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“Qu’est devenue la Madelon ?”
CHARLES TRENET
Ref.: FA093
Direction Artistique : Pascal Halbeher et Vincent Lisita
Label : FREMEAUX & ASSOCIES
Durée totale de l'œuvre : 2 heures 37 minutes
Nbre. CD : 2
« Trenet est un combattant de la joie de vivre. Il met sa force au service de la poésie, de la joie de vivre... Alors qu’on est entourés de gens qui mettent leur force au service de crapuleries, lui il nous donne quelque chose de magique. »
CABU
L'intégrale Frémeaux & Associés de Charles Trénet réalisée sous la direction de Daniel Nevers, puis de Vincent Lisita et Pascal Halbeher, réunit la totalité des enregistrements phonographiques originaux disponibles auprès des collectionneurs sensibilisés à l'ambition muséographique d'un "catalogue raisonné de l’œuvre enregistrée" du fou chantant.
Aux enregistrements choisis et commercialisés de l'époque, le directeur artistique présente les "alternates" qui proposent d'autres versions des mêmes titres.
Cette vocation d'exhaustivité historiographique dédiée au patrimoine sonore phonographique s'accompagne (toujours chronologiquement) de documents radiophoniques, de publicités chantées afin d'éclairer la diversité de la production de l'artiste et de révéler rétrospectivement les raisons de son appartenance à notre mémoire collective.
Patrick Frémeaux & Claude Colombini
DISQUE / DISC 1 (1956 - 1959)
CHARLES TRENET
1. RENDEZ-VOUS SOUS LA PLUIE 2’13
CHARLES TRENET - acc. Freddy LIENHART (piano) puis Pierre SPIERS et son ensemble
2. C’ÉTAIT... C’ÉTAIT... C’ÉTAIT... 3’26
3. LES TROIS ROSES 1’36
4. VIVRE EN CHANTANT 0’27
CHARLES TRENET - acc. piano Freddy LIENHART
5. PAUVRE GEORGES ANDRÉ 2’40
MOULOUDJI chante Charles TRENET - orch. dir. Michel LEGRAND
6. EN TOURNÉE 2’35
7. LES CORBEAUX 1’19
8. C’EST LE RHÔNE QUI RONRONNE 1’18
CLAUDE PRATS (CLAUDE TRENET) avec Jean-Pierre SASSON et son quintette
9. LES MITES 3’11
LUCIEN TRENET - acc. piano Walter BERTEVAL
10. SONATE POUR VIOLON
ET PIANO N°6 2’49
CHARLES TRENET
11. PRINTEMPS À PARIS 2’26
LES TROIS MÉNESTRELS - orch. dir. André POPP
12. LES COUPEURS DE BOIS 2’34
KEELY SMITH - orch. dir. Nelson RIDDLE
13. I WISH YOU LOVE 3’47
PETULA CLARK - orch. dir. Tony OSBORNE
14. A MILLION STARS ABOVE 2’35
BENNY VASSEUR, ANDRÉ PAQUINET - trombones en coulisses
15. LA MAISON DU POÈTE 3’11
ALEXIS WEISSENBERG - Mr NOBODY plays TRENET
16. EN AVRIL À PARIS 2’45
LES PETERS SISTERS - orch. dir. Billy MOORE
17. VOUS QUI PASSEZ SANS ME VOIR 3’44
LES WACKADOUS
18. MOI, J’AIME LE MUSIC-HALL 2’23
CHARLES TRENET - Charles TRENET à Tokio,
récital à la Salle Municipale Hibiya - acc. piano Freddy LIENHART
19. EN AVRIL À PARIS 2’03
20. LA PETITE MUSIQUE 3’06
21. MES JEUNES ANNÉES 2’34
22. LE JARDIN EXTRAORDINAIRE 4’03
23. PAPA PIQUE ET MAMAN COUD 3’46
24. LE PIANO DE LA PLAGE 2’32
25. BERCEUSE 2’16
26. COIN DE RUE 2’47
27. LA POLKA DU ROI 3’22
28. L’ÂME DES POÈTES (EN JAPONAIS) 4’01
29. LA MER (EN JAPONAIS) 3’31
DISQUE / DISC 2
MARCEL AMONT - orch. dir. Armand MIGIANI
1. CHA CHA BOUM 2’35
2. LE GRAND CAFÉ 2’19
MILT JACKSON, BARNEY WILEN, PERCY HEATH, KENNY CLARKE - Jazz sur Seine
3. J’AI TA MAIN 2’19
ZACK MATALON - orch. dir. Jean-Pierre GUIGON
4. J’AI MORDU DANS LE FRUIT 2’44
EDDIE BARCLAY et son grand orchestre
5. LE JARDIN EXTRAORDINAIRE 2’08
TOMMY DESSERRE à l’orgue de cinéma
6. BOUM 1’09
ALEC SINIAVINE et sa musique douce
7. VALSE DES AMOURS PASSÉES 2’29
BOBBY DARIN - orch. dir. Richard WESS
8. BEYOND THE SEA 2’51
HAZEL SCOTT
9. LE PIANO DE LA PLAGE 2’28
JEAN-CLAUDE PASCAL - orch. dir. Pierre SPIERS
10. UN JOUR VOUS COMPRENDREZ 3’06
JEAN-CLAUDE PASCAL
11. ROM 2’54
GÉRARD BRUMIÈRES - orch. dir. Raymond PERRIGUEY
12. LE PIANO DE LA PLAGE 2’30
JEAN LECCIA - Panorama Charles TRENET
13. Y A D’LA JOIE !; BONSOIR JOLIE MADAME ; J’AI TA MAIN ; VOUS OUBLIEZ VOTRE CHEVAL ; PRINTEMPS À RIO ; MÉNILMONTANT ; Y A D’LA JOIE ! 5’08
VANNY COGAN, LAURENT MARCHAT - Dansez sur les grands airs de Charles TRENET - orch. dir. Laurent MARCHAT
14. LE SOLEIL ET LA LUNE 2’39
LES DJINNS - Grand orchestre de Paris, dir. Paul BONNEAU
15. L’ÂME DES POÈTES 3’32
CHARLES TRENET - acc. piano Freddy LIENHART
16. SOURCE D’OR 0’51
CHARLES TRENET - orch. dir. Guy LUYPAERTS
17. CLOCHES, SONNEZ ! 2’42
CHARLES TRENET - orch. dir. Guy LUYPAERTS
18. LA BONNE PLANÈTE 2’55
19. SACRÉ FARCEUR 1’52
20. LE JONGLEUR 3’02
21. PAR LA PORTE ENTR’OUVERTE 2’37
CHARLES TRENET - orch. dir. Christian CHEVALLIER
22. LES PETITS REGRETS 2’32
23. OBÉIS AU BEY ! 2’42
24. RIEN NE PEUT CHANGER MA JOIE 2’06
25. JE FAIS LA COURSE AVEC LE TRAIN 2’39
CHARLES TRENET & LES PETITS CHANTEURS À LA CROIX DE BOIS - dir. Mgr Fernand MAILLET
26. LA MER 3’58
CHARLES TRENET - orch. dir. Guy LUYPAERTS
27. DIS-MOI QUEL EST TON NOM... 2’11
28. LES SOLDATS 2’55
29. QU’EST DEVENUE LA MADELON ? 2’51
30. BARCELONE 2’13
COLLECTION : DANIEL NEVERS / DIRECTION ARTISTIQUE, TEXTE ET DISCOGRAPHIE : PASCAL HALBEHER ET VINCENT
LISITA
FORMIDABLE !
