Félix Leclerc FA5777

Félix Leclerc

LE QUEBECOIS
1957-1962

Avec sa voix grave, son sens du verbe et de la musique, Félix Leclerc est l’un des plus grands chantres de la poésie chantée en langue française. Cette anthologie 2 CD réalisée par Olivier Julien regroupe des enregistrements réalisés entre 1957 et 1962, et vient compléter le coffret « Felix Leclerc chansons perdues 1950-1953 » (FA5230). Premier grand chansonnier francophone, Felix Leclerc a porté au firmament la chanson du Québec et a ouvert la voie à une myriade d’artistes qui se réclameront de lui de Brassens à Brel, en passant par Charlebois.    
Patrick FRÉMEAUX

His deep voice and a special feeling for words and music made Félix Leclerc one of the greatest poets to sing French-language songs. This 2CD anthology compiled by Olivier Julien brings together recordings made between 1957 and 1962, and the set completes the earlier box with the title “Felix Leclerc, Chansons Perdues 1950-1953” (FA5230). The French Canadian Félix Leclerc, one of the first great French-language songwriters, took Quebec into the firmament of song, opening the way for countless artists he inspired, from Brassens to Charlebois and Brel.     

Patrick FRÉMEAUX

CD1

Félix Leclerc chante
 1 - Chanson des colons    2’09
 2 - Le Québécois    2’47
 3 - Dialogue des amoureux (avec Lucienne Vernay)    2’56
 4 - Le roi viendra demain    2’49
 5 - Ce matin-là    2’34
 6 - La chanson de Pierrot    1’54
 7 - Les perdrix    1’27
 8 - Sensation    0’59
 9 - Comme Abraham    3’07
10 - Un petit soulier rose    2’14
11 - La drave    4’50
12 - Le roi et le laboureur    2’50
13 - La chanson du pharmacien    1’13
14 - Prière bohémienne    2’23
15 - Attends-moi ti-gars    2’23
16 - J’ai deux montagnes    0’45
Les Nouvelles Chansons de Félix Leclerc
17 - Tirelou    2’06
18 - L’héritage    2’38
19 - Tour de reins    2’52
20 - L’agité    2’16
21 - L’abeille    1’36
22 - Sur le bouleau    1’07
23 - Litanies du petit homme    1’58

CD2

 1 - La chanson du vieux polisson    1’02
 2 - Les dimanches    1’57
 3 - Si tu crois    2’14
 4 - Les cinq millionnaires    1’22
 5 - Le testament    2’01
Le Roi heureux
 6 - Le roi heureux    2’09
 7 - Le chant de la création    1’38
 8 - Perdu gagné     1’53
 9 - La gigue    1’43
10 - Elle pleure    2’16
11 - L’imbécile    1’21
12 - Les soirs d’hiver    1’51
13 - Je cherche un abri    2’31
14 - Le bal    1’38
15 - Le loup    1’21
16 - Tu te lèveras tôt    2’31
17 - Au même clou    1’12
18 - Mac Pherson    2’32
19 - Mouillures    1’22
20 - Ton visage    2’52
21 - Complot d’enfants    1’24
22 - Notre sentier    2’42
23 - La fille de l’île    2’08
24 - L’eau de l’hiver    1’42
TITRE BONUS
Serge Singer
25 - La fille en coupant son pain    1’40

Félix Leclerc
Le québécois
1957-1962
Par Olivier Julien
Joseph Félix Eugène Leclerc voit le jour le 2 Août 1914 à La Tuque en Mauritie ; il est le sixième des onze enfants de Fabiola Parrot et Léonidas Leclerc. Il étudie les « Belles-Lettres et Rhétorique » à l’Université d’Ottawa (c’est là qu’il écrira sa première chanson : Notre sentier) lorsque survient la Grande Dépression économique des années 1930 qui l’oblige à abandonner les études en 1933. Félix Leclerc devient alors animateur en 1934 à la station de radio CHRC de Québec.Il commence également à jouer de la guitare en suivant des cours d’un musicien italien, Vic Angelio.

Après trois années, Leclerc se lasse du métier d’animateur et retourne travailler sur la terre de ses parents. Il ne tarde néanmoins pas à reprendre le micro pour la station CHLN de Trois-Rivières en 1938. En 1939, Félix Leclerc entre à Radio-Canada à Montréal comme scénariste. Il écrit des feuilletons radiophoniques qui deviennent très populaires, notamment Le Restaurant d’en face (dans lequel on entend sa chanson Notre sentier), Je me souviens (sur une musique d’Hector Gratton), L’Encan des rêves et Théâtre dans ma guitare.

Félix Leclerc joue également dans les séries dramatiques de Radio-Canada Un Homme et son péché de Claude-Henri Grignon et Vie de famille de Henry Deyglun. Il monte alors sur scène avec la troupe d’Émile Legault et les Compagnons de Saint-Laurent (1942–1945).

