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Narbonne mon amie (1957-1961)
CHARLES TRENET
Ref.: FA094
Direction Artistique : Pascal Halbeher et Vincent Lisita
Label : FREMEAUX & ASSOCIES
Durée totale de l'œuvre : 2 heures 35 minutes
Nbre. CD : 2
« Il m’a tellement impressionné que pendant des années il m’a empêché d’écrire. Je ne chantais plus que du Trenet. »
Georges BRASSENS
L'intégrale Frémeaux & Associés de Charles Trénet réalisée sous la direction de Daniel Nevers, puis de Vincent Lisita et Pascal Halbeher, réunit la totalité des enregistrements phonographiques originaux disponibles auprès des collectionneurs sensibilisés à l'ambition muséographique d'un catalogue raisonné de l’œuvre enregistrée du fou chantant.
Aux enregistrements choisis et commercialisés de l'époque, le directeur artistique présente les alternates qui proposent d'autres versions des mêmes titres.
Cette vocation d'exhaustivité historiographique dédiée au patrimoine sonore phonographique s'accompagne (toujours chronologiquement) de documents radiophoniques, de publicités chantées afin d'éclairer la diversité de la production de l'artiste et de révéler rétrospectivement les raisons de son appartenance à notre mémoire collective.
Patrick Frémeaux & Claude Colombini
CD 1 : CHARLES TRENET - ORCH. DIR. PIERRE SPIERS LES CHANSONS DE LA NUIT • CHARLES TRENET - ACC. FREDDY LIENHART (PIANO) PUIS ORCH. DIR. PIERRE SPIERS LE JARDIN EXTRAORDINAIRE • CHARLES TRENET - ORCH. DIR. PIERRE SPIERS LA MAISON DU POÈTE - FLEUR BLEUE • PATRICIA LAMOUR (MICHEL RAMOS) ET SON ORGUE, DE CHARLES TRENET À RENÉ-LOUIS LAFFORGUE À CIEL OUVERT • ARMAND MIGIANI PLAY A SONG OF PARIS JE CHANTE • TOOTS THIELEMANS THE SOUL OF TOOTS THIELEMANS ET LE TRIO RAY BRYANT LES ENFANTS S’ENNUIENT LE DIMANCHE • CHARLES TRENET - ACC. PIANO FREDDY LIENHART ET MUSICIENS NON IDENTIFIÉS DU, DU GEHST AN MIR VORBEI / VOUS QUI PASSEZ SANS ME VOIR • CHARLES TRENET - ORCH. DIR. PIERRE SPIERS RIEN NE PEUT CHANGER MA JOIE • CHARLES TRENET - ORCH. PROB. DIR. PIERRE SPIERS CLOCHES, SONNEZ ! - MÉNILMONTANT - ROME • CHARLES TRENET - ORCH. DIR. PIERRE SPIERS LORELEI • CHARLES TRENET ET CLAUDE BESSY - ORCH. DIR. PIERRE SPIERS SACRÉ FARCEUR • NANCY WILSON SOMETHING WONDERFUL - ORCH. DIR. BILLY MAY I WISH YOU LOVE • CHARLES TRENET JE RE CHANTE ! MES ANCIENNES CHANSONS EN STÉRÉO ! - ORCH. DIR. GUY LUYPAERTS JE CHANTE - VERLAINE - LE GRAND CAFÉ - PIGEON VOLE - LA BIGUINE À BANGO - BOUM - FLEUR BLEUE - RETOUR À PARIS - AH, DIS, AH, DIS, AH, DIS, AH, BONJOUR - LA CIGALE ET LA FOURMI - IL PLEUT DANS MA CHAMBRE - Y A D’LA JOIE ! • HIROSHI ASHINO - CHANTE PARIS - ORCH. DIR. DAIJI HAMANAKA ET SON ENSEMBLE MUSETTE MUSIC-HALL DE PARIS (MOI, J’AIME LE MUSIC-HALL) • HIROSHI ASHINO - CHANTE PARIS - ORCH. TOSHIBA, DIR. TADAHIKO NAGASU LA JOLIE SARDANE • HIROSHI ASHINO - ORCH. DIR. FRANCK POURCEL LA MER.
CD 2 : CHARLES TRENET PATRONAGES • CHARLES TRENET- ORCH. DIR. GUY LUYPAERTS LE SOLEIL A DES RAYONS DE PLUIE - C’EST BON - L’HÉRITAGE INFERNAL - LA ROMANCE DE PARIS • YVES MONTAND - ORCH. DIR. HUBERT ROSTAING - ACC. PIANO BOB CASTELLA SOURCE BLEUE - PRÈS DE TOI MON AMOUR • CHARLES TRENET - ORCH. DIR. PIERRE SPIERS BONSOIR JOLIE CALLAS - QUAND VOUS ENTENDREZ MARIA • CHARLES TRENET, GILBERT BÉCAUD, LUIS MARIANO ET HENRI SALVADOR - ORCH. DIR. PIERRE SPIERS EN ATTENDANT MA BELLE - ELLE CHANTE / Y A D’LA JOIE ! - MARIA CALLAS (FRÈRE JACQUES) • CHARLES TRENET ET MARIA CALLAS - ACC. PIANO PIERRE SPIERS INTERVIEW DE MARIA CALLAS PAR CHARLES TRENET • CHARLES TRENET - ACC. PIANO FREDDY LIENHART BONSOIR JOLIE GENÈVE • JACK DIÉVAL ET LE J.A.C.E. ALL-STARS - POUR DANSER AVEC ELLE J’AI TA MAIN • HUBERT CLAVECIN ET SES RYTHMES - PHONOGRAPH PARTY NUIT D’HIVER • CHARLES TRENET - ORCH. DIR. PIERRE SPIERS MA RIVIÈRE - QUAND UN FACTEUR S’ENVOLE - NARBONNE MON AMIE - VOUS OUBLIEZ VOTRE CHEVAL - LA FOLLE COMPLAINTE • JEAN-LOUIS GUÉRIN - ORCH. DIR. CLAUDE GUILHOT QU’EST DEVENUE LA MADELON ? • CORINNE MARCHAND - ORCH. DIR. FRANÇOIS RAUBER MOURIR AU PRINTEMPS • CHARLES TRENET- ORCH. DIR. GUY LUYPAERTS LES VOIX DU CIEL - ORPHÉE - LA PLUS BELLE NUIT - NARBONNE MON AMIE • CHARLES TRENET - ORCH. DIR. PIERRE SPIERS LES RELATIONS MONDAINES • LES DJINNS - GRAND ORCHESTRE DE PARIS, DIR. PAUL BONNEAU LES VOIX DU CIEL • KATIA VALÈRE - ORCH. DIR. JACQUES LOUSSIER ORPHÉE • JOSÉPHINE BAKER - QUATRE CHANSONS DE PARIS - ORCH. DIR. JEAN CLAUDRIC EN AVRIL À PARIS / APRIL IN PARIS • RENÉ-LOUIS LAFFORGUE - ORCH. DIR. JEAN BAÏTZOUROFF MONSIEUR TRENET.
