Hannah Arendt - La Crise de La Culture
Hannah Arendt - La Crise de La Culture
Ref.: FA5398

JEAN-FRANÇOIS MATTÉI

Ref.: FA5398

Direction Artistique : FRANCOIS LAPEROU & LOLA CAUL FUTY FREMEAUX

Label : Frémeaux & Associés

Durée totale de l'œuvre : 2 heures 1 minutes

Nbre. CD : 2

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Présentation

Hannah Arendt, penseur de la modernité, irrigue par son oeuvre tant la philosophie que la politique. La culture, aujourd’hui diffusée, distribuée et démocratisée, n’a pourtant jamais été en plus grand péril. Par une analyse des concepts de tradition, d’autorité, d’éducation et de liberté, Hannah Arendt dresse un portrait sans concessions de notre monde contem porain où la crise de la culture pose la question de la construction de notre devenir.
Quelle place pour l’Art dans cette société de masse ? Comment donner un sens à l’aventure humaine sans culture pour nous orienter ?
Jean-François Mattéi exprime cette pensée complexe en un langage simple et éclairant. Il met en lumière les paradoxes de la modernité et avec lui nous nous trouvons sur la brèche, ce présent entre le passé et l’avenir, où il est possible de bâtir sciemment la suite de notre Histoire.

Lola CAUL-FUTY FRÉMEAUX

Direction & production : François Lapérou pour Arte filosofia

Editorialisation : Lola Caul-Futy Frémeaux pour Frémeaux & Associés.

Droits : Frémeaux & Associés en accord avec Arte filosofia et J F Mattéi.


CD1 :
LA CRISE DE LA CULTURE • HÉRITAGE DE CULTURE • LA BRÈCHE ENTRE LE PASSÉ ET L’AVENIR • LA LIBERTÉ DE L’HOMME • L’AUTORITÉ, CONDITION DE TRANSMISSION • LE DÉCLIN DE L’AUTORITÉ • UNE SOCIÉTÉ DE MASSE • LA CULTURE HORS DU MONDE DE LA VIE • CONSOMMER DU LOISIR • OEUVRE DE CULTURE : INUTILE ET PERMANENTE • QU’EST-CE QUE LA CULTURE ? • L’ART, PHÉNOMÈNE DU MONDE PUBLIC.
CD2 :
QUESTIONS • UNE CULTURE SCIENTIFIQUE ? • L’IMPACT DE LA MONDIALISATION • AUTORITÉ ET TRANSGRESSION • ARENDT PAR RAPPORT AU MARXISME • L’ABANDON DES ÉLITES • L’HOMME ET LE TRAVAIL • L’ENSEIGNEMENT DANS LA SOCIÉTÉ • L’AVIS DES GENS SIMPLES • LA NOSTALGIE DU DÉCLIN ? • HANNAH ARENDT FACE À MAI 68 • REPRODUIRE L’OEUVRE D’ART • L’ART EST-IL LA SEULE CULTURE ? • PERTE DE L’UNICITÉ DE L’ART • N’Y A-T-IL PAS DE L’ART UTILE ?




