lendemain de la mort de son amie Berthe Sylva, il abandonne sa carrière et sombre dans misère.
His realistic songs touch our hearts and his dramatic repertory brings tears.
11/ Je sais que vous êtes jolie (Henri Christiné et Henri Poupon), chanté par Emilio de Gogorza avec accompagnement d’orchestre.Disque Victor 64598 1907
Ambiance «Belle époque», ambiance d’amours coquins, ambiance de Paris, ses trottins et ses jolies demoiselles allant à pas serrés… Ambiance mondaine des salons dorés aussi. C’est tout cela que nous rapporte Emilio de Gogorza avec sa voix suave, à la diction impeccable, hésitant entre le bel canto et la romance. Ambiance de fête et de luxe de belles autos et de phonographes aux pavillons exubérants.
In an atmosphere of the “Belle Epoque”, of saucy love affairs and of Paris with its pretty young ladies.
12/ C’est malheureux d’être amoureux [Du film : Rive Gauche] (Ray Noble et Marc-Hély), chanté par Robert Burnier avec accompagnement d’orchestre, direction Pierre Chagnon.Disque Columbia WL 3179 / DF 620 1931
Robert Burnier est, dans les années 30, “l’artiste chantant” par excellence du cinéma. Il suffit - assure-t-on - que cet artiste soit à l’affiche pour qu’un film frise le succès! D’ailleurs, à la simple vue de son nom, “les jeunes filles battent de la paupière et prennent un air penché”.
During the Thirties, Robert Burnier was the “singing artist” of the cinema. At the simple sight of his name, the girls became starry-eyed.
13/ C’est une gamine charmante [de l’opérette Phi-Phi] (H. Chistiné - Willemetz et Sollar), chanté par Urban - créateur du rôle aux Bouffes-Parisiens -, avec accompagnement d’orchestre.Disque Pathé E 204 011 / X 91 058 1933
Les années folles, nées après la Grande Guerre, ne rêvent que d’oubli, de détente… de douce folie. Dans ce contexte Phi-Phi, opérette de Christiné va droit au but. On y sautille, on s’y aime, on rêve, on fait fuir le souvenir des canons. Urban fait merveille avec son talent d’amuseur et sa douce Aspasie… douce mais sulfureuse.
During the Roaring Twenties which followed the First World War, one only wanted to forget and to relax.
14/ L’amour qui rit (Henri Christiné), chanté par Paul Lack «de la Scala»Disque Gramophone Monarch 023052 / 01517 v 1913
Parmi tous les talents fleuris à La Scala, celle de Paris bien entendu, haut lieu du Caf’Conc’ 1900, Paul Lack distille tantôt des chansons nostalgiques, tantôt de douce plaisanteries. Celle-ci est marquées du coin bien particulier - et rare - de l’amour qui rit ou du moins qui fait rire son témoin, car gageons que l’amoureux ne se remet pas immédiatement de sa mésaventure!
Paul Lack concocts an unusual and rare song, where love laughs.
15/ J’attendrai (Dino Oliveri et Louis Poterat), chanté par Rina Ketty avec accompagnement d’orchestre, direction Marcel Cariven.Disque Pathé CPT 3838 / PA 1477 1938
Des cabarets de Montmartre aux grandes scènes parisiennes, celles qui consacrent les étoiles du Music-hall, Rina Ketty, d’origine italienne affermit le genre des chanteuses «à accent» dont le charme particulier invite au voyage, à l’évasion. Dans le contexte de la guerre mondiale, qui ne tardera pas à se déchaîner, combien de fois cette chanson a-t-elle été chantée douloureusement?
Rina Ketty, of Italian origin, retains her charming accent which inspires distant shores and evasion.