DIRECTION ARTISTIQUE : PASCAL HALBEHER ET VINCENT LISITA
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PisteTitreArtiste principalAuteurDuréeEnregistré en
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1Les chansons de la nuitCharles TrenetCharles Trenet00:02:161957
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2le jardin extraordinaireCharles TrenetCharles Trenet00:05:041958
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3La maison du poèteCharles TrenetCharles Trenet00:01:231958
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4Fleur bleueCharles TrenetCharles Trenet00:01:421958
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5À ciel ouvertPatricia LamourCharles Trenet00:02:291958
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6Je chanteArmand MigianiCharles Trenet00:02:151958
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7Les enfants s’ennuient le dimancheToots ThielemansCharles Trenet00:04:511959
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8Du, du gehst an mir vorbei / Vous qui passez sans me voirCharles TrenetCharles Trenet00:03:371959
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9Rien ne peut changer ma joiCharles TrenetCharles Trenet00:01:581960
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10Cloches, sonnez !Charles TrenetCharles Trenet00:02:321960
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11MénilmontantCharles TrenetCharles Trenet00:02:411960
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12RomeCharles TrenetCharles Trenet00:01:581960
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13LoreleiCharles TrenetCharles Trenet00:02:011960
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14Sacré farceurCharles TrenetCharles Trenet00:01:441960
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15I wish you loveNancy WilsonCharles Trenet00:02:031960
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16Je chanteCharles TrenetCharles Trenet00:02:281960
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17VerlaineCharles TrenetCharles Trenet00:02:451960
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18Le grand caféCharles TrenetPaul Verlaine00:01:411960
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19Pigeon voleCharles TrenetCharles Trenet00:03:381960
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20La biguine à bangoCharles TrenetCharles Trenet00:02:091960
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21BoumCharles TrenetCharles Trenet00:02:301960
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22Fleur bleueCharles TrenetCharles Trenet00:02:351960
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23Retour à ParisCharles TrenetCharles Trenet00:02:591960
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24Ah, dis, ah, dis, ah, dis, ah, bonjourCharles TrenetCharles Trenet00:02:351960
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25La cigale et la fourmiCharles TrenetJean de La Fontaine00:02:111960
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26Il pleut dans ma chambreCharles TrenetCharles Trenet00:02:281960
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27Y a d’la joie !Charles TrenetCharles Trenet00:02:061960
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28Music-hall de Paris (moi, j’aime le music-hall)Hiroshi AshinoCharles Trenet00:02:561960
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29La jolie SardaneHiroshi AshinoCharles Trenet00:02:311960
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30La merHiroshi AshinoCharles Trenet00:03:121960
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PisteTitreArtiste principalAuteurDuréeEnregistré en
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1PatronagesCharles TrenetCharles Trenet00:00:581960
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2Le soleil a des rayons de pluieCharles TrenetCharles Trenet00:02:491960
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3C’est bonCharles TrenetCharles Trenet00:02:081960
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4L’héritage infernalCharles TrenetCharles Trenet00:02:231960
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5La romance de ParisCharles TrenetCharles Trenet00:02:561960
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6Source bleueYves MontandCharles Trenet00:02:341960
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7Près de toi mon amourYves MontandCharles Trenet00:03:001960
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8Bonsoir jolie CallasCharles TrenetCharles Trenet00:01:141960
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9Quand vous entendrez MariaCharles TrenetCharles Trenet00:01:101960
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10En attendant ma belleCharles Trenet, Gilbert Bécaud, Luis Mariano, Henri SalvadorCharles Trenet00:01:361960
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11Elle chante / Y a d’la joie !Charles Trenet, Gilbert Bécaud, Luis Mariano, Henri SalvadorCharles Trenet00:00:581960
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12Maria callasCharles Trenet, Gilbert Bécaud, Luis Mariano, Henri SalvadorCharles Trenet00:01:001960
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13Interview de Maria Callas par Charles TrenetCharles Trenet, Maria CallasCharles Trenet00:04:091960
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14Bonsoir jolie GenèveCharles TrenetCharles Trenet00:00:311960
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15J’ai ta mainJack DiévalCharles Trenet00:02:181960
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16Nuit d’hiverHubert ClavecinCharles Trenet00:02:121960
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17Ma rivièreCharles TrenetCharles Trenet00:03:201961
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18Quand un facteur s’envoleCharles TrenetCharles Trenet00:01:311961
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19Narbonne mon amieCharles TrenetCharles Trenet00:02:261961
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20Vous oubliez votre chevalCharles TrenetCharles Trenet00:02:351961
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21La folle complainteCharles TrenetCharles Trenet00:03:111961
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22Qu’est devenue la Madelon ?Jean-Louis GuérinCharles Trenet00:02:391961
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23Mourir au printempsCorinne MarchandAndré Salvet00:03:531961
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24Les voix du cielCharles TrenetCharles Trenet00:02:561961
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25OrphéeCharles TrenetCharles Trenet00:02:571961
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26La plus belle nuitCharles TrenetCharles Trenet00:03:401961
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27Narbonne mon amieCharles TrenetCharles Trenet00:02:451961
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28Les relations mondainesCharles TrenetCharles Trenet00:01:461961
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29Les voix du cielLes DjinnsCharles Trenet00:02:421961
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30OrphéeKatia ValèreCharles Trenet00:03:211961
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31En avril à Paris / April in ParisJoséphine BakerCharles Trenet00:03:251961
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32Monsieur TrenetRené-Louis LafforgueRené-Louis Lafforgue00:03:101961
INTÉGRALE CHARLES TRENET Vol. 14
“NARBONNE MON AMIE”
THE COMPLETE CHARLES TRENET (1957-1961)
COLLECTION DANIEL NEVERS
DIRECTION PASCAL HALBEHER ET VINCENT LISITA
« Il m’a tellement impressionné que pendant des années il m’a empêché d’écrire. Je ne chantais plus que du Trenet. »
Georges BRASSENS
INTÉGRALE CHARLES TRENET - 14
« NARBONNE MON AMIE »
THE COMPLETE CHARLES TRENET (1957-1961)
Ce volume est dédié à Élisabeth Duncker.
Née à Rotterdam en 1934 dans une famille francophile, passionnée de musique et de littérature, c’est grâce à la TSF qu’elle découvre la Chanson française, à l’âge de quatorze ans… et particulièrement un certain Charles Trenet ! Les Recueils de chansons pour piano et chant, qu’édite Raoul Breton, l’aident à comprendre ses textes, parfois difficiles à transcrire à partir des disques, même avec l’aide de son père. C’est le 6 août 1951 qu’elle l’applaudit pour la première fois, sur la scène du Kursaal de Scheveningen. Impressionnée par son succès, elle lui consacre déjà plusieurs exposés, au collège !
Dès 1954, alors qu’elle poursuit des études de français à Paris, elle fait la connaissance de « Petite Trenetiste » alias Janine Rochette, via la revue Cinémonde ; les deux complices, fortes de l’accord du principal intéressé, n’ont de cesse de fédérer les premiers membres du Club des Amis de Charles Trenet, qui est déclaré à la Préfecture le 12 décembre 1955 – et qui en comptera jusqu’à deux cent cinquante.
En janvier 1957, Élisabeth Duncker regagne la Hollande, où elle va bientôt faire carrière en tant que secrétaire de direction chez Michelin, à Amsterdam. Elle crée une antenne hollandaise du Club puis édite un bulletin mensuel qui consigne les activités de Charles Trenet, des textes inédits, les sorties de disques, des compte-rendus de concerts, une revue de presse… et qui constitue encore, à ce jour, une source précieuse. Face à la charge de travail, le Club cesse ses activités en 1968, après la parution du centième numéro.
Avec l’arrivée d’Internet, puisant dans ses souvenirs et dans ces fameux bulletins, elle rédige des dizaines d’articles passionnants sur la vie et l’œuvre de Charles Trenet, non seulement sur Facebook mais surtout sur le « Portail des amis de Charles Trenet » de Dominic Daussaint.
La mémoire de Charles Trenet doit beaucoup à Élisabeth Duncker, et cette intégrale également, puisqu’elle a accepté de nous ouvrir les portes de son armoire à trésors !
Qu’elle trouve, avec cet hommage, l’expression de notre amitié et de notre respect.
En cette fin des années 1950, Charles Trenet est régulièrement convié à la radio et à la télévision ; il y est souvent accompagné de petites formations, offrant ainsi de fantastiques versions alternatives !
Certaines radios privées n’ayant pas conservé leurs archives, il faut se tourner aujourd’hui vers les collectionneurs pour en découvrir les captations. Or, à cette époque, ceux qui possèdent du matériel d’enregistrement amateur, sur acétates ou déjà sur bandes, ne sont pas légion… Si nous avons déjà évoqué Max Schneider et Henri Chenut, sis à Paris, arrêtons-nous sur Jean Séraphin (1927-1997), alors commerçant à Lille : admirateur du fou chantant depuis l’adolescence, il intègre le Club et la rédaction de son journal en 1960. Il a acquis son magnétophone en 1956, et c’est à lui que nous devons nombre des pistes de ce volume… ainsi qu’à Élisabeth Duncker qui a dupliqué ses bandes magnétiques et qui les met à notre disposition, d’où notre retour en arrière, jusqu’à l’année 1957. Gageons que ces enregistrements constituent, à ce jour, la seule et unique trace de certaines émissions. Cette fois encore, Christophe Hénault, du studio Art et Son, a fait des miracles pour rendre audibles ces pépites qui n’avaient pas vocation à dépasser la sphère privée… On excusera la mauvaise qualité de certaines pistes.
