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Ragas & improvisations 1956-1962
Ravi Shankar
Ref.: FA5851
Direction Artistique : Jean-Baptiste Mersiol & Jacques Viret
Label : FREMEAUX & ASSOCIES
Durée totale de l'œuvre : 2 heures 20 minutes
Nbre. CD : 2
Ravi Shankar est une icône majeure de la musique du XXe siècle. Maître improvisateur, il reste à ce jour le musicien indien le plus connu. Immense sitariste, il a popularisé le raga dans le monde entier et a été le précurseur de la vague hippie comme des expérimentations rock (George Harrison, Jimmy Page,…), jazz ou même classiques des années 1970. Cette anthologie réalisée par Jean-Baptiste Mersiol et Jacques Viret rend compte des premiers enregistrements de celui qui sera à jamais considéré comme l’apôtre de la world music et du dialogue entre les cultures.
Patrick FRÉMEAUX
CD 1 - THREE RAGAS : RAGA JOG • RAGA “AHIR-BHAIRAV” • RAGA SIMHENDRA-MADHYAMAM. MUSIC OF INDIA : RAGA HAMSADHWANI (EVENING RAGA) • DHUN KAFI (SPRING SEASON).
CD 2 - MUSIC OF INDIA : RAGA RAMKALI (MORNING RAGA). IMPROVISATIONS : IMPROVISATION ON THE THEME MUSIC FROM PATHER PANCHALI • FIRE NIGHT • KARNATAKI • RAGA RAGESHRI : PART 1 (ALAP) • RAGA RAGESHRI : PART 2 (JOR) • RAGA RAGESHRI : PART 3 (GAT).
DIRECTION ARTISTIQUE : JEAN-BAPTISTE MERSIOL, JACQUES VIRET
COCHIN - TANJORE - RAMESWARAM
KOKODA
TAOS AMROUCHE
The 60’s Rumba revolution in Congo
-
PisteTitreArtiste principalAuteurDuréeEnregistré en
-
1Rāga JogRavi ShankarRavi Shankar00:28:141956
-
2Rāga « Ahir-Bhairav »Ravi ShankarRavi Shankar00:15:281956
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3Rāga Simhendra-MadhyamamRavi ShankarRavi Shankar00:10:501956
-
4Rāga Hamsadhwani « Evening Rāga »Ravi ShankarRavi Shankar00:09:091962
-
5Dhun Kāfi « Spring Season »Ravi ShankarRavi Shankar00:12:331962
-
PisteTitreArtiste principalAuteurDuréeEnregistré en
-
1Rāga Rāmkali « Morning Rāga »Ravi ShankarRavi Shankar00:24:501962
-
2Improvisation On The Theme Music From Pather PanchaliRavi ShankarRavi Shankar00:07:011962
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3Fire NightRavi ShankarRavi Shankar00:04:311962
-
4KarnatakiRavi ShankarRavi Shankar00:06:381962
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5Rāga Rageshri : Part 1 « Alap »Ravi ShankarRavi Shankar00:06:491962
-
6Rāga Rageshri : Part 2 « Jor »Ravi ShankarRavi Shankar00:11:011962
-
7Rāga Rageshri : Part 3 « Gat »Ravi ShankarRavi Shankar00:03:181962
CLIQUER POUR TELECHARGER LE LIVRET
Ravi Shankar
Rāgas & Improvisations 1956-1962
Par Jean-Baptiste Mersiol et Jacques Viret
Peu d’artistes peuvent se vanter d’avoir autant exporté la musique indienne à travers le monde. En réalité, Ravi Shankar est le seul artiste qui a su vulgariser le genre des rāgas indiens auprès du public occidental. Sa passion pour la pratique du sitar le fera en quelque sorte « entrer » en mission. Finalement peu d’artistes orientaux ont su montrer leur talent jusqu’en Europe et aux Etats-Unis et ont réussi à influencer plusieurs générations de musiciens classiques et de groupes de rock.
