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STAN LAFERRIÈRE, PIERRE DE BETHMANN
STAN LAFERRIERE
Ref.: FA8578
Label : Frémeaux & Associés
Durée totale de l'œuvre : 50 minutes
Nbre. CD : 1
Après avoir délivré une formidable histoire du jazz orchestral dans son précédent opus le Big One, le big band dirigé par Stan Laferrière, propose ici une adaptation des célèbres « Tableaux d’une exposition » de Modeste Moussorgski, œuvre fondamentale de la musique russe du XIXe siècle. Il invite Pierre de Bethmann qui exprime tout son art en proposant de subtiles variations insérées en contrepoint du discours orchestral. Près de 100 ans après l’incontournable adaptation de Maurice Ravel, la version jazz, concoctée par Stan Laferrière, redonne son éclat à cette œuvre parmi les plus appréciées et les plus jouées du répertoire international, pour le grand bonheur des amoureux du jazz et du classique. Augustin BONDOUX / Patrick FRÉMEAUX
After delivering a magnificent history of orchestral jazz with their previous opus (Big One), Stan Laferrière and his big band have now produced an adaptation of Modest Mussorgsky’s famous Pictures at an Exhibition, an essential work in the music of 19th century Russia. And his guest here, Pierre de Bethmann, takes the opportunity to show his own artistry by inserting subtle variations as a counterpoint to the orchestra’s own discourse. This jazz version of Pictures concocted by Laferrière (almost 100 years after the unavoidable adaptation by Maurice Ravel), gives Mussorgsky’s work a sparkling treatment: it shows exactly why this is one of the most appreciated, most often played pieces in the world’s repertoire, and not only where jazz and classics fans are concerned. Augustin BONDOUX / Patrick FRÉMEAUX
STAN LAFERRIÈRE : PIANO, ARRANGEMENTS, DIRECTION
PIERRE DE BETHMANN : PIANO SOLO (VARIATIONS)
BIG ONE ORCHESTRA: B.BELLOIR, M.HAAGE, A.CAILLET TP • J.ROUSSEAU MÉLOPHONE • N.GRYMONPREZ FLUGABONE/ TB • B.LUZIGNANT, C.DUBILÉ TB • J.CROZAT TB BASSE • P.DESASSIS, D.FETTMANN, O.BERNARD, C.ALLEMAND, C.DUMEAUX SAXES • S.MAIRE CB/B • X.SAUZE DMS.
PROMENADE/ GNOMES (P.DESASSIS AS) • VARIATION PIANO N°1 • LE VIEUX CHÂTEAU (M.HAAGE TP) • VARIATION PIANO N°2 • PROMENADE/AUX TUILERIES/ BYDLO (M.HAAGE TP, D.FETTMANN AS) • VARIATIONS PIANO N°3 • PROMENADE/ BALLET DES POUSSINS DANS LEUR COQUILLE • VARIATION PIANO N°4 • SAMUEL GOLDENBERG & SCHMUYLE (O.BERNARD TS) • VARIATION PIANO N°5 • LE MARCHÉ À LIMOGES/ CATACOMBES (B.BELLOIR TP, B.LUZIGNANT TB, X.SAUZE DMS) • VARIATION PIANO N°6 • CUM MORTUIS/ LA CABANE SUR PATTES DE POULES/ LA GRANDE PORTE DE KIEV (C.DUMEAUX BS, P.DESASSIS SS).
STAN LAFERRIÈRE BIG ONE
IL FAIT TOUJOURS BEAU
SPIRIT OF CHICAGO ORCHESTRA, FORMATION JAZZ DE LA...
