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LE DICTIONNAIRE CHRONOLOGIQUE DU ROCK 1945-1962 - Bruno Blum

« Appelez ça comme vous voudrez : jive, jazz, jump, swing, soul, rhythm, rock ou même punk, c’est toujours du boogie en ce qui me concerne. […] Quand c’est du boogie avec un nom étranger, le lien ça reste le boogie, qui est mon genre de musique. »

— Chuck Berry

Avec un morceau significatif par artiste, en 98 titres ce coffret permet de découvrir, mieux comprendre et apprécier les dix-huit premières années du rock, avant que sa troisième génération, celle des Beatles, ne bouleverse à nouveau ce genre musical. Forcément non exhaustive, cette anthologie chronologique donne un aperçu substantiel de cette période fondamentale et la commente à des fins didactiques.

Dérivé du ragtime (fin XIX^e) devenu le boogie woogie dans les années 1920, le rock proprement dit est apparu dans l’après-guerre (étymologie : « rock » = acte sexuel ; « roll » = qui dure). Il a participé à faire évoluer les mentalités, porté un progrès sociétal et une libération tant sur le plan musical, sexuel que racial. Son essor a provoqué une série de scandales dès 1956.

En ces temps de ségrégation raciale, côté afro-américain le rock était initialement joué par des musiciens de jump blues, une forme de jazz en petite formation, basée sur le blues, au tempo rapide (exemple : « Rock Woogie » de Jim Wynn en 1945) et côté blanc par des musiciens de country ou de western swing (exemple : « Ten Gallon Boogie » de Pee Wee King en 1947). Pour que les gens dansent, des musiciens de blues, de variété comme de country jouaient occasionnellement du boogie/rock. La guitare électrique s’est peu à peu imposée mais la forte présence d’instruments à vent issus de la tradition jazz chez les premiers et de violon, accordéon et guitare pedal steel typiques de la musique des Blancs du sud chez les seconds, ne les rend pas moins du rock. Little Richard employait beaucoup de cuivres, sa musique n’en n’était-elle pas pour autant du rock ?

À ses débuts comme par la suite, le rock a toujours été constitué de différents styles, de différentes influences d’Américains de plusieurs origines, notamment des Anglo-Saxons, Italiens et Canadiens représentés ici. En collaborant notamment avec les Afro-Américains, la petite communauté juive américaine a considérablement contribué au développement de l’industrie du rock (musiciens, maisons de disques, compositeurs, producteurs, éditeurs, arrangeurs, DJ, etc.) dans un contexte antisémite souvent virulent. Des Chicanos (Mexicains états-uniens, eux aussi mal considérés) et des Australiens ont participé et bientôt des Britanniques, des Jamaïcains, des Suédois et des Français. Tous sont présents dans ce coffret survolant un peu tous les styles : western swing, jump blues, country boogie, rhythm and blues/R&B, shuffle, doo wop, rock instrumental, fantaisie, rockabilly, soul, chanson, zydeco etc.

L DISQUE 1 - 1945-1951

Consacré à la naissance du rock, ce disque 1 montre les différents styles de la première génération, peu diffusée à la radio, de ce genre que l’on appelait encore « rhythm and blues » chez les uns et « country » ou « western swing » chez les autres. Ce n’est qu’une affaire d’étiquettes : il n’est pas ici question de préhistoire du rock, mais du début de l’histoire du rock. Que ce soit avec le virtuose blanc de la guitare country Chet Atkins, les cuivres swing accompagnant Annie Laurie ou le doo wop (groupe vocal) noir The Swallows — c’est bien du rock.

L DISQUE 2 - 1952-1956

Un disque tourné vers les premiers classiques du rock ‘n roll. Fusionnant rock noir et guitares country, le style rockabilly a connu ses premiers grands succès avec Bill Haley et Elvis Presley, qui ont introduit la deuxième génération du rock, celle du triomphe dans la jeunesse américaine après une décennie de marginalité. Chronologiquement, les géants Little Richard, Fats Domino, Gene Vincent et Chuck Berry (voir disque 3) pourraient aussi figurer sur le disque 2. Des grands noms comme Ray Charles, Johnny Cash, Carl Perkins, Frankie Lymon ou Clifton Chenier entre autres font ici démonstration de leurs styles bien différents. D’autres ont commis des perles parfois méconnues, notamment dans le rock britannique et français naissants et représentés ici.

L DISQUE 3 - 1956-1958

La période 1956-1958 fut un âge d’or avec un déferlement de morceaux majeurs comme « Be-Bop-A-Lula », « Louie Louie », « Slow Down », « Jailhouse Rock », « At The Hop », « Good Golly Miss Molly » ou « Johnny B. Goode. » Des artistes de premier plan comme les Everly Brothers, Buddy Holly, Fats Domino, Little Richard, Chuck Berry ou Jerry Lee Lewis ont collectionné les gros succès. Le phénomène Elvis a contribué à créer des vocations, aux États-Unis mais aussi en Grande-Bretagne avec Cliff Richard et jusqu’au Québec. Le rapprochement racial et l’évolution musicale de cette période ont inspiré une réaction parfois violente des conservateurs.

L DISQUE 4 - 1958-1962

À l’approche des bouleversements culturels et socié­taux des années 1960, le rock s’est diversifié avec des styles de plus en plus variés, de Bo Diddley à Dion, du proto-punk The Phantom aux plus détendus Billy Fury ou Roy Orbison. De nouveaux artistes très différents comme Eddie Cochran, le groupe vocal The Coasters, le rock instrumental des Ventures, Shadows et Dick Dale, l’apparition de Johnny Hallyday, Vince Taylor, les Beach Boys, Lou Reed, Bob Marley et les Beatles ont annoncé l’arrivée de la génération suivante. Le style d’Aretha Franklin indiquait déjà une nouvelle direction pour la musique afro-américaine : la soul.

ATKINS, CHET - Dizzy Strings - Disc 1 #9

(Chester Burton Atkins aka Chet Atkins)

Chet Atkins and His Colorado Mountain Boys

Chester Burton Atkins as Chet Atkins-g; Jimmy Atkins-g; Buck Lambert-fiddle; Joe Biviano-acc; Charles Grean-b. Produced by Charles Grean. RCA Victor Studio 1, 155 East 24^th St., Manhattan, New York City, November 17, 1947. RCA Victor 20-3006, July 1948.

• En adoptant les difficiles doigtés à quatre doigts de main droite (fingerpicking) alors que le géant de la country Merle Travis (qui avait étudié le guitariste de blues et ragtime des années 1920 Arthur « Blind » Blake n’utilisait que deux doigts), Chet Atkins est devenu un virtuose de la guitare country, puis du rockabilly, enregistrant notamment avec Elvis Presley (sur une version de « I Got a Woman » en 1956). Producteur et célébrité de la guitare américaine de l’après-guerre, musicien de studio émérite, il fut aussi prolifique : Chet Atkins accompagne également Bill Carlisle et les Everly Brothers ici et son style unique peut être apprécié in extenso dans ce titre de 1948. Gretsch donna son nom à son légendaire modèle de guitare électrique G6120.

 Retrouvez/More Chet Atkins et/and Merle Travis dans/on Rock Instrumentals 1934-1962, The Birth of Surf Rock 1933-1962 et/and Electric Guitar Story 1935-1962 dans cette collection/in this series.

BEACH BOYS, THE
- Surfin’ Safari
- Disc 4 #20

(Brian Douglas Wilson aka Brian Wilson, Mike Edward Love aka Mike Love)

Mike Love-lead and backing v; Carl Wilson-g, v; Brian Wilson-b, v, arr.; David Marks-rhythm g; Dennis Wilson-d, v. Produced by Murry Wilson. Western Recorders Studios, Los Angeles, April 19, 1962. Capitol, June 4, 1962.

• Les Beach Boys, un groupe vocal à quatre voix basé sur les trois frères Wilson, sont devenus des géants de l’histoire du rock dans les années 1960. Ils étaient très marqués par les groupes vocaux de rhythm and blues « doo wop », dont ils ont mélangé le style à la tradition du rock instrumental pour guitares électriques de type Ventures. Leurs premiers enregistrements, dont celui-ci, révèlent cet enracinement, un style original et un goût très sûr. Ils ont établi un son influent, évoquant initialement la romance adolescente et la culture surf, dont la mode naquit à la fin des années 1950.

Retrouvez/More Beach Boys dans/on The Birth of Surf Rock 1934-1962 et/and The Indispensable Doo Wop, Vocal Groups 1934-1962 dans cette collection/in this series.

LOVE ME DO - The Beatles - Disc 4 #23

(John Winston Lennon, James Paul McCartney)

John Lennon-v, g; Paul McCartney-v, b; George Harrison-v, g; Richard Starkey as Ringo Starr-d. Produced by George Martin and Ron Richards. Studio Two, Abbey Road Studios, London, September 4, 1962. Parlophone 45-R 4949, October 5, 1962.

• « Love Me Do », premier disque des Beatles, fut aussi le premier grand succès d’une trajectoire incomparable, qui en une décennie bouleversa non seulement l’histoire du rock, mais de la musique populaire tout court. Alors que la deuxième vague du rock était en déroute en raison d’une offensive réactionnaire et une série de scandales qui brisèrent plusieurs carrières majeures aux États-Unis, le succès extraordinaire des Beatles, un groupe anglais, a lancé la troisième vague du rock, y compris en Amérique et presque partout ailleurs — un exploit. Leur excellence a conquis toutes les générations, tous les pays, tous les goûts, battant tous les records, encore sans parallèle plus d’un demi-siècle plus tard. Les Beatles ont porté et reflété les bouleversements sociétaux et le vent de liberté d’une décennie exceptionnelle. Cette première chanson parue fin 1962 semble bien timide et consensuelle si on la compare à leurs rocks radicaux et leurs multiples innovations ultérieures, mais elle leur a permis d’entrer dans les cœurs de la nouvelle génération avec un format nouveau : le groupe de rock à deux guitares, basse, batterie — quatre chanteurs, quatre vedettes.

Retrouvez/More Beatles dans/on The Birth of British Rock 1948-1962 dans cette collection/in this series.

 BECKFORD, Theophilus - Georgie and the Old Shoe - Disc 4 #13

(Theophilus Beckford)

Theo Beckford orchestra The City Slickers 

Theophilus Beckford-v, possibly p; or Aubrey Adams-possibly p; Emmanuel Rodriguez as Rico-tb; Ernest Ranglin-g; Cluett Johnson-b; Arkland Parks as Drum­bago-d. Produced by Clement Dodd aka Coxsone. Federal Studio, Kingston, Jamaica, circa 1958. Worldisc, 1961.

• La Jamaïque, alors une colonie britannique proche des États-Unis, est anglophone et la musique américaine importée y dominait dans l’après-guerre. Le pianiste Theophilus Beckford fut l’un des premiers à enregistrer du blues dans l’île; son style shuffle particulier, qui lui a donné le tout premier succès local du genre avec « Easy Snappin’ » en 1960, a précédé le ska dont le rythme ressemble à celui du shuffle. Ce style vient d’une influence d’artistes américains comme Louis Jordan (disque 1, titre 14) ou Rosco Gordon, qui ont inscrit ce rythme classé « rhythm and blues » dans la culture rock. Beckford a vite été suivi dans ce style par d’autres Jamaïcains, dont Bob Marley à ses débuts (disque 4, titre 22).

Retrouvez/More Theophilus Beckford dans/on Jamaica - Rhythm and Blues 1956-1961 dans cette collection/in this series.

BELL, FREDDIE - Giddy-Up A Ding Dong - Disc 2, #21

(Ferdinando Dominick Bello aka Freddie Bell, Peppino Lattanzi)

Freddie Bell and The Bellboys

Ferdinando Dominick Bello as Freddie Bell-v; John Kane as Jack Kane-ts; Jerry Mayo-tp; Adolph Franck Gambino as Frankie Brent-g; Russ Conti-p; b; Louis Joseph Cicchin as Chick Keeney-d; New York, February 8, 1956. Wing W-90066X45, February 27, 1956.

• Freddie Bell et son groupe étaient de solides musiciens blancs de jazz qui avaient adopté le rock très tôt. Ils sont connus pour ce grand succès, repris par Bill Haley qui en fit un triomphe. C’est aussi en écoutant Freddie Bell interpréter une version rapide du « Hound Dog » de Big Mama Thornton qu’Elvis Presley a décidé d’enregistrer à son tour cette composition en copiant l’arrangement de Bell — une des meilleures ventes et plus belles réussites de sa carrière.

BERRY, CHUCK

- Johnny B. Goode
- Disc 3 #18

(Charles Edward Ander­son Berry
aka Chuck Berry )

Charles Edward Ander­son Berry as Chuck Berry-g, v; Lafayette Leake-p; Willie Dixon-b; Fred Below, d. Produced by Lejzor Czyz as Leonard Chess and Fiszel Czyz as Phil Chess, Chicago, December 29 & 30, 1957. Chess 1691, March 31, 1958.

Il n’y a qu’un seul vrai roi du rock ‘n’ roll.
Il s’appelle Chuck Berry.

— Stevie Wonder

• Ce géant de la deuxième vague du rock a réussi à toucher le grand public en dépit de son fort handicap racial. De tous les musiciens de rock, Chuck Berry est sans doute le plus important. Il reste un des plus grands auteur-compositeur du genre, un des plus grands hommes de scène et l’un des meilleurs guitaristes, un instrument avec lequel il a, plus que tout autre, contribué à définir les contours du genre rock. En alimentant le rêve américain de son temps avec des chansons imagées, Berry est l’un de ceux qui ont transformé le rock originel de Louis Jordan, Tiny Bradshaw, Ike Turner ou Roy Brown en une formule capable d’atteindre le public blanc — c’est à dire le grand public. Ce morceau basé sur une suite d’accords de blues très simple, enregistré ou joué par les plus grands, de Count Basie à Elvis Presley, des Rolling Stones aux Beatles, de Jimi Hendrix à Peter Tosh, des Ramones aux Sex Pistols et de Creedence Clearwater Revival à Wyclef Jean, « Johnny B. Goode » est le standard absolu du rock. Il raconte et célèbre la réussite d’un guitariste doué — comme l’était Chuck Berry lui-même. La légendaire introduction à la guitare (et une partie du solo) a été empruntée au « Ain’t That Just Like a Woman » enregistré en 1946 par Louis Jordan (avec Carl Hogan à la guitare) et disponible sur Electric Guitar Story 1935-1962 dans cette collection.

There is only one true king of rock ‘n’ roll. His name is Chuck Berry.

— Stevie Wonder

Retrouvez/More Chuck Berry dans/in The Indis­pensable Chuck Berry 1954-1961 dans cette collection/in this series.

BERRY, RICHARD - Louie Louie - Disc 3 #9

(Richard Berry, Jr.)

Richard Berry and the Pharaohs

Richard Berry, Jr. as Richard Berry-lead v; Gloria Jones-v; The Pharaohs: Godoy Colbert-first tenor v; Noel Collins-baritone v; Stanley Henderson-second tenor v. Plas John Johnson Jr. as Plas Johnson-ts; Jewel Grant-bar s; John Anderson-tp; Irving Ashby-g; Ernie Freeman-p; Red Callender-b; Ray Martinez-d. Hollywood, January 1957. Flip 45-321, March 1957.

• Basé sur l’arrangement rythmique de « El Loco Cha Chá » par l’orchestre cubain de René Touzet (disponible sur Roots of Funk 1947-1962 dans cette collection), « Louie Louie » est devenu un des morceaux les plus repris de l’histoire du rock, un classique parmi les classiques. Un marin jamaïcain sur le départ y raconte à un barman nommé Louie qu’il rentre chez lui retrouver son amour. Ce titre est présenté ici dans sa version originale, où les basses chantées dans un style doo wop peuvent aussi faire penser aux premiers succès de funk psychédélique de Sly Stone comme « Dance to the Music » (1967).

