World Music From Israel
World Music From Israel
Ref.: FA079

DEBEN BHATTACHARYA COLLECTION 1948-1998

Ref.: FA079

Direction Artistique : DEBEN BHATTACHARYA

Label : Frémeaux & Associés

Durée totale de l'œuvre : 1 heures 53 minutes

Nbre. CD : 2

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Présentation

A l’occasion du cinquantenaire de la création d’Israël, Deben Bhattacharya ravive le souvenir des premières années de l’Etat juif... L’arrivée d’une marée humaine de cultures diverses mais unie par une même religion. Ce coffret de 2CD accompagné d'un livret de 48 pages illustré de 20 photos réunit de précieuses archives de rencontres musicales qui témoignent du grand brassage culturel de l’époque.
Patrick Frémeaux

“Deben Bhattacharya est un de ces collecteurs de musiques sans lesquels notre monde n’aurait peut-être plus de mémoire”.
Bertrand Dicale, Le Figaro

Droits éditorialisation : Groupe Frémeaux Colombini SAS en accord avec la Succession Deben Bhattacharya. (Conception collection : Maggie Doherty pour Night & Day).

Les ouvrages sonores de Frémeaux & Associés sont produits par les meilleurs spécialistes, bénéficient d’une restauration analogique et numérique reconnue dans le monde entier, font l’objet d’un livret explicatif en langue française et d’un certificat de garantie. La marque Frémeaux & Associés a obtenu plus de 800 distinctions pour son travail muséographique de sauvegarde et de diffusion du patrimoine sonore.

This album, issued by the world-famous publishers, Frémeaux & Associés, has been restored using the latest technological methods. An explanatory booklet of liner notes in English and a guarantee are included.



NORTH AFRICA : LOVE SONG IN ARABIC • MAQAM SEEKA • THE SWEETNESS OF THE EARTH • MAQAM AEIRAG • ‘AL ZIN • THE SEVILLIAN GIRL • WEDDING SONG • YEMEN : LOVE SONG IN ARABIC • HEBREW WEDDING SONG • BUKHARA : PERSIAN LOVE SONG • DANCE MUSIC • MISKIN MODE • BUKHARI RHYTHMS ON DOIRAS • SONG FOR HARVESTING FRUITS • RELIGIOUS SONGS OF THE ASHKENAZI JEWS : MAY THE TEMPLE BE REBUILT • SHEMA ISRAEL • GOOD ADVICE • ZAMO LECHO NAFSI • ADDITIONAL PRAYER ON THE SABBATH • ISRAELI POLICE BAND : EAST EUROPEAN WEDDING DANCES • JEWISH MELODIES • SPANISH BALLADS : THE MARKET SONG • THE PRISONER AND HIS BELOVED • SILKEN HAIR.