CHARLES ET JOHNNY
LE PIANO DE LA PLAGE
Le Jardin Extraordinaire
-
PisteTitreArtiste principalAuteurDuréeEnregistré en
-
1Rendez-vous sous la pluieCharles TrenetCharles Trenet00:02:131956
-
2C’était... c’était... c’était...Charles TrenetCharles Trenet00:03:261956
-
3Les trois RosesCharles TrenetCharles Trenet00:01:361956
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4Vivre en chantantCharles TrenetCharles Trenet00:00:271956
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5Pauvre Georges AndréFreddy LienhartCharles Trenet00:02:401956
-
6En tournéeMouloudjiCharles Trenet00:02:351956
-
7Les corbeauxMouloudjiCharles Trenet00:01:191956
-
8C’est le Rhône qui ronronneMouloudjiCharles Trenet00:01:181956
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9Les mitesClaude PratsCharles Trenet00:03:111956
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10Sonate pour violon et piano n 6Lucien TrenetLudwig Van Beethoven00:02:491956
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11Printemps à ParisCharles TrenetCharles Trenet00:02:261956
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12Les coupeurs de boisLes trois MénestrelsCharles Trenet00:02:341956
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13I Wish You LoveKeely SmithCharles Trenet00:03:471956
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14A Million Stars AbovePetula ClarkCharles Trenet00:02:351956
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15La maison du poèteBenny VasseurCharles Trenet00:03:111957
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16En avril à ParisAlexis WeissenbergCharles Trenet00:02:451957
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17Vous qui passez sans me voirThe Peters SistersCharles Trenet00:03:441957
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18Moi j’aime le Music-hallLes WackadousCharles Trenet00:02:231957
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19En avril à Paris 2Charles TrenetCharles Trenet00:02:031959
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20La petite musiqueCharles TrenetCharles Trenet00:03:061959
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21Mes jeunes annéesCharles TrenetCharles Trenet00:02:341959
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22Le jardin extraordinaireCharles TrenetCharles Trenet00:04:031959
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23Papa pique et maman coudCharles TrenetCharles Trenet00:03:461959
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24Le piano de la plageCharles TrenetCharles Trenet00:02:321959
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25BerceuseCharles TrenetCharles Trenet00:02:161959
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26Coin de rueCharles TrenetCharles Trenet00:02:471959
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27La polka du roiCharles TrenetCharles Trenet00:03:221959
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28L’âme des poètes (en japonais)Charles TrenetCharles Trenet00:04:011959
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29La mer (en japonais)Charles TrenetCharles Trenet00:03:311959
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PisteTitreArtiste principalAuteurDuréeEnregistré en
-
1Cha Cha BoumMarcel AmontCharles Trenet00:02:351957
-
2Le grand caféMarcel AmontCharles Trenet00:02:191957
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3J’ai ta mainMilt JacksonCharles Trenet00:02:191958
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4J’ai mordu dans le fruitZack MatalonCharles Trenet00:02:441958
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5Le jardin extraordinaire 2Eddie Barclay et son OrchestreCharles Trenet00:02:081958
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6BoumCharles TrenetCharles Trenet00:01:091958
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7Valse des amours passéesAlec SiniavineCharles Trenet00:02:291958
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8Beyond the SeaBobby DarinCharles Trenet00:02:511958
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9Le piano de la plage 2Hazel ScottCharles Trenet00:02:281958
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10Un jour vous comprendrezJean-Claude PascalCharles Trenet00:03:061958
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11RomJean-Claude PascalCharles Trenet00:02:541958
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12Le piano de la plage 3Gérard BrumièresCharles Trenet00:02:301958
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13Y a d’la joie - Bonsoir jolie Madame – J’ai ta mainJean LecciaCharles Trenet00:05:081959
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14Le soleil et la luneVanny CoganCharles Trenet00:02:391959
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15L’âme des poètesLes DjinnsCharles Trenet00:03:321959
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16Source d’orCharles TrenetCharles Trenet00:00:511959
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17Cloches sonnezCharles TrenetCharles Trenet00:02:421959
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18La bonne planèteCharles TrenetCharles Trenet00:02:551959
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19Sacré farceurCharles TrenetCharles Trenet00:01:521959
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20Le JongleurCharles TrenetCharles Trenet00:03:021959
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21Par la porte entr’ouverteCharles TrenetCharles Trenet00:02:371959
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22Les petits regretsCharles TrenetCharles Trenet00:02:321959
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23Obéis au beyCharles TrenetCharles Trenet00:02:421959
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24Rien ne peut changer ma joieCharles TrenetCharles Trenet00:02:061959
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25Je fais la course avec le trainCharles TrenetCharles Trenet00:02:391959
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26La merCharles TrenetCharles Trenet00:03:581960
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27Dis-moi quel est ton nom...Charles TrenetCharles Trenet00:02:111960
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28Les soldatsCharles TrenetCharles Trenet00:02:551960
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29Qu’est devenue la MadelonCharles TrenetCharles Trenet00:02:511960
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30BarceloneCharles TrenetCharles Trenet00:02:131960
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INTÉGRALE CHARLES TRENET - 13
« QU’EST DEVENUE LA MADELON ? » (1956-1960)
Ce volume est dédié à Daniel Nevers, décédé en mars 2022 à l’âge de soixante-quinze ans.
Sa passion pour Charles Trenet lui est venue par le jazz : « c’est d’abord, en priorité, la musique qui m’intéresse ! Et donc, par glissements successifs, les chanteurs, les chanteuses qui ont été influencés par le jazz, que ce soient des Français ou pas, m’intéressent ; donc Trenet fait partie des premiers1 ».
Le nom de Daniel Nevers restera indissociable de l’Intégrale Charles Trenet, dont il assura la direction dès 1996. Entraîné dans cette aventure avec Patrick Frémeaux par Noël Hervé, il en a conçu les douze premiers volumes (1933-1959). « Ce n’était pas la peine de faire la même intégrale que les autres : je me suis amusé à mettre des interprétations différentes de certaines chansons, voire des choses que lui-même, bien qu’en étant l’auteur, n’a jamais enregistrées2 ». C’est dans cet esprit que nous avons choisi de continuer son œuvre, fidèles à l’émerveillement que provoquaient les découvertes de chacun de ses volumes : à l’époque où certains ricanaient d’un Charles Trenet très âgé, habitué de la Chance aux chansons, Daniel Nevers le faisait entrer dans le « patrimoine sonore », par la même grande porte que Django Reinhardt ou Louis Armstrong.
So long, Mister Nevers...
Durant cette deuxième moitié des années 1950, Charles Trenet reste le chef de file des auteurs-compositeurs-interprètes. Son succès ne se dément pas, qu’il se produise dans les grandes salles parisiennes ou qu’il parte en tournée, en France comme à l’étranger.
Au mitan de la quarantaine, il inaugure une nouvelle phase de sa carrière, celle de la vedette « toujours jeune ». Il cherche alors à se départir de l’étiquette du « fou chantant » dont l’image d’Épinal a certes contribué à son rapide succès, mais avant-guerre... Attribut par excellence, son chapeau passe ainsi à la trappe : lors du gala des Bâtons blancs de Rouen, un courant d’air le lui a retiré de la tête, et il s’en est senti « libéré ». Au bout de vingt ans de scène, il a acquis suffisamment de métier pour ne plus en avoir besoin ! Sa prestation nu-tête à l’Alhambra, en janvier 1958, est remarquée ; à ce moment-là, Lucien Rioux note par ailleurs que son public a sensiblement son âge, et qu’il semble préférer ses anciens succès à ses chansons nouvelles... Quid des jeunes ? – « Sa joie, sa gentillesse, son sourire permanent sont sans attrait pour les adolescents d’aujourd’hui, affirme-t-il. Ils se sont trouvé de nouveaux héros, amers, sceptiques, quelquefois désespérés : la “fureur de vivre” a remplacé la “joie de vivre”3». Cette observation ne dépeint pas tout à fait la réalité puisqu’en 1954, Élisabeth Duncker a fondé à Paris le Club des Amis de Charles Trenet, réunissant des admirateurs vingtenaires... Un bulletin mensuel est publié dès 1957 : dans son compte-rendu du même tour de chant à l’Alhambra, elle note que le public y est « électrisé4 »...