16/ Un jour mon Prince viendra [Du film : Blanche Neige et les sept nains] (Mus. F. Churchill, Par. anglaises Larry Morey, françaises Francis Salabert, alias Jean Cis), chanté par Lucienne Dugard avec accompagnement d’orchestre, direction Marcel Cariven. Disque Pathé PA 1522 / CPT 3977 1938«Grand Prix CANDIDE 1938», cette chanson rappelle Blanche-Neige et les sept nains, la fameuse production de Walt Disney, le premier grand film d’animation qui crée l’événement. Toutes les voix aiguës et d’une émouvante sincérité s’essayeront à cette mélodie que nombre de petites filles fredonnent en secret. C’est un succès inouï, un succès de candeur, justement récompensé.
Winning the “Grand Prix Candide” in 1938, this version of One Day My Prince Will Come takes us back to Walt Disney’s Snow White And The Seven Dwarfs.
17/ Bohémienne aux yeux noirs (Henry Himmel et Charlys), chanté par Tino Rossi avec accompagnement d’orchestre, direction Marcel Cariven.Disque Columbia CL 5999-1 / DF 2080 1936
Tino Rossi, l’ancien boy du Casino de Paris devenu vedette incontestée, l’homme aux 1200 chansons enregistrées et aux millions de disques vendus est «le» chanteur de charme par essence. Auréolé d’une gloire que rien ne semble pouvoir entamer, il incarne à lui seul et le rêve et la chaleur non seulement de son Île de Beauté, mais encore de tout le sud qui coule des jours heureux accompagné du chant obstiné des cigales.
Tino Rossi is the ultimate crooner. He conjures up his “Island of Beauty” (Corsica) where the reigning light-heartedness is echoed by the singing cicadas.
18/ Mon amant de Saint-Jean (Émile Carrara et Léon Angel), chanté par Lucienne Delyle avec accompagnement d’orchestre, direction Jacques Météhen.Disque Columbia CL 7633 / DF 2898 1942
Chanteuse incarnant une certaine élégance, Lucienne Delyle chante souvent les amours tragiques. Son succès est immédiat en ce temps de guerre, de troubles, de doutes et de déchirements. Elle devient une sorte de confidente - de compagne - des femmes inquiètes. Les salles sont combles, les radios la sollicitent sans cesse. Peu à peu, une image de chanteuse «qui a le Blues» la suit, comme une marque de reconnaissance.
Lucienne Delyle often sang of tragic love affairs and was given the image of a “Blues” singer.
CD N°2
1/ Dans un port (Delanney et Suzy Solidor), chanté par Suzy Solidor.Disque Pathé CPT 5370 / PA 2052 1942
Troublante, la voix si grave qu’on ne sait si elle est homme ou femme, Suzy Solidor chante des amours de marins, des amours sans lendemain. Elle chante des textes à double sens, le visage hermétique, tout sentiment rentré en elle même - comme concentré. Tant d’émotion baigne son regard d’une beauté douloureuse amplifiée par une élégance, une plastique impeccable d’une fascinante ambiguïté.
With an almost masculine voice, Suzy Solidor sang of love with no future. Her emotion is amplified by her elegance and fascinating ambiguity.
2/ La petite tonkinoise (Vincent Scotto, arrangements de H. Christiné et H. Christiné et Villard), chanté par : Joséphine Baker et le Mélodic Jazz du casino de Paris, direction Edmond Mahieux.Disque Columbia WL 2508 / DF 229 1930
Danseuse avant d’être chanteuse, elle choqua - ou séduisit - tout Paris en dansant presque nue et se contorsionnant en toute liberté. Venue un temps pour apporter le succès du jazz de Broadway à Paris lors de la fameuse «Revue Nègre», elle y resta et conquit le Music-hall. Et la voilà parisienne, glorieuse, chantant la douceur d’un exotisme heureux sans arrière pensée…
She shocked and seduced the whole of Paris by dancing and writhing about almost naked.