Début 1958, la radio se fait l’écho de la rentrée parisienne de Charles Trenet au théâtre de l’Alhambra-Maurice Chevalier – qui verra précisément la réconciliation médiatique des deux vedettes, à l’occasion des vingt ans de music-hall du fou chantant. Accompagné de Freddy Lienhart puis des vingt-huit musiciens et choristes de Pierre Spiers, son tour de chant compte une quinzaine de chansons. La « nouveauté » la plus marquante est certainement Le Jardin extraordinaire… Une « nouveauté » toute relative puisqu’elle est enregistrée depuis le 31 mai 1957 (voir FA091), et que son créateur l’interprète sur scène au moins depuis le 13 août 19571! Ah, si son intéressante présentation de la genèse de cette chanson pouvait tordre le cou à toutes les récentes extrapolations qui la situent au Jardin des Tuileries…
Charles Trenet est alors un habitué d’une véritable institution radiophonique : l’émission « Sérénade2 », parrainée par les parfums Bourjois ; diffusée sur Radio-Luxembourg chaque mercredi de 20h05 à 20h20, elle est suivie par trente-deux millions d’auditeurs ! Le principe est simple : un homme célèbre y déclare sa flamme à une femme célèbre. Max Favalelli est l’auteur du scénario et des dialogues, Manuel Poulet en est l’animateur et Pierre Spiers, le responsable de la partie musicale.
Pierre Spiers (1917-1980) est surtout connu des trenetistes pour avoir accompagné Charles Trenet à la harpe (Rome, 1955, voir FA090) ou au piano (tournée outre-Atlantique à la fin des années 1940, voir FA086). À la tête d’une petite formation ou d’un plus grand orchestre, on le trouve régulièrement derrière le maître, à la radio (voir « Vivre en chantant », FA093) ou à la télévision (« Grand échiquier » du 30 mars 1978) mais également à la scène, comme stipulé plus haut. On connaît moins ses reprises orchestrales sur disque, notamment La Maison du poète (sous le pseudonyme de Cecil Garland, Vega, 1958), ou l’album complet « Nos jeunes années » (Eurodisc, 1977).
Nous avons choisi de ne pas reproduire les dialogues de Charles Trenet avec ses interlocutrices, tout d’abord parce qu’il n’en est pas l’auteur, puis naturellement pour des questions de durées… Nous avons également exclu les extraits de chansons, considérant qu’une chanson est une œuvre à part entière. Une exception néanmoins : La Maison du poète (1958, émission avec Mylène Demongeot), pour l’interprétation du couplet absent de la version studio, mais bien présent sur la partition. Ainsi nous présentons Les Chansons de la nuit (1957, émission avec Simone Valère) ; Fleur bleue (1958, avec Mylène Demongeot) ; Rien ne peut changer ma Joie (1960, avec Juliette Gréco) ; Lorelei et Sacré Farceur (1960, avec Claude Bessy) ; Les Relations mondaines (1961, avec Edwige Feuillère).
Une « Sérénade » en particulier mérite quelques lignes. Il s’agit de celle du 21 décembre 1960, consacrée à Maria Callas : à ce moment-là, elle triomphe à la Scala de Milan avec Poliuto, après avoir défrayé la chronique avec son divorce, son début de liaison avec Aristote Onassis, ainsi que sa volonté de ne plus chanter… Pour cette émission cadeau de Noël, exceptionnelle à tout point de vue (y compris sa durée : vingt-six minutes au lieu du quart d’heure habituel), Charles Trenet se retrouve en studio avec Gilbert Bécaud, Luis Mariano et Henri Salvador. Le scénario est construit sur la quête d’une interview de la cantatrice, inaccessible à sa fenêtre… En guise d’hommage mais sans se départir d’un certain esprit potache, chacun des artistes détourne des chansons de son propre répertoire ; plusieurs chansons de Charles Trenet sont interprétées en quatuor. Enfin, l’interview de la Callas par Charles Trenet vient en point d’orgue, mais ne nous leurrons pas : « la Divina » est bien absente du studio, et cette interview semble le fruit d’un habile montage, habillé du piano de Pierre Spiers… Absente, elle l’est également des photos prises à l’issue de l’émission.
Enfin, notre poète clôture l’année 1960 sur les ondes de la Radio Suisse Romande ; lors du gala de variétés « Y a d’la joie ! », diffusé en direct depuis le Victoria Hall de Genève, il introduit son tour de chant en détournant Bonsoir jolie Madame en Bonsoir jolie Genève. Heureusement, Max Schneider et Henri Chenut avaient délaissé les obligations du Réveillon pour l’enregistrer !
À la télévision, Charles Trenet intervient tout d’abord à la Bayerischer Rundfunk Fernsehen, avec cette prestation moitié allemande, moitié française de Vous qui passez sans me voir, sauvegardée en 1959 par Max Schneider et Henri Chenut. À quelques mots près, c’est bien Du, du gehst an mir vorbei !, la traduction d’Albert Bennefeld, qu’il interprète ici et qu’il présente comme la toute première traduction de l’une de ses chansons.
En France, nous le retrouvons dans « Sport Dimanche » le 13 mars 1960, interprétant Cloches, sonnez !, Ménilmontant et Rome ; puis dans « Rendez-vous avec » le 26 novembre 1960, déclamant son poème Patronages3.
Enfin, en 1961, Jean-Christophe Averty lui consacre une série de dix émissions, dans le contexte de ses récitals à l’Étoile : le titre, « Chansons et confidences », est emprunté aux récitals donnés fin 1947 dans le même théâtre. Charles Trenet y alterne versions en play-back et versions alternatives, accompagné par Pierre Spiers et son ensemble. Au milieu de chansons anciennes telles que Ma Rivière4, Quand un Facteur s’envole, Vous oubliez votre Cheval ou La folle Complainte5, il offre une nouveauté qui n’est pas encore enregistrée : Narbonne mon amie. « J’ai regardé ma dernière émission, déclare-t-il le 26 mars. J’ai trouvé que j’avais l’air d’un pot de yaourt au clair de lune6 ! »
Mais revenons en studio, où Charles Trenet, quelques années après l’avènement du microsillon, s’apprête à vivre une nouvelle révolution : l’arrivée de la stéréophonie. Ainsi, à la demande de son directeur artistique Jean-Paul Guiter, le voilà qui grave en stéréo douze de ses chansons anciennes, les 5, 10 et 17 mai 1960 : Je chante, Verlaine, Le grand Café, Pigeon vole, La Biguine à Bango, Boum, Fleur bleue, Retour à Paris, Ah, dis, ah, dis, ah, dis, ah, bonjour, La Cigale et la fourmi, Il pleut dans ma chambre et Y a d’la Joie ! sont regroupées sur le 33 tours « Je re chante ! mes anciennes chansons en stéréo7 ! ». L’orchestre est dirigé par le fidèle Guy Luypaerts, avec lequel notre poète avait commencé, dès 1959, à réenregistrer quatre d’entre elles : Le Soleil et la Lune, En quittant une Ville, La Route enchantée puis Bonsoir jolie Madame, avaient été réunies sur un Super 45 tours (mono) intitulé « Ces chansons ont toujours 20 ans » (voir FA092).
Battant le fer tant qu’il est chaud mais abandonnant la stéréophonie, les mêmes protagonistes se retrouvent en studio le 21 décembre 1960, pour mettre en boîte Le Soleil a des rayons de pluie, C’est bon, L’Héritage infernal et La Romance de Paris, pour un nouveau Super 45 tours mono. Les séances de 1962, cette fois sous la baguette de Christian Chevallier, ajouteront Jardin du mois de mai et Annie-Anna à ce corpus de vingt-deux chansons quelque peu éparpillées, dont les versions originales avaient été gravées entre 1937 et 1943, la plus récente étant Retour à Paris (1947). Fin 1964, peu avant le terme de son contrat avec Pathé-Marconi, Charles Trenet retrouvera Guy Luypaerts en studio pour enregistrer d’autres chansons anciennes, principalement de l’époque « Charles et Johnny » ; mais elles ne seront publiées que bien plus tard, sur trois 33 tours8.
Que dire de ces nouvelles versions ? On peut s’étonner, d’une part, de certains choix, comme Le Soleil a des rayons de pluie, qui ne comptait manifestement pas parmi les triomphes du maître… Comme, d’autre part, de l’absence de certains de ses succès et non des moindres – nous vous en épargnerons la longue liste, hormis La Mer dont l’enregistrement de 1946 n’avait pourtant jamais été jugé satisfaisant. Si Charles Trenet profite de ces séances pour graver des couplets passés sous silence dans les premières versions d’En quittant une Ville, de La Route enchantée puis de La Romance de Paris, on peut se demander pourquoi les couplets du Soleil a des rayons de pluie et du Jardin du mois de mai ont été supprimés… Mais la question essentielle, primordiale, évidente, nous nous la posons avec Daniel Nevers : « pourquoi diantre refaire ainsi, vingt ans après, des choses si merveilleusement réussies du premier coup9 » ? Oui, pourquoi ?