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Presse
Qu’est-ce qu’une œuvre d’art ?, s’interroge Hannah Arendt. A ses yeux, une telle œuvre n’a tout d’abord rien à voir avec le monde de la vie : elle ne fait que renvoyer au monde des œuvres, et dans une large mesure, elle n’a rien à nous dire sur notre vie quotidienne. C’est en quoi l’objet culturel se distingue des autres objets de consommation. C’est en quoi par exemple la littérature contemporaine ne peut en rien passer pour culturelle, tout particulièrement dans le champ du polar, cet ex-mauvais genre qui ne relève plus guère aujourd’hui que du loisir de plage, y compris quand il prétend regarder la société et en faire la critique, obéissant qu’il est, à des codes par trop éprouvés. On le voit, aux yeux de Hannah Arendt, peu d’objets de ce qui forme notre culturel contemporain satisfont à l’exigence qu’elle dessine. Cela est vrai du roman policier, tout comme de la plupart des œuvres dites artistiques, qui relèvent presque toujours du même traitement que celui des objets de consommation courante : elles sont utilitaires. Le marché culturel porte ainsi bien son nom, qui ne reconnaît plus dans les arts que leur valeur d’échange, les vouant à la destruction périodique, une nouveauté chassant la précédente sitôt consommée. Le marché du livre a ainsi besogneusement détruit le caractère d’œuvre d’art de l’entreprise romanesque, en la déréalisant : tout comme la société de consommation déréalise l’œuvre de culture en ne s’intéressant qu’à son caractère de loisir. Toutes les œuvres, ou peu s’en faut, sont devenues des œuvres de loisir. Comprenons-nous : Arendt ne s‘élève pas contre l’industrie du loisir, mais elle montre qu’en fait d’œuvres d’art, nous ne faisons que consommer du loisir, détruit à mesure qu’il est consommé, dans une répétition des genres et des codes souvent navrante. Les objets que nous nommons de culture, par habitude ou paresse, ne font que participer du processus vital de la société de consommation qui permet, tout comme le dernier gadget à la mode, de passer le temps, en s’insérant dans un cycle social qui relève du procès biologique de la vie : il faut bien se détendre… Dans ce processus rythmé comme une valse, ces prétendues œuvres qui ne sont que des moments de sociabilité nous entraînent dans leur ronde sans que nous puissions arrêter le temps. Une vie sociale en somme asservie à la consommation.Or une œuvre d’art n’est jamais inscrite dans un processus vital. Bien au contraire, elle a pour seule dimension de se détourner de ce processus qui engloutit tout ce qu’il consomme, qui fait disparaître tout ce qu’il a placé sous les feux de son actualité. L’œuvre d’art, elle, est une manifestation permanente du monde. Elle ouvre à un monde spécifique : celui de Mozart, celui de Bergman. Elle est radicalement étrangère à ce qui fait la vie. Car encore une fois, elle fait monde, elle ne fait pas vie. Elle est un phénomène du monde, pas un événement de la vie sociale ou culturelle. «La culture concerne les objets, nous dit Hannah Arendt, et elle est un phénomène du monde. Les loisirs concernent les gens et ils sont un phénomène de la vie». Le monde s’oppose ainsi à la vie dans le champ artistique, en ce sens qu’une œuvre d’art est parfaitement inutile à toute vie sociale. Elle n’est la diagnose d‘aucun rapport social. Elle n’est même pas faite pour dénoncer : elle ne participe à aucune existence sociale. Le procès de Kafka survit à Kafka, non pour nous dire quelque chose du temps de Kafka, sinon accessoirement, mais pour ouvrir, toujours, encore, à autre chose. «L’œuvre nous dit Hannah Arendt, transcende tout besoin, parce qu’elle s’installe dans un monde qui est celui de la permanence». Y compris transcende-t-elle le besoin de révolte, de dénonciation, de séduction. Elle participe de sa propre aura, comme l’écrivait Walter Benjamin, n’a pas de dessein politique, pas de discours social à tenir, elle n’est pas destinée aux hommes : elle est faite pour le monde des œuvres d’art. Echappant ainsi à la sphère de la vie.De fait, nous n’avons pas besoin d’art. Le défendre serait idiot. L’art ne nourrit pas, l’art n’est pas nécessaire. La culture ne sert à rien. Elle est l’ordre de la liberté. Et la culture de masse est donc une hérésie : parlons de loisir de masse. Et d’un loisir de masse qui parasite les vraies œuvres culturelles. A ce titre, nombre d’éditeurs ne font que contribuer à l’aveuglement général, l’appauvrissement général qui nous enferme et nous recroqueville sur des objets culturels privés de toute culture à vrai dire, faute d’avoir pris conscience du fait qu’il existait une distance phénoménale entre le vrai objet d’art et nous.Joël JEGOUZO - BLOG MINISTRE DE LA CULTURE