3/ Si l’on pensait à ça! [de l’Opérette : Les sœurs Hortensia] (Raoul Moretti et A. Barde), chanté par Dranem avec accompagnement d’orchestre.Disque Pathé PA 181 / CPT 1099 1934
1894 voit les début de Dranem à l’Electric-Concert. Il imite d’abord Polin, puis il trouve son type : petit chapeau, gros souliers, pantalon trop court. Il rencontre un tel succès qu’il se multiplie. On l’applaudit au Théâtre, on court le voir au Cinéma, et même on se dispute ses écrits ! Puis il crée quelques opérettes… S’il ne quitte jamais son allure de benêt, c’est qu’elle lui permet de dire bien des choses en pratiquant un art de la distanciation unique.
His acting like a simpleton allowed him to get away with all sorts of things, creating a unique the alienation effect.
4/ C’est pour mon Papa [Du film : Le Roi des resquilleurs] (Casimir Oberfeld et René Pujol et Charles-Louis Pothier), chanté par Dréan «du Casino de Paris».Disque Pathé-Cellodisc N° C. 3899 / 202 679 1931
Aimable Dréan, toujours souriant, toujours jovial. Chantant des chansons gaies ou aimables, compère amical du phonographe et des rengaines populaire. Il représente le type idéal du chanteur fantaisiste des années folles : impeccable, l’œil rond et pétillant de malice!
He is the epitome of the cabaret singer of the twenties-smart, round-eyed and malicious.
5/ La femme est faite pour l’homme (René Pujol et Charles-Louis Pothier et Casimir Oberfeld), chanté par Arletty avec accompagnement d’orchestre, direction Raoul Moretti. Disque Polydor 522 516 / 5919 bkp 1932
Arletty c’est toute la gouaille du cinéma parisien, c’est toute sa veine tantôt canaille, tantôt simple et tragique. Inoubliable de beauté altière comme de faconde populaire, elle incarne des mythes. Et même si elle chante d’une voix incertaine, qui ne l’écoute pas? Les aspérités de son timbre, loin de blesser l’auditeur, l’accrochent.
Arletty is the intentionally vulgar star of the Parisian screens, summing up its riff-raff but also its simplicity and tragedy.
6/ C’est pour ça qu’on s’aime (Charles Borel-Clerc et Vincent Telly), chanté par Lyne Marlys avec accompagnement de l’orchestre du Plazza, direction Ch. Steib.Disque Virginia 137 E / 5027 1929
La verve de Line Marlys explose dans une chanson «vache» de la meilleure veine, qui semble tout droit venir d’un autre «mon homme» rendu fameux par Mistinguett. Enregistré sur un disque souple et transparent, portant le doux nom de «Virginia» (Fabriqué à Nanterre), et rapportant certaines pratique du «milieu», ce titre n’évoque en rien la candeur supposée de l’objet-disque.
Her entire spirit explodes in this rather spiteful song.
7/ La rue de notre amour (Maurice Alexander et Maurice Vandair), chanté par Damia avec accompagnement d’orchestre, direction Pierre Chagnon.Disque Columbia CL 7417-1 / DF 2807 1941
La voix douloureuse de Damia, «la plus authentique tragédienne de la chanson», crée un type que de nombreuses chanteuses chercheront à s’approprier avec plus ou moins de bonheur. Mais quoique souvent reprises, les chansons de Damia n’ont de saveur particulière que lorsqu’elle les vit avec une intense émotion, née d’un charme presque magnétique.
The “most authentic of tragic singers”, Damia with her pained voice, created a style stemming from almost magnetic charm.
8/ Vous qui passez sans me voir (Johnny Hess - Paul Misraki et Charles Trénet - Raoul Breton), chanté par Jean Sablon avec accompagnement d’orchestre, direction Wal-Berg, Alec Siliavine au piano.Disque Columbia CL 5797-1 / DF 2029 1936
L’homme à la voix d’or, charmeur irrésistible, est le premier a avoir «chanter avec le micro», et découvrir les énormes possibilités expressives qu’il permet d’obtenir. «Ce n’était pas pour faire plus de bruit, mais pour amplifier et nuancer les mes pleins et mes déliés […] murmurer en musique une confidence comme on le fait à voix basse.»
