Marcel Proust - À la Recherche du temps perdu - L’Essentiel En 25Cd
Marcel Proust - À la Recherche du temps perdu - L’Essentiel En 25Cd
Ref.: FA8150

MARCEL PROUST

Ref.: FA8150

Direction Artistique : CLAUDE COLOMBINI FREMEAUX

Label : Frémeaux & Associés

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Rassembler l’essentiel d’« A La Recherche du Temps Perdu » dans un coffret de 25 disques, un défi titanesque qui n’a pas fait peur à Frémeaux & Associés. L’éditeur a fait appel aux services de Daniel Mesguich, un lecteur d’exception, pour sublimer la musicalité de la langue d’un de nos plus grands écrivains. Avec sa voix suave, il nous entraîne dans une plongée vertigineuse au cœur d’une œuvre immense et grandiose. Un Sublime tour de force récompensé du prix du meilleur livre audio par le magazine « Lire ». Sélection établie par Christophe RIOUX, Hubert ARTUS et Léonard DESBIERES – LIRE MAGAZINE LITTERAIRE
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Quels autres auteurs aimez-vous?                                                                                                        Il m’a été donné de lire « A la recherche du temps perdu » pour les éditions Frémeaux. Je l’avais lue sans la lire. En plus à haute voix, on ne doit pas se tromper, on doit savoir où part la phrase, si elle fait deux pages, avec des tirets, des parenthèses, des parenthèses dans les tirets, où est la grosse virgule qui fait tout basculer… Je découvrais le génie absolu de Proust. Et c’était un gouffre ! La lecture à haute voix change tout. Les mots sont faits pour être organiques, travaillés dans le corps. Les allitérations, les assonances, les inflexions, les modulations… transforment le texte et peuvent le rendre étincelant ou faible. Par Daniel MESGUICH
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 « Du pur plaisir ! (…) Un somptueux coffret, une lecture quasi complète de A la Recherche du temps perdu en 25 CD publié par Frémeaux & Associés. Essayez de vous y perdre, c’est un tour de force de la part de Daniel Mesguich, une musique, une véritable musique et un bonheur total. » Par Nicolas DEMORAND – (LE 7/9) MATINALE FRANCE INTER
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Après Les Confessions de Saint Augustin et les Mémoires d’outre-tombe, Daniel Mesguich lit Du côté de chez Swann. A nouveau, cette lecture est enthousiasmante au plus haut point. A force de transparence, elle sert de façon magistrale l’œuvre de Proust. On y perçoit toutes les subtilités psychologiques des émotions. « La muraille de l’escalier où je vis monter le reflet de sa bougie n’existe plus depuis longtemps. En moi aussi, bien des choses ont été détruites que je croyais devoir durer toujours et de nouvelles se sont édifiées donnant naissance à des peines et à des joies nouvelles que je n’aurais pu prévoir alors, de même que les anciennes me sont devenues difficiles à comprendre. » L’imprévisibilité du temps, sa terrible ingratitude affleurent jusque dans l’hésitation interrogative du ton. Cette lecture est plus qu’une lecture. Elle est un commentaire vivant. J.S. LIRE
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Livret

FA8150 Coffret Proust

À LA RECHERCHE

du temps perdu

l’essentiel 25CD

 

LU PAR

Daniel
Mesguich

 

Pour la première fois, un éditeur propose l’essentiel de l’œuvre de Marcel Proust, en présentant une écoute choisie d’À la recherche du temps perdu.

Frémeaux & Associés met à la disposition du public la quintessence du chef d’œuvre de Marcel Proust, ici sélectionnée avec soin et finesse par Paul Desalmand puis transmise, avec une justesse et une maîtrise de la langue remarquables, par Daniel Mesguich qui met tout son talent au service de la beauté et du sens du texte. Un voyage au cœur de cette œuvre immense et grandiose dans laquelle Marcel Proust peint avec précision, humour et subtilité les circonvolutions de la psychologie humaine. Prix LIRE, du livre meilleur livre audio de l’année           

Claude Colombini Frémeaux

 

Afin de clore la série des enregistrements d’“À la recherche du temps perdu”, Frémeaux & Associés propose un CD complémentaire contenant l’interview exclusive de Daniel Mesguich par Félix Libris sur «l’Art de la lecture».

 

Il m’a été donné de lire «À la recherche du temps perdu» pour les éditions Frémeaux. Je l’avais lue sans la lire. En plus à haute voix, on ne doit pas se tromper, on doit savoir où part la phrase, si elle fait deux pages, avec des tirets, des parenthèses, des parenthèses dans les tirets, où est la grosse virgule qui fait tout basculer… Je découvrais le génie absolu de Proust. Et c’était un gouffre ! La lecture à haute voix change tout. Les mots sont faits pour être organiques, travaillés dans le corps. Les allitérations, les assonances, les inflexions, les modulations… transforment le texte et peuvent le rendre étincelant ou faible.  Par Daniel MESGUICH

 

“Il y a des œuvres qui sont au point culminant de leur présence et de leur charge émotive par la grâce d’une interprétation d’une justesse inouïe qui consiste à rendre la matière sonore entièrement poreuse à l’esprit du texte ou de la partition. Il y a d’autres interprétations de l’œuvre de Proust, d’autres lectures très belles, très sûres. Celle-ci possède ce je-ne-sais-quoi, comme dirait Vladimir Jankélévitch, qui la rend à jamais nécessaire et inoubliable. Que nous connaissions ou non cette partie de la Recherche, écouter la lecture qu’en fait Daniel Mesguich, c’est retrouver ce feu qui danse au cœur de toute création et que la cendre des commentaires habituels et habitués finit peu ou prou par étouffer.”           Jérôme Serri, LIRE

 

VOL.1 - DU CÔTÉ DE CHEZ SWANN : À travers le regard du jeune narrateur nous sont présentés la charmante Odette, le délicat Monsieur Swann, le piquant clan des Verdurin, la merveilleuse duchesse de Guermantes, la vieille Tante Léonie, la servante au cœur simple, Françoise, ainsi qu’une quantité d’autres personnages qui peuplent l’univers réel et rêvé du garçon. Daniel Mesguich donne vie avec sensibilité et humour à ce florilège de caractères évoluant dans un cadre empreint d’une charmante mélancolie qu’embaume le parfum d’une madeleine.

 

VOL.2 - À L’OMBRE DES JEUNES FILLES EN FLEURS : De Paris à Balbec, ce deuxième volet de la Recherche évolue de l’univers parental rassurant au petit Monde de Normandie où voyage le narrateur au côté de sa grand-mère. Temps du changement et des émois amoureux, il s’éloigne de Gilberte pour mieux rencontrer Albertine. C’est en bord de mer, là où l’écrêtement des vagues laisse voguer la mélancolie, que notre héros proustien, encouragé par le Marquis de Norpois, se consacre à sa vocation littéraire. Comme une mise en abyme de cette inclination artistique, Daniel Mesguich continue ici à manier avec brio la langue dense et majestueuse de Marcel Proust, poursuivant ainsi sa déambulation littéraire dans cette œuvre intemporelle.

 

VOL. 3 - LE CÔTÉ DE GUERMANTES : Ce troisième volet de la Recherche est marqué par l’installation du narrateur et de sa famille dans un nouveau foyer, près de la demeure des Guermantes. Le quotidien de notre héros se trouve rythmé par la vie de ses prestigieux voisins, qu’il ne tarde pas à côtoyer grâce à la bienveillance de Saint-Loup. L’entrée dans le «jeu de la vie mondaine» s’accompagne chez le narrateur d’un éveil à la sensualité. Entre idéalisation et fantasme, il voit renaître sa passion pour la duchesse et renoue avec Albertine. Figure amoureuse ou maternelle, jeune ou vieillissante, la femme devient source d’attirance, de mystère et d’admiration. Avec finesse et profondeur, Daniel Mesguich donne vie à ces caractères tout en laissant poindre la finitude des êtres et des choses.

 

VOL. 4 - SODOME ET GOMORRHE : Ce quatrième volume offre une plongée au cœur des mystérieuses contrées de Sodome et Gomorrhe qu’explore avec curiosité le narrateur à travers Charlus et Albertine. Plus largement, nous est peint une société de masques où l’hypocrisie et l’individualisme creusent un fossé entre les êtres. L’incompréhension passe par le langage, qu’il soit comique et touchant comme la parlure de la fille de Françoise et celle des deux courrières de l’hôtel de Balbec, ou maladroit et cinglant comme celui des Verdurin. L’acuité du regard de Proust, enrichi par le talent de Daniel Mesguich, exacerbe ici l’incommunicabilité entre les êtres, leur incapacité à se comprendre et donc leur profonde solitude.

 

VOL. 5 - LA PRISONNIÈRE - LA FUGITIVE : C’est au cœur de Paris que nous retrouvons notre narrateur en compagnie de l’insaisissable Albertine, figure féminine centrale de ce cinquième volume. De la sensualité et de la complicité amoureuses naissent peu à peu la jalousie et la méfiance. Marcel Proust révèle avec une lucidité acerbe la cruauté du sentiment amoureux dont l’ardeur n’est qu’une illusion masquant la solitude qui nous emprisonne. Au-delà de l’amour c’est d’ailleurs la mort qui exacerbe cette solitude en frappant irrévocablement les êtres chers. Daniel Mesguich rend palpable, par sa lecture poignante, la suffocation d’un narrateur cerné par les deuils.

 

VOL. 6 - LE TEMPS RETROUVÉ : Dans un Paris assombri par les feux de la guerre, la mondanité poursuit son cours. C’est un Paris pourtant métamorphosé que redécouvre le Narrateur. Ses amis, plus vieux et ridicules que jamais, sont devenus méconnaissables. La vieillesse est ici la cause de ces changements. Elle n’épargne pas le Narrateur, dont les vertiges et les questionnements face à l’épaisseur du temps passé retentissent à travers la voix de Daniel Mesguich. Afin de clore la série des enregistrements d’À la recherche du temps perdu, Frémeaux & Associés est fier de proposer, en bonus de ce coffret, l’interview exclusive de Daniel Mesguich par Félix Libris sur l’Art de la lecture.

 

 

Daniel Mesguich a joué dans de nombreux films (sous la direction entre autres d’Ariane Mnouchkine, Francis Girod, François Truffaut, Michel Deville, James Ivory, Alain Robbe-Grillet) et de nombreuses pièces de théâtre (Platonov, Hamlet, Dom Juan…). Il a mis en scène près de deux cents spectacles pour le théâtre (Médée d’Euripide, Électre de Sophocle, Ham-let, Le Roi Lear, Roméo et Juliette, Titus Andronicus, La Tempête et Antoine et Cléopâtre de Shakespeare, La Dévotion à la croix de Calderon, Andromaque, Britannicus, Bérénice, Mithridate et Esther de Racine, Dom Juan de Molière, Cinna de Corneille, Le Prince travesti et La Seconde Surprise de l’amour de Marivaux, Le Prince de Hombourg de Kleist, Marie Tudor de Hugo, Lorenzaccio de Musset, Platonov de Tchekhov, Tête d’or de Claudel, mais aussi Le Diable et le Bon Dieu de Sartre, Folie ordinaire d’une fille de Cham de Julius Amédé Laou, Le Désespoir tout blanc de Clarisse Nicoïdski, L’Histoire (qu’on ne connaîtra jamais) d’Hélène Cixous…) et l’opéra (Le Grand Macabre de Ligeti, Der Ring des Niebelungen de Wagner, La Passion de Gilles de Boesmans, Un bal masqué de Verdi, GO-gol de Lévinas, Wozzeck de Berg, La Damnation de Faust de Berlioz, Elephant Man de Petitgirard…). Il a dirigé le Théâtre Gérard-Philipe à Saint-Denis et le Théâtre national de Lille. Ancien élève du Conservatoire national supérieur d’Art dramatique, il y est professeur depuis 1983 et en a été le directeur de 2007 à 2013. Il donne de nombreuses master classes dans le monde entier (Chine, États-Unis, Hongrie, Bosnie, Mexique). Il a également traduit plusieurs textes dramatiques (outre Euripide, Shakespeare et Kleist) et publié plusieurs essais sur le théâtre (L’Éternel éphémère aux éditions Verdier, notamment).

 

 

Marcel Proust

Du côté de chez Swann

  

Ce sublime début de la Recherche commence dans un parfum d’aubépine, de tilleul et de catleya, sur un air de Vinteuil. À travers le regard du jeune narrateur nous sont présentés la charmante Odette, le délicat Monsieur Swann, le piquant clan des Verdurin, la merveilleuse duchesse de Guermantes, la vieille Tante Léonie, la servante au cœur simple, Françoise, ainsi qu’une quantité d’autres personnages qui peuplent l’univers réel et rêvé du garçon. Daniel Mesguich donne vie avec sensibilité et humour à ce florilège de caractères évoluant dans un cadre empreint d’une charmante mélancolie qu’embaume le parfum d’une madeleine.

Claude Colombini Frémeaux

CD1 - Combray, I

 

La première partie de Du Côté de chez Swann est intitulée «Combray». Combray est le nom donné par le romancier à la commune dénommée Illiers où il passait ses vacances. Cette partie est faite de souvenirs d’enfance. Elle commence par un incipit devenu célèbre.

1.   Couché de bonne heure, I                4’21

2.   Couché de bonne heure, II               5’33

3.   Couché de bonne heure, III             5’51

Le chemin vers le sommeil est souvent douloureux pour l’enfant mais un jour son père change la donne.

4.   Va avec le petit, I            4’47

5.   Va avec le petit, II          3’33

Quand il s’agit de faire resurgir le passé, la mémoire affective a des ressources surprenantes.

6.   La madeleine, I               7’01

7.   La madeleine, II              6’19

À Combray vit Tante Léonie, veuve de son mari M. Octave. Elle est parfois, de ce fait, appelée Mme Octave. Confinée dans sa chambre, mais s’intéressant beaucoup à ce qui se passe à l’extérieur, elle apparaît comme une préfiguration de ce que deviendra Marcel Proust à la fin de sa vie.

8.   Tante Léonie, I                5’18

9.   Tante Léonie, II               5’54

10.  Tante Léonie, III             4’41

11.  Tante Léonie, IV             6’29

Françoise est une domestique attachante mais qui a son caractère.

12.  Françoise    5’55

 

 

CD2 - Combray, II

 

Le souvenir s’arrête sur une haie d’aubépines. Gilberte est la fille de Swann, personnage auquel sera consacré toute la deuxième partie.