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Presse
                « Citoyen des musiques du monde, gentleman du field recording »                                     par Trad Mag (Bio Deben BHATTACHARYA)BIOGRAPHIESon nom demeurait en permanence dans un coin précis de ma mémoire, comme ces noms étranges gravés sur de vielles bornes ou délavés sur d’anciens panneaux au détour d’un chemin, au coin d’une piste, mais que l’on garde en mémoire parce qu’ils évoqueront à tout jamais le charme du lieu, la poésie de l’instant. Deben Bhattacharya ! Depuis plus de vingt ans, ce nom a accroché mon regard sur des dizaines de pochettes de LP. Combien de fois ne me suis-je pas dit, au hasard d’une découverte ou d’une écoute nouvelle, « tiens, c’est encore Bhattacharya qui a réalisé ces enregistrements ». Il m’a fait prendre, dès le début des années 70, les pistes sonores du monde. Un jour en Macédoine, le lendemain en Inde, plus tard en Yougoslavie, en Turquie, Hongrie, Roumanie, un détour par le grand Nord européen et les violons scandinaves, une plongée en Indonésie ou en Chine. J’ai appris à lui faire confiance, notre relation s’est développée sur un gage de qualité : son nom sur une pochette. Mais si les musiques qu’il désirait tant faire connaître entraient massivement dans ma vie, l’homme lui-même n’était qu’un mystère, intangible, lointain. Je n’avait que son nom pour savoir qu’il était bien plus qu’un simple label et la certitude qu’il s’agissait bien d’un être humain parcourant le monde à la recherche des musiques et des chants, les enregistrant sans relâcher pour diverses marques de disques. De temps à autre, on apercevait une photo de l’homme dans un coin discret d’un livret mais l’effacement était la règle, la discrétion la conduite. Bhattacharya existe, je l’ai rencontré !Puis une sorte de silence s’installa, comme un oubli ou une disparition. Les nombreux LP engrangés demeuraient comme autant de témoignages de musiques essentielles, d’époques intéressantes et de la démarche pionnière d’un homme dont le nom ne s’effaçait guère. Jusqu’au jour où le facteur m’apporta quelques CD à chroniquer, quatre d’abord, plus tard quatre autres encore et enfin deux doubles, présentants tous des enregistrements de Deben Bhattacharya. Au début, je me suis simplement dit qu’il était plus que temps que le support compact rende enfin justice à ce travail immense et à cet homme infatigable ; mais les enregistrements (ceux de Map of India) dataient des années 50 et ne me donnaient guère de trace de l’homme aujourd’hui – le mystère restait intact. Il a fallu attendre deux doubles CD produits par Frémeaux & Associés en 1997 pour sentir une présence plus proche d’un homme toujours en activité et une volonté de reconnaissance de son travail par Frémeaux. Je n’avait pas envie de chroniquer ces disques simplement au milieu des autres chroniques, j’aurais voulu parler enfin de lui, en savoir plus. Patrick Frémeaux lui-même me dit alors au téléphone : « mais rencontrez le donc, il habite Paris ». J’aurais voulu qu’il soit à mes côtés pour enregistrer le silence interloqué qui s’en suivit ! Je n’en revenais pas, Deben Bhattacharya habitait à quelques 300 kilomètres de chez moi et je n’en savais rien. Lui qui m’avait fait découvrir tant de musiques, lui que je connaissais tant sans le connaître aucunement. C’est ce que je lui dis d’emblée : qu’il m’avait fait découvrir tant d’expressions, que ces enregistrements avaient été décisifs dans ma passion pour les musiques du monde. Son visage s’éclaira alors d’un immense sourire et prenant mes deux mains dans les siennes, il me dit que ça lui faisait extrêmement plaisir de rencontrer les gens qui ont écouté et apprécié les musiques qu’il a découvertes et voulu faire découvrir à son tour ; c’était son seul but et de savoir qu’il pouvait être atteint le comblait de joie. C’est comme si nous avions travaillé vingt ans ensemble, sans jamais nous rencontrer et que, soudain, cette rencontre s’opérait. Histoire d’une histoireNé en 1921, à Benares, dans une famille originaire du Bengale, Deben Bhattacharya découvre très vite la musique grâce à son père, médecin, amateur de musiques. En 1951, il est à Londres et approche la BBC avec une idée : proposer des émissions sur la musique en Inde. Il est, en effet, frappé de réaliser que malgré une présence de plus de 200 ans en Inde, les Anglais n’ont aucun  programme radiophonique consacré à ce pays. Son projet est accepté et couronne ses débuts en radio et en diffusion musicale. Un an après, peut-être, sort un premier enregistreur portable, de marque Baird, il s’y essaye avec des musiciens compatriotes vivant à Londres. En 1953, c’est la rencontre avec le directeur du label Argo de chez Decca, qui lui offre un enregistreur de 35 kilos, semi-portable, solide, coffré de bois – l’appareil l’accompagnera pendant des années sur les pistes les plus lointaines. Sa vie s’organise, sur les routes, dans les villages, entre appareil photo et bandes magnétiques. Il se nourrit de musiques, il s’abreuve de chants – une dépendance s’installe et sa passion devient son métier. Enregistrer, photographier, et bientôt filmer, vont devenir son quotidien, son travail, sa joie, son plaisir, son loisir ; il ne fera plus qu’un avec l’enregistreur. Homme-capteur, radio ambulant, lien entre les expressions et les publics ouverts, par delà les frontières. « J’ai eu beaucoup de chance », dit-il, « d’abord de rencontrer des gens compétents et ouverts à la BBC, puis d’en rencontrer beaucoup d’autres tout au long de la route ». Il parle volontiers de plaisir et de chance pour évoquer sa carrière. En 1954, avec une avance financière d’EMI, il part en voiture d’Europe vers l’Inde, avec à son bord son enregistreur et la détermination d’aller à la rencontre des Gitans, de leurs périples et de leurs expressions. Londres – Benares, pour un Latcho Drom avant la lettre, sept mois sur les chemins les plus poussiéreux et les plus musicaux. Il fera ce trajet deux fois par des routes différentes, traquant les expressions tsiganes. Et lorsqu’un jour de détresse de 1962, il arrivera en Inde, complètement dénué de tout après s’être fait dérober du matériel en Turquie, c’est Indira Ghandi elle-même et David Attenborough qui lui viendront en aide pour qu’il puisse terminer son premier film. De ses 76 ans tranquilles, Deben rit de ces embûches et de leurs rebondissements ; on n’a aucun mal à imaginer cet homme au physique avenant, au sourire convaincant, ouvrir les portes avec son charme naturel et son contact franc et simple. Et des portes, il a dû en ouvrir ! De pays en pays (une trentaine), de culture en culture, de sons en images, il a balayé le monde de sa démarche attentive, ramenant sept cent heures d’enregistrements, vingt deux films, quinze mille photos et dias… Une vie de voyages avec une série de port d’attaches successifs en Europe : Londres, Paris, Vienne, la Suède, Paris encore. Le milieu des années 60 fut consacré aux pays communistes de l’Europe de l’Est. Plutôt que de s’installer sur place et devoir supporter les pressions et suspicions éventuelles que le climat de l’époque avait mises en place, il effectua ses nombreux voyages vers la Hongrie, Bulgarie, Roumanie, Tchécoslovaquie, etc, en revenant chaque fois à Vienne où il avait loué un petit appartement. Ces années furent consacrées à engranger quelques joyaux de sa collection, notamment en Yougoslavie, en Macédoine et en Hongrie où il s’est fait de nombreux amis et a sillonné le pays, de village en village, de surprise en surprise. PionnierBien sûr, on enregistre depuis le début du siècle, les Américains descendaient sur le terrain avec des appareils à rouleau ou à fil, invraisemblables. Mais depuis l’existence de l’enregistreur à bande, Deben Bhattacharya est un pionnier du genre, un des premiers à avoir parcouru de telles distances dans le seul but d’enregistrer, de témoigner en quelque sorte. Sa délicate modestie le pousse à parler plus volontiers des autre que de lui. Il cite avec plaisir, parmi les pionniers du genre, son ami Charles Duvelle, fondateur d’Ocora et spécialiste de l’Afrique (où Bhattacharya n’enregistre pas sinon en Mauritanie et au Maroc), et Gilbert Rouget, autre grand nom de l’ethnomusicologie française et de l’enregistrement ou du film de terrain. Puis il vient à parler d’Alan Lomax qui fut son grand ami, il y a longtemps, et qu’il a perdu de vue. C’est intéressant au plus haute point puisque Lomax, comme Deben Bhattacharya, semble jouir d’une reconnaissance importante aux USA où Rounder entame la réédition en compact de l’ensemble de ses travaux et collectages, soit une collection qui devrait s’élever à une centaine de CD (Cf. article de C. Ribouillault dans le dernier Trad Mag). Deben est comblé de bonheur d’entendre cette nouvelle que je lui apporte. Très clairvoyant sur l’histoire de l’enregistrement de terrain, il me confie soudain que le vrai pionnier, c’est le père de Lomax, John A. Lomax, ce qui est incontestable. Mais là où Deben Bhattacharya a joué ce rôle parmi les premiers de cordées, c’est surtout dans sa démarché elle-même et dans le fait qu’il y consacra sa vie entière, sans relâche. « Je n’ai aucun background académique », insiste-t-il, « ce qui m’intéresse, c’est le ‘humanity side’, le côté profondément humain des musiques » (D. Bhattacharya s’exprime en anglais). A la différence de la plupart des autres, il n’est ni musicologue, ni ethnomusicologue, ni professeur d’université, ni chercheur attiré. Passionné sur les routes des passions, il va, enregistreur en bandoulière, à la rencontre des gens et de leur compagnie qu’il apprécie par dessus tout. « Ce que j’ai toujours aimé, c’est de me retrouver dans un village, pour une fête, un mariage, un rassemblement, y prendre part et me sentir des leurs finalement. C’est et ça a toujours été mon grand plaisir : comprendre les peuples rencontrés, ce qu’ils font, ce qu’ils sont, à travers leurs expressions musicales ».Plus de cent trente LPDes sept cents heures enregistrées, bobines métalliques rangées par ordre chronologique sur l’un des murs de son petit bureau (1951 au dessus à gauche, 1996 en dessous à droite), seuls quelques 20 % ont vu le jour sous forme d’enregistrements commerciaux. Entre 130 et 150 LP balisent cette œuvre gigantesque. Deben Bhattacharya promet de s’atteler à une tâche qui me semble importante : dresser la liste exhaustive de ces disques et de leurs labels d’origine. La série la plus prestigieuse et la plus importante est certes celle qu’il créa pour Argo sous le titre « The living tradition ». Une photo en couverture, un texte succinct et les détails des plages en verso, le tout de la plume et des appareils de Deben. C’était sa collection et elle demeure incontournable, qu’elle nous emmène au Bengale ou en Macédoine (une quarantaine de titres en tout). Argo devait hélas disparaître un jour, laissant le collecteur se consacrer essentiellement à ses films pendant une bonne dizaine d’années, jusqu’à ce que le compact daigne enfin recevoir ses enregistrements. Philips en Hollande lui ouvrit également ses portes pour une collaboration fructueuse, de plus de vingt cinq disques, basée sur une amitié entre le producteur et lui-même. Boite à Musique (BAM) et le Club Français du Disque (Musidisc) consacrèrent son nom en France avec un total de quelques vingt cinq disques que vinrent encore renforcer d’autres productions chez Ocora. En Suède, c’est Caprice qui lui ouvrit ses portes, avec une qualité de production et d’édition irréprochable : livrets imposants, photos, travail en profondeur – au total une petite dizaine de LP. Ajoutez encore Columbia, HVM, Supraphone, et enfin Westminster et Angel aux USA. Sur ce dernier label, quelques perles rares virent le jour de l’autre côté de l’Atlantique uniquement, hélas, notamment huit faces consacrées aux musiques juives de huit pays différents, avec cartes, photos, etc… De quoi faire pâlir un collectionneur, mais surtout un amateur ! Comme une abeille, cet homme a butiné à travers les champs du monde et a essaimé, avec la même délicatesse et discrétion, aux quatre coins du monde. Aussi difficile à suivre dans ses périples de collectes que dans ceux de ses