Extrait de/Taken from The Indispensable Doo Wop, Vocal Groups 1934-1962 dans cette collec­tion/in this series.

BRADSHAW, TINY - Well, Oh Well - Disc 1 #16

(Myron Carlton Bradshaw aka Tiny Bradshaw, Bernard, Sydney Nathan aka Lois Mann)

Myron Carlton Bradshaw as Tiny Bradshaw-v; Leslie Ayers-direction; Rufus Gore aka Nose Gore-ts; Orrington Hall-as, bs; Jimmy Robinson aka Bee Bee-p; Leroy Harris-g; Clarence Mack-b; Calvin Shields aka Eagle Eyes-d. Cincinnati, February 8, 1950. King 4397, 1950.

• Le blues shouter auteur de « The Train Kept a Rollin’ », son titre le plus connu (repris ici par Johnny Burnette [Disque 2, titre 19], et enregistré plus tard par les Yardbirds, Aerosmith et Motörhead), s’est aussi révélé capable de graver d’autres morceaux au son parfait, très entraînants comme l’irrésistible tempo rapide « Well, Oh Well », numéro 2 des ventes R&B en 1950. Tiny Bradshaw fut l’un des incontestables précurseurs du rock mais, comme Roy Brown et d’autres, il n’a été que peu retenu comme tel par l’histoire.

 BRENSTON, JACKIE - Rocket 88 - Disc 1 #24

(Jackie Brenston)

Jackie Brenston and His Delta Cats

Jackie Brenston-v; t, ts; Willie Kizart-g; Ike Turner-p; b; Willie Sims-d. Memphis, 5 mars 1951. Chess 1458, 1951.

• Le saxophoniste Jackie Brenston est ici accompagné presque à l’improviste par le groupe de Ike Turner. La présence de distorsion sur la guitare, le tempo rapide, la direction musicale du légendaire Ike Turner (futur Ike & Tina Turner), qui a toujours réclamé la paternité de cette composition, ont contribué à ce que certains historiens estiment que cette célébration de l’Oldsmobile Rocket 88 ait été le premier véritable rock de l’histoire. Pourtant nombre de titres plus anciens, dont certains inclus ici, peuvent sans aucun doute prétendre à ce titre prestigieux. En réalité c’est le fait que Bill Haley (un chanteur blanc) ait peu après enregistré ce morceau dans un style précurseur du rockabilly (sa première reprise d’un titre afro-américain avec lequel il a trouvé son style, ce qui a changé radicalement l’orientation musicale de ce chanteur de country) qui a le plus compté dans la légende de ce supposé « premier rock. »

BROWN, ROY - Hurry Hurry Baby - Disc 2 #4

(Roy James Brown aka Roy Brown)

Roy Brown and His Mighty-Mighty Men

Roy James Brown as Roy Brown-v; Teddy Riley-ts; Johnny Fontennette-ts; Alexander Nelson-bs; Charlie Nelson-p; Charles Badie as Chuck Badie-b; Wilbert Smith-d. Cincinnati, September 27, 1952. King 4602, 1953.

• Selon les religieux, ce chanteur de gospel a mal tourné en optant pour le blues et le rock, « la musique du diable. » Il enchaîna les succès jusqu’au début des années 1950, à commencer par le célèbre « Good Rockin’ Tonight » qui en 1948 donna également une forte vente à Wynonie Harris (disque 1 titre 20), puis à un Elvis Presley (disque 2 titre 11) débutant six ans plus tard. Doué d’une voix puissante, Roy Brown est à classer dans les blues shouters, capables de chanter à la tête d’un orchestre avec instruments à vent. Ses compositions pouvaient faire de fortes allusions à la sexualité, comme ici dans « Hurry, Hurry Babe », un cri du cœur exprimant l’urgence de son désir sur un tempo archi punk — en 1952.

Extrait de/Taken from The Roots of Punk Rock Music 1926-1962 dans cette collec­tion/in this series.

 BURGESS, SONNY - Red Headed Woman - Disc 3 #3

(Albert Austin Burgess aka Sonny Burgess)

Sonny Burgess & The Pacers

Albert Austin Burgess aka Sonny Burgess-v, g; Ray Kern Kennedy-p; Johnny Ray Hubbard-b; Joe Lewis-g; Richard Jackson Nance as Jack Nance-tp; Russel Smith-d; v chorus. Produced by Samuel Cornelius Phillips as Sam Phillips. Memphis Recording Service, Sun Studio, Memphis, May 2, 1956. Sun 247, 1956.

• Le terme « rockabilly » s’est répandu à la suite d’un article paru dans Cashbox vers 1956. Comme pour le doo wop, le style musical existait bien avant la lettre et Sonny Burgess fut l’auteur de l’un des disques de rockabilly les plus excitants et les plus sauvages, en un mot des plus rock, de l’année 56. C’est à ce titre qu’il figure dans cette anthologie, puisque ce disque apprécié des connaisseurs n’a pas été touché par la grâce du succès.

BURNETTE, JOHNNY - Train Kept-a-Rollin’
- Disc 2 #19

(Myron C. Bradshaw aka Tiny Bradshaw, Howard Kay, Sydney Nathan aka Lois Mann)

The Johnny Burnette Trio (aka Johnny Burnette and The Rock’n’ Roll Trio)

John Joseph Burnette as Johnny Burnette-v, g; Thomas Grady Martin as Grady Martin-lead g; Paul Burlison-rhythm g; Dorsey Burnette Jr. as Dorsey Burnette-b, backing v; Farris Coursey-d. Owen Bradley’s Bradley Film & Recording Studio, Nashville, July 2, 1956. Coral 9-61719, 1956.

• L’échec commercial de Johnny Burnette and The Rock ‘n’Roll Trio, et ce malgré différentes apparitions prestigieuses dans les médias et une finale dans un concours d’amateurs au Madison Square Garden, est l’un des plus regrettables gâchis de l’histoire du rock si l’on en juge par la qualité exceptionnelle de leurs quelques disques. Révérés depuis comme une formation légendaire, Johnny et son frère Dorsey ont écrit quelques-unes des plus belles pages de cette épopée.

Retrouvez/More Johnny Burnette and the Rock’n’ Roll Trio dans/on The Indispensable Rockabilly 1951-1960 dans cette collection/in this series.

CARLISLE, BILL - T’Ain’t Nice (To Talk Like That) - Disc 2 #6

(William Toliver Carlisle aka Bill Carlisle)

Bill Carlisle and The Carlisles

William Toliver Carlisle as Bill Carlisle-v, g; Bobbie Sills-v; Chester Burton Atkins as Chet Atkins-g; fiddle; b, d. Nashville, 1953. Mercury 70232-X45, October, 1953.

• Chanteur et guitariste de country, compositeur, comédien, Bill Carlisle avait un style unique dans le genre « novelty » (« fantaisie », quelque part entre les Robins, les Coasters et Henri Salvador), proche du western swing, ni country, ni blues, ni bluegrass — mais pas loin du rockabilly. Avec le maître Chet Atkins au fingerpicking électrique, Carlisle joue le rôle d’un amoureux insistant et trop fougueux auquel Bobbie Sills répond « C’est pas gentil de parler comme ça. »

CASH, JOHNNY
- Folsom Prison Blues - Disc 2 #16

(John R. Cash aka Johnny Cash)

John R. Cash as Johnny Cash-v, g; Luther Mon­roe Perkins-g; Marshall Grant-b. Produced by Samuel Cornelius Phillips as Sam Phillips. Memphis Recording Service, Sun Studio, 706 Union Avenue, Memphis, Tennessee, July 30, 1955. Sun 232, December 15, 1955.

• La chanson légendaire où Cash déclare « J’ai tué un homme à Reno rien que pour le regarder mourir. » Il déclara plus tard « Pour ce personnage je cherchais la pire chose qu’un homme puisse faire. » Conteur, compositeur très prolifique, légende des disques Sun, superstar américaine à la belle voix grave, des cantiques au rock Johnny Cash dépassa largement le cadre de la country et caracole ici sur un rockabilly tranquille dans son style très personnel, propice pour raconter ses histoires du sud des États-Unis.

Retrouvez/More Johnny Cash sur/on The Indis­pensable Johnny Cash 1954-1961 dans cette collection/in this series.

CHANTAYS, THE - Pipeline - Disc 4 #24

(Brian Carman, Bob Spickard)

Brian Carman-g; Bob Spickard-g; Rob Marshall-p; Warren Waters-b; Bob Welch-d. Produced by Dale Smallins. Santa Ana, California, 1962. Downey 104-B, December, 1962.

• Quatre jeunes copains californiens ont gravé le rock instrumental « Pipe Line » (qui désigne les tunnels formés sous les vagues, empruntés par les surfeurs expérimentés), un classique instantané de la culture surf, repris par une multitude groupes depuis, de Dick Dale et Stevie Ray Vaughan aux Ventures en passant par Johnny Thunders.

Extrait de/Taken from The Birth of Surf Rock 1934-1962 et Rock Instrumentals Story dans cette collection/in this series.

 CHARLES, BOBBY - Later, Alligator - Disc 2 #18

(Robert Charles Guidry as Bobby Charles)

Robert Charles Guidry aka Bobby Charles; Raoul Prado-ts; Harry Simonteaux-ts; Carlo Marino-s; Larry Guidry-g; b; Kenneth Theriot-d. New Orleans, 1955.

ARC 7930 Chess 1609, November, 1955.

• Un Cajun blanc de la Nouvelle-Orléans, Bobby Charles a grandi en écoutant de la musique country et cajun. À l’âge de quinze ans en 1953 il a entendu Fats Domino chanter « Goin’ Home » et s’est tourné vers le rock. Il a écrit cette chanson célèbre et l’a enregistrée dans sa ville avec un son inspiré par celui de Little Richard et Fats Domino, pour qui il a plus tard écrit « Walking to New Orleans ». Initialement intitulée « Later Alligator » en 1955, un autre enregistrement de cette chanson est devenu un succès instantané sous le nom de « See You Later, Alligator » pour Bill Haley en février 1956.

CHARLES, RAY
- I’ve Got a Woman - Disc 2 #13

(Ray Charles Robinson aka Ray Charles, Renald J. Richard)

Ray Charles
and His Band

Ray Charles Robinson Sr. as Ray Charles-v, p; Joe Bridgewater-tp; Charles Whitley as Clanky Whitley-tp; Don Wilkerson-ts; David Newman as Fathead-bs; Wesley Jackson-g; Jimmy Bell-b; Glenn Brooks-d. Produced by Ahmet Ertegun and Jerry Wexler. Atlanta Studios, WGST Radio Station, Georgia Institute of Technology, Atlanta, Georgia, November 18, 1954. Atlantic 45-1050, December, 1955.

• Géant musical absolu, chanteur nourri de gospel, couvert d’honneurs pendant presque toute sa carrière jusqu’en 2004, l’auteur de « What ‘d I Say » a touché, maîtrisé et mélangé tous les styles : gospel, blues, country, jazz, soul… et rock. Classé dans la case « rhythm and blues » en 1955, « I’ve Got a Woman » fut son premier gros succès — et une pierre ajoutée au nouveau mur du son rock de la deuxième génération, qui frappa véritablement le grand public cette année-là, en même temps que « Rock Around the Clock » et les premiers succès d’Elvis, Little Richard, Chuck Berry…

NB : la mélodie et l’arrangement originels de « I’ve Got a Woman » ont paru en 1954 sur un disque de gospel des Southern Tones intitulé « It Must Be Jesus » et composé par Bob King. Des paroles profanes ont été réécrites par Renald J. Richard pour la version de Ray Charles. Les deux versions sont disponibles dans le coffret Roots of Soul 1928-1962 dans cette collection.

Extrait de/Taken from The Frémeaux Anthology - Ray Charles - Brother Ray: The Genius 1949-1960 dans cette collection/in this series.

CHENIER, CLIFTON - Ay-Tete Fee
- Disc 2 #15

(Clifton Chenier)

Clifton Chenier
and His Band

Clifton Chenier-v, accor­dion; Lionel Prevost-ts; Philip Walker-g; James K. Jones-p; Louis Candy-b; Wilson Semien-d; Cleveland Chenier-rubboard. Produced by Robert Blackwell aka Bumps Blackwell. Los Angeles, April, 1955. Specialty XSP-552-45, 1955.

• Des milliers de Français d’Acadie (proche du Québec) furent expulsés par les Anglais entre 1755 et 1763. Beaucoup se réfugièrent en Louisiane, une colonie française (donc catholique) jusqu’en 1762 (où elle devint espagnole et resta donc catholique). Les « Cadiens » devenus, par déformation phonétique, Cajuns, ont été discriminés par les Protestants, qui rejetèrent les Catholiques lorsque la Louisiane est devenue états-unienne le 29 novembre 1803. Les Cajuns vivaient dans des quartiers à part, souvent à proximité d’Afro-Américains qui parlaient français avec eux. Certains de ces Afro-Américains étaient esclaves, d’autres non ; la ségrégation était moins stricte chez les Cajuns catholiques, qui étaient parfois forcés par les Anglais de l’appliquer.

Ces Cajuns francophones étaient donc des créoles blancs, comme Bobby Charles, l’auteur du fameux rock « See You Later Alligator » ; d’autres créoles comme Chenier étaient des métis ou noirs ; et comme pour Fats Domino, la langue maternelle de Clifton Chenier était le français, ou plutôt le créole de Louisiane basé sur le français du XVIII^e siècle ; Chenier chanta « Laisse le bon ton [temps] rouler » et ce titre « Ay-Tete Fee » signifie « Eh petite fille », son premier succès, où il interpelle une jeune femme. Son style est celui des Cajuns afro-américains (parfois appelés créoles noirs) et s’appelle le zydeco. Ce mot est sans doute dérivé de z’haricot, ce qui est vraisemblablement issu de la chanson cajun « Les z’haricots sont pas salés », une métaphore de misère. Le zydeco mélange musiques cajun, amérindienne, afro-caribéenne et blues : le résultat est une forme de rock chanté comme ici en créole de Louisiane.

CHIPS, THE - Rubber Biscuit - Disc 3 #5

(Kinrod Charles Johnson, Adam R. Levy)

Charles Johnson-lead v; Nathaniel Epps-bar v; Paul Fulton-bv; Sammy Strain Jr., Shedrick Lincoln-tenor v; ts, b, d. New York, 1956. Josie 45-803, September 1956.

• Charles Johnson a créé cet exquis morceau loufoque en réponse au style militaire des marches de la Warwick School For Delinquent Teenagers de New York où il faisait ses études. « Rubber Biscuit » n’a pas été une grosse vente mais il a été largement diffusé par les radios de la côte est et reste un classique excentrique, bien à part du genre doo wop. Le groupe s’est séparé fin 1957. Sammy Strain a alors rejoint Little Anthony & The Imperials (doo wop) puis le groupe de soul The O’Jays.

Extrait de/Taken from The Indispensable Doo Wop, Vocal Groups 1934-1962 et/and The Roots of Punk Rock Music 1926-1962 dans cette collection/in this series.