1.   Les aubépines, Gilberte, I                 5’16

2.   Les aubépines, Gilberte, II               5’26

3.   Les aubépines, Gilberte, III              3’02

Une scène surprise par l’enfant suscite une réflexion sur le sadisme, thème qui prendra de l’importance dans la suite du livre.

4.   Mlle Vinteuil, I                4’59

5.   Mlle Vinteuil, II               5’47

Il y a deux types de promenade pour l’enfant qui accompagne ses parents : celle qui va du côté de Méséglise et celle qui va du côté de Guermantes.

6.   Le côté de Guermantes, I                   7’31

7.   Le côté de Guermantes, II                 5’23

8.   Le côté de Guermantes, III                5’43

L’enfant a beaucoup fantasmé sur la châtelaine, la duchesse Oriane de Guermantes. Un jour, il a l’occasion de la voir.

9.   Oriane de Guermantes, I                   5’59

10.  Oriane de Guermantes, II                  6’29

11.  Oriane de Guermantes, III                5’36

12.  Oriane de Guermantes, IV                5’41

13.  Oriane de Guermantes, V                  6’31

14.  Oriane de Guermantes, VI                3’50

 

 

CD3 - Un amour de Swann, I

 

La deuxième partie de Du côté de chez Swann est intitulée «Un amour de Swann». Elle correspond à un retour en arrière important puisque, dans la première partie, Swann est père d’une petite fille alors qu’à la fin de la deuxième partie il n’est pas encore marié. Dans cette partie, le «il» remplace le «je». L’entourage de Mme Verdurin constitue un clan qui joue un rôle important dans la vie de Swann.

1.   Le clan Verdurin, I        5’04

2.   Le clan Verdurin, II       5’02

Swann fréquente la haute aristocratie et déjeune avec le président de la République. Autant dire que le salon de Mme Verdurin n’est pas vraiment son genre. Mais pour Odette, que ne ferait-il pas ?

3.   Swann chez les Verdurin, I              5’15

4.   Swann chez les Verdurin, II            6’39

Swann, grand amateur d’art, est saisi par la musique de Vinteuil qu’un pianiste joue un jour chez les Verdurin. Une phrase musicale de Vinteuil deviendra l’hymne de son amour pour Odette.

5.   La phrase de Vinteuil, I                      4’44

6.   La phrase de Vinteuil, II                    4’40

Swann, pourtant séducteur patenté, est timide avec Odette. Un jour, après l’avoir longuement cherchée, il la trouve et la liaison change de nature.

7.   Faire catleya, I                 5’00

8.   Faire catleya, II               5’04

9.   Faire catleya, III              6’04

10.  Faire catleya, IV              3’57

11.  Faire catleya, V               7’25

Odette est plutôt libre dans la conduite de sa vie amoureuse. Swann est torturé par la jalousie, ce qui va lui causer une surprise.

12.  Où conduit la jalousie, I                     5’46

13.  Où conduit la jalousie, II                   5’40

 

 

CD4 - Un amour de Swann, II

 

Swann est surtout jaloux de Forcheville, une nouvelle recrue du salon Verdurin qui est devenu proche d’Odette. Une jalousie qui le fait sortir du bon ton.

1.   Les tourments de la jalousie, I       5’01

2.   Les tourments de la jalousie, II      5’16

3.   Les tourments de la jalousie, III    4’30

4.   Les tourments de la jalousie, IV    4’46

5.   Les tourments de la jalousie, V      4’12

Revenant sur les années d’amour et de tourments qu’il a vécues avec Odette, Swann en tire une conclusion surprenante.

6.   Une femme qui n’était pas mon genre, I           6’30

7.   Une femme qui n’était pas mon genre, II          5’33

 

 

Noms de pays : le nom

Nous quittons maintenant «Un amour de Swann» pour aborder la troisième et dernière partie du tome intitulée «Noms de pays : le nom». Ce qui se traduit par le retour du «je» et donc l’abandon du récit à la troisième personne. Le narrateur retrouve à Paris Gilberte, la fille de Swann qu’il avait vue brièvement au temps de Combray (et donc dans la première partie).

8.   Gilberte, I   4’53

9.   Gilberte, II  4’51

10.  Gilberte, III                        5’00

11.  Gilberte, IV                        7’08

Un développement sur le Bois de Boulogne, où se retrouvait le beau monde, sert de point de départ à une réflexion sur le temps, préfiguration de l’importance que va prendre ce thème dans À la recherche du temps perdu et tout spécialement dans sa conclusion.

12.  Le Bois de Boulogne, I 5’52

13.  Le Bois de Boulogne, II                       4’30

14.  Le Bois de Boulogne, III                     4’58

Proust étant mort en 1922, on constate que les derniers titres sont posthumes. Il avait écrit d’autres livres avant À la recherche du temps perdu, mais c’est sur cette œuvre qu’il va concentrer toute son énergie à la fin de sa vie, ne s’occupant plus que de cela. Un matin il appelle Céleste Albaret, une domestique qui lui était très attachée, pour lui annoncer une grande nouvelle. Comme elle lui demande de quoi il s’agit, il lui dit : «Quelque chose d’immense. […] J’ai mis le mot fin. Je peux mourir.» Ce qu’il fera peu après.

Une très riche documentation sur Proust dans le «Quid» qui figure au début du tome I de la Recherche dans la collection Bouquins. Sur l’homme, il faut lire Monsieur Proust dû à celle qui durant les neuf dernières années de sa vie lui a été entièrement dévouée. Nous nous contenterons de fournir la documentation susceptible de faciliter la compréhension des passages lus.

 

DU CÔTÉ DE CHEZ SWANN

Le premier tome, Du côté de chez Swann, comprend trois parties :

1. Combray.

2. Un amour de Swann.

3. Noms de pays : le nom.

Il est surtout parlé de Swann dans la deuxième partie.

CD 1 : Première partie

COMBRAY

Combray, est le nom donné par Marcel Proust à la commune d’Illiers où, enfant, il passait ses vacances. En hommage à l’auteur, Illiers s’appelle aujourd’hui Illiers-Combray. Cette commune est située dans le département de l’Eure-et-Loir, région du Centre, à une vingtaine de kilomètres de Chartres.

Il est fait allusion dans le roman à la commune de Balbec qui prendra beaucoup d’importance dans le tome suivant. Balbec est une ville située sur la côte normande. Ce nom est inventé, mais la description de la vie dans cette station balnéaire s’inspire, en particulier, des séjours faits par Proust à Cabourg.

 

Le Narrateur

Celui qui dit «je», dont le nom n’est pas fourni, est un adulte qui raconte son enfance avec force de détails. Dans la première partie, il s’agit des souvenirs se rapportant à Combray son lieu de vacances durant son enfance. Nous l’appellerons, comme il est d’usage «le Narrateur».

La mère

De même qu’il ne faut pas confondre le narrateur et l’auteur, il ne faut pas confondre un personnage et la personne qui lui a servi de point de départ. Il n’en reste pas moins que les ressemblances sont grandes entre la mère de Marcel Proust, l’auteur, et la mère du narrateur : une mère très protectrice et adorée par son fils.

Swann

Il n’est pas beaucoup parlé de Swann dans cette première partie alors qu’il est le personnage principal de la deuxième partie. C’est un voisin qui a une fille nommée Gilberte. Le narrateur la voit brièvement. Il la retrouvera, à Paris cette fois, dans la troisème partie.

Tante Eulalie

Éternelle malade, sans que l’on puisse savoir si son mal est réel ou imaginaire, Tante Eulalie veut tout savoir de ce qui se passe à l’extérieur. Cela nous vaut des passages drôles. La veine comique est importante dans la Recherche. Mme Octave (du nom de son mari dont elle est veuve) finit par mourir, donnant raison aux pessimistes, et ne réapparaît pas dans la suite de l’œuvre. Cette personne ne quittant pas sa chambre et s’intéressant beaucoup à ce qui se passe à l’extérieur, peut apparaître comme une préfiguration du Proust des dernières années.

Françoise

Domestique, très attachée à tante Léonie, en dépit du mal que celle-ci peut dire à son égard, Françoise passe après la mort de Léonie au service des parents du Narrateur. On la retrouve dans les tomes suivants, à Paris, où il lui arrive de regretter Combray. C’est un personnage savoureux dont le portrait n’est qu’esquissé dans «Combray». Il faut remarquer à son propos que, contrairement à une idée reçue, Proust n’a pas décrit que des aristocrates. Françoise est une femme du peuple dont l’auteur sait exprimer toute la verdeur. Elle ne correspond pas à une personne précise. Son portrait est fait à partir de plusieurs domestiques qui ont été au service de Proust.

La madeleine

La fameuse madeleine dont le nom reste attaché à Proust permet d’orchestrer le thème de la mémoire affective. De nombreux écrivains avaient abordé ce thème dont Chateaubriand avec une grive entendue dans le parc de Montboissier qui lui rappella le Combourg de son enfance ou Rousseau avec des pervenches se trouvant sur son chemin. Mais Proust, approfondissant le thème plus que ses prédécesseurs, se l’est approprié.

 

CD 2

COMBRAY (suite)

Gilberte

Gilberte est la fille de Swann qui a une résidence près de Combray. Le Narrateur la voit brièvement et fantasme à son propos. Il le retrouvera à Paris dans le tome suivant.

Mlle Vinteuil

Vinteuil est un musicien dont l’œuvre va jouer un rôle important dans la suite du roman. Il est entièrement dévoué à sa fille. Le Narrateur surprend une scène qui montre que le père de la jeune fille n’est pas payé de retour. À ce propos sont abordés les thèmes du lesbianisme et du sadisme qui prendront une grande importance dans la suite de la Recherche.

Oriane de Guermantes

Oriane de Guermantes, la duchesse de Guermantes, fait partie d’une famille aristocratique sur laquelle court l’imagination du Narrateur. Plusieurs représentants de cette famille jouent un rôle dans les tomes suivants.

 

CD 3 : Deuxième partie

UN AMOUR DE SWANN

La deuxième partie correspond à un changement complet par rapport à la première. Il s’agit d’un retour en arrière, pour ne pas dire un flash-back. Dans «Combray», Swann est père d’une fillette. Or, à la fin de la partie suivante, «Un amour de Swann», il n’est pas encore marié. Le mariage en tant que cérémonie ne sera d’ailleurs jamais décrit. Au début du tome suivant, Swann est présenté ex abrupto comme marié avec Odette de Crécy qui joue un rôle important dans cette deuxième partie du tome I qui nous intéresse ici.

 

Autre changement important, on passe du «je» au «il» ou, pour parler comme les grammairiens, du récit «en première personne» au récit «en troisième personne». Du fait de cette rupture, cette partie fait parfois l’objet d’une publication autonome sous le titre «Un amour de Swann». Il n’en reste pas moins que le lien est étroit avec la suite et spécialement le tome suivant, À l’ombre des jeunes filles en fleur.

 

Dernier changement : à Combray succède Paris. Combray revient parfois dans le récit, mais uniquement sur le mode du souvenir.

 

Le clan Verdurin

Mme Verdurin tient un salon dont les membres se considèrent comme faisant partie d’un clan de happy few. Les autres milieux sont méprisés et il est mal vu, pour les membres du clan, de fréquenter ailleurs. À propos de Mme Verdurin et de ses fidèles, Proust va laisser libre cours à sa veine comique.

Swann chez les Verdurin

Swann, qui y vient pour voir Odette, est accepté dans le salon Verdurin. Par rapport à sa fréquentation des milieux aristocratique, le milieu Verdurin correspond à une descente à un niveau inférieur en termes de classe, mais l’amour le lui fait accepter.

Odette de Crécy

Odette de Crécy, familière des Verdurin, est le type même de la grande cocotte : c’est-à-dire une femme menant grand train, fréquentant des milieux huppés, mais, en fait, entretenue par ses amants successifs ou simultanés. Elle ne correspond pas au milieu de Swann et il finit par s’en rendre compte quand il se dit qu’il a gâché sa vie pour une femme qui n’était pas son genre.

Docteur Cottard

Le docteur Cottard est un clinicien réputé, mais, dans le salon Verdurin, ne cessant de placer des plaisanteries vaseuses, il apparaît constamment comme un personnage ridicule.

Saniette

Membre du clan Verdurin, Saniette, en dépit de son origine aristocratique qu’il ne fait jamais valoir, est un personnage effacé, et même le souffre-douleur de la petite communauté Verdurin. Finalement exclu du clan, il réapparaît dans le tome IV (Sodome et Gomorrhe).

Le pianiste

On sait peu de chose sur le pianiste qui se confond avec sa fonction. Son rôle est important dans la mesure où il joue la musique de Vinteuil dont une phrase musicale va obséder Swann. Sa présence, par ailleurs, montre le côté positif du snobisme des Verdurin : le soutien apporté à la création artistique.

 

CD 4

UN AMOUR DE SWANN (suite et fin)

Forcheville

Le comte de Forcheville, originaire de Normandie, est introduit par Odette dans le milieu Verdurin. Il apparaît comme un personnage médiocre, vulgaire et peu intelligent. Encouragé par Mme Verdurin, il devient l’amant d’Odette. Swann est exclu du clan.

 

Troisième partie

NOMS DE PAYS : LE NOM

Gilberte

Personnage apparu fugitivement dans la première partie, Gilberte, fille de Swann, prend de l’importance dans cette fin du tome I. Le Narrateur, alors adolescent, la retrouve aux Champs-Élysées. Il en est amoureux. Elle n’est pas indifférente.

Le Bois de Boulogne

Le Bois de Boulogne n’est pas connoté comme aujourd’hui. C’est l’endroit où se retrouvent les gens «bien» qui y viennent pour voir et faire voir.

Les classes sociales

Différentes classes sociales apparaissent dans le début du roman. Le peuple, avec la domesticité surtout représentée par Françoise ; la bourgeoisie avec Mme Verdurin, Cottard et d’autres membres du clan ; l’aristocratie avec les Guermantes, encore vue de loin et les milieux que fréquente Swann. Mais des aristocrates fréquentent le salon Verdurin et, du fait de sa liaison avec Odette, Swann est amené à rencontrer des gens qui ne sont pas de son monde.