éditions. Une masse considérable de travail éparpillée, divisée, impossible à rassembler aujourd’hui. Qui, sinon lui, possède l’intégralité de cette collection LP ? Ajoutez à cela ses vingt deux films sur les musiques d’Inde, Chine, Bali, Turquie, Tibet, Sri Lanka, Taïwan, Thaïlande, Népal et Hongrie, tous édités en vidéo par Microworld House à Londres et disponibles en anglais uniquement, ainsi qu’une série impressionnante de cassettes audio, dont certains avec livrets et diapositives, édités par la même maison anglaise.Frémeaux & Associés à la rescousseFaut-il regretter les LP épuisés qui ne reverront guère le jour ou faut-il regretter l’absence évidente d’une collection digne de ce nom qui s’ouvrirait sans limites à l’œuvre et à la personnalité de Deben Bhattacharya ; et que celui-ci reste libre de piocher dans ses trésors, inédits ou non, pour alimenter les thématiques de son choix ? Que l’on se rassure, la deuxième solution est en route et me semble la bonne. Frémeaux & Associés, avec le courage qu’on lui connaît et la démarche didactique qui en fait un label de pointe pour un marché s’amateurs, se lance une fois de plus dans une juste aventure. Une collection de double CD baptisée « The Deben Bhattacharya Collection » : un feu vert absolu qui autorise à l’auteur un livret épais où textes et photos (de 20 à 25) se succèdent en une cinquantaine de pages. « J’avais l’habitude qu’on me dise : ‘non, Deben, c’est trop, ce sera trop cher’, mais avec Frémeaux, c’est le contraire, l’attitude est courageuse ». Les quatre CD que Map Of India lui avaient consacrés coûtaient trop cher à l’éditeur et cette série ne se vendra plus qu’en Inde, le reste se fondant dans le nouvelle série de Frémeaux. Deux doubles CD viennent d’ouvrir cette collection : « Music of India volume I » et « Music of China volume I ». Deux magnifiques voyages, sur des enregistrements de qualité, à la découverte de ragas joués sur rudravina et surbahar ainsi que de chants de salons de musique au Bengale, d’un côté, et de pièces instrumentales raffinées sur instruments à cordes de soie, suivies de ballades et histoires accompagnées, de l’autre côté. Un excellent début, une reconnaissance qui s’installe, une collection de qualité assurée pour ceux qui se méfient des métissages inutiles du commerce de la world music. Fiez-vous à cette série, elle vous emmènera sur les chemins dont Deben n’a jamais voulu s’écarter. « La musique est comme elle est, il n’y a aucune raison de la transformer », dit-il, « il faut l’aimer comme elle est, là où elle est ; pourquoi la mélanger avec d’autres ? Je n’ai aucun jugement à donner, je tiens simplement à dire que je n’aime pas ça ». L’avenir s’annonce prometteur, puisque Deben me dit travailler actuellement au coffret suivant qui sera consacré aux musiques gitanes. « Donnez-moi dix ans encore » jette-t-il, la tête pleine de projet. Il retourne enregistrer au Bengale l’été 1997, il travaille activement pour Frémeaux, il bénit son matériel et ses bandes restées intactes, même les plus anciennes. Cet homme aime la vie et le transmet admirablement. Puissent Frémeaux et lui parcourir une longue route ensemble et que nos discothèques s’enrichissent enfin du fruit de leur travail commun et de l’esprit de Deben Bhattacharya, globe-trotter des petites aiguilles et de la dignité humaine. L’histoire des musiques et de leur enregistrement est en train de se réécrire, en compact ! Lomax et Bhattacharya devraient à eux seuls nous fournir suffisamment pour les quelques années à venir. Qu’ils en soient remerciés et leur travail salué à sa juste valeur !     Étienne BOURS – TRAD MAGDeben Bhattacharya nous a quitté en septembre 2001. En juin 2007, Jharna Bose-Bhattacharya fait don des archives sonores de son mari à la BNF (Bibliothèque nationale de France).
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Il faut avoir l’âme d’un collectionneur pour enregistrer 130 disques dans une trentaine de pays d’Europe et d’Asie ! C’est le cas du septuagénaire bengali de Bénarès, Deben Bhattacharya, qui fut d’abord porteur dans un magasin de disques londonien, puis animateur pour la BBC outre-mer avant de devenir, dès 1952, producteur indépendant. Le label Frémeaux & Associés, auquel on doit de superbes compilations thématiques souvent agrémentées de livrets très documentés, a eu la bonne idée de rééditer quelques-uns des joyaux de la collection de Deben Bhattacharya, qui vit à Paris depuis trente ans. Les cinq doubles albums qui nous sont proposés (soit une dizaine d’heures de musique) ne sont qu’une première livraison. Ils nous mènent d’opéra chinois en danses de mariages judéo-marocains d’Israël et de chants de dévotion indiens en complaintes de caravane perses, en passant par une magnifique reconstitution du voyage des gitans. En prime, quelques perles comme cette balade des bergers bosniaques chantée par une juive, une chrétienne et une musulmane. Ou là superbe complainte méditative interprétée par l’immense poète indien Rabindranath Tagore : « J’entends l’appel d’un monde lointaine dans la brise du soir. Mon cœur, distraitement, ouvre la porte afin de libérer les liens joueurs de la vie… »         Eliane AZOULAY – TÉLÉRAMA
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Deux nouveaux coffrets encore pour l’œuvre de Deben Bhattacharya. Suite de cette réédition organisée par Frémeaux. Pourquoi Bours est-il si enthousiaste face à ces enregistrements, se demandent certains confrères ou même concurrents ? Revoici donc les raisons essentielles qui, jusqu’ici, me poussent à être un défenseur de cette collection dans son ensemble. Deben Bhattacharya fut un pionnier de l’enregistrement de terrain et de la création subséquente de collections de disques pour le grand public. C’est lui qui parmi les premiers nous fit découvrir de nombreuses expressions. Et si certains musiciens ne sont pas les meilleurs du genre, ils sont cependant du cru, pris sur le vif. Ils ne jouaient pas sous les conditions dictées, de près ou de loin, par un marché  du disque. On a peut-être parfois mieux depuis, c’est évident, mais on a aussi parfois une virtuosité exagérée, un naturel qui se perd, et la perte du background social et humain propre à ces musiques à l’époque où Bhattacharya les enregistrait (années 50, 60, et 70, surtout). Il faut ajouter à cela que le collecteur est, dans ce cas-ci, un simple amateur, une sorte de vulgarisateur professionnel, et non un ethnomusicologue. Les uns ne sont pas nécessairement et irrémédiablement meilleurs que les autres, mais les deux points de vue peuvent être intéressants. Les commentaires de la collection sont donc moins musicologiques et parfois moins rébarbatifs que sur d’autres productions. Ils ne sont pas parfaits pour autant mais ils donnent une vision simple, un peu dépassée peut-être – Deben a 76 ans, ne l’oublions pas – des pratiques musicales à des endroits précis, à des moments précis. Le tout sans la moindre prétention, ce qui n’est pas toujours le cas ailleurs non plus. C’est un témoignage, un document, sur l’histoire des musiques de tradition et de comparaison avec l’évolution actuelle, en mieux comme en pire, vaut largement la peine. C’est dans cet esprit que je continue à applaudir ces rééditions.    Étienne BOURS – TRAD MAGAZINE
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Tiré des inépuisables archives de Deben Bhattacharya, ce double album présente une sélection d’enregistrements réalisés en Israël en 1957. Les multiples communautés de la diaspora juive qui y convergeaient alors avaient conservé leurs particularités culturelles que, par la force des choses, l’actuel melting-pot israélien a quelque peu atténuées. Consacré aux musiques profanes des juifs d’Orient, le premier CD s’ouvre sur un choix de chants d’amour interprétés dans le style marocain par le chanteur et luthiste Sebag Hehuda, dont les accents nostalgiques évoquent parfois les parfums tenaces de la terre andalouse. Après quelques chants de mariage tunisiens et yéménites accompagnés de percussions de fortune tel un bidon de kérosène, cette sélection orientale se termine sur les airs de fête du répertoire de Boukhara, conservé par un ensemble amateur où l’on retrouve, outre la voix d’une chanteuse, les principaux instruments de la musique ouzbèke : cithare chang, vièle kamancha, luth tanbur et tambour doira.Les juifs d’Europe sont représentés sur le seconde disque, tout d’abord par un chœur constitué d’Ashkénazes originaires d’Ukraine et de Hongrie formés à l’école synagogale. De magnifiques voix aux timbres graves et puissants nous permettent d’apprécier les accents de quelques chants religieux interprétés en hébreu. Changement de ton ensuite avec l’orchestre de la police de Tel Aviv qui, formé d’émigrés autrichiens, tchèques, roumains et grecs, a conservé toute la truculence des fanfares d’Europe centrale. Comme on pouvait l’espérer, ce périple se conclut avec trois ballades séfardiques, interprétées en ladino (espagnol ancien) par un petit groupe familial sur l’accompagnement du luth paternel. En restituant la mémoire d’une époque si particulière dans l’histoire du peuple juif, cette publication témoigne de l’étonnant brassage de cultures dont les premières années de l’Etat d’Israël furent le théâtre. Laurent AUBERT – LE MONDE DE LA MUSIQUE
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Parus pour les cinquante ans de l’Etat d’Israël, ces deux disques apportent bien des réponses à des questions de la plus brûlante actualité… En effet, les partis religieux intégristes veulent donner en ce moment une image unifiée de la culture juive ; or ces documents rappellent opportunément qu’il existe bien des avatars de la vie juive – et qu’il est vain de vouloir assimiler le Polonais avec le Yéménite, le Perse avec le New-Yorkais ! Comme en Europe, le malentendu culturel entre Ashkenazes et Séfarades produit de savoureuses histoires drôles dans la communauté. Ces musiques émouvantes en témoignent : plus que jamais, culture et religion ne sont pas réductibles l’une à l’autre, même si elles se nourrissent l’une de l’autre. Tandis que la religion aspire à l’unité, la culture tendra toujours vers la diversité. Christophe DESHOULIÈRES – L’ECLAIR, LE COURRIER DE L’OUEST, PRESSE OCÉAN, LE MAINE LIBRE
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Liste des titres
  • Piste
    Titre
    Artiste principal
    Auteur
    Durée
    Enregistré en
  • 1
    LOVE SONG IN ARABIC
    AQUE MALKA
    00:03:54
    1957
  • 2
    MAQAM SEEKA
    MAHMAN MEIR
    00:06:32
    1957
  • 3
    THE SWEETNESS OF THE EARTH
    YEHUDA SEBAG
    00:04:52
    1957
  • 4
    MAQAM AEIRAG
    YEHUDA SEBAG
    00:05:22
    1957
  • 5
    AL ZIN
    YEHUDA SEBAG
    00:04:30
    1957
  • 6
    THE SEVILLIAN GIRL
    SEEKA MAQAM
    00:04:34
    1957
  • 7
    WEDDING SONG
    ANONYME
    00:04:12
    1957
  • 8
    LOVE SONG IN ARABIC
    YEHUDA SEBAG
    00:03:41
    1957
  • 9
    HEBREW WEDDING SONG
    ANONYME
    00:04:58
    1957
  • 10
    PERSIAN LOVE SONG
    GROUPE DE MUSIQUE BOUKHARA
    00:04:12
    1957
  • 11
    DANCE MUSIC
    GROUPE DE MUSIQUE BOUKHARA
    00:03:15
    1957
  • 12
    MISKIN MODE
    MENAHEM ELIEZACOFF
    00:03:38
    1957
  • 13
    BUKHARI RYTHMS ON DOIRAS
    GROUPE DE MUSIQUE BOUKHARA
    00:02:24
    1957
  • 14
    SONG FOR HARVESTING FRUITS
    GROUPE DE MUSIQUE BOUKHARA
    00:03:10
    1957
  • Piste
    Titre
    Artiste principal
    Auteur
    Durée
    Enregistré en
  • 1
    MAY THE TEMPLE BE REBUILT
    ISRAEL STERN
    00:08:21
    1957
  • 2
    SHEMA ISRAEL
    ISRAEL STERN
    00:05:24
    1998
  • 3
    GOOD ADVICE
    JOSEPH STERN
    00:04:46
    1957
  • 4
    ZAMO LECHO NAFSI
    RABBI LEVINSOHN
    00:06:09
    1957
  • 5
    ADDITIONAL PRAYER ON THE SABBATH
    MOSHE ANSHIN
    00:03:39
    1957
  • 6
    EAST EUROPEAN WEDDING DANCES
    TEL AVIV POLICE BAND
    00:04:23
    1957
  • 7
    JEWISH MELODIES
    TEL AVIV POLICE BAND
    00:04:27
    1957
  • 8
    THE MARKET SONG
    ABRAHAM AVIGANIM
    00:06:56
    1957
  • 9
    THE PRISONER AND HIS BELOVED
    ABRAHAM AVIGANIM
    00:06:50
    1957
  • 10
    SILKEN HAIR
    ANONYME
    00:03:24
    1957
Livret

