James Cleveland - The King of Gospel
James Cleveland - The King of Gospel
Ref.: FA5879

The Early Years 1951-1962

James Cleveland

Ref.: FA5879

Direction Artistique : Jean Buzelin, avec la participation de Julien Crué

Label :  FREMEAUX & ASSOCIES

Durée totale de l'œuvre : 2 heures 30 minutes

Nbre. CD : 2

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Présentation

Grand manitou du gospel, James Cleveland fut certainement la plus grosse vedette américaine du genre, régnant sur le circuit durant près de 40 ans. Il organisa l’essor des grandes chorales (mass choirs) si populaires aujourd’hui et fut l’instigateur d’évènements majeurs comme “Amazing Grace”, l’album d’Aretha Franklin le plus vendu au monde. Cette sélection de ses meilleurs disques permet enfin de mieux connaître l’oeuvre de ce musicien majeur encore trop méconnu en Europe.
Jean BUZELIN



CD1 (1951-1960) : GOSPELAIRES : OH WHAT A TIME • THE MEDITATION SINGERS : WE’RE MARCHING TO ZION • ROBERTA MARTIN SINGERS : TROUBLE IN MY WAY • CARAVANS : WHAT KIND OF MAN IS THIS - THE SOLID ROCK • GOSPEL ALL STARS : LORD REMEMBER ME - THAT’S WHY I LOVE HIM SO • VOICES OF TABERNACLE : THE LOVE OF GOD - CALVARY - I KNOW IT WAS THE BLOOD • GOSPEL ALL STARS WITH JAMES CLEVELAND : MEETIN’ TONIGHT • THE MEDITATION SINGERS : MY SOUL LOOKS BACK AND WONDERS • VOICES OF TABERNACLE : IN HIS ARMS - GOD CAN DO ANYTHING BUT FAIL • JAMES CLEVELAND & THE ORIGINAL CHIMES : GOOD ENOUGH FOR ME - TRY JESUS - YES LORD - HE’S GOT HIS EYES ON YOU • SALLIE MARTIN & THE GOSPEL CHIMES : ONE STEP AT A TIME - I WON’T LET NOTHING TURN ME AROUND • JAMES CLEVELAND & THE GOSPEL CHIMES : DEEP RIVER - ONE MORE TIME - SOON I WILL BE DONE - JUST WHEN I NEED HIM MOST - COME LORD JESUS.

CD2 (1960 1962) : VOICES OF TABERNACLE & JAMES CLEVELAND : I’M A SOLDIER IN THE ARMY OF THE LORD - THERE IS NO GREATER LOVE - SOMETHING GOT A HOLD ON ME - GREATER DAY - HE’LL SEE YOU THROUGH - I’M SATISFIED WITH JESUS - IT IS WELL • JAMES CLEVELAND & THE GOSPEL ALL STARS : OH LORD I’M SATISFIED - THERE’S A BRIGHTER DAY SOMEWHERE - HE’S ALL RIGHT WITH ME - JUST TO BEHOLD HIS FACE - OUT ON A HILL - DRIVE THE DEVIL AWAY • JAMES CLEVELAND WITH THE GOSPEL CHIMES : DEEP DOWN IN MY HEART - WHAT A MIGHTY GOD - WALKING WITH THE KING - HE’S SWEETER THAN THE DAY BEFORE - SIT DOWN SERVANT • JAMES CLEVELAND & THE ANGELIC CHOIR : HE’S SO GOOD - I WON’T TAKE IT BACK - I’M HIS, HE’S MINE - REDEEMED • JAMES CLEVELAND : YOU’LL NEVER WALK ALONE - OLD SHIP OF ZION.

DIRECTION ARTISTIQUE : JEAN BUZELIN, AVEC LA PARTICIPATION DE JULIEN CRUÉ.