Ravi Shankar est né le 7 avril 1920 dans la ville de Vârânasî (Bénarès) haut lieu de pèlerinage hindou. Il est le cinquième enfant de la famille et son véritable nom est Robendra. Ses parents le surnommèrent Robru avant que ce diminutif ne se transforme en Ravi. Son père, Shyama Shankar avait hérité des terres familiales dans l’est du Bengale. Shyama faisait partie également de la caste sacerdotale des brahmanes mais n’avait aucun pouvoir religieux bien que cette caste soit désignée en Inde comme étant la plus importante. Après de brillantes études d’avocat, il fut ministre du Maharajah de Jhalawar. Après la naissance de Ravi, il partit pour Londres pour exercer son métier d’avocat mais également à Genève à la Société des Nations. Il enseigna enfin à l’Université de Columbia à New-York avant de s’éteindre, le jeune Ravi n’ayant à cette époque que 15 ans. C’est alors que Robru rejoint son frère ainé Uday pour devenir danseur dans sa troupe d’artistes. Lui qui rêve de devenir acteur voit ici une opportunité et la possibilité de voyager à Paris, Londres et Venise. Il s’installe même quelques temps dans la capitale française. Uday engage alors celui qu’il considère comme le meilleur musicien indien qui n’est autre que Allaudin Khan connu pour être le joueur de sitar gaucher qui joue sur des instruments pour droitiers. Robru qui s’intéresse déjà au sitar depuis quelques temps est absolument émerveillé par la pratique de cet illustre artiste. Rapidement Allaudin Khan accepte d’être le maître du jeune Robru à la condition qu’il ne se consacre désormais qu’à l’étude de son instrument. Uday met fin à l’aventure de la troupe de danseurs et décide de rentrer en Inde. Robru a une révélation, se rase la tête, s’habille de vêtements simples et accompagne durant sept années son maître dans la tradition du Guru Kul. Le Guru Kul est une initiation très dure qui ne sera pas aisée à vivre par le jeune homme qui était jusqu’ici habitué aux grands palaces et hôtels de luxe. Durant de longues années il perfectionne sa technique du sitar, le surbahar mais aussi la vina, le rabab et le sursingar. De nombreux voyages l’ont toutefois familiarisé avec la musique occidentale qu’il assimile et respecte également. Ceci lui permettra plus tard de rendre accessible sa propre musique. Il faudra attendre l’année 1956 pour qu’il se produise enfin en Amérique sous le nom de Ravi Shankar.
La discographie de Ravi Shankar débute précisément en 1956 et cette anthologie a pour but de mettre en lumière ses débuts. Nous nous limiterons pour l’instant à ses enregistrements réalisés en studio de 1956 à 1962. La publication en 1956 chez His Master Voice de « Three Rāgas » est un testament magnifique du sytle rāga et une entrée en matière parfaite pour le genre. Ce premier 33 tours dispose de trois pièces, largement aérées. Nous sommes forcément loin d’un format commercial de chansons de trois minutes passant à la radio, ainsi ce type de musique atypique en occident sera vite classé dans la catégorie de la musique classique. Ce premier disque ne connaît à vrai dire pas un très grand succès mais il témoigne d’un premier jet par ce que certains musiciens appelleront « le musicien le plus raffiné au monde ». Ravi Shankar voyage beaucoup entre les Etats-Unis et l’Inde et est sollicité pour arranger la musique du film « Anuradha ». Un 45 tours du film est proposé dès 1960. Quatre chansons en sont extraites : « Sanware Sanware », « Kaise Din Beete », « Hayare Woh Din », « Jane Kaise Sapanon Me ». Nous ne les rééditerons pas ici car ces titres sont interprétés par la chanteuse Lata Mangeshkar, Ravi Shankar étant uniquement accompagnateur, il ne s’agit donc pas de son œuvre directe. Étonnement, Ravi Shankar n’a pas enregistré de deuxième disque de ses œuvres avant 1962 mais la publication en Inde de « Music Of India » va le révéler enfin à sa juste valeur, dans son pays d’origine mais aussi à travers le monde entier où le disque est également réédité. Il faut dire que le succès du film de 1960 a aidé à sa notoriété. Accompagné de