WORLD MUSIC FROM ISRAEL FA 079

WORLD MUSIC FROM ISRAEL


AVANT-PROPOS

J’ai eu le privilège d’aller en Israël en 1957 alors que des Juifs venus du monde entier arrivaient encore  pour essayer de s’établir  dans ce nouvel état qui avait tout juste dix ans d’existence. La première chose qui m’a frappé au moment de mon arrivée était l’extraordinaire diversité des visages et l’éblouissante variété des sons et des musiques. C’était littéralement comme un déversement de gens venus d’Est, d’Ouest, du Nord et du Sud, qui apportaient avec eux les habitudes, la langue et la musique de leur pays d’origine. La première impression était celle d’un mélange de l’ancien et du nouveau qui s’affrontaient, celle d’une tentative d’intégrer l’Occident à l’Orient, d’unir l’ancien et le sacré au scepticisme contemporain. En consultant aujourd’hui mes notes pour la rédaction de ce texte, j’ai retrouvé une liste de rendez-vous avec des musiciens venus d’à peu près tous les pays du monde : par exemple, du Maroc en Afrique du Nord  ou du Yémen dans la péninsule Arabique, ou bien encore de Boukhara en Asie Centrale ou d’Espagne en Europe du Sud, toutes ces régions pouvant littéralement être décrites comme des mondes séparés. Ainsi, sur une petite parcelle de terre d’Asie Occidentale, Israël abritait l’ensemble du monde de la musique, l’expression contemporaine de «world music» ou «musiques du monde» n’étant pas d’usage à l’époque.Je suis revenu d’Israël avec de longues heures d’enregistrement et des centaines de photos que j’écoute ou regarde aujourd’hui encore avec affection et grand plaisir. Une petite partie de cette collection a été publiée en 1958 par les éditions Westminster, à New York, constituant une série de quatre albums 33 tours intitulée Israël Aujourd’hui. 
Néanmoins cela fait vingt ans qu’ils sont épuisés et hors circulation. En plus des quatre albums, un livre de photos comportant un petit 45 tours intitulé Visages d’Israël fut publié par Seghers-B.A.M., à Paris en 1960. Cette édition aussi est épuisée depuis trente ans. Par conséquent, nous nous sommes décidés à publier cette nouvelle édition sur CD à l’occasion du 50ème anniversaire de la création de l’état d’Israël. Afin de donner une forme aux enre­gistrements présentés dans ces CDs, j’ai dû abandonner des séquences de mes propres pérégrinations en Israël. Etant donné l’extraordinaire variété d’éléments humains et musicaux qui prédominait à la fin des années 50, la seule manière dont je puisse présenter ces enregistrements  est de me réfèrer au contexte géogra­phique d’origine de chacun des artistes que vous allez entendre sur ces CDs. Comme vous le verrez sur la carte, les communautés représentées sur ces CDs sont indiquées par des flêches pointées en direction d’Israël. Leur dates d’arrivée varient beaucoup, de deux ou trois générations pour les unes, à une année précédant mes enregistrements de 1957. Le chanteur ukrainien Moshe Anshin, par exemple, (voir CD 2, morceau 5) est né à Jérusalem de parents qui avaient émigré d’Ukraine. En revanche, le fiancé tunisien dont vous entendrez une partie du mariage (CD 1, morceau 7) était arrivé seulement une année et demie avant que je ne le rejoigne pour la célébration de son mariage. Déjà en 1957 quand j’enregistrais, on percevait des signes de l’influence d’une musique sur l’autre. Certains de ces mélanges se faisaient spontanément et sans efforts, tandis que d’autres pourraient être décrits comme étant le résultat d’expériences délibérées.Ce coffret de deux CDs est une modeste tentative d’illustrer certains des éléments musicaux importants qui ont pénétré le pays, accompagnant le flot de migrants originaires du monde entier venus en Israël depuis qu’il ouvrit ses frontières aux Juifs de tous les continents.
DEBEN BHATTACHARYA
CD 1: LA MUSIQUE DES JUIFS D’ORIENT
LA MUSIQUE ET LES INSTRUMENTS
Les chansons et la musique instru­mentale marocaines ne peuvent être ni classifiées comme musique floklorique d’un arrière-pays rural et peu sophis­tiqué, ni vraiment comme étant strictement une musique artistique destinée à des réjouissances populaires. Les chanteurs juifs marocains, dont la terre d’origine était l’Espagne mais qui ont par la suite migré vers le Maroc, étaient peu suceptibles d’oublier les influences mélodiques mauresques d’Andalousie, dont on dit qu’elles ont inspiré le chant Flamenco. Bien que les chansons juives maro­caines soient chantées en Arabe, la mélodie et les paroles ont un caractère profondément nostalgique. On trouve par exemple ce genre de paroles : «Je me souviens d’une belle, avec une grain de beauté et de sombres yeux en­chanteurs. Oh, cette fille de Séville m’a rendu fou... Elle était si belle!» Les chansons sont accompagnées par des instruments arabes classiques, comme le ’Ud, l’équivalent du luth mais qui a dix cordes réparties en cinq paires, et que l’on pince avec l’embout d’une plume; Le Qanun, un psaltérion à soixante dix-huit cordes réparties par trois et pincées avec une paire de plectres, et la Derbouka - percussion en forme de gobelet évasé et à une seule tête; enfin, un tambourin et un violon complètent l’ensemble.Les Juifs Yéménites viennent eux de l’état musulman du Yémen, situé au sud de la péninsule arabique.
Dans l’état Wahabitte d’Arabie Saoudite - le siège de l’Islam - la musique est un art proscrit, et par conséquent, au Yémen voisin, on lui porte également assez peu de considération. Les musiciens yéménites qui sont représentés sur le disque m’ont raconté qu’au Yémen, l’ethnie dominante avait refusé aux Juifs le droit de jouer quelque instrument que ce soit. D’où leur amour pour tous les instruments à percussion, qui s’est développé en pratiquant sur des assiettes de métal ou des boîtes de kérosène, faciles à se procurer.Le groupe de Boukhara représenté sur ce CD était peut être le seul groupe d’Asie Centrale important présent en Israël à l’époque où je réalisais ces enregistrements, en Juin-Juillet 1957. La plupart des musiciens gagnaient leur vie à partir de l’artisanat traditionnel qu’est la broderie et ne jouaient en public qu’occasionellement. Leurs instruments d’accompagnement étaient le Chang, la version la plus ancienne du Dulcimer iranien couramment en usage, appellé Santoor. Ce Chang avait une structure plate, sur laquelle étaient tendues quarante deux cordes, par séries de trois. Ils les pinçaient avec une paire de petits marteaux en bois légers. Parmi les autres instruments de l’ensemble, il y avait  une viole de gambe, apellé le Kamancha, un instrument à trois cordes, que l’on pince, appelé le Tambur et une paire de percusions à cadre, les Doiras.
AFRIQUE DU NORD
1. CHANSON D’AMOUR EN ARABE -
Chantée en Arabe par Sebag Yehuda qui joue le ’ûd lui-même. Il est accompagné à la derbouka par Aharon Abraham. Pour des informations sur les ins­truments, voir l’introduction ci-dessus. Enregistré à Jérusalem, Juin 1957. Durée : 3’45.
2. MAQAM SEEKA - Chantée en Arabe sur un mode classique, le Maqam Seeka est une chanson d’amour. La voix principale est celle de Mahman Meir qui chante avec Sebag Yehuda, Ohayon Masood, Aharon Abraham et Abraham El-Harar. Les chanteurs s’accompagnent du ’ûd, du qânûn, de la derbouka et du tambourin tandis que les auditeurs marocains frappent dans leurs mains. Pour plus d’information sur les instruments, voir l’introduction ci-dessus. Enregistré à Jérusalem, Juin 1957. Durée : 6’30.
3. LA DOUCEUR DE LA TERRE - Chantée par Sebag Yehuda qui s’accompagne du ’ûd, cette chanson commence avec les paroles suivantes : «La douceur de cette belle terre, jamais je ne l’oublierai». Chantée par Maqam Hijaz. Pour des informations sur le ’ûd, voir introduction ci-dessus. Enregistré à Jérusalem, Juin 1957. Durée : 4’5.
4. MAQAM AEIRAG - Une chanson d’amour dont les premières paroles sont: «Mon ami, où est-il?», chantée par Sebag Yehuda, comme ci-dessus, qui s’accompagne du ’ûd. Enregistré à Jérusalem, Juin 1957. Durée : 5’10.
5. ‘AL ZIN - Pour la beauté. Chanson d’amour algérienne, chantée par Sebag Yehuda, qui s’accompagne du ’ûd  comme ci-dessus. Enregistré à Jérusalem, Juin 1957. Durée : 4’30.
6. LA FILLE DE SÉVILLE - «Je me souviens de cette belle, elle avait un grain de beauté et des yeux sombres et enchanteurs. Oh, cette fille de Séville, elle m’a rendu fou - elle était si belle». Chantée sur le mode Maqam Seeka, c’est une chanson d’amour marocaine en mémoire d’une belle de Séville. Elle est chantée par Sebag Yehuda qui s’accompagne au ’ûd. Enregistré à Jérusalem, Juin 1957. Durée : 4’25.
7. CHANSON DE MARIAGE - Chant et claquement des mains par une amie de la famille juive tunisienne du jeune marié. Comme c’est la coutume dans la communauté juive tunisienne, elle chante en Arabe, pour ouvrir la cérémonie et aussi pour le divertissement des jeunes mariés et de leurs invités. Enregistré à Safed, Juin 1957. Durée : 4’.
YEMEN