 CHORDS, THE - Sh-Boom - Disc 2 #12

(James Keyes aka Jimmy Keyes, Carl Feaster, Floyd F. McRae aka Buddy McRae, William Edwards aka Ricky Edwards)

Samuel Carl Feaster as Carl Feaster-lead tenor v; James Keyes aka Jimmy Keyes-tenor v; Floyd F. McRae aka Buddy McRae-tenor v; Claude Feaster-baritone v; William Edwards aka Ricky Edwards-bass v; Leroy Taylor, Jr. as Sam “The Man” Taylor-ts; Rupert Branker-p; g, b, d. New York City, March 15, 1954. Cat 104, April 1954.

• Les Chords représentent ici le vaste domaine des groupes vocaux de rock, souvent appelés « doo wop. » « Sh-Boom » est l’archétype du genre : petit groupe obscur du Bronx, cinq voix afro-américaines remarquables, une composition lumineuse, un arrangement tonique, impeccable et un seul succès pour une petite marque indépendante. Cat, une petite maison de disques aux États-Unis, fut une filiale d’Atlantic sans avenir. Numéro 9 des ventes nationales contre toute attente, les Chords n’ont pas survécu à ce succès malgré de nouvelles tentatives, mais ils ont laissé une perle pleine de joie de vivre qui enchante les amateurs de doo wop depuis 1954.

Extrait de/Taken from The Indispensable Doo Wop, Vocal Groups 1934-1962 dans cette collec­tion/in this series.

 CHAUSSETTES NOIRES - Dactylo rock - Disc 4 #16

(Claude Moine aka Eddy Mitchell, Léo Missir)

Claude Moine as Eddy Mitchell-v; Aldo Martinez-g; William Bennaïm-g; Tony d’Arpa-g; Jean Bouchéty-b; Gilbert Bastelica-cymbals; Armand Molinetti-d; vocal chorus. Paris, France, 1961. Barclay 70392 A, 1961.

• Originaires de Créteil près de Paris, les Chaussettes Noires étaient le premier groupe d’Eddy Mitchell. Ils ne furent pas les seuls à chanter le rock en français, comme en témoignent ici Magali Noël, Henri Salvador et bien sûr Johnny Hallyday. Les francophones ne faisaient clairement pas le poids comparés aux Américains et leur façon de toujours tourner le rock en dérision — ce que Hallyday se gardait bien de faire — pose question. « Dactylo rock, » une chanson légère et spontanée, aux accents sexistes (pour ça les Américains faisaient tout autant le poids), ne fut qu’une plaisanterie adolescente sans prétention. D’autres précurseurs, dont Richard Anthony, Danny Boy et ses Pénitents, Long Chris & les Daltons, Lucky Blondo, Les Pirates, Les Pingouins, Dick Rivers ou Les Chats Sauvages ne sont pas inclus dans ce florilège mais on peut les retrouver avec bien d’autres dans ces deux coffrets de trois disques consacrés aux débuts du rock francophone :

Extrait de/Taken from Antho­logie du rock français 1960-1962 dans cette collection/in this series. Voir aussi/See also Anthologie du rock fifties en français 1956-1960.

COASTERS, THE - Along Came Jones - Disc 4 #4

(Jerome Leiber aka Jerry Leiber, Michael Stoller as Mike Stoller)

Billy Guy-tenor v; Carl Edward Gardner-tenor v; Will J. Jones as Dub Jones-bass v; Ulysses B. Nunn, Sr. as Bobby Nunn-tenor v; Carl Leon Hughes-v; Curtis Ousley aka Curtis Montgomery as King Curtis-ts; Michael Stoller as Mike Stoller-p; possibly Wendell Marshall-b; possibly Cesario Gurciollo as Gary Chester-d. Atlantic Studios, 234 West 56th Street, New York City, March 26, 1959. Atco, 59C-3418, May, 1959.

• La version originale du gros succès de Henri Salvador « Zorro est arrivé » (1964) monta au numéro 9 des meilleures ventes américaines en 1959. Son humour particulier tourne en dérision le cliché du cow-boy sûr de lui qui vient sauver la prisonnière ficelée sur la voie ferrée. Un cow-boy grand, fort — et blanc, stéréotype des films les plus populaires de l’époque, les westerns. Écrit comme tous leurs succès par la fameuse équipe Leiber & Stoller, eux-mêmes Juifs et blancs, ce quatuor vocal afro-américain faisait déjà partie de l’histoire du rock après plusieurs gros succès, sans parler des classiques précédents des Robins, où Gardner et Nunn chantaient déjà.

Retrouvez les Robins et les Coasters dans The Indispensable Doo Wop, Vocal Groups 1934-1962 dans cette collection.

COCHRAN, EDDIE
- Summertime Blues - Disc 4 #1

(Raymond Edward Cochran aka Eddie Cochran, Jerry Capehart)

Raymond Edward Cochran as Eddie Cochran-v, g; Conrad Smith as Guybo-b; Earl Palmer-d; Probably Sharon K. Sheeley and Jerry Capehart-hand clapping. Produced by Simon Waronker and Theodore Gene Keep. Goldstar Studio, Hollywood, March 28, 1958. Liberty F-55144, July 28, 1958.

• Décédé dans un accident à 21 ans après quelques disques fulgurants, le créateur de « Three Steps to Heaven », « Twenty Flight Rock », « C’mon Eve­ry­body », « Jeannie, Jeannie, Jeannie », « Somethin’ Else » et « Summertime Blues » reste l’une des grandes légen­des du rock. Brillant, sobre guitariste et chanteur au charme irrésistible, son style original est un concentré du meilleur son américain de la fin des années 1950. Eddie Cochran a considérablement influencé la musi­que populaire des années 60 — et bien au-delà. « Summertime Blues » a été enregistré par les Beach Boys, Blue Cheer et les Who — entre autres.

Extrait de/Taken from The Indispensable Eddie Cochran 1955-1960 dans cette collection/in this series.

COGAN, ALMA - I’m In Love Again - Disc 2 #23

(Antoine Dominique Domino, Jr. aka Fats Domino, David Louis Bartholomew aka Dave Bartholomew)

Alma Angela Cohen as Alma Cogan-v; with orchestra conducted by Frank Cordell. His Master’s Voice 45-POP 239, 1956.

• Fille de réfugiés juifs russe et roumaine, Alma Cogan est née dans une famille d’artistes qui ont encouragé sa carrière. Douée d’une forte personnalité et d’une voix originale, après son premier disque à l’âge de vingt ans elle travailla très tôt pour la radio et la télévision britannique et ses reprises de succès américains lui ont assuré une présence régulière à la radio entre 1956 et 1963, y compris au Japon, en Suède, en Allemagne et ailleurs. Vedette anglaise des années 1950, Alma Cogan chanta ce rock de Fats Domino avec naturel, comme tout ce qu’elle faisait.

Extrait de/Taken from The Birth of British Rock 1948-1962 dans cette collection/in this series.

CRUDUP, ARTHUR - That’s All Right - Disc 1 #3

(Arthur Crudup)

Arthur “Big Boy” Crudup

Arthur Crudup-v, g; Ransom Knowling-b; Lawrence Riley aka Judge-d. Chicago, September 6, 1946. RCA Victor 20-2205, 1947.

• Arthur Crudup, un bluesman rural du Mississippi, a tenté sa chance à Chicago sans grand succès. Pourtant ses disques ont toujours été de qualité et appréciés dans le sud. Sa notoriété a fait un bond en avant quand sa composition « That’s All Right » a été enregistrée par Elvis Presley en 1954 (voir disque 2, titre 11). Son nom a été crédité sur ce qui devint le premier disque et premier succès de Presley mais Big Boy Crudup n’a pas reçu de droits d’auteur. Très pauvre, Crudup jouait dans les rues et, dégoûté par une succession d’injustices financières, a fini par abandonner la musique pour revenir travailler dans les champs du sud. Il a tout de même reçu un total de 10.000 dollars pour sa composition vendue à des millions d’exemplaires, mais en dépit de quelques engagements à la fin de sa vie, il est mort dans la misère. Plusieurs autres chansons de lui ont été enregistrées par Presley, Slade, Elton John et Rod Stewart entre autres.

DALE, DICK - Miserlou - Disc 4 #18

(unknown, possibly Dimitri Patrinos, adapted by Fred Wise, Nicholas Roubanis, Milton Lieberman aka Milton Leeds, Sidney Keith Rosenthal as Sidney Keith Russell, Chaim Tauber)

Dick Dale & His Del-Tones

Unknown v; Richard Anthony Monsour as Dick Dale-g; Line-up may include Arthur Henry Munson as Art Munson-g; Nick O’Malley-g; William C. Barber as Bill Barber Sr.-p; Rick Rillera-b; Jerry Stevens-d. Produced by Richard Anthony Monsour as Dick Dale and Jim Monsour. Possibly Rendezvous Ballroom, Balboa, Southern Los Angeles, 1962. Deltone D-5019-1, November 1962.

• Dick Dale incarna le lancement du surf rock lors de la mode du surf du début des années 1960 avec sa version instrumentale de cette vieille chanson dans un style marqué par les Ventures.

Retrouvez/More Dick Dale & His Del-Tones dans/on The Birth of Surf Rock 1933-1962 dans cette collection/in this series.

DANNY & THE JUNIORS - At The Hop Disc 3 #11

(Arthur Singer as Artie Singer, John L. Medora, Dave White Tricker aka Dave White)

Daniel Earl Rapp as Danny Rapp-lead tenor v; Frank Maffei-second tenor v; David Ernest White Tricker as Dave White-tenor v; Joe Terranova-baritone & bass v; Lennie Baker-ts; p, b, d. Arthur Singer as Artie Singer-orchestra leader. Produced by Leon Huff & Arthur Singer as Artie Singer. Reco-Art Studios, Philadelphia, 1957. Singular S-711, 1957.

• Une apparition de remplacement de dernière minute dans l’émission de télévision de Dick Clark apporta à ces cinq garçons inconnus une célébrité instantanée et leur petit succès local devint un triomphe national, puis un deuxième dans un style proche assimilé au doo wop.

Extrait de/Taken from The Indispensable Doo Wop, Vocal Groups 1934-1962 dans cette collection/in this series.

DELMORE BROTHERS - Boogie Woogie Baby
- Disc 1 #2

(Rabon Delmore aka Bob Nobar, Jim Scott aka Alton Delmore)

Alton Delmore-v, g; Rabon Delmore-v, g; Wayne Raney-harmony v; Roy Lanham-el g; Jethro Burns-g; Homer Haynes-g; Roy Starkey-b. Possibly Chicago, February 2, 1946. King 599-A, 1947.

• Ce groupe de country réputé, orienté vers les guitaristes, qui accompagna longuement Arthur Smith dans les années 1930, se tourna très tôt vers le boogie, c’est à dire vers le rock dont ils comptent parmi les pionniers. Leur « Freight Train Boogie » repris ici par Red Foley (disque 1, titre 4) est un exemple bien connu de cette précocité, que l’on retrouve également dans ce « Boogie Woogie Baby. »

DIDDLEY, BO
- Bo Diddley Is Loose - Disc 4 #14

(Ellas Bates McDaniel aka Bo Diddley)

Ellas Bates McDaniel as Bo Diddley-v, g; Peggy Jones as Lady Bo-lead g; Jesse James Johnson-b; Bill Downing or Edell Robertson-d; Jerome Green-maracas. Bo Diddley’s home studio, Washington D.C., February 1961. Checker LP 2980, September 1961.

• Basé à Chicago puis à Washington DC, Bo Diddley fut sans doute le musicien de blues et de rock le plus original des années 1950-60. Chanteur remarquable, compositeur prolifique extrêmement influent, homme de scène, souvent comique, Bo Diddley était un gui­tariste rythmique révolutionnaire aux innovations stylistiques autant que techniques. Inclassable vision­naire, il est le père spirituel de nombreux artistes, qui de la soul au rap, en passant par le blues, la fantaisie, le rock ‘n’roll et jusqu’au punk rock, se reconnaissent dans ce génie débridé. Intitulé « Bo Diddley », son premier succès (basé sur la partie de clave de la rumba cubaine jouée à la guitare) remonte à 1955. Avec la belle Lady Bo à la guitare solo, l’excentrique et inclassable Diddley signe ici avec « Bo Diddley Is Loose » l’une de ses compositions rock, toujours personnelles et inspirées.

DOMINO, FATS -   
I’m Walkin’ - Disc 3 #8

(Antoine Dominique Domino, Jr. aka Fats Domino, David Louis Bartholomew aka
Dave Bartholomew)

Antoine Dominique Domino, Jr. aka Fats Domino-v, p; Walter Nelson aka Papoose-g; Frank Fields-b; Earl Palmer-d; Lee Allen- ts; Herbert Hardesty as Herb-ts. Produced by Robert Alexander Blackwell as Bumps Blackwell. Recorded by Cosimo Matassa, Cosimo Recording Studio, 523 Governor Nicholls Street, New Orleans, January 3, 1957. Imperial X5428, February 23, 1957.

• Surgi de la Nouvelle-Orléans en pleine ségrégation raciale, Fats Domino fut la plus grande vedette afro-américaine des années 1950 et la première superstar du rock — un géant parmi les géants. Ses succès planétaires comme « Blueberry Hill » sont tellement célèbres qu’ils ont fait de l’ombre au meilleur de son excellente production. Pourtant ils ne devraient pas faire oublier le grand interprète de blues, le virtuose du piano boogie et le pionnier fondamental qui a fait connaître le style rock au monde. Il parvint à séduire le public blanc et incarna le recul de la ségrégation raciale pendant la lutte pour les Droits Civiques. Saluons l’inimaginable triomphe de cet homme simple qui, loin de son image souriante, provoquait des émeutes dans tout le pays. En six disques indispensables à tout amateur de rock et de blues, notre coffret The Indispensable Fats Domino 1949-1962 met en valeur la crème de l’œuvre incontournable, souvent méconnue, de cette figure essentielle dont on peut écouter ici « I’m Walkin’ », son troisième morceau à monter au numéro 1 des ventes « R&B » — et n°4 des ventes « pop » nationales.

DONEGAN, LONNIE - Rock Island Line - Disc 2 #14

(Clarence Wilson,
Kelly Pace, attributed
to Hudson William “Lead Belly” Ledbetter)

Lonnie Donegan and His Skiffle Group

Anthony James Donegan as Lonnie Donegan-v,g; Chris Barber-b; Beryl Audrey Bryden as Beryl Bryden-washboard; unknown-d. Produced by Hugh Rees Christopher Mendl as Hugh Mendl, engineered by Arthur Lilley. Decca Studios, 165 Broadhurst Gardens, London NW6 3AU, July 1954. Decca FJ. 10647 (78 RPM shellac), 1955.

• Un renouveau du style de jazz et de chansons traditionnelles des années 1920-1930 a pris place dans l’après-guerre. Cette tendance, une quête d’authenticité et de lien populaire, a touché la Grande-Bretagne et Lonnie Donegan y a participé. Il s’est ensuite passionné pour les chansons folkloriques américaines qu’il interprétait avec son accent écossais. Le skiffle, un genre musical folklorique américain, consistait à jouer avec des instruments de fortune, de bric et de broc : mirlitons, guimbarde, scie musicale, en grattant sur une planche à laver cannelée avec des dés, en soufflant dans une cruche (« jug bands »), en bricolant une bassine trouée au centre duquel on fixait une ficelle tendue par un manche à balai en guise de contrebasse, etc. Certains complétaient le tableau avec banjo, guitare sèche et autres. Donegan a adopté ce concept, cette image, mais en utilisant une batterie et une contrebasse. Il a ainsi lancé en Grande-Bretagne la mode anglaise du skiffle avec en particulier « Rock Island Line », une composition ancienne d’auteur inconnu évoquant un péage sur une ligne de train (d’autres renouveaux analogues à celui du folk des années 1950, du ska des années 1980 ou du blues dans les années 1960 ont pris place au Royaume-Uni). Très rythmé et entraînant, le skiffle anglais a suscité plusieurs vocations mais c’est Lonnie Donegan qui a obtenu plusieurs succès. Partie intégrante de la culture rock anglaise, cette mode a conquis la jeunesse britannique et a ouvert la voie au rock. Une des premières chansons apprises par John Lennon, fondateur des Quarrymen qui devinrent les Beatles, fut selon lui « Rock Island Line. » Les Quarrymen chantaient plusieurs autres morceaux enregistrés par Donnegan.

