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JEAN-MICHEL PROUST
JEAN-MICHEL PROUST
Ref.: FA8591
Label : Frémeaux & Associés
Durée totale de l'œuvre : 1 heures 4 minutes
Nbre. CD : 1
- - Must TSF Jazz
- - * * * * JAZZ MAGAZINE
- - Choc Classica
Jean-Michel Proust est une figure incontournable du jazz hexagonal. Celui qui a été la voix du jazz de France Inter et TSF Jazz, chef d’orchestre, producteur, directeur artistique est aussi un saxophoniste accompli. Il rend, en deux volets, un hommage délicat à l’esprit de Barney Wilen, saxophoniste parmi les plus sensibles, qui sut comme personne porter au firmament les mélodies du répertoire. Ce premier volume revisite des standards de Miles Davis, Duke Jordan, Henri Mancini, Tom Jobim ou John Lewis. Le saxophoniste, accompagné par une section rythmique épatante, part à la recherche de la fameuse note bleue et déploie sur son parcours une riche palette d’émotions.
Augustin BONDOUX / Patrick FRÉMEAUX
THE DAYS OF WINE AND ROSES (HENRI MANCINI) • SOMETIME AGO (SERGIO MIHANOVICH) • RETRATO EM BRANCO E PRETO (ANTONIO CARLOS JOBIM & CHICO BUARQUE) • NO PROBLEM (DUKE JORDAN) • TWO DEGREES EAST, THREE DEGREES WEST (JOHN LEWIS) • SOLAR (MILES DAVIS) • PASSION (DAVID BAKER) • BLACK THURSDAY (DAVID BAKER) • OLD DEVIL MOON (BURTON LANE) • TRES PALABRAS (OSVALDO FARRES) • BLUESETTE (TOOTS THIELEMANS) • NO PROBLEM T.2 (DUKE JORDAN).
Jean-Michel PROUST: tenor sax
Jean-Philippe BORDIER: guitar
Raphaël DEVER: double bass
Mourad BENHAMMOU: drums
Production Big Blue Records pour Frémeaux & Associés
DANY DORIZ • HARICOTS ROUGES • DANIEL SIDNEY BECHET •...
PREMIER CHAPITRE 1954-1961 (UN TEMOIN DANS LA...
JEAN-MICHEL PROUST
-
PisteTitreArtiste principalAuteurDuréeEnregistré en
-
1The Days Of Wine And RosesJean-Michel ProustHenry Mancini00:05:462022
-
2Sometime AgoJean-Michel ProustSergio Mihanovich00:04:512022
-
3Retrato em Branco e PretoJean-Michel ProustAntonio Carlos Jobim00:06:072022
-
4No ProblemJean-Michel ProustJordan Duke00:06:032022
-
5Two Degrees East, Three Degrees WestJean-Michel ProustJohn Lewis00:06:122022
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6SolarJean-Michel ProustMiles Davis00:03:232022
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7PassionJean-Michel ProustDavid Baker00:06:402022
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8Black ThursdayJean-Michel ProustDavid Baker00:05:322022
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9Old Devil MoonJean-Michel ProustBurton Lane00:04:542022
-
10Tres PalabrasJean-Michel ProustOsvaldo Farres00:05:392022
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11BluesetteJean-Michel ProustToots Thielemans00:03:582022
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12No Problem T.2Jean-Michel ProustJordan Duke00:05:022022
CLIQUER POUR TELECHARGER LE LIVRET
Jean-Michel Proust
To Barney Wilen Vol.1
Jean-Philippe Bordier
Raphaël Dever
Mourad Benhammou
Jean-Michel Proust est une figure incontournable du jazz hexagonal. Celui qui a été la voix du jazz de France Inter et TSF Jazz, chef d’orchestre, producteur, directeur artistique est aussi un saxophoniste accompli. Il rend, en deux volets, un hommage délicat à l’esprit de Barney Wilen, saxophoniste parmi les plus sensibles, qui sut comme personne porter au firmament les mélodies du répertoire. Ce premier volume revisite des standards de Miles Davis, Duke Jordan, Henri Mancini, Tom Jobim ou John Lewis. Le saxophoniste, accompagné par une section rythmique épatante, part à la recherche de la fameuse note bleue et déploie sur son parcours une riche palette d’émotions.