La fin du tome I

À la fin du tome I, très élégamment habillée, avec l’air d’une reine, Odette se promène au Bois de Boulogne. On la retrouve au début du tome suivant, deux ans après, mariée à Swann et tenant salon. Dans les dernières pages, méditation sur le temps qui est appelée à devenir le thème majeur de l’œuvre comme l’indique le titre À la recherche du temps perdu.

 

 

Marcel Proust

À l’ombre des jeunes filles en fleurs

De Paris à Balbec, ce deuxième volet de la Recherche évolue de l’univers parental rassurant au petit Monde de Normandie où voyage le narrateur au côté de sa grand-mère.

Temps du changement et des émois amoureux, il s’éloigne de Gilberte pour mieux rencontrer Albertine. C’est en bord de mer, là où l’écrêtement des vagues laisse voguer la mélancolie, que notre héros proustien, encouragé par le Marquis de Norpois, se consacre à sa vocation littéraire. Comme une mise en abyme de cette inclination artistique, Daniel Mesguich continue ici à manier avec brio la langue dense et majestueuse de Marcel Proust, poursuivant ainsi sa déambulation littéraire dans cette œuvre intemporelle.

                        Claude Colombini Frémeaux

CD1 - Autour de Mme Swann I

Deux ans se sont passés depuis la fin d’Un amour de Svann, élément central du tome précédent. Y étaient décrites les turbulences de la liaison entre Swann et Odette de Crécy. On les retrouve mariés, au début de ce tome II, sans que rien n’ait été dit sur la façon dont ce mariage a été amené et sur la manière dont la cérémonie s’est déroulée. Cette union conduit Svann à descendre d’un cran dans le niveau de ses relations sociales.

1    Une classe en dessous pour Swann, I                       4’12

2    Une classe en dessous pour Swann, II                     5’01

Le Narrateur a beaucoup fantasmé sur cette grande actrice qu’est la Berma. Il réussit à obtenir de ses parents l’autorisation d’aller l’entendre dire quelques scènes de Phèdre. C’est le marquis de Norpois, ancien ambassadeur, qui a décidé ses parents à lui donner cette autorisation, comme il les décide à accepter le choix de leur fils pour la carrière des lettres.

3    La Berma. Norpois, I       5’07

4    La Berma. Norpois, II      5’00

5    La Berma. Norpois, III    4’55

6    La Berma. Norpois, IV     4’22

Après la mort de la tante Léonie, Françoise quitte Combray pour Paris, se mettant au service des parents du Narrateur.

7    Françoise     4’37

Rien n’avait été dit sur le mariage Swann-Odette, mais le récit revient sur la question à partir des considérations émises par Norpois.

8    Sur le mariage Swann-Odette, I          5’30

9    Sur le mariage Swann-Odette, II        4’31

10    Sur le mariage Swann-Odette, III       5’29

Gilberte, la fillette entr’aperçue au temps de Combray a pris quelques années. Les adolescents se retrouvent aux Champs-Élysées et jouent. Ici, mais c’est exceptionnel, le jeu n’est pas tout à fait innocent.

11    Gilberte. Jeux de mains  5’27

Dans Du côté de chez Swann, le Narrateur avait déjà fait part de sa volonté d’opter pour la carrière des lettres et de son immense admiration pour un écrivain nommé Bergotte. Ici, il rencontre cet écrivain tant admiré, ce qui est l’occasion d’une réflexion sur l’écriture.

12    Bergotte, I    5’23

13    Bergotte, II  5’42

14    Bergotte, III                        5’50

15    Bergotte, IV 4’56

 

CD2 - Autour de Mme Swann I

Gilberte prend de plus en plus d’importance à la fin de cette première partie. Le Narrateur lui est lié mais il fréquente aussi ses parents. Ici il constate un fort attachement et une ressemblance entre la fille et son père.

1    Gilberte et son père, I     6’48

2    Gilberte et son père, II    6’47

Les relations avec Gilberte sont difficiles. Le Narrateur oscille entre l’espoir et le désespoir, pousse à la brouille puis devient obsédé par l’idée de réconciliation.

3    Gilberte. Incertitudes de l’amour, I   7’32

4    Gilberte. Incertitudes de l’amour, I   4’56

5    Gilberte. Incertitudes de l’amour, I   6’30

6    Gilberte. Incertitudes de l’amour, I   5’03

Ce 1er janvier et les jours qui suivent sont pénibles parce que le Narrateur ne reçoit pas la lettre attendue. Il a de la peine à admettre l’idée que tout soit fini.

7    Gilberte. La fin ? I             5’49

8    Gilberte. La fin ? II           6’00

9    Gilberte. La fin ? III          5’36

La première partie intitulée «Autour de Mme Swann» s’était ouverte sur Odette mariée et installée. Elle se termine sur Odette, resplendissante comme une reine, se promenant au Bois de Boulogne. Dans les pages qui précèdent, le narrateur revient une dernière fois sur ses amours difficiles avec Gilberte.

10    Gilberte : Ultimes souffrances. Mme Swann au bois, I              5’25

11    Gilberte : Ultimes souffrances. Mme Swann au bois, II             4’46

12    Gilberte : Ultimes souffrances. Mme Swann au bois, III           6’41

13    Gilberte : Ultimes souffrances. Mme Swann au bois, IV            6’49

CD3 - Nom de pays : Pays

Il se produit une totale rupture entre la première partie d’À l’ombre des jeunes filles en fleurs et la seconde partie. On quitte Paris pour Balbec, station balnéaire de la côte normande. Privé de ses parents, le Narateur découvre des lieux nouveaux, se fait de nouvelles relations et Albertine remplace Gilberte. Le premier départ pour Balbec se fait en train.

1    En train pour Balbec, I   5’54

2    En train pour Balbec, II  5’14

Dans cet endroit entièrement nouveau pour le Narrateur, sa grand-mère, qui se montre très attentionnée, lui est d’un précieux secours.

3    Une grand-mère attentionnée, I         4’36

4    Une grand-mère attentionnée, II       3’55

Le Narrateur, qui fait preuve d’une grande sensibilité, s’amourache facilement. Melle de Stermaria, venue en vacances à Balbec en compagnie de son père, retient un temps son attention.

5    Melle de Stermaria             5’03

Françoise, venue elle aussi à Balbec, ne tarde pas à s’y trouver à l’aise, s’étant tissé un réseau de relations auxquelles elle accorde un grand prix.

6    Les relations de Françoise                    4’01

Mme de Villeparisis est une amie d’enfance de la grand-mère. Elle l’emmène, ainsi que le Narrateur, dans ses promenades.

7    Promenades avec Mme de Villeparisis, I                  6’42

8    Promenades avec Mme de Villeparisis, II                 6’18

Au cours de l’une de ces promenades avec Mme de Villeparisis, le Narrateur voit un groupe d’arbres qui le frappe profondément. Il a le sentiment que cette forte impression tient à une relation avec un élément de son passé, mais il n’arrive pas à percer le mystère.

9    Les arbres  

L’hôtel est un lieu de rencontre. Robert de Saint-Loup, petit neveu de Mme de Villeparisis, après avoir marqué ses distances, prend en sympathie la grand-mère et se lie d’amitié avec le Narrateur.

10    Saint-Loup, I                       4’19

11    Saint-Loup, II                     4’18

Bloch et ses sœurs font partie de la «colonie juive» en villégiature à Balbec. Il avait déjà rencontré le Narrateur à Combray et c’est lui qui lui avait fait découvrir Bergotte. Il est l’occasion d’une réflexion sur l’amitié.

12    Bloch, I          4’51

13    Bloch, II        4’34

14    Bloch, III       5’29

Le baron Charlus, oncle de Saint-Loup, lui aussi un Guermantes, est évoqué brièvement. Le Narrateur commence par le prendre pour un fou,

15    Charlus          7’22

 

CD4 - Nom de pays : Premier séjour à Balbec, jeunes filles au bord de la mer

La deuxième partie d’À l’ombre des jeunes filles en fleurs a pour sous-titre : «Premier séjour à Balbec, jeunes filles au bord de la mer». C’est à ce groupe de jeunes filles et en particulier à deux de celles qui en font partie que va être consacré toute la fin du livre.

1    Un groupe de jeunes filles sur la plage, I                4’43

2    Un groupe de jeunes filles sur la plage, II               4’11

3    Un groupe de jeunes filles sur la plage, III             5’28

4    Un groupe de jeunes filles sur la plage, IV              5’56

5    Un groupe de jeunes filles sur la plage, V               7’01

Le Narrateur distingue bien les particularités des différentes jeunes filles mais il a en même temps une perception globale de la «petite bande». Pourtant, il marque une préférence pour Albertine qu’il réussit à rencontrer chez le peintre Elstir.

6    Rencontre d’Albertine, I                        7’16

7    Rencontre d’Albertine, II                      8’12

Albertine continue d’obséder le Narrateur. C’est l’occasion d’un long développement sur la nature de l’amour.

8    Une préférence pour Albertine, I       5’14

9    Une préférence pour Albertine, II     7’18

10    Une préférence pour Albertine, III    7’28

Fin de saison à Balbec. Le mauvais temps arrive, les jeunes filles de la bande s’en vont. Le roman se termine cependant sur une note ensoleillée.

11    Fin de saison à Balbec, I 4’46

12    Fin de saison à Balbec, II                       5’41

 

À L’OMBRE DES JEUNES FILLES EN FLEURS

À l’ombre des jeunes filles en fleurs, le deuxième tome de la série, comporte deux parties :

1. Autour de Mme Swann.

2. Noms de pays : le pays.

La première partie est située à Paris, la seconde à Balbec, station balnéaire de la côte normande. On retrouve plusieurs des thèmes présents dans Du côté de chez Swann : la mémoire affective, le couple Swann-Odette, la vocation littéraire du narrateur, l’action du temps, Gilberte. Mais avec Balbec, c’est tout un univers nouveau qui apparaît.

 

AUTOUR DE Mme SWANN

Deux années séparent la fin du tome I du début du tome II. Durant cette période, Swann a épousé Odette de Crécy. On les trouve installés dans un bel appartement. Swann, par ce mariage, est descendu d’un cran dans l’échelle sociale, mais il s’en accommode. Il n’a d’ailleurs pas rompu avec ses anciennes relations, et il les voit en dehors d’Odette.

Cette partie aurait tout aussi bien pu s’appeler «Autour de Gilberte» car la fille d’Odette et de Swann, dont le Narrateur est amoureux, y joue un rôle important.

NOMS DE PAYS : LE PAYS

Cette deuxième partie a un sous-titre qui en exprime bien le contenu : «Premier séjour à Balbec, jeunes filles au bord de la mer». Ballbec est un nom imaginaire donné par Proust à une station balnéaire de la côte normande. Il s’inspire pour l’évoquer, principalement de ses séjours à Cabourg, mais aussi des moments passés à Beg-Meil en Bretagne et à Évian en Haute-Savoie. Il procède de la même manière pour l’hôtel où se déroule une partie de l’action : il emprunte au Grand-Hotêl de Cabourg, mais aussi à l’hôtel des Roches-Noires de Trouville, au Splendid d’Évian et au Ritz de la place Vendôme à Paris.

 

CD 1

La lutte des classes

Il s’agit d’une lutte des classes bien particulière, qui se joue par salons interposés, avec divers degrés dans l’aristocratie et la bourgeoisie, et parfois interpénétration des milieux. Swann en épousant Odette est descendu d’un cran dans la hiérarchie, mais il continue de voir ses anciennes relations, en dehors d’Odette sauf dans les rares cas où on lui a demandé de la présenter. Les séquences 8, 9, 10 reviennent sur ce thème d’une relative déchéance.

La Berma

La Berma est la grande actrice du moment. Le Narrateur a beaucoup rêvé à son propos. Comme en d’autres endroits du livre, la rencontre du rêve et de la réalité se fait sur le mode de la désillusion. La Recherche n’est pas un roman à clés. Pour créer un personnage l’auteur fait appel à plusieurs «modèles». Pour créer le personnage de la Berma, Proust s’est inspiré de Sarah Bernhardt, de Réjane et peut-être, aux dires d’un critique, de Mlle Bartet.

Françoise

Après la mort de tante Léonie dont elle était la domestique attitrée, Françoise a quitté Combray pour venir à Paris et se mettre au service des parents du Narrateur. Elle est très dévouée, très compétente mais elle a son quant-à-soi.

Norpois

Le marquis de Norpois, ancien ambassadeur, est un habitué des parents du Narrateur, parce qu’il dépend, comme le père du Narrateur, du ministère des Affaires étrangères. C’est un personnage assez médiocre, involontairement drôle par moments. Il joue un rôle important pour le Narrateur puisqu’il obtient de ses parents qu’il aille voir la Berma et qu’il opte pour une carrière littéraire et non pour la carrière diplomatique.

Gilberte

Le Narrateur retrouve aux Champs-Élysées Gilberte, la fille de Swann, entr’aperçue à Combray. Il est très amoureux mais ira, par la suite, vers une déconvenue.

Bergotte

Au temps de Combray, le Narrateur avait déjà le désir de choisir la carrière des lettres et il éprouvait une immense admiration pour un écrivain nommé Bergotte. II se trouve qu’il a l’occasion de le rencontrer. Comme en d’autres endroits du livre, la Berma ou l’église de Balbec par exemple, la confrontation du rêve et de la réalité débouche sur une désillusion. C’est l’occasion pour Proust de s’arrêter sur la question de la création littéraire et de souligner la différence entre le moi social de l’écrivain et le moi du créateur (thème de son livre Contre Sainte-Beuve).

 

CD 2

Gilberte, fille de Swann et d’Odette, occupe presque toute la place dans la deuxième moitié de la première partie. Le Narrateur, à l’époque de Combray, l’a vue brièvement dans le parc de Tansonville. C’était une petite fille blonde qui fait un geste jugé indécent par le Narrateur. Au début du tome II, et donc quelques années plus tard, le Narrateur la retrouve aux Champs-Élysées et joue aux barres avec elle. Il en est amoureux, mais, à la suite d’une brouille, il attend vainement une lettre qui pourrait être le prélude à une réconciliation. On apprendra, par la suite, dans La Prisonnière, qu’elle avait, à cette époque, une liaison avec un jeune homme. Elle réapparaît dans les tomes suivants, devenant, en particulier l’épouse puis la veuve de Saint-Loup.

