Stéphanie Acquette
Chacun pour soi

01 et 06 CHACUN POUR SOI 3:09

En creux dans le miroir
On aurait pu ne plus savoir
Ce qui est en amont
Au plus profond
Avant la tombée du soir
Pour ceux qui rentrent tard
A trop tâtonner dans le noir
Sans préambule, au crépuscule
Un crédo pour tromper le hasard
Chacun pour soi, chacun pour soi
Sans s’attacher
Sans tenir à personne
Malgré les airs que l’on se donne
Quand par malheur nos coeurs s’abandonnent
Chacun pour soi, chacun pour soi
Pulvériser et scinder les atomes
Larguer les ardeurs monochromes
A croire que seul on n’est plus personne
Pour s’extraire de l’histoire
Des contradictions illusoires
Emprunter l’orée du sentier
Avancer, tiens bon, tiens bon la barre
À l’abri des regards
Trop de cadavres dans les armoires
S’alléger, se défaire des caractères
Et dégager le brouillard
Chacun pour soi, chacun pour soi
Sans s’attacher
Sans tenir à personne
Malgré les airs que l’on se donne
Quand par malheur nos coeurs s’abandonnent
Chacun pour soi, chacun pour soi
Pulvériser et scinder les atomes
Larguer les ardeurs monochromes
A croire que seul on n’est plus personne


02 et 13 JE M’EN VAIS 3:14

Je m’en vais
Tes yeux m’en seront témoins
Je m’en irai aussi loin
Je m’envolerai pour de bon
Sans regrets
Tu m’appelleras mais en vain
Je serai sur le chemin
Chemin sans destination
Il ne me faudra qu’un jour
Rien qu’un jour pour plier bagage
C’est sans espoir de retour
Ça n’est plus de mon âge
Sans regrets
Tu m’appelleras mais en vain
Je serai sur le chemin
Chemin sans destination
As-tu conscience mon amour
Nous ne sommes que deux étrangers
Si tu m’avais cherchée un jour
Tu m’aurais déjà trouvée
Sans regrets
Tu m’appelleras mais en vain
Je serai sur le chemin
Chemin sans destination



03 D’UN RIEN 3:21

On s’est manqués d’un rien
D’un geste
On n’a pas pris la peine
De se parler tout bas
On s’est menti si bien
Paresse
Oubliées les promesses
Qu’on a pu se donner
Je ne pouvais pas, non, vous pensez
Comme ça, comme ça vous approcher
Même si, si vous m’y invitiez
Un écart, juste un pas de côté
On est passés pas loin
Ou presque
Mais c’est passé quand même
Notre opportunité
On s’aimantait si bien
Comment
Excuser à nous-même
Notre immobilité
J’attendais les étoiles alignées
Votre visage dans le marc de café
Ça mon coeur aurait pu s’y fier
Ce ne sont pas des chaînes à mes poignets
Il ne reste plus rien
Qui blesse
Plus rien qui compromette
Notre tranquillité
On ne risque plus rien
Que d’être
Un soupir avorté
Par un pas de côté



04 UNE PARTY 3:18

Le chien-loup s’est couché
Centaures et sirènes en nuit d’été
Longent le jardin
Près des flambeaux éteints
Les étoiles comme bougies
Mouillent enchâssant bassins arrondis
Je me balance
Et mate et reste en chat
J’aime bien ça
Vous savoir onduler
A demi nus sur la terrasse en contrebas
Dominant la
Bête à dix bras
J’aime bien ça
La mêlée qui libère
Et met à plat
Les girls en file, les gars en bas
Tissés de soie
Nos vacances ont du bon
Tous les trois ensemble en infusion
Un ange passe
Dévoilant la villa
Oh j’adore ça, vous aimer
D’un peu loin d’assez près
Du haut de mon hamac
Louvoyer immobile
Pour mieux les discerner
Toutes ces mini-villes
De sueur et de lait
Méduses enroulées dans la brume
Gorilles à bras de libellule
Pleines d’au-delàs
J’adore voir ça
Oh c’est beau ça
Vous savoir là
Tout près de moi



05 LASSE 3:43

Lasse
Je me sens lasse
Figée d’ennui
Et je fais masse
Dans un puits sans surface
Je suis viscères, je suis suie
Près du miroir d’orient gris
Je penche de nacre à organdi
Dragon poudré, paupières mi-closes
Une larme d’ombre saisie
Poussière de rose
Sur le bord du rebord du lit
Lasse
Je me sens lasse
Toute étourdie
Et je me tasse
Sous un soleil de glace
Je vire jachère ou junkie
Les animaux de minuit
Cerfs et serpents de compagnie
Sont pardessus pour morte chose
De te fixer chérie
J’ai l’overdose
Sur le bord du rebord du lit
Dragon poudré, paupières mi-closes
Poussière de rose
Sont pardessus pour morte chose
J’ai l’overdose



07 et 12 LA SOURCE 3:47

On somnolait sur la terrasse
Insensibles à nos propres traces
Des papillons froids assoupis
Le contrevent d’une jalousie
La partition d’un ciel de traine
Couvrait tes arias souterraines
Je ne t’avais pas vu flancher
Devant l’éclat d’un déhanché
J’ai verrouillé la mer
Les éléments calcaires
Plus rien n’est latent
Une guerre de cent ans
Saura nous défaire
Comme le liseré
Que l’on délie
Le dernier temps d’une symphonie
Tu as marqué la sécession
Tu as flambé les fondations
J’ai verrouillé la mer
Les éléments calcaires
Plus rien n’est latent
Une guerre de cent ans
Saura nous défaire
Fracasser la matière
Et retourner la terre
Derrière le battant
Le souffle du vent
Nettoie nos paupières
Verrouiller la mer
Retourner la terre
Les éléments calcaires
Une guerre de cent ans
Saura nous défaire