– On sait que Charles Trenet n’aime pas trop s’entendre. « J’ai tout de suite envie de réenregistrer mes chansons, avec une autre orchestration. Que ce soit dix minutes ou quarante ans plus tard10 ».
– L’argument de la stéréophonie ? Il semble un faux prétexte, puisqu’il concerne uniquement le 33 tours reproduit ici (soit douze chansons sur les vingt-deux réenregistrées), qui sera d’ailleurs rapidement réédité en mono à l’occasion du récital à l’Étoile, début 1961, sous le titre « Chansons classiques toujours modernes » – l’ensemble des admirateurs n’étant pas encore équipés pour écouter les disques de cette nouvelle génération.
Bref, nombreux sont ceux qui n’ont pas retrouvé, dans ces réinterprétations, le vagabond ivre des joyeux matins et des grands chemins où l’on marche à l’aventure… Mais un chanteur confortablement arrivé en Rolls-Royce, et corseté par un orchestre assagi ! Cependant, l’interprète capable de soulever l’enthousiasme des foules n’a pas disparu : en témoignent plusieurs chansons captées sur scène à la même époque (voir « Charles Trenet Live in Paris », FA5746), puis les ébouriffantes versions de Fleur bleue ou Rien ne peut changer ma Joie, offertes aux auditeurs de « Sérénade » – les petites formations s’adaptant bien mieux à toutes les folies du maître !
Au rayon des nouveautés, on trouve La plus belle Nuit – le quatrième chant de Noël de sa carrière après Le petit Noël, Chanson pour Noël et Le Noël des enfants noirs ; Les Voix du ciel, qui confirme ses inspirations célestes ; un retour à la veine mythologique avec Orphée, dans le contexte du Testament d’Orphée de Jean Cocteau ; puis Narbonne mon amie, chanson d’un retour au pays natal pour laquelle il tombe le masque comme il sait si bien le faire, dès qu’il s’agit de l’intimité de son enfance.
L’omniprésence de Guy Luypaerts (1917-2015) en studio nous donne l’occasion de mettre en lumière ce musicien de grand talent. Charles Trenet, fraîchement mobilisé, l’a rencontré à l’automne 1939 à Aix-en Provence, durant une répétition de la Musique de l’Air. Subjugué par le jeu de ce pianiste – fort, il est vrai, d’une expérience de plusieurs années dans les cabarets de la capitale, aux côtés notamment de Willie Lewis et Bill Coleman –, il lui a immédiatement demandé de devenir son accompagnateur ! Après le gala de bienfaisance du « Théâtre des Ailes », fraîchement créé à la demande du général Maurice de Vasselot, ils ont été mutés Porte de Versailles puis ont effectué une tournée d’une trentaine de représentations dans les bases aériennes, avec la troupe « Pour Ceux de l’escadrille » (janvier-mars 1940). Ensemble, ils ont composé la chanson Près de toi mon amour (voir FA083). Fidèle au poste durant toute la Drôle de guerre, Guy Luypaerts a cédé la place à Léo Chauliac, à regret : impossible de continuer à suivre Trenet dans son rythme de vie effréné ! Devenu par la suite un arrangeur très prisé, il a composé les mélodies de plusieurs succès comme Libellule et surtout Pigalle ; toujours proche de Charles Trenet, il a dirigé l’orchestre en avril 1945 pour l’enregistrement de Ding-Dong et Liberté (voir FA085). Mais son véritable retour auprès du fou chantant est survenu en février 1955, avec l’enregistrement du microsillon « Chansons claires » (voir FA090). Dès lors, à la tête d’un simple quintette ou de quarante-cinq musiciens, de la période Columbia à la période CBS en passant par les années Barclay jusqu’à l’enregistrement de la nouvelle version de La Mer en 1975, le nom de Guy Luypaerts sera très souvent associé à celui du poète, pour un total de quatre-vingt-huit enregistrements en commun, selon la comptabilité d’Élisabeth Duncker… à laquelle Charles Trenet confia un jour : « Je suis à l’aise avec Luypaerts, c’est lui qui me comprend le mieux ».
Car ce n’est plus un mystère, Charles Trenet en studio, c’est souvent tout un poème !
On sait qu’il préfère enregistrer sa voix en direct (c’est à dire en présence de l’orchestre), parce qu’il tient à effectuer plusieurs prises en retirant certains groupes d’instruments, s’il estime qu’ils dénaturent l’esprit de sa chanson… quitte à déséquilibrer la partition de l’orchestrateur ! On sait qu’il freine des quatre fers depuis que le re-recording a fait son apparition, non seulement parce qu’il a horreur de chanter avec un casque (« moi, les casques, qu’ils soient militaires ou qu’ils soient d’enregistrement sonore, ça me donne mal à la tête11 ! »), mais surtout parce qu’il ne peut pas modifier une orchestration déjà enregistrée… Il n’hésite pas à juger peu satisfaisantes ces premières expériences, au point de refuser la publication de plusieurs enregistrements réalisés en décembre 1955 puis février 1958 (voir FA091 et FA092). Les chantres des progrès techniques en prennent pour leur grade lorsqu’il se remémore les premières sessions de sa carrière : « Il n’y avait qu’un seul micro. Le micro était donc devant moi ; derrière moi, il y avait l’orchestre ; et moi j’étais entre le chef d’orchestre et l’orchestre. (…) Le micro enregistrait ma voix, et, en même temps, l’orchestre qui était derrière moi. Et ça faisait une balance parfaite. Parce que je crois, tout de même, que le progrès, ce serait plutôt la simplification de certaines choses, plutôt que la complication12 »…
Concrètement, comment procède Charles Trenet lorsque ses chansons sont achevées et qu’il doit prendre le chemin du studio ? « Je les montrais à l’orchestrateur en les jouant au piano », confie-t-il, précisant qu’il est « assez pointilleux sur les harmonies parce que, justement, quand les arrangeurs travaillent pour un compositeur, ils ont tendance à changer un peu l’esprit de la chanson par des harmonies à eux. Alors que moi, j’ai des harmonies très simples… Mais enfin, ce sont les miennes, je tiens à les garder13 »… « Mais celles-ci étaient quelques fois un peu précaires, témoigne Claude Bolling, et il fallait quand même les revoir avec un certain apport musical. Là était le danger14 » ! Guy Luypaerts confirme que si Charles Trenet est un mélodiste de génie, « il n’est qu’un médiocre pianiste, et comme il y a beaucoup plus de touches blanches que de touches noires sur un clavier, les chansons de Charles sont toujours en ut. Moi, je me contentais donc de prendre en dictée, et d’ajouter les touches noires. Tout au plus arrivait-il que je lui fasse une remarque sur une impossibilité rythmique qui aurait pu lui échapper15 ».
Pas de problème apparemment avec Voldemar Rosenberg alias Wal-Berg (1910-1994), qui fut l’arrangeur des premiers succès du fou chantant : « il n’y avait pas beaucoup de surprises au studio, puisque, comme avec les autres, je préparais avec [Charles Trenet], chez lui, les chansons qu’il voulait chanter. Ce qui fait que quand il venait au studio, il était tranquille, il était content. Quand il entendait l’orchestre, ça lui faisait plaisir. De là donc date une espèce d’amitié qui s’était faite entre nous, et d’une tranquillité qu’il avait, parce que Trenet est un garçon extrêmement nerveux et sensible16 ». Même topo avec Claude Bolling : « On s’est d’abord réunis chez lui, on a défini la tonalité dans laquelle il allait chanter la chanson, l’introduction et les éventuelles modulations et les détails d’orchestration (…) ; la première prise, à la rigueur la deuxième, était souvent la bonne17 ».