Néanmoins, Charles Trenet entame alors une lutte qu’il n’abandonnera plus : cesser de vieillir pour continuer de conquérir la jeunesse. Un article de Télé Magazine, en 19595, est symptomatique de cette nouvelle phase. Si le journaliste ose dévoiler son âge, le principal intéressé parle quant à lui de ses « quarante ans... et quelques » et préfère fêter sa « majorité dans la chanson ». Depuis quelque temps, il pose en maillot de bain en brandissant des haltères : « C’est excellent chaque matin pour vous mettre en forme et pour rester jeune » ! En 1954, durant la tournée Pernod, il corrigeait lui-même son regard sur ses affiches, d’un coup de pinceau ; début 1959, c’est au bistouri d’un chirurgien esthétique qu’il confie ses paupières...
En février, les yeux plus écarquillés que jamais, Charles Trenet annonce son départ imminent pour une tournée d’un mois au Japon. Que chantera-t-il là-bas ? – « Des chansons anciennes qu’ils connaissent. D’autres, plus récentes, qu’ils connaissent moins. Et trois chansons nouvelles qu’ils ne connaissent pas... Pas plus d’ailleurs que le public français... L’une s’appelle Les Relations mondaines ; la seconde, Giovanni. Quant à la troisième, intitulée : Cloches, sonnez !, je l’ai composée à l’intention de Dalida6 »... Toutes trois seront effectivement enregistrées le 5 mai suivant, mais aucune par la Pharaonne de la Chanson ! « On m’a envoyé des traductions japonaises de mes chansons, et je trouve ça très réussi... Enfin, autant que je puisse comprendre ce qu’il y a dedans, s’enthousiasme-t-il par ailleurs ! Mais c’est très réussi au point de vue sons : c’est très joli, le japonais ! Je pensais que c’était une langue beaucoup plus ardue, qu’il y avait beaucoup de “tchink, kink, kink”, je croyais que c’était comme le chinois... C’est tout à fait différent7 » !
Au fait, pourquoi le Japon, et pourquoi si tard, dans sa carrière ? Pour le comprendre, il faut revenir au lendemain de la guerre, quand les jeunes japonais s’enthousiasmèrent pour le jazz et la culture française. Se réunissant dans les minuscules cabarets qui fleurissaient à Tokyo, ils aboutirent naturellement aux chansons de Charles Trenet : « pour les Japonais, il était une sorte de George Gershwin français et, comme lui, ils rêvaient d’un nouveau monde8 », confie Shuhei Ohno, spécialiste de la Chanson française au Japon.
Dès lors, l’Association des Amis des Arts puis l’Ambassade de France œuvrèrent à l’organisation des tournées d’artistes français ; ceux-ci découvrirent au Japon un public conquis par la formule du « Récital de chansons ». Les classiques de leur répertoire y furent traduits et réinterprétés par des artistes locaux, comme Tsutomu Koga qui ouvrit bientôt la fameuse boîte de nuit « chez Boum », quartier Akasaka... « Ils m’appellent “Boum”, là-bas !, allait s’étonner Charles Trenet. “Chez Boum”, on voit ma photo, en très grand, à la porte, et c’est chez moi9 » !
Damia fut la première française à débarquer au Japon pour une tournée en mai 1953, suivie par Joséphine Baker, Nicole Louvier et Jacqueline François. Mais la véritable star, ce fut Yvette Giraud : première tournée en 1955, première à enregistrer en japonais dès 1957, elle se fit l’ambassadrice du fou chantant avec L’Âme des poètes, l’un de ses grands succès (voir FA088)…
Charles Trenet découvre le Japon début mars 1959. Dans la préface du programme de sa tournée, il se félicite de découvrir « un empire moderne qui a su mettre la technique au service de sa légende ». Sa véritable carte de visite ? – La Mer, connue grâce à Benny Goodman (voir FA090), ainsi qu’à la NHK, la radio nationale, qui en a fait son indicatif... Mes jeunes Années sonne les heures au carillon d’Hiroshima. Or, « celle que l’on fredonne le plus est Berceuse, qui est bien loin de compter parmi les succès parisiens10 », note Charles Trenet ! Il doit en réviser les paroles, pour l’interpréter dès son premier récital à l’auditorium Kyoritsu de Tokyo, le 6 mars11.
C’est le récital du 22 mars à la salle Hibiya de Tokyo qui fait l’objet d’un enregistrement par Columbia12, puis d’un choix d’onze chansons réparties sur deux disques : un 33 tours 25 cm (ZL1079) et un 45 tours (LL3026). Sur le 33 tours figurent neuf chansons en français, puis une chanson en japonais : L’Âme des poètes. Sur le 45 tours, uniquement deux chansons en japonais : la même Âme des poètes, puis La Mer. Nous reproduisons ici la version de L’Âme des poètes du 33 tours, car elle y est précédée d’une introduction en français – supprimée sur le 45 tours.
Diffusés au pays du Soleil-Levant, ces deux vinyles sont tellement rares qu’Henri Chenut lui-même, notre regretté « fou collectionnant », ne les a jamais possédés ! Nous avons pu les numériser grâce au personnel de la Médiathèque musicale de Paris, qui a bien voulu nous prêter les exemplaires issus de la collection d’Hisashi Yabuuchi, un fonds consacré à la Chanson française, offert en 2009 par les héritiers de ce passionné japonais – et qui regroupe plus de 4800 documents.
Naturellement, un récital de Charles Trenet ne s’arrêtait pas à onze chansons. Pendant les applaudissements, on peut entendre Freddy Lienhart, le fidèle pianiste, jouant quelques notes de la chanson suivante pour l’annoncer au patron ! On peut ainsi avancer que La Maison du poète, Route Nationale 7, Une Noix, La Java du Diable et Retour à Paris ont également figuré au programme – Le Jardin extraordinaire venant après Le Piano de la plage.
Enfin, dans la présentation de L’Âme des poètes, on devine que Charles Trenet s’adresse à un interlocuteur, « Monsieur Nachiwara » : « c’était le neveu de Foujita qui me présentait au public, un public qui s’y connaît en chansons13 », et Eiho Nachiwara en est grandement responsable puisque son émission hebdomadaire, consacrée à la Chanson française sur les ondes de la radio NHK, est alors suivie par des millions d’auditeurs !
À son retour, après un récital à Bombay, Charles Trenet confie à France-Soir avoir composé trois chansons en avion : Les Relations mondaines,
Giovanni et Cloches, sonnez !... les mêmes « nouveautés » qu’il promettait de chanter au public nippon, peu avant son départ de France ! Malgré le succès de cette tournée, il ne reviendra au Japon que pour trois dates, en 1989. À son décès en 2001, Chiyoko Sakurai, professeur de littérature japonaise, estimera que « la Chanson japonaise a été influencée par lui, c’est indéniable ; nos artistes se sont enrichis de ses disques, ils les ont étudiés avec la plus grande minutie pour développer leur propre style et dérouler un fil mélodique non moins original14 ».
Dans le précédent volume, Daniel Nevers nous avait laissés en studio avec Charles Trenet et Jean Leccia en juillet 1959, durant la mise en boîte de La Vie est une aventure, Les trois Roses, Quelque part... deux amants et Cloches, sonnez ! ; curieusement, cette dernière était déjà commercialisée, car enregistrée depuis le 5 mai avec Guy Luypaerts (Columbia SCRF347)... Du reste, Charles Trenet refusa finalement la version Leccia de ses Cloches... que l’on va pourtant retrouver dans toutes les rééditions postérieures,
parfois créditée « accompagnement Guy Luypaerts » : un comble ! Voilà donc cette injustice réparée.