8. CHANSON D’AMOUR EN ARABE - Chantée par Malka Aque et Shalom Assair qui s’accompagnent d’une Derbouka et d’un bidon de kérosène métallique. Pour plus d’informations, voir l’introduction ci-dessus. Enregistré au campement yémenite de Yishi, au sud de Hartuv, Juin 1957. Durée : 3’30.
9. CHANSON DE MARIAGE EN HEBREU - chantée par un homme qui s’accompagne en frappant sur un bidon de kérosène  métallique (voir intro­duction). Enregistré à Yishi, Juin 1957. Durée : 4’50.
BOUKHARA
10. CHANSON D’AMOUR PERSE - Chantée par une femme membre du Groupe Musical de Boukhara et accompagnée par le Chang, Kamancha, le Tambur, une flûte de fonte et une paire de percusssions à cadre appelées Doiras, jouées par d’autres membres du groupe sous la direction de Menhanen Eliezacoff. Pour plus d’information sur les instruments, voir l’introduction. Enregistré à Tel Aviv, Juillet 1957. Durée : 4’50.
11. MUSIQUE POUR DANSER - de Boukhara. Au début de l’enre­gistrement, les musiciens recherchent un thème; puis la musique pour danser est jouée par le Groupe de Musique de Boukhara sur les instruments indiqués ci-dessus. Enregistré à Tel Aviv, Juillet 1957. Durée : 3’10.
12. MODE MISKIN. Le terme «miskin» signifie lent ou indolent... Dans la musique d’Asie Centrale, c’est un mode courant qui est à la fois chanté et joué sur des instruments. Ici il est joué sur une viole de gambe, Kamancha, par le directeur du groupe cité plus haut, Menahem Eliezacoff, accompagné par une paire de percussions appelée les Doiras et une paire de petites cymbales. Enregistré à Tel Aviv, Juillet 1957. Durée : 3’30.
13. RYTHMES BOUKHARI SUR DOIRAS. Un set de quatre rythmes intitulés Safalak, Chilagi, Ufar et Larzonak sont joués au cours de cet enregistrement sur une paire de grandes percussions apellées Doiras, par les musiciens du Groupe de Musique Boukhara cités plus haut. Enregistré à Tel Aviv, Juillet 1957. Durée: 2’15.
14. CHANSON POUR LA RÉCOLTE DES FRUITS. C’est une chanson agricole Ouzbek qui décrit la qualité des pommes et des raisins d’Ouzbekhistan. Chantée par tous les musiciens du Groupe de Musique Boukhara, elle est accompagnée par les Kamancha, Chang, Tambur, une flûte et une paire de Doiras. Pour plus d’informations, voir l’introduction ci-dessus. Enregistré à Tel Aviv, Juillet 1957. Durée : 3’00.
CD n°2 :LA MUSIQUE DES JUIFS D’EUROPE
LA MUSIQUE ET LES INSTRUMENTS
La première partie de ce CD est consacrée aux chansons religieuses des Juifs Ashkénazes d’Ukraine et de Hongrie. Même s’il y a une certaine couleur chorale dans chacune de ces chansons, nous avons essayé de retenir celles qui d’habitude sont chantées à la maison et ont une caractère populaire marqué. La plupart des chanteurs étaient en Palestine depuis plus de trois générations. Même si aujourd’hui les membres de la communauté des Juifs européens sont répartis un peu partout sur le territoire d’Israël, à l’origine, Mea Shearim, le quartier fortifié qui fut établi en 1875, ainsi que ses annexes comme la Colonie Hongroise, étaient leurs lieux de prédilection. Aujourd’hui encore, ce quartier a conservé sa réputation pour avoir gardé vivante la tradition d’étude de la Torah et des ses commentaires.Par opposition aux chants religieux, le Groupe de la Police, bien que mené par des musiciens européens, a offert un concert communautaire de caractère populaire. Les enregistrements ont été réalisés en Juin 1957, avec un groupe de la police de Tel Aviv qui se produisait devant un groupe de colons, à Moshav Meiron, au nord-ouest de la Haute Galilée.Le mont Meiron est la plus haute montagne d’Israël. Il y avait alors des  rumeurs selon lesquelles les routes d’accès public à cette région devaient être fermées, en prévision de conflits éventuels avec les territoires voisins.
Pourtant, par chance, je rencontrai un groupe de policiers très en train. Le groupe était constitué de quatre personnes qui, de manière assez étonnante, étaient chacune originaire d’un pays d’Europe différent! En se présentant ils déclinèrent leur pays d’origine: le chef, qui jouait de l’accordéon hexagonal venait d’Autriche, le batteur venait d’ex-Tchécoslovaquie, le saxophoniste de Roumanie et le trompettiste venait de Grèce. Il fut très intéresssant de voir l’accueil et la participation des gens de la région à l’occasion de ce concert donné par un groupe venu de la grande ville, un groupe de la Police de Tel Aviv.Les musiciens sépharades, d’une grande sensibilité, qui ont gardé vivante la tradition des romances et des ballades espagnoles du Moyen-Age sont représentés sur ce CD par les morceaux n° 8, 9 et 10. Bien qu’ expulsés d’Espagne avec les musulmans Maures au moment où le christianisme s’imposait à nouveau dans le pays, les Juifs espagnols ont su préserver leur histoire sociale et politique grâce à ces ravissantes ballades et chansons. Partout où ils allaient, ils emportaient ces beaux chants avec eux, comme ils le font encore aujourd’hui et s’accom­pagnent du luth maure, le ’ûd.
LES CHANTS RELIGIEUX DES JUIFS ASHKENAZES
1. Puisse le temple être reconstruit - Chanté en Hébreu, c’est un chant choral en solo, avec en interludes une série de groupes de refrains. Chanté par Israël Stern et ses deux fils Moshe et Joseph. Enregistré à Jérusalem, Juin 1957. Durée : 8’10.
2. Shema Israël - Chant lithurgique hébreu, chanté par Moshe et, en répartie, par son père Israël Stern. Enregistré comme ci-dessus à Jérusalem, Juin 1957. Durée : 5’20.
3. JE t’ai donné un bon conseil - Une chanson qui invite à replacer la Torah dans son abri. Chantée par Joseph Stern, comme ci-dessus. Enregistrée à Jérusalem, Juin 1957. Durée : 4’40.
4. Zamo Lecho Nafsi - Chant choral en solo, chanté par Rabbi Levinsohn. Enregistré à Jérusalem, Juin 1957. Durée: 6’00.
5. Une nouvelle prière pour le Sabbat - qui dit que le temps viendra où tous les jours seront comme le jour du Sabbat. Un chant choral chanté par Moshe Anshin, né à Jérusalem de parents Ukrainiens. Enregistré à Jérusalem, Juillet 1957. Durée : 3’35.
LES GROUPES DE LA POLICE ISREALIENNE
6. Chants de mariage d’Europe de l’Est - Mélange de musique de danse populaire jouée à l’occasion d’un concert à Moshav Meiron sur accordéon hexagonal, saxophone, trompette et percussions, par un groupe de la police de Tel Aviv. Pour plus d’informations, voir introduction ci-dessus. Enregistré à Moshav Meiron, Juin 1957. Durée : 4’15.
7. Mélodies juives - Mélange de trois morceaux instrumentaux intitulés «Hava Nagila» (danse Hora), Im hulpanu (Chanson d’Espoir) et Zemer Lach (mélodie palestinienne), joué sur accordéon hexagonal, saxophone, trompette et percussions, comme ci-dessus, par le groupe de la police de Tel Aviv.
BALLADES ESPAGNOLES
8. Chant de mar
ché - Accompagné du ’ûd, le luth maure qui compte cinq paires de cordes. Ces chansons sont comme des ballades du Moyen-Age espagnol. Pour ce qui est de la versification, elles comptent au moins quatre ou cinq strophes. Ce chant, par sa forme, est une ballade de six strophes, avec un vers en plus répété à chaque strophe, qui représente le choeur. Les paroles de cette chanson sont celles d’un vendeur de rue, un joyeux coquin qui s’exprime par métaphores malicieuses. Les quatre premières strophes signifient:«Je suis un bon vendeur,Bien meilleur que dans les magasins.Je travaille toute la journée en parlant avec de jolies filles.Lorsqu’elles m’appellent de leur fenêtreJe les assure que j’ai des bonnes bananes.Je suis un bon vendeur, j’ai les meilleurs fruits. Je promène mon chariot à travers les rues.Venez voir, belles jeunes filles comme j’ai de bons fruits,Voilà, je les ai ouverts maintenant, Et ils sont aussi délicieux que vous».Chanté par Aviganim Abraham qui s’accompagne, lui, son fils Haim, et sa fille Rifka au ’ûd. Pour plus d’infor­mations, voir introduction ci-dessus. Enregistré à Jérusalem, Juillet 1957. Durée : 6’50.
9. Le prisonnier et sa fiancée
- Semblable à la ballade précédente, cette chanson aussi a six strophes. Elle est chantée par Aviganim Abraham qui s’accompagne du ’ûd. Les premières paroles de la chanson sont les suivantes:»Je suis en prison mais toi tu es dans un lit de fleurs. Lorsque mon coeur est déchiré et que j’ai envie de pleurer, tu ne fais que rire. Viens près de ma prison, même si tu ne fais que passer et pense à mes larmes et ma mort qui approche». Pour plus d’informations, voir introduction ci-dessus. Enregistré à Jérusalem, Juillet 1957. Durée : 6’45.
10. Cheveux de soie
- Une chanson d’amour, chantée par une amie de la famille des Abrahams qui s’accompagne de la percussion maure à une seule tête, la Derbouka, tandis que Aviganim Abrahams joue le ’ûd. Les paroles de la chanson disent : «Tu sortais de chez le coiffeur, tes cheveux de soie avaient été coupés courts. Mon coeur a tressauté de joie en les voyant si beaux. Puisque nous sommes voisins, nous nous verrons de chaque côté de la rue, depuis nos fenêtres et du balcon, pour échanger de pudiques regards et sourires. Et empli de joie, j’oublierai de manger». Pour plus d’informations, voir introduction ci-dessus. Enregistré à Jérusalem, Juillet 1957. Durée : 3’20.