Kanai Dutt au Tabla et de Nodu Mullick au Tamboura, Ravi Shankar délivre les secrets de la gamme pentatonique et des mesures composées dans « Rāga Hamsadhwani ». Son « Dhun Kafi » rend aussi hommage à la saison estivale et au Dieu Krishna. La deuxième face est entièrement consacrée à un rāga matinal qui se consacre à l’esprit de la dévotion entre les secondes et sixtes mineures tout en fleurtant avec les quartes augmentées. En réalité cette face est une version écourtée d’une performance scénique de Ravi Shankar où il interpréta ce thème durant plus de deux heures. Dans la foulée, Ravi Shankar entre dans les studios du label World Pacific. Son contrat en Inde chez His Master Voice lui permet d’enregistrer pour d’autres firmes étrangères. L’album « Improvisations » est en réalité une véritable révolution. Il s’inscrit à la fois dans une esthétique traditionnelle mais est aussi un modèle d’ouverture et de modernité. Pour commencer, Ravi Shankar accompagné de Kanai Dutta, Nodu Mullik, improvise sur le thème de la musique du film « Pather Panchali », film sorti en Inde en 1955. Mais la pièce la plus surprenante de l’album reste « Fire Night » où il est rejoint par Harihar Rao au Dholak, Dennis Budimir à la guitare, Gary Peacock à la basse et Louis Hayes à la batterie. Ce morceau se situe clairement entre le jazz et le rock et c’est certainement celui-ci qui ouvrira la voie aux artistes de rock. Dès 1965, la musique indienne va séduire George Harrison qui n’hésitera pas à inclure du sitar et autres instruments indiens dans la musique des Beatles. Une complicité et une amitié s’installera même entre les deux musiciens qui travailleront ensemble durant plusieurs décennies. Mais si Ravi Shankar suscite l’intérêt des musiciens du monde du rock, il attire aussi les grands noms de la musique classique, ainsi Yehudi Menuhin ne tardera pas aussi à enregistrer avec lui. Un peu plus tard encore, Ravi Shankar intègrera la prestigieuse maison de disque classique Deutsch Grammophon. Pour revenir à l’album « Improvisations » de 1962, il faut savoir que Bud Shank a aussi participé à l’enregistrement de la deuxième face qui est consacrée au Rāga Rageshri en trois parties distinctes. Cette face est davantage réalisée dans l’esthétique traditionnelle indienne. Ravi Shankar a fait preuve d’un éclectisme total, ce qui a évidemment contribué à son succès. Dans la foulée, il enregistre « India’s Most Distinguished Musician In Concert ». Nous ne l’avons pas réédité ici puisqu’il ne s’agit pas d’une œuvre « studio » mais d’un enregistrement en public.
Ces débuts de Ravi Shankar mettent en lumière une discographie éclectique, parfois un peu inégale mais jamais égalée. Ces trois premiers albums mettent en avant l’évolution d’un musicien qui s’oriente déjà vers le rock et le classique. La suite de sa carrière montrera qu’il deviendra un maître en la matière, enregistrant notamment avec André Previn le « Concerto for Sitar » en 1971. En 1987, il signe sur le label de Peter Baumann Private Music et enregistre des premières pièces avec synthétiseurs. Il tourne en URSS, collabore avec Philip Glass, est finalement produit par George Harrison, son plus grand adepte pour une série de chants religieux. Il se prête volontiers aux techniques occidentales dans sa musique. Il décède le 11 décembre 2012 à Sans Diego. Il reste à ce jour, le musicien indien le plus renommé dans le monde.
Jean-Baptiste Mersiol
© Frémeaux & Associés 2023
Le rāga :
ce qui colore l’esprit
Toutes les musiques du monde ont une base commune, les affinités naturelles et hiérarchisées entre les sons, consonances : octave, quinte, quarte, tierces, etc. On peut appeler cela l’« harmonie » dans un sens large. Cette donnée générale et fondamentale se manifeste de multiples manières et engendre des systèmes musicaux très variés. La musique hindoue appartient à la catégorie des musiques modales, ordinairement improvisées selon des codes stricts transmis de bouche à oreille, entre maîtres et élèves, depuis un lointain passé, sans exclure certaines évolutions.