Charles Trenet reprend le chemin des studios en décembre 1959, pour quatre nouvelles chansons orchestrées par Guy Luypaerts et quatre autres par Christian Chevallier. Puis, en mai 1960, quatre dernières enfin avec le même Luypaerts (par ailleurs, il apparaît au beau milieu de La Mer des Petits Chanteurs à la Croix de Bois, puis réenregistre également une douzaine de ses « Chansons classiques toujours modernes » que nous vous livrerons dans le volume 14). On retrouve dans ces nouveaux textes les thèmes qui sont chers à son inspiration : veine astronomique avec La bonne Planète, clin d’œil à son roman
éponyme publié en 1949 ; surréaliste avec Sacré
farceur, à rapprocher de Pauvre Georges André ou L’Inquiet ; joyeuse, même si Rien ne peut changer ma joie ne détrônera pas l’hymne Y a d’la joie ! ; nostalgique, avec Les petits Regrets, Par la Porte entr’ou Qu’est devenue la Madelon ? ; poétique, avec Dis-moi quel est ton nom ou encore ces Soldats d’un autre temps, tout droit sortis d’Une Noix ; catalane avec Barcelone, qui sacrifie à la mode des paso-dobles mais retombe sur les trois pattes d’une valse avec l’évocation finale de Paris ; exotique, saupoudrée d’assonances et d’allitérations, avec Obéis au Bey ; circassienne avec Le Jongleur, un faits divers digne de l’époque des chansons réalistes : faut-il y trouver la même ironie que dans Maman Bouquet ? Ferroviaire enfin : Je fais la course avec le train, version cha cha, s’avère moins percutante que celle qu’accompagnait Pierre Spiers d’un simple piano, véritable leçon d’accentuation tonique bien avant Il y avait des arbres (voir FA086) !
Henri Chenut et son comparse Max Schneider gravèrent sur acétates plusieurs prestations radiophoniques de Charles Trenet, oubliant parfois (souvent !) de noter la date et le titre de l’émission... Ces disques, pas spécialement conçus pour la conservation, ont plutôt bien traversé les sept dernières décennies ; ils présentent néanmoins quelques signes de vieillissement que Christophe Hénault, le magicien du studio Art et Son, n’a pas pu gommer lors des différentes étapes de la numérisation. Malgré ces craquements et autres sauts de sillon, nous avons souhaité reproduire ici ces enregistrements, d’où la fourchette chronologique (1956-1960) qui reprend pratiquement celle du volume précédent.
« Vivre en chantant », voilà qui aurait pu devenir la devise du fou chantant, qui compose l’indicatif éponyme de cette émission, diffusée en direct sur les ondes du Poste Parisien, en 1956. Il y interprète également C’était... C’était... C’était..., chanson-inventaire nourrie de souvenirs de jeunesse puis, toujours fidèle à son Languedoc-Roussillon, Les trois Roses. Ce poème d’Albert Bausil, La Chanson des trois roses, avait déjà été mis en musique par Alfred Bachelet, en 1924 ; Charles
Trenet lui en compose une nouvelle, et le ré-intitule pour l’occasion - n’avait-il pas déjà ré-intitulé une autre Chanson, celle d’automne, en Verlaine ? Cette version radiophonique est donc la plus ancienne répertoriée, puisque le premier enregistrement des Trois Roses en décembre 1955, sous la baguette de Roger-Roger, avait été refusé (voir FA091) : c’est celle qu’orchestrera Jean Leccia, en juillet 1959, qui sera validée (voir FA092). L’accompagnement par une formation légère (Freddy Lienhart au piano puis Pierre Spiers et son ensemble) donne à ces deux chansons une dimension délicieusement intime... comme quoi, « ma pauvre chanson, Ça t’va mal les clairons, les trompettes, les pistons » ! Avec Rendez-vous sous la pluie, vraisemblablement tirée de cette même série d’émissions, Charles Trenet puise dans le répertoire de son duo avec Johnny Hess, vingt ans après sa dissolution ; cette interprétation en solo par son auteur est la seule à notre connaissance.
Depuis les tout premiers slogans publicitaires chantés avec Johnny Hess sur les ondes de Radio-Cité (voir FA082), Charles Trenet, on le sait, ne cessa jamais d’en imaginer. Dès avril 1959, chaque mardi à 21h30, le voici sur Radio-Luxembourg qui vante les huiles Huilor, détournant sa chanson Source bleue en Source d’or... et dispensant quelques conseils domestiques, qui consternent jusqu’à ses admirateurs : « De grâce, Monsieur Trenet, trouvez-nous une meilleure source pour y puiser vos émissions...15 » !
Toujours à la radio mais dans une émission indéterminée, voici une archive irrésistible : Lucien Trenet (1882-1966), notaire et père de Charles, exécutant Beethoven au violon ! Éclipsé tout au long de la carrière du fou chantant par l’écrasante figure maternelle, ce musicien accompli compose, dirige chœurs et orchestres puis joue du violon, de la guitare et du piano. Après un passage au conservatoire de Perpignan, il a « fait son Droit » à Paris, où il a également fréquenté la Schola Cantorum, les cours de Jules Combarieu au Collège de France, ainsi que les cabarets de chansonniers. Il est accompagné ici au piano par son ami Walter Berteval-Shinz, un fin musicologue qu’il retrouve chaque semaine, afin de travailler des sonates...
Pauvre Georges André bénéficie, dans cette version en public radiodiffusée, de deux petits « bonus » : une présentation sous forme de confession littéraire (« une chanson à laquelle j’avoue ne rien comprendre du tout » !), ainsi que la conclusion parlée, conforme à la partition (« Eh bien, qu’est-ce que vous faites là, vous, dans ce puits ?... ») Cette version plus « martelée » pourrait bien être antérieure à la version studio de juin 1958, mais postérieure à l’édition de la partition en 1956 : Olympia 1956 ? Bobino 1956-57 ? Cabaret du Moulin Rouge 1957 ? Nous n’en savons pas plus... Jacques Higelin reprendra Pauvre Georges André dans son spectacle « Higelin enchante Trenet », en 2005 ; Jean-Jacques Debout n’hésite pas à l’interpréter encore de nos jours.
Enfin, non plus à la radio mais au cinéma, voici Printemps à Paris, tirée du film éponyme réalisé par Jean-Claude Roy (1957). Le scénario narre les pérégrinations, dans la capitale, d’un couple qui vient de se rencontrer, et qui se retrouve dans le public d’une émission de télévision... Zappy Max y présente les numéros de plusieurs artistes, présents dans le studio, puis de Charles Trenet, en duplex depuis Antibes ! Celui-ci interprète cette chanson qui sent la commande à plein nez, tout en déambulant autour de sa fameuse villa-paquebot, à la bonne franquette... L’inanité du scénario ne trompera pas les spectateurs et le film ne restera à l’affiche des cinémas parisiens qu’une huitaine de jours. Quand Élisabeth Duncker évoquera Printemps à Paris en présence de Charles Trenet, il s’écriera : « il faut vite l’oublier » !
Charles Trenet confia plusieurs chansons inédites à d’autres interprètes. Dans le volume 12, Daniel Nevers avait déjà inclus J’ai perdu ma veste, l’une des chansons du 45 tours « Mouloudji chante Charles Trenet » (Philips 432.085). De ce disque gravé en 1956, capital pour cette Intégrale, nous avons extrait En tournée, dont le rythme à trois temps et le texte diffèrent de la version de Charles Trenet (voir FA092) ; Les Corbeaux, extrait d’un poème de 1871 d’Arthur Rimbaud mis en musique par Charles Trenet ; et enfin C’est le Rhône qui ronronne, composée avec Gérard Brumières. Arrêtons-nous un instant sur ce personnage, Gérard Foussier de son véritable nom (1927-1974) : responsable des services de propagande chez Pernod, il engage son idole, dès 1952, pour chanter à chaque étape du Tour de France ; le succès est tel que durant les deux étés suivants, la marque organise sa propre tournée, se faisant construire un camion-podium aux lignes futuristes, le super-car (évoqué dans En tournée) ! En 1958, l’expérience est réitérée avec Butagaz. « Le soir, après le spectacle, se remémore Gérard Brumières, nous nous retrouvions souvent devant un piano (un soir, ce fut celui de la plage !). Charles me chantait ses nouvelles œuvres, me disait ses dernières trouvailles. Un jour, une de mes petites chansons a eu la chance de lui plaire et il me fit, quelque temps plus tard, la grande joie de l’enregistrer [Du Soir au lendemain, voir FA090]. Une autre fois, il écrivit sur la nappe en papier d’un restaurant-routier un poème délicieux que je mis en musique et ce fut la chanson C’est le Rhône qui ronronne16 ». Par ailleurs, Gérard Brumières ayant enregistré lui-même Le Piano de la plage, il nous a semblé pertinent de vous faire connaître sa voix.