ENREGISTREMENTS, PHOTOGRAPHIES ET TEXTE : DEBEN BHATTACHARYA
Les réalisateurs de cette collection  souhaiteraient exprimer leurs remer­ciements et gratitude à Maggie Doherty et Suri Gopalan pour leur aide à la production de cet album, ainsi qu’à Dominique Alise pour les photo­graphies de couverture et pour les photo­graphies réalisées en Juillet 1996.
© FRÉMEAUX & ASSOCIÉS SA, 1998.
english notes
FOREWORD
I
had the privilege of being in Israel in June 1957 when the Jewish peoples from all over the world were still arriving and trying to make their permanent homes in the new Jewish State of Israel which at that time was about a decade old.  The first thing that struck me on arrival in Israel was the extraordinary variety of faces and the overwhelming diversity of musical sounds.  People were pouring into the country from East and West, North and South – bringing with them the habits, languages and music of their previous homelands.  On the face of it, it seemed a confusion of old and new, struggling to integrate the Orient with the Occident, to intertwine the ancient and the sacred with contemporary scepticism.  As I consulted my recording notes while writing this text, I found a succession of appointments with musicians  from most countries of the world. For example, from Morocco in North Africa to Yemen in the southern part of Arabia and then from Bukhara in Central Asia to Spain in Southern Europe – all of which could be described literally as worlds apart. In a uniquely small area of land in West Asia, Israel contained the entire world of music.  The modern expression of “World Music” was not in circulation at that time...I returned from Israel with many hours of recordings and hundreds of photographs which I still hear and view with great affection and pleasure.  A small part of this collection was published in 1958 by Westminster, New York, in four LP volumes entitled In Israel Today which have been out of circulation for the last twenty-five years.  In addition to the four  LP albums, a book of photographs containing a small EP record, entitled Visages d’Israel was published by Seghers – B.A.M, of Paris in 1960. 
This too has been out of print for over thirty years. Consequently, we decided to bring out this set of CDs on the fiftieth anniversary of the country’s creation.In order to give some form to the recordings presented on these CDs, I have had to abandon the sequence of  my own movements in Israel.  Out of that melting pot of an extraordinary variety of human elements and music which were overwhelmingly present in the late 1950s, the only way I can present the recordings is to follow the geographical background of the contributors whom you are going to hear on the CDs.  As you will see on the map, the communities represented on the CDs are shown by arrows pointing to Israel.  The dates of their arrival varies a great deal; from two to three generations to only a year before my recording the musicians in 1957.  For instance, the Ukranian singer , Moshe Anshin (CD No.2, item 5) was born in Jerusalem of parents who emigrated from  the Ukraine.  On the other hand, the Tunisian bridegroom, whose marriage sequence you will hear (CD No.1, item 7) came only a year and a half before I joined him in his marriage feast!  In 1957, when I was recording in Israel, there were already signs of influence of one music on another.  Some of these blends were spontaneous and effortless while others could be described as the result of deliberate experimentation.This set of two CDs is only a modest attempt to illustrate some of the important musical elements that had entered the country with the rush of  immigrants from all over the world since Israel opened its borders to the Jews from four Continents.  
DEBEN  BHATTACHARYA
© FRÉMEAUX & ASSOCIÉS SA, 1998.
CD-1: MUSIC AND INSTRUMENTS
The Moroccan songs and instrumental music can neither be classified as folk music from an unsophisticated rural background  nor can it be described as purely artistic music for popular entertainment.  The Moroccan Jewish singers, whose original home was Spain but who later moved to Morocco, could hardly have forgotten the Moorish melodic influence in Andalusia which is said to have inspired the development of Flamenco singing.  Though the Moroccan Jewish songs are in Arabic, the melody and the words express a deep nostalgic quality.  For example, we hear them sing “I remember a beauty with a beauty mark, with enchanting dark eyes. Oh, that girl from Seville drove me mad – she was so beautiful!”  The songs are accom­panied by classical Arab instruments  such as, the ‘Ud, which is equivalent to a lute but has ten strings in five pairs and is plucked with the stem of a feather; the Qanun, a psaltery with 78 strings in sets of three and plucked with a pair of plectrums; and the Darabukka – a single-headed, goblet-shaped drum; a tam­bourine and a violin complete the ensemble.The Jewish Yemenis, on the other hand, came from the Muslim state of Yemen, situated in the southern part of Arabia. 
Music is a forbidden art in the Wahabian state of Saudi Arabia – the seat of Islam – and in neighbouring Yemen, music is therefore regarded with a fair amount of disfavour. I was told by the Yemeni musicians represented on the compact disc that the Jews in Yemen were not allowed by the ruling race to play any instrument. They developed, therefore, their love for percussion instruments by practising on their metal eating plates and kerosene tins which were within easy reach (Bands : 8 and 9).The Bukhara group represented in this CD was, perhaps, the only important Central Asian music group in Israel at the time of recording in June - July, 1957.  Most of the  musicians made their living from their traditional craft of embroidery, only occasionally playing in public. The accompanying instruments consisted of the Chang, the older version of the currently used Iranian dulcimer named the Santoor.  This Chang had a flat wooden structure on which forty-two strings were arranged in sets of three. These were struck by a pair of lightweight wooden hammers. Among the other instruments in the ensemble, there were a spiked fiddle called the Kamancha,  a plucked  three-stringed instrument named the Tambur and a pair of frame drums, the Doiras.
NORTH AFRICA
1. LOVE SONG IN ARABIC.
- sung by Sebag Yehuda who plays the ‘Ud himself. He is accompanied on the Darabukka by Aharon Abraham.  For information regarding the instruments, cf. above introduction. Recorded in Jerusalem, June 1957. Duration 3’45. 
2. MAQAM SEEKA.
- sung in the classical mode, Maqam Seeka, this is a love song in Arabic.  The song is led by Mahman Meir and sung together with Sebag Yehuda, Ohayon Masood, Aharon Abraham and Abraham El-Harar. The singers accompany themselves on the ‘Ud, Qanun,  Darabukka and Tambourine while the hand-clapping is provided by some of the Moroccan listeners. For information regarding the instruments, cf. above introduction.  Recorded in Jerusalem, June 1957.  Duration 6’30.  
3. THE SWEETNESS OF THE EARTH.
- Sung by Sebag Yehuda who accompanies himself on the ‘Ud, it begins with the words “the sweetness of this beautiful earth, I shall not forget”.  The song is sung in Maqam Hijaz. For information regarding the ‘Ud, cf. above introduction.  Recorded in Jerusalem, June 1957.  Duration 4’50.
4. MAQAM AEIRAG. 
A love song beginning with the words “my friend, where is he?”, it is  sung by Sebag Yehuda,  as above, accompanying himself on the ‘Ud.  Recorded in Jerusalem, June 1957.  Duration 5’10.
5.‘AL ZIN’.
- For the beauty.  Algerian love song,  sung by Sebag Yehuda, as above, accompanying himself on the ‘Ud. Recorded in Jerusalem, June 1957.  Duration 4’30.
6. THE SEVILLIAN GIRL.
- “I remember a beauty with a beauty mark, with enchanting dark eyes.  Oh, that  girl from  Seville drove  me  mad --she was so beautiful.”  Sung in classical Maqam Seeka, this is a Moroccan love song in memory of a Sevillian beauty.  It was sung by Sebag Yehuda, as above, accompanying himself on the ‘Ud. Recorded in Jerusalem, June 1957.  Duration 4’25.
7. WEDDING SONG.
- Song and handclapping by a woman friend of the Tunisian Jewish family of the bridegroom.  As usual with the Tunisian Jewish community, it was sung in Arabic to open  the wedding ceremony and also to entertain the newly weds and their guests.  Recorded in Safed, June 1957. Duration 4’00.
YEMEN
8. LOVE SONG IN  ARABIC.
- Sung by Malka Aque and Shalom Assair, accompanying themselves on a kerosene tin and a Darabukka drum.  For further information, cf. above introduction.  Recorded in the Yemeni settlement of   Yishi, south of Hartuv, June 1957.  Duration 3.’30.
9. HEBREW WEDDING SONG. -
By a man accompanying himself on a kerosene tin, cf. above introduction.  Recorded in Yishi, June 1957. Duration 4’50.