The man with the golden voice, the irresistible charmer was the first to sing with the microphone to murmur his secrets.
9/ Reviens (Fragson et Christiné), chanté par Vanni Marcoux accompagné au piano par A. LermyteDisque Gramophone 50 3777 / K 7326 / OPG 1551-1 1937
Vanni Marcoux est avant tout chanteur d’opéra. Il chante et crée quelques-uns des plus grands rôles du répertoire et aborde aussi les plus belles chansons. Ce «reviens» de Fragson et Christiné, nous rapproche de la Belle Époque mais touche toujours dans son émouvant aveu : «reviens, veux-tu, ton absence a brisé ma vie»…
This call of distress is still disturbing with its, “Would you please come back as your absence is destroying my life”.
10/ J’aime tes grand yeux (C.A. Bixio et Jean Tranchant), chanté par Lys Gauty avec accompagnement d’orchestre, direction Jean JacquinDisque Columbia CL 4141 / DF 1102 1933
Quoi de plus naturel pour la «Dame aux yeux clairs» que de chanter cette romance où justement il n’est question que de regards. Le succès de cette chanson fut tel qu’elle devint presqu’une rengaine, presqu’une scie avant de rejoindre la liste idéale des chansons éternelles. Sait-on encore que tous ces regards conduiront Lys Gauty à être l’une des premières vedettes à chanter pour la jeune télévision? Encore une histoire à voir!
The “pale-eyed lady” sings of this romance which only speaks of looking. It takes place on the list of eternal songs.
11/ C’est moi le mari (H Warren et P. Briquet), chanté par Jean Gabin avec accompagnement de l’orchestre Bervilly, direction M. Bervily.Disque Polydor 521 765 / 3596 bkp 1930
Même si Gabin avait un père chanteur au Caf’conc’, et quel chanteur de bonnes blagues!, il est surtout connu comme acteur, et quel acteur! Mais c’est oublier que Jean Gabin a commencé par le Music-hall et qu’il fut même le partenaire de la grande Miss, Mistinguett. Chantant un répertoire tantôt léger, tantôt sentimental et narquois, il a toujours cultivé cet art jusqu’au cinéma qui, dans les années 30, était souvent parlant et chantant.
Gabin is better known as an actor. His repertoire of songs, however is sometimes light-hearted, sometimes sentimental or mocking.
12/ Attente (Roger Dumas et Jean Panse), chanté par Fernandel avec accompagnement d’orchestre, direction Pierre ChagnonDisque Columbia CL 7677 / DF 2928 1942
Fernandel, inimitable avec son sourire si généreux qu’il en est contagieux, sait bêtifier bien des choses avec cette manière si irrésistiblement drôle qu’il a de jouer les niais. Mais sous cette ironie combien de choses vraies se cachent, combien d’aveux qu’on ne saurait faire autrement?
Fernandel was forever clowning around, but how much truth was hidden behind this irony?
13/ Et voilà les hommes! (Mireille), chanté par Mireille accompagnée par Michel Warlop et son orchestre.Disque Columbia CL 6629 1938
Avec une voix qui semble si petite, elle apporte tant de fraîcheur dans le monde de la chanson, tant de légèreté, qu’elle bouleverse les règles d’un genre qui semblait jusqu’à elle immuable. Elle glisse un peu de candeur, un rien de raillerie, quelques pincées d’un humour très fin et de la poésie tant et plus qu’on ne peut que succomber à tant de charme.
Despite her soft voice, she manages to overturn all the rules, including in her songs frankness, mockery, humour and poetry.