En 1958, Charles Trenet confie à Jean-Claude Pascal une chanson de 1950, Un Jour vous comprendrez. Cet artiste complet est surtout connu comme comédien quand il décide de se tourner vers le music-hall ; Charles Trenet préfacera le disque de son tour de chant à Bobino, estimant que « sa présence de comédien, son sens de la nuance marqué par le cinéma, sa voix souple, juste, pleine, son ironie moderne, son romantisme de tous les temps en font un personnage unique ». Faut-il voir l’expression de son « ironie moderne » dans son enregistrement de Rome en allemand ?
Enfin, en décembre 1955, un certain Claude Prats était apparu en studio, dirigeant l’orchestre lorsque Charles Trenet avait mis en boîte La petite Musique puis un premier Noël des enfants noirs (refusé). Claude Prats n’est autre que son demi-frère, Claude Trenet (1927-1998) ! Membre à part entière de cette « famille musicienne », il a découvert l’orgue auprès de Pierre Revel ; élève au Conservatoire, il a reçu deux prix d’harmonie et de composition. Les deux frangins vont être liés par la chanson Les Mites, que Charles gravera un demi-siècle plus tard sur l’album « Fais ta Vie » (1995). Sa mention la plus ancienne date de début 1940 : Charles Trenet, mobilisé, publie alors quelques articles dans plusieurs périodiques, histoire de « rester dans le coup ». Il achève l’un d’eux en confiant avoir retrouvé dans son armoire ses effets mangés aux mites, ce qui lui a inspiré le poème Terminus ou les quatrains rapides17 :
C’est fou ce que les mites mangent
Dans l’appartement délaissé
Elles mangent ce que je range
Au fond des tiroirs du passé.
Les mites dans l’armoire dînent
Mites par ci, mites par là
Milly Mathis, Mitty Goldin(e)
Sont des amis qu’on n’oublie pas.
Amis, vengez-moi de ces mites
Portez-moi des boules de menthe,
À Miami on tue mes mythes,
Surtout lorsque les mythes mentent.
Ce poème ne déroge pas à la règle : avec Charles
Trenet, tout finit par des chansons. La première strophe va en devenir le refrain, avant de subir bien des transformations... Dès 1947, Claude Trenet l’intègre dans Le Château s’amuse, une comédie musicale d’Henri Fontenille mise en scène par Jean Le Poulain, créée au Casino Montparnasse, dont il signe les musiques. Le 24 septembre 1951, au cours d’une émission de la Radio Télévision Suisse, Charles en interprète le refrain tel qu’il l’enregistrera quatre décennies plus tard. Par la suite, Claude fait carrière en Amérique du Nord puis au Québec, où il enregistre une nouvelle version des Mites (78 tours Quality Québec 807-B), qui comporte de nouveaux couplets et refrains : le simple nom de « Trenet », sans prénom, vient créditer le titre... Revenu en France et rebaptisé Claude Prats (du nom de sa mère, épouse en secondes noces de Lucien Trenet), Claude grave les mêmes paroles en 1956, accompagné par Jean-Pierre Sasson18. Il est permis de se demander si le poème initial fut mis en musique par Charles ou par Claude ; si les couplets, puis les nouveaux refrains, sont dus à l’un, à l’autre, ou à la complicité des deux ? À la fin de sa vie, Charles sortira Les Mites de leur placard ; il abandonnera les couplets des versions de Claude pour (r)écrire les siens, et conservera son refrain de 1951. La partition, éditée chez Rozon en 1994, portera la mention « paroles et musique Charles Trenet ».
Durant cette deuxième moitié des années 1950, Charles Trenet ne peste pas encore contre les « autres musiciens » qui reprennent ses « airs anciens ». Soyons honnêtes, toutes les oreilles sont alors rebattues des reprises de Que reste-t-il de nos amours, Vous qui passez sans me voir, Ménilmontant et on en passe !, Charles Trenet jugeant lui-même que La Mer « l’emmere » !
Parmi les chanteurs, l’interprétation de J’ai mordu dans le fruit par Zack Matalon (1928-2005) mérite d’être entendue. Apparu dans quelques séries télévisées, il a enregistré en Angleterre, dès 1956-57, plusieurs standards américains ainsi que des adaptations de succès de Gilbert Bécaud ; puis, en France, pour Columbia, des adaptations de chansons anglaises par Boris Vian (voir FA5370) ainsi qu’un des tout premiers titres de Claude Nougaro, La folle Chanson (voir FA5385).
Fort de son succès flambant neuf, Marcel Amont donne la pleine mesure de son talent d’interprète avec Cha cha Boum et Le grand Café. Sans doute faut-il voir, dans ces choix, l’hommage de l’adolescent de la fin des années 1930 à la vedette qui a embrasé sa génération... donc, quelque chose de l’ordre de l’intime. De doublement intime, quand il retrouve son accent béarnais pour transformer Le grand Café en véritable sketch : le béarnais, c’est la langue de ses parents, cette « langue de ploucs » que l’École voulut gommer, mais dont il découvrira les poètes, sur le tard... ne manquant jamais une occasion de la mentionner comme « langue à part entière ». Avec cet accent familial, il accède à l’universel, comme le fou chantant avec son accent de Narbonne dans À la Porte du garage, comme César dans son bar avec l’accent de Marseille – Marseille où se trouvait le grand café qui inspira ce texte à Charles Trenet... « et alors, garçon ! », la boucle est bouclée.
Pianiste de génie et activiste passionnée, Hazel Scott est certainement sous-estimée en tant que chanteuse. Au moment de cet enregistrement, elle s’est réfugiée en France, après que le maccarthysme a brisé son éblouissante carrière. Sa nostalgie pour ce Piano de la plage, symbole de l’âge d’or de la jeunesse, prend donc ici un sens particulier, dans la langue de son pays d’accueil. Quel meilleur choix, pour l’introduire, que les premières mesures de La Mer ? Cruelle ironie, le président Truman, qui avait rencontré Charles Trenet en Floride un jour de 1950, s’était écrié : « C’est vous, La Mer ? – Oui, avait répondu Trenet, je suis la Méditerranée – Les peuples seraient tout près les uns des autres sans la mer, la mer qui les sépare. Votre chanson rapproche les peuples »...
Du côté des groupes, les Trois Ménestrels (Raymond de Rycker, Jean-Louis Fenoglio et Roger Horte, rapidement remplacé par Maria Sandrini) se sont formés à Lyon dès 1955 ; ils viennent d’être remarqués par Jacques Canetti quand ils gravent cette rafraîchissante version des Coupeurs de bois, dont on imagine sans peine la mise en scène !
Les Peters sisters (Anne, Mattie et Virginia) enregistrent en allemand et en français (notamment Vous qui passez sans me voir) durant leur tournée en Europe en 1957, se produisant également à la RTF.
Les Djinns, enfin, ont déjà été représentées dans le volume 12 avec leur Jardin extraordinaire. Daniel Nevers promettait d’inclure par la suite d’autres enregistrements de cet ensemble féminin à cette Intégrale, puis d’apporter de plus amples informations à leur sujet... nous avons à cœur d’exaucer son vœu. Cette chorale de jeunes filles issues de la Maîtrise de la RTF est fondée en 1959 par le producteur de radio Roger Pradalié ; son voisin au Chesnay, Gilbert Bécaud, en devient le parrain. Leur répertoire ? – Des chansons à la mode, des opérettes, des comédies musicales et des créations originales. Si le groupe de scène comporte une vingtaine de choristes, on en compte une quarantaine lors des enregistrements, les jeunes filles étant rejointes par les enfants de la Maîtrise. Harmonisations à trois voix de Paul Bonneau, mises en scène de Quentin Foster, robes blanches de Paulette Coquatrix, le groupe de scène parcourt le monde avant de disparaître en 1964 (certaines évoluent vers le yéyé, comme les Gam’s) ; deux ans plus tard, le Ministère de l’Information, qui salarie la troupe, acte sa disparition... jugeant les recettes insuffisantes ! Leur version de L’Âme des poètes n’est pas anodine. En effet, lorsque Charles Trenet l’enregistre en janvier 1951, la chanson comprend un pont musical que comble l’ondioline (voir FA086), les premières partitions indiquant « comme un piano mécanique ». Lassé de siffloter, sur scène, durant ces trente-deux mesures19, il compose bientôt quelques couplets bienvenus : « Un jour, peut-être, bien après moi... », qui sont imprimés sur les nouvelles partitions. Ce sont les Djinns qui, pour la première fois, gravent ces paroles dans leur intégralité, sur disque.