Augustin Bondoux / Patrick Frémeaux
Jean-Michel Proust is a household name in French jazz, not only because he was the voice of jazz on national radio (France Inter) and on the station TSF Jazz, but because he has also been a bandleader, producer, artistic director… and an accomplished saxophonist. This album is the first of two chapters that pay a delicate tribute to the spirit that moved Barney Wilen, one of the most sensitive tenors, whose versions of jazz classics took melody to the stars. This volume revisits standards by Miles Davis, Duke Jordan, Henri Mancini, Tom Jobim and John Lewis, with the saxophone, accompanied by a sparkling rhythm section, continuing the search for that famous “blue note” in an incredibly rich palette of emotions.
Augustin Bondoux / Patrick Frémeaux
Jean-Michel PROUST tenor sax
Jean-Philippe BORDIER guitar
Raphaël DEVER double bass
Mourad BENHAMMOU drums
Recorded on December 2020, 10th at Piccolo Studio by Vincent Bruley, edited and mixed by Vincent Bruley, Jean-Marc Fritz and Jean-Michel Proust. Mastered by Raphaël Jonin. Art work and graphic design by Nausicaa Favart Amouroux. Produced by Big Blue Records
1 The Days Of Wine And Roses Henri Mancini 5’46
2 Sometime Ago Sergio Mihanovich 4’51
3 Retrato Em Branco E Preto Antonio Carlos Jobim & Chico Buarque 6’07
4 No Problem Duke Jordan 5’03
5 Two Degrees East, Three Degrees West John Lewis 6’12
6 Solar Miles Davis 3’23
7 Passion David Baker 6’40
8 Black Thursday David Baker 5’32
9 Old Devil Moon Burton Lane 4’54
10 Tres Palabras Osvaldo Farres 5’39
11 Bluesette Toots Thielemans 3’58
12 No Problem T.2 Duke Jordan 5’02
Booking : jazzproust@gmail.com
Barney Wilen et Jim Hall. Ces deux-là n’ont probablement jamais joué ensemble et pourtant je leur dois d’avoir su m’ouvrir différemment à la musique, de m’avoir fait entendre une autre conception du choix des répertoires et des orchestrations pour petites formations. C’est en approfondissant la musique de l’un que j’ai découvert que le dénominateur commun de ce qui résonnait en moi était de l’autre. Ce double album n’aurait pas vu le jour sans eux, qu’ils en soient remerciés.
La Génèse
Louis Armstrong, Duke Ellington et Sydney Bechet furent ma Sainte Trinité. La rencontre avec Illinois Jacquet, en janvier 1973 lorsque j’avais 16 ans, m’a fait entrevoir de nouvelles voies, il m’a guidé tout d’abord vers Coleman Hawkins, Lester Young, puis Sonny Rollins, Zoot Sims, Johnny Griffin, Dexter Gordon et Joe Henderson. Ce dernier, devenu un ami, a d’ailleurs enregistré, en juillet 1984, avec l’orchestre que nous avions co-fondé Jean-Marc Fritz, les frères Philippe et François Laudet, Pierre Maingourd et moi-même : Ornicar Band Band. Nous venions alors de remporter le prestigieux Prix de La Défense en juin 1982 avec notre premier album « Mais où est donc Ornicar » et nous ne pouvions alors rêver meilleur parrain. Merci encore Joe Henderson, tu nous manques tant !
Le Répertoire
Barney Wilen est sans nul doute celui qui m’a ouvert l’esprit sur la structure d’un répertoire. « Le souffle fondu en son, la voix, l’imagination, cette façon de quitter la route ordinaire, tout est exigeant et le maintien, inégalable. » (Francis Marmande à propos de Barney Wilen dans Le Monde). Sa radicalité m’a fait comprendre qu’une belle mélodie méritait d’être considérée par un improvisateur quelle que soit sa provenance. Jeune saxophoniste et animateur de radio sur France Inter (Du côté de chez Swing), je ne connaissais Barney que par ses enregistrements légendaires auprès de Miles Davis, Art Blakey, Thelonious Monk, Bud Powell, et bien d’autres, ainsi que via les musiques des films « Ascenseur pour l’échafaud », « Un témoin dans la ville », ou encore « Les liaisons dangereuses ». En 1987, j’ai ensuite découvert Barney, héros de bande dessinée, enregistrant la bande-son de cette aventure : « Barney et la note bleue » dans la même compagnie de disque que celle d’Ornicar Big Band : IDA Records. C’est cette BD qui va, à l’époque, replacer Barney au centre des intérêts des fans de jazz l’ayant un peu oublié. Le saxophoniste-aventurier s’était en effet absenté quelques années de la scène internationale, parti en Afrique tenter milles et une aventures bien en phase avec ses « essais » de stupéfiants diverses et autres expériences psychédéliques…
« Il revient, il est vrai, d’une longue aventure, un voyage « initiatique » qui lui aura permis de s’enfoncer totalement pendant plus de six années dans l’Afrique du vent, du sable, et du mystère, pour vivre jour après jour, au Niger comme au Mali, au beau milieu des Touaregs, des Peuls et des Borogi » (Pascal Anquetil, texte de pochette de
« Flash Back » / PJCP 222012).