 

CD 3

Changement de décor

Le passage de la première partie à la deuxième correspond à un complet changement de décor puisque l’on quitte Paris pour la côte normande, Balbec étant le lieu où se passe la quasi-totalité de l’action. Cette nouvelle résidence, qui le décontenance dans un premier temps, est l’occasion pour le Narrateur de se faire de nouvelles relations.

La grand-mère

Les parents du Narrateur étant retenus dans la région parisienne, celui-ci est venu à Balbec en compagnie de sa grand-mère et de Françoise, la domestique. Presque un double de la mère, la grand-mère, très attentionnée, aide le Narrateur à affronter la nouveauté des lieux et l’absence de ses parents.

Mlle de Stermaria

En vacances avec son père (elle est orpheline de mère) Alix de Stermaria suscite un émoi amoureux chez le Narrateur, mais sans résultats.

Françoise

Françoise est venue à Balbec se mettre au service du Narrateur et de sa grand-mère. Elle s’adapte vite à son nouvel univers, s’étant créé un réseau de relations auquel elle accorde un grand prix.

Mme de Villeparisis

La marquise de Villeparisis est la tante du duc et de la duchesse de Guermantes. Amie d’enfance de la grand-mère, elle la retrouve avec plaisir à Balbec. Elle invite le Narrateur dans ses promenades, lui fait des cadeaux et lui présente Saint-Loup qui est son petit-neveu. Elle se retrouve dans la suite de l’œuvre.

Saint-Loup

Robert de Saint-Loup, marquis de Saint-Loup-en-Bray, est aussi un Guermantes. Élégant, portant monocle, il garde dans un premier temps ses distances, puis se lie d’amitié avec le Narrateur. Dans la suite de la Recherche, il épouse Gilberte.

Bloch

Bloch et ses sœurs font partie de la «colonie juive», Parisiens en villégiature à Balbec. Déjà présent dans le tome I, il y faisait découvrir Bergotte au Narrateur. Il se retrouve lui aussi dans la suite du roman.

Charlus

Charlus apparaît brièvement à la fin de ce tome II. Le Narrateur le prend, dans un premier temps, pour un fou. Son homosexualité donne lieu à d’importants développements dans le tome 4 de la série, Sodome et Gomorrhe.

 

CD 4

La petite bande

Le sous-titre des Jeunes filles était : «Premier séjour à Balbec, jeunes filles au bord de la mer.» L’essentiel des cent cinquante dernières pages du livre est consacré à une «petite bande» de jeunes filles délurées et rieuses qui se promènent sur la digue de Balbec. Le Narrateur est très attiré par ces jeunes filles, notant des particularités mais les percevant d’une manière globale. Ses préférences vont finalement se porter sur Albertine.

Albertine

Albertine est une brune (alors que Gilberte est blonde) effrontée, usant de l’argot, sportive. C’est finalement elle qui va avoir la préférence. Le Narrateur la rencontre chez le peintre Elstir. Jusqu’où sont allées leurs amourettes ? La suite du récit ne permet pas de trancher. Albertine réapparaît dans la Recherche. Le Narrateur souhaite même l’épouser, mais cette démarche n’aboutit pas. Le «modèle» d’Albertine est Alfred Agostinelli, mais aussi d’autres hommes de l’entourage de Proust. Agostinelli servait de chauffeur et de secrétaire à Proust en 1913. Peu de temps après avoir passé son brevet de pilote, en 1914, à 26 ans, il s’écrase en mer. Sa mort cause une très grande douleur à son ami

Andrée

Andrée fait aussi partie de la petite bande. Après Albertine, c’est à elle que vont les préférences du Narrrateur. Il s’interroge sur la nature de ses liens avec Albertine. Dans la suite du récit, elle lui avouera leur caractère saphique. Comme la plupart des personnages rencontrés à Balbec, elle réapparaît dans la suite de la Recherche.

Elstir

Elstir est un peintre que fréquente le Narrateur d’où d’importantes considérations sur la création dans les arts plastiques. Proust s’est inspiré de plusieurs peintres pour brosser le portrait d’Elstir : Monet, Gustave Moreau, Renoir, Vuillard. La Recherche n’est pas un roman à clés.

 

 

LE PRIX GONCOURT

Ayant vu son manuscrit refusé par Gallimard, Proust avait édité le premier tome de la série, Du côté de chez Swann, à compte d’auteur, chez Grasset. Gallimard, s’étant rendu compte de son erreur, réussit à récupérer les droits. Le deuxième tome, À l’ombre des jeunes filles en fleurs, paru sous la bannière Gallimard, obtient le prix Goncourt en 1919. C’est un encouragement qui compte beaucoup pour l’auteur. L’attribution de ce prix suscitera une polémique. On sortait de la boucherie de 14-18 et l’ouvrage concurrent était un livre portant sur cette guerre, Les Croix de bois de Roland Dorgelès. Certains s’offusqueront de ce que l’on ait préféré la peinture de privilégiés en vacances à celle des héros combattant dans les tranchées. 

 

 

Marcel Proust

LE CÔTÉ DE GUERMANTES

Ce troisième volet de la Recherche est marqué par l’installation du narrateur et de sa famille dans un nouveau foyer, près de la demeure des Guermantes. Le quotidien de notre héros se trouve rythmé par la vie de ses prestigieux voisins, qu’il ne tarde pas à côtoyer grâce à la bienveillance de Saint-Loup. L’entrée dans le «jeu de la vie mondaine» s’accompagne chez le narrateur d’un éveil à la sensualité. Entre idéalisation et fantasme, il voit renaître sa passion pour la duchesse et renoue avec Albertine. Figure amoureuse ou maternelle, jeune ou vieillissante, la femme devient source d’attirance, de mystère et d’admiration. Avec finesse et profondeur, Daniel Mesguich donne vie à ces caractères tout en laissant poindre la finitude des êtres et des choses.       Claude Colombini Frémeaux

CD1 - La famille de Guermantes

Comme son titre l’indique, le tome III, est centré sur la famille de Guermantes. Les choses sont facilitées par le fait que la famille du Narrateur emménage dans un appartement dépendant de l’hôtel où le duc et la duchesse de Guermantes résident une bonne partie de l’année. Françoise n’apprécie pas beaucoup cette nouvelle installation.

1    Françoise et le nouvel appartement  4’14

Cette nouvelle proximité des Guermantes suscite la rêverie du Narrateur à propos de cette famille même si le duc et la duchesse sont installés dans un cadre par certains côtés assez prosaïque.

2    Rêveries sur le nom de Guermantes, I                     4’52

3    Rêveries sur le nom de Guermantes, II                   5’19

Françoise, originaire de Combray, était au service de tante Léonie et, pendant les vacances, à celui des parents du Narrateur. Après la mort de tante Léonie, elle est embauchée à temps complet par ces derniers, ce qui l’a conduite à quitter Combray pour Paris. Il lui arrive de regretter sa région natale.

4    Françoise regrette Combray                6’34

Discutant avec son valet de pied, Françoise continue de vanter les charmes de Combray.

5    Autres regrets de Françoise, I             4’28

6    Autres regrets de Françoise, II           4’43

En dépit de l’installation dans cet hôtel parisien, le nom de Guermantes, et la personne de la duchesse ont conservé tout leur prestige aux yeux du Narrateur. Il éprouve le désir de pénétrer dans cet univers pour mieux en saisir l’essence exceptionnelle.

7    Les Guermantes au faubourg St-Germain, I           5’13

8    Les Guermantes au faubourg St-Germain, II         6’05

Le Narrateur retrouve la princesse de Guermantes à l’Opéra ce qui donne une nouvelle matière à sa rêverie.

9    A l’opéra, I   2’14

10    A l’opéra, II 4’53

Le Narrateur avait fantasmé dans ses jeunes années sur la Berma, une actrice célèbre. Mais autorisé à aller la voir jouer, il avait été plutôt déçu. Ce n’est pas le cas cette fois où il a le sentiment qu’une bonne interprétation revivifie un chef-d’œuvre.

11    La Berma, I  4’22

12    La Berma, II                        6’03

À force de rêver sur le nom de Guermantes, le Narrateur en vient à devenir amoureux de la duchesse. Il organise ses promenades, pour se trouver toujours sur son chemin.

13    Marcher pour rencontrer la duchesse, I                 6’37

14    Marcher pour rencontrer la duchesse, II                7’02

CD2 - Autour de la duchesse de Guermantes

Amour de tête sans doute. Il n’en reste pas moins que le Narrateur est vraiment épris de la duchesse.

1    Amoureux de Madame de Guermantes                   6’00

Souhaitant être reçu par la duchesse, le narrateur rend visite à Saint-Loup à Doncières, ville de garnison proche de Balbec, pour lui demander d’intervenir en sa faveur.

2    Demande d’intervention à Saint-Loup                    7’19
pour être reçu par la duchesse

À Doncières, et donc éloigné de la duchesse, le narrateur continue de rêver à elle.

3    Rêveries sur la duchesse                       4’49

Pour décider Saint-Loup à intervenir, le Narrateur trouve un prétexte : la volonté de voir les tableaux d’Elstir que possèdent les Guermantes.

4    Un prétexte, un tableau d’Elstir          4’02

Suite à une initiative de Saint-Loup , le Narrateur réussit à joindre sa grand-mère au téléphone. Ce qui est l’occasion d’une réflexion sur les «demoiselles du téléphone» et d’une angoisse quant à sa grand-mère.

5    Coup de téléphone à la grand-mère, I                      4’21

6    Coup de téléphone à la grand-mère, II                    5’43

Le Narrateur se décide à rendre visite à sa grand-mère qu’il voit pour la première fois de l’extérieur.

7    Visite à la grand-mère     5’56

Toujours en train de cristalliser sur la duchesse, le Narrateur continue ses promenades sur son chemin au risque de l’importuner.

8    Promenades et rencontres de la duchesse             7’14

Le thème de la vocation d’écrivain, déjà apparu dès le tome I, revient discrètement ici, mais il prendra par la suite une grande ampleur.

9    Sur la vocation d’écrivain                     3’19

Saint-Loup est un vrai Guermantes, neveu du duc. Sa liaison avec Rachel, une actrice juive qui s’adonne à la prostitution, scandalise sa famille. C’est l’occasion de souligner l’écart entre celui qui est amoureux et celui qui ne l’est pas.

10    Rachel, la maîtresse de Saint-Loup, I                       6’18

11    Rachel, la maîtresse de Saint-Loup, II                      6’37

Enfin, au terme de ses efforts, le Narrateur est mis en présence de la duchesse.

12    En présence de la duchesse                  4’48

CD3 - Un univers féminin

La mort de la grand-mère donne lieu à un long développement dont nous ne proposons ici que les dernières lignes.

1    L’agonie de la grand-mère, I                6’12

2    L’agonie de la grand-mère, II              6’58

3    La mort de la grand-mère, I                 5’34

4    La mort de la grand-mère, II               6’44

Albertine est une des jeunes filles qui composaient la «petite bande» de Balbec. Elle a les préférences du Narrateur même s’il lui arrive de flotter. Par la suite, elle va prendre une grande importance notamment dans La Prisonnière et La Fugitive.

5    Arrivée d’Albertine, I      6’02

6    Arrivée d’Albertine, II    8’14

Albertine est là. Le contexte est bien différent de ce qu’il était à Balbec et c’est peut-être ce qui permet les embrassades.

7    Albertine caressée, I       5’30

8    Albertine caressée, II      6’56

9    Albertine caressée, III    5’03

Selon un rythme déjà observé en d’autres occasions, le Narrateur voit son enthousiasme à l’égard la duchesse se refroidir. Après la cristallisation chère à Stendhal vient la décristallisation.

10    Désamour pour la duchesse                 3’03

Alix de Stermaria est une jeune fille rencontrée à Balbec. Le Narrateur lui donne un rendez-vous et gamberge beaucoup sur sa venue. Mais…

11    Alix de Stermaria fait faux-bond         7’37

Ayant rendez-vous avec Saint-Loup dans un restaurant, le Narrateur y arrive seul et se voit accueilli assez froidement. Mais l’arrivée de Saint-Loup change complètement la donne.

12    Changement d’accueil, I 4’05

13    Changement d’accueil, II                       5’10

Saint-Loup est bien dans son corps et, à l’occasion, il sait mettre en évidence cette aisance.

14    Petit exploit de Saint-Loup                   2’22

CD4 - Le «jeu de la vie mondaine»

Après avoir fait vivre sous nos yeux et dans sa rêverie l’univers des Guermantes, le Narrateur s’efforce d’en dégager les caractéristiques.

1       Caractéristiques des Guermantes      5’31

L’aristocratie constitue une coterie ayant des codes bien précis qui correspondent à une manière de tenir son rang. À titre d’exemple, la façon de saluer.

2       Façons de saluer               4’40

Proust, comme le Narrateur, cherche toujours le permanent sous le fugitif, le général sous le particulier. Cela est particulièrement vrai pour la fin de Le Côté de Guermantes. Le Narrateur, de différentes manières, tente de dégager ce qui est propre aux Guermantes.

3       L’esprit des Guermantes                        8’16

Le duc de Guermantes a des maîtresses qu’il abandonne au bout d’un temps. La duchesse en prend son parti et recueille même les confidences des délaissées.

4       Le duc et ses maîtresses                        5’01

Le Narrateur est maintenant un habitué du salon de la duchesse et il a même l’impression d’être apprécié. C’est évidemment pour lui un précieux champ d’observation.

5       Le narrateur devient un habitué du salon Guermantes            6’46

L’aristocratie a ses charmes même s’ils peuvent paraître quelque peu désuets.

6       Charmes désuets de l’aristocratie      2’41

Sur le point de quitter le salon de la duchesse, le Narrateur se demande ce qu’on va dire de lui en son absence. Le duc lui fait savoir que l’on a apprécié sa présence, mais c’est une formule qui fait partie des codes.

7       Sur le départ, I                   5’25

8       Sur le départ, II                 6’39

Le baron Charlus est un vrai Guermantes puisqu’il est le frère du duc. Il est cultivé, joue bien du piano, a de la prestance, mais on le verra se dégrader tout au long du récit sans être renié par sa caste pour autant. Il fait ici une scène au Narrateur qui laisse apparaître tout le bien qu’il pense de sa personne.

9       Le baron Charlus fait une scène, I      6’43

10    Le baron Charlus fait une scène, II    5’57

Dans cet univers, c’est à qui sera le plus digne de son rang. Les façons d’y tendre varient et le Narrateur s’amuse à comparer le comportement de la duchesse de Guermantes à celui de sa cousine Mme de Montmorency.