L’étonnante plasticité des mélodies de Charles Trenet continue d’inspirer nombre de musiciens, les solistes comme les orchestres.
En 1957 paraît le 45 tours « Mr Nobody plays Trenet » chez Lumen – un label plutôt consacré à la musique sacrée puis classique. On y trouve Coin de rue, Vous oubliez votre cheval, En avril à Paris, Boum, Vous qui passez sans me voir et Ménilmontant... Mais l’originalité de ce disque réside dans la virtuosité du pianiste et des paraphrases développées autour des mélodies initiales. C’est seulement au début du XXIe siècle que le nom d’Alexis Weissenberg est révélé, celui-ci ayant préféré garder l’anonymat de peur de n’avoir pas été à la hauteur... Découvrant ce disque, un autre pianiste virtuose, le québécois Marc-André Hamelin, transcrit ces arrangements et les réenregistre (« In a State of Jazz », Hyperion, 2008). « Quelques années plus tard, raconte-t-il, j’eus l’agréable surprise de recevoir un courriel de María, la fille cadette de Weissenberg, et qui renfermait un scan de quatre de ces six arrangements, de la main même de son père !20 ». Ces partitions sont publiées en 2018 sous le titre définitif : Weissenberg arranges Trenet ! Depuis, de nombreux pianistes s’approprient En avril à Paris, mais c’est évidemment la version originale que nous livrons ici.
Le nom de Tommy Desserre (1907-1989) est indissociable de l’orgue du Gaumont-Palace, le gigantesque cinéma de la Place Clichy, aujourd’hui disparu. Très prisés pour leur volume et pour bruiter les films muets, les orgues de cinéma étaient capables d’imiter les instruments de l’orchestre et de produire nombre d’effets sonores ; leurs particularités techniques leur permettaient de s’adapter aux rythmes de la musique légère et du jazz. On en compte jusqu’à soixante-trois en France, dont six à Paris, tous disparus... hormis celui qui nous intéresse. Lors de l’agrandissement du Gaumont-Palace, cet orgue Christie est installé par la firme britannique Hill, Norman and Beard. Inauguré en décembre 1931 au moment de l’avènement du cinéma parlant, il ne va être utilisé que pendant les entractes ou les intermèdes, jusqu’à la fermeture de la salle en 1972. Tommy Desserre en est le titulaire de 1932 à 1937, puis de 1948 à 1962. Ancien élève de Marcel Dupré, c’est à New York, en 1928, qu’il a découvert les orgues de cinéma, se liant avec Fats Waller ! À son retour, il devient également titulaire des orgues du Sacré-Cœur de Montmartre. Durant les années 1950, il enregistre plusieurs disques, notamment celui qui nous intéresse : « Trenet-Brassens à l’orgue de cinéma ». À l’annonce de la démolition du Gaumont-Palace, Alain Villain enregistrera le dernier disque de Tommy Desserre (Stil) avant d’entreprendre le sauvetage de l’orgue, finalement acquis par la municipalité de Nogent-sur-Marne ; restauré par Bernard Dargassies et remonté au pavillon Baltard après classement au titre des Monuments historiques, il sera ré-inauguré le 6 février 1980.
Fanatiques des orchestres, connaissez-vous les Wackadous ? – Nous non plus ! Durant cette deuxième moitié des années 1950, ils charlestonnent et fox-trottent pour Barclay et RCA. Ces musiciens, qui ont choisi de conserver l’anonymat, sont présentés sur les jaquettes de manière souvent délirante, ou, plus sobrement, comme « les cousins d’Onésime Grosbois » (alias François Vermeille, un autre poulain de l’écurie Barclay, connu pour son fameux piano désaccordé). On appréciera leur version « bastringue » de Moi, j’aime le music-hall.
À propos d’Eddie : avec son grand orchestre, il avait déjà consacré aux « Succès de Charles Trenet » un 33 tours entier (voir FA091), ainsi qu’un 45 tours offert par Butagaz au public du Tour de France en 1958 ; le voici qui s’intéresse à son tout nouveau succès, Le Jardin extraordinaire.
Plus original, le choix de la Valse des amours passées par Alec Siniavine s’explique facilement : il en a cosigné la musique en 1939 ! Pianiste et compositeur sensible lié à Jean Sablon, il tenait le piano lors de l’enregistrement de Vous qui passez sans me voir, en juin 1936 (voir FA082) ; en 1935, Charles et Johnny avaient gravé son grand succès La dernière Bergère, ainsi que Parfois triste, également cosignée avec Charles Trenet (voir FA081).
Récemment disparu, Jean Leccia débute sa carrière hors du commun quand il enregistre ce « Panorama Charles Trenet » avec son propre orchestre, attirant l’attention de Raoul Breton qui lui demande d’arranger quatre chansons de Charles Trenet, en juillet 1959 (déjà évoquées plus haut). La collaboration de ces deux talents s’arrêtera là : « Ce n’était pas facile, déclarera-t-il à Serge Elhaïk. Dans le fond, j’ai préféré l’entendre interpréter ses chansons, car c’est un auteur formidable, mais sans intervenir moi-même21 » !
Ah, Charles Trenet et ses « Grands airs » ! C’est justement sur ceux-ci que Vanny Cogan et Laurent Marchat nous invitent à danser, interprétant Vous êtes jolie en mambo ou Y a d’la joie ! en cha cha. Quelques années après « Rockin’ Ch. Trenet » de Villers et Sasson (voir FA092), Le Soleil et la lune est revisitée en rock’n roll... sans doute au désespoir de son créateur qui n’hésitait pas à comparer ce nouveau rythme au fléau de La Java du Diable s’abattant sur le monde !
Benny Vasseur est bien connu des trenetistes pour avoir sauvé l’enregistrement de L’Âme des poètes lors de la séance épique du 8-9 janvier 1951... non pas d’un coup de trombone, mais en s’installant au clavier du fameux ondioline (voir FA086) ! Après L’Âme, le voici qui s’intéresse à La Maison du poète, avec son comparse André Paquinet. Un choix qui a de quoi surprendre, aujourd’hui ! Cependant, à l’époque de leur « Trombones en coulisses », le succès de cette chanson est tel, qu’elle est reprise en jazz (Cecil Garland, alias Pierre Spiers !), à l’accordéon (H. Delfosse, A. Verchuren, R. Damin), par des orchestres à cordes (Blue strings orchestra, J.-E. Cremier), ou dédiée aux danseurs (J.-J. Tilkay, A. Waitzman)...
Enfin, à ceux que le fou chantant ferait encore ricaner, rappelons que le programme du mythique album « Jazz sur Seine » a été conçu par le producteur Marcel Romano, qui rêvait depuis longtemps d’associer des œuvres de Django Reinhardt et de Charles Trenet... Oui, Django et Charles, érigés sur le même piédestal ! Au dos de la jaquette, Raymond Fol enfonce le clou, affirmant que les chansons du Narbonnais sont « celles qui peuvent, en France, s’apparenter le plus aux standards américains par la netteté de leur construction harmonique et l’intérêt de leur mélodie ». Ménilmontant, J’ai ta main, La Route enchantée et Que reste-t-il de nos amours ?, sont gravées par Barney Wilen, Kenny Clarke et ses anciens acolytes du Modern Jazz Quartet, Milt Jackson et Percy Heath, de passage à Paris (on retrouvera Que reste-t-il de nos amours ? sur l’Anthologie Barney Wilen, FA5487).