BUKHARA
10. PERSIAN LOVE SONG.
- Sung by a woman member of the Bukhara Music Group and accompanied on Chang,  Kamancha, Tambur, a brass flute and a pair of frame drums called the Doiras by other members of the Group under the leadership of Menahem Eliezacoff. For further information regarding the instruments cf. above introduction.  Recorded in Tel Aviv, July 1957.  Duration 4’05.

11. DANCE MUSIC.
- From Bukhara. The recording starts with the musicians looking for a theme and then the dance music  is played  by the Bukhara Music Group on instruments as indicated above. Recorded in Tel Aviv, July 1957.  Duration 3’10.
12. MISKIN MODE.
- The term “miskin” means sloth or slow.  In Central Asian music, this is a popular mode and is both sung and played on instruments. Here it is being played on the spiked fiddle Kamancha by the above Group leader Menahem Eliezacoff, accompanied by a pair of frame drums called the Doiras and a pair of small cymbals. Recorded in Tel Aviv, July 1957. Duration 3’30.
13. BUKHARI RHYTHMS ON DOIRAS.
- A set of four  rhythms entitled Safalak, Chilagi, Ufar and Larzonak  are played in this recording on a pair of large frame drums called the Doiras by musicians from the Bukhara Group as above. Recorded in Tel Aviv, July 1957.  Duration 2’15.
14. SONG FOR HARVESTING FRUIT. 
This is an Uzbek agricultural song describing the qualities of apples and grapes from Uzbekistan.  Sung by all members of  the Bukhara Music Group, it is accompanied by Kamancha, Chang, Tambur,  flute and a pair of Doiras. For further information, cf. above intro­duction. Recorded in Tel Aviv, July 1957.  Duration 3’00.
CD-2 MUSIC OF THE EUROPEAN JEWS
MUSIC AND INSTRUMENTS
The first half of this CD is devoted to the religious songs of the Ashkenazi Jews from the Ukraine and Hungary. Even though there is a certain amount of cantorial background to these songs, we have tried to select those which are usually sung at home and have a strong flavour of folk music.  Most of these singers have been in Palestine for three generations or more.Though today the members of the European Jewish communities are found in all parts of Israel, originally, Mea Shearim, the walled quarter established around 1875, and its annexes such as the Hungarian Colony, were their strongholds in Jerusalem. Even today this quarter retains its fame in preserving the traditions of studying the Torah and its commentaries.As a contrast to the religious songs, the Police band, though manned by European musicians, represents a community concert of a popular nature. The recordings were made in June 1957 with a Tel Aviv Police band that was entertaining the settlers at Moshav Meiron, northwest of  Upper Galilee.Mount Meiron is the highest mountain in Israel.
There were whispers about certain roads being closed to the public around this region in anticipation of trouble with a neighbouring territory when, quite by chance, I ran into this cheerful  group of entertaining policemen. The band was composed of four, and, strangely enough, consisted of people from four different countries of Europe !  As they introduced themselves, the leader, who played the concertina, came from Austria, the drummer from former Czechoslovakia, the saxophonist from Rumania, and the trumpet player from Greece. It was most interesting to see the response of the local people and their participation in the concert of the Police performers from Tel Aviv, the big city.    The sensitive Sephardic musicians who have kept alive the tradition of Medieval Spanish ballads and romances are represented toward the end of the CD through item Nos. 8, 9 and 10.  Thrown out of Spain along with the Moorish Muslims when the Spanish Christian rule was reinstated in the country, the Jews  found ways of  preserving their social and political history by means of these enchanting songs and ballads. They carried these beautiful songs wherever they went and they still do, accompanying    their songs and ballads with the Moorish   lute, the ‘Ud.

RELIGIOUS SONGS OF THE ASHKENAZI JEWS

1. May the temple be rebuilt.
- Sung in Hebrew, this is a cantorial solo with interludes of group refrains. Sung by Israel Stern, with his sons Moshe and Joseph. Recorded in Jerusalem, June 1957. Duration : 8’10
2. Shema Israel.
- Hebrew liturgical song led by Moshe and answered by his father Israel Stern. Recorded as above in Jerusalem, June 1957. Duration : 5’20.
3. I have given you  good advice.
- A  song for replacing the Torah in its container. Sung by Joseph Stern as above. Jerusalem, June 1957.  Duration : 4’40.
4. Zamo Lecho Nafsi.
- Cantorial solo, sung by Rabbi Levinsohn.  Recorded in Jerusalem, June 1957.  Duration : 6’00.

5. Additional prayer on the Sabbath.
- Saying that there will be a time when all days will be like the day of the Sabbath.  Cantorial solo, sung by Moshe Anshin.  Born in Jerusalem, from Ukrainian parents.  Recorded in Jerusalem, July 1957.  Duration : 3’35. 
ISRAELI POLICE BAND
6. East European wedding dances.
- A medley of popular dance music played during a community concert at Moshav Meiron on concertina, saxophone, trumpet and drums by a Tel Aviv Police Band.  For further information, cf. above introduction.  Recorded in Moshav Meiron, June 1957.  Duration : 4’15.
7. Jewish melodies.
- A medley of three instrumental items entitled Hava Nagila (Hora dance), Im Hupalnu (Song of Hope) and Zemer Lach (a Palestinian melody) played on concertina, saxophone, trumpet and drums as above by the Tel Aviv Police Band.  Duration : 4’15.
SPANISH BALLADS
8. Market Song. -
Accompanied by the ‘Ud, the Moorish lute of five pairs of strings, these songs are like ballads in Medieval Spanish. The arrangement of the words varies from 4 or 5 stanzas to several more.  This market song is in the form of a ballad of six stanzas, with an additional verse for the chorus which is repeated after every stanza.  This song is in the words of a cheerful rogue of a street vendor singing in his mischievous symbolism.  The first four stanzas mean :
“I am a good salesman,
Better than the shops.
The whole day I work talking to pretty girls.
When they ask me from their windows,
I call out I have good bananas.
I am a good salesman, I have the best fruits.
I go around with a cart through the streets.
Come here, my pretty girls, I’ve tasty fruits,
I have cut them open now,
And they are as delicious as you.”