Retrouvez/More Lonnie Donnegan dans/on The Birth of British Rock 1948-1962 dans cette collection/in this series.

DION - Runaround Sue - Disc 4 #17

(Ernest Peter Maresca aka Ernie Maresca)

Dion Francis DeMucci as Dion-lead v; The Del-Satins: Leslie Cauchi-first tenor v; Stan Zizka-tenor v; Fred Ferrara-baritone v; Tom Ferrara-bass v; Bobby Failla-second tenor v; George Wiltshire as Teacho Wiltshire-p; Alonza Westbrook Lucas as Buddy Lucas-ts; MacHouston Baker as Mickey Baker-g; John Paul Pizzarelli as Bucky Pizzarelli-rhythm g; Milton John Hinton as Milt Hinton-b; Samuel Evans as Sticks Evans or David Albert Francis as Panama Francis-d, Glen Stuart, arr. Produced by Gene Schwartz. Bell Sound Studios, 237 West 54th Street, New York City, Summer of 1961. Laurie 3110, September 1961.

• Après quelques succès dans le style doo wop en tant que chanteur principal de Dion & The Belmonts, un groupe vocal italo-américain issu du Bronx à New York (1957-1959), en solo Dion a opté pour une direction plus rock encore. Il est devenu au début des années 1960 une force majeure dans le son du rock américain, et composa de grandes chansons dont deux sur la liberté sexuelle, un thème sulfureux dans l’Amérique puritaine de John Kennedy : « The Wanderer » et celle-ci.

Retrouvez Dion dans/More Dion on The Birth of Surf Rock 1933-1962 et/and Dion & The Belmonts dans/on The Indispensable Doo Wop, Vocal Groups 1934-1962 dans cette collection/in this series.

ESQUERITA - Rockin’ the Joint - Disc 3 #24

(Eskew Reeder, Jr. aka Esquerita)

Eskew Reeder, Jr. aka Steven Quincy Reeder Jr. aka S.Q. Reeder, SQ Jr. as Esquerita-v; Vincent Mosley-g; Dutch McMillin-ts; Marvin Hughes-p; Floyd T. Chance-b; Johnny Young aka Ricardo-d; The Jordanaires: Gordon Stoker, Hoyt Hawkins, Neal Matthews, Hugh Jarrett-backing v. Bradley Film & Recording Studio, 804 16^th Ave. South, Nashville, August 12, 1958. Capitol F 4058, 1958.

• Esquerita était un pianiste et chanteur venu du gospel, un ami et collaborateur de Little Richard à qui il a enseigné quelques notions de piano. Gay flamboyant, portant deux perruques pour surélever sa « pompadour » (coiffure surélevée au-dessus de la tête) et musicien erratique, inspiré à son tour par Little Richard il a enregistré plusieurs rocks avec des accompagnateurs célèbres (dont ici les Jordanaires aux chœurs). Il fut l’un des premiers excentriques de l’histoire du rock.

Extrait de/Taken from The Roots of Punk Rock Music 1926-1962 dans cette collection/in this series.

EVERLY BROTHERS, THE - Wake Up Little Susie
- Disc 3 #21

(Diadorius Boudleaux Bryant aka Boudleaux Bryant, Felice Bryant née Matilda Genevieve Scaduto)

Isaac Donald Everly as Don Everly-v; Phillip Everly as Phil Everly-v; Chester Burton Atkins as Chet Atkins-g; Jimmy Atkins -g; Ray Edenton-g; Floyd Cramer-p; Floyd Taylor Chance as Lightnin Chance-b; Murray Mizell Harman as Buddy Harman-d. Produced by Archibald Martin Bleyer as Archie Bleyer. RCA Victor Studio, Methodist Television, Radio and Film Commission, 1525 McGavock St., Nashville, August 15, 1957. Cadence 1337, September 2, 1958.

• Originaires du Kentucky, les frères Everly ont été repérés, accompagnés et lancés par le grand guitariste Chet Atkins. « Wake Up Little Susie » monta au numéro un, le deuxième d’une série de gros succès pour les deux frères. Leur subtil style de chant harmonisé en duo fut influent, notamment sur les Beatles. Il montre le côté plus sage du rock blanc ado à une époque où cette musique était l’objet d’une diabolisation nationale. Il n’en est pas moins talentueux.

Retrouvez les/More Everly Brothers dans/on The Birth of Surf Rock 1933-1962 dans cette collection/in this series.

FOLEY, RED - Freight Train Boogie - Disc 1 #4

(Rabon Delmore aka Bob Nobar, Jim Scott aka Alton Delmore)

Red Foley and The Cumberland Valley Boys

Clyde Julian Foley as Red Foley-v; tp; Floyd Holmes as Salty Holmes-harmonica; William Edward Grishaw as Zeb Turner-g; James Turner as Zeke Turner-g; Dale Lohman as Smokey Lohman-steel g; Dolph Hewitt-fiddle; Jimmy Bennett-accordion; Louis Todd Innis-b. Chicago, January 8, 1947. Decca 46035 A, April 1947.

• Originaire du Kentucky, Red Foley fut une des grandes vedettes de la country music dans les années 1940-50. Versatile, il enregistra aussi du boogie woogie au son précurseur du rockabilly, caractéristique des débuts du rock ‘n roll blanc, une composition des frères Delmore (voir Disc 1 n°2).

Extrait de/Taken from Rock ‘n Roll 1947 dans cette collection/in this series.

 FORD, FRANKIE - Sea Cruise - Disc 4 #2

(Huey Smith aka Huey “Piano” Smith)

Frankie Ford with Huey “Piano” Smith and Orchestra

Vincent Francis Guzzo as Frankie Ford-v; Huey “Piano” Smith and the Clowns: Huey “Piano” Smith-p, arr; possibly Dave Bartholomew-tp; Robert Parker or Lee Allen-ts; Alvin Tyler as Red Tyler-as; possibly Frank Fields-b; Charles Williams-d; Ace 554. Produced by Huey Smith and Johnny Vincent. Recorded by Cosimo Matassa, Cosimo Recording Studio, 523 Governor Nicholls Street, New Orleans 1959. Ace 554, 1959.

• Initialement chantée par son auteur Huey « Piano » Smith, parti en tournée, la maison de disques a décidé au pied levé de proposer à Frankie Ford — un chanteur blanc de surcroît — de remplacer la voix de Smith. Cette invitation à une croisière fut un grand (et seul) succès pour Ford. Le morceau est caractéristique du rythme shuffle à la racine du ska jamaïcain, qui connut un renouveau britannique en 1980 (écouter aussi les titres shuffle, plus lents, de Jimmy McCracklin, Theophilus Beckford et Bob Marley ici).

Extrait de/taken from Jamaica-USA - Roots of Ska 1942-1962 dans cette collection/in this series.

FRANKLIN, ARETHA - Are You Sure
- Disc 4 #15

(Robert Reiniger Meredith Wilson)

Aretha Louise Fran­klin-v, p; Albert Omega Sears as Big Al Sears-ts; Chauncey Leon Westbrook as Lord Westbrook-g; Ray Bryant-p; Milton Hinton-b; Belton Evans aka Sticks Evans-d; John Leslie McFarland-arr.; Columbia Recording Studios, 207 East 30th Street, New York City, January 10, 1961. Columbia CL 1612, February 27, 1961.

• Le rock et la soul se sont développés parallèlement au gospel, dont ils ont tiré des éléments essentiels. En 1961 la frontière entre ces genres était encore floue et à seulement dix-huit ans ici, Aretha la future reine de la soul scandait « Es-tu bien sûr que le Seigneur ne t’a pas entendu ? » « Tu ne vas quand même pas oser dire que le Bon Seigneur ne t’a pas entendu ? » combinant la foi du gospel à la puissance de la soul qu’elle inventait, dans un cocktail rock incomparable.

Extrait de/Taken from Roots of Soul 1928-1962 et/and The Indispensable Aretha Franklin 1956-1962 dans cette collection/in this series.

FURY, BILLY - My Advice - Disc 4 #6

(Ronald William Wycherley aka Wilber Wilberforce aka Billy Fury)

Ronald William Wycherley as Billy Fury-v; Joseph Roger Brown as Joe Brown-g; Reg Guest-p; Bill Stark-b; Andrew McLuckie White as Andy White-d; The Four Jays-chorus. London, 1960. The Sound of Fury. Decca Studios, 165 Broadhurst Gardens, London NW6 3AU, 1960. LF.1329, late 1960.

• Complètement oublié, le beau Billy Fury a pourtant obtenu autant de succès britanniques (24) dans les années 60 que les Beatles. Dès 1960 il fut un auteur-compositeur interprète anglais majeur du rock anglais et de la chanson, comme en attestent les remarquables douze titres de lui réunis dans The Birth of British Rock 1948-1962 (dans cette collection) dont ce morceau est extrait.

GUERRERO, LALO - Marihuana Boogie - Disc 1 #13

(Eduardo Guerrero aka Lalo Guerrero)

Lalo Guerrero y sus Cinco Lobos

Eduardo Guerrero, Jr. as Lalo Guerrero-v, leader; orchestra. Los Angeles, 1949. Imperial 329-A, 1949.

• Les Mexicains fument traditionnellement du cannabis (marijuana en espagnol, marihuana aux États-Unis) et cette chanson est emblématique de cet aspect de leur culture. Né en Arizona, Lalo Guerrero, « le père de la musique chicano » était un Américain hispanophone, un « Pachuco » à cheval entre la tradition mexicaine et la modernité américaine dont le rock libérateur était un symbole. Rejetés par la société comme les Afro-Américains, les Pachucos portaient comme eux des zoot suits (costumes exagérément amples) repris par les zazous français pendant la guerre et les teddy boys anglais.

Extrait de/taken from Rock ‘n Roll 1949 dans cette collection.

HALEY, BILL
- Rock Around the Clock - Disc 2 #10

(Max C. Freedman, James E. Myers aka Jimmy Myers aka Jimmy DeKnight)

Bill Haley & His Comets

William John Clifton Haley as Bill Haley-v, g; Donato Joseph Cedrone as Danny Cedrone-g; Joey D’Ambrosio-ts; Johnny A. Grande-p; Marshall Lytle-b; Billy Gussak-d; unknown percussion. Produced by Milton Gabler as Milt Gabler. Decca Recording Studio, Pythian Temple, 135 West 70^th St., New York City, April 12, 1954. Decca 60.961, May 20, 1954.

• Pour beaucoup cet énorme succès international de 1955 marque, avec les premiers succès de Chuck Berry, Little Richard et Elvis Presley, la véritable naissance du rock. Bill Haley en enregistrait pourtant depuis 1952 (« Rock the Joint », reprise d’un rock de Jimmy Preston, voir disque 1, n°10). Ainsi comme on peut le constater en écoutant ce coffret, au fil d’une décennie bien moins médiatisée, une première génération du rock avait précédé le choc du triomphe deuxième génération d’Elvis/Bill Haley.

Extrait de/Taken from The Indispensable Bill Haley 1948-1961 dans cette collection/in this series.

HALLYDAY, JOHNNY
- Souvenirs, Souvenirs - Disc 4 # 9

(Seymour Coben aka Cy Coben, adapted in French by Fernand Bonifay)

Joey and The Showmen

Jean-Philippe Léo Smet as Johnny Hallyday-v; Léo Petit-g, arr.; b, d. Studio Vogue, Paris. Vogue EPL 7755, 1960.

• Ce succès américain de Barbara Evans (« Souvenirs », 1959) a été adapté en allemand par Bill Ramsey (numéro 1 en Allemagne) juste avant que Hallyday ne l’enregistre à l’âge de seize ans. Bien que très jeune, Johnny y évoquait sa fidélité aux souvenirs d’enfance. Après quelques premiers rocks non essentiels, aux ventes médiocres par différents pionniers du rock francophone (écouter Anthologie du rock fifties en français 1956-1960 et Anthologie du rock français 1960-1962 qui inclut les premiers enregistrements de Hallyday dans cette collection), ce premier succès de la grande vedette Johnny Hallyday lança véritablement le rock en France.

HARRIS, WYNONIE - Bloodshot Eyes - Disc 1 #20

(Herbert Clayton Penny aka Hank Penny, Ruth Hall)

Wynonie Harris-v; Frank Galbraith-tp; Alfred Cobbs-tb; Alonzo Lucas-as; John Greer-ts; Bill Graham-bs; Herbert Parham-p; Carl Pruitt-b; Solomon Hall-d. Produced by Henry Bernard Glover. New York, February 25, 1951. King 4461-AA, 1951.

• Shouter de rock, Wynonie Harris enregistra le « Good Rocking Tonight » de Roy Brown avec succès, bien avant Elvis Presley, qui en fit un énorme succès au début de sa carrière. Mais la version de Wynonie, ségrégation raciale oblige, n’a pas atteint le grand public malgré une popularité conséquente sur le marché afro-américain. Son interprétation jump blues de « Bloodshot Eyes », un disque très apprécié aux Caraïbes comme dans les quartiers noirs américains est une reprise de Hank Penny, un chanteur de country.

HOLLY, BUDDY
- Peggy Sue
- Disc 3 #12

(Charles Hardin Holley as Buddy Holly, Jerry Ivan Allison, Norman Petty)

Charles Hardin Holley as Buddy Holly-v, g; Niki Sullivan-rhythm g; Joe B. Mauldin-b; Jerry Ivan Allison-d. Produced by Norman Eugene Petty. Norman Petty Studio, Clovis, New Mexico, July 1, 1957. Coral 9-61885, September 20, 1957.

• Buddy Holly a surgi du Texas en 1957 comme le vent nouveau du rockabilly puis du rock tout court, montant au numéro un avec une série de succès internationaux raffinés comme « Peggy Sue ». Les Beatles ont construit leur style en apprenant ses morceaux et le premier succès des Rolling Stones était une chanson de lui. Une légende parmi les légendes : chanteur dont la signature des « hoquets » rend son style inimitable, guitariste soliste, brillant compositeur mélodiste, il fut une révélation promise à une longue carrière au sommet. Seize mois plus tard, son avion s’écrasait, le tuant sur le coup à l’âge de vingt-deux ans.

Retrouvez-le dans le coffret The Indispensable Buddy Holly 1955-1959 dans cette collection.

JOHNNY HORTON - I’m Coming Home - Disc 3 #6

(John Gale Horton aka Johnny Horton, Tillman Ben Franks, Sr.)

John Gale Horton as Johnny Horton-v, g; Thomas Grady Martin as Grady Martin-lead g; Harold Bradley-g; Tillman Ben Franks, Sr.-b; perc. Produced by Don Law. Music City Recording, 804 16th Ave. South, Nashville, November 12, 1956. Columbia 4-40813-c, December, 1956.

• Ce chanteur de country marié à la veuve de Hank Williams et influencé par Elvis Presley, Johnny Horton a commencé à adopter le style rockabilly avec talent en 1955. Son public country l’a suivi et il a connu le succès avec quelques titres rock (avec l’excellent Grady Martin à la guitare) dont cet hypnotique « I’m Coming Home » avant de monter au numéro 1 avec la marche militaire « The Battle of New Orleans » qui conte la bataille des Américains contre les Anglais en 1815.