Presse
Frémeaux & Associés, the French firm that in 2019 released a comprehensive collection by Pioneering gospel group the Roberta Martin Singers, now offers a two-CD retrospective on the early work of one of the Martin Singers' most ardent fans, the Reverend James Cleveland.[…] The collection concludes with 1962 to stay within Europe's public domain guide- lines, but the year also represents an artistic breaking point between Cleveland the striver and Cleveland the star. With the1963 smash hit Peace Be Still, Cleveland embarked on a nearly 30-year run that solidified his place as King of Gospel Music. The King of Gospel: The Early Years enables listeners to experience the musical evolution of one of gospel's true giants. Robert M. Marovich – Living Blues
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« Disparu en février 1991 (à 59 ans), James Cleveland n’était pas n’importe qui. Il fut en effet de ces pionniers qui surent affranchir le gospel, non seulement, du cercle (certes vaste) de l’église, mais aussi de la tutelle exclusive de compagnies de disques qui en limitaient la diffusion aux congrégations. C’est le docte Jean Buzelin qui s’est attaché à cette anthologie, suivant à la trace le parcours du Reverend, depuis son trio originel des Gospelaires jusqu’à la célèbre Angelic Choir (avec un tout jeune Billy Preston à l’orgue, tout juste réformé de ses frasques hambourgeoises auprès de Little Richard!), en passant par les Meditation Singers, Gospel All Stars, Voices Of Tabernacle et autres Gospel Chimes. Ses arrangements ne s’éloignent souvent guère du blues pianistique urbain de Leroy Carr et Big Maceo (“Trouble In My Way”, “Good Enough For Me”), et avec son timbre rauque et éraillé, son influence sur le jeune Ray Charles est patente (“We’re Marching To Zion”, “That’s Why I Love Him So” – dont ce dernier n’eut qu’à modifier les paroles pour en faire son propre “Hallelujah I Love Her So” – ou “Lord Remember Me”, dont il tira “Drown In My Own Tears”), lequel s’assura en outre les services de choristes féminines (ses fameuses Raelets) en tout point similaires à celles des chœurs de Cleveland. Son semi-talk-over “Meetin’ Tonight” et son talk-&-response sur “My Soul Looks Back And Wonders” sont à cet égard flagrants: on croirait presque y entendre le grand Ray d’alors! On peut affirmer sans risque que James Cleveland pava la route d’artistes de renommée internationale tels que le Golden Gate Quartet, Paul Robeson, Sam Cooke et Mahalia Jackson (“Yes Lord”), sans oublier bien entendu sa plus illustre élève, Aretha Franklin (dont il supervisa en personne le classique “Amazing Grace”). Comme d’ordinaire remarquablement transférés et mastérisés, 49 titres confirmant à l’envi pourquoi le dimanche matin succède sans problème au samedi soir! »Par Patrick DALLONGEVILLE – PARIS MOVE
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« Un double CD de 49 titres pour reprendre l’essentiel de la carrière de l’un des grands hommes du Gospel. Né à Chicago en 1931 et décédé en 1991, James Cleveland peut être considéré comme l’un des géants masculins de cette musique, à l’égal de Tom Dorsey ou Ira Tucker. Le texte de pochette signé Jean Buzelin vous dira tout ce qu’il faut savoir sur cet artiste, magnifique chanteur à la voix grave, pianiste inspiré et efficace et leader de toutes sortes de formations : des Meditation Singers de Ernestine Rundless et Della Reese, aux Roberta Martin Singers, en passant par les formidables Caravans d’Albertina Walker, The Voices of Tabernacle, The Gospel Chimes avec Jessy Dixon et Dorothy Norwood, puis des chorales importantes comportant plus de cent musiciens ; il a su tout faire avec maestria et a enregistré copieusement pour de nombreux labels : Apollo, Hob, Specialty, Gospel, Savoy. Sur l’album « Amazig Grace » d’Aretha Franklin, c’est lui qui dirige la Southern Californian Community Choir et qui accompagne Aretha au piano et chante avec elle sur Precious Memories. Sur ce double CD, beaucoup de titres sont de sa plume et aucun ne devrait décevoir les amateurs de Gospel. James Cleveland était pour nous tous un nom connu, mais assez mal représenté en CD, c’est donc une lacune importante qui est comblée : à ne pas laisser passer ! »Par Marin POUMEROL – ABS MAGAZINE
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Liste des titres
  • Piste
    Titre
    Artiste principal
    Auteur
    Durée
    Enregistré en
  • 1
    Oh What a Time
    James Cleveland
    John Springer
    00:02:50
    1951
  • 2
    We’re Marching to Zion
    James Cleveland
    Alex Bradford
    00:02:29
    1952
  • 3
    Trouble in my Way
    James Cleveland
    James Cleveland
    00:03:13
    1955
  • 4
    What Kind of Man Is This 
    James Cleveland
    Roberta Martin
    00:02:25
    1955
  • 5
    The Solid Rock
    James Cleveland
    Edward Mote
    00:02:35
    1955
  • 6
    Lord Remember me
    James Cleveland
    Myrtle Jackson
    00:02:46
    1956
  • 7
    That’s Why I Love Him So
    James Cleveland
    James Cleveland
    00:02:24
    1956
  • 8
    The Love of God 
    James Cleveland
    Leroy Crume
    00:03:56
    1959
  • 9
    Calvary
    James Cleveland
    Traditionnel
    00:03:52
    1959
  • 10
    I Know It Was the Blood
    James Cleveland
    Traditionnel
    00:04:12
    1959
  • 11
    Meetin’ Tonight
    James Cleveland
    James Cleveland
    00:02:57
    1959
  • 12
    My Soul Looks Back and Wonders
    James Cleveland
    James Cleveland
    00:02:09
    1959
  • 13
    In His Arms
    James Cleveland
    Clara Ward
    00:03:34
    1959
  • 14
    God Can Do Anything but Fail
    James Cleveland
    Ira Stanphill
    00:03:33
    1959
  • 15
    Good Enough for Me 
    James Cleveland
    James Cleveland
    00:02:22
    1960
  • 16
    Try Jesus
    James Cleveland
    Roberta Martin
    00:02:04
    1960
  • 17
    Yes Lord 
    James Cleveland
    Traditionnel
    00:02:44
    1960
  • 18
    He’s Got His Eyes on You 
    James Cleveland
    Traditionnel
    00:01:55
    1960
  • 19
    One Step at a Time 
    James Cleveland
    Sallie Martin
    00:02:21
    1960
  • 20
    I Won’t Let Nothing Turn me Around
    James Cleveland
    Sallie Martin
    00:01:51
    1960
  • 21
    Deep River 
    James Cleveland
    Traditionnel
    00:02:55
    1960
  • 22
    One More Time 
    James Cleveland
    Traditionnel
    00:03:07
    1960
  • 23
    Soon I Will Be Done 
    James Cleveland
    Traditionnel
    00:04:10
    1960
  • 24
    Just When I Need Him Most 
    James Cleveland
    William Poole
    00:03:36
    1960
  • 25
    Come Lord Jesus 
    James Cleveland
    James Cleveland
    00:04:11
    1960
  • Piste
    Titre
    Artiste principal
    Auteur
    Durée
    Enregistré en
  • 1
    I’m a Soldier in the Army of the Lord 
    James Cleveland
    Robert Earl Arnold
    00:01:49
    1960
  • 2
    There Is No Greater Love 
    James Cleveland
    Isham Jones
    00:02:58
    1960
  • 3
    Something Got a Hold on Me 
    James Cleveland
    James Cleveland
    00:04:27
    1960
  • 4
    Greater Day 
    James Cleveland
    James Cleveland
    00:03:22
    1960
  • 5
    He’ll See You Through
    James Cleveland
    Jessy Dixon
    00:03:31
    1960
  • 6
    I’m Satisfied with Jesus 
    James Cleveland
    Mc Kinney
    00:02:25
    1960
  • 7
    It Is Well
    James Cleveland
    Spafford
    00:02:28
    1960
  • 8
    Oh Lord I’m Satisfied 
    James Cleveland
    James Cleveland
    00:02:02
    1960
  • 9
    There’s a Brighter Day Somewhere 
    James Cleveland
    James Cleveland
    00:02:32
    1960
  • 10
    He’s All Right with Me 
    James Cleveland
    James Cleveland
    00:02:24
    1960
  • 11
    Just to Behold His Face 
    James Cleveland
    Lucy E. Campbell
    00:03:29
    1960
  • 12
    Out on a Hill 
    James Cleveland
    James Cleveland
    00:03:58
    1961
  • 13
    Drive the Devil Away
    James Cleveland
    James Cleveland
    00:03:21
    1961
  • 14
    Deep down in My Heart 
    James Cleveland
    James Cleveland
    00:02:55
    1961
  • 15
    What a Mighty God 
    James Cleveland
    Roberta Martin
    00:03:01
    1961
  • 16
    Walking with the King 
    James Cleveland
    Traditionnel
    00:02:06
    1962
  • 17
    He’s Sweeter Than the Day Before 
    James Cleveland
    James Cleveland
    00:03:44
    1962
  • 18
    Sit Down Servant
    James Cleveland
    Traditionnel
    00:02:22
    1962
  • 19
    He’s So Good 
    James Cleveland
    James Cleveland
    00:06:22
    1962
  • 20
    I Won’t Take It Back 
    James Cleveland
    James Cleveland
    00:01:26
    1962
  • 21
    I’m His, He’s Mine 
    James Cleveland
    James Cleveland
    00:04:07
    1962
  • 22
    Redeemed 
    James Cleveland
    Fanny Crosby
    00:05:24
    1962
  • 23
    You’ll Never Walk Alone 
    James Cleveland
    Richard Rogers
    00:02:41
    1962
  • 24
    Old Ship of Zion 
    James Cleveland
    Thomas Dorsey
    00:03:05
    1962
Livret