11    La duchesse et sa cousine                     5’34

Swann est admis dans ce milieu qui pour être antidreyfusard n’est pas antisémite. L’incident relaté montre qu’en dépit de sa situation un peu marginale, il a gardé son franc-parler.

12    L’humour de Swann        5’44

La scène qui suit est célèbre parce qu’elle montre la futilité de cette aristocratie. Le duc est pressé. Il n’a pas le temps d’écouter Swann lui parler de sa mort, proche aux dires des médecins. Mais, quand il s’agit de remplacer des souliers noirs par des souliers rouges, le temps ne compte plus.

13    Les souliers rouges          7’30

 

 

LE CÔTÉ DE GUERMANTES

Le Côté de Guermantes est le troisième tome de la Recherche. Il est divisé en deux parties :

1. Le Côté de Guermantes I.

2. Le Côté de Guermantes II.

Le Côté de Guermantes I est paru en 1920 et Le Côté Guermantes II en 1921.

 

Les Guermantes sont une famille aristocratique (imaginaire) dont le berceau est la région de Combray (bourgade imaginaire). Leur château est situé à quelques dizaines de kilomètres de Combray. Chacun des membres de cette famille est créé à partir de plusieurs modèles. Le Narrateur, à l’époque de Combray, et donc dans le tome I, a beaucoup rêvé sur cette famille et il a même vu la duchesse de Guermantes à l’église. Dans le tome II, il rencontre plusieurs Guermantes à Balbec dont Saint-Loup qui devient son ami et le baron Charlus qui prendra une grande importance dans la suite du roman. Dans le tome III, celui qui nous intéresse ici, Le Côté de Guermantes, il se trouve que la famille du Narrateur emménage dans un appartement rattaché à l’hôtel de Guermantes situé dans le faubourg Saint-Germain, à Paris. Le Narrateur, qui est fasciné par l’aristocratie, va se démener pour être reçu par la duchesse de Guermantes dont, durant un temps, il tombe amoureux. Ce tome III est centré sur ces efforts du Narrateur pour être reçu dans ce milieu du faubourg Saint-Germain et, une fois ses efforts couronnés de succès, sur la description de ce milieu.

 

À l’époque de Combray, les promenades de l’enfant en compagnie de ses parents pouvaient le conduire soit du «côté de Méséglise» soit du «côté de Guermantes». De là vient le titre de ce tome III qui, de plus, joue sur le parallèle avec le titre du tome I (Du côté de chez Swann).

 

L’AFFAIRE DREYFUS

L’affaire Dreyfus a déchiré la France à partir de l’arrestation pour trahison du capitaine Dreyfus en 1894 et de sa déportation à l’Île du Diable (au large de la Guyane). Le fait que cet officier soit juif avait donné lieu à un déferlement d’antisémitisme. Or, il va s’avérer que Dreyfus est injustement accusé à partir d’un faux. Zola joue un rôle déterminant dans la réhabilitation de Dreyfus avec une lettre ouverte (J’accuse) dans L’Aurore le 13 janvier 1898. Le pays est divisé entre les dreyfusards et les antidreyfusards. Ce clivage se retrouve dans la famille Guermantes. Le duc et la duchesse sont antidreyfusards sans être antisémites. Le prince et la princesse changent de camp et deviennent dreyfusards, ayant découvert les preuves favorables à Dreyfus. Le Narrateur, son ami Saint-Loup, Bloch, Mme Verdurin sont dreyfusards.

Les Juifs

Ce que l’on appelé le faubourg Saint-Germain était le quartier de résidence de l’aristocratie. Il est situé dans ce qui est aujourd’hui le septième arrondissement, autour des Invalides, l’actuel quartier des ministères. L’un des thèmes de la Recherche est l’intégration des Juifs dans cet univers du Faubourg. Cela concerne Swann, sa fille Gilberte, devenue Mlle de Forcheville, Bloch, Rachel, la maîtresse de Saint-Loup.

Proust est juif par sa mère et homosexuel. Son narrateur n’est ni l’un ni l’autre. Ce narrateur tient sur les Juifs des propos qui, même si l’on tient compte du contexte, sont très limite : en particulier sur leurs caractéristiques physiques et sur le fait qu’ils constituent un élément «étranger» dans la nation française.

 

CD 1

Françoise

Françoise est une domestique originaire de Combray. Au service de tante Léonie et, pendant les vacances, des parents du Narrateur. Embauchée à temps complet par ces derniers, après la mort de Léonie, elle est amenée à les suivre à Paris, ce qui contrarie ses habitudes et la conduit parfois à regretter Combray.

La Berma

La Berma est une actrice appréciée en particulier pour son interprétation de la Phèdre de Racine. Elle a déçu le Narrateur lorsqu’il l’a vue jouer pour la première fois, mais, ici, il comprend mieux son rôle. «Telle l’interprétation de la Berma était, autour de l’œuvre, une seconde œuvre vivifiée par le génie.»

La princesse de Guermantes

Il ne faut pas confondre la duchesse de Guermantes (Oriane) et la princesse de Guermantes (Marie-Hedwige) dont l’importance est moindre. La princesse de Guermantes est l’épouse du prince de Guermantes (Gilbert) cousin du duc de Guermantes (Basin).

L’hôtel de Guermantes

Les Guermantes ne vivent qu’une partie de l’année dans leur château. À Paris, ils résident dans un hôtel situé dans le faubourg Saint-Germain d’acquisition relativement récente. Coïncidence bienvenue pour la fiction, c’est dans un appartement rattaché à cet hôtel que la famille du Narrateur s’installe au début de ce tome.

 

CD 2

Le Narrateur et la duchesse de Guermantes

Le Narrateur avait beaucoup fantasmé sur la duchesse de Guermantes à l’époque de Combray et avait été déçu lorsqu’il l’avait vue pour la première fois à l’occasion d’une messe. La retrouvant à Paris, ses parents emménageant dans son hôtel, il se remet à cristalliser sur elle. Il agence ses promenades de façon à la rencontrer, demande à son neveu Saint-Loup d’intervenir en sa faveur, trouve un prétexte, et finit par être reçu et même à devenir un habitué du salon de la duchesse.

La grand-mère

Lors du séjour à Balbec, on a vu que la grand-mère du Narrateur, aux petits soins pour lui, jouait le rôle d’une sorte de double de la mère. Son petit-fils lui est très attaché, mais il doit constater, comme c’est le cas pour les autres personnages, que le temps fait son œuvre.

Rachel

Saint-Loup est un Guermantes pur jus, neveu du duc et de la duchesse ainsi que du baron Charlus. Sa liaison avec Rachel, une actrice juive qui s’adonne à la prostitution, scandalise évidemment le milieu Guermantes. Le Narrateur la voit telle qu’elle est, ce qui n’est pas le cas de Saint-Loup.

La vocation d’écrivain

Le thème de la vocation pour la littérature, déjà présent dans le tome I, réapparaît ici. Il prendra de plus en plus d’importance au fil du récit jusqu’à culminer dans le dernier tome.

 

CD 3

Alix de Stermaria

Alix de Stermaria est une jeune fille rencontrée à Balbec dans le tome précédent. Saint-Loup, qui l’a rencontrée à Tanger, incite le Narrateur à lui écrire. Ce dernier invite Mlle Stermaria à un dîner qui doit avoir lieu au Chalet du Bois, rendez-vous qu’il prépare avec soin. Mais la jeune fille se décommande laissant la porte ouverte à l’hypothèse Albertine.

Albertine

Dans À l’ombre des jeunes filles en fleurs, Albertine faisait partie de la «petite bande», un groupe de jeunes filles remarqué par le Narrateur lors du premier séjour à Balbec. Il la préfère tout en conservant d’elle une image étroitement associée à celle de la petite bande. Quand Albertine arrive à Paris, il la voit sous un nouveau jour. Ce personnage prendra par la suite une importance grandissante, devenant la figure principale des tomes 5 et 6 (La Prisonnière et La Fugitive).

Elstir

Elstir est un peintre doué que le Narrateur a rencontré à Balbec. Les Guermantes possèdent plusieurs de ses œuvres. Le désir de les voir a servi de prétexte au Narrateur pour être reçu. Il est tellement pris par son admiration qu’il en oublie la réception où tout le monde l’attend.

 

CD 4

L’essentiel de la fin de ce tome III porte sur une tentative en vue de cerner ce qui caractérise les Guermantes et, d’une manière plus générale, l’aristocratie. Devenu un habitué de ces milieux, le Narrateur a tout le loisir de l’observer et de le décrire sans complaisance, en faisant ressortir les charmes mais aussi les insuffisances, le vide que ne réussissent pas à masquer les bonnes manières.

 

 

Marcel Proust

Sodome et Gomorrhe

Ce quatrième volume offre une plongée au cœur des mystérieuses contrées de Sodome et Gomorrhe qu’explore avec curiosité le narrateur à travers Charlus et Albertine. Plus largement, nous est peint une société de masques où l’hypocrisie et l’individualisme creusent un fossé entre les êtres. L’incompréhension passe par le langage, qu’il soit comique et touchant comme la parlure de la fille de Françoise et celle des deux courrières de l’hôtel de Balbec, ou maladroit et cinglant comme celui des Verdurin. L’acuité du regard de Proust, enrichi par le talent de Daniel Mesguich, exacerbe ici l’incommunicabilité entre les êtres, leur incapacité à se comprendre et donc leur profonde solitude.                   Claude Colombini Frémeaux

 

CD1 - Les courageux exilés de Sodome

Chez Proust, «Sodome» correspond à l’homosexualité masculine et «Gomorrhe» à l’homosexualité féminine. Ces thèmes sont présents dans la quasi-totalité de l’œuvre. Dans ce tome IV de la série, ce sont surtout le baron Charlus pour Sodome et Albertine pour Gomorrhe qui sont concernés. Le côté Sodome de Charlus, d’abord masqué, est de plus en plus manifeste. Son côté femme s’affirme. Dans le passage qui suit le Narrateur explique ce qu’il a pu observer d’une rencontre entre Charlus et le giletier Jupien.

1    Le nouveau Charlus, I       5’08

2    Le nouveau Charlus, II     6’10

3    Le nouveau Charlus, III    7’20

Charlus est l’objet d’une véritable transmutation. Il a l’air d’une femme parce que c’en est une.

4    Transformation de Charlus                    7’50

Le récit des événements est parfois interrompu par des pages d’analyse. Ici, le Narrateur s’arrête sur les caractéristiques des invertis pauvres (ce qui n’est pas le cas de Charlus).

5    Les invertis pauvres         3’53

Dans la suite de ce qui précède, l’analyse porte cette fois sur les invertis solitaires.

6    Les solitaires, I                   5’49

7    Les solitaires, II                 5’59

Proust s’arrête longuement sur le «monde», le mot étant pris dans son sens de «société mondaine». Il en peint les ridicules, mais aussi les tares, ici la lâcheté.

8    La lâcheté du monde         6’15

Un petit incident qui se produit à l’occasion d’une réception souligne la futilité et la mesquinerie de ce milieu.

9    Le jet d’eau et l’invitée inondée             5’19

Le propre de cette société aristocratique est que tout y est étroitement codé, en particulier le fait d’être invité ou de ne pas l’être, la manière d’être reçu quand on arrive. L’«inférieur» doit savoir être discret.

10    L’amabilité aristocratique                      6’11

Dans ces milieux de «la haute», la lutte de prestige se fait par le biais des salons. Il importe d’avoir dans ses réceptions des grands noms. Mme de Saint-Euverte vient à la réception des Guermantes surtout pour se faire confirmer par tel ou telle qu’ils seront bien présents à sa prochaine réunion.

11    Le salon de Mme de Saint-Euverte       4’43

La grande question de l’époque est l’affaire Dreyfus. Dreyfus est un officier juif injustement condamné. La France est partagée entre ses partisans, les dreyfusards, et ceux qui mettent en avant l’honneur de l’armée, les antidreyfusards. Le duc de Guermantes a de la peine à admettre que Swann, bien que juif, ait trahi la caste qui l’a admis comme l’un des siens.

12        Le duc et Swann dreyfusard, I               4’08

13        Le duc et Swann dreyfusard, II              4’45

L’accueil fait par le duc de Guermantes à un musicien que lui présente sa femme, ainsi que le biais que trouve cette dernière pour ne pas aller à la réception de Mme de Saint-Euverte, traduisent le souci des préséances et des bienséances qui caractérise les milieux aristocratiques.

14        Présentation d’un musicien                   4’49

 

CD2 - Le théâtre du monde

Admis dans le salon de la duchesse de Guermantes, le Narrateur observe et brosse des portraits qui font penser parfois à La Bruyère. Ici la marquise de Citri dont on pourrait dire qu’elle est née ennuyée.

1        La marquise de Citri         4’20

La marquise de Surgis est venue avec ses deux fils qui sont très beaux. L’intérêt que lui porte Charlus n’est que la conséquence de la fascination qu’il éprouve à l’égard de ces jeunes gens.

2        Charlus et les deux fils
             de Madame de Surgis       3’06

Swann, sur lequel était centré le tome I. Il est maintenant malade et la dégradation physique fait ressortir son côté juif.

3        Swann malade                    4’59

Le baron Charlus, parce qu’il fait partie des Guermantes, voit de haut les «inférieurs». Ainsi, d’une façon qu’il doit estimer aristocratique mais qui l’est peu, il porte un jugement plein de morgue sur le salon de Mme de Saint-Euverte.

4        Charlus vitupérant le salon
             de Mme de Saint-Euverte 3’50

«Un amour de Swann», partie centrale du tome I de la Recherche, qui parle de la relation de Swann et d’Odette, apparaît comme une préfiguration de ce qui va arriver au Narrateur. Cela vaut en particulier pour le thème de la jalousie sur lequel Swann s’arrête ici.

5        Swann parlant de la jalousie                   3’37

Le prince de Guermantes, cousin du duc, était antidreyfusard, comme tous ceux de son clan. Mais les preuves s’accumulant en faveur de Dreyfus, il change d’avis. Il s’en confesse à Swann qui fait part de cette conversation au Narrateur.

6    Swann explique que le prince est devenu dreyfusard  4’51

Comme son mari, la princesse passe dans le camp des dreyfusards.

7    La princesse de Guermantes
         et l’affaire Dreyfus            6’29

La princesse de Guermantes, cousine par alliance de Charlus, tombe amoureuse de lui. Le Narrateur en observe les preuves. Cette impulsion n’aura pas de suite.