JACKSON, WANDA
- Fujiyama Mama - Disc 3 #16

(Earl Solomon Burroughs aka Jack Hammer)

Wanda Lavonne Jack­son as Wanda Jackson-v; Alvis Edgar Owens, Jr. as Buck Owens-g; William Everett Strange as Billy Strange-g; Merrill E. Moore-p; Hollie Bundock-b; Roy Harte-d. Produced by Ken Nelson. Capitol Recording Studio, 1750 North Vine St., Hollywood, September 17, 1957. Capitol F3843, 1957.

• Cette chanteuse de cantiques et de country de l’Oklahoma a eu beaucoup de mal à trouver une maison de disques, les femmes étant supposées vendre peu. Pourtant son premier disque pour Decca a finalement été un gros succès. Elle a continué ses études — et la country. Une tournée et une brève romance avec Elvis Presley en 1956 l’ont incitée à adopter le rockabilly comme lui, et ce pendant trois ans avant de revenir à la country avec succès. Mais ses disques de rockabilly, qui comptent parmi les premiers interprétés par une femme, ont marqué l’histoire, en particulier au Japon où « Fujiyama Mama » est monté au numéro 1 pendant des semaines en 1958.

JORDAN, LOUIS
- Saturday Night Fish Fry - Disc 1 #14

(Ellis Lawrence Walsh, Louis Thomas Jordan)

Louis Jordan and his Tympani Five

Louis Thomas Jordan as Louis Jordan-v, as; Aaron Izenhall-tp; Robert Andrew Mitchell as Bob Mitchell-tp; Harold Mitchell as Hal Mitchell-tp; Josh Jackson-ts; Bill Doggett-p; Roosevelt James Jackson as Ham Jackson-g; Billy Hadnott-b; Christopher Columbus-d. Produced by Milton Gabler as Milt Gabler. New York City, August 9, 1949. Decca 24725, 1949.

• Immense compositeur, humoriste et commentateur social, excellent saxophoniste de jazz, Louis Jordan fut sans doute le véritable inventeur du style de rock ‘n’ roll appelé « jump blues » dans les années 1940 — et fut donc la vraie tout première vedette du rock. Il fut l’un des très rares artistes afro-américains à passer entre les mailles du filet et à accéder, en quelques occasions, aux radios. Il fut le premier d’entre eux à enchaîner plusieurs grands succès nationaux classés dans les meilleures ventes « pop » habituellement réservées aux Blancs. Créateur drôle et talentueux, Louis Jordan a connu une grande popularité de la fin des années 1930 au début des années 1950 et « Saturday Night Fish Fry » est un exemple séduisant de son style précurseur du rock. Il y évoque l’ambiance de fête dans les soirées privées du samedi soir à la Nouvelle-Orléans, quand une violente descente de police interrompt soudain les festivités avec des arrestations en masse.

Extrait de/Taken from Louis Jordan 1938-1950 dans cette collection/in this series.

KIDD, JOHNNY - Shakin’ All Over - Disc 4 #11

(Frederick Albert Heath aka Johnny Kidd)

Johnny Kidd and The Pirates

Frederick Albert Heath as Johnny Kidd-v; Joe Moretti-lead g; Alan Caddy-el g; Brian Cregg-b; Clem Cattini-d. Abbey Road Studios, London, 1960. His Master’s Voice 45-POP 753, 1960.

• Comme les Beatles, Johnny Kidd a commencé à chanter dans un groupe de skiffle britannique (voir Lonnie Donegan, disque 2 titre 14). Comme eux il composait des chansons et chantait dans un style personnel qui ne devait pas grand-chose à Elvis Presley (contrairement à ses compatriotes Tommy Steele, Billy Fury, Marty Wilde, Vince Taylor ou Cliff Richard). « Shakin’ All Over » est monté au numéro un des ventes anglaises en 1960. Il a fait le pont entre le rock ‘n’ roll anglais naissant et le raz-de-marée des Who (qui l’ont enregistré en 1970), des Animals, Kinks, Rolling Stones et Beatles qui a suivi. Johnny Kidd a aussi été un précurseur de la mise en scène et des costumes de scène dans le rock puisqu’il s’habillait en pirate avec un bandeau sur l’œil. Il est décédé à 30 ans dans un accident de voiture.

Retrouvez Johnny Kidd dans/More Johnny Kidd on The Birth of British Rock 1948-1962 dans cette collection/in this series.

KING, PEE WEE - Ten Gallon Boogie - Disc 1 #7

(Julius Frank Anthony Kuczynski aka Pee Wee King, Henry Ellis Stewart aka Redd Stewart)

Pee Wee King & His Golden West Cowboys

Tommy Sosebee-v; Julius Frank Anthony Kuczynski as Pee Wee King-accordion; Harold Bradley-g; Cowboy Copas-g; Don Davis-pedal steel g; Chuck Wiggins-b; Harold McDonald as Sticks McDonald-d. Produced by Stephen Sholes, Charles Grean. RCA Victor Studio A, 30 S. Michigan Ave., Chicago, March 25, 1947. RCA Victor 20-2366-A, 1947.

• D’origine polonaise, Pee Wee King fut un très prolifique auteur-compositeur de country, valses, polkas et chansons de cow-boys. Il introduit le syndicat des musiciens au très conservateur spectacle radiophonique hebdomadaire The Grand Ole Opry, bastion de la country, du bluegrass et gospel « du sud » et enregistra ce puissant country boogie en vrai pionnier du rock et du rockabilly.

LAURIE, ANNIE - I Ain’t Gonna Let You In - Disc 1 #17

(Rudolph Toombs aka Rudy Toombs)

Annie Laurie-Paul Gayten with the Paul Gayten Orchestra

Annie Laurie née Annie L. Page-v, p; William Stovall Cook as Broadway Bill Cook-v; John Hunt-tp; Alfred Outcalt-tb; Eddie Barefield-as; g, b; Sam Woodyard-d; Paul Leon Gayten-arr., leader. Produced by David Braun, Julius Braun. New York City, 1950. Regal 3273, 1950.

• C’est avec le légendaire orchestre de Paul Gayten, venu de Louisiane, qu’Annie Laurie (née à Atlanta) a enregistré ce duo avec Bill Cook, un animateur de radio, télévision et disc jockey de Newark (New Jersey). Ce titre est un exemple caractéristique des racines « swing » du rock afro-américain urbain avec ses riches arrangements de vents.

LEWIS, JERRY LEE - Great Balls of Fire - Disc 3 #14

(Otis Blackwell, Earl Solomon Burroughs aka Jack Hammer)

Jerry Lee Lewis and his Pumping Piano

Jerry Lee Lewis-v, p; Roland E. Janes-g; James Mack Van Eaton as Jimmy Van Eaton-d. Produced by Samuel Cornelius Phillips as Sam Phillips and Jack Henderson Clement as Jack Clement. October 8, 1957. Sun 281, November 11, 1957.

• Originaire de Louisiane, Jerry Lee avait travaillé le style d’Amos Milburn et Fats Domino et fut l’incarnation la plus sauvage du rock blanc des années 1950. Surgi après le succès d’Elvis Presley qu’il défia, son originalité fut la clé de sa réussite : cheveux longs blonds décoiffés, pianiste fulgurant, alternant country dynamisée et rock noir, bête de scène capable de jouer debout ou avec ses pieds et de mettre le feu à son piano, il fut aussi un chanteur d’un charisme exceptionnel. Sa carrière fut brisée par un scandale de mœurs en 1958 mais ses grands succès, dont l’emblématique « Great Balls of Fire », restent des temps forts de l’histoire du rock.

Extrait de/Taken from The Indispensable Jerry Lee Lewis 1956-1962 dans cette collection/in this series.

LEWIS, SMILEY - Lillie Mae - Disc 2 #2

(Overton Amos Lemons aka Smiley Lewis, David Louis Bartholomew aka Dave Bartholomew)

Overton Amos Lemons as Smiley Lewis-v, g; David Louis Bartholomew aka Dave Bartholomew-tp; Joe Harris-as; Ernest Mc Lean-g; Isidore Washington as Tuts Washington-p; Frank Fields-b; Earl Palmer-d; vocal chorus. Recorded by Cosimo Matassa, J&M Studio, New Orleans, June 3, 1952. Imperial 45-5194, 1952.

• Légende du blues et du rock de Louisiane, Smiley créa ce personnage en hommage à Lillie Mae, qui était le nom de sa mère décédée pendant son enfance. Il doit son surnom à l’absence d’incisives dans sa jeunesse. C’est avec Dave Bartholomew, le principal collaborateur de Fats Domino, qu’il grava ce classique du rock à la Nouvelle-Orléans.

Retrouvez Smiley Lewis sur/More Smiley Lewis on Race Records 1942-1955 dans cette collection/in this series.

LITTLE RICHARD - Good Golly, Miss Molly - Disc 3 #17

(John S. Marascalco, Robert Alexander Blackwell aka
Bumps Blackwell)

Richard Wayne Pen­niman as Little Richard-v, p; Lee Allen-ts; Alvin Tyler-bs; Roy Eustis Montrell-g; Frank Fields-b; Earl Palmer-d, leader. Produced by Arthur Newton Goldberg as Art Rupe and Robert Alexander Blackwell as Bumps Blackwell. Recorded by Cosimo Matassa, J&M Studio, New Orleans, Louisiana, October 15, 1956. Specialty 624, January 1958.

• Little Richard fut le plus intense de tous les chanteurs de rock. Des spectacles de travestis au blues, précurseur de la soul et monstre sacré du rock ‘n’ roll, son succès a été foudroyant dès 1955. Excentrique, extraverti, brillant, sauvage, excitant — son incroyable histoire l’est tout autant : il quitta le métier au sommet de sa gloire un an après cet enregistrement génial réalisé avec l’équipe de Fats Domino, riche et célèbre, pour se consacrer à la religion et au gospel — avant de faire un retour inouï. « Good Golly Miss Molly » est l’un des plus grands classiques de l’histoire du rock.

Extrait de/Taken from The Indispensable Little Richard 1951-1962 dans cette collection/in this series.

LUMAN, BOB - Red Hot - Disc 3 #10

(William Robert Emerson aka Billy Emerson aka The Kid)

Robert Glynn Luman as Bob Luman-v; James Burton, g; James Kirkland-b; Butch White-d. Mira Smith’s Ram Studios, Shreveport, Louisiana, early 1957. Imperial XB8313, 1957.

• Ce Texan a été l’un des premiers à enregistrer avec le guitariste de rockabilly hors-pair James Burton. Il avait formé un groupe avec Burton pour une apparition dans la légendaire émission de radio et télévision de musique country Louisiana Hayride à Shreveport, un spectacle qui, face au succès phénoménal d’Elvis, s’était finalement ouvert au rockabilly.

Extrait de/Taken from The Indispensable Rockabilly 1951-1960 et/and The Roots of Punk Rock Music1926-1962 dans cette collection/in this series.

LYMON, FRANKIE - I Want You to Be My Girl - Disc 2 #19

(George Goldner, Richard F. Barrett)

Frankie Lymon & the Teenagers with Jimmy Wright & His Orchestra

Franklin Joseph Lymon as Frankie Lymon-soprano v;

Herman Santiago-v; Bobby Jay-v; Terrance Farward-v; Jimmy Merchant-v; Terry King-v; Jimmy Wright & His Orchestra: Jimmy Wright-ts, leader; Clifton Best as Skeeter Best, Jimmy Shirley or Jerome Darr -g; Abie Baker or Al Hal-b; Freddie Johnson or Jimmy Phipps-p; Gene Brooks-d. Produced by George Goldner. New York City, late 1955. Gee GG-1012, April, 1956.

• Venu du gospel à New York, Frankie Lymon avait à peine treize ans quand ses deux premiers gros succès “Why Do Fools Fall in Love” et “ I Want You to Be My Girl” ont paru. Après une série de ventes très importantes son groupe vocal, les Teenagers, s’est désintégré en vol un an plus tard et Lymon a brusquement perdu sa popularité. Le fait qu’il ait osé danser avec une jeune fille blanche dans l’émission de télévision d’Alan Freed le 19 juillet 1957 a causé un scandale, achevant de briser sa carrière. Lymon, vedette des adolescents, a aussitôt plongé dans les drogues dures et décéda d’une dose trop forte d’héroïne à l’âge de vingt-cinq ans.

Extrait de/Taken from The Indispensable Doo Wop - Vocal Groups 1934-1962 dans cette collection/in this series.

MACK, BILL - Play My Boogie - Disc 2 #3

(William Mack Smith Jr. aka Billy Mack)

William Mack Smith Jr. as Billy Mack Bill Mack-v; H.S. White as Buck White-p, fiddle; Pete Martinez-steel g; b, d, chorus. ca. September 1952 KWFT Radio Station, Wichita Falls, Texas. Imperial 8174, 1952.

• Ce Texan fut le célèbre animateur d’une émission de radio country pour routiers diffusée nationalement pendant des décennies et l’interprète et compositeur de nombreux succès. Mais sa carrière avait commencé avec cet irrésistible country boogie en phase avec la naissance du rock.

MANZY, HERMAN - I’m Your Rockin’ Man - Disc 2 #1

(Herman Manzy)

Herman Manzy and Orchestra

Herman Manzy-v, d; possibly James L. Elliott as Jimmy Liggins-g; ts, p, b. Fidelity 3003. Los Angeles, circa 1951. Fidelity F 3003 A, January, 1952.

Extrait de/Taken from Rock ‘n’ roll 1951 dans cette collection/in this series.

• Ce très obscur batteur qui a enregistré avec Jimmy Liggins en Californie n’a gravé que deux titres méconnus sous son nom, dont le délicieux « I’m Your Rockin’ Man » présenté ici.

MARLEY, Bob - Judge Not - Disc 4 #22

(Robert Nesta Marley aka Bob Marley)

Robert Marley and the Beverley’s All Stars

Bob Marley as Robert Marley-v; flute; Roland Alphonso-ts; Jerome Haines aka Jah Jerry-g; el. p, p; Charlie Organaire-harmonica; Lloyd Brevett-b; Arkland Parks aka Drumbago-d. Recorded by Buddy Davidson, produced by Leslie Kong. Federal Studio, Kingston, Jamaica, circa February 1962. Beverley’s LM 027, 1962.

• Le shuffle, avec son contretemps très marqué, qui provoque un effet incitant à danser, fait partie intégrante de la culture rock. Il était très populaire en Jamaïque avant la création du ska (1963), qui en est dérivé. Ce tout premier disque de Bob Marley le futur roi du reggae donne un exemple typique du shuffle. On le retrouve ici chez Jimmie McCracklin, en tempo rapide avec Frankie Ford et en tempo lent chez Theophilus Beckford (un autre Jamaïcain). La face B de ce 45 tours très rare est disponible dans Les Musiques des Caraïbes - Du vaudou au ska dans cette collection.

Extrait de/Taken from Jamaica-USA Roots of Ska 1942-1962 dans cette collection/in this series.

McCRACKLIN, Jimmy - Rockin’ All Day - Disc 1 #15

(James David Walker Jr. aka Jimmie McCracklin aka Jimmy McCracklin, Julius Jeramaiah Bihari aka Jules Bihari aka Jules Taub)

Jimmie McCracklin and his Blues Blasters

James David Walker Jr. as Jimmy McCracklin-v, p; ts; Robert Kelton Jr., Lafayette Jerl Thomas-el. g; b; « Little Red »-d. Modern 20-762. Los Angeles or Oakland, circa October 10, 1949. Modern 1236, 1950.