-
PisteTitreArtiste principalAuteurDuréeEnregistré en
-
1Promenade - GnomesStan LaferrièreModeste Moussorgsky00:04:222016
-
2Variation piano n°1Pierre de BethmannModeste Moussorgsky00:03:152016
-
3Le vieux châteauStan LaferrièreModeste Moussorgsky00:04:152016
-
4Variation piano n°2Pierre de BethmannModeste Moussorgsky00:02:152016
-
5Promenade - Aux Tuileries - BydloStan LaferrièreModeste Moussorgsky00:07:312016
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6Variation piano n°3Pierre de BethmannModeste Moussorgsky00:03:172016
-
7Promenade - Ballet des poussins dans leur coquilleStan LaferrièreModeste Moussorgsky00:02:492016
-
8Variation piano n°4Pierre de BethmannModeste Moussorgsky00:03:002016
-
9Samuel Goldenberg et SchmuyleStan LaferrièreModeste Moussorgsky00:03:432016
-
10Variation piano n°5Pierre de BethmannModeste Moussorgsky00:01:562016
-
11Le marché à Limoges - CatacombesStan LaferrièreModeste Moussorgsky00:04:082016
-
12Variation piano n°6Pierre de BethmannModeste Moussorgsky00:03:072016
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13Cum Mortuis - La cabane sur pattes de poules - La grande porte de KievStan LaferrièreModeste Moussorgsky00:06:222016
FA8578 Tableaux
LES TABLEAUX D’UNE EXPOSITION
M. MOUSSORGSKI
JAZZ BIG BAND
STAN LAFERRIÈRE
PIERRE DE BETHMANN
Après avoir délivré une formidable histoire du jazz orchestral dans son précédent opus le Big One, le big band dirigé par Stan Laferrière, propose ici une adaptation des célèbres « Tableaux d’une exposition » de Modeste Moussorgski, œuvre fondamentale de la musique russe du XIXe siècle. Il invite Pierre de Bethmann qui exprime tout son art en proposant de subtiles variations insérées en contrepoint du discours orchestral. Près de 100 ans après l’incontournable adaptation de Maurice Ravel, la version jazz, concoctée par Stan Laferrière, redonne son éclat à cette œuvre parmi les plus appréciées et les plus jouées du répertoire international, pour le grand bonheur des amoureux du jazz et du classique.
Augustin BONDOUX / Patrick FRÉMEAUX
After delivering a magnificent history of orchestral jazz with their previous opus (Big One), Stan Laferrière and his big band have now produced an adaptation of Modest Mussorgsky’s famous Pictures at an Exhibition, an essential work in the music of 19th century Russia. And his guest here, Pierre de Bethmann, takes the opportunity to show his own artistry by inserting subtle variations as a counterpoint to the orchestra’s own discourse. This jazz version of Pictures concocted by Laferrière (almost 100 years after the unavoidable adaptation by Maurice Ravel), gives Mussorgsky’s work a sparkling treatment: it shows exactly why this is one of the most appreciated, most often played pieces in the world’s repertoire, and not only where jazz and classics fans are concerned.
Augustin BONDOUX / Patrick FRÉMEAUX
Stan Laferrière : piano, arrangements, direction
Pierre de Bethmann : piano solo (variations)
Big One Orchestra:
B.Belloir, M.Haage, A.Caillet tp
J.Rousseau mélophone
N.Grymonprez flugabone/ tb
B.Luzignant, C.Dubilé tb
J.Crozat tb basse
P.Desassis, D.Fettmann, O.Bernard, C.Allemand, C.Dumeaux saxes
S.Maire cb/b
X.Sauze dms.
1) Promenade/ Gnomes (P.Desassis as)
2) Variation piano N°1 (P. de Bethmann, piano)
3) Le vieux château (M.Haage TP)
4) Variation piano N°2 (P. de Bethmann, piano)
5) Promenade/Aux Tuileries/ Bydlo (M.Haage TP, D.Fettmann as)
6) Variations piano N°3 (P. de Bethmann, piano)
7) promenade/ Ballet des poussins dans leur coquille
8) VARIATION PIANO N°4 (P. de Bethmann, piano)
9) Samuel Goldenberg & Schmuyle (O.Bernard ts)
10) VARIATION PIANO N°5 (P. de Bethmann, piano)
11) Le marché à Limoges/ Catacombes (B.Belloir tp, B.Luzignant tb, X.Sauze dms) 12) 12) 12) Variation piano N°6 (P. de Bethmann, piano)
13) Cum Mortuis/ La Cabane sur pattes de poules/ La Grande Porte de Kiev (C.Dumeaux bs, P.Desassis ss).
Un peu d’histoire…
Les dix pièces originelles de piano qui forment ce recueil, ont été composées par Modeste Moussorgsky en 1874 à l’occasion de l’exposition de dessins et aquarelles de l’architecte Victor Hartmann, dont il était l’ami intime.