JAMES CLEVELAND

The King of Gospel

The Early Years 1951-1962

JAMES CLEVELAND 1951-1962

par Jean Buzelin

 

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L’ascension d’un roi

James Edward Cleveland naît à Chicago le 5 dé­cem­bre 1931. Trop jeunes pour l’élever, ses parents Ben L. Cleveland (13 ans !) et Rosie Lee Brooks le confient à sa grand-mère. Celle-ci est membre de la chorale de Thomas A. Dorsey, le père du gospel moderne, à la Pilgrim Baptist Church. Il ne tarde pas à intégrer la chorale des jeunes et, encore enfant, chante en solo All I Need Is Jesus soutenu par toute la congrégation. Il s’immerge totalement dans la communauté gospel de Chicago au point d’abandonner ses études en route. “James, jeune homme, adorait Roberta Martin, nous dit Robert Marovich, et il voulait absolument jouer du piano comme elle. L’idée de chanter ne lui est venue que plus tard.” Il est pourtant fasciné par la voix de Mahalia Jackson, qui n’habite pas loin de chez lui, et impressionné par Eugene Smith, le baryton des Roberta Martin Singers.

Au milieu des années 40, encore adolescent, il rejoint les Thorne Gospel Crusaders, une chorale de 50 jeunes. Sa jeune voix de soprano va brusquement muer et se changer en un baryton du genre foghorn (corne de brume) comme il le dira lui-même. Il perfectionne son jeu de piano et accompagne une chanteuse de son âge, la soprano Imogene Greene qu’on retrouvera plus tard dans quelques-uns des plus grands groupes féminins de gospel.

À 16 ans, Cleveland propose sa première compo­sition, Grace Is Sufficient, à Roberta Martin qui la publie dans sa maison d’édition, The Roberta Martin Studio of Music. Cette chanson bénéfi­ciera d’un impor­tant éclairage lors de l’annuelle Natio­nal Baptist Convention en septembre 1958 lorsqu’elle sera inter­prétée en soliste par Delois Barrett Campbell, des Roberta Martin Singers, soutenue par 1000 chanteurs au Chicago Coliseum. En attendant, il continue d’alimenter le catalogue de Roberta en lui proposant de nombreuses œuvres que celle-ci lui paie 25 dollars pièce.

Au milieu des années 40, James Cleveland et Imogene Greene intègrent les Lux Singers, un ensemble mixte du South side que dirige Beatrice Lux. Contrairement aux Roberta et Sallie Martin Singers dont les interprétations sont très arrangées, les Lux offrent des performances nettement plus débridées comme on les chante dans les églises sanctifiées. Cleveland apprendra beaucoup de cette pratique. Il effectue avec les Lux son premier déplacement à Détroit, mais leur prestation est annulée, déboire auquel va remédier le révérend James Lofton qui les accueille dans son église. Surtout, James va faire la connaissance du directeur musical de la Spiritual Church of Our Prayer, Charles Ashley Craig dont nous reparlerons plus loin.