8    La princesse amoureuse de Monsieur de Charlus     5’25

Les deux frères, le duc de Guermantes et le baron Charlus sont très différents et ont chacun leur champ d’activité, notamment pour ce qui est de la sexualité. Mais il leur arrive de bavarder.

9    Les deux frères, le duc et Charlus, bavardent            5’51

Autre portrait esquissé, celui de la princesse d’Orvillers qui n’est pas en reste du point de vue des préséances.

10    La princesse d’Orvillers   3’38

La soirée se termine et le Narrateur qui est quasiment devenu un intime du clan Guermantes rentre dans leur voiture. Mais il a la tête ailleurs. Ces mondanités ne lui ont pas fait oublier Albertine.

11    En voiture avec la duchesse                   2’44

Le duc et la duchesse sont invités à une «redoute» (en l’occurrence un bal masqué). Mais, une nouvelle risque de leur faire perdre ce plaisir. On leur annonce la mort d’un cousin, le marquis d’Osmond. Le duc qui ne veut pas manquer la fête écarte la nouvelle d’une façon qui est restée célèbre.

12    La redoute et la mort        3’38

Françoise, la domestique réapparaît de temps à autre dans le récit. Elle se trouve ici, dans la cuisine en compagnie de sa fille. Le Narrateur est sensible à leurs manières de parler, celle de Françoise plus rattachée au passé, celle de sa fille influencée par l’argot parisien.

13    Françoise et sa fille           6’55

Si le Narrateur avait envie que la soirée des Guermantes se termine, s’il refuse de les accompagner au bal masqué, c’est qu’il pense à Albertine, dont, de retour chez lui, il apprend par Françoise qu’elle n’est pas arrivée.

14    Albertine attendue, I         7’58

15    Albertine attendue, II       6’13

Il y a chez Proust une veine comique et un intérêt pour les faits de langue qui se rejoignent ici dans l’évocation des cuirs systématiques faits par le directeur de l’hôtel de Balbec.

16    Les intermittences du cœur                   3’50

CD3 - Du côté de Gomorrhe

La mort de la grand-mère du Narrateur a douloureusement frappé sa mère. Il observe chez elle une profonde transformation.

1    Chagrin de la mère            5’43

La jalousie relative à Albertine se caractérise par deux aspects. Elle est relative à des femmes, en raison des goûts particuliers de la jeune fille, et elle a le plus souvent un caractère rétrospectif, le Narrateur essayant de reconstituer le passé.

2    Albertine suspectée, I       5’02

3    Albertine suspectée, II     8’30

Le comportement d’Albertine au Casino suscite des soupçons qui, à peine estompés, renaissent sous une autre forme.

4    Albertine au casino           6’48

Le Narrateur, pour mettre un terme à ses soupçons, décide d’avoir une explication avec Albertine.

5    Explication avec Albertine, I                  6’15

6    Explication avec Albertine, II                 7’26

7    Explication avec Albertine, III               6’17

Albertine reste à jamais liée à la petite bande sur laquelle le narrateur revient à nouveau. Andrée et Albertine se montrent plus réservées mais peut-être seulement par prudence.

8    La petite bande, I               5’25

9    La petite bande, II              3’58

Nous quittons Gomorrhe pour revenir à Sodome. Il s’agit cette fois de Nissim Bernard, riche membre de la communauté juive qui a un penchant marqué pour les jeunes gens.

10    Nissim Bernard et les jeunes gens        4’53

Le mot «courrière» désignait, dans les hôtels, les employées chargée de remettre les dépêches, d’assurer le service du courrier. Le Narrateur apprécie les échanges qu’il a avec deux d’entre elles.

11    Les deux courrières, I      6’28

12    Les deux courrières, II     4’51

Continuant de suspecter Albertine, le Narrateur ne cesse de revenir sur différents aspects de son comportement. Il nous dit que la jalousie causée par les femmes qu’aimait peut-être Albertine allait brusquement cesser, mais il n’en sera rien.

13    Nouveaux soupçons sur Albertine       7’02

CD4 - Autour d’Albertine

Comme le Narrateur, les Verdurin ont choisi la côte normande pour leur endroit de villégiature. Bien entendu, le salon continue de recevoir ceux qui en sont dignes. Cela nécessite un déplacement en train depuis Balbec.

1    En train pour la soirée Verdurin, I       5’28

2    En train pour la soirée Verdurin, II      5’55

Ce qui compte avant tout pour les Verdurin ce sont les personnes qui peuvent fréquenter leur salon. Dechambre était un pianiste dont on appréciait le jeu. Mais il a le tort de mourir et perd de ce fait tout intérêt.

3    Les Verdurin et les morts, I                    5’21

4    Les Verdurin et les morts, II                  7’14

Pour rester proche de Morel, le violoniste dont il est entiché, Charlus daigne s’abaisser à fréquenter le salon Verdurin. C’est l’occasion, pour le Narrateur, de revenir sur sa transformation.

5    Transformation de Monsieur de Charlus                   6’20

Surtout, en présence de Charlus, qui est d’un autre monde, Mme Verdurin commet des gaffes. Ici, elle devient gênante pour Charlus du fait qu’elle ignore le sens particulier que peut avoir l’expression «en être».

6    Vous en êtes 3’56

Brichot est un universitaire, professeur à la Sorbonne, souvent pédant dans l’insistance mise à expliquer les étymologies. Il est un fidèle du salon, mais commence à lasser un peu Mme Verdurin, ce qu’elle a la maladresse de laisser voir.

7    Brichot         3’50

Mme Verdurin ne sait pas à quoi s’en tenir pour ce qui est de Charlus. Les questions qu’elle lui pose ne l’avancent pas beaucoup car elle ne sait pas s’il dit la vérité ou s’il fabule.

8    Mme Verdurin s’interroge sur Charlus 3’53

Le thème du sommeil qui apparaît dès le début de la Recherche revient ici, longuement analysé par le Narrateur.

9    Sur le sommeil, I                4’11

10    Sur le sommeil, II              5’41

Albertine est la cause de nombreux moments de souffrance lorsque le Narrateur est en proie aux soupçons, mais viennent parfois de bons moments.

11    Moments avec Albertine, I                      4’41

12    Moments avec Albertine, II                    3’49

Le tome IV se termine par une surprise, une décision dont le Narrateur fait part à sa mère et que rien ne laissait vraiment attendre.

13    J’épouse Albertine, I         6’48

14    J’épouse Albertine, II        6’49

 

 

 

Une très riche documentation sur Proust dans le «Quid» qui figure au début du tome I de la Recherche dans la collection Bouquins. Sur l’homme, il faut lire Monsieur Proust dû à celle qui durant les huit dernières années de sa vie lui a été entièrement dévouée. Nous nous contenterons de fournir la documentation susceptible de faciliter la compréhension des passages lus.

SODOME ET GOMORRHE

Chez Proust, «Sodome» désigne l’homosexualité masculine et «Gomorrhe» l’homosexualité féminine. Ces termes proviennent d’un texte de la Bible dont nous donnons les références plus loin. Cette opposition entre Sodome et les sodomites d’une part pour ce qui concerne l’homosexualité masculine et, d’autre part, Gomorrhe et les gomorrhéennes pour l’homosexualité féminine, est propre à Proust. Elle n’est pas restée dans la langue.

 

Assez souvent, pour parler de l’homosexualité en général, Proust ou son narrateur parle d’«inversion» pour le phénomène et d’«invertis» pour les personnes concernées.

 

Le thème n’est pas développé que dans ce tome IV de la Recherche. Il se retrouve tout au long de l’œuvre. Au point, qu’un temps, Proust a pensé désigner l’ensemble de son roman par ce titre Sodome et Gomorrhe.

La famille de Guermantes est très concernée par Sodome puisque s’y rattachent le frère du duc (le baron Charlus), son cousin (le prince de Guermantes) et son neveu (Saint-Loup). En dehors de cette famille, apparaissent le financier juif Nissim Bernard, le giletier Jupien, Legrandin, le marquis de Vaugoubert, Morel le violoniste et de nombreux comparses.

 

Dans Gomorrhe, mais pas à titre exclusif, se rangent Albertine, son amie Andrée, Mlle Vinteuil, peut-être épisodiquement Gilberte.

 

Sodome et Gomorrhe dans la Bible

L’épisode relatif à Sodome et Gomorrhe se trouve dans la Bible hébraïque et donc dans l’Ancien Testament des chrétiens (Genèse, XIX). Le Coran relate l’événement, mais sans nommer les villes. Sodome et Gomorrhe sont deux villes que l’on situe généralement au sud de la mer Morte. Un habitant de Sodome, Loth, fait preuve de la plus généreuse hospitalité à l’égard de deux anges. Mais les habitants de la ville se pressent autour de sa maison avec la volonté de «connaître» (dans le sens biblique) les étrangers. Loth leur propose de recourir plutôt à ses deux filles qui sont vierges. Comme les assailllants se montrent menaçants, les anges les rendent aveugles pour qu’ils ne puisent pas trouver la porte et ils incitent Loth à partir avec les siens. Peu de temps après l’Éternel répand sur Sodome et Gomorrhe une pluie de soufre et de feu : (XIX, 26) «Il anéantit ces villes, ainsi que tout le circuit, tous les habitants des villes et les germes du sol.»

 

CD 1

Les transformations de Charlus

Le baron Charlus, brillant représentant de la famille de Guermantes, est l’objet d’une double évolution. D’une part, son homosexualité se manifeste de plus en plus clairement, le masochisme venant s’y ajouter. D’autre part, il est l’objet de transformations physiques qui vont dans le sens d’une dégradation.

L’analyse de l’homosexualité masculine

De temps à autre, le Narrateur interrompt le cours du récit pour se livrer à une analyse. Il le fait à plusieurs reprises à propos de l’homosexualité masculine, s’interrogeant, en particulier, sur les pauvres et les solitaires.

CD 2

L’affaire Dreyfus

L’affaire Dreyfus divise la France. Les dreyfusards sont favorables à cet officier juif injustement accusé. Les antidreyfusards, souhaitant que l’on ne touche pas à l’honneur de l’armée française, sont contre la révision du procès. Les choix se font, le plus souvent, en fonction de l’appartenance sociale. Ainsi l’aristocratie est-elle d’un bloc antidreyfusarde. Cependant les preuves en faveur de Dreyfus s’accumulant, certains membres de cette aristocratie en viennent à changer de camp. C’est le cas du prince et de la princesse de Guermantes.

Peinture du milieu aristocratique

Le Narrateur, non seulement a réussi dans son projet d’être reçu par la duchesse de Guermantes, mais il est devenu un habitué de son salon. Cela lui permet d’observer et de décrire ce milieu. Il en souligne la futilité, le formalisme, un égoïsme forcené, tout en lui trouvant, à l’occasion, quelques charmes. Comme chez les Verdurin, on trouve les morts encombrants.

  

CD 3

La mort de la grand-mère

La mort de la grand-mère provoque un grand chagrin chez sa fille qui se met à lui ressembler. Le Narrateur est aussi très touché par ce décès.

Albertine

Albertine, l’une des jeunes filles de la «petite bande» de Balbec a-t-elle des relations physiques avec d’autres femmes ? C’est une question qui torture le Narrateur dont elle est la préférée. Le thème reviendra à diverses reprises, notamment dans les tomes V et VI (La Prisonnière, La Fugitive) dont Albertine est le personnage principal.

Nissim Bernard

Nissim Bernard (Nissim est le prénom) est un Juif riche, grand-oncle d’un autre personnage (Bloch). Ses aventures homosexuelles au Grand-Hôtel de Balbec prêtent souvent à rire.

Les deux courrières

Une «courrière» est la personne qui assure le service du courrier dans un grand hôtel. Le Narrateur se lie d’amitié avec l’une d’elle nommée Céleste Albaret. Le modèle est ici Céleste Albaret, née Gineste, qui fera preuve d’un dévouement sans limites à Proust durant ses huit dernières années. On lui doit un livre de souvenirs très précieux (Monsieur Proust).

 

CD 4

Les Verdurin en Normandie

Le séjour à Balbec risquait de nous faire oublier le salon Verdurin. Heureusement, ce couple de bourgeois snobs a loué une maison sur la côte normande si bien que le lecteur va pouvoir retrouver cet univers. Le baron Charlus méprise ce milieu bourgeois et il laisse paraître son mépris à plusieurs reprises. Mais il devient un assidu du salon Verdurin du fait de la présence de Morel, un violoniste auquel il est très attaché. Mme Verdurin finit par le prendre en grippe et par provoquer une rupture avec Morel.

Albertine

Ce tome IV se termine sur un coup de théâtre. Le Narrateur dit à sa mère : «J’épouse Albertine.» Les deux tomes qui suivent vont être centrés sur les prolongements de ce souhait.

 

 

Marcel Proust

LA PRISONNIÈRE

LA FUGITIVE

C’est au cœur de Paris que nous retrouvons notre narrateur en compagnie de l’insaisissable Albertine, figure féminine centrale de ce cinquième volume. De la sensualité et de la complicité amoureuses naissent peu à peu la jalousie et la méfiance. Marcel Proust révèle avec une lucidité acerbe la cruauté du sentiment amoureux dont l’ardeur n’est qu’une illusion masquant la solitude qui nous emprisonne. Au-delà de l’amour c’est d’ailleurs la mort qui exacerbe cette solitude en frappant irrévocablement les êtres chers. Daniel Mesguich rend palpable, par sa lecture poignante, la suffocation d’un narrateur cerné par les deuils.                        Claude Colombini Frémeaux

 

CD1 - «La prisonnière» (1ère partie)

Le thème principal de La Prisonnière et de La Fugitive est le même. Il s’agit d’Albertine vivant au domicile du Narrateur, d’Albertine qui s’est enfuie, d’Albertine morte et qui survit dans le souvenir. Le salon Verdurin, le baron Charlus, la mort de plusieurs personnages sont évoqués, mais le thème central reste Albertine.

1      Albertine à domicile I  5’37

2      Albertine à domicile II                        3’51

Au moment où Albertine vient s’installer au domicile du narrateur, sa mère est retenue à Combray. Elle met par-dessus tout le bonheur de son fils, mais la présence d’Albertine l’inquiète toutefois.