Chacune de ses pièces porte le nom d’un tableau et l’illustre musicalement.
Les « promenades » simulent Moussorgsky passant d’un tableau à l’autre et sont construites sur un motif musical récurrent.
GNOMES. Dessin représentant un petit être qui se balance gauchement sur ses membres difformes.
IL VECCHIO CASTELLO. Un troubadour chantant devant un vieux château.
AUX TUILERIES. Dispute d’enfants après les jeux au jardin.
BYDLO. (Terme Polonais pour « bétail ») Un lourd chariot, monté sur d’énormes roues et traîné par des bœufs (le peuple Polonais oppressé).
BALLET DES POUSSINS DANS LEUR COQUILLE. Dessin montrant un costume de poussin pour le ballet de « Tribly »
SAMUEL GOLDENBERG & SCHMUYLE. Dialogue entre deux Juifs Polonais, l’un riche, l’autre pauvre.
LE MARCHE A LIMOGES. Dispute de commères au marché.
CATACOMBES. Dessin représentant Hartmann dans les catacombes de Paris, à la lumière d’une lanterne. Sur le manuscrit, Moussorgsky a écrit au-dessus de « Cum Mortuis in lingua mortua » : « l’esprit de Hartmann me conduit vers les vieux crânes et les interpelle. Ceux ci s’éclairent faiblement de l’intérieur »
LA CABANE SUR PATTES DE POULES. Dessin montrant une horloge ayant la forme de la cabane de la légendaire sorcière Baba-Yaga et montée sur des pattes de poules.
LA GRANDE PORTE DE KIEV. Projet de construction d’une porte d’entrée monumentale pour la ville de Kiev. Elle est surmontée d’un dôme représentant un casque slave.
La première adaptation de l’œuvre de piano pour orchestre date de 1886. Elle fut réalisée par Rimsky Korsakov et orchestrée par son élève Mikhail Touchmalov. 3 tableaux et 4 promenades ne sont pas orchestrés.
En 1915, le compositeur Britannique Henry Wood, propose une version en omettant 4 promenades.
Léo Funtek, chef d’orchestre et violoniste Slovène est le premier à écrire une version intégrale en 1922.
Puis c’est l’orchestration de Maurice Ravel, en 1922 également, qui s’impose comme la référence. Il omet la promenade entre « Samuel Goldenberg & Schmuyle » et « Limoges ».
C’était donc un soir de printemps. Un certain trio jouait à Bouchemaine, où la douceur angevine combinée à la générosité de nos hôtes du festival Bouche à Oreille rendaient tant de monde heureux d’être là pour la musique, et favorisaient incidemment quelques retrouvailles, dont celles de deux amis de si longue date. Aucun contexte ne pouvait être plus favorable, l’un d’entre eux s’est mis à parler de projets, et l’autre a simplement décidé de l’écouter, passionnément.
Il fallait donc une nature comme celle de Stan Laferrière, dont la soif de partage n’a d’égale que la science, pour tenter un pari aussi fou que celui de réorchestrer les Tableaux d’une Exposition, presque cent ans après que Maurice Ravel eut mis sa patte sur celle de Modeste Moussorgski, et de me proposer d’insérer au résultat quelques improvisations libres.
Libres ? vaste ambition, l’on en conviendra peut-être... et drôle de gageure à l’ombre de telles figures tutélaires !
Disons peut-être plus modestement hors du cadre pur de la variation, hors d’une forme, d’une suite d’accords ou d’un rythme prédéfinis, hors du champ de ces paramètres que la modernité en marche se faisait fort de commencer à briser il y a déjà… bien longtemps - cinquante ans diraient certains, cent ans diraient d’autres, beaucoup plus diraient encore d’autres magnifiant soit les richesses pluri-centenaires des us liturgiques, soit celles pluri-millénaires de coutumes tribales plus ou moins fantasmées.