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Jean-François Mattéi, professeur émérite de philosophie à l’université de Nice-Sophia-Antipolis, nous présente dans ce CD l’analyse que Hannah Arendt, l’un des penseurs les plus importants de l’anti-modernité, fait de la crise de la culture. Son exposé commence par une présentation du paradoxe énoncé dans la préface de l’ouvrage. Hannah Arendt fait en effet le constat suivant : alors que la culture n’a jamais été aussi diffusée et aussi facilement accessible dans nos démocraties qu’aujourd’hui (nous sommes en 1961), elle n’a non plus jamais été aussi menacée par la culture de masse. La compréhension de cette situation nécessite que l’on précise les termes grâce auxquels Hannah Arendt construit son analyse : héritage, liberté, autorité, transmission, peuple, masse, monde de l’œuvre, monde de la vie, consommation, loisirs. C’est à cette élucidation des termes et à leur mise en perspective que s’emploie Jean-François Mattéi avec une rigueur et une clarté forgées par une vie d’enseignement. Cette conférence est suivie d’un débat avec la salle qui fait l’objet du second CD.Par J.S. - LIRE
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Liste des titres
  • Piste
    Titre
    Artiste principal
    Auteur
    Durée
    Enregistré en
  • 1
    La crise de la culture
    Jean-François Mattéi
    Jean-François Mattéi
    00:05:52
    2013
  • 2
    Hériter de culture
    Jean-François Mattéi
    Jean-François Mattéi
    00:05:07
    2013
  • 3
    La brèche entre le passé et l'avenir
    Jean-François Mattéi
    Jean-François Mattéi
    00:06:25
    2013
  • 4
    La liberté de l'homme
    Jean-François Mattéi
    Jean-François Mattéi
    00:05:47
    2013
  • 5
    L'autorité, condition de transmission
    Jean-François Mattéi
    Jean-François Mattéi
    00:04:44
    2013
  • 6
    Le déclin de l'autorité
    Jean-François Mattéi
    Jean-François Mattéi
    00:05:17
    2013
  • 7
    Une société de masse
    Jean-François Mattéi
    Jean-François Mattéi
    00:05:35
    2013
  • 8
    La culture hors du monde de la vie
    Jean-François Mattéi
    Jean-François Mattéi
    00:04:36
    2013
  • 9
    Consommer du loisir
    Jean-François Mattéi
    Jean-François Mattéi
    00:05:20
    2013
  • 10
    Œuvre de culture inutile et permanente
    Jean-François Mattéi
    Jean-François Mattéi
    00:04:37
    2013
  • 11
    Qu'est ce que la culture ?
    Jean-François Mattéi
    Jean-François Mattéi
    00:03:49
    2013
  • 12
    Art phénomène du monde public
    Jean-François Mattéi
    Jean-François Mattéi
    00:04:23
    2013
  • Piste
    Titre
    Artiste principal
    Auteur
    Durée
    Enregistré en
  • 1
    Une culture scientifique
    Jean-François Mattéi
    Jean-François Mattéi
    00:02:31
    2013
  • 2
    L'impact de la mondialisation
    Jean-François Mattéi
    Jean-François Mattéi
    00:03:08
    2013
  • 3
    Autorité et transgression
    Jean-François Mattéi
    Jean-François Mattéi
    00:05:55
    2013
  • 4
    Arendt par rapport au Marxisme
    Jean-François Mattéi
    Jean-François Mattéi
    00:04:33
    2013
  • 5
    L'abandon des élites
    Jean-François Mattéi
    Jean-François Mattéi
    00:02:42
    2013
  • 6
    L'homme et le travail
    Jean-François Mattéi
    Jean-François Mattéi
    00:02:46
    2013
  • 7
    L'enseignement dans la société
    Jean-François Mattéi
    Jean-François Mattéi
    00:04:04
    2013
  • 8
    L'avis des gens simples
    Jean-François Mattéi
    Jean-François Mattéi
    00:05:42
    2013
  • 9
    La nostalgie du déclin
    Jean-François Mattéi
    Jean-François Mattéi
    00:07:28
    2013
  • 10
    Hannah Arendt face à mai 68
    Jean-François Mattéi
    Jean-François Mattéi
    00:03:19
    2013
  • 11
    Reproduire l'oeuvre d'art
    Jean-François Mattéi
    Jean-François Mattéi
    00:06:34
    2013
  • 12
    L'art est-il la seule culture ?
    Jean-François Mattéi
    Jean-François Mattéi
    00:03:09
    2013
  • 13
    Perte de l'unicité de l'art
    Jean-François Mattéi
    Jean-François Mattéi
    00:04:24
    2013
  • 14
    N'y a t-il pas de l'art utile ?
    Jean-François Mattéi
    Jean-François Mattéi
    00:03:57
    2013
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