Or, quand Charles Trenet prend une part active à l’élaboration des accompagnements d’orchestre, les séances deviennent épiques au point d’entrer dans la légende : tout d’abord, en 1951, celle d’Une Noix avec l’orchestre de Jo Boyer (dont la partition initiale se retrouva réduite à une seule guitare, voir FA088), puis celle de L’Âme des poètes (voir FA086). Enfin, en 1954, celle de Coin de rue et Paule, sur mes épaules que Michel Legrand n’a jamais oubliée : « Trenet arrive, on lui joue le premier morceau : “oui, c’est bien, c’est très bien, mais attendez… écoutez, on va peut-être essayer sans les chœurs”. Alors on supprime les chœurs… On le rejoue. “Oh, mais attendez, je crois que les cuivres, c’est… enlevons les cuivres”. Enfin, au bout de vingt minutes, il ne restait plus qu’un piano et un célesta… Le deuxième morceau a subi la même chose, à la hache ! »… « Lorsque l’arrangeur demande à Charles ce qui va rester ?, il répond : “la chanson”18 ! », rapporte Henri Salvador. Et Michel Legrand de prévenir Charles Trenet : « Je ne veux, pour le reste de ma vie, jamais plus travailler avec vous. Je ne veux plus que vous m’appeliez, quoiqu’il arrive, merci, maintenant, au plaisir de vous voir… sans travailler19 » ! Jean Leccia et Vladimir Cosma évoquent également des séances difficiles…
Guy Luypaerts, quant à lui, note que si Charles Trenet se montrait souvent indécis et contradictoire en studio « c’est qu’il voulait aussi vous pousser à donner vraiment le meilleur de vous-même, et qu’il se poussait du même coup20 ». Il avoue avoir compris « qu’auprès d’une telle force de la nature et d’une telle puissance de création, il fallait s’adapter à lui, car lui ne pouvait s’adapter à personne. Je n’ai jamais vu quelqu’un porter à un tel degré l’esprit de contradiction. Avec moi, cela se passait au niveau des orchestrations que je lui proposais, et si je peux affirmer que généralement, au moment des enregistrements, il revenait à ce que je lui avais soumis en premier, il a aussi très souvent apporté des idées originales que j’ai prises en compte21 ».
Caravelli, qui avait eu vent de ces étincelles en studio, trouva la parade : « Nous avons tout de suite accordé nos violons si l’on peut dire. Je lui ai dit : “vous voulez un orchestre, vous voulez Caravelli ? Vous allez l’avoir, mais ce que j’écris ne sera pas à modifier. On ne touche pas ou on jette. On jette tout ou rien”. Il m’a alors répondu “eh bien puisque c’est comme ça, je ne viendrai pas à la séance d’enregistrement de l’orchestre, mais simplement pour l’enregistrement de ma voix” et effectivement on ne l’a pas vu22 » !
La mauvaise foi de Charles Trenet en studio a donné lieu à quelques savoureuses anecdotes. « Après l’avoir rencontré en vue d’un arrangement pour une chanson, raconte Roger Pouly, après avoir travaillé toute la nuit, après que le copiste soit venu chercher votre score à six heures du matin pour préparer les partitions pour chaque instrumentiste, et malgré la présence des musiciens au studio pour neuf heures, à son arrivée, Trenet pouvait nous dire que ce n’était pas ça qu’il souhaitait comme arrangement. Finalement avec Christian Rémy, tout comme certains de mes collègues précédemment, on enregistrait ses demandes avec un petit magnétocassette pour les lui faire réécouter en cas de désaccord23 » ! Philippe Delettrez, enfin, se remémore une séance d’audition de mixages, avant validation : « dès les premières notes, les premiers instants, sans même constater si c’est bien, Charles a l’intention de casser tout le travail qui a été effectué. Donc ça commence par “bah, c’est pas la bonne tonalité !” ; “bah, c’est pas le bon tempo !” ; “bah, c’est pas les bonnes harmonies !” ; “ce ne sont pas les bonnes paroles !” (…) Et là, il se met en colère. Je lui dis “écoutez, Charles, c’est vous qui chantez, c’est votre voix qu’on entend ! Donc, ce sont vos mots !” Et il me dit : “Je n’ai jamais chanté ça” ! Et la chose extraordinaire, c’est que le staff qui est autour se rallie à Charles ! (…) Et quand il voit qu’il me fait du mal, parce qu’il s’en est aperçu, il était très observateur malgré tout, il quitte le bureau en disant “je déteste tous ces rendez-vous dans les bureaux”… Et en fait, il déteste l’industrie du disque, voilà24 ».
Oui, « voilà », la véritable raison semble lâchée. Et cette conclusion nous rappelle en effet quelques saillies supplémentaires, comme « les arrangements sont parfois des dérangements25 », « moi je veux bien qu’il y ait vingt micros, mais à condition que les ingénieurs du son soient parfaits et sachent les manier, il faut que l’ingénieur du son soit un musicien26 », ou encore « quand on est directeur artistique d’une maison de disques, eh bien c’est qu’on est à 80 % ignorant de ce qu’est la bonne Chanson27 » !
Par ailleurs, interprètes confirmés autant que débutants continuent de s’intéresser aux chansons de Charles Trenet, des plus confidentielles aux plus connues, en passant par les nouveautés.
Joséphine Baker était présente à l’heure du premier engagement de Charles et Johnny, qu’elle trouvait si mignons… En 1961, suite au succès de sa revue « Paris mes amours » à l’Olympia, elle grave quatorze chansons à la gloire de la Ville Lumière, réunies sur le 33 tours « Joséphine Baker chante Paris ». On y trouve deux titres de Charles Trenet, dont En Avril à Paris qu’elle mêle avec beaucoup de sensibilité à April In Paris, clin d’œil à sa première patrie.
Après vingt ans de carrière, Yves Montand n’a certainement pas oublié qu’il était présenté, à ses débuts, comme un « imitateur de Charles Trenet » ou un « Charles Trenet marseillais ». Avec le fidèle Bob Castella et Hubert Rostaing, il enregistre Près de toi mon amour et Source bleue. Quant à Hubert Rostaing, il signe là sa seconde orchestration pour Source bleue, après avoir accompagné Charles Trenet en studio, le 30 septembre 1954 (voir FA090).
Le jeune Jean-Louis Guérin choisit Qu’est devenue la Madelon ?, précédée d’une émouvante présentation. Malgré l’orchestration de Claude Guilhot puis les encouragements de Bourvil et de Georges Guétary, il semble que son premier disque soit également le dernier…
Corinne Marchand est sur le point de connaître la célébrité avec Cléo de 5 à 7 d’Agnès Varda, lorsqu’elle confie à la cire Mourir au Printemps, une des rares chansons dont Charles Trenet n’a pas écrit les paroles, dues à son compatriote André Salvet (1918-2006). Charles Trenet lui-même ne va l’enregistrer qu’en 1964, mais sa version ne va sortir qu’en 1970 (Columbia 2C062-15463), bien après celles de Paule Desjardins et d’Anthony Perkins. Notons que François Rauber, qui dirige l’orchestre derrière Corinne Marchand, accompagnera Charles Trenet pour trois chansons de l’album « Vrai, vrai, vrai », en 1981.
Du haut de ses vingt ans, Katia Valère est de retour de ses premières tournées au Moyen-Orient quand elle enregistre Orphée, l’une des plus récentes créations du maître. Si elle l’interprète face à lui lors d’une « Sérénade » (le 28 mars 1962), c’est la version studio que nous avons choisi de reproduire.
Enfin, quelle meilleure association que les Djinns avec la chanson Les Voix du ciel ? Cette chorale de jeunes filles issues de la Maîtrise de la RTF, fondée en 1959 par le producteur de radio Roger Pradalié et parrainée par Gilbert Bécaud, était déjà représentée dans les deux précédents volumes avec Le Jardin extraordinaire et L’Âme des poètes.
Du côté des orchestres, nous retrouvons Armand Migiani, que nous avions laissé en studio avec Marcel Amont dans le précédent volume. Dans un 33 tours dédié à Paris, il emprunte Je chante à Charles Trenet, un choix judicieux car les reprises de ce succès ne courent pas les rues, encore moins les reprises orchestrales… Peut-on l’expliquer par l’absence de refrain, ou par son lien trop indissociable avec la figure du fou chantant ?
Cette reprise inattendue des Enfants s’ennuient le dimanche par l’harmoniciste Toots Thielemans figure déjà dans le volume que lui a consacré Olivier Julien (voir FA5812), mais nous avons tenu à la reproduire ici. Au dos de la jaquette du 33 tours original, le journaliste Nat Hentoff précise que « Toots a écrit le contrepoint à la Bach pour l’ouverture et la clôture ». Or, un contrepoint pratiquement identique, interprété au clavecin par Charles Lavannes, accompagnait déjà Charles Trenet sur la version studio, gravée le 4 janvier 1939 (voir FA083)…
À propos de clavecin, Nuit d’hiver est réarrangée par Hubert Clavecin (l’un des nombreux pseudonymes de Gérard Gustin), qui marie intelligemment son instrument de prédilection à la batterie, la guitare électrique et le saxophone. Pianiste au sein du Chet Baker Quartet, complice de la première heure de Sacha Distel avant d’être son arrangeur, il va multiplier les collaborations avec Stéphane Grapelli. Compositeur autant pour le jazz que pour la variété et la télévision, sa musique pour la chanson Je sais, interprétée par Claude François en 1964, sera considérée par Charles Trenet comme un plagiat d’En Avril à Paris… Mais c’est une autre histoire !