Qu’importait, l’idée était simplement d’essayer. Un petit parfum d’éternité volait dans l’air, et nous nous quittions heureux du plus grand des bonheurs terrestres, celui d’un futur à partager. Les mois d’après s’annonçaient riches d’imprégnation amoureuse, d’admiration du mouvement général de l’œuvre comme de ses recoins, de ses versions pianistiques comme orchestrales… Ils le furent assurément, de tout cela, mais plus encore de la découverte de la réécriture jubilatoire de Stan et de la justesse de jeu du Big One. On oublie si souvent que le meilleur est à nos portes…
Un an plus tard, les mêmes, accompagnés d’un ingénieur du son hors pair, associé au projet dès ses débuts, le tout dans un merveilleux studio parisien que je m’en voulus immédiatement de n’avoir connu avant. Un scénario à peine esquissé, uniquement pour préciser où interviendrait le piano. Et le bonheur de jouer, en simple écho à cette profusion de thèmes intemporels, à une orchestration taillée pour l’aventure, et à la générosité de mes hôtes qu’il m’était si impérieux d’honorer.
Ainsi naissait doucement, au fil d’une journée certainement bénie, faite d’incertitudes autant que de résolution, d’introspection un peu sérieuse mêlée à une bonne dose de franche rigolade, le sentiment grandissant que ça marcherait. Sans tambour ni trompette donc, le piano débridé conçu comme contrepoint à la masse organisée de l’orchestre, le pari semblait gagnable, à la profonde joie de trois protagonistes partis à l’aventure sans a priori ni œillère. Le champ des possibles s’était ouvert, il avait peut-être suffi de le vouloir.
De ce moment rare, volé au tumulte urbain autant qu’au tragique du monde, l’on avait quasiment choisi en temps réel ce que l’on retiendrait. Et comme si les grâces du jour avaient décidé de s’imposer largement au-delà de l’expérience, je repartais dès le milieu de l’après-midi, en arpentant les rues de Belleville baignées d’une douceur qui le disputait aisément à celle des bords de la Maine un an plus tôt, le cœur rempli d’un ineffable sentiment de liberté, précisément, que je ne suis pas près d’oublier.
Pierre de Bethmann,Juillet 2019
Instinctif de nature, étant attiré depuis mon plus jeune âge par les compositeurs impressionnistes et coloristes du début du XXième siècle, j’ai tout naturellement découvert cette œuvre de Modeste Moussorgsky par le biais de l’orchestration qu’en fit Maurice Ravel en 1922, qui reste pour moi un des chef-d’œuvre du 20ième siècle.
Les mélodies développées sont si puissantes et tellement intemporelles que l’idée me trottait dans la tête de les adapter pour Big Band et de les traiter comme des standards de jazz…
Mais comment aborder la chose lorsque l’on voue une admiration et un respect sans limites au génie de Ravel et à la verve inspirée de Moussorgsky ? Repartir des pièces originelles de piano, m’est apparu comme une possible solution.
La version adaptée ainsi couchée sur le papier et jouée par Big One remportait du succès en concert, mais il manquait quelque chose, un lien…
C’est à l’occasion d’un festival où j’allais écouter le trio de Pierre de Bethmann (ami et pianiste que j’admire depuis ses débuts et perdu de vue pendant une bonne décennie) et où j’entendis sa version du Tombeau de Couperin, que sa participation en solo à notre projet s’est d’évidence imposée à moi. Ses improvisations sous forme de variations, sa culture, sa personnalité à la fois romantique et décalée, reflètent parfaitement l’idée que je me faisais du projet. Rien besoin de lui dire, il a écouté, il a joué, il a tout compris… une matinée de bonheur à l’entendre improviser et donner du sens aux ensembles orchestraux. Un partage unique et rare.
Une fois encore, un grand coup de chapeau aux musiciens de Big One ; deux petites journées de studio pour enregistrer tout le programme, sans artifices, tous dans la même pièce et la plupart des solos exécutés en direct…
Un mot également des gens de l’ombre. Julien Reyboz, l’ingénieur du son, qui prépare tout, comprend tout, entend tout… sans lui, rien n’est possible.
Christophe Hénault pour le mastering, étape cruciale qui nécessite une grande culture, du goût et des oreilles.
Merci à Simon Tailleu, formidable musicien, qui a réalisé les teasers de Big One, et à ma fille Solène pour le logo de l’orchestre et le design graphique des pochettes.
Stan Laferrière, février 2020
© Frémeaux & Associés 2020