14/ Aimons-nous (Charles Gounod), chanté par Reynaldo Hahn, s’accompagnant lui-même.Disque Columbia WL 393 / D 2020 1927
Compositeur recherché de tous les salons mondains, compositeur d’œuvres où sa réputation de fin mélodiste n’est jamais prise en défaut, Reynaldo Hahn incarne aussi tout un monde. Celui de Proust, dont il fut l’ami très cher, de Mallarmé, de Manet, de Sarah Bernardt… Un monde à la perpétuelle recherche d’un temps perdu, d’émotions brûlantes…
Esteemed as a composer and a melody-writer, Reynaldo Hahn also incarnates the world of his dear friend, Proust, amongst others and the world constantly searching for the bygone days of burning passion.
15/ Plaisir d’amour (Martini et Forian), chanté par Ninon Vallin accompagnée au piano par Madeleine d’Aleman.Disque Odéon 123 584 / XXP 6751 1927
Venue elle aussi du monde de l’opéra, Ninon Vallin sait aussi habiter quelques-unes des plus belles mélodies du répertoire. Dans les mêmes salons que ceux de Reynaldo Hahn, de Marcel Proust, dans une atmosphère chère aux frères Goncourt, elle fait redécouvrir d’anciennes romances qui ont gardé intact tout leur charme et leur pouvoir évocateur.
Coming from the world of opera, Ninon Vallin knows how to interpret some of the prettiest songs of the repertoire. She sings some old romances of the Louis XVI period which still remain charming and evocative.
16/ La vie en rose (Louiguy et Edith Piaf), chanté par Edith Piaf avec accompagnement d’orchestre, direction Guy Luypaerts.Disque Columbia XCL 5240-21 / BF 136 1947
Qu’elle soit Môme Piaf, Piaf, ou Edith Piaf, elle est toujours la même, celle qui bouleverse, qui recrée en une chanson le drame d’une vie aussi bien que celui d’un instant. Mais elle est aussi cette artiste visionnaire, cette amoureuse qui retrouve toute sa force que l’on croyait brisée pour chanter l’amour, celui qui transforme la plus noire laideur en beauté radieuse, que ce soit pour un moment ou pour le temps d’une vie.
Edith Piaf is capable of capturing the dramas of a lifetime or of an instant in one song. She uses all her power to sing of love, and can make the most hideous of things radiantly beautiful.
17/ L’heure exquise [De l’opérette La veuve joyeuse] (Franz Lehar et Georges de Caillavet - Raoul de Flers), chanté par Ninon Vallin et André Baugé. Disque Pathé «Miroir de la Voix» X 2620 / 202 485 1932
Deux voix d’opéra au service de l’ivresse légère d’une valse d’amour. Presque valse des valses, cette Heure exquise entraîne toujours vers des rêves renouvelés, vers des cieux toujours bleus, vers des sourires toujours clairs, sans que l’on sache trop pourquoi, par la pure magie d’une musique qui s’empare de l’imagination.
Two voices to create the headiness of a waltz. Almost the waltz of waltzes with its magic which stirs the imagination.
18/ Allez donc faire ça plus loin (Jack Rolls et Raymond Wallace et Paul Misraki). Ray Ventura et ses collégiens.Disque Pathé PA 952 / CPT 2741 1936
Dispensateur de bonne humeur et d’ambiance jazz hot et hilarant, Ray Ventura et sa bande fameuse de collégiens, invitent à la dissipation loin des regards jaloux. Leçon à méditer!
The creators of good humour in a hot and amusing jazz climate invite us to an atmosphere of dissipation, far from the eyes of the jealous.
CD De l amour fou au fol amour © Frémeaux & Associés (frémeaux, frémaux, frémau, frémaud, frémault, frémo, frémont, fermeaux, fremeaux, fremaux, fremau, fremaud, fremault, fremo, fremont, CD audio, 78 tours, disques anciens, CD à acheter, écouter des vieux enregistrements, albums, rééditions, anthologies ou intégrales sont disponibles sous forme de CD et par téléchargement.)