Il avait eu le temps, quelques années avant, de nourrir sa passion de la course automobile en enregistrant un disque assez étonnant où il joue sur la bande son d’une course de formule 1 au Grand Prix de Monaco 1967 : « The Tragic Destiny Of Lorenzo Bandini ».
C’est ce personnage tout juste sorti d’un polar à la couverture noire et jaune qui m’a fasciné. Son allure de jeune homme décalé, aux lunettes trop grandes pour son visage, sa silhouette éminemment cinématographique se mouvant dans un parcours chaotique. Quand il jouait du saxophone, c’était en même temps avec autorité et fragilité, dualité toujours empreinte de poésie. Il mélangeait avec le même talent l’interprétation de standards issus de répertoires diverses : mélodies bop, swing, blues, standards de Tin Pan Alley, mais aussi folklore traditionnel sud-américain, vieilles scies issues du baluche, musiques de films et chansons françaises. Voilà qui venait rompre avec le côté puriste des aficionados du swing, du bop, du free ou du new orleans, qui sévissait alors dans les années 80. Si certains demeuraient enfermés dans leurs carcans, Barney n’en avait cure, et suivait son propre chemin.
C’est cet aspect qui m’intéresse chez lui. J’aime son éloquence, son articulation que l’on pourrait décrire comme faisant partie de la « ligne claire ». Cette même ligne claire qui qualifie un style de bandes dessinées. J’aime aussi sa recherche systématique du son. Le sien est énorme, on dirait celui d’un baryton à certains moments.
Pour moi, Barney c’est l’émotion, c’est la poésie, c’est le swing toujours présent… Barney, ce sont les couleurs, les ambiances, les climats et un répertoire toujours ouvert. Il m’a appris cela : ouvrir le répertoire pour en extraire sa propre voix, son propre langage, sans arrière-pensée. Le choix des titres de ces deux disques, en cela, lui doit beaucoup. Il m’a permis d’oser reprendre un standard comme My Funny Valentine ou Parlez-moi d’amour sans sembler décalé. Le principal étant d’être soi-même, de s’approprier chaque mélodie, d’y trouver comment définir sa propre voie (voix), sa propre signature.
C’est en imaginant une série de concerts en hommage à Barney pour le Festival du Polar de Saint-Quentin en Yvelines en 2006 que j’ai approché son répertoire et ses arrangements pour la première fois. Ces deux albums, en toute humilité, lui sont dédiés.
Les Arrangements
C’est autour du rôle de la guitare dans un quartet que j’ai construit ces petits arrangements. Quand Barney s’est vu proposé d’illustrer son aventure de héros de BD, il l’a imaginé avec un quintet piano - guitare - sax - contrebasse - batterie. Or en concert, il le tournait souvent en quartet sans piano, avec la guitare en seul support. C’est ce Barney Wilen là que j’ai connu sur scène. Chet Baker, que j’adorais tout autant, tournait aussi en quartet guitare à ce moment-là. J’ai adoré ces rythmiques légères et délicates. Pour ce double album, je me suis donc concentré sur les guitaristes accompagnateurs.
Dans la conception de ces arrangements, l’artiste qui m’a influencé de manière déterminante est, sans nul doute, le guitariste Jim Hall. Sa présence discrète, ô combien poétique et inspirante, derrière Paul Desmond, Art Farmer, Jimmy Giuffre, Gerry Mulligan, Chet Baker ou Sonny Rollins, a sublimé l’art de ces génies. Ce sont les disques gravés avec sa guitare tout à la fois solaire et diaphane, tout en nuances et en contrepoints, qui sont systématiquement mes préférés pour chacun d’entre eux. Comme si le natif de Buffalo agissait tel un alchimiste.