• Comme beaucoup d’artistes afro-américains des années 1940, Jimmy McCracklin est passé du blues pur au jump blues bien plus rapide. Compositeur très prolifique, étiqueté « R&B » en 1949 son style de rock évoluait entre shuffle (comme ici) et boogie puis évolua vers la soul. Par la suite sa chanson « The Walk » monta au n°7 des ventes « pop » grand public en 1958.

MEMPHIS SLIM - Rockin’ The House - Disc 1 #6

(John Len Chatman aka Memphis Slim)

Memphis Slim and the House Rockers

John Len Chatman aka Peter Chatman as Memphis Slim-v, p; Alex Atkins-as; Ernest Cotton-ts; Willie Dixon-b. Produced by Lee L. Egalnik. S&S Studio, Chicago, October, 1946. Miracle M-103, May 1947.

• Grand nom du blues des années 1930, pianiste de studio à Chicago dans les années 1940, la mode du « jump blues » dans l’après-guerre a incité Memphis Slim le bluesman à évoluer vers un style plus rock — comme Arthur Crudup et bien d’autres. Il fut en cela un précurseur, comme les pianistes Jimmy McCracklin et Amos Milburn qui figurent aussi ici.

Extrait de/Taken from Race Records - Black Rock Music Forbidden on U.S. Radio 1942-1955 dans cette collection/in this series.

MILBURN, AMOS - Down the Road Apiece Disc 1 #5

(Donald MacRae Wilhoite, Jr. aka Don Raye)

Joseph Amos Milburn, Jr. as Amos Milburn-v, p; b, d; vocal chorus. Produced by Leo and Edward Mesner as Eddie Mesner. Los Angeles, September 12, 1946. Aladdin 161 A, 1947.

• As du boogie woogie, Amos Milburn a projeté le piano boogie des années 1940 dans la dimension rock. Les Beatles ne s’y sont pas trompés, empruntant le motif de piano joué ici par sa main gauche pour en faire la partie de basse de l’excellent « I Saw Her Standing There », qui ouvre leur premier album. Quand aux Rolling Stones, ils ont repris ce morceau sur leur remarquable deuxième album, N. 2.

MOORE, WILD BILL - Rock and Roll - Disc 1 #12

(William M. Moore aka Bill Moore)

Wild Bill Moore Sextet

Benjamin Sherman Crothers as Scatman Crothers-v; William M. Moore aka Bill Moore-v, ts; possibly Paul Williams as Hucklebuck Williams-bs, tp, p, b, d, handclaps, chorus. Produced by Julius Jeramaiah Bihari as Jules Bihari. Los Angeles, February 22, 1949. Modern, 20-674A, 1949.

• Après son succès « We’re Gonna Rock » (Savoy, 1948), Wild Bill Moore a inventé le riff du futur « Everybody Needs Somebody to Love » de Solomon Burke, un pilier de l’histoire de la soul et du rock. Wild Bill Moore fut un pionnier du rock dès les années 1940 et ça s’entend.

NELSON, RICKY - Stood Up - Disc 3 #15

(Erma Herrold, Willis Dickerson as Dub Dickerson)

Eric Hilliard Nelson as Ricky Nelson-v; Otis Wilson Maphis as Joe Maphis-el g; James Burton-ac g; b, Earl Palmer-d. Produced by Louis Chudnofsky as Lewis Robert Chudd, Hollywood, late 1957. Imperial 5483/45, December 9, 1957.

• Avec des débuts dans une série télé à l’âge de huit ans, puis une autre à la radio, puis au cinéma, Ricky Nelson était déjà connu avant de chanter. Il n’avait ni le talent, ni la voix, ni le charisme, ni la magie d’Elvis mais son rock plus sage passait mieux dans le grand public et les médias que celui du sulfureux Elvis The Pelvis hyper sexualisé pour l’époque. Concurrent direct d’Elvis, il adopta le rockabilly en pleine Elvismania et devint la première « idole des jeunes » (le terme « teen idol » a été créé pour lui) un peu fade mais en plus du cinéma et de sa belle gueule, son excellent groupe avec James Burton à la guitare a contribué à faire de lui une grande vedette américaine (54 chansons dans les 100 meilleures ventes) en 1958.

NOËL, MAGALI - Fais-Moi Mal, Johnny - Disc 2 #24

(Boris Paul Vian aka Boris Vian, Alain Goraguer)

Magali Noëlle Guiffray as Magali Noël-v; Boris Paul Vian as Boris Vian-v; Alain Goraguer et son Ensemble: ts; p, b, d. Apollo Studio, 21 rue de Clichy, Paris, summer 1956. Philips 432.131 ME, 1956.

• Cette perle du rock français signée de l’arrangeur de Serge Gainsbourg sur des paroles remarquables de Boris Vian est sans aucun doute le morceau le plus intéressant de l’aube du rock français dans les années 1950. Bien que le ton fut humoristique, il va sans dire qu’il fut censuré à l’époque étant donné le sujet, la violence faite à une femme et les relations sexuelles sadomasochistes — dix ans avant le Velvet Underground !

O’KEEFE, JOHNNY - Wild One - Disc 3 #20

(Johnny Greenan, John Michael O’Keefe aka Johnny O’Keefe, Dave Owens)

Johnny O’Keefe and The Dee Jays

John Michael O’Keefe as Johnny O’Keefe-v, p; Dave Owens-ts; Johnny Greenan-ts; Lou Casch-g; Keith Williams-b; Johnny Purser as Catfish-d. Sidney, Australia, 1958. Festival FX-5002, July 1958.

• Venu d’une banlieue de Sydney, Johnny O’Keefe fut la première vedette du rock australien, le premier artiste local à vendre de grandes quantités de disques. Il entendu la révélation du rock en écoutant « Rock Around the Clock » de Bill Haley et se consacra à ce style. Devenu animateur de TV peu après ce premier succès, il représente ici son pays quinze ans avant la formation, également à Sydney de AC/DC, un des groupes les plus célèbres au monde.

ORBISON, ROY - Only The Lonely - Disc 4 #8

(Roy Kelton Orbison aka Roy Orbison, Joe Melson)

Roy Orbison With Bob Moore’s Orchestra & Chorus

Roy Kelton Orbison as Roy Orbison-v; Bob Moore’s Orchestra & Chorus: Joe Melson-v; The Anita Kerr Singers: Anita Jean Grilli as Anita Kerr-sop v, arr.; possibly Gil Wright-tv; Louis Nunley-bar v; Dottie Dillard-alto v; Hank Garland, Harold Bradley-g; Floyd Cramer-p; Bob Loyce Moore-b; Murrey Mizell Harman, Jr. as Buddy Harman-d. Produced by Fred Luther Foster as Fred Foster. Nashville, RCA Studio, March 25, 1960. Monument 45-421, 1960.

• Après une phase rockabilly aux paroles et mélodies déjà ambitieuses chez les disques Sun, Roy Orbison a été l’inventeur d’une nouvelle forme de rock sophistiqué, aux arrangements raffinés et élégants. Cet ami et inspirateur des Beatles comme d’Elvis Presley a été un grand précurseur de l’explosion créative des années 1960 et l’un des premiers à donner au rock une couleur orchestrale, luxuriante. Extraordinaire chanteur, son œuvre romantique, profondément ori­ginale, reste emblématique de l’Amérique opulente et progressiste des années John Kennedy et au-delà.

Extrait de/Taken from The Indispensable Roy Orbison 1956-1962 dans cette collection/inthis series.

PARKER, JUNIOR - Feelin’ Good - Disc 2 #7

(Herman Parker, Jr. aka Junior Parker)

Little Junior’s Blue Flames

Herman Parker, Jr.-v, g; Floyd Lee Murphy-g; Kenneth Banks-b; John Bowers-d. Memphis Recording Service, June 18, 1953. Sun 187, 1953.

• Chanteur de gospel à West Memphis, puis de blues découvert par Ike Turner, Little Junior Parker a rejoint les disques Sun en 1953. Il y a encaissé trois succès de suite dont ce boogie-rock électrique « Feelin’ Good. » Gravé le même jour, son célèbre « Mystery Train » a été repris par Elvis Presley avec un immense succès, ce qui a beaucoup contribué à le faire connaître.

PERKINS, CARL - Blue Suede Shoes - Disc 2 #17

(Carl Lee Perkins aka Carl Perkins)

Carl Lee Perkins as Carl Perkins-v, lead g; Jay Perkins-g; Clayton Perkins-b; W.S. Holland as Fluke Holland-d. Produced by Samuel Cornelius Phillips as Sam Phillips. Memphis Recording Service, Sun Studio, Memphis, Tennesse, December 19, 1955. Sun 234, January 1956.

• Archétype et hymne du rockabilly, « Blue Suede Shoes » fut l’un des grands succès de Carl Perkins, qui jouait de la guitare électrique en soliste en plus de chanter et de composer. La version d’Elvis Presley, particulièrement réussie, a participé à sa notoriété. George Harrison a travaillé son style en partie à partir de celui de Perkins et enregistré plusieurs chansons de lui avec les Beatles.

Retrouvez/More Carl Perkins sur/on Rockabilly 1951-1960 dans cette collection/in this series.

 PHANTOM, THE - Love Me - Disc 4 #7

(Jerry Lottis aka Marty Lott aka The Phantom as Jerry Lott)

Jerry Lottis as The Phantom-v; Frank Holmes-g; Bill Yates-p; Peter McCord-b; H.H. Brooks-d. Dot 16026. Gulf Coast Studio, Mobile, Alabama, 1958. Dot-45-16056, January, 1960.

• Avec un pseudonyme et un masque empruntés à un justicier de la bande dessinée (écrit par Lee Falk, également créateur de Mandrake), comme beaucoup The Phantom fut un chanteur de country jusqu’à l’irruption d’Elvis. Il grava ce rockabilly surexcité sans crier gare, devenu depuis un vrai classique marginal.

Extrait de/Taken from The Indispensable Rockabilly 1951-1960 et/and The Roots of Punk Rock Music 1926-1962 dans cette collection/in this series.

 POMUS, DOC - Give It Up - Disc 1 #22

(Jerome Solon Felder aka Doc Pomus)

Doc Pomus with Bill Doggett and his Orchestra

Jerome S. Felder as Doc Pomus-v; Bill Doggett and his Orchestra: Pete Brown-as; ts, tp, bar, Reggie Ashby-p; Leonard Gaskin-b; Jimmy Crawford-d; vocal ensemble; Bill Doggett-arrangement, leader. New York, March 8, 1951. Coral 65050, 1951.

• Compositeur légendaire de nombreux classiques du rock pour les plus grands noms, Doc Pomus était le fils d’une famille de migrants Juifs européens. Atteint de polio, il marchait avec des béquilles et, admirateur de Big Joe Turner, il allait chanter le blues et le rock dans les petites boîtes de nuit de New York avec des musiciens afro-américains, une démarche pour le moins originale en 1951. « Give It Up » est sans doute le premier succès de rock noir interprété par un Blanc.

Extrait de Race Records, Black Rock Music Forbidden on U.S. Radio 1942-1955 dans cette collection.

PRESLEY, ELVIS - That’s All Right - Disc 2 #11

(Arthur Crudup)

Elvis Presley, Scotty and Bill

Elvis Aaron Presley aka Elvis Presley-v, g; Winfield Scott Moore II aka Scotty Moore-g; William Patton Black aka Bill Black-b. Produced by Samuel Cornelius Phillips as Sam Phillips. Memphis Recording Service, Sun Studio, Memphis, Tennessee, July 5, 1954. Sun 209, July 19, 1954.

• Reprise d’un rock afro-américain du bluesman Arthur Crudup (sa version originale figure sur le disque 1, n°3), ce premier disque d’Elvis a provoqué des remous dans le monde de la country car il intègre des éléments caractéristique du blues noir en y ajoutant une guitare country — la formule gagnante du rockabilly (= rock noir + hillbilly blanc) soudain à la mode. Le phénomène Elvis s’est amplifié au-delà de toute proportions de 1954 à 1958, une popularité encore inédite pour un chanteur. Elvis fut aussi un extraordinaire danseur autodidacte. Cet interprète exceptionnel a bouleversé l’histoire de la musique populaire mondiale, sexualisé le rock blanc de façon très controversée et valorisé les musiques populaires noires avec des reprises d’une grande force.

PRESTON, JIMMY - Rock the Joint - Disc 1 #10

(Harry Crafton, Wendell King as Don Keane, Harry Bagby aka Doc Bagby)

Jimmy Alfred Smith Preston and His Prestonians

James Preston as Jimmy Preston-v, as; possibly Earl Patterson-ts; possibly Danny Turner-ts; Raymond King-p; possibly Leroy Terry-b; possibly Eddie Winters-d. Produced by Ivin Ballen. Philadelphia, May 1949. Gotham G-188, 1949.

• Jimmy Preston n’aurait jamais pu imaginer qu’en pleine ségrégation raciale, un Blanc aurait repris sa chanson et qu’elle monterait au n°6 des ventes « rhythm and blues » ; c’était du rock ‘n roll un peu avant que cette expression associée à l’acte sexuel ne devienne le nom d’un genre de musique. En l’enregistrant, Bill Haley, un chanteur de Philadelphie comme Preston, obtint comme prévu un certain succès, qui succéda à sa version du « Rocket 88 » de Jackie Brenston. Cette nouvelle réussite le décida à opter pour de bon pour la fusion R&B/country et à laisser tomber la country/western swing. Le « Rock the Joint » de Haley contient l’exact même populaire solo de guitare de son « Rock Around the Clock », qui définit le son d’une époque cinq ans plus tard.

Extrait de/Taken from Race Records, Black Rock Music Forbidden on U.S. Radio 1942-1955 dans cette collection/in this series.

PRICE, LLOYD - Rock ‘n’ Roll Dance - Disc 3 #7

(John S. Marascalco, Lloyd Price)

Lloyd Price and his Band

Lloyd Price-v; Lee Allen-ts; Alvin Tyler as Red Tyler-bs; Edward Frank-p; Edgar Blanchard-g; Frank Fields-b; Earl Palmer-d. Recorded by Cosimo Matassa, J&M Studio, New Orleans, Louisiana circa April 6, 1956. Produced by Arthur Newton Goldberg as Art Rupe and Robert Alexander Blackwell aka Bumps Blackwell. Specialty XSP-578-45, 1956.

• Son premier disque « Lawdy Miss Clawdy » (Specialty, 1952) où il était accompagné par Fats Domino au piano, fut un énorme succès de rhythm and blues qui lança sa carrière au printemps 1952. Trompettiste et pianiste, chanteur de gospel, emblématique du son de la Nouvelle-Orléans il adopta un son franchement rock en 1956 en conservant l’équipe de Fats Domino, Dave Bartholomew et Little Richard en studio.

REED, LOU - Your Love - Disc 4 #21

(possibly Lou Reed)

Lewis Reed

Lewis Allen Reed as Lewis Reed aka Lou Reed-lead v; vocal chorus, ts; b, d. Produced by Abraham Shadrinsky aka Robert Abraham Shad as Bob Shad. New York City, 1962. Time Records.

• Le fondateur du Velvet Underground et icone du rock a fait ses débuts de chanteur en studio dans sa ville de New York en 1962. Son style d’alors était ancré dans la tradition des groupes vocaux de l’époque, le doo wop.

Extrait de/Taken from The Birth of Surf Rock 1933-1962 dans cette collection/in this series.