Restons dans la famille des claviers avec l’organiste Michel Ramos, qui enregistre plusieurs 45 tours pour La Voix de son maître en 1958. Lui aussi collectionne les pseudonymes (Patricia Lamour, Virginie Morgan…), mais surtout les hommages à Charles Trenet : outre cette étonnante version d’À Ciel ouvert, il lui a déjà consacré un 45 tours (voir Moi j’aime le Music-hall, FA090) ainsi qu’une face en 1941, sous son véritable nom et en tant que pianiste (Sérénade portugaise et Un Rien me fait chanter, voir FA084). On le retrouvera à l’orgue dans le quintette de Guy Luypaerts, en studio et en présence du maître, lors des séances de fin 1964.
À l’époque des 78 tours, Jack Diéval, lui aussi, avait rendu plusieurs hommages à Charles Trenet avec son quintette, compilés en 1954 sur une face entière d’un 33 tours (Riviera, 6539) ; on y trouvait une première version de J’ai ta main… bien différente de celle que nous reproduisons ici, revue avec ses comparses de « Jazz aux Champs-Élysées », l’émission de radio dont il est l’animateur-vedette. Il y reçoit d’ailleurs notre fou chantant le 8 octobre 1960, au Palais de Chaillot.
Passons à l’international – encore La Mer et Que reste-t-il de nos amours ?, nous direz-vous… En effet, mais pas uniquement !
Hiroshi Ashino (1924-2012), si attachant et si injustement méconnu en France, mérite un coup de projecteur dans cette intégrale. Hiroshi Hatori de son vrai nom, il est diplômé du département de chant de l’Université des Arts de Tokyo. Un problème aux cordes vocales le contraint à enseigner la musique dans un lycée… mais la voix de Bing Crosby le sauve bientôt du désespoir et le décide à se lancer dans la Chanson, dès 1953, grâce à une émission de la radio NHK où il remporte plusieurs concours. Francophile convaincu, il s’approprie les répertoires de Gilbert Bécaud, Charles Aznavour, Léo Ferré et bien entendu de Charles Trenet, dont il assure la première partie durant la fameuse tournée au Japon en 1959 (voir FA093), après un passage remarqué à l’Olympia (1956). Le 3 juin 1960, durant l’émission « Discorama », Hiroshi Ashino interprète La Mer et Les Feuilles mortes, deux standards de son répertoire ; à la même époque, il enregistre un 45 tours de duos avec Line Renaud (Pathé 45 G 20009). Sa passion aboutira en 1995 à la création du « Musée de la Chanson française au Japon » à Shibukawa, avec ses propres deniers28. La France va marquer sa reconnaissance à cette immense vedette avec la médaille de vermeil de la Ville de Paris (1990) puis la médaille des Arts et Lettres (2004).
Trois chansons représentent Hiroshi Ashino dans le présent volume : Music-hall de Paris (Moi j’aime le Music-hall), qui prend un tout autre sens dans la voix d’un Japonais qui rend hommage à ses idoles françaises ; La jolie Sardane, manifestement découverte au Pays du Soleil-Levant grâce au film Boum sur Paris (1954) – les puristes pardonneront la présence d’instruments non traditionnels ! Enfin, La Mer, enregistrée à Paris avec Franck Pourcel au pupitre, qui ne va plus quitter les tours de chant ou les récitals d’Hiroshi Ashino29. On notera qu’il ne s’agit pas de la version traduite par Misao Suga, qu’interprétait Charles Trenet lors de son récital du 22 mars 1959 à la salle Hibiya de Tokyo (voir FA093), Hiroshi Ashino ayant pour habitude de travailler avec l’adaptateur Tadashi Satsuma.
Outre-Atlantique, I Wish You Love, l’adaptation de Que reste-t-il de nos amours ? par Albert Askew Beach, poursuit son chemin. L’interprétation de Nancy Wilson, qui vient de signer son contrat avec Capitol Records sous l’impulsion de Julian « Cannonball » Adderley, constitue en 1960 le chaînon manquant entre la version de Keely Smith (1956) et celle de Frank Sinatra et Count Basie (1964) ; on ne peut que regretter l’amputation du couplet, certainement pour passer sous la barre des deux minutes…
Enfin, si Charles Trenet est un habitué des hommages les plus vibrants, celui de René-Louis Lafforgue revêt une saveur particulière puisque, pour la première fois, il prend la forme d’une chanson : Monsieur Trenet. Quatre ans plus tôt, au cours d’un entretien qui « opposait » le fou chantant aux « jeunes de la Chanson » dans les colonnes de la revue Music-hall30, le jeune auteur-compositeur-interprète avait lancé à son aîné : « Savez-vous que vous, comme Brassens, vous êtes responsables de la vocation d’un très grand nombre d’auteurs-compositeurs » ? Jacques Brel avait enfoncé le clou avec sa phrase devenue illustre : « Sans vous, on serait tous des comptables » ! Le principal intéressé avait simplement répondu : « Je n’ai qu’à me féliciter si je suis vraiment responsable de tout cela. Tous ces gens ont du talent, c’est magnifique et il y a encore dans de nombreux cabarets et brasseries, de Paris et de Province, des jeunes qui chantent leurs chansons. J’en suis ravi et je souhaite qu’il y en ait plus encore ».
Puisque nous clôturons ce livret avec un hommage, après avoir fait la part belle aux différents orchestrateurs qui ont accompagné notre poète durant sa longue carrière, laissons-leur la parole une dernière fois. En effet, malgré les désagréments que chacun a pu subir en studio, tous s’accordent pour reconnaître en Charles Trenet « un artiste exceptionnel31 » (Caravelli), « un poète doublé d’un mélodiste de génie (Guy Luypaerts) 32 », voire « un génie33 » (Roger Pouly). Philippe Delettrez considère qu’il a rencontré « un Grand » : « donc moi, je rentre dans le monde de la Culture à ce moment-là, je ne suis pas seulement dans le monde de la variété34 ».
Mais c’est à Hiroshi Ashino que nous laisserons le mot de la fin : « Pour moi, Trenet est un peu un dieu de la Chanson35 ».
Pascal Halbeher et Vincent Lisita
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1. Comme elle le consigne dans Le Journal des Amis de Charles Trenet de septembre 1957, Élisabeth Duncker l’entend pour la première fois le 13 août 1957 au Kursaal de Scheveningen, mais elle n’exclut pas la possibilité qu’il l’ait interprétée en public plus tôt.
2. Jean Séraphin et Max Schneider ont recueilli sur bandes magnétiques les « Sérénade » que Charles Trenet donna à Jackie Lawrence et Annie Girardot (1956) ; Simone Valère (1957) ; Mylène Demongeot, Françoise Christophe (1958) ; Juliette Gréco, Gaby Morlay, Claude Bessy, Mylène Demongeot, Maria Callas (1960) ; Edwige Feuillère, Denise Benoît (1961) ; Corinne Marchand, Katia Valère (1962) ; Paule Desjardins (1963).
3. Charles Trenet a publié ce poème dans Le Coq catalan du 25 janvier 1936 ; il le rebaptise La Pavane des patronages après l’avoir mis en musique et l’enregistre le 7 mars 1952 (voir FA089).
4. Si la version bruxelloise de mai 1942, gravée sur disque « Rythme », ne comportait aucun des deux couplets pourtant présents sur la partition (voir FA084), Charles Trenet interprète ici l’intégralité des paroles, prélude à la version définitive de 1970.
5. Après censure, la bonne, armée de sa fameuse passoire, joue ici avec des petits pois au lieu de se donner de la joie...
6. France Soir, 26/03/1961.
7. Quitte à bousculer un peu la chronologie, nous avons choisi de réunir ces douze « anciennes chansons » dans ce volume 14, plutôt que de les ventiler sur deux volumes.
8. « Chansons sans époque » (1968) ; « Des Vedettes aux idoles » (1970) ; « MFP » (1970).
9. Voir FA092.
10. Libération, 14/09/1981.
11. Europe n°1, Moi, j’aime le Music-hall, mars 1971.
12. Ibid.
13. RTL, Grand format n°300, 1992.
14. S. Elhaïk, Les Arrangeurs de la Chanson française : 200 rencontres, Paris, Textuel, 2018, p. 214. Claude Bolling (1930-2020) dirige l’orchestre pour plusieurs chansons en studio en 1968, 1971 et 1972.