Enfin, il ne faut pas chatouiller Charles Trenet avec les « adaptations » de ses textes, alors qu’il rêve de simples « traductions »... Le pompon, selon lui ? – L’Âme des poètes, devenue At last, at last, you’re in my arms ! Il reconnaît toutefois qu’« une chanson devient internationale par sa mélodie22 ».
On veut bien le croire, car c’est certainement grâce aux arrangements « gospel » de Guy Luypaerts, qu’En attendant ma belle traverse la Manche pour devenir A Million Stars Above avec Petula Clark.
Outre-Atlantique, Bobby Darin a déjà vendu plusieurs millions de disques quand il refuse de se cantonner au rock’n roll. Si La Mer est devenue un succès américain grâce à l’orchestre de Benny Goodman en 1947 (voir FA090), c’est bien Bobby Darin qui la fait définitivement entrer dans la légende : Beyond the Sea reste au classement Billboard pendant quatorze semaines, et en sixième position du 18 janvier au 29 février 1960. Sa version va devenir LA référence, pastichée par Robbie Williams (2001) ou donnant son titre au biopic réalisé par Kevin Spacey (2004).
I Wish You Love, l’adaptation de Que reste-t-il de nos amours ? par Albert Askew Beach, est datée de 1955-1956. Keely Smith, épouse et duettiste de Louis Prima, serait la première à l’enregistrer dès avril 1956, sur son premier album solo – par la même occasion son premier succès solo, puisqu’il s’écoule à plus d’un million d’exemplaires... d’où sa nomination pour la meilleure performance vocale féminine aux Grammy Awards en 1959 ! Sa carrière est lancée en même temps que I Wish You Love. Néanmoins, Charles Trenet va exprimer à plusieurs reprises un avis très policé sur le sujet : « “Je désire que vous aimiez”, c’est une très bonne idée aussi23 »; « ils l’ont peut-être un petit peu arrangée à la sauce américaine... C’est bien, ça lui donne d’autres couleurs, disons que ce sont des couleurs en Technicolor24! », comprendre : « je ne reconnais pas mon texte »... Comme on n’est jamais mieux traduit que par soi-même, il va s’atteler à la tâche : nous aurons l’occasion de vous faire entendre How much remains of all our loves ?...
Ainsi, à la veille de la déferlante yéyé, Charles Trenet ne se sent pas encore démodé, même s’il démarre sa course avec le train de l’éternelle jeunesse. Il reçoit les Arts et Lettres tout en jouant les rockstars avant l’heure, percutant un pylône à 140 km/h en compagnie de son amie Coccinelle, frimant avec sa Rolls flambant neuve, rompant le contrat pour une opérette au Châtelet, ou se consolant avec les royalties dues aux discutables adaptations de ses chansons, qui courent dorénavant dans les rues du monde entier... Quant aux spectateurs qui ne ressentent plus le même enthousiasme lors de ses tours de chant, ils reconnaissent tout de même qu’« aussi anachroniques que paraissent son optimisme et sa joie de vivre, ils nous sont nécessaires ; ils ne doivent pas nous manquer25 ».
Pascal Halbeher et Vincent Lisita
© 2023 FRÉMEAUX & ASSOCIÉS
DISQUE / DISC 1
Paroles & musique par Charles Trenet, sauf indication contraire /
Words & music by Charles Trenet, except otherwise stated
CHARLES TRENET Ca. 1956, prob. émission radio
1. RENDEZ-VOUS SOUS LA PLUIE (C. Trenet - J. Hess)
(acétate Pyral, coll. Henri Chenut / Max Schneider) 02’13
CHARLES TRENET - acc. Freddy LIENHART (piano) puis Pierre SPIERS
et son ensemble 1956, émission radio “Vivre en chantant”, Poste Parisien
2. C’ÉTAIT... C’ÉTAIT... C’ÉTAIT...
(acétate Pyral, coll. Henri Chenut / Max Schneider) 03’26
3. LES TROIS ROSES (A. Bausil - C. Trenet) (acétate Pyral, coll. Henri Chenut / Max Schneider) 01’36
4. VIVRE EN CHANTANT (EP Pyral, coll. Henri Chenut / Max Schneider) 00’27
CHARLES TRENET - acc. piano Freddy LIENHART Ca. 1956, sur scène, récital ou tour de chant indéterminé
5. PAUVRE GEORGES ANDRÉ (acétate Pyral, coll. Henri Chenut / Max Schneider) 02’40
MOULOUDJI chante Charles TRENET - orch. dir. Michel LEGRAND Ca. 01/1956
6. EN TOURNÉE (mx. 343PEP / EP Philips 432.085) 02’35
7. LES CORBEAUX (A. Rimbaud - C. Trenet) (mx. 344PEP / EP Philips 432.085) 01’19
8. C’EST LE RHÔNE QUI RONRONNE (C. Trenet - G. Brumières) (mx. 344PEP / EP Philips 432.085) 01’18
CLAUDE PRATS (CLAUDE TRENET) avec Jean-Pierre SASSON et son quintette Ca. 1956
9. LES MITES (C. Trenet [& C. Prats ?] - C. Trenet [& C. Prats ?]) (mx. QS3120A / EP Jupiter QS3120) 03’11
LUCIEN TRENET - acc. piano Walter BERTEVAL Ca. 1956, prob. émission radio ou télévision
10. SONATE POUR VIOLON ET PIANO N°6 (L. Van Beethoven) (bande magnétique Pyral, coll. Henri Chenut / Max Schneider) 02’49
CHARLES TRENET été 1956
11. PRINTEMPS À PARIS (C. Trenet - C. Trenet [& F. Lopez ?]) (film 16 mm) 02’26
LES TROIS MÉNESTRELS - orch. dir. André POPP R. DE Rycker, J.-L. Fenoglio, M. Sandrini - 1956
12. LES COUPEURS DE BOIS (mx. PEP342 / EP Fontana Philips 460 503 ME) 02’34
KEELY SMITH - orch. dir. Nelson RIDDLE 04/1956
13. I WISH YOU LOVE (A. Beach - C. Trenet) (mx. T1914 / LP Capitol records T 914) 03’47
PETULA CLARK - orch. dir. Tony OSBORNE 1956
14. A MILLION STARS ABOVE (G. Parsons - C. Trenet) (mx. EXPV1010B / EP Pye records PNV24010) 02’35
BENNY VASSEUR, ANDRÉ PAQUINET - trombones en coulisses B. VASSEUR, A. PAQUINET (tb.) ; G. DALY (vib.) ; J.-C. PELLETIER (p.) ; R. DUCHOSSOIR (g.) ; P. MICHELOT (b.) ; M. BLANCHE (dm.) - 1957
15. LA MAISON DU POÈTE (mx. FM3313 / LP Festival FLD128S) 03’11
ALEXIS WEISSENBERG - Mr NOBODY plays TRENET 1957
16. EN AVRIL À PARIS (C. Trenet - C. Trenet & W. Eiger) (mx. 29339 / EP Lumen LD1600) 02’45