RICHARD, CLIFF - Move It - Disc 3 #22

(Ian Ralph Samwell aka Ian Samwell)

Cliff Richard with The Drifters

Harry Rodger Webb aka Cliff Richard-v; Ernie Shear-lead g (Hofner President, DeArmond pickup); Ian Ralph Samwell-g; Bruce Cripps as Bruce Welch-g; Frank Clarke-b; Terry Smart-d. Produced by Norman William Paramor as Norrie Paramor, with Brian May, Brian Bennett. Recorded by Malcolm Addey at Abbey Road, Studio Two, London. Columbia 45-DB.4178, 1958. August 29, 1958.

• Bien que peu reconnu en Europe continentale, l’Anglo-Barbadien Cliff Richard est devenu la première superstar anglaise du rock, totalisant un nombre inimaginable de grands succès aux États-Unis, en Angleterre et ailleurs dans le monde, au point d’être l’un des plus gros vendeurs de disques de l’histoire (130 références classées dans les vingt meilleures ventes rien qu’en Grande-Bretagne, plus que tout autre artiste). Son premier disque, « Move It » est l’un des premiers classiques du rock britannique. Cliff Richard était accompagné par les Shadows (voir disque 4, titre 12) sous le nom des Drifters mais ici sans le guitariste Hank Marvin, exceptionnellement absent de ce tout premier opus. Les Shadows obtinrent eux aussi un immense succès avec leur musique instrumentale.

Retrouvez Cliff Richard dans/More Cliff Richard on The Birth of British Rock 1948-1962 dans cette collection/in this series.

SALVADOR, HENRI - Rock and roll-mops - Disc 2 #25

(Mig Bike aka Michel Legrand, Boris Paul Vian aka Boris Vian aka Vernon Sinclair)

Henry Cording and His Original Rock And Roll Boys

Pierre Gossez-ts; Léo Petit-g; Guy Pedersen-b; Jean-Baptiste Reilles as Mac Kac-d; Christiane Legrand, Rita Castel, Jean-Claude Briodin, Ward Lamar Swingle, Roger Berthier, Janine Wells-backing v. Produced by Jacques Canetti as Jack K. Netty. Conducted by Michel Legrand. Apollo Studio, 21 rue de Clichy, Paris, June, 21, 1956. Fontana 460.518 ; Philips-Fontana 261-.011, July 1956.

• Quand le phénomène Elvis Presley bouleversait l’Amérique, Henri Salvador fut un des tout premiers à moquer le rock avec des jeux de mots signés Boris Vian : comme pour Salvador, la musique valable était alors le jazz. Loin du pathos du blues et de la country au premier degré, à ses tout débuts le rock en version francophone a souvent été l’occasion de disques humoristiques légers, quand ce n’était pas de simples ersatz de la musique américaine. « Rock and roll-mops » en est un exemple fantaisiste et historique.

Extrait de/Taken from Anthologie du rock fifties français 1956-1960 dans cette collection/in this series.

SCOTT, JACK - The Way I Walk - Disc 4 #3

(Giovanni Domenico Scafone Jr. aka Jack Scott)

Jack Scott With The Chantones Vocal Group

Jack Scott-v, g; Al Allen-lead g; The Fabulous Chantones: Jack Grenier-lead tenor v; Jim Nantais-baritone v; Roy Lesperance-bass v; Larry Desjarlais-tenor v; George Kazakas-ts; Stan Getz-b; d. Produced by Joe Carlton. United Sound Studio, Detroit, circa April 1959. Carlton 514, 1959.

• Canadien originaire de l’Ontario, pas loin de Detroit où sa famille a fini par déménager. Venu de la country, il est surtout connu pour ses chansons d’amour tendance doo wop et ses balades sentimentales, mais Jack Scott a aussi enregistré du rockabilly de premier choix.

Extrait de/Taken from The Indispensable Rockabilly 1951-1960 dans cette collection/in this series.

Un des trois disques du coffret/One of the three records in Anthologie du Rock Fifties en Français 1956-1960 dans cette collection/in this series est consacré au Québec/is devoted to Quebec.

SHADOWS, THE - Apache - Disc 4 #12

(Jeremiah Patrick Lordan aka Jerry Lordan)

Brian Robson Rankin aka Hank Brian Marvin as Hank Marvin-lead g; Bruce Cripps as Bruce Welch-g; Terence Harris as Jet Harris-b; Daniel Joseph Anthony Meehan as Tony Meehan-d; Cliff Richard-Chinese drum (intro). Produced by Norrie Paramor. Abbey Road Studios, London, June 1960. Columbia 45-DB 4484, July 1960.

• C’est quelques jours après le premier succès de rock instrumental des Ventures que le groupe accompagnant Cliff Richard à Londres a sorti cette rumba-rock évocatrice de l’immensité de l’Arizona, territoire des Apaches. Le son des guitares électriques des années 1960 a été considérablement marqué par l’usage intense de cette réverb évoquant les grands espaces.

Extrait de/Taken from Electric Guitar Story 1935-1962 et/and Rock Instrumentals Story 1934-1962. Retrouvez les/More Shadows sur The Birth of Surf Rock 1933-1962 dans cette collection/in this series.

SINGER, HAL - Rock Around the Clock - Disc 1 #18

(Harold Joseph Singer aka Hal « Cornbread » Singer aka Hal Singer, Samuel Allen Theard aka Sam Theard)

Hal Singer and His Orchestra :

Samuel Allen Theard aka Sam Theard as Spoo-Dee-Odee-v; Harold Joseph Singer as Hal Singer-ts; Hal Mitchell-tp; George Rhodes-p; Grachan Moncur-b; Bobby Donaldson-d: vocal ensemble feat. vocal chorus. New York City, circa August 1950. Mercury 8196, 1950.

• Saxophoniste de jazz, Hal Singer a commis au début de sa carrière un seul disque de rock qui l’a longtemps poursuivi car il a le même titre que « Rock Around The Clock » (titre d’un succès mondial de Bill Haley cinq ans plus tard) et que Sam Theard (l’auteur et chanteur originel du fameux « Vieille Canaille » [[« You Rascal You »]] de Serge Gainsbourg) y prononce les mots « One for the money, two for the show » empruntés par Carl Perkins sur son célèbre « Blue Suede Shoes. »

Extrait de/Taken from Race Records 1942-1955 dans cette collection/in this series.

SMITH, ARTHUR - Guitar Boogie - Disc 1 #11

(Arthur Smith)

Arthur “Guitar Boogie” Smith with his Cracker-Jacks

Arthur Smith-lead g; Donald Wesley Reno as Don Reno-g: Roy-b. Produced by Irving Field. Possibly Washington, DC, September, 1944. M-G-M 10293-A, 1949.

• Ce classique absolu du boogie woogie a servi de base de travail à un nombre incalculable de gui­taristes de rock, dont Tommy Emmanuel, dont les versions virtuoses en ligne ont réussi à surpasser la déjà prodigieuse version originale gravée en 1944, au moment où les forces alliées commençaient leur déferlement victorieux contre les nazis en Europe — ce qui explique la publication tardive de ce disque en 1949.

SMITH, HUEY “PIANO” - Don’t You Just Know It - Disc 3 #19

(Huey Smith, John Vincent Imbragulio aka Johnny Vincent)

Huey ‘Piano’ Smith and The Clowns

Huey Smith as Huey “Piano” Smith-v, p; Gerri Hall née Erdine Louise-v; Oscar James Gibson as Bobby Marchan-v; John Williams as Scarface-falsetto v; Robert Parker-ts; Alvin Owen Tyler as Red Tyler-bs; Frank Fields-b; Charles Williams as Hungry-d. Produced by John Vincent Imbragulio aka Johnny Vincent. Cosimo Recording Studio, Gov. Nichols Street, New Orleans, 1958. Ace 545, 1958.

• Avec son « Rocking Pneumonia and the Boogie Woogie Flu », « Don’t You Just Know It » est emblé­matique du style inimitable de Huey « Piano » Smith et du rock nonchalant de la Nouvelle-Orléans, entre Fats Domino et Little Richard. Dr. Feelgood avec Wilko Johnson a gravé l’une des reprises les plus fameuses de ce titre en 1975.

Extrait de/Taken from New Orleans Roots of Soul 1941-1962 dans cette collection/in this series.

THE SPOTNICKS - Orange Blossom Special - Disc 4 #19

(Ervin Thomas Rouse)

Bo Winberg-lead g; Bo Starander as Bob Lander-rhythm g; Björn Thelin-b; Ove Johansson-d. London, 1961. Karusell KSEP 3235 (Sweden), 1962.

• Ce groupe de rock suédois fut le premier groupe scandinave à graver des succès internationaux. Ils jouaient dans le style instrumental des Ventures et des Shadows et montaient sur scène avec des costumes d’astronautes. « Orange Blossom Special », un classique du bluegrass rural des Rouse Brothers, évoquait initialement au violon le passage d’un train à vapeur. Ce fut un succès en Australie et au Royaume-Uni dès 1962.

Retrouvez les/More Spotnicks sur/on The Birth of Surf Rock 1933-1962 dans cette collection/in this series.

STARR, ANDY - Rockin’ Rollin’ Stone - Disc 3 #4

(Franklin Delano Gulledge aka Andy Starr, Woodrow D. Patty)

Franklin Delano Gulledge aka Frank Starr as Andy Starr-v ; Larry Adair-g; Lyman Macklin-b; Walter Paschal Parsons-d. Produced by Joe M. Leonard Jr. MGM Recording Studios, 751 North Fairfax Avenue, Los Angeles, 1956. MGM K12263, 1956.

• L’un des nombreux disciples d’Elvis Presley, typique de la vague de rockabilly qui déferla sur l’Amérique dans le sillage de l’Elvismania en 1956. Un disque obscur mais de grande qualité. Le père spirituel de Ringo Starr ?

Extrait de/Taken from The Indispensable Rockabilly 1951-1960 dans cette collection/in this series.

STEELE, TOMMY - Rock With the Caveman - Disc 2 #22

(Thomas Hicks aka Tommy Steele, Michael John Pratt aka Mike Pratt, Lionel Begleiter as Lionel Bart, Frank Chacksfield)

Tommy Steele and The Steelmen

Thomas Hicks as Tommy Steele-v; Ronald Schatt as Ronnie Scott-ts; David Cyril Aarons-p, arr.; g, b, d. London, 1956. Produced by Hugh Rees Christopher Mendl as Hugh Mendl, engineered by Arthur Lilley. Decca Studios, 165 Broadhurst Gardens, London NW6 3AU, September 24, 1956. Decca (UK) 45F 10795, October 12, 1956.

• Directement influencé par Elvis Presley, Tommy Steele fut la première idole des jeunes britannique dans la tradition rock du terme. Le rock anglais est véritablement né avec « Rock With the Caveman », son excellent premier disque (numéro 13 des meilleures ventes britanniques en novembre 1956) initialement conçu comme un commentaire humoristique. Ses apparitions à la télévision, qui ont mis en avant son physique attrayant, ont contribué à faire de lui la première vedette rock anglaise de la nouvelle génération. Il a été détrôné en Angleterre deux ans plus tard par Cliff Richard (voir disque 3, titre 21).

Retrouvez/More Tommy Steele sur/on The Birth of British Rock 1948-1962 dans cette collection/in this series.

SWALLOWS, THE - It Ain’t the Meat - Disc 1 #19

(Henry Bernard Glover, Sydney Nathan aka Syd Nathan)

Frederick Johnson as Money Guitar-baritone lead v, g; Eddie Rich-tenor v; Herman Denby as Junior Denby-tenor v; Earl Hurley-tenor v, bongos; Alphonso Thompson as Sonny Thompson-p; Norris Mack as Bunky-b. King Studio, 1540 Brewster Avenue, Cincinnati, 1951. King 45-4501-AA, December, 1951.

Un des meilleurs groupes de doo wop, avec la délicieuse voix grave baryton de Money Guitar. Stéréotype du genre doo wop, les groupes vocaux du rock. Cette formation a connu une série de succès d’une grande élégance au début des années 1950.

Retrouvez/More The Swallows sur/on The Indis­pensable Doo Wop 1934-1962 dans cette collection/in this series.

TAYLOR, DANNY - You Look Bad - Disc 2 #8

(Daniel Parker Taylor aka Danny Taylor, Sidney Jackson Wyche, Theodore McRae as Teddy McRae)

Danny Run Joe Taylor with Orchestra

Danny Parker Taylor as Danny “Run Joe” Taylor-v; Albert J. Johnson as Budd Johnson, George Buddy Tate as Buddy Tate-ts; Dave McRae-b; Al Williams-p; McHouston Baker as Mickey Baker-g; Lloyd Trotman-b; Marty Wilson-d. Leader: Theodore McRae as Teddy McRae. New York City, November 11, 1953. RCA Victor 47-5558, 1954.

• L’histoire n’a pas retenu grand-chose de Danny « Run Joe » Taylor. Né à Savannah en Georgie en 1931 ce chanteur avait 23 ans quand il a enregistré cette perle rock classée « rhythm and blues. » Il a publié entre 1949 et 1960 quatorze simples, dont deux sous le nom de Little Danny. Tous ont été enregistrés à New York et peu ont été réédités mais celui-ci vaut son pesant d’or avec ses musiciens de classe internationale, des paroles drôles et une attitude arrogante — un esprit punk avant l’heure.

Extrait de/Taken from The Roots of Punk Rock Music 1926-1962 dans cette collection/in this series.

TAYLOR, VINCE - Brand New Cadillac - Disc 4 #5

(Brian Maurice Holden)

Vince Taylor and His Play-Boys

Brian Maurice Holden as Vince Taylor-v; Joseph Edward Moretti as Joe Moretti-el g; Lou Brian-p; Brian Locking-b; Brian Laurence Bennett-d. Produced by Norman Newell. Abbey Road Studios, London, April, 1959. Parlophone R. 4539, April, 1959.

• Né à Isleworth (Londres) en 1939, Vince Taylor a passé dix ans (de 1949 à 1958) aux États-Unis. De retour à Londres il s’est fait passer pour un Américain (malgré son accent anglais) pour devenir chanteur mais ses premiers 45 tours « I Like Love » et « Brand New Cadillac » (sa seule composition) pour Parlophone n’ont eu aucun succès et il s’est installé à Paris. Il y a signé un contrat avec Eddie Barclay et publié plusieurs autres disques mais son costume de cuir noir des pieds à la tête (inspiré par Marlon Brando dans L’Équipée sauvage et celui de Gene Vincent lors de sa tournée anglaise de 1960) et son image de mauvais garçon « blouson noir » ont provoqué des bagarres et troubles qui ont fortement nui à sa carrière. Remarquable danseur, félin et spontané, il a connu une inattendue notoriété lorsque The Clash a enregistré « Brand New Cadillac » in 1979, renouant ainsi avec leurs racines rock anglaises.

Retrouvez/More Vince Taylor sur/on The Birth of British Rock 1948-1962 dans cette collection/in this series

THORNTON, BIG MAMA - Hound Dog - Disc 2 #5

(Jerome Leiber aka Jerry Leiber, Michael Stoller aka Mike Stoller)

Willie Mae “Big Mama” Thornton - Kansas City Bill Orchestra

Willie Mae Thornton as Big Mama Thornton-v; Pete Lewis-g; Albert Winston-b; Leard Bell-d; hand claps. Produced by Don Deadric Robey as Don Robey. Houston, August 13, 1952. Peacock 5-1612, 1953.

• Comme souvent, l’histoire du rock ne retient un enregistrement afro-américain que lorsqu’un un Blanc en a fait un succès national en le reprenant. Comme si cela validait en quelque sorte la version originale. Ce fut aussi le cas avec la version par Janis Joplin de « Ball and Chain », également de Big Mama. « Hound Dog » a été repris par Freddie Bell puis, avec un énorme impact, par Elvis Presley. Mais cette fois, la version d’origine par Big Mama Thornton avec le formidable Pete Lewis à la guitare (qui s’est vendue à deux millions d’exemplaires) est un chef-d’œuvre aussi inaltérable que reconnu depuis sa sortie.