Sung by Aviganim Abraham who accompanies himself and his son Haim and daughter Rifka on  the ‘Ud. For further information cf. above intro­duction. Recorded in Jerusalem, July 1957.  Duration : 6.’50.
9. The prisoner and his beloved.
- Similar to the above ballad, this too has six stanzas but is sung  by Aviganim Abraham alone, accompanying himself on the ‘Ud.  The words of the song begin by saying : “I am in prison but you are in a bed of flowers.  When my heart aches and I feel like crying, you only laugh. Pass by my prison, just for a walk, and think of my tears and my approaching death.”  For further information cf. above intro­duction. Recorded in Jerusalem, July 1957. Duration : 6’45.

10. Silken hair.
- This is a love song sung by a family friend of the Abrahams, accompanying herself on the single-headed Moorish drum Darabukka while Aviganim Abraham played on the ‘Ud. The words of the song say : “Your hair made of silk was cut short as you came out of the hair-dresser’s shop. My heart throbbed in joy looking at its beauty.  Being neighbours, we will be seeing each other across the street, from our windows and balconies, with bashful eyes and smiles. And joyfully I will forget to eat.”   For further information cf. above introduction. Recorded in Jerusalem, July 1957.  Duration : 3’20.          
RECORDINGS, PHOTOGRAPHS & TEXTDEBEN  BHATTACHARYA

The Collector’s grateful thanks are due toMaggie Doherty and Suri Gopalan for their help in the production of this album and to Dominique Alise for the cover picture and photographs on pp. 26 & 27 taken in July 1996.
© FRÉMEAUX & ASSOCIÉS SA, 1998.

CD 1:
MUSIC OF THE ORIENTAL JEWS
North Africa
01.  Love song in Arabic  3’45
02.  Maqam Seeka           6’30
03.  The sweetness of the earth       4’50
04.  Maqam Aeirag            5’10
05.  ‘Al zin 4’30
06.  The Sevillian Girl     4’25
07.  Wedding song  4’00
Yemen
08.  Love song in Arabic 3’30
09.   Hebrew wedding song   4’50
Bukhara
10. Persian love song     4’05
11. Dance Music            3’10
12.  Miskin mode      3’30
13.  Bukhari rhythms on Doiras         2’15
14. Song for harvesting fruits          3’00
CD 2:
MUSIC OF THE EUROPEAN JEWS

Religious songs of the Ashkenazi Jews
01. May the temple be rebuilt 8’10
02. Shema Israel     5’20
03. Good advice   4’40
04. Zamo Lecho Nafsi          6’00
05. Additional prayer on the Sabbath       3’35
Israeli Police Band
06.  East European wedding dances        4’15
07.  Jewish melodies        4’15
Spanish Ballads
08.  The market song          6’50
09.   The prisoner and his beloved    6’45
10.  Silken hair      3’20
Le domaine de prédilection de Deben Bhattacharya est la collection, le tournage et l’enregistrement de la musique folklorique, la chanson, la danse ainsi que la musique classique en Asie et en Europe.Depuis 1955, il a réalisé des films éducatifs, des documentaires, des disques, des brochures, des émissions radiophoniques et des concerts en direct relatifs à ses recherches. Il a également édité des traductions de la poésie médiévale de l’Inde.Entre 1967 et 1974, il a produit des films éducatifs, des disques, des brochures et des concerts pour des écoles et des universités en Suède, sponsorisé par l’institut d’état de la musique édu­cative: Rikskonsorter.Ses travaux ont également consisté en documentaires pour la télévision ainsi que des émissions sur le folklore, les tra­ditions... pour : • British Broadcasting Corporation, Londres • Svorigos Radio, Stockholm • Norsk Rikskringkasting, Oslo • B.R.T. - 3, Bruxelles • Filmes ARGO (Decca), Londres • Seabourne Enterprise Ltd., R.U. • D’autres stations de radio en Asie et en Europe.Deben Bhattacharya a réalisé plus de 130 disques de musique folklorique et classique, enregistrés dans près de trente pays en Asie et en Europe. Ces disques sont sortis sous les étiquettes suivantes : • Philips, Baarn, Hollande • ARGO (Decca), Londres • HMV & Columbia, Londres • Angel Records & Westminster Records, New York • OCORA, Disque BAM, Disque AZ, Contrepoint, Paris • Supraphone, Prague • HMV, Calcutta • Nippon Records, Tokyo.Deben Bhattacharya est également l’auteur de livres de traduction de la poésie médiévale indienne. Ces ouvrages ont été préparés pour la série de l’UNESCO, East-West Major Works, publiés simultanément en Angleterre et aux Etats-Unis par G. Allen & Unwin, Londres, et par le Grove Press, New York, ainsi que Hind Pocket Books, New Delhi. Les titres comprennent : • Love Songs of Vidyapati • Love Songs of Chandidas • The Mirror of the Sky: songs of the bards of Bengal • Songs of Krishna.Deben Bhattacharya fait paraître en 1997, une collection de coffrets thématiques chez Frémeaux & Associés, regroupant ses meilleurs enregistrements de Musique du Monde et dotés de livrets qui constituent un appareil critique de documentation incomparable.
Deben Bhattacharya is a specialist in collecting, filming and recording traditional music, song and dance in Asia, Europe and North Africa.Since 1955 he has been producing documentary films, records, illustrated books and radio pro­grammes related to many aspects of his subject of research. His films for TV and programmes for radio on traditional music and rural life and customs have been broadcast by: • the BBC, Thames Television, Channel Four, London • WDR-Music TV, Cologne • Sveriges Radio/TV, Stockholm • BRT-3, Brussels • Doordarshan-TV, Calcutta • English TV, Singapore • and various other radio and television stations in Asia and Europe.Deben Bhattacharya has produced more than 130 albums of traditional music recorded in about thirty countries of Asia and Europe.  These albums have been released by: • Philips, Baarn, Holland • ARGO (Decca Group), London • HMV & Clumbia, London • Angel Records & Westminster, New York • OCCORA, Disque BAM, Contrepoint, Paris • Supraphone, Prague • HMV, Calcutta • Nippon-Westminster & King Records, Tokyo.In addition, Deben Bhattacharya is the author of books of translations of Indian medieval poetry and songs.  These publications have been prepared for the UNESCO’s East-West Major Works series published simultaneously in England and the USA by G. Allen & Unwin, London, and by the Grove Press, New York, and by Hind Pocket Books, New Delhi.  The titles include: • Love Songs of Vidyapati • Love Songs of Chandidas • The Mirror of the Sky/Songs of the Bards of Bengal • Songs of Krishna.Deben Bhattacharya released a new collection of thematic double Cd Set, published by Frémeaux & Associés, with booklet comprising essentiel documentary and musicological information.
CD-1:MUSIQUE DES JUIFS D’ORIENT.
Afrique du Nord
01. Chanson d’amour en Arabe      3’45
02. Maqam Seeka       6’30
03. La douceur de la terre   4’50
04. Maqam Aeirag                   5’10
05. ’Alzin    4’30
06. La fille de Séville  4’25
07. Chanson de mariage      4’00
Yemen
08. Chanson d’amour en Arabe       3’30
09. Chanson de mariage en hébreux          4’50
Boukhara
10. Chanson d’amour perse    4’05
11. Musique pour danser    3’10
12. Mode Miskin            3’30
13. Rythmes bukhari sur Doiras     2’15
14. Chanson pour la récolte des fruits 3’00
CD-2:MUSIQUE DES JUIFS D’EUROPE.
Chansons religieuses des Juifs Ashkénazes
01. Puisse le temple être reconstruit          8’10
02. Shema Israël         5’20
03. Un bon conseil      4’40
04. Zamo Lecho Nafsi  6’00
05. Nouvelle prière pour le jour du Sabbat      3’35
Groupe de la Police israëlienne
06. Danses de mariage d’Europe de l’Est 4’15
07. Mélodies Juives    4’15
Ballades espagnoles
08. Chanson du marché       6’50
09.Le prisonnier et sa bien-aimée        6’45
10. Cheveux de soie   3’20

CD World Music from Israel © Frémeaux & Associés (frémeaux, frémaux, frémau, frémaud, frémault, frémo, frémont, fermeaux, fremeaux, fremaux, fremau, fremaud, fremault, fremo, fremont, CD audio, 78 tours, disques anciens, CD à acheter, écouter des vieux enregistrements, albums, rééditions, anthologies ou intégrales sont disponibles sous forme de CD et par téléchargement.)

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