Le Casting
La France nous offre un panel d’excellents guitaristes, parmi les meilleurs au monde. Mon choix s’est naturellement porté sur l’extraordinaire Jean-Philippe Bordier, pour animer deux rythmiques différentes afin de trouver des teintes et des éclairages changeants, de délimiter des espaces forcément inspirants.
Pour ouvrir le bal, pour ce volume 1, j’ai demandé à Raphaël Dever et Mourad Benhammou de nous accompagner. La rencontre était pour moi inédite mais longuement préméditée tant j’admire l’art de ces musiciens. Très à l’écoute et fort inspirés, j’ai trouvé en eux le swing et la subtilité que j’attendais avec ce petit plus qui appartient aux talents purs. Qu’ils en soient infiniment remerciés.
Ces musiciens, leurs écoutes et leurs générosités, m’ont permis d’exprimer pleinement cette musique, en toute simplicité et déférence.
Jean-Michel Proust
PHOTOS : Pauline PENICAUD
« L’un de ces astres que la musique ne nous offre qu’avec parcimonie – un ou deux par génération, pas davantage. Lui est un météore, une étoile filante : saxophoniste génial, jazzman plus qu’inspiré, Barney sidère tout ceux qui croisent sa route, tant il possède à l’excès cette forme de grâce innée qui n’appartient qu’aux très grands. Mais la vie est cruelle. Barney, le sorcier de la note bleue, est aussi un instable, un insatisfait, qui traverse le monde et les événements comme si sa propre existence ne le concernait pas ». Alex Dutilh / France Musique)
Né à Nice, d’un père américain et d’une mère française, Bernard Jean Wilen, dit « Barney » Wilen, a 59 ans quand il disparait prématurément le 25 mai 1996. Mais les années n’effaceront pas le souvenir impérissable de ce personnage singulier, soliste déterminant du jazz français, tellement attachant, tellement artiste.
Discographie de Jean-Michel Proust
• Flying Home (BBR C1316) en 2013 avec Armel Amiot, Oscar Marchioni, Sydney Haddad et François Laudet
• Swingin’ Tenors (BBR C1317) en 2013 avec René Gervat, Pierre Christophe, Cédric Caillaud et François Laudet
• Until It’s Time For You To Go (Cristal Records CR129) en 2008 avec Fabien Mary, Pierre Christophe, Michel Rosciglione et François Laudet
• Harlem Nocturne (Black & Blue BB899.2) en 1996 avec René Gervat, Gilles Renne, Emmanuel Bex et Vincent Cordelette.
Les années Ornicar Big Band
• « L’incroyable Huck ! (BBR C9106) en 1991
• « Jazz Cartoon » (BBR C8902) en 1989
• « Je hais les acteur » Musique du film de Gérard Krawczyk (Carrere 682) en 1986
• « Le retour d’Ornicar » (IDA Records 009) en 1986
• « Mais où est donc Ornicar » (BBR C9208) en 1984 avec Joe Henderson
Remerciements :
Jean-Philippe Bordier, Raphaël Dever, Mourad Benhammou, Nicola Sabato, Germain Cornet, Patricia Bonner, Vincent Bruley, Jean-Marc Fritz, Nausicaa Favart Amouroux, Raphael Jonin, Patrick Frémeaux, Augustin Bondoux, Patrick Wilen, Alexandre Lacombe, Armel Amiot, Georges Locatelli, Stefan Patry, Xavier Richardeau, Sabine Cossin, Daniel John Martin, Cédric Caillaud et … Barney Wilen, Jim Hall, Paul Desmond, Art Farmer, Jimmy Giuffre, Gerry Mulligan, Chet Baker, Sonny Rollins, Joe Henderson, Dexter Gordon, j’en oublie, je les prie de m’en excuser… Zoot Sims, Barney Kessel, Sonny Stitt, Johnny Hodges, Bob Brookmeyer, Benny Golson, Kenny Burrell…
Je leur dois de si nombreuses heures de ma vie et tant de bonheur.
Illustration : Nausicaa Favat Amouroux