TURNER, BIG JOE - Shake, Rattle and Roll - Disc 2 #9

(Jesse Stone aka Chuck Calhoun aka Charles E. Calhoun)

Joe Turner and His Blues Kings

Joseph Vernon Turner Jr. aka Joe Turner as Big Joe Turner-v; t; Wilbur Decca Paris-tb; Sam Taylor-ts; Haywood Henry-bs; McHouston Baker as Mickey Baker-g; Harry Vanguard Walls-p; Lloyd Trotman-b; Connie Kay-d; Gerald Wexler as Jerry Wexler, Ahmet Ertegun, Jesse Stone aka Charles E. Calhoun-shouting chorus. New York City, February 15, 1954. Atlantic 1026, 1954.

• Initialement barman chanteur dans un bistrot de Kansas City, Joe Turner fut un « blues shouter » capable de chanter de façon suffisamment puissante pour tenir le choc devant l’orchestre de Count Basie — sans micro. Il fut une grande vedette du rhythm and blues et ne fut admis comme « chanteur de rock » que parce que son succès « Shake, Rattle and Roll » en fut également un pour Bill Haley. En réalité Turner fut un précurseur du rock et ses autres grands succès pour Atlantic, dont « Honey Hush » et « Flip, Flop and Fly » ont tous été repris par des artistes blancs ; comme Jackie Brenston ou Tiny Bradshaw il fut un pionnier du rock en pleine ségrégation.

VALENS, RITCHIE - La Bamba - Disc 3 #25

(unknown, adapted by Ricardo Esteban Valenzuela Reyes aka Ritchie Valens)

Ricardo Esteban Valenzuela Reyes aka Ritchie Valens-v, g; Carole Kaye née Smith-acoustic g; René Joseph Hall-g; Ernie Freeman-p; Buddy Clark-b; Earl Palmer-d, claves. Produced by Robert Verrill Kuhn as Bob Keane. Gold Star Studios, 6252 Santa Monica Boulevard, Los Angeles, July, 1958. Del-Fi 4110, November 15, 1958.

• Né de parents migrants mexicains immigrés à Los Angeles, Ritchie Valens a pris un nom américanisé et a appris à jouer sur une guitare de droitier alors qu’il était gaucher. Après avoir été découvert par son producteur et manager Robert Keane, son deuxième 45 tours « Donna » (sur sa copine de lycée dont la famille le rejetait en raison de son origine) avec en face B « La Bamba » s’est vendu à un million d’exemplaires. Il avait fait traduire les paroles de « La Bamba » par sa grand-mère pour pouvoir chanter en espagnol et devint ainsi l’un des fondateurs du rock « chicano » (Mexicains des États-Unis, voir aussi Lalo Guerrero). La demande de concerts était telle que Valens a dû quitter le lycée. Après une tournée triomphale son avion s’est écrasé, tuant avec lui le pilote, The Big Bopper et Buddy Holly. Il n’avait que dix-sept ans. « La Bamba » avait été adapté d’une composition traditionnelle de son jalocho de la région de Veracruz. Il a inspiré le succès « Twist and Shout » aux Isley Brothers, un titre repris triomphalement par les Beatles. La vie de Valens a fait l’objet d’un film, La Bamba (Luis Valdez, 1987).

VENTURES, THE - Walk Don’t Run - Disc 4 #11

(John Henry Smith, Jr. aka Johnny Smith)

Robert Lenard Bogle as Bob Bogle-lead g; Don Wilson-g; Nole Floyd Edwards as Nokie Edwards-b; Skip Moore-d. Joe Boles’ home studio, Seattle, Washington, late 1959. Dolton DO-649, June 1960.

• Héritiers d’une tradition guitaristique synthétisée dans nos coffrets Electric Guitar Story 1935-1962 et Rock Instrumentals Story 1934-1962, les Ventures se sont formés à Tacoma dans la banlieue de Seattle, pas loin de là où Jimi Hendrix était encore adolescent. Leur premier disque, « Walk Don’t Run » fut un succès immédiat et installa un style de rock instrumental très influent, déjà suggéré par Duane Eddy et Link Wray quelques mois plus tôt. Ce son de guitare électrique clair, avec effet de réverb, a marqué toutes les années 1960.

Retrouvez les/More Ventures sur/on Rock Instru­mentals Story 1934-1962 et/and The Birth of Surf Rock 1933-1962 dans cette collection/in this series.

VINCENT, GENE - Be-Bop-a-Lula - Disc 3 #2

(Vincent Eugene Craddock aka Gene Vincent, William Douchette aka Bill Beauregard Davis aka Sheriff Tex

Gene Vincent and his Blue Caps

(Vincent Eugene Craddock aka Gene Vincent, William Douchette aka Bill Beauregard Davis aka Sheriff Tex)

Vincent Eugene Craddock as Gene Vincent-v; Clifton E. Gallup as Cliff Gallup-lead g; Willie Williams aka Wee-rg; Jack Neal-b; Richard Harrell aka Dickie Harrell-d. Produced by Ken Nelson. Mort Thomasson, engineer. Owen Bradley’s Bradley Film and Recording Studio, Nashville, Tennessee, May 4, 1956. Capitol F3450, June 1956.

• « Be-Bop-a-Lula » a fait de Gene Vincent et son groupe the Blue Caps l’une des figures tutélaires du rock. Avec l’apport de l’éblouissant guitariste Cliff Gallup, leurs premiers enregistrements mélangeaient jump blues, rock and roll et hillbilly. Ils transmettent une incomparable magie et vivacité. Leurs com­positions sans compromission artistique, à fleur de peau, font l’essence même du pur rockabilly, genre qu’ils ont largement contribué à créer et définir.

Retrouvez Gene Vincent dans/More The Indis­pensable Gene Vincent & The Blue Caps 1956-1958 et/and volume 2 1958-1962 dans cette collection/in this series

WILDE, MARTY - Wild Cat - Disc 3 #13

(Reginald Leonard Smith as Marty Wilde, Lionel Begleiter as Lionel Bart)

Marty Wilde and The Wild Cats

Reginald Leonard Smith as Marty Wilde-v; ts; James George Tomkins as Big Jim Sullivan-lead g; p; possibly Brian Locking-b; Robert William Goodman as Bobbie Clarke or Brian Bennett-d. London, 1957. Philips BBE 12164, 1957.

• Marty Wilde est l’un des premiers chanteurs anglais à avoir publié un rock de qualité, « Wild Cat. » Le père de la chanteuse Kim Wilde a eu un écho important dans le jeune public grâce aux efforts de son manager et producteur Larry Parnes, qui dirigeait une écurie de jeunes chanteurs de rock londoniens et les faisait inviter dans l’émission de télévision produite par Jack Good, Six-Five Special. Accompagné par les meilleurs musiciens de rock du pays, Marty Wilde a obtenu plusieurs succès et était en 1958-1959 l’un des chanteurs de rock anglais les plus connus avec Tommy Steele (voir disque 2, titre 21), et Cliff Richard (voir disque 3, titre 21).

Retrouvez Marty Wilde sur/More Marty Wilde on The Birth of British Rock 1948-1962 dans cette collection/in this series

 WILLS, JOHNNIE LEE - The Band’s a Rockin’ - Disc 1 #22

(Eb Gray, Johnnie Lee Wills)

Johnnie Lee Wills-v; Henry Boatman, Curly Lewis-fiddle; Don Harlan clarinet; Buster Magness-steel g; Eb Gray-g; Clarence Cagle-p; Chuck Adams -b; Howard Davis-d; vocal chorus. KVOO Radio Station Studio, Tulsa, Oklahoma, circa May, 1951. Bullet 737 A, 1951.

• Johnnie Lee Wills fut d’abord cinq ans banjoïste dans le groupe de son grand frère, le populaire fondateur du style western swing (Bob Wills & His Texas Playboys). Johnnie Lee décida de rester à Tulsa dans l’Oklahoma quand Bob s’installa en Californie, et forma son propre groupe. Ce titre montre un bon exemple du genre western swing, très dansant, et de sa proximité avec le jazz et le rock au moment de la naissance de celui-ci. Dans l’étiquette « country & western » le mot « western » renvoie à ce western swing de l’ouest, distinct de la country traditionnelle des Appalaches, plus détendue, et du bluegrass plus nerveux. Le western swing s’est métamorphosé en country boogie dans les années 1940 puis en rockabilly dans les années 1950 mais on voit bien qu’au-delà de ces étiquettes, l’énergie transmise était déjà à l’essence du rock.

Voir aussi/See also Tex Williams et son/and his western swing “talking blues” (disc 1 #8), Western Swing - Texas 1928-1944 et/and Bob Wills & His Texas Playboys 1932-1947 dans cette collection/in this series

WILLIAMS, CURLEY - Move in a Little Closer - Disc 1 #23

(Dock Williams aka Curley Williams)

Dock Williams as Curley Williams-v; The Texas Top Hands, orchestra. Possibly Jack Ford-g; Clyde Freeman Harris as Boots Harris-pedal steel g; possibly Sanford Williams-b; d. Houston, Tx. 1951. Circle G 102, 1951.

• Curley Williams était un musicien de country & western originaire de Georgie, à la frontière de la Floride. C’est avec son groupe, les Georgia Peach Pickers, qu’il a introduit la guitare pedal steel (jouée par Clyde « Boots » Harris) au temple de la country, le Grand Ole Opry de Nashville.

Il a enregistré son plus gros succès, « Half As Much », de la pure country (repris par Hank Williams, qui en fit l’une de ses plus grosses ventes) en 1950 mais « Move in a Little Closer » était en 1951 un boogie franchement très rock. La présence de la guitare pedal steel caractéristique de la country lui donne une couleur du sud particulière.

 Extrait de/Taken from Rock ‘n Roll 1951 dans cette collection/in this series

WILLIAMS, LARRY - Slow Down - Disc 3 #23

(Laurence Eugene Williams aka Larry Williams)

Laurence Eugene Williams as Larry Williams-v, p; Plas John Johnson Jr. as Plas Johnson, John Oliveri-ts; Jewel Grant-bs; René Joseph Hall as René Hall-g; Ted Brinson-b; Earl Palmer-d. Produced by Robert Blackwell as Bumps Blackwell. Los Angeles, September 11, 1957. Specialty 626, March 1958.

• Né à la Nouvelle-Orléans, parti à Oakland (Californie) à l’âge de dix ans, Larry Williams retourna en Louisiane à l’âge de quinze ans et y fut le valet de Lloyd Price avant de devenir son pianiste, puis celui de Roy Brown et de Percy Mayfield. Quand son ami proche Little Richard, qui enregistrait à la Nouvelle-Orléans, a laissé tomber le rock pour devenir prêcheur en 1957, Larry Williams a pris sa place chez les disques Specialty. C’est avec ses musiciens qu’il a composé et enregistré plusieurs grands classiques du rock dont « Slow Down », « Dizzy, Miss Lizzy », « Bad Boy », « Short Fat Fannie » (tous enregistrés par les Beatles), « She Said Yeah » (bientôt un succès des Rolling Stones) et « Bony Moronie » (enregistré par John Lennon). Deux ans plus tard sa carrière était brisée par une peine de prison pour trafic de stupéfiants. Armé, drogué, il est mort d’une balle dans la tête en 1980 sans avoir jamais pu retrouver son énorme succès de la fin des années 1950. Il reste l’archétype du mauvais garçon du rock.

Retrouvez “Bad Boy” de Larry Williams /Hear his “Bad Boy” sur/on The Roots of Punk Rock Music 1926-1962 dans cette collection/in this series

WILLIAMS, LEW - Bop Bop Ba Doo Bop (Classroom Hop) - Disc 3 #1

(Lewis William Kaczmarek aka Lewis Wayne Williams aka Lew Lewis)

Lewis William Kaczmarek aka Lewis Wayne Williams as Lew Lewis-v; Barney Kessel-g; “The Wrecking Crew”: ts, p, b, d. Produced by Sheridan Pearlman as Jimmie Haskell. Hollywood, 1955. Imperial X5411, 1956.

• Les Stray Cats de Brian Setzer ont fait de ce morceau leur virtuose « Fishnet Stockings » en 1981 mais la version originale avec Barney Kessel à la guitare reste une perle du rockabilly authentique. Né à Chillicothe entre Dallas et Amarillo le 12 janvier 1934 et décédé le premier septembre 2019, le légendaire Lew Williams n’a publié que peu de disques mais ils ont tous marqué les connaisseurs en rock ‘n roll.

Extrait de/Taken from The Indis­pensable Rockabilly 1950-1961 dans cette collection/in this series (qui contient également son/which also contains his “Centipede”).

WILLIAMS, TEX - Smoke! Smoke! Smoke! (That Cigarette) - Disc 1 #8

(Merle Robert Travis aka Merle Travis, Sollie Paul Williams aka Tex Williams)

Tex Williams with Jack Marshall’s Music

Sollie Paul Williams aka Tex Williams-v; Johnny Weis el. g; Eugene Rogers as Smokey Rogers-ac. g; Earl Murphey as Joaquin Murphey-pedal steel g; Manny Klein-tp; Paul Featherstone as Spike Featherstone-harmonica; Larry DePaul as Pedro DePaul-accordion; Andrew Soldi as Cactus Soldi, Harry Sims, Rex Call, fiddles; Ossie Godson-p; Deuce Spriggens-b, v; Milton Berry as Muddy Berry-d. Produced by Leland James Gillette as Lee Gillette. Radio Recorders, Los Angeles, March 27, 1947. Capitol 4413, May, 1947.

• Multi-instrumentiste, Tex Williams est devenu une célébrité en tant qu’animateur de radio et de télévision. Mais il était aussi connu pour son style « talking blues » de conteur en rythme, comme sur ce titre désopilant, un des grands succès de 1947. Plutôt que du rock, ceci est plus précisément du western swing, un style blanc très dansant du sud-ouest et sud (Texas) des États-Unis, né dans les années 1930, différent du bluegrass des Appalaches et du « country » boogie interprété un peu partout dans le sud. Mais comme on l’entend ici, ce western swing était devenu très proche du rock, avec lequel il se confondait dans les années d’après-guerre.

WYNN, JIM - Rock Woogie - Disc 1 #1

(Luther Luper, Jr.)

Jim Wynn’s Bobalibans

Pee Wee Wiley-lead v; Luther Luper, Jr.-v, p; Stanley Casey-tp; James A. Wynn Jr. as Jim Wynn-ts, bs; David Graham-as; Freddie Simon-ts; Theodore Shirley-b; Robert Sims as Snake Sims. Gilt-Edge 528. Los Angeles, circa October, 1945. Gilt-Edge 528, 1945.

• Un vrai précurseur du rock dès 1945. Le son authentique de la naissance du rock « jump blues » afro-américain, avec les motifs de cuivres récurrents, héritiers de la période swing de cette époque. Big Jim Wynn est aussi l’auteur de « Be-Baba-Leba, » un autre titre de jump blues avant-coureur du rock ‘n’ roll chanté par Helen Humes la même année (et inclus dans Beat Generation 1936-1962 dans cette collection).

 Bruno Blum, mai/May 2024

Merci à/Thanks to
Jacky Chalard,
Christophe Hénault,
François Jouffa,
Christian Lebrun,
Roy Orbison,
Vincent Palmer,
Slim Jim Phantom,
Lou Reed,
Patrick Renassia (Rock Paradise),
Lee Rocker,
Brian Setzer,
and to Chris Carter
for proofreading.

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