James Cleveland revient à Détroit à la fin de la décennie et est hébergé quelque temps dans la famille du révérend C.L. Franklin qui lui demande de devenir le directeur musical de sa New Bethel Baptist Church. Il n’a que 18 ans et donne des leçons de piano à la fille du révérend, Aretha Franklin, et à d’autres jeunes qui fréquentent la maison ; il leur montre les “bons” accords, se souviendra Aretha qui aimait aussi le côté “terrien” de sa façon de chanter. Il va l’aider à monter un groupe féminin avec sa sœur Emma et deux autres chanteuses qui va se produire durant huit mois dans les églises locales.

De retour à Chicago, le chanteur-pianiste de 19 ans est un jeune homme ambitieux et décidé, même s’il vit toujours dans sa famille. Il réunit ses premiers James Cleveland Singers et, surtout, “débauche” deux membres des Roberta Martin Singers, la contralto Bessie Folk et le ténor Norsallus McKissick pour former un trio, The Gospelaires. Roberta accepte d’autant qu’elle publie les compositions. Les Gospelaires décrochent deux séances d’enregis­trement à New York pour Apollo, la maison de disques de Roberta. La seconde fait entendre pour la première fois la voix de Cleveland en soliste dans Oh What a Time. Mais après quelques prestations publiques et trois disques publiés, l’aventure du trio s’arrête. James continuera à enrichir le répertoire des Roberta Martin Singers et sera souvent présent lors des séances d’enregistrement (sans chanter), prenant la place de Roberta au piano ; son jeu étant tellement calqué sur le sien qu’il est très difficile d’identifier qui joue lors des séances de 1952 à 1955¹.

Parallèlement, James retourne à Détroit en 1952 et se joint aux Meditation Singers, ensemble fondé en 1947 par Ernestine Rundless, dont il devient le pianiste et accessoirement le chanteur soliste masculin.

Les allers-retours Chicago-Détroit se poursuivent, et c’est dans la Cité du Vent, en 1954, que Cleveland entre chez The Caravans. Fondé par une amie d’enfance, la chanteuse Albertina Walker en 1947 pour accompagner Robert Anderson, ancien chan­teur des RM Singers, le groupe vole ensuite de ses propres ailes et devient l’une des formations féminines les plus populaires du pays. Engagé comme pianiste et arrangeur, James Cleveland chante quelques morceaux en soliste dont What Kind of Man Is This et The Solid Rock, une adaptation d’un vieil hymne du XIXe siècle. Diffusés par les radios, ces titres sont très bien reçus. Le 22 juillet 1955, les Caravans sont au programme d’un extraordinaire concert qui a lieu au Shrine Auditorium de Los Angeles, point d’orgue d’une tournée à succès. Elles partagent l’affiche avec les plus célèbres chanteurs et groupes de gospel de l’époque, les Soul Stirrers avec Sam Cooke, les Pilgrim Travelers, Dorothy Love Coates & les Original Gospel Harmonettes entre autres². Cleveland les quittera en 1956.

À cette époque, un trio féminin se forme à New York, The Gospel All Stars avec notamment la contralto Ella Mitchell que complètent les deux sopranos Dorothy Crookshank et Rose Hines. James Cleveland les entend alors qu’il est invité à diriger la chorale du Rev. A.A. Child’s Faith Temple Church of God in Christ. Cleveland enregistre avec elles That’s Why I Love him So, inspiré du Hallelujah I Love her So de Ray Charles avec Imogene Greene qui s’est jointe au groupe. Ils partent ensuite en tournée au sein d’un package qui comprend notamment C.L. Franklin et sa fille Aretha et le chanteur Little Sammy Bryant.

À l'automne 1956, James organise un ensemble mixte, The Gospel Chimes, destiné à l’accompagner. Il dirige alors la chorale du Rev. B.F. Paxton’s True Light Baptist Church, située dans le quartier sud de Chicago, là où vit la majorité de la population noire. L’occasion de remarquer qu’il collabore indifféremment avec les église baptistes (dont il est issu) et sanctifiées.

C’est durant cette période que l’on retrouve Charles Ashley Craig, rencontré lors de sa première venue à Détroit. Le 4 août 1958, Craig a fondé la Prayer Tabernacle Spiritual Church et il propose à Cleveland d’assurer la direction musicale de ses Voices of Tabernacle, une grande chorale dont les effectifs, 50 membres au départ, vont plus que doubler pour atteindre 125 chanteurs et chanteuses. Incorporant des éléments du jazz, de la pop et du classique dans son fonctionnement, les Voices deviennent un phénomène national. Craig est un peu le “père” de cette grande famille que Cleveland mène à la baguette ! À force de répétitions et de travail acharné ils mettent au point des formes complexes et des accords inusités en gospel.

On commence alors à appeler James Cleveland le “Ray Charles du Gospel”, et pas seulement à cause de sa voix rauque, moins flexible et dramatique que celle du Genius.

Sur le label HOB (House Of Beauty) nouvellement créé, les Voices of Tabernacle enregistrent le contenu d’un premier album 33 tours. Deux titres paraissent sur un 45 tours dont The Love of God, un arrangement de Cleveland d’un hit des Soul Stirrers sorti en 1958 qui obtient un succès national considérable. Le magazine Billboard écrit: “L’un des plus grands chœurs reli­gieux entendus à ce jour.” Cette grande chorale est la première à concurrencer les quartettes masculins, ensembles féminins et solistes qui règnent alors dans l’industrie de la musique sacrée. Maintes fois repris par le chanteur, ce titre restera l’un de ses plus grands succès.