3      Les préoccupations de maman      4’27

Le Narrateur a parfois flotté entre Albertine et Andrée, autre jeune fille de la « petite bande » de Balbec. Ici, il s’entretient d’elle avec Albertine.

4      Andrée        3’22

Le Narrateur pensait qu’Albertine éloignée de la petite bande donnerait moins lieu à la jalousie. Mais à Paris, d’autres raisons de s’inquiéter surgissent.

5      Jalousie à Paris               4’40

La matinée idéale qu’évoque le Narrateur se situe à Paris, mais reste étroitement liée au passé : Combray bien sûr ou Doncières, ville de garnison proche de Balbec où il a vécu de bons moments avec Saint-Loup.

6      Une matinée idéale      3’28

L’incident des seringas est l’un de ces multiples événements qui ravivent les soupçons du Narrateur quant aux relations d’Albertine avec des femmes et dont il ressort sans la moindre certitude.

7      L’incident des seringas                      2’53

La relation avec Andrée l’amie (jusqu’où ?) d’Albertine est complexe. L’échange ne permet pas de sortir du doute.

8      Aigreur et utilité d’Andrée I            4’25

9      Aigreur et utilité d’Andrée II           4’44

Ici, comme il aime à le faire, le Narrateur quitte un moment les cas particuliers pour une analyse de caractère général.

10   Caractère changeant des jeunes filles I             4’15

11   Caractère changeant des jeunes filles II           2’58

Lorsqu’il la regarde en train de dormir, le Narrateur découvre une autre Albertine.

12   Albertine endormie I   4’44

13   Albertine endormie II 4’31

14   Albertine endormie III                       5’35

Au plaisir de voir Albertine dormir, succède celui de la voir se réveiller, ce qui est le point de départ d’une réflexion sur la personne aimée.

15   Le réveil d’Albertine I 5’36

16   Le réveil d’Albertine II                       6’33

17   Le réveil d’Albertine III                      5’36

18   Le réveil d’Albertine IV                      2’03

 

CD2 - «La prisonnière» (2ème partie)

L’esprit soupçonneux apprend à lire entre les lignes, à percevoir le non-dit derrière ce qui est dit.

1      Percevoir le non-dit I   4’23

2      Percevoir le non-dit II 3’54

L’amour d’une femme nous prive des autres; ces autres dont Albertine, prisonnière, est aussi elle-même privée.

3      Les autres femmes I     3’33

4      Les autres femmes II    3’46

La mort de Bergotte, écrivain un temps adulé par le Narrateur, est le premier d’une suite de décès qui sont évoqués dans la fin de La Prisonnière.

5      La mort de Bergotte I  5’51

6      La mort de Bergotte II 5’39

7      La mort de Bergotte III                       5’16

On savait Swann malade. Sa mort touche le Narrateur et laisse des questions qui resteront à jamais sans réponse.

8      La mort de Swann        6’43

La princesse Sherbatoff, authentique princesse, est une fidèle du clan et une amie de Mme Verdurin. Mais les exigences de la vie mondaine font que l’on n’a pas le temps de s’attarder sur les morts. Le spectacle doit continuer.

9      Sur la mort de la princesse Sherbatoff              4’59

La petite phrase musicale de Vinteuil est l’un des leitmotivs de la Recherche.

10   La petite phrase de Vinteuil           6’43

Saniette, un fidèle du clan Verdurin, en est aussi le souffre-douleur. Les brimades auront cette fois une conséquence tragique.

11   La fin de Saniette           2’44

Charlus, pour suivre son protégé Morel, est devenu un habitué du salon Verdurin, ce qui est déchoir en matière de relations. Mais, tirant trop la couverture à lui, il suscite la hargne de Mme Verdurin qui entreprend de le démolir auprès de Morel.

12   Les Verdurins démolissent
         Charlus auprès de Morel                  6’15

Les propos de Mme Verdurin auprès de Morel ont porté leurs fruits d’où une scène de rupture.

13   La rupture de Morel et Charlus I   4’36

14   La rupture de Morel et Charlus II 4’15

Retour au thème d’Albertine dans les dernières pages et pour une nouvelle de poids. À son réveil, le Narrateur apprend, par Françoise, qu’Albertine est partie. La prisonnière devient la fugitive.

15   Albertine est partie I    5’59

16   Albertine est partie II  4’23

 

CD3 - «La fugitive» (1ère partie)

«Mademoiselle Albertine est partie !» annonce Françoise. Le Narrateur avait envisagé cette disparition avec une certaine sérénité, mais, devant le fait, il se voit envahi par une immense souffrance.

1      Après le départ d’Albertine I          4’01

2      Après le départ d’Albertine II         5’23

La réflexion sur le départ d’Albertine se poursuit. Que faire pour qu’elle revienne ?

3      Sur le départ d’Albertine I               5’48

4      Sur le départ d’Albertine II              3’25

La réflexion à nouveau dépasse le cas particulier pour s’étendre au lien entre la femme et la fuite.

5      Les femmes et l’art de la fuite        4’22

La question devient obsédante : comment faire revenir Albertine ? L’espoir demeure. Pas question d’entériner la situation. Il faut agir. Le Narrateur confie une mission à son ami Saint-Loup : se rendre en Touraine, rencontrer Mme Bontemps, la tante d’Albertine, chez qui celle-ci s’est réfugiée. À charge pour lui de négocier le retour.

6      Faire revenir Albertine I                   3’57

7      Faire revenir Albertine II                  5’31

8      Faire revenir Albertine III                5’41

9      Faire revenir Albertine IV                4’37

10   Faire revenir Albertine V                  3’19

11   Faire revenir Albertine VI                4’08

Saint-Loup ayant accepté de s’entremettre, il ne reste plus qu’à espérer.

12                      Espoirs dans la mission confiée à Saint-Loup I                     6’00

13                      Espoirs dans la mission confiée à Saint-Loup II                    5’22

14                      Espoirs dans la mission confiée à Saint-Loup III                  5’46

15                      Espoirs dans la mission confiée à Saint-Loup IV                  3’15

La tentative de Saint-Loup pour faire revenir Albertine ne donne rien. Et puis, nouvelle stupéfiante : Albertine est morte. Elle a vraiment cette fois « disparu ».

16   La fin d’Albertine I        5’55

17   La fin d’Albertine II      2’39

 

CD4 - «La fugitive» (2ème partie)

Après la mort d’Albertine, la souffrance demeure, mais elle est d’une autre nature.

1      Après la mort d’Albertine I              6’03

2      Après la mort d’Albertine II             3’41

3      Après la mort d’Albertine III           5’02

Cette disparition n’empêche pas le Narrateur de revenir sur le passé. Aurait-il pu être différent ? Aurait-il pu en aimer d’autres ?

4      Sur Albertine, Gilberte et les autres I                 5’29

5      Sur Albertine, Gilberte et les autres II                6’26

Aimé est le Maître d’hôtel du Grand hôtel de Balbec. Il renseigne le Narrateur sur la double vie d’Albertine, qu’il n’apprécie pas beaucoup.

6      Aimé, le maître d’hôtel de Balbec,
         dévoile les goûts d’Albertine          6’26

L’enquête continue. Morte, Albertine est de plus en plus fugitive.

7      Les goûts d’Albertine I                       3’26

8      Les goûts d’Albertine II                      3’31

Les souvenirs des moments précieux vécus avec Albertine font que, d’une certaine manière, elle reste encore vivante.

9      Souvenirs précieux d’Albertine I  5’27

10   Souvenirs précieux d’Albertine II 4’57

La tristesse liée à la disparition d’Albertine tend à s’estomper, mais le désir de connaître sa vie reste toujours aussi vif. Et c’est là qu’Andrée, son amie, est précieuse.

11   Andrée parle d’Albertine I               6’40

12   Andrée parle d’Albertine II             5’12

Gilberte fut le premier amour du Narrateur. Tansonville, proche de Combray, se rattache aux souvenirs d’enfance d’où tout semble avoir émergé. À la fin de La Fugitive, quand le Narrateur se retrouve à Tansonville avec Gilberte, tout un pan du passé resurgit, préparant le grand final du dernier tome, Le Temps retrouvé.

13   Avec Gilberte à Tansonville I          5’14

14   Avec Gilberte à Tansonville II        4’12

15   Avec Gilberte à Tansonville III       4’10

 

 

Il existe une très riche documentation sur Proust dans le «Quid» qui figure au début du tome I de la Recherche dans la collection Bouquins. Sur l’homme, il faut lire Monsieur Proust dû à celle qui, durant les neuf dernières années de sa vie, lui a été entièrement dévouée. Nous nous contenterons de fournir la documentation susceptible de faciliter la compréhension des passages lus.

 

Nous avons regroupé dans ce coffret le tome V (La Prisonnière) et le tome VI (La Fugitive) parce que, même s’ils ne s’y limitent pas, ils sont centrés sur le personnage d’Albertine.

LA PRISONNIÈRE

CD1

Albertine

Le tome précédent (IV), Sodome et Gomorrhe, se termine par un coup de théâtre : le Narrateur dit à sa mère : «Il faut absolument que j’épouse Albertine.» Dans le tome V (La Prisonnière) cette mère est opportunément (pour la fiction) retenue à Combray par une affaire de famille. Albertine s’est installée chez le Narrateur et le couple peut rester ainsi seul avec lui-même. D’autres événements vont être évoqués dans ce tome V, en relation avec la vie du salon Verdurin, mais le centre d’intérêt principal est Albertine. La jalousie en relation avec les amours féminines d’Albertine est le thème récurrent. Les preuves sont flagrantes, mais le Narrateur continue de s’interroger. L’amour chez Proust se trouve toujours sous le signe de la souffrance et de la jalousie. La Prisonnière se termine par un nouveau coup de théâtre : Albertine est partie.

Andrée

Andrée est une amie d’Albertine pour laquelle le Narrateur éprouve des sentiments très forts. Mais «amie» d’Albertine jusqu’où ? Elle laisse, volontairement ou non, affleurer la vérité.

 

CD 2

La mort de Bergotte

Bergotte, personnage qui est évoqué dès le début de la Recherche, incarne la littérature comme Vinteuil incarne la musique et Elstir la peinture. Le Narrateur éprouve pour lui une grande admiration du moins tant qu’il ne l’a pas rencontré. Les pages sur sa mort sont parmi les plus célèbres de la Recherche. Proust pour les écrire s’est inspiré de ce qui lui est arrivé : un malaise alors qu’il se trouvait au musée du Jeu de Paume. Bergotte souffre d’une crise d’urémie, mais il se lève pour aller voir une exposition de peintres hollandais. Devant une Vue de Delft de Vermeer, et après avoir admiré un «petit pan de mur jaune», il s’écroule et meurt.

La mort de Swann

On savait Swann malade et cela avait valu dans le tome précédent une scène à la fois drôle et tragique quand le duc de Guermantes ne souhaitait pas que cela lui gâche la fête. Cette mort bouleverse le Narrateur. Parce que des questions capitales resteront sans réponse. Aussi parce que les amours de Swann et d’Odette, qui sont au cœur du premier tome (Du côté de chez Swann), avec le thème dominant de la jalousie, sont comme une préfiguration de la relation entre le Narrateur et Albertine.

La mort de la princesse Sherbatoff

On meurt décidément beaucoup dans cette fin de La Prisonnière. La princesse Sherbatoff, authentique princesse russe même si elle n’en a pas l’air, est une fidèle du clan Verdurin. Elle est une grande amie de Mme Verdurin. Sa mort laisse pourtant indifférents les Verdurin qui n’y voient qu’un incident fâcheux qu’il faut vite oublier, l’essentiel étant que la vie du salon continue.

La mort de Saniette

Saniette est le souffre-douleur du clan Verdurin. Sa santé a été compromise à la suite d’une attaque, conséquence de la perte de sa fortune. Il meurt à la suite d’une ultime ignominie. Le comportement des Verdurin à son égard, de la même manière que leur attitude à la suite de la mort de la princesse Sherbatoff, montre la vulgarité de ce milieu qui prétend incarner l’élégance. C’est l’envers du snobisme.

Mme Verdurin et Charlus

Le baron Charlus fréquente le milieu Verdurin à cause du musicien Morel à qui il est très attaché. Il juge ce milieu très au-dessous de celui des Guermantes auquel il appartient et il le fait un peu trop sentir. Mme Verdurin outrée va essayer de lui nuire par tous les moyens. Elle réussit à le fâcher avec Morel.

LA FUGITIVE

CD3

Albertine disparue

La Fugitive fait partie des tomes de la Recherche publiés après la mort de l’auteur. Son édition a posé des problèmes éditoriaux si complexes qu’il n’est pas possible d’en donner la teneur. On pourra se reporter à Wikipédia qui est très précis sur ce point. Disons seulement que le livre est aussi connu sous le titre Albertine disparue. À la fin de La Prisonnière, Françoise apprend au Narrateur qu’Albertine est partie. L’amour du Narrateur pour elle, amour qui commençait à s’attiédir, en est revivifié. Un objectif l’emporte sur tous les autres : faire revenir Albertine. Mais, troisième coup de théâtre, Albertine est morte à la suite d’un accident de cheval. Accident, suicide déguisé ? Une chose est sûre, car il ne s’agit pas d’une fausse nouvelle, Albertine est, cette fois, vraiment disparue.

 

CD 4

Jalousie rétrospective

Albertine morte, on imagine le Narrateur résolu à tourner la page. Il n’en est rien. Celui, qu’en quelques occasions, Albertine a appelé Marcel, continue d’être torturé par le souci de savoir si elle le trompait avec des femmes ou si ce n’était pas le cas. Les confirmations s’accumulent. À la fin du livre, Le Narrateur retrouve Gilberte, son premier amour, à Tansonville près de Combray. Ce retour sur les lieux où a commencé la Recherche est une façon de boucler la boucle avant l’extraordinaire final constitué par le dernier tome, Le Temps retrouvé.

 

 

Marcel Proust

LE TEMPS RETROUVÉ

CD 5 : Interview de Daniel Mesguich par Félix Libris

Dans un Paris assombri par les feux de la guerre, la mondanité poursuit son cours. C’est un Paris pourtant métamorphosé que redécouvre le Narrateur. Ses amis, plus vieux et ridicules que jamais, sont devenus méconnaissables. La vieillesse est ici la cause de ces changements. Elle n’épargne pas le Narrateur, dont les vertiges et les questionnements face à l’épaisseur du temps passé retentissent à travers la voix de Daniel Mesguich.