Ravi Shankar appartient à la tradition de l’Inde du Nord, hindoustanie, distincte de celle du Sud, karnatique. Parties d’origines communes, elles se sont séparées vers le xiiie siècle pour suivre chacune son propre chemin.
Le mode de l’Inde est le rāga. Tout comme en peinture – disent les musiciens hindous – une toile blanche se couvre de formes et de couleurs, l’esprit humain réceptif peut être « coloré » par les sons apaisants et agréables d’un rāga, qui élèvent l’être intérieur de l’auditeur à la paix et à la félicité. Le rāga est une gamme ou échelle qui – de même que les autres modes orientaux – a ceci de particulier que chaque note y est perçue comme un intervalle, une consonance, entre elle et la note fondamentale fixe, immobile, la tonique. « Base de l’édifice », la tonique est l’axe, la pierre angulaire de la forme musicale. Pour faciliter la perception de ce rapport, elle est jouée durant toute l’exécution en bourdon grave continu par le tamboura (ou tanpura), un instrument à cordes pincées. Par ailleurs, chaque rāga contient une note prédominante, davantage mise en relief que les autres, le vadi (« sonnante »). Second en importance, le samvadi (« co-sonnante »), à la quarte ou à la quinte du vadi, renforce l’effet de celui-ci. Les autres notes sont dénommées anuvadi (« assonantes »). Quant aux notes étrangères au rāga, les vivadi (« dissonantes »), elles sont exclues, sauf exceptionnellement pour produire une discordance voulue.
Comme dans toutes les cultures traditionnelles, en Inde l’art en général et la musique en particulier ont une finalité spirituelle, religieuse ; l’esthétique n’y est jamais une fin en soi. Selon la doctrine le son est Dieu (Nada Brahma, « Dieu Son »), et l’essence de l’univers est sonore, exprimée par le mantra AUM ou OM. Les anciens traités expliquent qu’il y a deux types de sons : les « sons non frappés » (anahata nad), vibration de l’éther, air supérieur proche du ciel – conception analogue à l’« harmonie des sphères » de Pythagore –, et les « sons frappés » (ahata nad), vibration de l’air, couche inférieure de l’atmosphère proche de la terre. Seuls les sons frappés sont audibles, à travers la parole ou la musique. Ainsi la mission suprême de la musique consiste à refléter cette essence du cosmos, dont les rapports entre les sons reproduisent les configurations numériques. La musique, par conséquent, contribue au but que tout Hindou doit poursuivre pendant son existence terrestre : se réaliser spirituellement. Pour y parvenir il faut d’abord se connaître soi-même, explorer sa propre nature humaine.
Les notes modales n’ont guère d’efficacité si le musicien ne leur insuffle pas la vie : le prana, souffle, énergie vitale. Le moyen principal pour y parvenir, ce sont les ornements, gamaka-s, c’est-à-dire les nombreuses façons de faire sonner les notes, de les embellir et enchaîner : ombres subtiles, nuances délicates soit du son lui-même, soit entre deux sons consécutifs. Semblant naître de la mélodie, les ornements sont aussi importants pour la musique hindoue que l’harmonie en accords et le contrepoint pour la musique occidentale. En Inde l’art pictural est toute finesse, douceur et sobriété, évitant les forts contrastes ; la musique, de même, se caractérise par de gracieuses courbes mélodiques, des entrelacs ténus, des détails fignolés.
Dans ce système musical, chaque note est porteuse d’une certaine expression ou émotion. L’ensemble des notes d’un rāga crée une entité intense, exprimant l’un des neuf rasa-s, « sentiments », codifiés pour les arts non plastiques, musique, art dramatique, poésie et danse : shringara (amour nostalgique pour l’amant absent), hasya (rire, humour), karuna (tristesse, nostalgie de Dieu), shanta (paix, sérénité), etc. On se concentre tout au long sur un unique état d’âme qu’on explore, entretient, approfondit, contrairement aux œuvres occidentales qui en général recherchent la diversité des affects et sont comparables à une histoire racontée par des sons et non des mots. Cette uniformité tient notamment au fait que la « modulation », c’est-à-dire le changement de mode ou de tonique à l’intérieur d’une composition n’est jamais pratiqué, ni en Inde, ni dans les autres musiques modales.