Parallèlement à ses multiples activités, James Cleveland renoue avec les Meditations Singers mais un seul single sera publié et leur collaboration va cesser. Toutefois, le chanteur-pianiste-arrangeur n’est pas inactif en studio en ces années 1959/60. Il enregistre à nouveau avec les Gospel All Stars (Meetin’ Tonight), composant souvent spon­tané­ment en studio, comme l’a raconté Ella Mitchell qui mettait parfois la main à la pâte³. Tandis qu’un nouvel album des Voices of Tabernacle, “Today” paraît sur le marché, il est bientôt suivi par deux 33 tours “The Great JC.”et “Give Glory to God” où apparaissent pour la première fois sur disque ses Gospel Chimes (Good Enough for Me), son ensemble mixte remarquable qui comprend notamment Jessy Dixon, son “disciple” appelé aussi à une belle carrière (on l’entend en soliste dans Yes Lord). Son amie Imogene Greene est de la partie et deux superbes interprétations sont offertes à la pionnière Sally Martin.

Son homonyme Roberta, quant à elle, mise sur la visibilité croissante de James pour éditer un songbook titré “Roberta Martin Sings from the pen of James Cleveland”.

En 1960, James Cleveand commence à prendre son envol irrésistible : les Voices of Tabernacle réalisent coup sur coup trois albums, “Yes, God is Real”, “He’s so Divine” et “Sing Glories of Gospel”, et se produisent au Madison Square Garden de New York. Lui-même est programmé à l’Apollo de Harlem en même temps que Sister Rosetta Tharpe, et il signe un contrat avec Savoy, l’une des maisons de disques les plus importantes dans le domaine du gospel. Un premier single est enregistré en mai 1960 par les Gospel All Stars (Oh Lord, I’m Satisfied). Une seconde session réalisée en février 1961 complètera un album “Out on a Hill”. Les Gospel Chimes prennent le relais en septembre 1961 et janvier 1962. He’s Sweeter than the Day Before, basé sur une composition écrite en 1936 est particulièrement apprécié, de même que le 45 tours What a Mighty God, que plébiscite la communauté afro-américaine. Ils sont programmés à plusieurs reprises à l’Apollo Theater, le temple de la musique noire. Cleveland et ses Gospel Chimes effectuent également une grande tournée dans les villes du Sud où règne encore la ségrégation la plus rude : Jackson (Mississippi), Memphis (Tennessee), Mobile (Alabama), Atlanta (Géorgie), dans le Kentucky, les Carolines... Jessy Dixon assurait le leadership lorsque Cleveland était occupé sur d’autres terrains. Les Gospel Chimes resteront en activité jusqu’à la fin des années 60.

Vers janvier 1962, James Cleveland quitte Détroit pour Los Angeles. Il s’est expliqué sur les raisons de ce déménagement surprise : “J’étais au milieu de tous ces géants du gospel, Mahalia, Roberta... j’avais mon propre groupe, plus les All Stars, mais cela ne me semblait pas suffisamment satisfaisant. J’ai donc déménagé en Californie avec l’idée de trouver des opportunités professionnelles et d’intégrer une église avec laquelle travailler”³. C’est Annette May Thomas, fille du grand chanteur Brother Joe May, directrice musicale, pianiste et accompagnatrice de la Rev. T.M. Chambers Jr’s New Greater Harvest Baptist Church à Los Angeles, qui lui propose immédiatement son poste de direction. Le jeune prodige Billy Preston (16 ans à l’époque) en est l’organiste. De son côté, Savoy espère que Cleveland pourra produire le même effet magique auprès du public californien que les Voices of Tabernacle, s’il a la possibilité de réaliser un disque avec une chorale. (Il n’était évidemment pas question de faire venir toute la troupe de New York à Los Angeles qui par ailleurs enregistrait pour HOB). James se rapproche alors du Rev. Lawrence C. Roberts, depuis peu directeur artistique chez Savoy, pour lui demander d’emprunter sa chorale, The Angelic Choir, qui constitue le département musical de la First Baptist Church of Nutley (New Jersey). Une chorale de 70 ans d’ancienneté mais qui vivote avec une douzaine de membres. Lawrence Roberts, qui en a pris les commandes en 1960, la renforce avec le chœur de sa propre communauté, les Voices of Faith of Newark, un ensemble beaucoup plus jeune. Quelques mois plus tard, une Angelic Choir rajeunie sort son premier album chez Savoy. La seule condition qu’on impose à Cleveland stipule que le disque soit réalisé en public à la First Baptist Church, les membres de la chorale n’ayant pas le professionnalisme des Voices pour enregistrer en studio. Réticent, James accepte néanmoins la proposition et refait le voyage sur la côte Est. Le 1er juillet 1962, chœur et soliste sont au diapason. La direction de la chorale est assurée par Lawrence Roberts et Thurston Frazier4, collègue californien de Cleveland, Alfred White au piano, Billy Preston à l’orgue et Joe Marshall à la batterie constituent le trio instrumental.

L’album “Sunday – In Person” qui en résulte transporte l’auditeur dans l’atmosphère vivante et passionnée des églises noires ; un document suffisamment apprécié pour que l’expérience soit renouvelée quelques mois plus tard et fasse l’objet d’un second voulume. La forte présence et les dons de preacher de Cleveland improvisant devant un public conquis font de ces deux disques des évènements exceptionnels.