L’écrivain et cinéaste Albert Tessier s’intéresse aux textes de Félix Leclerc et encourage leur publication ; paraissent alors trois recueils intitulés : Adagio (histoires), Allegro (fables) et Andante (poèmes) qui se vendent bien et contribuent à la notoriété de Félix Leclerc. En 1948, les pièces Le P’tit Bonheur et La P’tite Misère, écrites par Félix Leclerc, sont présentées à Montréal et à travers le Québec par la troupe de théâtre VLM, fondée avec ses amis Guy Mauffette et Yves Vien. La même année, pour la pièce La Caverne des splendeurs Félix Leclerc reçoit le premier prix lors d’un concours de pièces de théâtre à un acte organisé par la société Les Amis de l’art. Certaines de ses chansons dont Le P’tit Bonheur, servent d’interludes entre les scènes. Plusieurs autres chansons de Félix Leclerc, telles Hymne au printemps, Le Train du Nord et Bozo, deviennent populaires au Québec à la fin des années 1940.
Premiers pas en France :
Au hasard de l’un de ses voyages à Montréal, Jacques Canetti, directeur de la maison de disques Philips assiste à une prestation de Félix sur scène ; il lui propose alors de venir à Paris et l’engage en Décembre 1950 au cabaret l’ABC aux cotés des Compagnons de la chanson et d’Édith Piaf. Félix enregistre alors son premier disque : Notre sentier – Le Petit Bonheur (Polydor, 560 250 ; Quality, P061) et part en tournée à travers la France, la Belgique et la Suisse. En Février 1951, il reçoit le grand prix du disque de l’académie Charles Cros à Paris pour sa chanson Moi, mes souliers.
Félix Leclerc continue à se produire sur scène et commence à jouir d’une certaine notoriété. Sa voix de baryton et son look de bûcheron canadien qui s’accompagne à la guitare plaisent à un public grandissant. En 1953, il participe au Festival de Montréal où il est accueilli en héros.

En 1956, Félix et son épouse Andrée ont acheté une maison à Vaudreuil située au 186, chemin de l’Anse. Il y a composé les textes qui ont lancé sa carrière internationale. Il a habité dans cette maison jusqu’en 1967. Après son divorce, son ancienne épouse Andrée va habiter dans cette maison avec leur fils Martin jusqu’en 1968 et elle sera vendue en 1973.

Au cours de l’année 1958, Félix Leclerc conçoit avec le père Bernard de Brienne le projet pour l’année suivante de partir conjointement en grande tournée de concerts en Europe, notamment en France.
Félix Leclerc publie en 1961 un recueil de pensées, « Le Calepin d’un flâneur ». Il est rapidement reconnu comme un chanteur culte et un auteur francophone essentiel par les Québécois.
En 1962, Félix, son père et l’un de ses frères sortent miraculeusement indemnes d’un très grave accident automobile. Il retournera ensuite à Paris enregistrer la chanson « Ton visage » de Jean-Pierre Ferland.
Félix Leclerc divorce en 1968. Il s’est remarié avec Gaëtane Morin (1940-2018), originaire de Montmorency (ancienne ville et quartier de Beauport), le 23 décembre 1969 à Saint-Hyacinthe. Ils auront leur fille Nathalie qui est née en 1968 à Boulogne-Billancourt, en banlieue de Paris, et un garçon Francis né à Québec en 1971.
Parait alors le livre « Chansons Pour Tes Yeux ». En 1969, il est l’auteur de l’un de ses albums les plus populaires : « J’Inviterai l’Enfance »

À la suite de graves événements politiques au Québec courant 1970-1971 (notamment l’assassinat du ministre Pierre Laporte le 17 octobre 1970), Félix Leclerc devient indépendantiste passionné et déclare : « J’ai marché pendant trop longtemps dans les sentiers fleuris et embaumés. Il est plus que temps que j’emprunte des sentiers plus fréquentés, les chemins trop souvent piégés sur lesquels marchent six millions de mes frères ». Il enregistrera à cette époque deux de ses plus célèbres chansons, « L’alouette en colère » et « 100 000 façons de tuer un homme ».

Le 13 août 1974, il participe, avec Gilles Vigneault et Robert Charlebois, au spectacle de la Superfrancofête, sur les plaines d’Abraham à Québec, devant plus de 100 000 spectateurs. Cette prestation est immortalisée sur l’album J’ai vu le loup, le renard, le lion.

En 1976, Félix Leclerc célèbre à Paris la victoire du Parti Québécois (PQ) aux élections de la « Belle Province » de Québec, en compagnie des chanteurs Raymond Lévesque et Pauline Julien et il refera une grande tournée en France en 1973.

Félix Leclerc crée en 1983 la Fondation Félix-Leclerc afin de promouvoir la culture francophone et il encourage aussi la composition et la création chez les jeunes auteurs-compositeurs-interprètes et les jeunes poètes francophones.

Le 4 avril 1983, Félix Leclerc est invité au Printemps de Bourges pour une soirée d’hommage où se retrouvent plus d’une dizaine de musiciens, dont Maxime le Forestier et Yves Duteil.

Il meurt dans son sommeil, le 8 août 1988 à huit heures, sur l’île d’Orléans, près de Québec, où sont dispersées ses cendres. Une pierre tombale est érigée dans le cimetière de Saint-Pierre-de-l’Île-d’Orléans, où des admirateurs viennent parfois déposer fleurs et souliers qui ont beaucoup voyagé.

Félix Leclerc a été à l’origine de la tradition des chansonniers québécois. Il fut aussi une voix puissante du nationalisme québécois.

Ami de Raymond Devos, il partageait avec lui un goût pour la langue française et le désir de défendre la création artistique de qualité. Félix Leclerc est le père de trois enfants : le photographe et cadreur (opérateur de prises de vues) Martin Leclerc, le réalisateur Francis Leclerc et Nathalie Leclerc, directrice générale et artistique de l’Espace Félix-Leclerc et vice-présidente de la Fondation Félix-Leclerc.

En hommage à Félix Leclerc, les récompenses de la chanson québécoise s’appellent désormais les Prix Félix.

Olivier Julien
© Frémeaux & Associés 2021
Olivier Julien / Wikipedia