08 JOUR LEVANT 2:40

Puisque personne ne veut relire
Puisqu’on préfère être saisis
Les bégaiements de notre empire
Charrient poussière et amnésie
Quand un voile sur le belvédère
Obstrue le sumac écrasé
Les paumes plaquées sur nos paupières
Nos fauves sur vos terres arasées
Ibrahim Ibrahim
D’ici tout semble infime
Ibrahim Ibrahim
Les éclats de nos rimes
Le voile tâché de sang
La fosse au charnier et l’encens
Je sais l’abcès au coeur des villes
Et les tarmacs de la nausée
Ce soir sur nos écrans tactiles
Autoportraits surexposés
Tu sais le feu sans les miroirs
Près des maquis de résistance
Les amoureux dans les mouroirs
les soubresauts de basses fréquences
Ibrahim Ibrahim
D’ici tout semble infime
Ibrahim Ibrahim
Les éclats de nos rimes
Le voile tâché de sang
La fosse au charnier et l’encens
Ibrahim Ibrahim
Dans tes fracas intimes
Ibrahim Ibrahim
Où la raison s’abîme
Le voile tâché de sang
La fosse au charnier et l’encens



09 CENT ANS 3:10

Cent ans
Cent fois déjà ai marché dans ce sens
Cent fois déjà emprunté cette pente
Cent fois imaginé être consciente
Cent ans
Cent fois déjà oublié ton absence
Mais repris goût à toiser le silence
Et réappris les pas d’une autre danse
Jetant les ombres,
les chimères par-dessus bord
Tout en craignant n’y croire plus
y croire encore
À cette habilité à changer de décor
Allant en quête du bonheur
vers d’autres ports
Et laissant tout dans un dernier effort
S’accompagnant de mille rayons d’or
Prenant
Chaque heure qui passe
comme un autre dehors
Parfum insoupçonné d’une eau qui dort
Et la sève sucrée du sycomore
Cent ans,
Cent fois déjà désamorcé la mort
Tout en aimant se dire adieu,
se voir encore
Sans plus lutter et sans arrêt
Aimer plus fort



10 MONA 3:17

Qui êtes-vous, du premier jour
Où je vous vis sans vous savoir
Vous m’avez fait le souffle court
Et j’appris tout de vos regards
Où êtes-vous depuis des heures
Je sentais monter la rumeur
Mon inquiétude vous pressant
Mais prenez tout votre temps
M’appelez-vous d’un sommeil lourd ?
Je ne vous connais qu’éphémère
J’ai épuisé tous mes discours
Abandonné la matière
Entendez-vous les au secours
Vous me manquerez pour toujours
Que devenir si vos jours
Ne traversent plus les miens
Vous êtes un exil millénaire
Un point d’ancrage trop léger
Dans ma mémoire je vous perdais
Vous existiez pour disparaitre
Vous êtes un exil millénaire
Un point d’ancrage trop léger
Sans ma mémoire je vous perdais
Vous existiez pour disparaitre
Qui êtes-vous par temps clair
Quand les nuages éblouis
Ont laissé filtrer la lumière
Qui vous préserve de l’oubli



11 DANS L’INSOUCIANCE 2:57

Entrée en cadence,
Je m’élance, cartomance
Un regard, pas le fruit du hasard
Encore de la route,
A l’écoute, plus de doute
Le vent souffle, me découvre la voix
Là dans l’insouciance
Et la joie des prélats
C’est gagné d’avance
Tu le vois
Première occurrence,
Le silence, qui nous tance,
S’en remettre, pas d’interférence
Pieds nus sur l’asphalte,
Une halte en toute hâte
Aller voir par-delà les miroirs
C’est là dans l’insouciance
Et la joie des prélats
C’est gagné d’avance
Tu le vois
Là dans l’insouciance
Toi et moi



Réalisé par Franck Gélibert
Écrit et composé par Stéphanie Acquette sauf textes de « Lasse »,
« Une party », « Jour levant », « La source » : Juan Tabakovic
Enregistré, mixé et masterisé par Franck Gélibert
au studio Gélibert Acoustique
Stéphanie Acquette Chant, Guitare (2,13), Basse (1,7)
Franck Gélibert Claviers (1, 2, 3, 5, 7, 10, 11, 12), Orgue Hammond (4, 6),
Programmations (2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10, 11, 13)
Bruno Caviglia Guitares (1, 3, 4, 5, 6, 8, 9, 10)
Vincent Mougel Guitare (7)
Claude Pironneau Saxophone (1)
Ben McConnell Batterie (1)
Olivier Michel Contrebasse (2, 5, 13)
Christophe Dutray Trompette (2, 4, 13) et Bugle (7)
Benoît Giffard Trombone (2, 13)
Frank Chatona Saxophone Baryton et Ténor (2, 13)
Marion Leray Violon (5)
Lysiane Metry Violon (5)
Sophie Durteste Alto (5)
Isabelle Sajot Violoncelle (5)
Muriel Pellegrin Flûte Traversière (4, 11)
Photo Christophe Sterling
Affiche “Chacun pour soi” Jérémie Vauclin
Label Frémeaux & Associés - info@fremeaux.com
stephanieacquette.com
www.fremeaux.com



REMERCIEMENTS
« MERCI À vous qui écoutez cet album et êtes touchés par les paysages qu’il décrit, à tous ceux qui ont fait exister ce disque : Franck Gélibert, Juan Tabakovic, Pascal Bories, Valérie Suder, Muriel Pellegrin, Stéphane Maurage, Patrick Frémeaux et Frémeaux & Associés, la SCPP, toute ma famille et mon village de Sailly-sur-la-Lys pour leur soutien constant. Cet album est dédié à Fanny Minot »