Le chanteur termine l’année dans une ambiance toute différente. S’accompagnant au piano, il a choisi la narration pour interpréter une série d’hymnes et de pièces populaires sur des arrangements parfois un peu pompiers. Heureusement,
Billy Preston sait faire résonner l’atmosphère recueillie de ces chants d’église avec les grondements de son orgue. Avec ce disque, “The Soul of JC”, s’achève la première partie de la carrière musicale et vocale de James Cleveland qui, à 31 ans, a atteint sa pleine maturité5.

 

Trente années de règne... en résumé

Vers la fin de l’année 1962, “The King of Gospel” fait sa première apparition à la télévision dans l’émission TV Gospel Time, la première à présenter uniquement des artistes afro-américains. 

En mai 1963, The Cleveland Singers, un quintette mixte, enregistre avec lui son premier disque. Il ne sortira qu’après l’album suivant, “Peace Be Still”, qui va propulser James Cleveland au sommet ! Enregistré avec l’Angelic Choir en septembre 1963, le disque comprend le titre éponyme, Peace Be Still, dont les origines remontent à 1874. Sorti également en 45 tours, ce morceau devient N°1  au Billboard’s Hot Spiritual Singles en 1965. Le 33 tours se vendra à 800 000 exemplaires jusqu’en 1970 et deviendra le plus gros hit de toute l’histoire du gospel avant d’être détrôné en 1972 par “Amazing Grace” d’Aretha Franklin dont Cleveland sera le maître d’œuvre.

La carrière du chanteur-pianiste-compositeur-arran­geur-directeur musical ne constituera qu’une suite de succès. Durant les sixties, il continue bien sûr à enregistrer – 26 albums ! – avec l’Angelic Choir, les Gospel Chimes, les JC Singers et les Gospel Girls, un quartette féminin où figure Annette May. En 1966, il effectue avec ses Singers son seul et unique voyage à Paris au sein de la tournée “Young America” qui est programmée deux semaines à l’Olympia à partir du 15 juin. Il enregistre un 45 tours Martin Luther King Memorial en juin 1968, peu après l’assassinat du grand leader noir. La même année, il fonde, dans la lignée de Thomas Dorsey, le Gospel Music Workshop of America (GMWA). Des conventions annuelles organisées dans des villes différentes réservées aux grandes chorales vont rassembler des milliers de participants et délégations. Il organisera lui-même l’année suivante une GMWA Mass Choir, rassemblant 250 chanteurs et chanteuses. Il fonde sa propre Église, la Cornerstone Institutional Baptist Church et devient le Révérend James Cleveland. Il met sur pieds les Voices of Cornerstone et surtout, en 1969, The Southern California Communauty Choir, chorale mixte à l’effectif modeste mais sélectionné parmi les meil­leurs interpètes. C’est elle qui accompagnera Aretha Franklin pour l’enregistrement d’“Amazing Grace”.

En 1971, Savoy lui donne carte blanche pour une série de disques “James Cleveland Presents” qui mettent en valeur des chanteurs, groupes et chorales choisis par lui-même ; il en produira une quarantaine. Celui consacré à Harold Smith & The Majestics sera classé N°1 au Billboard Top Gospel LP. Il n’oublie pas non plus les Voices of Tabernacle, N°2 à l’Ebony Music Poll.

En 1976, avec ses groupes, il participe à un double-album d’Elton John, et en 1977, collabore avec Quincy Jones à la bande sonore de la série “Roots”. Ce ne sont que quelques exemples de trois décennies de succès dans tous les domaines, ponctués par 25 nouveaux albums sous son nom. Il reçoit quatre Grammy Awards (1974-77-80-90) et, nommé artiste gospel de l’année 1981, il est le premier du genre à recevoir une étoile sur le Hollywood Walk of Fame. Mais la santé de ce travailleur et entrepreneur acharné se dégrade après son dernier disque en mai 1990, et cette immense figure musicale, inventeur du gospel contemporain et promoteur infatigable des mass choirs, rejoindra les étoiles en un dernier envol, le 9 juin 1991, à Culver City dans le comté de Los Angeles.

Jean BUZELIN

 

Jean Buzelin est l’auteur de Negro Spirituals et Gospel Songs, Chants d’espoir et de liberté (Ed. du Layeur/Notre Histoire, Paris 1998) ; il collabore à la Gospel Discography  de Cedric J. Hayes & Robert Laughton (rubriques Mahalia Jackson, Sister Rosetta Tharpe, Golden Gate Quartet, etc.).

 

 

 

Notes :

1 Voir The Roberta Martin Singers (FA 5737)

2 Les Caravans ne figurent pas dans le disque-souvenir du concert mais s’ajouteront au CD paru en 1993

3 In Robert M. Marovich, The King of Gospel Music (Malaco Press, 2021).

4 Voir Complete Mahalia Jackson Vol. 18 & 19 (FA 1328-1329) pour avoir une présentation de Thurston Frazier.

5 La loi sur l’exploitation des œuvres dans le domaine public ne nous permet pas de dépasser l’année 1962.

 

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DISCOGRAPHIE
JAMES CLEVELAND
1951-1962

 