LES PETERS SISTERS - orch. dir. Billy MOORE vA. PETERS, M. PETERS, V. PETERS - 1957
17. VOUS QUI PASSEZ SANS ME VOIR (C. Trenet - J. Hess & P. Misraki) (mx. EPX1466VOG / EP Vogue EPL7464) 03’44
LES WACKADOUS 1957
18. MOI, J’AIME LE MUSIC-HALL (mx. 5E6VW301 / EP RCA Victor 575309) 02’23
CHARLES TRENET - Charles TRENET à Tokio, récital à la Salle Municipale Hibiya - acc. piano Freddy LIENHART 22/03/1959
19. EN AVRIL À PARIS (C. Trenet - C. Trenet & W. Eiger) (mx. 3PM1161 / LP Columbia ZL1079) 02’03
20. LA PETITE MUSIQUE (mx. 3PM1161 / LP Columbia ZL1079) 03’06
21. MES JEUNES ANNÉES (C. Trenet - C. Trenet & M. Herrand) (mx. 3PM1161 / LP Columbia ZL1079) 02’34
22. LE JARDIN EXTRAORDINAIRE (mx. 3PM1161 / LP Columbia ZL1079) 04’03
23. PAPA PIQUE ET MAMAN COUD (C. Trenet - C. Trenet & A. Matas) (mx. 3PM1161 / LP Columbia ZL1079 03’46
24. LE PIANO DE LA PLAGE (mx. 3PM1162 / LP Columbia ZL1079) 02’32
25. BERCEUSE (C. Trenet - C. Trenet & A. Lasry) (mx. 3PM1162 / LP Columbia ZL1079) 02’16
26. COIN DE RUE (mx. 3PM1162 / LP Columbia ZL1079) 02’47
27. LA POLKA DU ROI (mx. 3PM1162 / LP Columbia ZL1079) 03’22
28. L’ÂME DES POÈTES (EN JAPONAIS) (S. Bishop - C. Trenet) (mx. 3PM1162 / LP Columbia ZL1079) 04’01
29. LA MER (EN JAPONAIS) (M. Suga - C. Trenet & A. Lasry) (mx. 4P4520 / EP Columbia LL3026) 03’31
DISQUE / DISC 2
Paroles & musique par Charles Trenet, sauf indication contraire /
Words & music by Charles Trenet, except otherwise stated
MARCEL AMONT - orch. dir. Armand MIGIANI 1957
1. CHA CHA BOUM (mx. PEP1128 / EP Polydor 20833) 02’35
2. LE GRAND CAFÉ (mx. PEP1128 / EP Polydor 20833) 02’19
MILT JACKSON, BARNEY WILEN, PERCY HEATH, KENNY CLARKE - Jazz sur Seine M. JACKSON (p.) ; B. WILEN (ts.) ; P. HEATH (b.) ; K. CLARKE (dm.) 13 et 14/02/1958
3. J’AI TA MAIN (C. Trenet & R. Breton - C. Trenet)
(mx. P77127L - AA771272L / LP Philips P77127L) 02’19
ZACK MATALON - orch. dir. Jean-Pierre GUIGON 1958
4. J’AI MORDU DANS LE FRUIT (mx. 7TCL946 / EP Columbia ESRF1165) 02’44
EDDIE BARCLAY et son grand orchestre 1958
5. LE JARDIN EXTRAORDINAIRE (mx. 7EBLY1490 - 7EBarc39160 EP Barclay 72236) 02’08
TOMMY DESSERRE à l’orgue de cinéma, TRENET-BRASSENS - aux grandes orgues du Gaumont-Palace 1958
6. BOUM (mx. 45LDZ404 / EP Lumen LD1601) 01’09
ALEC SINIAVINE et sa musique douce 1958
7. VALSE DES AMOURS PASSÉES (C. Trenet - A. Siniavine & C. Trenet) (mx. PE45/4128 / EP Decca 450775) 02’29
BOBBY DARIN - orch. dir. Richard WESS 24/08/1958
8. BEYOND THE SEA (J. Lawrence - C. Trenet & A. Lasry) (mx. ATL1033 / EP Atlantic 70008) 02’51
HAZEL SCOTT 1958
9. LE PIANO DE LA PLAGE (mx. PEP1204 / EP Polydor 20842) 02’28
JEAN-CLAUDE PASCAL - orch. dir. Pierre SPIERS 1958
10. UN JOUR VOUS COMPRENDREZ (mx. 7TLA751 / EP La voix de son maître EGF 332) 03’06
JEAN-CLAUDE PASCAL Ca. 1958
11. ROM (? - C. Trenet) (acétate Régence, coll. Henri Chenut / Max Schneider) 02’54
GÉRARD BRUMIÈRES - orch. dir. Raymond PERRIGUEY 1958
12. LE PIANO DE LA PLAGE (mx. 7EBLY2273 / EP Disquaires associés Barclay CDA6) 02’30
JEAN LECCIA - Panorama Charles TRENET 1959
13. Y A D’LA JOIE ! (C. Trenet - C. Trenet & M. Emer) ; BONSOIR JOLIE MADAME (C. Trenet - C. Trenet & L. Chauliac) ; J’AI TA MAIN (C. Trenet & R. Breton - C. Trenet) ; VOUS OUBLIEZ VOTRE CHEVAL (C. Trenet - C. Trenet & Arcady) ; PRINTEMPS À RIO ; MÉNILMONTANT ; Y A D’LA JOIE !
(C. Trenet - C. Trenet & M. Emer) (mx. D451767 / EP Ducretet Thomson 450V162) 05’08
VANNY COGAN, LAURENT MARCHAT - Dansez sur les grands airs de Charles TRENET - orch. dir. Laurent MARCHAT A. LLUIS, P. JEANJEAN, R. SIMON, R. BAGNÈRES (s.) ; P. THIBAUD (tp.) ; B. ROSSO (g.) ; B. TEMPER (tb.) ; A. BRET (cy.) ; F. PAQUET (vib.) ; T. COSSU (b.) 1959
14. LE SOLEIL ET LA LUNE (C. Trenet - C. Trenet & A. Lasry) (mx. XPART39986 / LP Club national du disque CV223) 02’39
LES DJINNS - Grand orchestre de Paris, dir. Paul BONNEAU
15. L’ÂME DES POÈTES (mx. 7ETD144 / EP Ducretet Thomson 460V66) 03’32
CHARLES TRENET - acc. piano Freddy LIENHART Ca. 03/1959, émission radio “Source d’or”, Radio-Luxembourg
16. SOURCE D’OR (acétate Pyral, coll. Henri Chenut / Max Schneider) 00’51
CHARLES TRENET - orch. dir. Guy LUYPAERTS 05/05/1959
17. CLOCHES, SONNEZ ! (mx. 7XCL6590 / EP Columbia SCRF347) 02’42
CHARLES TRENET - orch. dir. Guy LUYPAERTS 18/12/1959
18. LA BONNE PLANÈTE (mx. 7TCL1298 / EP Columbia ESRF1255) 02’55
19. SACRÉ FARCEUR (mx. 7TCL1298 / EP Columbia ESRF1255) 01’52
20. LE JONGLEUR (mx. 7TCL1299 / EP Columbia ESRF1255) 03’02
21. PAR LA PORTE ENTR’OUVERTE (C. Trenet - C. Trenet & A. Lasry) (mx. 7TCL1299 / EP Columbia ESRF1255) 02’37
CHARLES TRENET - orch. dir. Christian CHEVALLIER 22/12/1959
22. LES PETITS REGRETS (mx. 7TCL1318 / EP Columbia ESRF1254) 02’32
23. OBÉIS AU BEY ! (mx. 7TCL1318 / EP Columbia ESRF1254) 02’42
24. RIEN NE PEUT CHANGER MA JOIE (mx. 7TCL1319 / EP Columbia ESRF1254) 02’06
25. JE FAIS LA COURSE AVEC LE TRAIN (mx. 7TCL1319 / EP Columbia ESRF1254) 02’39
CHARLES TRENET & LES PETITS CHANTEURS À LA CROIX DE BOIS - dir. Mgr Fernand MAILLET 21/05/1960
26. LA MER (C. Trenet - C. Trenet & A. Lasry) (mx. 7ECT1997 / EP Pathé EG528) 03’58
CHARLES TRENET - orch. dir. Guy LUYPAERTS 30/05/1960 (27-28) et 31/05/1960 (29-30)
27. DIS-MOI QUEL EST TON NOM... (mx. 7TCL1369 / EP Columbia ESRF1277) 02’11
28. LES SOLDATS (mx. 7TCL1369 / EP Columbia ESRF1277) 02’55
29. QU’EST DEVENUE LA MADELON ? (mx. 7TCL1368 / EP Columbia ESRF1277) 02’51
30. BARCELONE (mx. 7TCL1368 / EP Columbia ESRF1277) 02’13