Traditionnellement, chaque rāga est assigné à un moment particulier de la journée ou de la nuit pour produire tout son effet, mais cette exigence est difficile à concilier avec la vie moderne.
L’alap, partie initiale de l’improvisation, expose le mode, insiste sur ses notes principales, met en évidence ses particularités mélodiques, intervalles, ornements caractéristiques, ainsi que le motif mélodique (pakad) qui le fait reconnaître. Commençant très lentement en rythme libre, telle une méditation, il dessine la « personnalité » du rāga avec son expressivité spécifique. Vient ensuite la section de l’alap appelée jor ; le rythme mesuré y fait son entrée, en même temps que l’instrument à percussion : le tablâ, un petit tambour doublé d’une petite timbale. Le tempo s’accélère, les figures mélodiques se complexifient, et l’on arrive à la troisième et dernière section : le gat ou jhala, où le rythme se structure plus rigoureusement en un cycle codifié, le tala. Les tala-s ont une longueur très variable, entre trois et cent huit matra-s (« mètres », temps battus). Ils sont pour le rythme l’élément essentiel, comme les rāga-s le sont pour la mélodie. Chaque tala comporte trois types de matra-s : le sam est le plus intense, le tali est moins marqué et le khali est silencieux (« non battu »). Le gat se déroule à une vitesse et selon une exaltation croissante, jusqu’à une sorte d’apothéose finale.
Dans son autobiographie Musique, ma vie, Ravi Shankar écrit qu’il lui arrive d’être affligé par la laideur et les misères de notre monde moderne. Parce que la musique et la danse, arts auxquels il s’est voué toute sa vie (la danse dans sa jeunesse), se rattachent étroitement au passé, il a quelquefois le sentiment d’être plus proche du passé que du présent. Il essaie de vivre dans le bon et le beau, et repousse spontanément tout ce qui émet des ondes négatives. Pendant de longues années, dit-il, avec l’aide de son maître (guru), il s’est patiemment efforcé de créer un univers de beauté et une force spirituelle vers lesquels se tourner lorsque le spectacle du monde nous déprime. C’est cette beauté intérieure qu’il voudrait transmettre et faire partager à ses auditeurs.
Jacques Viret
© Frémeaux & Associés 2023
CD 1 :
1. Rāga Jog (Ravi Shankar) 28’14
Three Rāgas – LP His Master Voice ALPC 7 - 1956
2. Rāga « Ahir-Bhairav » (Ravi Shankar) 15’28
Three Rāgas – LP His Master Voice ALPC 7 - 1956
3. Rāga Simhendra-Madhyamam (Ravi Shankar) 10’50
Three Rāgas – LP His Master Voice ALPC 7 - 1956
4. Rāga Hamsadhwani « Evening Rāga » (Ravi Shankar) 9’09
Music Of India – LP His Master Voice ALP 1893 - 1962
5. Dhun Kāfi « Spring Season » (Ravi Shankar) 12’33
Music Of India – LP His Master Voice ALP 1893 - 1962
CD 2 :
1. Rāga Rāmkali « Morning Rāga » (Ravi Shankar) 24’50
Music Of India – LP His Master Voice ALP 1893 - 1962
2. Improvisation On The Theme Music From Pather Panchali (Ravi Shankar) 7’01
Improvisations – LP World Pacific Records WP 1416 - 1962
3. Fire Night (Ravi Shankar) 4’31
Improvisations – LP World Pacific Records WP 1416 - 1962
4. Karnataki (Ravi Shankar) 6’38
Improvisations – LP World Pacific Records WP 1416 - 1962
5. Rāga Rageshri : Part 1 « Alap » (Ravi Shankar) 6’49
Improvisations – LP World Pacific Records WP 1416 - 1962
6. Rāga Rageshri : Part 2 « Jor » (Ravi Shankar) 11’01
Improvisations – LP World Pacific Records WP 1416 - 1962
7. Rāga Rageshri : Part 3 « Gat » (Ravi Shankar) 3’18
Improvisations – LP World Pacific Records WP 1416 - 1962