15. R. Cannavo, Monsieur Trenet, Paris, Lieu commun, 1993, p. 303.
16. France Inter, Le Temps d’une chanson, 23/05/1996.
17. Je chante magazine, octobre 2002.
18. Jazz dixie / Swing de février 2013, p. 55.
19. RTL, Les Grosses têtes, 22/11/2012. Sans remettre en question les souvenirs de Michel Legrand, précisons que les versions commercialisées de ces deux chansons semblent assez fournies en instruments, et que les étiquettes de ce disque portent la mention « accompagnement par Jacques Hélian et son orchestre » (Columbia BF622). Neveu de Jacques Hélian, Michel Legrand aurait-il dirigé l’orchestre à sa place, refusant de laisser apparaître son nom suite aux transformations de sa partition initiale ? Ou bien a-t-il effectué des arrangements pour des versions que Charles Trenet aurait finalement refusées ? Le débat reste ouvert... En revanche, le nom de Michel Legrand apparaît en toutes lettres, lorsque Juliette Gréco enregistre Coin de rue en juillet 1954 pour Philips (voir FA090).
20. R. Cannavo, op. cit., p. 299.
21. Ibid. Guy Luypaerts est également présent à la scène avec son orchestre, exécutant Un Parisien à New York (Olympia, 1955) ou accompagnant Charles Trenet (Étoile 1961), parfois plus simplement à l’orgue (Bobino, 1966) ou au piano (tournée en Belgique, 1975).
22. S. Elhaïk, op. cit., p. 374. Caravelli (pseudonyme de Claude Vasori, 1930-2019) dirige l’orchestre à l’Olympia en 1971, puis en studio pour plusieurs chansons des albums « Fidèle » (1971), « Joue-moi de l’électrophone » (1972) et « Chansons en Liberté » (1973).
23. S. Elhaïk, op. cit., p. 1632. Roger Pouly (né en 1942) réalise plusieurs arrangements pour Charles Trenet ; il l’accompagne au piano dès 1971 à l’Olympia, jusqu’aux derniers concerts à Pleyel en 1999. Christian Rémy (1952-1998) l’accompagne au piano dès 1975 ; il est son arrangeur jusqu’en 1996.
24. France Inter, Tout l’été pour Trenet n°8, 21/08/2013. Philippe Delettrez (né en 1958) intervient en 1992 en tant que « réalisateur artistique » sur plusieurs chansons de l’album Mon Cœur s’envole.
25. France Inter, Radioscopie de Charles Trenet, 04/10/1972.
26. Europe n°1, Moi, j’aime le Music-hall, mars 1971.
27. France Inter, Radioscopie de Charles Trenet, 22/01/1969.
28. www.chanson-museum.com
29. C’est cette version de La Mer en japonais que Charles Trenet écoute à Antibes sur son tourne-disque, interviewé pour la télévision par Jean-Pierre Lannes, en février 1966.
30. Music-hall, janvier 1957.
31. S. Elhaïk, op. cit., p. 373.
32. R. Cannavo, op. cit., p. 300.
33. S. Elhaïk, op. cit., p. 1632.
34. France Inter, Tout l’été pour Trenet n°8 : Mon Cœur s’envole, 21/08/2013.
35. La Libre Belgique, 19/02/2001.
DISQUE / DISC 1
Paroles & musique par Charles Trenet, sauf indication contraire / Words & music by Charles Trenet, except otherwise stated
CHARLES TRENET - orch. dir. Pierre SPIERS
20/11/57, Radio-Luxembourg, émission radio «Sérénade» avec Simone Valère
1. LES CHANSONS DE LA NUIT (bande magnétique [BM], enr. Jean Séraphin / coll. Élisabeth Duncker) 02’16
CHARLES TRENET - acc. Freddy LIENHART (piano) puis orch. dir. Pierre SPIERS
Ca. janv. 1958, Théâtre Alhambra-Maurice Chevalier, prob. émission radio
2. LE JARDIN EXTRAORDINAIRE (BM, enr. Max Schneider / coll. Henri Chenut) 05’04
CHARLES TRENET - orch. dir. Pierre SPIERS
01/10/58, Radio-Luxembourg, émission radio «Sérénade» avec Mylène Demongeot
3. LA MAISON DU POÈTE (BM, enr. J. Séraphin / coll. É. Duncker) 01’23
4. FLEUR BLEUE (BM, enr. J. Séraphin / coll. É. Duncker) 01’42
PATRICIA LAMOUR (MICHEL RAMOS) et son orgue, de Charles Trenet à René-Louis Lafforgue
1958
5. À CIEL OUVERT (7 TLA 665 / EP La voix de son maître 7 EMF 121 S) 02’29
ARMAND MIGIANI Play a Song of Paris
1958
6. JE CHANTE (46107 A M8 / LP Polydor 46107 LPHM) 02’15
(C. Trenet - C. Trenet & P. Misraki)
TOOTS THIELEMANS The Soul Of Toots Thielemans et le trio Ray BRYANT
T. THIELEMANS (hca.) ; T. BRYANT (b.) ; O. JACKSON (dm.) ; R. BRYANT (p.)
oct.-nov. 1959
7. LES ENFANTS S’ENNUIENT LE DIMANCHE (HMG143 / LP Signature SM6006) 04’51
(C. Trenet - C. Trenet & A. Cadou)
CHARLES TRENET - acc. Piano Freddy LIENHART et musiciens non identifiés
1959, BR, émission télévision non identifiée
8. DU, DU GEHST AN MIR VORBEI / VOUS QUI PASSEZ SANS ME VOIR
(BM, enr. Max Schneider / coll. Henri Chenut) 03’37
(A. Bennefeld / C. Trenet - J. Hess & P. Misraki)
CHARLES TRENET - orch. dir. Pierre SPIERS
1960, Radio-Luxembourg, émission radio «Sérénade» avec Juliette Gréco
9. RIEN NE PEUT CHANGER MA JOIE (BM, enr. J. Séraphin / coll. É. Duncker) 01’58
CHARLES TRENET - orch. prob. dir. Pierre SPIERS
13/03/60, RTF, émission télévision «Sport Dimanche»
10. CLOCHES, SONNEZ ! (BM, enr. J. Séraphin / coll. É. Duncker) 02’32
11. MÉNILMONTANT (BM, enr. J. Séraphin / coll. É. Duncker) 02’41
12. ROME (BM, enr. J. Séraphin / coll. É. Duncker) 01’58
CHARLES TRENET - orch. dir. Pierre SPIERS
mai 1960, Radio-Luxembourg, émission radio «Sérénade» avec Claude Bessy
13. LORELEI (BM, enr. M. Schneider / coll. É. Duncker) 02’01
CHARLES TRENET ET CLAUDE BESSY - orch. dir. Pierre SPIERS
mai 1960, Radio-Luxembourg, émission radio «Sérénade» avec Claude Bessy
14. SACRÉ FARCEUR (BM, enr. M. Schneider / coll. É. Duncker) 01’44
NANCY WILSON Something Wonderful - orch. dir. Billy MAY
1960
15. I WISH YOU LOVE (ST1-1440 / LP Capitol records ST-1440) 02’03
(A. Beach - C. Trenet)
CHARLES TRENET Je re chante ! Mes anciennes chansons en stéréo ! - orch. dir. Guy LUYPAERTS
05, 10 et 17/05/1960
16. JE CHANTE (YLX 1060 / LP Columbia SCXF101) 02’28
(C. Trenet - C. Trenet & P. Misraki)
17. VERLAINE (YLX 1060 / LP Columbia SCXF101) 02’45
(P. Verlaine - C. Trenet & S. Luino)
18. LE GRAND CAFÉ (YLX 1060 / LP Columbia SCXF101) 01’41
19. PIGEON VOLE (YLX 1060 / LP Columbia SCXF101) 03’38
(C. Trenet - C. Trenet & P. Misraki)
20. LA BIGUINE À BANGO (YLX 1060 / LP Columbia SCXF101) 02’09
(C. Trenet & R. Breton - C. Trenet)
21. BOUM (YLX 1060 / LP Columbia SCXF101) 02’30