CD1 - 1951-1960

 1 OH WHAT A TIME (John Springer)      Apollo 242

 2 WE’RE MARCHING TO ZION (Alex Bradford)        De Luxe 6012

 3 TROUBLE IN MAY WAY (James Cleveland)   Apollo 305

 4 WHAT KIND OF MAN IS THIS (Roberta Martin)      Gospel 3001

 5 THE SOLID ROCK (Edward Mote - William B. Bradbury - H.E. Singley)    Gospel 1044

 6 LORD REMEMBER ME (Myrtle Jackson)      Apollo 312

 7 THAT’S WHY I LOVE HIM SO (James Cleveland)   Apollo 312

 8 THE LOVE OF GOD (Leroy Crume)    Hob /113LP 233

 9 CALVARY (Traditional)   Hob LP 233

10 I KNOW IT WAS THE BLOOD (Traditional)  Hob LP 233

11 MEETIN’ TONIGHT (James Cleveland)          Holy Hour 714

12 MY SOUL LOOKS BACK AND WONDERS (James Cleveland)      Specialty 919

13 IN HIS ARMS (Clara Ward)        Hob LP 235

14 GOD CAN DO ANYTHING BUT FAIL (Ira F. Stanphill)       Hob 119/LP 235

15 GOOD ENOUGH FOR ME (James Cleveland)           Hob 115/LP 237

16 TRY JESUS (Roberta Martin)     Hob LP 237

17 YES LORD (Traditional)  Hob LP 237

18 HE’S GOT HIS EYES ON YOU (Traditional)  Hob LP 237

19 ONE STEP AT A TIME (Sallie Martin) Hob LP 237

20 I WON’T LET NOTHING TURN ME AROUND (Sallie Martin)     Hob LP 237

21 DEEP RIVER (Traditional - arr. Cleveland)       Hob LP 239

22 ONE MORE TIME (Traditional - arr. Cleveland)         Hob 117/LP 239

23 SOON I WILL BE DONE (Traditional - arr. Cleveland)          Hob 117/LP 239

24 JUST WHEN I NEED HIM MOST (William C. Poole - Charles H. Gabriel)            Hob LP 239

25 COME LORD JESUS (James Cleveland)         Hob LP 239

 

(1) Gospelaires: James Cleveland (lead vo, p), Bessie Folk (contralto vo), Norsallus McKissick (tenor vo); prob. Lucy Smith (org). New York City, January 1951.

(2) The Meditation Singers: Ernestine Rundless, Della Reese (soprano vo), Marie Walters (contralto vo), Herbert S. Carson (baritone vo), James Cleveland (lead vo, p). Detroit, MI, ?late 1952.

(3) Roberta Martin Singers: Delois Barrett (soprano vo), Roberta Martin, Bessie Folk (contralto vo), Norsalus McKissick (tenor & lead vo), Eugene Smith, Willie Webb (baritone vo); Roberta Martin or poss. James Cleveland (p), Willie Webb (org). NYC?, ca. mid-1955.

(4-5) Caravans: Albertina Walker, Cassietta George, Iris Humble, Gloria Griffin, Johneron Davis (vo), James Cleveland (lead vo, p); unk. (org). Chicago, Ill., October 5, 1954, & January 18, 1955.

(6-7) Gospel All Stars: James Cleveland (lead vo, p), Ella Mitchell (contralto vo), Imogene Greene (vo, 2nd lead on 6), Rose Hines, Dorothy Bates/Crookshank? (soprano vo); Herman Stevens (org). NYC, 1956/57.

(8-10) Voices of Tabernacle: From 50 to 125 voice Choir from Faith Tabernacle Church, Detroit. Incl. Rev. Charles Ashley Craig, Cleavant Derricks, Naiomi Browne, Louise McCord, Richard Roquemore (vo), James Cleveland (lead vo), Hulah Gene Dunklin Hurley (soprano vo, 2nd lead on 9); Herbert “Pee Wee” Pickard (p), Alfred Bolden (org). Chicago, 1958 or 1959.

(11) Gospel All Stars with James Cleveland: Same or similar vocal group with Ella Mitchell (contralto vo), James Cleveland (lead vo, p); unk (org)(dm). ca. late 1950’s.

(12) The Meditation Singers: Ernestine Rundless (2nd lead vo), Lorraine Vincent (soprano vo), Laura Lee Rundless, Marie Walters (contralto vo), James Cleveland (lead vo, p); unk (org). Chicago, July 8, 1959.

(13-14) Voices of Tabernacle: Choir incl. Rev. Charles Ashley Craig, James Cleveland (lead vo), Hulah Gene Dunklin Hurley, Richard Roquemore (2nd lead on 13), Naiomi Browne, Louise McCord (vo); Herbert Pickard (p, cel), Alfred Bolden (org). Chicago, 1959/60.

(15-18) James Cleveland & The Original Chimes: James Cleveland (lead vo, p?), Jessy Dixon (vo, 2nd lead on 17), Dorothy Norwood, Imogene Greene (vo); unk. (p?), Alfred Bolden (org). Detroit, 1960.

(19-20) Sally Martin & The Gospel Chimes: Sally Martin (lead vo), same or similar group (vo); poss. James Cleveland (p), unk. or poss. Alfred Bolden (org). Detroit, 1960.

(21-25) James Cleveland & The Gospel Chimes: James Cleveland (lead vo, poss. p), Jessy Dixon (vo, 2nd lead on 23), Imogene Greene, Claude O. Timmons, Lee Charles Neeley (vo); unk. (org), add. celesta (on 25). 1960.