Afin de clore la série des enregistrements d’À la recherche du temps perdu, Frémeaux & Associés est fier de proposer, en bonus de ce coffret, l’interview exclusive de Daniel Mesguich par Félix Libris sur l’Art de la lecture.           Claude Colombini Frémeaux

 

Ce coffret est dédié à Paul Desalmand

 

CD 1 - De retour à Paris

Le Narrateur constate que son ami Saint-Loup est l’objet d’une évolution. Ce thème de l’évolution des personnages est prédominant dans ce tome VII, Le Temps retrouvé, qui est le dernier de la série.

1 Évolution de Saint-Loup, I                5’45

2 Évolution de Saint-Loup, II              3’09

Françoise, la domestique au caractère bien trempé a son point de vue sur les invertis.

3 Françoise et les invertis                     1’42

Le Narrateur revient sur l’évolution de son ami Saint-Loup qui devient de plus en plus Guermantes.

4 Saint-Loup devient de plus en plus Guermantes                3’57

Le Narrateur est un observateur, parfois même un voyeur. Il s’arrête ici sur les différentes manières de regarder.

5 Sur les différentes manières de regarder, I     7’20

6 Sur les différentes manières de regarder, II   5’57

Le Narrateur qui a quitté Paris pour séjourner dans une maison de santé y revient en 1916 et constate des changements.

7 Retour à Paris, I              5’47

8 Retour à Paris, II            3’26

Les changements dus à la guerre portent aussi sur les mentalités.

9 Changements dus à la guerre         2’00

Mme Verdurin s’est adaptée, elle aussi, à la guerre, et y a trouvé une nouvelle manière de se rendre intéressante. Mais la grande règle reste celle qui consiste à éviter les «ennuyeux».

10                    Changements dans le salon Verdurin               4’15

La guerre fait rage sur le front, mais Paris continue à vivre, assez éloigné du drame des tranchées comme peuvent le constater les permissionnaires.

11                    Paris la nuit                      6’58

Le thème de l’homosexualité n’est pas cantonné dans Sodome et Gomorrhe. Il court dans toute l’œuvre. Ici le Narrateur s’arrête sur l’idéal de virilité qui est paradoxalement celui des « hommes-femmes ».

12                    Idéal de virilité des homosexuels 5’49

Le personnage de Françoise est souvent l’occasion d’introduire une note comique. Ici, le maître d’hôtel s’amuse à jouer sur ses frayeurs relatives à la guerre.

13                    Le maître d’hôtel s’amuse à faire souffrir Françoise          4’22

Gilberte, on s’en souvient, a été le premier amour du Narrateur. Au début de la guerre, elle a quitté Paris pour se réfugier à Tansonville, près de Combray. C’est de là qu’elle écrit au Narrateur pour lui décrire la façon dont la guerre se présente en province.

14                    Lettre de Gilberte          4’02

Le retour à Paris de son ami Robert de Saint-Loup suscite une réflexion du Narrateur sur la façon très particulière dont les permissionnaires vivent leur situation.

15                    Les permissionnaires  2’25

 

CD2 : Le croissant de Mme Verdurin

Pour se préserver de l’action des «gothas», les avions ennemis, les lumières se font rares dans Paris, mais la ville en acquiert un surcroît de mystère.

1 Paris la nuit                      3’26

Mme Verdurin qui avait provoqué la rupture entre Charlus et Morel continue de démolir le baron. Morel agit dans le même sens.

2 Charlus diffamé par les Verdurins et par Morel, I               6’39

3 Charlus diffamé par les Verdurins et par Morel, II             4’40

La vie de Mme Verdurin, dont le mari est mort, et celle de Charlus continuent sans que la proximité de l’ennemi allemand paraisse y changer grand chose.

4                     La vie continue pour Mme Verdurin et pour Charlus, I    3’21

5                     La vie continue pour Mme Verdurin et pour Charlus, II  5’17

6                     La vie continue pour Mme Verdurin et pour Charlus, III 5’19

Brichot, habitué du salon Verdurin, a été présenté jusque-là comme un universitaire pédant et par là ridicule. Mais la guerre lui offre un nouveau rôle, celui de journaliste commentant la situation. Mme Verdurin n’en est pas spécialement ravie.

7                     Brichot journaliste, I    5’09

8                     Brichot journaliste, II  4’40

Charlus a son avis sur la guerre. Il sent bien qu’elle peut avoir des conséquences qui dépasseront en importance les dégâts matériels.

9                     Considérations de Charlus sur la guerre, I      3’30

10                    Considérations de Charlus sur la guerre, II    6’04

Dans le ciel de Paris circulent des dirigeables, les zeppelins, et des avions, les gothas, qui sont une source de danger, mais n’enlèvent pas à la nuit sa poésie.

11                    Aéroplanes dans le ciel de Paris   5’27

À l’homosexualité de Charlus s’ajoute maintenant le masochisme. Il se rend dans une maison spécialisée tenue par Jupien où, pour son plaisir, il est très malmené.

12                    Les supplices de Charlus                  4’02

Le maître d’hôtel continue de jouer sur les frayeurs de Françoise.

13                    Le maître d’hôtel continue d’alarmer Françoise, I               6’39

14                    Le maître d’hôtel continue d’alarmer Françoise, II             5’33

Robert de Saint-Loup est mort au front. Occasion pour le Narrateur de revenir sur son amitié pour lui.

15                    La mort de Saint-Loup, I                    3’32

16                    La mort de Saint-Loup, II                  4’29

 

CD3 : L’essence des choses

Le thème de la vocation d’écrivain du Narrateur est apparu dès le tome I. Il revient de temps à autre, mais prend toute son importance dans ce dernier tome.

1                     Écrire sans idéal            4’10

Ayant été victime d’une attaque, le baron Charlus est très dégradé. Il a perdu tout son éclat. Jupien continue de s’occuper de lui.

2                     Charlus victime d’une attaque, I   5’23

3                     Charlus victime d’une attaque, II  4’47

4                     Charlus victime d’une attaque, III 5’40

Quant à sa vocation d’écrivain, le Narrateur en était venu à se décourager. Mais quelques événements, en relation avec la mémoire affective, lui redonnent courage.

5                     Découragement et paradis perdus, I                  6’14

6                     Découragement et paradis perdus, II                 7’27

Le rôle de la littérature est peut-être d’extraire des moments du Temps en les ressuscitant. La fonction de l’écrivain est peut-être, après avoir contemplé l’essence des choses, de la fixer.

7                     Fragments d’existence soustraits au temps, I                        6’40

8                     Fragments d’existence soustraits au temps, II                      5’42

9                     Fragments d’existence soustraits au temps, III                     5’13

10                    Fragments d’existence soustraits au temps, IV                     5’21

La réflexion se prolonge sur ce travail de l’artiste qui consiste à extraire l’essentiel de la profusion du réel.

11                    Extraire l’essentiel, I    5’03

12                    Extraire l’essentiel, II   4’11

13                    Extraire l’essentiel, III 4’11

14                    Extraire l’essentiel, IV 4’52

15                    Extraire l’essentiel, V   3’27

 

CD4 : L’œuvre du temps

Sur ces sensations qui font resurgir tout un monde de souvenirs, le Narrateur a rencontré quelques beaux textes chez Chateaubriand et Nerval.

1                     Chateaubriand, Nerval et Baudelaire                5’56

Dans un final extraordinaire se trouvent convoqués tous les personnages qui ont survécu. Le temps a faire son œuvre, mais, en deçà des dégradations dues à cette action du temps, subsistent quelques permanences.

2                     L’œuvre du temps, I     3’14

3                     L’œuvre du temps, II    4’40

4                     L’œuvre du temps, III  3’25

5                     L’œuvre du temps, IV  5’36

6                     L’œuvre du temps, V    6’55

7                     L’œuvre du temps, VI  4’35

8                     L’œuvre du temps, VII 5’05

9                     L’œuvre du temps, VIII                       6’16

Nous arrivons à la fin de cet immense roman qu’est À la recherche du temps perdu. Le Narrateur a compris ce que devait être son rôle d’écrivain. Il se demande seulement s’il aura le temps d’accomplir sa tâche.

10                    Est-il encore temps, n’est-il pas trop tard ? I  4’33

11                    Est-il encore temps, n’est-il pas trop tard ? II 4’31

12                    Est-il encore temps, n’est-il pas trop tard ? III                       4’14

13                    Est-il encore temps, n’est-il pas trop tard ? IV                       6’06

14                    Est-il encore temps, n’est-il pas trop tard ? V 5’36

 

CD5 : L’art de la lecture

Interview de Daniel Mesguich par Félix Libris

1                     Introduction : l’auteur et son œuvre                  2’46

2                     L’acteur et le lecteur    3’33

3                     Le non-arbitraire possible des mots                   6’51

4                     Il y a toujours un texte                       3’42

5                     Le rôle de la lecture     5’24

6                     Proust et l’art de la virgule              2’57

7                     Le goût et la culture dans l’interprétation       4’24

8                     Chaque phrase est une vie en soi 4’02

9                     Proust et le projet sublime de tout dire            6’01

10                    Le dialogue intérieur du narrateur                   5’35

11                    Dire le direct et l’indirect                  4’59

12                    Les intonations chez Proust            6’14

13                    Faire honneur à l’auteur                   3’23

14                    La littérature et ses effets de réalité                   6’16

15                    Peut-on lire Proust à voix haute ? 4’45

16                    La postérité d’une lecture à voix haute             3’32

Félix Libris - Les Livreurs - Les Livreurs proposent des lectures sonores. Passionnés de littérature, ils amplifient la littérature par la lecture à haute voix. La création d’événements littéraires permet à divers publics d’écouter des romans, des nouvelles célèbres ou à redécouvrir.

 

 

Une très riche documentation sur Proust dans le «Quid» qui figure au début du tome I de la Recherche dans la collection Bouquins. Sur l’homme, il faut lire Monsieur Proust dû à celle qui durant les neuf dernières années de sa vie lui a été entièrement dévouée. Nous nous contenterons de fournir la documentation susceptible de faciliter la compréhension des passages lus.

 

LE TEMPS RETROUVÉ

Un final éblouissant

Le tome VII, Le Temps retrouvé, est le couronnement de l’œuvre. Pierre Lepère, poète et romancier contemporain, fait un parallèle intéressant avec le poème de Baudelaire intitulé «À une passante». Le dernier vers de ce sonnet (Ô toi que j’eusse aimé, ô toi qui le savais) nous conduit à revenir sur ce qui précède et l’éclaire. La façon dont Proust termine son long roman fonctionne comme un coup de théâtre. À certains moments de la lecture de l’ensemble de l’œuvre, on pouvait se demander où le Narrateur (où l’auteur) voulait en venir. La réponse est donnée, éclatante, dans ce tome VII. Les fils se renouent. Le temps a fait son œuvre. Les corps se sont dégradés, un brassage social a fait sauter les barrières. Mme Verdurin, bourgeoise assez médiocre n’est-elle pas devenue princesse de Guermantes ? Surtout, le Narrateur qui, dès le tome I, se posait la question de sa vocation littéraire trouve la réponse à sa question.

 

Le Temps perdu

Avant d’être «retrouvé», le temps, ou le Temps, doit avoir été «perdu». Cet adjectif «perdu» peut-être compris de deux manières. Proust, comme son narrateur, a été accusé de perdre son temps dans les mondanités, remettant toujours au lendemain le fait de s’atteler sérieusement à sa tâche d’écrivain. Il dément cette accusation dans le dernier volume de l’œuvre, Le Temps retrouvé. Son engagement dans l’écriture montre que cette activité mondaine, apparemment futile, a fourni, grâce aux observations qu’elle a permises, le matériau de l’œuvre.

 

Mais le temps perdu, concerne aussi tous les événements qui se sont effacés de la mémoire; ils ont, pourrait-on dire, sombré dans le gouffre du temps. Grâce à un fonctionnement particulier de la mémoire – ce qui touche à la mémoire affective  – Proust (ainsi que son narrateur) fait resurgir ce passé. Par le biais de l’écriture, il va lui donner forme et l’extraire du naufrage dans le temps, en le rendant à nouveau présent, et donc «retrouvé».

 

La mémoire affective

La mémoire affective concerne les souvenirs qui surgissent à la suite d’une sensation (et non d’une réflexion). L’exemple le plus célèbre est celui de la madeleine trempée dans du thé dont le goût fait surgir le monde enfoui de Combray. D’autres exemples apparaissent au cours du récit : le pavé inégal de la cour de l’hôtel des Guermantes qui rappelle la place Saint-Marc de Venise; un bruit de cuillère qui fait renaître un voyage en train; la raideur d’une serviette qui se rattache à Balbec; le son de l’eau dans les tuyaux qui fait revivre la salle de l’hôtel de Balbec avec ses grandes baies tournées vers la mer; et jusqu’à l’odeur de renfermé des toilettes des Champs-Élysées qui évoque le parfum d’humidité de la petite chambre de l’oncle Adolphe à Combray.

 

L’évolution de Saint-Loup

Saint-Loup, outre l’affirmation de son homosexualité, devient de plus en plus Guermantes. Par une sorte de fidélité à la tradition de ses ancêtres, il se fait tuer au combat en protégeant la retraite de ses hommes.

 

Changement dans le salon Verdurin

Madame Verdurin a trouvé dans la guerre l’occasion de jouer un nouveau rôle. Elle communique et commente les nouvelles. Le salon devient plus ouvert. La crainte de s’ennuyer a presque disparu et il suffit de faire acte de présence pour ne plus êtres classé parmi les «ennuyeux». Les classes se mélangent et l’aristocratie n’hésite pas à se montrer dans le salon Verdurin.

 

La vocation d’écrivain

Depuis le début de la Recherche, le Narrateur s’est interrogé sur la possibilité de devenir écrivain comme Bergotte. Sous l’influence de Norpois, ses parents ont admis qu’il abandonne la perspective d’une carrière diplomatique pour se consacrer à sa vocation. Il a longtemps le sentiment de s’être fourvoyé jusqu’à ce qu’il découvre sa mission était là : dégager l’essentiel du passé, «extraire la généralité de notre chagrin». À quoi s’ajoute le fait qu’écrire peut être une source de bonheur. «Écrire est pour l’écrivain une fonction saine et nécessaire dont l’accomplissement rend heureux, comme pour les hommes physiques l’exercice, la sueur, le bain.»

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