22. FLEUR BLEUE (YLX 1061 / LP Columbia SCXF101) 02’35
23. RETOUR À PARIS (YLX 1061 / LP Columbia SCXF101) 02’59
(C. Trenet - C. Trenet & A. Lasry)
24. AH, DIS, AH, DIS, AH, DIS, AH, BONJOUR (YLX 1061 / LP Columbia SCXF101) 02’35
25. LA CIGALE ET LA FOURMI (YLX 1061 / LP Columbia SCXF101) 02’11
(J. de La Fontaine - C. Trenet & L. Chauliac)
26. IL PLEUT DANS MA CHAMBRE (YLX 1061 / LP Columbia SCXF101) 02’28
27. Y A D’LA JOIE ! (YLX 1061 / LP Columbia SCXF101) 02’06
(C. Trenet & R. Breton - C. Trenet & M. Emer)
HIROSHI ASHINO – Chante Paris - orch. dir. Daiji HAMANAKA et son ensemble musette
Ca. oct. 1960
28. MUSIC-HALL DE PARIS (MOI, J’AIME LE MUSIC-HALL) (JO-31 / LP Toshiba Records JPO-1017) 02’56
(T. Satsuma - C. Trenet)
HIROSHI ASHINO - Chante Paris - orch. Toshiba, dir. Tadahiko NAGASU
Ca. oct. 1960
29. LA JOLIE SARDANE (JO-32 / LP Toshiba Records JPO-1017) 02’31
(T. Satsuma - C. Trenet)
HIROSHI ASHINO - orch. dir. Franck POURCEL
Ca. déc. 1960
30. LA MER (7S-199 / EP Toshiba Records JP-5047) 03’12
(T. Satsuma / C. Trenet - C. Trenet & A. Lasry)
DISQUE / DISC 2
Paroles & musique par Charles Trenet, sauf indication contraire / Words & music by Charles Trenet, except otherwise stated
CHARLES TRENET
26/11/60, RTF, émission télévision «Rendez-vous avec»
1. PATRONAGES (BM, enr. M. Schneider / coll. H. Chenut) 00’58
CHARLES TRENET- orch. dir. Guy LUYPAERTS
21/12/60
2. LE SOLEIL A DES RAYONS DE PLUIE (7TCL1446 / EP Columbia ESRF 1304 M) 02’49
(C. Trenet - C. Trenet & L. Chauliac)
3. C’EST BON (7TCL1446 / EP Columbia ESRF 1304 M) 02’08
4. L’HÉRITAGE INFERNAL (7TCL1447 / EP Columbia ESRF 1304 M) 02’23
5. LA ROMANCE DE PARIS (7TCL1447 / EP Columbia ESRF 1304 M) 02’56
YVES MONTAND - orch. dir. Hubert ROSTAING - acc. piano Bob CASTELLA
1960
6. SOURCE BLEUE (AA 372.792 1F / SP Philips succès B 372.792 F) 02’34
7. PRÈS DE TOI MON AMOUR (AA 372.792 2F / SP Philips succès B 372.792 F) 03’00
(C. Trenet - C. Trenet & G. Luypaerts)
CHARLES TRENET - orch. dir. Pierre SPIERS
21/12/60, Radio-Luxembourg, émission radio «Sérénade» avec [Maria Callas], Gilbert Bécaud, Luis Mariano et Henri Salvador
8. BONSOIR JOLIE CALLAS (BM, enr. M. Schneider, coll. É. Duncker) 01’14
(C. Trenet - C. Trenet & L. Chauliac)
9. QUAND VOUS ENTENDREZ MARIA (BM, enr. M. Schneider, coll. É. Duncker) 01’10
CHARLES TRENET, GILBERT BÉCAUD, LUIS MARIANO ET HENRI SALVADOR - orch. dir. Pierre SPIERS
21/12/60, Radio-Luxembourg, émission radio «Sérénade» avec [Maria Callas], Gilbert Bécaud, Luis Mariano et Henri Salvador
10. EN ATTENDANT MA BELLE (BM, enr. M. Schneider, coll. É. Duncker) 01’36
11. ELLE CHANTE / Y A D’LA JOIE ! (BM, enr. M. Schneider, coll. É. Duncker) 00’58
(C. Trenet - C. Trenet & P. Misraki) / (C. Trenet & R. Breton - C. Trenet & M. Emer)
12. MARIA CALLAS (FRÈRE JACQUES) (BM, enr. M. Schneider, coll. É. Duncker) 01’00
(C. Trenet - J.-P. Rameau)
CHARLES TRENET ET MARIA CALLAS - acc. piano Pierre SPIERS
21/12/60, Radio-Luxembourg, émission radio «Sérénade» avec [Maria Callas], Gilbert Bécaud, Luis Mariano et Henri Salvador
13. INTERVIEW DE MARIA CALLAS PAR CHARLES TRENET (BM, enr. M. Schneider, coll. É. Duncker) 04’09
CHARLES TRENET - acc. piano Freddy LIENHART
31/12/60, RSR, émission radio «Y a d’la joie !, gala de variétés»
14. BONSOIR JOLIE GENÈVE (BM, enr. M. Schneider / coll. H. Chenut) 00’21
(C. Trenet - C. Trenet & L. Chauliac)
JACK DIÉVAL et le J.A.C.E. All-Stars - Pour danser avec ELLE
1960
15. J’AI TA MAIN (MIC 152/ EP Prestige 6026) 02’18
(C. Trenet & R. Breton - C. Trenet)
HUBERT CLAVECIN et ses rythmes - Phonograph party
1960
16. NUIT D’HIVER (7 CPI 772/ LP Bel Air 321 017) 02’12
CHARLES TRENET - orch. dir. Pierre SPIERS
Ca. janv. 1961, RTF, émissions télévision «Chansons et confidences»
17. MA RIVIÈRE (BM, enr. J. Séraphin, coll. É. Duncker) 03’20
18. QUAND UN FACTEUR S’ENVOLE (BM, enr. J. Séraphin, coll. É. Duncker) 01’31
19. NARBONNE MON AMIE (BM, enr. J. Séraphin, coll. É. Duncker) 02’26
20. VOUS OUBLIEZ VOTRE CHEVAL (BM, enr. J. Séraphin, coll. É. Duncker) 02’35
(C. Trenet - C. Trenet & Arcady)
21. LA FOLLE COMPLAINTE (BM, enr. J. Séraphin, coll. É. Duncker) 03’11
JEAN-LOUIS GUÉRIN - orch. dir. Claude GUILHOT
1961
22. QU’EST DEVENUE LA MADELON ? (B11 / EP A.R.A. Record AR45023) 02’39
CORINNE MARCHAND - orch. dir. François RAUBER
1961
23. MOURIR AU PRINTEMPS (AA 432.842 2E / EP Philips 482.842 BE) 03’53
(A. Salvet - C. Trenet)
CHARLES TRENET- orch. dir. Guy LUYPAERTS
27/01/61 et 21/02/61*
24. LES VOIX DU CIEL (7TCL1469 / EP Columbia ESRF 1308) 02’56
25. ORPHÉE (7TCL1469 / EP Columbia ESRF 1308) 02’57
26. LA PLUS BELLE NUIT (7TCL1470 / EP Columbia ESRF 1308) 03’40
27. NARBONNE MON AMIE* (7TCL1470 / EP Columbia ESRF 1308) 02’45
CHARLES TRENET - orch. dir. Pierre SPIERS
15/02/61, Radio-Luxembourg, émission radio «Sérénade» avec Edwige Feuillère
28. LES RELATIONS MONDAINES (BM, enr. Jean Séraphin, coll. Élisabeth Duncker) 01’46
LES DJINNS - Grand orchestre de Paris, dir. Paul BONNEAU
1961
29. LES VOIX DU CIEL (7 ETD 473 / EP Ducretet Thomson 460 V 502) 02’42
KATIA VALÈRE - orch. dir. Jacques LOUSSIER
1961
30. ORPHÉE (10D61M540 / SP DECCA 70761) 03’21
JOSÉPHINE BAKER - Quatre chansons de Paris - orch. dir. Jean CLAUDRIC
1961
31. EN AVRIL À PARIS / APRIL IN PARIS (9R61M282 / EP RCA 76.491) 03’25
(C. Trenet - C. Trenet & W. Eiger) / (Y. Harburg - V. Duke)
RENÉ-LOUIS LAFFORGUE - orch. dir. Jean BAÏTZOUROFF
1961
32. MONSIEUR TRENET (7ECT2427 / EP Pathé EG560) 03’10
(R.-L. Lafforgue - R.-L. Lafforgue)
REMERCIEMENTS
Georges El Assidi, Henri Chenut †, Max Schneider †, Jean Séraphin †, Jacky Bodin, Richard Cannavo, Olivier Desseigne, Serge Elhaïk, Ryo Inoue (Maison de la Culture du Japon à Paris), Olivier Julien, Sabrina Marère, Macha Méril, le Musée de la Chanson française au Japon à Shibukawa (www.chanson-museum.com), Jean-Paul Ricard, Lukas Rys, Eva Schnierle.
Une mention spéciale pour la générosité, la patience et la disponibilité d’Élisabeth Duncker et de Christophe Hénault.