 

DISCOGRAPHIE
JAMES CLEVELAND
1951-1962

 

 

 

CD2 - 1960-1962

1 I’M A SOLDIER IN THE ARMY OF THE LORD (Robert Earl Arnold)     Hob LP 240

 2 THERE IS NO GREATER LOVE (Isham Jones - Marty Symes)       Hob LP 240

 3 SOMETHING GOT A HOLD ON ME (James Cleveland)     Hob 139/LP 242

 4 GREATER DAY (James Cleveland)       Hob 139/LP 242

 5 HE’LL SEE YOU THROUGH (Jessy Dixon)  Hob LP 242

 6 I’M SATISFIED WITH JESUS (B.B. McKinney)       Hob LP 245

 7 IT IS WELL (H.G. Spafford - P.P. Bliss)            Hob LP 245

 8 OH LORD I’M SATISFIED (James Cleveland)           Savoy 4154

 9 THERE’S A BRIGHTER DAY SOMEWHERE (James Cleveland)  Savoy 4154

10 HE’S ALL RIGHT WITH ME (James Cleveland)       Savoy 4141/LP 14045

11 JUST TO BEHOLD HIS FACE (Lucy E. Campbell)   Savoy 4146/LP 14045

12 OUT ON A HILL (James Cleveland)     Savoy LP 14045

13 DRIVE THE DEVIL AWAY (James Cleveland)            Savoy LP 14045

14 DEEP DOWN IN MY HEART (James Cleveland)       Savoy 4166

15 WHAT A MIGHTY GOD (Roberta Martin)      Savoy 4166

16 WALKING WITH THE KING (Traditional)    Savoy LP 14052

17 HE’S SWEETER THAN THE DAY BEFORE (James Cleveland)    Savoy LP 14052

18 SIT DOWN SERVANT (Traditional)      Savoy 4176/LP 14052

19 HE’S SO GOOD (James Cleveland)       Savoy LP 41059

20 I WON’T TAKE IT BACK (James Cleveland) Savoy LP 41059

21 I’M HIS, HE’S MINE (James Cleveland)         Savoy LP 14063

22 REDEEMED (Fanny Crosby - William Kirkpatrick)     Savoy LP 41063

23 YOU’LL NEVER WALK ALONE (Richard Rogers - Oscar Hammerstein II)           SavoyLP 41068

24 OLD SHIP OF ZION (Thomas A. Dorsey)        Savoy LP 41068

 

(1-2) Voices of Tabernacle & James Cleveland: Choir incl. Rev. Charles Ashley Craig, James Cleveland (lead vo), Richard Roquemore, Louise McCord (2nd lead on 2), Hulah Gene Dunklin Hurley, Caroline Hurley, Albert Moorman, C. Allen Chierley (vo); Herbert Pickard (p, cel), Alfred Bolden (org), add. tambourine (on 1). Detroit, 1960.

(3-5) Voices of Tabernacle: Choir led by Rev. Charles Ashley Craig (2nd lead on 3), James Cleveland (lead vo), Richard Roquemore, Louise McCord (2nd lead on 5), Hulah Gene Dunklin Hurley (vo); Herbert Pickard (p, cel), Alfred Bolden (org), add. tamb (on 4). Detroit, 1960.

(6-7) Voices of Tabernacle: Choir led by Rev. Charles Ashley Craig (2nd lead on 7), James Cleveland (lead vo), Louise McCord (2nd lead on 7), same or similar to last; add. tamb. Detroit, ca. 1960.

(8-11) James Cleveland with The Gospel All Stars: James Cleveland (lead vo, p?), Ella Mitchell (contralto vo), Dorothy Crookshank, Rose Hines (soprano vo); unk. (p?)(org)(dm). May 27, 1960.

(12-13) Same. February 1st, 1961.

(14-15) James Cleveland & The Gospel Chimes: James Cleveland (lead vo, poss. p), Jessy Dixon, Dorothy Norwood (2nd lead vo), Imogene Greene, Claude O. Timmons, Lee Charles Neely (vo); unk. (p?)(org)(dm). September 18, 1961.

(16-18) Same; unk. (g) added. January 6, 1962.

(19-20) James Cleveland & The Angelic Choir: Rev. James Cleveland (lead vo & speech), with large mixed voices dir. Rev. Lawrence Roberts & Thurston Frazier (choir lead); Alfred White (p), Billy Preston (org), Joe Marshall (dm). First Baptist Church of Nutley, Newark, NJ, July 1st, 1962.

(21-22) James Cleveland & The Angelic Choir: Rev. James Cleveland (lead vo & speech), with large mixed voices dir. Rev. Lawrence Roberts; acc. same or similar. Newark, December 9, 1962.

(23-24) James Cleveland (narration, p); Billy Preston (org), Barney Richmond (b), Joe Marshall (dm). December 12, 1962.

 

Disques des collections/Records from collections : Jean Buzelin, Julien Crué, Robert Marovich, Friedrich Mühlöcker, Per Notini, Étienne Peltier, Robert Sacré que nous remercions chaleureusement.

Sources consultées/Works consulted :

Robert M. Marovich, The King of Gospel Music, (Malaco Press, Jackson, MS, 2021)

Robert M. Marovich, Peace Be Still (University of Illinois Press, 2021)

Julien Crué, Interview de Robert Marovich (2021)

Photos & collections : Jean Buzelin, Julien Crué, Robert Marovich, X (D.R.)

 

Remerciements/Thanks: Joël Dufour, Monique Pouget

 

Nous dédions ce coffret à la mémoire de notre ami Robert Sacré qui avait mis à notre disposition, comme toujours, les disques rares de sa collection.

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